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Jean Le FOLL

Après le décès du
recteur PERROT EN
1769

Le 21 mai de l'an 1769 décédait à
Rospiec, à l'âge de 73 ans, Messire Noël
Antoine PERROT, recteur de Fouesnant.
Pendant près de quarante ans il avait
conduit les destinées de l'église paroissiale.
De tous les anciens recteurs, c'est celui qui
nous a laissé le plus de traces écrites de son
passage, en particulier à propos de ses
démêlés avec le sieur Aubin du Plessix.
S'il sut gérer les affaires de sa
paroisse, il n'en négligea pas pour autant
les siennes propres, et il n'oubliait pas de
réclamer, même à la noblesse, des arriérés
parfois lointains.
L'entretien du choeur et du cancel
de l'église lui incombait, ainsi que celui du
presbytère. Nous allons voir dans les pages
qui suivent que le Général de la paroisse et
le nouveau recteur allaient faire constater
que l'état de ces bâtiments laissait fort à
désirer. Les travaux de réfection envisagés
furent d'autant plus importants que
l'inventaire après décès du recteur allait
révéler qu'il avait amassé une petite
fortune, dont ses héritiers durent se priver
d'une bonne part pour la remise en état du
choeur et du presbytère.

Inventaire à Rospiec après le décès de
Messire Perrot.

"L'an 1769, le 21 mai sur les huit
heures du soir, je soussigné, greffier du
siège royal de Concarneau, déclare que
sur l'avis qui m’a été signifié du décès du
recteur de la paroisse de Fouesnant,
Messire Noël Antoine Perrot, je me suis
rendu au manoir presbytéral de Fouesnant
pour apposer les scellés et annoter tous les
meubles et effets restés après le décès du
dit sieur recteur, et ce, à la requête du
substitut de Monsieur le Procureur
Général du Roi du dit siège de
Concarneau, pour la conservation des
droits et intérêts de la paroisse et des
héritiers du dit recteur.
Entré au manoir presbytéral, j’y ai
trouvé Messire Joseph Auguste Le Traon
de Kerguidan et Jean Corentin Guillermo,
qui sont tous les deux prêtres de la dite
paroisse et Tanguy Bertholom, fabrique,

N.D.L.R. : Les croquis des pages suivantes représentent les chapiteaux de colonnes de l'église
romane de Fouesnant, dessinés (et commentés) à la fin du siécle dernier par Ducrest de
Villeneuve.

1/20
Jean Gléonec, Pierre Nédélec, A1ain
Lozac'h, Alain Bertholom, délibérants de la
dite paroisse, lesquels m'ont requis que
j'eusse à faire le travail de ma charge, ce
que voyant j'ai procédé à l'annotation des
dits effets comme suit :

Dans la
chambre ou est
décédé le feu sieur recteur :
- Un lit carré à rideaux rouges, garni de
deux matelas, une couette de plume, deux
draps et deux couvertures, une chaise
tapissée, 5 chaises de paille, deux montres
d'argent, deux armoires desquelles,
ouverture faite, il s'est trouvé dans celle
du couchant :
- 10 fourchettes et 8 cuillères d’argent,
- 64 Livres 4 sols en argent blanc dans un
pochon de liards*, dans un tiroir à droite ;
- dans celui du milieu s'est trouvé 180
Livres en argent blanc* dans un pochon, et
plusieurs papiers ;
- dans un autre tiroir s'est trouvé dans un
pochon 16 louis en or et 480 Livres en
pièces de six Livres et plusieurs bagatelles
et papiers,
Lesquelles armoires ont été fermées à clef
Il s'est trouvé de plus :
- 20 pièces d'argent anciennes. 300 Livres
dans un autre pochon "
- 1200 Livres dans un autre pochon, en
pièces de 6 Livres "
- 1200 Livres dans un autre pochon, en
pièces de 6 Livres,.
- un rouleau l de 50 Iouis en or, valant
1200 Livres ;
- 1500 Livres dans un pochon.
Dans une chambre couchant de
la première :
- une couchette avec trois matelas;
- un lit d'indienne garni d'une couette de
plumes, un matelas ;
- une armoire à deux battants dans
laquelle il s'est trouvé :
- 4 pièces de toile ;
- 27 draps fins :

- 2 courtepointes,
- une autre armoire à deux battants
contenant:
- une pièce de toile ;
- 3 couvertures de lit ;
- 19 draps ;
- 9 nappes,
- Dans une autre armoire :
- 8 pièces de toile ;
- 24 chemises "
- 6 couverts d'argent et une grande
cuillère ;
- 21 mouchoirs, quelques bouteilles,
des
paquets de fil, 5 draps à vanner,
- 4 chaises de paille,
Dans la chambre au-dessus de la
grande cuisine :
Un lit garni d'un
matelas, une
couette de plume, une couverture blanche,
6 chaises bourrées, une table à quatre
pieds, 4 chaises de paille, deux armoires à
deux battants: dans l’une d'elles s'est
trouvé 112 serviettes fines, 3 nappes, 3
pièces de toile plusieurs autres linges et
habits " dans l’autre, 35 assiettes d'étain et
9 plats.
Dans un cabinet: un lit à rideau de
tapisserie garni d’un matelas

2/20
une couette de plume, traversin, oreiller,
deux couvertures, une table.
Dans la salle: une table à tiroir,
une grande glace, tapisserie de laine, 6
chaises,
2 fauteuils, un tabouret tapissé, 8 chaises
de paille, 6 tableaux, un petit pliant, une
grande armoire à deux battants dans
laquelle il s'est trouvé 12 cuillères et 1l
fourchettes d'argent, une cuillère potagère,
25 couteaux de table à pied blanc, 2
salières, 6 terrines, 8 douzaines d'assiettes,
15 plats.
- Dans une autre armoire, douzaines de
serviettes.
Dans la cave :
- 10 barriques pleines de cidre ; - 3
barriques de vin rouge :
- 4 barriques vides ;
- 10 potées de beurre ;
- 3 tourtières :
- une poissonnière :
- 2 plats d'étain "
- un dessus de tourtière ;
- 2 moulins à tabac ;
- 10 bailleaux*, un harpon, tranches, 2
pelles, 2 tranches, 6 piguelles*.

- un lit de cuisine garnie d’une couette de
balle, deux draps, une couverture verte ;
- un autre mauvais lit :
- une armoire à deux battants.
Bestiaux : 4 vaches, une génisse, 2 boeufs, 2 bouvillons, un cheval.
2 échelles; 3 charrettes ferrées ;
une Charrue complète: un pressoir à vis ;
environ 25 barriques,
Dans un cabinet servant de
décharge" une table, un lit à colonnes
garni en balle, un coffre, 6 quarts à pâte,
Dans un cellier sur la cour
- 8 barriques de cidre :
- 5 barriques vides ;
- un moulin à café ;
- 4 haches,.
- 3 auges de pierre ;
- 50 douzaines de planche environ"
- 4 brouettes ;
- 20 ruches d'abeilles ;
- 4 meules de paille ;
- 2 meules de fagots ;
- une seringue, un calice, un chartil*,
Dans les champs' deux grandes
meules de bois de cent*,

Dans la cuisine :
- Deux grands landiers,"
- Deux autres, moyens,
- un chauffe-Iit "
- 16 casseroles,
- une timbale de cuivre rouge
- un chaudron de cuivre
- 4 grands bassins :
- 4 autres, plus petits ;
- 6 trépieds, une crémaillère :
- deux pots de fer, deux chaudrons de fer
une poêle à crêpes ;
- un vaisselier et un buffet garni de 16
assiettes d'étain et un plat ;
- une maye * à pâte :
- une table de cuisine, un buffet, un gardemanger à deux battants ;
- deux fléaux;

Dans l'aire : une soixantaine de
barriques vides, deux chenets,
un soufflet, une pelle, une paire
de pincettes, six gobelets à café
et un huilier.

3/20
Ne pouvant entrer dans le grenier
où sont les blés, j'ai apposé une bande sur
la porte et sur cinq armoires et ai remis le
mesurage des blés à mercredi prochain, ne
pouvant le faire dans le temps présent "
L'inventaire reprend donc le 26
mai. Les délibérants sont cette fois Jean
Guillermou, Tanguy Bertholom, fabrique,
Paul Caradec, Jean Nédélec, et Jean Le
Carre, Hémery curé de Fouesnant, a
remplacé Le Traon de Kerguidan et
Guillermou.
"Dans le grenier, il s'est trouvé
trois barres de fer, deux demi-minots, un
grand fusil, 30 cannelles*, deux autres
demi-minots, un cordage avec deux
poulies, 9 plombs, 6 quarts de pâte, 6
poches à blé. Ayant fait une mesuration
des blés, il s'est trouvé 100 minots de
froment à la mesure du Roi, 44 minots de
seigle, 73 minots d'avoine, le tout mesuré
ricle*.
Dans l'aire : deux mulons* de
bois de cent, un mulon de fagots, deux
bâts, une selle, une bride, une autre
mauvaise bride, trois roues de charrette,
12 roches de paille, deux mannequins*,
deux quélornes*, un petit coffre, deux
tamis, une charrette à dévider*, un
dévidoir, une paire de ciseaux, 3 scies; 4
chandeliers de cuivre dans la cuisine, un
réchaud, deux crocqs à peser, une autre
selle de cheval, 3 crocqs à fumier, deux
pinces, 12 pots à lait, 3 jattes, 2 mirges (?
}, un garde-manger ; dans l'entrée, deux
grandes échelles, un fléau ferré.

sales, 10 draps, 2 coeffes de bonnet, 2
mouchoirs blancs qui ont été remis à Mre
Hémery pour les faire blanchir; 5 grands
volumes dans la salle, un mortier de
marbre; il a été remis au sieur Hémery la
somme de 30 Livres tirée du tiroir où il
s'est trouvé 70 Livres et 4 sols, pour
subvenir aux frais et dépenses de la
maison jusqu'à l'arrivée des héritiers.
Les deux généraux de Fouesnant et
de La Forêt sont chargés de veiller sur les
biens ci-dessus annotés; ils ne resteront
qu'à quatre chaque jour, lesquels répondront des dits effets et les représenteront
lorsqu’ils en seront requis. "
Comme il était d'usage après le
décès d'un recteur, un état des lieux
concernant l'église et le presbytère fut
établi, avec les réparations à envisager.
Le 18 mars 1771 tous les intéressés
se réunirent au bourg de Fouesnant, avec
leurs experts et défenseurs :
- Écuyer Claude Pierre Gobelot, de la ville
de Rosporden, expert désigné par Anne
Armand Perrot, faisant pour lui et les
cohéritiers de feu Messire Noël Perrot ;
Jean-Baptiste
Cajan,
entrepreneur
demeurant à Quimper, expert nommé par

Dans un cabinet sur la cave, 11
minots de seigle et deux de blé noir.
Il a été donné, pour le service de la
maison, 2 minots d'avoine, 4 minots de
seigle et trois minots de blé noir.
Il s'est trouvé 83 serviettes

4/20
noble et discret Messire Esprit Félicien
Cazimir de Ravenel du Boistilleul, docteur
en théologie, grand vicaire de l'Évêché de
Quimper, recteur actuel de la paroisse ;
- Écuyer François Gabriel Gilart, sieur de
Larc'hantel, expert nommé d'office en tant
que rapporteur de l'exécution de la
sentence rendue au siège du Présidial de
Quimper des 9 et l6 du mois, qui demande
qu'il soit fait et rapporté un état et des
devis estimatifs des réparations grosses et
menues à effectuer au choeur et cancel de
l'église paroissiale de Fouesnant.
Au bourg de Fouesnant attendaient:
- Le recteur, accompagné de Maître
Gailland, son procureur ;
- le sieur Anne Armand Perrot, accompagné de Maître Douarin, avocat, et de
Hervé, son procureur ;
- Maître Demizit, avocat du Général de la
paroisse.
- Maître Pierre Corentin Prédour, assisté
des douze délibérants de la Paroisse.
En préliminaire à l'observation des lieux,
une longue discussion s'engagea, où
chacune des parties développa son point de
vue et avança ses arguments. Il s'agissait
pour l'essentiel que "les experts déclarent
ce qu'ils entendent par choeur et cancel,
seules parties de l'église à la charge du
recteur». Il fallait déterminer "l'étendue
et l'emplacement des dits choeur et
cancel en tenant compte de la
configuration de l'église primitive, et s’il
ne restait aucun vestige d'un ancien
chœur ; d'autre part des deux côtés du
sanctuaire il y a deux
chapelles
adjacentes, et on ne sait à qui elles
appartiennent. On ne peut
raisonnablement assujettir les
héritiers du feu recteur aux réparations et
entretien de ces chapelles qui paraissent
borner le sanctuaire." Maître Le Prédour
tergiversa longuement en se basant sur

l'architecture des arcades, des piliers, et la
position du Christ, éléments qui, d'après
lui, devaient permettre
de
préciser
l'emplacement de qu'on voulait délimiter.
Finalement, on décida de faire confiance
aux experts qui veilleraient à ce qu'aucune
des parties ne soit lésée.
Ce n'est qu'après une expertise qui
devait durer six
jours, et une étude
approfondie et méticuleuse, presque dans
les moindres détails, des réparations à
envisager que fut rédigé un long
état estimatif de
seize pages, que
nous résumerons en insistant cependant sur
ce qui peut présenter un intérêt.
"Sur l'indication et démonstration de Me
Le Prédour de Minvain faisant pour le
général de Fouesnant, avons vu et
examiné, en dedans et au dehors, tâté au
marteau, sondé et passé au plomb de haut
en bas tous les murs de ce qui est décrit
par les Édits et Déclarations du Roi, arrêts
et règlements de la Cour, ce que nous
avons désigné pour choeur et cancel de
l'église de Fouesnant..."
Ils constatèrent d'abord que les
piliers, arcades et voûtes du sanctuaire
étaient "ventrueux, lézardés et ouverts, le
tout défectueux, hors d'état de subsister ; il
le faut démolir et réédifier depuis les
fondements dans la même forme et
structure actuelles". Travaux évalués à
1010 Livres.

5/20
" Le cul-de-Iampe voûté en pierres de
moellons mesurant extérieurement 32
pieds de tour, orné de deux pilastres,
soutenu au dehors par deux forts arcs-boutants posés après coup : au dehors et
au dedans, vers le bas, si, arcades, trois
vitraux, le dessus du cul-de-Iampe en
pierres de moellons posés à chaux et à
sable..., l'intérieur de la voûte, enduit à
chaux et sable, peint en bleu avec des
étoiles blanches et des chérubins.., tout ce
que dessus troué, surplombé, lézardé,
ouvert, creux par vétuté, et hors d'état de
subsister : il faut tout démolir et relever à
neuf depuis les fondements sur une hauteur
de 27 pieds hors la terre."
Travaux estimés à 1350 Livres.
Le lendemain, Maître Le Prédour,
soucieux de défendre au mieux les intérêts
de la paroisse, demande de préciser "qu'il
faudra enduire de chaux mélangée à du
sable lavé, puis de chaux détrempée les
endroits relevés à neuf comme ils l'étaient
avant leur démolition, remplacer les
peintures telles que la description en a été
faite, garantir le pavage en carreaux du
sanctuaire de tout événement, ainsi que le
marchepied en pierre et en bois du maîtreautel et sa garniture, à l'exception des
gradins pour recevoir les cierges et du
tabernacle qui sont comme il sera dit ciaprès de nulle valeur...
Avons ensuite examiné le maîtreautel ou l'on monte par un marchepied en
bois et pierre, le tabernacle et les gradins,
les dits gradins à deux étages de chaque
côté du tabernacle, ce dernier qui les
sépare formé de deux étages et d 'un
couronnement en forme de dôme en sa
partie supérieure ; le premier étage
possède une porte ornée de Sculptures,
environnées de deux pilastres à vis de
chaque côté; le second étage a 2 pieds 9
pouces de haut, ses deux angles coupés et

accompagnés de petites colonnes torses,
trois niches dans lesquelles sont des saints
en sculpture : le couronnement en forme de
dôme avec aussi trois petites niches sans
figures, le dit couronnement se trouvant
surmonté à son sommet par une figure
représentant l'Ascension... Ce que cidevant décrit et orné de sculptures,
peintures et dorures est pourri, vermoulu,
rompu en une infinité d'endroits, il faut le
remplacer à neuf entièrement conforme à
l'ancien, peint et doré comme lui.
Estimé 200 Livres.
La charpente au- dessus du
sanctuaire, les lambris, les pièces de bois
aboutissant sur les quatre piliers du
choeur en forme de croix en ogive sont
défectueux .Les lambris en particulier sont
vermoulus, ainsi que la charpente des
combles du choeur, il faut tout remplacer à
neuf, ainsi que les chevrons, en bon bois de
chêne. Estimé y compris la réfection de la
toiture d'ardoise. "
Estimé 1260 Livres.
Il est prévu également 108 Livres
pour la réfection du dernier rang de pavé
bordant le choeur.
La commission prévoit aussi, pour
être placée au milieu du choeur, "'une
plate-/orme en bois de 8 pieds de long sur
4 pieds 6 pouces de large qui se terminera
en rond aux deux extrémités et sera élevée
à 4 ou 5 polices du pavé, et sur laquelle

6/20
on placera en triangle trois escabeaux
d'environ deux pieds de hauteur, l'une
pour le célébrant et les deux autres pour
les chantre, on assemblera vers la partie
supérieure de la dite plate-/orme un
pupitre tournant où on pourra placer deux
livres, un de chaque côté. Le bas du
choeur doit être séparé de la nef par une
balustrade de la hauteur de 3 pieds 1/2 au
moins, qui se terminera à la partie la plus
saillante de chaque pilier: le bas en sera
clos à la hauteur d’un pied et le surplus en
balustres tournés, aux deux bouts et en
dedans de la dite balustrade on placera
deux stalles ayant chacune en avant un
accoudoir en forme de prie-dieu et une
espèce de marche pour
se mettre à
genoux. Entre ces deux stalles et au milieu
de la balustrade on fera une porte à deux
battants de 4 pieds de large, dans la même
forme que la dite balustrade. Des deux
côtés du choeur, dans l'intervalle des
piliers, on clora le choeur par des bancs à
dossier clos par derrière qui seront aussi
de la hauteur de la susdite
balustrade, et seront les dits bancs
séparés par des accoudoirs pour former
quatre stalles de chaque côté, le surplus de
chaque côté restant sans séparation. Le
tout sera composé en menuiserie de chêne
ou de châtaignier.
Estimé !60 Livres.
Il faudra aussi rétablir et remplacer les vitres aux cinq fenêtres condamnées: à trois desquelles on remettra les
écussons qui y sont, consistant: savoir,
celui de la fenêtre au-dessus du tabernacle
portant d'azur à deux lions dorés armés et
lampassés de gueules : ceux des deux
fenêtres suivantes, côté de l'Évangile,
portant de gueules à la croix pattée d'azur.
Estimé: 12 Livres.
On ne saura pas comment se présentaient
les murs intérieurs du sanctuaire à cette
époque. La commission en donne les
raisons: "Quelques
jurisconsltltes

admettent encore à la charge du
décimateur* le crucifix qui dans le plus
grand nombre d'églises sépare le choeur et
cancel de la nef ainsi que les images des
saints et sculptures ou peintures enfermées
dans l'étendue des dits choeur et cancel,
mais lachose n'étant généralement pas
reconnue et ces objets en étant même
exceptés en plusieurs endroits, nous nous
dispenserons de les comprendre dans le
présent procès-verbal. "
"Nous avons procédé au calcul général
des sommes précédemment rapportées, que
nous avons trouvé monter a quatre mille
deux
cent soixante quatorze Livres
quatorze sols (4274 L 4 s)."
Monsieur Perrot versera à Gilart de
Larc'hantel la somme de cent soixante
quatre Livres pour ses vacations et celles
des autres experts.
Un marché fut passé le 14 octobre
1775 entre les héritiers du recteur Perrot et
Etienne Bigot, entrepreneur, marché
contrôlé seulement le 14 juin 1776.
Le sieur Bigot aurait souhaité
commencer rapidement les travaux, mais
alors se présenta un autre contretemps : les
travaux comportaient un risque pour les
vitraux et particulièrement les armoiries
qui s'y trouvaient, et qui constituent autant
de signes des prééminences dont
bénéficient les familles nobles qui en sont
qui en sont propriétaires.

7/20
L'entrepreneur demanda donc que ces
armoiries soient clairement définies, afin
d'éviter ennuis et contestations de la part
des familles concernées. Il fit procéder à
des bannies les 23 et 30 juin et le 7 juillet,
"faisant appel à tous les prétendants aux
droits honorifiques et intersignes des
prééminences tant au dehors qu'au dedans
de la dite église; et par la suite il sera
procédé à la réception des plaidés des
parties comparantes, soit par elles en
personne, soit par procuration."
Aussitôt les bannies terminées, on
enregistra les déclarations des divers
intéressés :
"En l'endroit s'est présenté Maître Pierre
Michel Cuzon, procureur de Messire Jean
Pierre François de Guernisac, Chevalier
seigneur du Stang et autres terres et
seigneuries. Le dit Cuzon demande pour
apurer que le dit seigneur de Guernisac,
comme propriétaire du château du Stang,
situé en cette paroisse, est par lui et ses
prédécesseurs en possession immémoriale
des prééminences ci-après en la dite
paroisse :
En la maîtresse vitre du côté de
l'Épître, au bout méridional du grand
autel, il a
droit d'avoir un écusson
portant les anciennes armes de sa Maison,
qui sont "d'azur avec un aigle éployé
d'argent, au chef endanché de même", avec
une tombe élevée au dessous
et une
autre plus basse y joignant. Quoique par
vétusté les intersignes des dites
prééminences ne paraissent pas
aujourd’hui ni dans la vitre, ni sur
les tombes, leur existence n'en est pas
moins constante, les aveux fournis au Roi
le 22 juin 1683 par messires Ollivier et
René de Guernisac, ses auteurs, ne laissent
aucun doute sur la réalité des dites
prééminences. C'est pourquoi le dit Cuzon,
au nom du dit seigneur, requiert que lors

de la réédification du choeur et cancel de
la dite église, les susdites prééminences
soient maintenues et que le général de la
paroisse ait à les faire placer aux mêmes
endroits et dans la même forme ci-dessus
décrite, et a signé sous la réservation de
tous les droits du dit seigneur de
Guernizac". Signé: Cuzon.
En l'endroit s'est présenté, Maître
Charles François Hervé, Procureur au
Présidial de Quimper, procureur fiscal
des juridictions du Mur, Henvez et
Guériven, agissant et occupant pour
Messire
Marie François Henri de
Franquetot, duc de Coigny, Maréchal des
Camps de l'armée du Roi, Colonel Général
des Dragons de France, Gouverneur de la
ville et château de Caen et du château et
maison royale de Choisy, tant pour lui que
pour Messires ses frères, propriétaires par
indivis des dites terres et seigneuries,
lequel Hervé a dit qu'à cause de la
seigneurie de Henvez s'étendant en grande
partie dans cette paroisse, que le dit
seigneur de Coigny est haut justicier et
premier
prééminencier
de
l'église
paroissiale de Fouesnant, qu'il s'agit
aujourd’hui de rebâtir le choeur et cancel
de la dite église, qu'il ne s'oppose point à
la dite reconstruction, mais qu’en qualité

8/20
de prééminencier, il est fondé, sans éviter
les petites rentes honorifiques et prérogatives que les droits communs accordaient
aux dits titres, soit qu'ils existent dans la
dite église ou qu'on ait négligé de les y
établir, que la seule distraction à faire en
l'état se réduit à l'obligation pour
l'entrepreneur de rétablir les intersignes et
prééminences des dits seigneurs de Coigny
existant actuellement, et même à conserver
celles qu'il ne sera pas nécessaire de
détruire, comme vitres armoiriées
et autres choses semblables. Requiert de
par le même seigneur de Coigny que tous
les autres prétendants aux
droits
honorifiques et prééminences en la dite
église aient à déclarer les titres sur
lesquels ils se fondent; demande le dit
Hervé, au dit nom, pour apuré que dans les
principales vitres, au fond du cul-deIampe, il est un écusson à fond d'azur à
deux lions rampant armés et lampassés de
gueules, qui sont les véritables armes de la
seigneurie du Henvez ; que suivant les
titres des dits seigneurs, il doit exister dans
le choeur, soit aux environs du maitreautel,
soit
dessous,
attendu
les
changements qui y ont été faits par les
précédents recteurs, une tombe leur
appartenant et portant leurs armes, de
laquelle
il
demande
également
qu’apurement lui soit donné, réservant au
cas ou il n'en existe pas de marques ou
d'intersignes, d'en faire en tout état de
cause la perquisition lors de la démolition
du grand autel.

"d'or à un lion rampant de sinople" ;
au deuxième, d'argent à trois croissants
montant de gueules, deux et un" ; au
troisième, "d'azur à la coquille d'argent" ,
au quatrième, "d'or à trois burettes de
gueules ". De plus, il est une tombe au
pavé du sol de la dite chapelle, laquelle
existait auparavant, au milieu et vis à vis
de l'autel où sont répétées ou à peu près
les mêmes armoiries que dessus lesquelles
prééminences appartiennent au dit
seigneur de Guermeur comme propriétaire
de la terre de Kerguilly, requérant encore
qu'au cas ou les dites armoiries se
trouveraient altérées ou cassées par la
démolition, qu’elles seront rétablies aux
frais de
qui il appartiendra.
Et a le dit Hervé signé sous la réservation
de tous les droits de la partie.
S'est encore présenté le dit Maître
Pierre Michel Cuzon, procureur
de
Messire Louis Jean Marie chef de nom et
d'armes de Kerret juveigneur des anciens
Princes et Comtes de Léon, chevalier
seigneur de Quillien, fondé en procure de
Dame Sylvie Perrine Alleno de Keralic,

Le dit Hervé, comme procureur de
Messire Hervé du Guermeur, seigneur de
Kerguilly et autres lieux a dit que quoique
la chapelle à droite de l'église, dite NotreDame, ne soit pas dans le cas de
démolition, comme le vitrage en pourrait
être rompu par celle du choeur, il requiert
qu’il soit donné pour apuré qu'il existe
dans la partie supérieure du vitrail
éclairant la dite chapelle, vers le nord, un
écusson écartelé portant: au premier,

9/20
de Keralic, son épouse, auquel il a été dit
qu'à cause des seigneuries de Kergaradec
et Bréhoulou, il lui appartient en l'église
de Fouesnant du chef de la dite dame son
épouse, plusieurs prééminences et droits
honorifiques, que ces droits lui sont
assurés par un aveu de 1684 et une
sentence de la même année, consistant :
dans la partie susceptible de démolition,
deux tombes situées dans le sanctuaire, à
l'aile droite, dont I'une se prolonge sous le
marchepied de l'autel armoiriées d’une
croix pattée, les couleurs ne pouvant se
distinguer, et deux écussons situés audessus de la dite tombe, dans deux
vitrages différents, portant "d'argent à la
croix pattée d'azur", et une tombe située
autrefois derrière le maître-autel et
actuellement
dessous
suite
aux
changements qui y ont été faits. Desquels
droits et intersignes le dit Me Cuzon
requiert qu'il lui soit donné apurement, se
réservant expressément tous les autres
droits honorifiques qui lui appartiennent
dans la nef et les autres endroits de
l'église, particulièrement le droit qu'il a
d'apposer ses armes à la maîtresse vitre du
grand autel, telles qu'on les voit sur les
tombes ci-devant désignées et telles
qu’elles doivent être sur celle sous le
grand autel.
En l'endroit, le dit Maître Charles
François Hervé, procureur des seigneurs
de Coigny, a protesté de nullité du plaidé
ci-dessus, en ce que le seigneur de Quillien
prétendrait au droit d'avoir des armoiries
en la maîtresse vitre, ce droit appartenant
uniquement aux dits seigneurs de Coigny
ainsi qu'il est constaté par leurs armoiries
qui y sont actuellement placées.

dite église, telles qu'une tombe plate qui
doit porter un écusson "d'azur au grelier ou
cor de chasse d'argent", et ce à raison de sa
terre de Coet Clévarec. Il requiert que le
sieur de Keratry soit maintenu dans les dits
droits et prééminences au cas de
démolition de la dite chapelle
Pour terminer, Maître Piriou, faisant pour le dit Bigot, a présenté le plan
géométrique et figuratif de l'état actuel du
chœur et cancel. Le commissaire a déclaré,
en accord avec le sieur David, l'état des
lieux exact et véritable.
Ont signé: Flamand, huissier; de
Reymond, faisant fonction de Procureur du
Roi, Le Goaze de Kervélégan, Sénéchal de
Quimper ; David, ingénieur des Ponts et
Chaussées, Piriou ; Bigot, entrepreneur;
Gelin, greffier. "
Le lendemain, "sur les huit heures
du matin, nous nous sommes transportés
du manoir prieural de Locamand où nous
avons pris ce jour nos logements, jusqu’àla
dite église paroissiale de Fouesnant,
accompagnés de Mr de Reymond,
Conseiller au siège présidial de Quimper,
faisant pour Mr le Procureur du Roi et des
sus dénommés au procès-verbal"...

De la part du dit Hervé comme
procureur de Messire Jean François Chef
de nom et d'armes de Keratry, a été dit que
le dit sieur de Keratry a des prééminences
et droits honorifiques dans la chapelle de
Sainte-Marguerite, du côté gauche de la

10/20
Monsieur de Reymond décide de
conclure ".., pour le Roi, à ce qu’il soit
décerné acte des dires et raisons ci-dessus
produites par les
différents
prétendants aux droits qui ont comparu en
notre présent procès-verbal, et que défaut
soit
donné envers les non comparants;
en conséquence du serment du dit David,
expert en blason, qui a été reçu, lui
ordonnons de procéder aux apurements et
vérifications de tous les droits honorifiques
et intersignes de
prééminences
existant dans la partie de l'église de
Fouesnant
susceptible
de
démolition et d'en dresser un procès-verbal
séparé du présent pour y être joint, et a
signé sous la réservation des droits de Sa
Majesté. "
Le Goaze de Kervélégan reprendra
les conclusions de Me de Reymond :
" Donnons acte des droits et
raisons portés dans les plaidés ci-dessus
des différents prétendants aux droits qui
ont comparu à notre présent procès-verbal
et avons donné défaut envers les noncomparants ; avons ordonné au dit David,
expert
en
blason,
de
procéder
incessamment et sans délai aux apurements et vérifications de tous les droits
existants, "
Le sieur David se mit aussitôt au
travail: on lira ci-après le procès verbal
complet qu'il établit.

Fouesnant qui doit être démolie par le
sieur Étienne Bigot, entrepreneur, et aux
fins d'assignation pour cet effet à nous
donnée à la requête du dit Bigot, par
exploit d 'huissier le 10 de ce mois, et par
suite de notre prestation de serment à
l'endroit du comparant, de la descente faite
par Mr Le Goaze de Kervelegan, Sénéchal
de Quimper, commissaire nommé à cet
effet en vertu d'ordonnance, en présence de
Mr Raymond faisant fonction de Procureur
du Roi du dit siège, nous nous sommes
rendu en la dite église paroissiale et y
avons vaqué à l'examen et vérification des
armoiries, signes et intersignes de
prééminences existant dans le choeur et
cancel de la dite église, tant intérieurement
qu'extérieurement, comme suit :
D'abord, nous nous sommes fait
assurer des parties que l'on doit démolir
des dits choeur et cancel d'après un plan
servi par le dit Bigot aux fins de son
marché, lequel dit plan a été chiffré ce
jour, avons vu que le dit Bigot, aux termes
de son marché, ne doit démolir que le culde-lampe de cette église, dont le dessus
forme une
voûte en maçonnerie à
moellons, et partie des deux retours en
aile jusqu’à l'arcade séparant le chœur de
la nef " lequel cul-de-Iampe est éclairé par
trois petits vitraux étroits et assez élevés,
qu'il y a aussi dans chaque aile deux
autres petits vitraux de même forme

'L'an 1776. le 30 juillet, nous,
Noble homme Julien Barthélemy David,
ingénieur des Ponts et Chaussées au
département de Quimper, y demeurant rue
Viniou, paroisse de Saint-Sauveur, rapport
à l'exécution d'instance rendue au siège
présidial de Quimper le 15 juin dernier
portant notre nomination pour expert en
blason à l'effet de constater les
prééminences, droits honorifiques, signes
et intersignes existant dans la partie du
choeur et cancel de l'église paroissiale de

11/20
et grandeur que les précédents. Le dit
entrepreneur ne doit démolir l'aile gauche
que de quelques pieds au-delà de la
naissance du cintre du cul-de-Iampe, et ne
doit point démolir les deux vitraux qui
éclairent la dite aile gauche, ni les chapelles Notre-Dame ni Sainte-Marguerite, à
gauche, qui font partie des bas-côtés, mais
seulement une partie de la voûte au-dessus
de la chapelle de Notre-Dame, à droite.
Et après avoir écouté les plaids et
réquisitoires faits de la part des différents
intéressés ou prétendant aux droits en la
dite partie du choeur et cancel à démolir,
nous avons vu et fait voir qu’au bas du
vitrail du cul-de-Iampe, au dessus du
milieu de l'autel, il existe seulement un
écusso de forme carrée, portant "d'azur à
deux lions rampants d'argent armés et
lampassés de gueules ", et qu'il n'existe
aucun autre écusson dans le dit vitrail qui
est en verre à petits carreaux communs, en
plomb et vergettes de fer.
Nous avons vu et fait voir que dans
le vitrail de la droite du cul-de-lampe,
aussi en verre commun à petits carreaux et
en plomb, il existe au haut du dit vitrail un
écusson portant "d'argent à la croix pattée
d'azur", et qu'il n'existe nul autre écusson
dans le dit vitrail

commun posés au plomb, il n'existe, aucun
écusson.
Avons vu et fait voir, passant à
l'examen des vitraux de l'aile gauche du dit
cul-de-Iampe, que le premier vitrail,
proche du vitrail du centre est vitré à petits
carreaux posés au plomb et qu’il n’ y
existe aucun écusson.
Avons vu et fait voir que le bas du
deuxième est vitré à petits carreaux posés
au plomb, et le haut à grands carreaux
aussi posés au plomb, ce qui signifierait
que cette partie du haut a été refaite et
réparée nouvellement, sans pouvoir assurer si cette partie ancienne du vitrage
contenait quelque écusson ni aucun
intersigne.
Avons vu que le troisième vitrail de
la dite aile gauche est aussi vitré à
carreaux de verre commun posés au plomb
et qu'il n y existe aucun écusson,
d'observation qu'il ne sera aucunement
touché par la démolition aux dits derniers
vitraux et qu'ils ne seront aucunement
défigurés ni changés
Nous sommes ensuite passé à
l'examen des pierres tombales ou enfeux
prétendus dans les dits choeur et cancel.

Nous avons vu et fait voir qu'au
second vitrail à droite, lequel vitrail est lui
aussi en verre commun petits carreaux
posés au plomb, dans la partie supérieure
il existe aussi, de même qu'au précédent,
un écusson portant "d'argent à la croix
pattée d'azur", et qu’il n'existe aucun autre
écusson dans le dit vitrail.
Avons vu et fait voir que dans le
troisième vitrail, à l'aile droite proche de
l'arc séparant le choeur de la nef lequel
vitrail est à grands carreaux de verre

12/20
Avons vu et fait voir que dans le
sanctuaire, à l'aile droite, proche le mur,
au bas du deuxième vitrail, il existe deux
portions de pierre de tombe rase: la
première, proche de la première marche de
l'autel et se prolongeant même dessous la
dite première marche, la dite pierre de 2
pieds et 8 pouces de longueur apparente
au-delà de la marche, sur 2 pieds 4 pouces
de largeur, sur la quelle pierre est sculptée
grossièrement une croix pattée sans
pouvoir distinguer ni l'émail, ni la couleur.
Avons vu et fait voir qu’à la
deuxième pierre tombale, proche et jointive à la première et allant le long du mur
d'aile droite du cul-de-Iampe, laquelle
pierre a 3 pieds de longueur sur 2 pieds 4
pouces de largeur, sont grossièrement
sculptés deux accolés où on aperçoit
quelques vestiges de croix pattée, mais tout
dépéris par vétusté, sans pouvoir découvrir
ni émail, ni couleur.
Nous sommes ensuite passés à l'aile
gauche du cul-de-Iampe et y avons vu et
fait voir qu’il existe dans le sanctuaire, audessous du deuxième vitrail, une espèce de
pierre tombale à la hauteur du pavé du dit
sanctuaire, sur laquelle il ne paraît aucun
écusson mais seulement quelques traits
tracés qui n'indiquent aucune armoirie ni
écusson.

dans le vitrail éclairant la chapelle de
Notre-Dame, la dite chapelle à droite, à
tout événement qu'il fut nécessaire de la
démolir, quoique l'entrepreneur n’ y fut
pas obligé, nous avons vu et fait voir qu'il
existe au haut de ce vitrail un écusson
écartelé portant: au premier, "d'or à un
espèce de lion rampant de sinople", au
deuxième," d'argent à trois croissants
montant de gueules, deux et un ", au
troisième, "d'azur à la coquille d'argent" ;
au quatrième "d'or à trois burettes de
gueules, deux et un ".
Avons de plus vu et fait voir qu'au
pavé du sol de la dite chapelle, proche le
mur, au bas du vitrail, il existe une pierre
tombale rase avec le dit pavé, laquelle
pierre a 5 pieds 4 pouces de longueur sur 2
pieds 3 pouces de largeur, ou sont sculptés
grossièrement deux écussons accolés, au
premier, un lion rampant, au deuxième une
espèce d'arbre, plus un troisième écusson
portant un lion passant, le dit troisième
écusson supporté par deux espèces de
lions; le tout sans pouvoir distinguer les
émaux ni les couleurs.
Nous sommes ensuite passés à la
chapelle à gauche du dit choeur et cancel,
nommée Sainte Marguerite, où dans le
vitrail il ne s'est trouvé aucun intersigne
d’écusson ;

Toutes les ci-devant descriptions
sont les seules prééminences et droits
honorifiques que nous avons pu découvrir
dans les dits choeur et cancel à démolir;
disons cependant qu'il peut exister sous
l'autel et sous son marchepied des tombes
rases ou élevées ou pierres tombales, mais
que personne n'ayant requis que les dits
autel et marchepied fussent démolis pour y
voir, que nous n'avons pu le faire faire
sans au préalable y être autorisé de
justice.
11 a été requis au surplus de
constater des armoiries que se trouvent

13/20
mais dans le sol du pavé, entre la porte de
la sacristie et l'autel, s'est trouvée une
pierre tombale et rase ayant 6 pieds de
long sur 2 pieds 6 pouces de large,
chargée de trois écussons sculptés
grossièrement en pierre. Au premier, on
n'a pu distinguer ce qui a pu y exister: au
deuxième, nous y avons vu une espèce de
lion rampant et une autre figure qu'on ne
peut désigner : au troisième écusson, nous
avons vu à peu près qu'il est mi-parti et
coupé : au mi-parti, une espèce de grelier
ou cor, sans cependant pouvoir l'assurer,
et autres figures qu'on ne peul définir.
Ce sont là tous les intersignes et
écussons que nous avons relevés."
Le sieur Piriou, procureur du sieur
Bigot, a alors demandé "qu'attendu que la
vérification était faite et qu'il est
intéressant pour sa partie d y travailler
d'un moment à l'autre pour éviter les
chicaneries des héritiers du sieur Perrot,
attendu que par le marché qu'a fait le sieur
Bigot avec eux, il s'est obligé de
commencer les travaux dans le courant du
présent mois de juillet il demande qu'il
plaise à Mr le Commissaire d'ordonner
que le dit Bigot travaille incessamment à la
démolition en question."
Le commissaire trancha aussitôt,
"faute aux comparants d'avoir montré les
lettres au soutien de leurs prétentions aux
droits, les avons renvoyés se pourvoir au
siège et d’y apporter leurs titres dans un
délai de trois mois, faute de quoi les avons
dès à présent, ainsi que les défaillants,
déboutés de leurs prétentions. Faisant
droit sur les conclusions du sieur Piriou,
avons invité sa partie à travailler
incessamment à la démolition, réédification et réparations dont il s'agit, sans nuire
ni causer préjudice aux droits d'une partie
quelconque."

Plan de l'église de Fouesnant,
emprunté au bel ouvrage de L-M
TILLET : "Bretagne Romane" (Ed.
"Zodiaque")
Selon l'auteur, les parties dont les épaisseurs
sont en blanc ne seraient pas d'époque: c'est
évident pour le pignon ouest et le porche sud,
mais beaucoup moins pour le chevet à pans
coupés. Ce1ui-ci aurait été refait à partir de
1754, après l'écroulement de la tour
surmontant le carré de transept, 20 ans
seulement avant les événements que nous
relatons. Comment expliquer qu'il n 'y soit
fait aucune allusion, et qu'en si peu de temps,
la maçonnerie, bâtie "à chaux et à sable", soit
" trouée, surplombée, lézardée, ouverte,
creuse par vétusté, hors d'état de subsister",
la charpente des combles du choeur "pourrie,
vermoulue" ?

14/20
Les travaux réalisés, le nouveau
recteur, Mre Hyroë, n'en fut pas satisfait et
une nouvelle expertise fut demandée :
Le 21 septembre 1778, se retrouvèrent
donc devant l'église de Fouesnant :
" Messire Jacques Marie Hyroë, recteur de
Fouesnant, demeurant ordinairement à
Brest, paroisse Saint-Louis, avec pour
expert Louis Magado Noble Homme
Antoine Joseph Jean de la Hubaudière,
sous-ingénieur des Ponts et Chaussées
demeurant à Quimper, expert nommé par
Étienne Bigot et les héritiers de feu le
recteur Perrot, Noble homme Pierre
Joachim Bernard, ingénieur en chef des
Ponts et Chaussées de Bretagne au
département de Landerneau, expert nommé
d'office par sentence du siège présidial de
Quimper."
A la sacristie, Louis Le Bescond,
procureur du sieur Hyroë, les attendait. Il
leur signala ce qu'il considérait comme
malfaçons : une lézarde au haut des murs,
la charpente qui avait travaillé, les arcs-boutants qui n'étaient pas bien liés aux
murs, la couverture laissant filtrer l' eau.
Le sieur Bigot s'expliqua
et
reconnut qu'il pouvait y avoir quelques
ardoises "faillantes", mais que s'il en avait
été prévenu il y aurait remédié. Il démontra
que les autres observations n'étaient pas
fondées, et le sieur de La Hubaudière
conforta ses dires. Il fit remarquer qu'il
avait réalisé certains travaux non prévus au
marché, particulièrement le revêtement
extérieur en pierres de taille jusqu'à la
plinthe, au lieu de pierres de bardage ainsi
qu'il en était auparavant, et refait à neuf
une partie du mur du côté de la sacristie.
La conclusion, après un long
rapport de douze pages, sera donnée par le
sieur Bernard, expert nommé d'office :
- 1 Pour la lézarde, il suffira de collier un
peu de mortier dans la disjonction
constatée, mais que cette dernière n'est pas
du fait de l'entrepreneur.

- 2 : Les arcs-boutants sont réalisés dans
les règles de l'art.
- 3 : Que la charpente des combles est
bonne, que le bois est sain.
- 4 : Que la couverture construite en
ardoises de Châteaulin est exécutée
suivant les règles de l'art " il suffira de
remplacer quelques ardoises.
Estimons enfin, compte tenu des différentes
défectuosités indiquées ci-dessus, que l'on
peut donner "renable " du reste des
ouvrages exécutés par le sieur Bigot aux
choeur et cancel de l'église de Fouesnant.
"
Il en coûtera 192 Livres 8 sols 6
deniers au sieur Hyroë pour régler les
vacations des différents experts, dont 96
Livres pour le sieur Bernard.

15/20
Au manoir presbytéral de
Rospiec
L'entretien du presbytère et de ses
dépendances était à la charge du recteur.
Après le décès de chaque recteur, une
commission procédait à l'inspection des
lieux pour en vérifier le bon état. Cela
s'était produit en 1728 à l'arrivée de M.
Perrot, puis au cours de son ministère en
1748 : les travaux préconisés avaient été
réalisés l'année suivante.
Mais cette fois, compte tenu de
l'importance de l'héritage laissé par le
défunt, le Général de la paroisse qui avait
la responsabilité du presbytère entreprit de
passer au peigne fin l'état des lieux et de
relever dans les moindres détails les
travaux à prévoir. Les héritiers du recteur,
Anne Armand Perrot, Jan Ollivier et Noël
Boulicant, ainsi que le nouveau recteur, se
mirent d'accord, souhaitant que tout soit
fait dans les règles pour éviter toute
contestation future: le procès-verbal couvre
quarante pages !
Le manoir de Rospiec ne se présentait pas à l'époque sous son aspect
actuel. La maison avait 20 mètres de long
(elle a été diminuée depuis dans sa partie
ouest), 6 de large et 8 de haut, avec neuf
ouvertures au sud, toutes de pierre de taille.
Elle comportait au rez-de-chaussée un
vestibule; côté levant, une grande et belle
cuisine dont la cheminée est encore intacte;
a l'ouest, un très grand salon avec
cheminée. A l'étage, deux chambres avec
cheminées, un cabinet, au-dessus, un
grenier. Au nord du vestibule, dans un
pavillon en saillie, un escalier en pierre de
taille desservait les appartements et le
grenier. Au sud de la cour, l'ancienne
chapelle était en ruines.
La commission nommée d'office
par sentence du siège royal de Concarneau
comprenait Sébastien de Penandreff, expert

des sieurs héritiers; noble homme Charles
Poullain, entrepreneur, expert du Général,
Messire René Marie Le Rousseau, de la
paroisse Saint-Colomban de Quimper;
Maître Le Paige, greffier au siège royal de
Concarneau les accompagnait, afin de
lever les scellés et d'ouvrir les
appartements.
La commission se pencha d'abord
sur les procès-verbaux de 1728 et 1748 qui
leur permirent d'établir exactement la 1iste
des bâtiments et annexes concernés : la
maison, l'écurie, la crèche à vaches et la
maison à four, seuls anciens édifices à la
charge du Général et "conséquemment"
des héritiers, et enfin les murs formant la
clôture de la cour, du jardin, ainsi que le
reste des clôtures "qui sont de terre," les
fossés et autres dépendances du pourpris.
Me Yves Perrault, procureur du
Général, s'est alors présenté en compagnie
de Tanguy Bertholom, le marguillier en
charge; Jean Guillermou, Jean Le Calvez,
Jean Gléonec, Paul Caradec, délibérants de
la paroisse; Jean Guériven, Alain Lozac 'h
et Charles Gléonec, délibérants de la trêve
de La Forêt; et a déclaré "consentir à ce
qu’il soit procédé par les experts au devis
estimatif conformément aux pièces
mentionnées.
Tanguy Bertholom guidera la
commission. On va d'abord s'arrêter à la
porte cochère de la cour "construite en
pierre de taille, garnie de ses vantaux : les
quatre pierres de voûte sont disjointes, il
faut démolir cette partie et replacer les
pierres à chaux et à sable, bien d'aplomb
et en alignement; il faudra aussi, en
conséquence, démolir le chapiteau et le
reconstruire à neuf avec de bons moellons
posés à mortier d'argile. On y replacera
l'écusson qui y est... On passera aux
vantaux
une peinture d'ocre rouge
détrempée et broyée à l'huile, à deux
couches..."

16/20
Le pavé de la cour entre la maison
principale, l'écurie et la porte cochère est
en bon état, quelques pierres seulement à
remplacer. Le mur du midi entre la chapelle et la maison à four, en bon état" sauf
au bout du levant où l'ouverture pour
communiquer avec une loge à poules devra
être reconstruite. Celui du levant, depuis la
maison principale jusqu'à la maison à four
est en mauvais état et devra être reconstruit
dans toute sa longueur de 56 pieds sur 12
pieds de hauteur.
Tous ces travaux estimés 147 Livres.
La maison principale: la façade
comportait huit fenêtres et une porte. " La
partie occidentale devra être refaite à neuf
au mortier d'argile, les jambages des
fenêtres en pierre de taille seront replacées
et posées à chaux et à sable". Le pignon
est reconnu en bon état, mais celui de la
construction le abritant le cabinet devra
être refait à neuf, ainsi que la partie
occidentale de la costière nord.
Travaux évalués 206 Livres
L'intérieur
de
la
maison
principale : L'escalier à noyau tournant en
pierre de taille est en bon état. Ce sont les
portes et fenêtres qui demandent le plus de
réparations, ainsi que les volets et vantaux
: toutes précisions sont données sur la
façon de les réparer en bois de chêne ou de
châtaignier. Dans la cuisine, "la dalle,
l'étal à baratte et les orbes sont en bon
état, ainsi que la cheminée, dont le foyer
cependant devra être refait à neuf en
pierre de taille. Il faudra aussi aplanir et
remplir en terre le sol de la cuisine et du
vestibule, de même que recaler à chaux et
à sable les deux marches de la porte qui
communique de la cuisine au vestibule".
Le plancher de la salle est bon, ainsi que la
cheminée, mais l'état des fenêtres laisse à
désirer et 20 carreaux manquent.
Travaux évalués 95 Livres.

remblayé et aplani. A l'étage, le plancher
de chambre au-dessus de la cuisine est en
bon état, ainsi que la fenêtre du côté nord
"composée à l'antique" ; les deux fenêtres
du sud" bien qu'elles présentent .."des vices
dans la construction des châssis à verres
ne peuvent être condamnées eu égard à
leur forte consistance", mais 8 carreaux
manquants sont à remplacer: de même 13
carreaux sont à remplacer à la fenêtre du
cabinet. Rien à redire de la chambre audessus de la boulangerie" ni du petit
cabinet au-dessus de la cave.
Le plancher du grand grenier est à
relever en entier à neuf avec "de bonnes
planches de sapin ou de châtaignier,
rabotées des deux côtés, jointes à rainure
et languette, clouées sur chaque solive";
La charpente est faite de bon bois, mais
certaines pièces " arquées et concavées
pour avoir été posées vertes" demandent à
être doublées en bois de chêne pour les
fortifier. Dans la couverture d'ardoises tant
du grand corps de logis que des
appartements en appentis, seules quelques
pièces "faillantes" sont à remplacer.
Une rampe d'escalier en marches de
bois, sans contre-marches, conduit à une
petite fuie* au-dessus du grand escalier de
la maison principale: "son plancher est à
relever à neuf en y plaçant une petite
trappe garnie d'une targette; la terrasse de
la dite fuie est à réparer et les tringles qui
sont au devant des ouvertures prévues
pour les pigeons à remplacer ".
Les bâtiments annexes: A l'ouest
de la cour s'étendait une construction qui
comprenait l'écurie, la "maison à buer" et
l'étable, avec 3 portes et 5 fenêtres s'ouvrant à l'est, et deux lucarnes. Un escalier
en pierre de taille au pignon nord permettait d'accéder au grenier. Les réparations à
y effectuer sont détaillées sur quatre pages:
remplacement des râteliers, des trois
poteaux qui servent de séparation à quatre
chevaux, des fenêtres, du plancher

Le sol de la "boulangerie" devra être

17/20
grenier, de la porte d'entrée de la crèche
aux vaches "en y attachant la serrure
encloisonnée en bois avec son écusson".
La charpente, "quoique non placée selon
les règles de l’architecture, est d'ancienne
construction et de bon bois, il suffira de la
consolider".
Montant de ces réparations: 458 Livres.
Restait encore à voir la maison à
tour, en bon état. Le grand four, ayant 6
pieds 3 pouces de diamètre, devra être
couvert de terre et de mottes après avoir
détruit la loge à poules construite sur le dit
four ; le petit four de 3 pieds 6 pouces de
diamètre, totalement détruit, est à refaire à
neuf, avec une pierre de taille pour servir
de fermeture. "Compte tenu des dangers
d'incendie que présente /a maison à four, il
est nécessaire de poser sur les poutres et
soliveaux un torchis composé de rondins
enveloppés de foin mêlé avec moitié
d'argile, une couche en dessous et une
autre en dessus".
On poursuit l'inspection par la
visite des murs du jardin, la clôture de
l'aire, les fossés des vergers, des champs,
des bois: tout est à refaire ou à réparer.
Finalement, le montant des travaux
à effectuer s'est élevé à 2.621 Livres 2 sols
3 deniers. Charles Le Poullain, architecte,
percevra pour ses vacations 56 Livres ; Le
Rousseau, 65 Livres, et de Penandreff 56
Livres.
Si les travaux de l'église furent
réalisés convenablement, il est probable
que ceux concernant Rospiec et ses
dépendances laissèrent à désirer, car
l'ensemble se retrouva assez rapidement en
état de délabrement prononcé.

Quelques remarques
Concernant l' héritage du recteur Perrot
" Les recteurs, sous l'Ancien Régime,
étaient titulaires d'un
"bénéfice avec

charge d'âmes", c’est-à-dire titulaires
d'une responsabilité pastorale à laquelle
étaient attachés, outre l'inamovibilité, des
revenus en principe bien précisés pour
chaque cas. (Le mot " bénéfice ", employé
comme terme technique du droit de
l'Église, ne comporte pas
une
connotation de "profit " aussi forte que
dans le langage courant)
Ces revenus étaient de deux sortes
- des revenus strictement bénéficiaux
- quelques revenus annexes, appelés "
casuels ", intégralement et définitivement
acquis à qui les percevait.
Les revenus bénéficiaux étaient
essentiellement constitués de la "dîme",
impôt ecclésiastique, auquel s'ajoutait,
dans le diocèse de Cornouaille, 1/3 des
quêtes du dimanche et d'autres offrandes.
Chaque recteur était tenu d'utiliser ses
revenus bénéficiaux :
- pour s'assurer une honnête subsistance ;
- pour financer, ou participer au financement de l'assistance publique dans sa
paroisse.
- pour faire face à certaines charges lui
incombant, variables avec les temps et les
lieux : ce pouvait être les grosses réparations ou les réparations courantes du
presbytère et de l'église. Dans certaines
paroisses, le recteur avait ainsi à sa
charge l'entretien du choeur de l'église.
Ces obligations remplies, s'il y
avait du superflu, le recteur ne pouvait, en
principe, se l'approprier, mais devait
l'affecter à quelques pieuses activités.
La gestion financière et matérielle
de chaque paroisse était assurée par un
"conseil de Fabrique ". Les conflits entre
recteur et conseil de Fabrique n'étaient pas
rares:

18/20
il est arrivé, par exemple, qu’un conseil de
Fabrique traîne en justice son recteur trop
négligent, dans son obligation d'entretenir
l'église.
En pareille situation, il est arrivé
aussi qu'un conseil de Fabrique ne bouge
pas, soit que la forte personnalité du
recteur lui ait imposé de ne pas le faire,
ou qu’il se soit laissé impressionner par les
mérites passés, le grand âge, ou les
infirmités de son pasteur ... se réservant,
celui-ci décédé, de se retourner contre ses
héritiers pour en obtenir des réparations
qui auraient du
être faites depuis
longtemps. "
Communiqué par Hubert Bouché.
NB. Nos lecteurs feront par ailleurs
un utile
rapprochement
entre
l'inventaire des biens du recteur Perrot et
d'autres inventaires déjà publiés dans nos
précédents bulletins.
Concernant les armoiries et écussons :
Regrettons tout d'abord qu'il n'en
reste rien, tout au moins rien de visible.
Ensuite que "l'expert en blason " n'ait pas
jugé utile de donner son avis sur l'origine
des armoiries qu'il a relevées : ce n'était
évidemment pas son rôle. Mais il nous est
aujourd'hui très difficile de porter un
jugement sur le bien-fondé des arguments
des prétendants aux prééminences
Les tombes et vitraux des deux
chapelles latérales appartenant aux familles
du Guenneur et Keratry -Landanet ne
devraient pas prêter à contestation.
Pourtant, mise à part la tombe rase de la
chapelle Sainte-Marguerite, on ne retrouve
dans les armes citées aucun élément des
armoiries des dites familles.
Dans la partie centrale, on peut
accorder un certain crédit aux déclarations
de Maître Cuzon, procureur de Mr de
Kerret, héritier par sa femme des

seigneuries de Kergaradec et Bréhoulou. Il
est dommage que n'ait pu être vérifiée
l'existence de la troisième tombe située
sous l’autel.
Dans te grand vitrail central, on n'a
relevé qu'un seul écusson, qui pourrait
donc porter les armes des premiers
prééminenciers : en l’occurrence, selon les
dires de la famille de Coigny, celles du
Henvez. Si cela était vérifié, on pourrait en
déduire que la seigneurie du Henvez était,
à l'époque de la construction de l'église,
c’est-à-dire au XII ème siècle, la plus
puissante de la paroisse.
Autre sujet d'étonnement, nulle part
n'apparaissent les armoiries de l'ancienne
seigneurie de Fouesnant. La famille de
Guernisac prétend bien que devraient se
trouver les armes de ses prédécesseurs,
"d'azur à une aigle éployée d'argent au
chef endanché de même", mais elles ne s 'y
trouvent pas ! Et les armes de Fouesnant
étaient "de sable à l'aigle éployée
d'argent"...
On remarquera aussi l'absence de
tout blason des tenants de Penfoulic depuis
les origines. Mais cette seigneurie avait ses
attaches plutôt à La Forêt.
Pas plus, la seigneurie de Lespont
n'est représentée, à moins que lui appartienne la tombe portant un écusson
supporté par deux lions, à rapprocher de
celui qui figurait autrefois sur le portail
d'entrée du manoir.
N.B. : Nos lecteurs trouveront, dans notre
numéro
spécial
"Seigneuries
Fouesnantaises", deux pages couleurs
représentant les armoiries citées.
Enfin, ces querelles de préséances
nous semblent aujourd'hui bien dérisoires.
Elles montrent l'attachement de la
noblesse, grande ou modeste, au moindre
de ses privilèges, même purement honorifiques. Ceci à quelques années seulement
de la Révolution...

19/20
LEXIQUE
Argent blanc: un "blanc" est une petite monnaie d'argent valant 5 deniers. (La Livre vaut 20
sols ou sous, un sol vaut 12 deniers, un liard vaut 1/4 de sol, soit 3 deniers.)
Bailleau : Baquet, récipient en bois.
Bois de cent: Selon le contexte, il s'agit probablement de billettes de bois de chauffage.
Cannelle: Robinet de bois qu'on met à un tonneau, un pressoir.
Charrette à dévider: C'est la traduction littérale du breton "karr-dibuner" désignant un
dévidoir, c'est-à-dire l'appareil servant à disposer le fil en écheveaux. Cependant, il est déjà
fait état d'un dévidoir dans le même paragraphe: il pourrait donc s'agir d'un rouet, en breton
"karr nézan", charrette à filer.
Chartil : Charrette servant au transport des gerbes, du foin.
Décimateur: Celui qui a le droit de lever la dîme, cette dernière étant l'impôt ecclésiastique
qui correspond à la dixième partie des récoltes (en réalité une traction variable selon les lieux
ou les circonstances).
Fuie: Petit colombier.
Général (de la paroisse) : Assemblée de quelques membres influents de la paroisse autour du
recteur afin de régler les problèmes de la communauté: une préfiguration du conseil municipal
Mannequin: Panier long et étroit en lattes de bois à claire-voie. Désigne aussi un épouvantail
à oiseaux suggérant une forme humaine.
Maye (à pâle) : Pétrin; désigne également le coffre de bois servant à ranger le pain.
Minot: Unité de mesure utilisée pour les grains, extrêmement variable selon les endroits et les
denrées. " A la mesure du Roi", un minot vaut 39 litres, mais le terme semble souvent
confondu avec la "mine", qui en vaut le double. Ces mesures sont spécifiées rases (ou ricles)
ou bien combles : dans le premier cas, on verse le grain dans la mesure jusqu'à la remplir à
ras; dans le second, on ajoute ce qui peut tenir par dessus, ce qui l'augmente d'environ 1/5.
Mulon : petite meule.
Piguelle : Pioche ( en breton," pigul).
Pochon : Diminutif de "poche", l'un et l'autre désignant un petit sac de toile.
Quélornes : Baquet ou seau en bois (en breton "kelorn").

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Les personnages du Pays de Fouesnant - php1fbbj p

  • 1. Jean Le FOLL Après le décès du recteur PERROT EN 1769 Le 21 mai de l'an 1769 décédait à Rospiec, à l'âge de 73 ans, Messire Noël Antoine PERROT, recteur de Fouesnant. Pendant près de quarante ans il avait conduit les destinées de l'église paroissiale. De tous les anciens recteurs, c'est celui qui nous a laissé le plus de traces écrites de son passage, en particulier à propos de ses démêlés avec le sieur Aubin du Plessix. S'il sut gérer les affaires de sa paroisse, il n'en négligea pas pour autant les siennes propres, et il n'oubliait pas de réclamer, même à la noblesse, des arriérés parfois lointains. L'entretien du choeur et du cancel de l'église lui incombait, ainsi que celui du presbytère. Nous allons voir dans les pages qui suivent que le Général de la paroisse et le nouveau recteur allaient faire constater que l'état de ces bâtiments laissait fort à désirer. Les travaux de réfection envisagés furent d'autant plus importants que l'inventaire après décès du recteur allait révéler qu'il avait amassé une petite fortune, dont ses héritiers durent se priver d'une bonne part pour la remise en état du choeur et du presbytère. Inventaire à Rospiec après le décès de Messire Perrot. "L'an 1769, le 21 mai sur les huit heures du soir, je soussigné, greffier du siège royal de Concarneau, déclare que sur l'avis qui m’a été signifié du décès du recteur de la paroisse de Fouesnant, Messire Noël Antoine Perrot, je me suis rendu au manoir presbytéral de Fouesnant pour apposer les scellés et annoter tous les meubles et effets restés après le décès du dit sieur recteur, et ce, à la requête du substitut de Monsieur le Procureur Général du Roi du dit siège de Concarneau, pour la conservation des droits et intérêts de la paroisse et des héritiers du dit recteur. Entré au manoir presbytéral, j’y ai trouvé Messire Joseph Auguste Le Traon de Kerguidan et Jean Corentin Guillermo, qui sont tous les deux prêtres de la dite paroisse et Tanguy Bertholom, fabrique, N.D.L.R. : Les croquis des pages suivantes représentent les chapiteaux de colonnes de l'église romane de Fouesnant, dessinés (et commentés) à la fin du siécle dernier par Ducrest de Villeneuve. 1/20
  • 2. Jean Gléonec, Pierre Nédélec, A1ain Lozac'h, Alain Bertholom, délibérants de la dite paroisse, lesquels m'ont requis que j'eusse à faire le travail de ma charge, ce que voyant j'ai procédé à l'annotation des dits effets comme suit : Dans la chambre ou est décédé le feu sieur recteur : - Un lit carré à rideaux rouges, garni de deux matelas, une couette de plume, deux draps et deux couvertures, une chaise tapissée, 5 chaises de paille, deux montres d'argent, deux armoires desquelles, ouverture faite, il s'est trouvé dans celle du couchant : - 10 fourchettes et 8 cuillères d’argent, - 64 Livres 4 sols en argent blanc dans un pochon de liards*, dans un tiroir à droite ; - dans celui du milieu s'est trouvé 180 Livres en argent blanc* dans un pochon, et plusieurs papiers ; - dans un autre tiroir s'est trouvé dans un pochon 16 louis en or et 480 Livres en pièces de six Livres et plusieurs bagatelles et papiers, Lesquelles armoires ont été fermées à clef Il s'est trouvé de plus : - 20 pièces d'argent anciennes. 300 Livres dans un autre pochon " - 1200 Livres dans un autre pochon, en pièces de 6 Livres " - 1200 Livres dans un autre pochon, en pièces de 6 Livres,. - un rouleau l de 50 Iouis en or, valant 1200 Livres ; - 1500 Livres dans un pochon. Dans une chambre couchant de la première : - une couchette avec trois matelas; - un lit d'indienne garni d'une couette de plumes, un matelas ; - une armoire à deux battants dans laquelle il s'est trouvé : - 4 pièces de toile ; - 27 draps fins : - 2 courtepointes, - une autre armoire à deux battants contenant: - une pièce de toile ; - 3 couvertures de lit ; - 19 draps ; - 9 nappes, - Dans une autre armoire : - 8 pièces de toile ; - 24 chemises " - 6 couverts d'argent et une grande cuillère ; - 21 mouchoirs, quelques bouteilles, des paquets de fil, 5 draps à vanner, - 4 chaises de paille, Dans la chambre au-dessus de la grande cuisine : Un lit garni d'un matelas, une couette de plume, une couverture blanche, 6 chaises bourrées, une table à quatre pieds, 4 chaises de paille, deux armoires à deux battants: dans l’une d'elles s'est trouvé 112 serviettes fines, 3 nappes, 3 pièces de toile plusieurs autres linges et habits " dans l’autre, 35 assiettes d'étain et 9 plats. Dans un cabinet: un lit à rideau de tapisserie garni d’un matelas 2/20
  • 3. une couette de plume, traversin, oreiller, deux couvertures, une table. Dans la salle: une table à tiroir, une grande glace, tapisserie de laine, 6 chaises, 2 fauteuils, un tabouret tapissé, 8 chaises de paille, 6 tableaux, un petit pliant, une grande armoire à deux battants dans laquelle il s'est trouvé 12 cuillères et 1l fourchettes d'argent, une cuillère potagère, 25 couteaux de table à pied blanc, 2 salières, 6 terrines, 8 douzaines d'assiettes, 15 plats. - Dans une autre armoire, douzaines de serviettes. Dans la cave : - 10 barriques pleines de cidre ; - 3 barriques de vin rouge : - 4 barriques vides ; - 10 potées de beurre ; - 3 tourtières : - une poissonnière : - 2 plats d'étain " - un dessus de tourtière ; - 2 moulins à tabac ; - 10 bailleaux*, un harpon, tranches, 2 pelles, 2 tranches, 6 piguelles*. - un lit de cuisine garnie d’une couette de balle, deux draps, une couverture verte ; - un autre mauvais lit : - une armoire à deux battants. Bestiaux : 4 vaches, une génisse, 2 boeufs, 2 bouvillons, un cheval. 2 échelles; 3 charrettes ferrées ; une Charrue complète: un pressoir à vis ; environ 25 barriques, Dans un cabinet servant de décharge" une table, un lit à colonnes garni en balle, un coffre, 6 quarts à pâte, Dans un cellier sur la cour - 8 barriques de cidre : - 5 barriques vides ; - un moulin à café ; - 4 haches,. - 3 auges de pierre ; - 50 douzaines de planche environ" - 4 brouettes ; - 20 ruches d'abeilles ; - 4 meules de paille ; - 2 meules de fagots ; - une seringue, un calice, un chartil*, Dans les champs' deux grandes meules de bois de cent*, Dans la cuisine : - Deux grands landiers," - Deux autres, moyens, - un chauffe-Iit " - 16 casseroles, - une timbale de cuivre rouge - un chaudron de cuivre - 4 grands bassins : - 4 autres, plus petits ; - 6 trépieds, une crémaillère : - deux pots de fer, deux chaudrons de fer une poêle à crêpes ; - un vaisselier et un buffet garni de 16 assiettes d'étain et un plat ; - une maye * à pâte : - une table de cuisine, un buffet, un gardemanger à deux battants ; - deux fléaux; Dans l'aire : une soixantaine de barriques vides, deux chenets, un soufflet, une pelle, une paire de pincettes, six gobelets à café et un huilier. 3/20
  • 4. Ne pouvant entrer dans le grenier où sont les blés, j'ai apposé une bande sur la porte et sur cinq armoires et ai remis le mesurage des blés à mercredi prochain, ne pouvant le faire dans le temps présent " L'inventaire reprend donc le 26 mai. Les délibérants sont cette fois Jean Guillermou, Tanguy Bertholom, fabrique, Paul Caradec, Jean Nédélec, et Jean Le Carre, Hémery curé de Fouesnant, a remplacé Le Traon de Kerguidan et Guillermou. "Dans le grenier, il s'est trouvé trois barres de fer, deux demi-minots, un grand fusil, 30 cannelles*, deux autres demi-minots, un cordage avec deux poulies, 9 plombs, 6 quarts de pâte, 6 poches à blé. Ayant fait une mesuration des blés, il s'est trouvé 100 minots de froment à la mesure du Roi, 44 minots de seigle, 73 minots d'avoine, le tout mesuré ricle*. Dans l'aire : deux mulons* de bois de cent, un mulon de fagots, deux bâts, une selle, une bride, une autre mauvaise bride, trois roues de charrette, 12 roches de paille, deux mannequins*, deux quélornes*, un petit coffre, deux tamis, une charrette à dévider*, un dévidoir, une paire de ciseaux, 3 scies; 4 chandeliers de cuivre dans la cuisine, un réchaud, deux crocqs à peser, une autre selle de cheval, 3 crocqs à fumier, deux pinces, 12 pots à lait, 3 jattes, 2 mirges (? }, un garde-manger ; dans l'entrée, deux grandes échelles, un fléau ferré. sales, 10 draps, 2 coeffes de bonnet, 2 mouchoirs blancs qui ont été remis à Mre Hémery pour les faire blanchir; 5 grands volumes dans la salle, un mortier de marbre; il a été remis au sieur Hémery la somme de 30 Livres tirée du tiroir où il s'est trouvé 70 Livres et 4 sols, pour subvenir aux frais et dépenses de la maison jusqu'à l'arrivée des héritiers. Les deux généraux de Fouesnant et de La Forêt sont chargés de veiller sur les biens ci-dessus annotés; ils ne resteront qu'à quatre chaque jour, lesquels répondront des dits effets et les représenteront lorsqu’ils en seront requis. " Comme il était d'usage après le décès d'un recteur, un état des lieux concernant l'église et le presbytère fut établi, avec les réparations à envisager. Le 18 mars 1771 tous les intéressés se réunirent au bourg de Fouesnant, avec leurs experts et défenseurs : - Écuyer Claude Pierre Gobelot, de la ville de Rosporden, expert désigné par Anne Armand Perrot, faisant pour lui et les cohéritiers de feu Messire Noël Perrot ; Jean-Baptiste Cajan, entrepreneur demeurant à Quimper, expert nommé par Dans un cabinet sur la cave, 11 minots de seigle et deux de blé noir. Il a été donné, pour le service de la maison, 2 minots d'avoine, 4 minots de seigle et trois minots de blé noir. Il s'est trouvé 83 serviettes 4/20
  • 5. noble et discret Messire Esprit Félicien Cazimir de Ravenel du Boistilleul, docteur en théologie, grand vicaire de l'Évêché de Quimper, recteur actuel de la paroisse ; - Écuyer François Gabriel Gilart, sieur de Larc'hantel, expert nommé d'office en tant que rapporteur de l'exécution de la sentence rendue au siège du Présidial de Quimper des 9 et l6 du mois, qui demande qu'il soit fait et rapporté un état et des devis estimatifs des réparations grosses et menues à effectuer au choeur et cancel de l'église paroissiale de Fouesnant. Au bourg de Fouesnant attendaient: - Le recteur, accompagné de Maître Gailland, son procureur ; - le sieur Anne Armand Perrot, accompagné de Maître Douarin, avocat, et de Hervé, son procureur ; - Maître Demizit, avocat du Général de la paroisse. - Maître Pierre Corentin Prédour, assisté des douze délibérants de la Paroisse. En préliminaire à l'observation des lieux, une longue discussion s'engagea, où chacune des parties développa son point de vue et avança ses arguments. Il s'agissait pour l'essentiel que "les experts déclarent ce qu'ils entendent par choeur et cancel, seules parties de l'église à la charge du recteur». Il fallait déterminer "l'étendue et l'emplacement des dits choeur et cancel en tenant compte de la configuration de l'église primitive, et s’il ne restait aucun vestige d'un ancien chœur ; d'autre part des deux côtés du sanctuaire il y a deux chapelles adjacentes, et on ne sait à qui elles appartiennent. On ne peut raisonnablement assujettir les héritiers du feu recteur aux réparations et entretien de ces chapelles qui paraissent borner le sanctuaire." Maître Le Prédour tergiversa longuement en se basant sur l'architecture des arcades, des piliers, et la position du Christ, éléments qui, d'après lui, devaient permettre de préciser l'emplacement de qu'on voulait délimiter. Finalement, on décida de faire confiance aux experts qui veilleraient à ce qu'aucune des parties ne soit lésée. Ce n'est qu'après une expertise qui devait durer six jours, et une étude approfondie et méticuleuse, presque dans les moindres détails, des réparations à envisager que fut rédigé un long état estimatif de seize pages, que nous résumerons en insistant cependant sur ce qui peut présenter un intérêt. "Sur l'indication et démonstration de Me Le Prédour de Minvain faisant pour le général de Fouesnant, avons vu et examiné, en dedans et au dehors, tâté au marteau, sondé et passé au plomb de haut en bas tous les murs de ce qui est décrit par les Édits et Déclarations du Roi, arrêts et règlements de la Cour, ce que nous avons désigné pour choeur et cancel de l'église de Fouesnant..." Ils constatèrent d'abord que les piliers, arcades et voûtes du sanctuaire étaient "ventrueux, lézardés et ouverts, le tout défectueux, hors d'état de subsister ; il le faut démolir et réédifier depuis les fondements dans la même forme et structure actuelles". Travaux évalués à 1010 Livres. 5/20
  • 6. " Le cul-de-Iampe voûté en pierres de moellons mesurant extérieurement 32 pieds de tour, orné de deux pilastres, soutenu au dehors par deux forts arcs-boutants posés après coup : au dehors et au dedans, vers le bas, si, arcades, trois vitraux, le dessus du cul-de-Iampe en pierres de moellons posés à chaux et à sable..., l'intérieur de la voûte, enduit à chaux et sable, peint en bleu avec des étoiles blanches et des chérubins.., tout ce que dessus troué, surplombé, lézardé, ouvert, creux par vétuté, et hors d'état de subsister : il faut tout démolir et relever à neuf depuis les fondements sur une hauteur de 27 pieds hors la terre." Travaux estimés à 1350 Livres. Le lendemain, Maître Le Prédour, soucieux de défendre au mieux les intérêts de la paroisse, demande de préciser "qu'il faudra enduire de chaux mélangée à du sable lavé, puis de chaux détrempée les endroits relevés à neuf comme ils l'étaient avant leur démolition, remplacer les peintures telles que la description en a été faite, garantir le pavage en carreaux du sanctuaire de tout événement, ainsi que le marchepied en pierre et en bois du maîtreautel et sa garniture, à l'exception des gradins pour recevoir les cierges et du tabernacle qui sont comme il sera dit ciaprès de nulle valeur... Avons ensuite examiné le maîtreautel ou l'on monte par un marchepied en bois et pierre, le tabernacle et les gradins, les dits gradins à deux étages de chaque côté du tabernacle, ce dernier qui les sépare formé de deux étages et d 'un couronnement en forme de dôme en sa partie supérieure ; le premier étage possède une porte ornée de Sculptures, environnées de deux pilastres à vis de chaque côté; le second étage a 2 pieds 9 pouces de haut, ses deux angles coupés et accompagnés de petites colonnes torses, trois niches dans lesquelles sont des saints en sculpture : le couronnement en forme de dôme avec aussi trois petites niches sans figures, le dit couronnement se trouvant surmonté à son sommet par une figure représentant l'Ascension... Ce que cidevant décrit et orné de sculptures, peintures et dorures est pourri, vermoulu, rompu en une infinité d'endroits, il faut le remplacer à neuf entièrement conforme à l'ancien, peint et doré comme lui. Estimé 200 Livres. La charpente au- dessus du sanctuaire, les lambris, les pièces de bois aboutissant sur les quatre piliers du choeur en forme de croix en ogive sont défectueux .Les lambris en particulier sont vermoulus, ainsi que la charpente des combles du choeur, il faut tout remplacer à neuf, ainsi que les chevrons, en bon bois de chêne. Estimé y compris la réfection de la toiture d'ardoise. " Estimé 1260 Livres. Il est prévu également 108 Livres pour la réfection du dernier rang de pavé bordant le choeur. La commission prévoit aussi, pour être placée au milieu du choeur, "'une plate-/orme en bois de 8 pieds de long sur 4 pieds 6 pouces de large qui se terminera en rond aux deux extrémités et sera élevée à 4 ou 5 polices du pavé, et sur laquelle 6/20
  • 7. on placera en triangle trois escabeaux d'environ deux pieds de hauteur, l'une pour le célébrant et les deux autres pour les chantre, on assemblera vers la partie supérieure de la dite plate-/orme un pupitre tournant où on pourra placer deux livres, un de chaque côté. Le bas du choeur doit être séparé de la nef par une balustrade de la hauteur de 3 pieds 1/2 au moins, qui se terminera à la partie la plus saillante de chaque pilier: le bas en sera clos à la hauteur d’un pied et le surplus en balustres tournés, aux deux bouts et en dedans de la dite balustrade on placera deux stalles ayant chacune en avant un accoudoir en forme de prie-dieu et une espèce de marche pour se mettre à genoux. Entre ces deux stalles et au milieu de la balustrade on fera une porte à deux battants de 4 pieds de large, dans la même forme que la dite balustrade. Des deux côtés du choeur, dans l'intervalle des piliers, on clora le choeur par des bancs à dossier clos par derrière qui seront aussi de la hauteur de la susdite balustrade, et seront les dits bancs séparés par des accoudoirs pour former quatre stalles de chaque côté, le surplus de chaque côté restant sans séparation. Le tout sera composé en menuiserie de chêne ou de châtaignier. Estimé !60 Livres. Il faudra aussi rétablir et remplacer les vitres aux cinq fenêtres condamnées: à trois desquelles on remettra les écussons qui y sont, consistant: savoir, celui de la fenêtre au-dessus du tabernacle portant d'azur à deux lions dorés armés et lampassés de gueules : ceux des deux fenêtres suivantes, côté de l'Évangile, portant de gueules à la croix pattée d'azur. Estimé: 12 Livres. On ne saura pas comment se présentaient les murs intérieurs du sanctuaire à cette époque. La commission en donne les raisons: "Quelques jurisconsltltes admettent encore à la charge du décimateur* le crucifix qui dans le plus grand nombre d'églises sépare le choeur et cancel de la nef ainsi que les images des saints et sculptures ou peintures enfermées dans l'étendue des dits choeur et cancel, mais lachose n'étant généralement pas reconnue et ces objets en étant même exceptés en plusieurs endroits, nous nous dispenserons de les comprendre dans le présent procès-verbal. " "Nous avons procédé au calcul général des sommes précédemment rapportées, que nous avons trouvé monter a quatre mille deux cent soixante quatorze Livres quatorze sols (4274 L 4 s)." Monsieur Perrot versera à Gilart de Larc'hantel la somme de cent soixante quatre Livres pour ses vacations et celles des autres experts. Un marché fut passé le 14 octobre 1775 entre les héritiers du recteur Perrot et Etienne Bigot, entrepreneur, marché contrôlé seulement le 14 juin 1776. Le sieur Bigot aurait souhaité commencer rapidement les travaux, mais alors se présenta un autre contretemps : les travaux comportaient un risque pour les vitraux et particulièrement les armoiries qui s'y trouvaient, et qui constituent autant de signes des prééminences dont bénéficient les familles nobles qui en sont qui en sont propriétaires. 7/20
  • 8. L'entrepreneur demanda donc que ces armoiries soient clairement définies, afin d'éviter ennuis et contestations de la part des familles concernées. Il fit procéder à des bannies les 23 et 30 juin et le 7 juillet, "faisant appel à tous les prétendants aux droits honorifiques et intersignes des prééminences tant au dehors qu'au dedans de la dite église; et par la suite il sera procédé à la réception des plaidés des parties comparantes, soit par elles en personne, soit par procuration." Aussitôt les bannies terminées, on enregistra les déclarations des divers intéressés : "En l'endroit s'est présenté Maître Pierre Michel Cuzon, procureur de Messire Jean Pierre François de Guernisac, Chevalier seigneur du Stang et autres terres et seigneuries. Le dit Cuzon demande pour apurer que le dit seigneur de Guernisac, comme propriétaire du château du Stang, situé en cette paroisse, est par lui et ses prédécesseurs en possession immémoriale des prééminences ci-après en la dite paroisse : En la maîtresse vitre du côté de l'Épître, au bout méridional du grand autel, il a droit d'avoir un écusson portant les anciennes armes de sa Maison, qui sont "d'azur avec un aigle éployé d'argent, au chef endanché de même", avec une tombe élevée au dessous et une autre plus basse y joignant. Quoique par vétusté les intersignes des dites prééminences ne paraissent pas aujourd’hui ni dans la vitre, ni sur les tombes, leur existence n'en est pas moins constante, les aveux fournis au Roi le 22 juin 1683 par messires Ollivier et René de Guernisac, ses auteurs, ne laissent aucun doute sur la réalité des dites prééminences. C'est pourquoi le dit Cuzon, au nom du dit seigneur, requiert que lors de la réédification du choeur et cancel de la dite église, les susdites prééminences soient maintenues et que le général de la paroisse ait à les faire placer aux mêmes endroits et dans la même forme ci-dessus décrite, et a signé sous la réservation de tous les droits du dit seigneur de Guernizac". Signé: Cuzon. En l'endroit s'est présenté, Maître Charles François Hervé, Procureur au Présidial de Quimper, procureur fiscal des juridictions du Mur, Henvez et Guériven, agissant et occupant pour Messire Marie François Henri de Franquetot, duc de Coigny, Maréchal des Camps de l'armée du Roi, Colonel Général des Dragons de France, Gouverneur de la ville et château de Caen et du château et maison royale de Choisy, tant pour lui que pour Messires ses frères, propriétaires par indivis des dites terres et seigneuries, lequel Hervé a dit qu'à cause de la seigneurie de Henvez s'étendant en grande partie dans cette paroisse, que le dit seigneur de Coigny est haut justicier et premier prééminencier de l'église paroissiale de Fouesnant, qu'il s'agit aujourd’hui de rebâtir le choeur et cancel de la dite église, qu'il ne s'oppose point à la dite reconstruction, mais qu’en qualité 8/20
  • 9. de prééminencier, il est fondé, sans éviter les petites rentes honorifiques et prérogatives que les droits communs accordaient aux dits titres, soit qu'ils existent dans la dite église ou qu'on ait négligé de les y établir, que la seule distraction à faire en l'état se réduit à l'obligation pour l'entrepreneur de rétablir les intersignes et prééminences des dits seigneurs de Coigny existant actuellement, et même à conserver celles qu'il ne sera pas nécessaire de détruire, comme vitres armoiriées et autres choses semblables. Requiert de par le même seigneur de Coigny que tous les autres prétendants aux droits honorifiques et prééminences en la dite église aient à déclarer les titres sur lesquels ils se fondent; demande le dit Hervé, au dit nom, pour apuré que dans les principales vitres, au fond du cul-deIampe, il est un écusson à fond d'azur à deux lions rampant armés et lampassés de gueules, qui sont les véritables armes de la seigneurie du Henvez ; que suivant les titres des dits seigneurs, il doit exister dans le choeur, soit aux environs du maitreautel, soit dessous, attendu les changements qui y ont été faits par les précédents recteurs, une tombe leur appartenant et portant leurs armes, de laquelle il demande également qu’apurement lui soit donné, réservant au cas ou il n'en existe pas de marques ou d'intersignes, d'en faire en tout état de cause la perquisition lors de la démolition du grand autel. "d'or à un lion rampant de sinople" ; au deuxième, d'argent à trois croissants montant de gueules, deux et un" ; au troisième, "d'azur à la coquille d'argent" , au quatrième, "d'or à trois burettes de gueules ". De plus, il est une tombe au pavé du sol de la dite chapelle, laquelle existait auparavant, au milieu et vis à vis de l'autel où sont répétées ou à peu près les mêmes armoiries que dessus lesquelles prééminences appartiennent au dit seigneur de Guermeur comme propriétaire de la terre de Kerguilly, requérant encore qu'au cas ou les dites armoiries se trouveraient altérées ou cassées par la démolition, qu’elles seront rétablies aux frais de qui il appartiendra. Et a le dit Hervé signé sous la réservation de tous les droits de la partie. S'est encore présenté le dit Maître Pierre Michel Cuzon, procureur de Messire Louis Jean Marie chef de nom et d'armes de Kerret juveigneur des anciens Princes et Comtes de Léon, chevalier seigneur de Quillien, fondé en procure de Dame Sylvie Perrine Alleno de Keralic, Le dit Hervé, comme procureur de Messire Hervé du Guermeur, seigneur de Kerguilly et autres lieux a dit que quoique la chapelle à droite de l'église, dite NotreDame, ne soit pas dans le cas de démolition, comme le vitrage en pourrait être rompu par celle du choeur, il requiert qu’il soit donné pour apuré qu'il existe dans la partie supérieure du vitrail éclairant la dite chapelle, vers le nord, un écusson écartelé portant: au premier, 9/20
  • 10. de Keralic, son épouse, auquel il a été dit qu'à cause des seigneuries de Kergaradec et Bréhoulou, il lui appartient en l'église de Fouesnant du chef de la dite dame son épouse, plusieurs prééminences et droits honorifiques, que ces droits lui sont assurés par un aveu de 1684 et une sentence de la même année, consistant : dans la partie susceptible de démolition, deux tombes situées dans le sanctuaire, à l'aile droite, dont I'une se prolonge sous le marchepied de l'autel armoiriées d’une croix pattée, les couleurs ne pouvant se distinguer, et deux écussons situés audessus de la dite tombe, dans deux vitrages différents, portant "d'argent à la croix pattée d'azur", et une tombe située autrefois derrière le maître-autel et actuellement dessous suite aux changements qui y ont été faits. Desquels droits et intersignes le dit Me Cuzon requiert qu'il lui soit donné apurement, se réservant expressément tous les autres droits honorifiques qui lui appartiennent dans la nef et les autres endroits de l'église, particulièrement le droit qu'il a d'apposer ses armes à la maîtresse vitre du grand autel, telles qu'on les voit sur les tombes ci-devant désignées et telles qu’elles doivent être sur celle sous le grand autel. En l'endroit, le dit Maître Charles François Hervé, procureur des seigneurs de Coigny, a protesté de nullité du plaidé ci-dessus, en ce que le seigneur de Quillien prétendrait au droit d'avoir des armoiries en la maîtresse vitre, ce droit appartenant uniquement aux dits seigneurs de Coigny ainsi qu'il est constaté par leurs armoiries qui y sont actuellement placées. dite église, telles qu'une tombe plate qui doit porter un écusson "d'azur au grelier ou cor de chasse d'argent", et ce à raison de sa terre de Coet Clévarec. Il requiert que le sieur de Keratry soit maintenu dans les dits droits et prééminences au cas de démolition de la dite chapelle Pour terminer, Maître Piriou, faisant pour le dit Bigot, a présenté le plan géométrique et figuratif de l'état actuel du chœur et cancel. Le commissaire a déclaré, en accord avec le sieur David, l'état des lieux exact et véritable. Ont signé: Flamand, huissier; de Reymond, faisant fonction de Procureur du Roi, Le Goaze de Kervélégan, Sénéchal de Quimper ; David, ingénieur des Ponts et Chaussées, Piriou ; Bigot, entrepreneur; Gelin, greffier. " Le lendemain, "sur les huit heures du matin, nous nous sommes transportés du manoir prieural de Locamand où nous avons pris ce jour nos logements, jusqu’àla dite église paroissiale de Fouesnant, accompagnés de Mr de Reymond, Conseiller au siège présidial de Quimper, faisant pour Mr le Procureur du Roi et des sus dénommés au procès-verbal"... De la part du dit Hervé comme procureur de Messire Jean François Chef de nom et d'armes de Keratry, a été dit que le dit sieur de Keratry a des prééminences et droits honorifiques dans la chapelle de Sainte-Marguerite, du côté gauche de la 10/20
  • 11. Monsieur de Reymond décide de conclure ".., pour le Roi, à ce qu’il soit décerné acte des dires et raisons ci-dessus produites par les différents prétendants aux droits qui ont comparu en notre présent procès-verbal, et que défaut soit donné envers les non comparants; en conséquence du serment du dit David, expert en blason, qui a été reçu, lui ordonnons de procéder aux apurements et vérifications de tous les droits honorifiques et intersignes de prééminences existant dans la partie de l'église de Fouesnant susceptible de démolition et d'en dresser un procès-verbal séparé du présent pour y être joint, et a signé sous la réservation des droits de Sa Majesté. " Le Goaze de Kervélégan reprendra les conclusions de Me de Reymond : " Donnons acte des droits et raisons portés dans les plaidés ci-dessus des différents prétendants aux droits qui ont comparu à notre présent procès-verbal et avons donné défaut envers les noncomparants ; avons ordonné au dit David, expert en blason, de procéder incessamment et sans délai aux apurements et vérifications de tous les droits existants, " Le sieur David se mit aussitôt au travail: on lira ci-après le procès verbal complet qu'il établit. Fouesnant qui doit être démolie par le sieur Étienne Bigot, entrepreneur, et aux fins d'assignation pour cet effet à nous donnée à la requête du dit Bigot, par exploit d 'huissier le 10 de ce mois, et par suite de notre prestation de serment à l'endroit du comparant, de la descente faite par Mr Le Goaze de Kervelegan, Sénéchal de Quimper, commissaire nommé à cet effet en vertu d'ordonnance, en présence de Mr Raymond faisant fonction de Procureur du Roi du dit siège, nous nous sommes rendu en la dite église paroissiale et y avons vaqué à l'examen et vérification des armoiries, signes et intersignes de prééminences existant dans le choeur et cancel de la dite église, tant intérieurement qu'extérieurement, comme suit : D'abord, nous nous sommes fait assurer des parties que l'on doit démolir des dits choeur et cancel d'après un plan servi par le dit Bigot aux fins de son marché, lequel dit plan a été chiffré ce jour, avons vu que le dit Bigot, aux termes de son marché, ne doit démolir que le culde-lampe de cette église, dont le dessus forme une voûte en maçonnerie à moellons, et partie des deux retours en aile jusqu’à l'arcade séparant le chœur de la nef " lequel cul-de-Iampe est éclairé par trois petits vitraux étroits et assez élevés, qu'il y a aussi dans chaque aile deux autres petits vitraux de même forme 'L'an 1776. le 30 juillet, nous, Noble homme Julien Barthélemy David, ingénieur des Ponts et Chaussées au département de Quimper, y demeurant rue Viniou, paroisse de Saint-Sauveur, rapport à l'exécution d'instance rendue au siège présidial de Quimper le 15 juin dernier portant notre nomination pour expert en blason à l'effet de constater les prééminences, droits honorifiques, signes et intersignes existant dans la partie du choeur et cancel de l'église paroissiale de 11/20
  • 12. et grandeur que les précédents. Le dit entrepreneur ne doit démolir l'aile gauche que de quelques pieds au-delà de la naissance du cintre du cul-de-Iampe, et ne doit point démolir les deux vitraux qui éclairent la dite aile gauche, ni les chapelles Notre-Dame ni Sainte-Marguerite, à gauche, qui font partie des bas-côtés, mais seulement une partie de la voûte au-dessus de la chapelle de Notre-Dame, à droite. Et après avoir écouté les plaids et réquisitoires faits de la part des différents intéressés ou prétendant aux droits en la dite partie du choeur et cancel à démolir, nous avons vu et fait voir qu’au bas du vitrail du cul-de-Iampe, au dessus du milieu de l'autel, il existe seulement un écusso de forme carrée, portant "d'azur à deux lions rampants d'argent armés et lampassés de gueules ", et qu'il n'existe aucun autre écusson dans le dit vitrail qui est en verre à petits carreaux communs, en plomb et vergettes de fer. Nous avons vu et fait voir que dans le vitrail de la droite du cul-de-lampe, aussi en verre commun à petits carreaux et en plomb, il existe au haut du dit vitrail un écusson portant "d'argent à la croix pattée d'azur", et qu'il n'existe nul autre écusson dans le dit vitrail commun posés au plomb, il n'existe, aucun écusson. Avons vu et fait voir, passant à l'examen des vitraux de l'aile gauche du dit cul-de-Iampe, que le premier vitrail, proche du vitrail du centre est vitré à petits carreaux posés au plomb et qu’il n’ y existe aucun écusson. Avons vu et fait voir que le bas du deuxième est vitré à petits carreaux posés au plomb, et le haut à grands carreaux aussi posés au plomb, ce qui signifierait que cette partie du haut a été refaite et réparée nouvellement, sans pouvoir assurer si cette partie ancienne du vitrage contenait quelque écusson ni aucun intersigne. Avons vu que le troisième vitrail de la dite aile gauche est aussi vitré à carreaux de verre commun posés au plomb et qu'il n y existe aucun écusson, d'observation qu'il ne sera aucunement touché par la démolition aux dits derniers vitraux et qu'ils ne seront aucunement défigurés ni changés Nous sommes ensuite passé à l'examen des pierres tombales ou enfeux prétendus dans les dits choeur et cancel. Nous avons vu et fait voir qu'au second vitrail à droite, lequel vitrail est lui aussi en verre commun petits carreaux posés au plomb, dans la partie supérieure il existe aussi, de même qu'au précédent, un écusson portant "d'argent à la croix pattée d'azur", et qu’il n'existe aucun autre écusson dans le dit vitrail. Avons vu et fait voir que dans le troisième vitrail, à l'aile droite proche de l'arc séparant le choeur de la nef lequel vitrail est à grands carreaux de verre 12/20
  • 13. Avons vu et fait voir que dans le sanctuaire, à l'aile droite, proche le mur, au bas du deuxième vitrail, il existe deux portions de pierre de tombe rase: la première, proche de la première marche de l'autel et se prolongeant même dessous la dite première marche, la dite pierre de 2 pieds et 8 pouces de longueur apparente au-delà de la marche, sur 2 pieds 4 pouces de largeur, sur la quelle pierre est sculptée grossièrement une croix pattée sans pouvoir distinguer ni l'émail, ni la couleur. Avons vu et fait voir qu’à la deuxième pierre tombale, proche et jointive à la première et allant le long du mur d'aile droite du cul-de-Iampe, laquelle pierre a 3 pieds de longueur sur 2 pieds 4 pouces de largeur, sont grossièrement sculptés deux accolés où on aperçoit quelques vestiges de croix pattée, mais tout dépéris par vétusté, sans pouvoir découvrir ni émail, ni couleur. Nous sommes ensuite passés à l'aile gauche du cul-de-Iampe et y avons vu et fait voir qu’il existe dans le sanctuaire, audessous du deuxième vitrail, une espèce de pierre tombale à la hauteur du pavé du dit sanctuaire, sur laquelle il ne paraît aucun écusson mais seulement quelques traits tracés qui n'indiquent aucune armoirie ni écusson. dans le vitrail éclairant la chapelle de Notre-Dame, la dite chapelle à droite, à tout événement qu'il fut nécessaire de la démolir, quoique l'entrepreneur n’ y fut pas obligé, nous avons vu et fait voir qu'il existe au haut de ce vitrail un écusson écartelé portant: au premier, "d'or à un espèce de lion rampant de sinople", au deuxième," d'argent à trois croissants montant de gueules, deux et un ", au troisième, "d'azur à la coquille d'argent" ; au quatrième "d'or à trois burettes de gueules, deux et un ". Avons de plus vu et fait voir qu'au pavé du sol de la dite chapelle, proche le mur, au bas du vitrail, il existe une pierre tombale rase avec le dit pavé, laquelle pierre a 5 pieds 4 pouces de longueur sur 2 pieds 3 pouces de largeur, ou sont sculptés grossièrement deux écussons accolés, au premier, un lion rampant, au deuxième une espèce d'arbre, plus un troisième écusson portant un lion passant, le dit troisième écusson supporté par deux espèces de lions; le tout sans pouvoir distinguer les émaux ni les couleurs. Nous sommes ensuite passés à la chapelle à gauche du dit choeur et cancel, nommée Sainte Marguerite, où dans le vitrail il ne s'est trouvé aucun intersigne d’écusson ; Toutes les ci-devant descriptions sont les seules prééminences et droits honorifiques que nous avons pu découvrir dans les dits choeur et cancel à démolir; disons cependant qu'il peut exister sous l'autel et sous son marchepied des tombes rases ou élevées ou pierres tombales, mais que personne n'ayant requis que les dits autel et marchepied fussent démolis pour y voir, que nous n'avons pu le faire faire sans au préalable y être autorisé de justice. 11 a été requis au surplus de constater des armoiries que se trouvent 13/20
  • 14. mais dans le sol du pavé, entre la porte de la sacristie et l'autel, s'est trouvée une pierre tombale et rase ayant 6 pieds de long sur 2 pieds 6 pouces de large, chargée de trois écussons sculptés grossièrement en pierre. Au premier, on n'a pu distinguer ce qui a pu y exister: au deuxième, nous y avons vu une espèce de lion rampant et une autre figure qu'on ne peut désigner : au troisième écusson, nous avons vu à peu près qu'il est mi-parti et coupé : au mi-parti, une espèce de grelier ou cor, sans cependant pouvoir l'assurer, et autres figures qu'on ne peul définir. Ce sont là tous les intersignes et écussons que nous avons relevés." Le sieur Piriou, procureur du sieur Bigot, a alors demandé "qu'attendu que la vérification était faite et qu'il est intéressant pour sa partie d y travailler d'un moment à l'autre pour éviter les chicaneries des héritiers du sieur Perrot, attendu que par le marché qu'a fait le sieur Bigot avec eux, il s'est obligé de commencer les travaux dans le courant du présent mois de juillet il demande qu'il plaise à Mr le Commissaire d'ordonner que le dit Bigot travaille incessamment à la démolition en question." Le commissaire trancha aussitôt, "faute aux comparants d'avoir montré les lettres au soutien de leurs prétentions aux droits, les avons renvoyés se pourvoir au siège et d’y apporter leurs titres dans un délai de trois mois, faute de quoi les avons dès à présent, ainsi que les défaillants, déboutés de leurs prétentions. Faisant droit sur les conclusions du sieur Piriou, avons invité sa partie à travailler incessamment à la démolition, réédification et réparations dont il s'agit, sans nuire ni causer préjudice aux droits d'une partie quelconque." Plan de l'église de Fouesnant, emprunté au bel ouvrage de L-M TILLET : "Bretagne Romane" (Ed. "Zodiaque") Selon l'auteur, les parties dont les épaisseurs sont en blanc ne seraient pas d'époque: c'est évident pour le pignon ouest et le porche sud, mais beaucoup moins pour le chevet à pans coupés. Ce1ui-ci aurait été refait à partir de 1754, après l'écroulement de la tour surmontant le carré de transept, 20 ans seulement avant les événements que nous relatons. Comment expliquer qu'il n 'y soit fait aucune allusion, et qu'en si peu de temps, la maçonnerie, bâtie "à chaux et à sable", soit " trouée, surplombée, lézardée, ouverte, creuse par vétusté, hors d'état de subsister", la charpente des combles du choeur "pourrie, vermoulue" ? 14/20
  • 15. Les travaux réalisés, le nouveau recteur, Mre Hyroë, n'en fut pas satisfait et une nouvelle expertise fut demandée : Le 21 septembre 1778, se retrouvèrent donc devant l'église de Fouesnant : " Messire Jacques Marie Hyroë, recteur de Fouesnant, demeurant ordinairement à Brest, paroisse Saint-Louis, avec pour expert Louis Magado Noble Homme Antoine Joseph Jean de la Hubaudière, sous-ingénieur des Ponts et Chaussées demeurant à Quimper, expert nommé par Étienne Bigot et les héritiers de feu le recteur Perrot, Noble homme Pierre Joachim Bernard, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées de Bretagne au département de Landerneau, expert nommé d'office par sentence du siège présidial de Quimper." A la sacristie, Louis Le Bescond, procureur du sieur Hyroë, les attendait. Il leur signala ce qu'il considérait comme malfaçons : une lézarde au haut des murs, la charpente qui avait travaillé, les arcs-boutants qui n'étaient pas bien liés aux murs, la couverture laissant filtrer l' eau. Le sieur Bigot s'expliqua et reconnut qu'il pouvait y avoir quelques ardoises "faillantes", mais que s'il en avait été prévenu il y aurait remédié. Il démontra que les autres observations n'étaient pas fondées, et le sieur de La Hubaudière conforta ses dires. Il fit remarquer qu'il avait réalisé certains travaux non prévus au marché, particulièrement le revêtement extérieur en pierres de taille jusqu'à la plinthe, au lieu de pierres de bardage ainsi qu'il en était auparavant, et refait à neuf une partie du mur du côté de la sacristie. La conclusion, après un long rapport de douze pages, sera donnée par le sieur Bernard, expert nommé d'office : - 1 Pour la lézarde, il suffira de collier un peu de mortier dans la disjonction constatée, mais que cette dernière n'est pas du fait de l'entrepreneur. - 2 : Les arcs-boutants sont réalisés dans les règles de l'art. - 3 : Que la charpente des combles est bonne, que le bois est sain. - 4 : Que la couverture construite en ardoises de Châteaulin est exécutée suivant les règles de l'art " il suffira de remplacer quelques ardoises. Estimons enfin, compte tenu des différentes défectuosités indiquées ci-dessus, que l'on peut donner "renable " du reste des ouvrages exécutés par le sieur Bigot aux choeur et cancel de l'église de Fouesnant. " Il en coûtera 192 Livres 8 sols 6 deniers au sieur Hyroë pour régler les vacations des différents experts, dont 96 Livres pour le sieur Bernard. 15/20
  • 16. Au manoir presbytéral de Rospiec L'entretien du presbytère et de ses dépendances était à la charge du recteur. Après le décès de chaque recteur, une commission procédait à l'inspection des lieux pour en vérifier le bon état. Cela s'était produit en 1728 à l'arrivée de M. Perrot, puis au cours de son ministère en 1748 : les travaux préconisés avaient été réalisés l'année suivante. Mais cette fois, compte tenu de l'importance de l'héritage laissé par le défunt, le Général de la paroisse qui avait la responsabilité du presbytère entreprit de passer au peigne fin l'état des lieux et de relever dans les moindres détails les travaux à prévoir. Les héritiers du recteur, Anne Armand Perrot, Jan Ollivier et Noël Boulicant, ainsi que le nouveau recteur, se mirent d'accord, souhaitant que tout soit fait dans les règles pour éviter toute contestation future: le procès-verbal couvre quarante pages ! Le manoir de Rospiec ne se présentait pas à l'époque sous son aspect actuel. La maison avait 20 mètres de long (elle a été diminuée depuis dans sa partie ouest), 6 de large et 8 de haut, avec neuf ouvertures au sud, toutes de pierre de taille. Elle comportait au rez-de-chaussée un vestibule; côté levant, une grande et belle cuisine dont la cheminée est encore intacte; a l'ouest, un très grand salon avec cheminée. A l'étage, deux chambres avec cheminées, un cabinet, au-dessus, un grenier. Au nord du vestibule, dans un pavillon en saillie, un escalier en pierre de taille desservait les appartements et le grenier. Au sud de la cour, l'ancienne chapelle était en ruines. La commission nommée d'office par sentence du siège royal de Concarneau comprenait Sébastien de Penandreff, expert des sieurs héritiers; noble homme Charles Poullain, entrepreneur, expert du Général, Messire René Marie Le Rousseau, de la paroisse Saint-Colomban de Quimper; Maître Le Paige, greffier au siège royal de Concarneau les accompagnait, afin de lever les scellés et d'ouvrir les appartements. La commission se pencha d'abord sur les procès-verbaux de 1728 et 1748 qui leur permirent d'établir exactement la 1iste des bâtiments et annexes concernés : la maison, l'écurie, la crèche à vaches et la maison à four, seuls anciens édifices à la charge du Général et "conséquemment" des héritiers, et enfin les murs formant la clôture de la cour, du jardin, ainsi que le reste des clôtures "qui sont de terre," les fossés et autres dépendances du pourpris. Me Yves Perrault, procureur du Général, s'est alors présenté en compagnie de Tanguy Bertholom, le marguillier en charge; Jean Guillermou, Jean Le Calvez, Jean Gléonec, Paul Caradec, délibérants de la paroisse; Jean Guériven, Alain Lozac 'h et Charles Gléonec, délibérants de la trêve de La Forêt; et a déclaré "consentir à ce qu’il soit procédé par les experts au devis estimatif conformément aux pièces mentionnées. Tanguy Bertholom guidera la commission. On va d'abord s'arrêter à la porte cochère de la cour "construite en pierre de taille, garnie de ses vantaux : les quatre pierres de voûte sont disjointes, il faut démolir cette partie et replacer les pierres à chaux et à sable, bien d'aplomb et en alignement; il faudra aussi, en conséquence, démolir le chapiteau et le reconstruire à neuf avec de bons moellons posés à mortier d'argile. On y replacera l'écusson qui y est... On passera aux vantaux une peinture d'ocre rouge détrempée et broyée à l'huile, à deux couches..." 16/20
  • 17. Le pavé de la cour entre la maison principale, l'écurie et la porte cochère est en bon état, quelques pierres seulement à remplacer. Le mur du midi entre la chapelle et la maison à four, en bon état" sauf au bout du levant où l'ouverture pour communiquer avec une loge à poules devra être reconstruite. Celui du levant, depuis la maison principale jusqu'à la maison à four est en mauvais état et devra être reconstruit dans toute sa longueur de 56 pieds sur 12 pieds de hauteur. Tous ces travaux estimés 147 Livres. La maison principale: la façade comportait huit fenêtres et une porte. " La partie occidentale devra être refaite à neuf au mortier d'argile, les jambages des fenêtres en pierre de taille seront replacées et posées à chaux et à sable". Le pignon est reconnu en bon état, mais celui de la construction le abritant le cabinet devra être refait à neuf, ainsi que la partie occidentale de la costière nord. Travaux évalués 206 Livres L'intérieur de la maison principale : L'escalier à noyau tournant en pierre de taille est en bon état. Ce sont les portes et fenêtres qui demandent le plus de réparations, ainsi que les volets et vantaux : toutes précisions sont données sur la façon de les réparer en bois de chêne ou de châtaignier. Dans la cuisine, "la dalle, l'étal à baratte et les orbes sont en bon état, ainsi que la cheminée, dont le foyer cependant devra être refait à neuf en pierre de taille. Il faudra aussi aplanir et remplir en terre le sol de la cuisine et du vestibule, de même que recaler à chaux et à sable les deux marches de la porte qui communique de la cuisine au vestibule". Le plancher de la salle est bon, ainsi que la cheminée, mais l'état des fenêtres laisse à désirer et 20 carreaux manquent. Travaux évalués 95 Livres. remblayé et aplani. A l'étage, le plancher de chambre au-dessus de la cuisine est en bon état, ainsi que la fenêtre du côté nord "composée à l'antique" ; les deux fenêtres du sud" bien qu'elles présentent .."des vices dans la construction des châssis à verres ne peuvent être condamnées eu égard à leur forte consistance", mais 8 carreaux manquants sont à remplacer: de même 13 carreaux sont à remplacer à la fenêtre du cabinet. Rien à redire de la chambre audessus de la boulangerie" ni du petit cabinet au-dessus de la cave. Le plancher du grand grenier est à relever en entier à neuf avec "de bonnes planches de sapin ou de châtaignier, rabotées des deux côtés, jointes à rainure et languette, clouées sur chaque solive"; La charpente est faite de bon bois, mais certaines pièces " arquées et concavées pour avoir été posées vertes" demandent à être doublées en bois de chêne pour les fortifier. Dans la couverture d'ardoises tant du grand corps de logis que des appartements en appentis, seules quelques pièces "faillantes" sont à remplacer. Une rampe d'escalier en marches de bois, sans contre-marches, conduit à une petite fuie* au-dessus du grand escalier de la maison principale: "son plancher est à relever à neuf en y plaçant une petite trappe garnie d'une targette; la terrasse de la dite fuie est à réparer et les tringles qui sont au devant des ouvertures prévues pour les pigeons à remplacer ". Les bâtiments annexes: A l'ouest de la cour s'étendait une construction qui comprenait l'écurie, la "maison à buer" et l'étable, avec 3 portes et 5 fenêtres s'ouvrant à l'est, et deux lucarnes. Un escalier en pierre de taille au pignon nord permettait d'accéder au grenier. Les réparations à y effectuer sont détaillées sur quatre pages: remplacement des râteliers, des trois poteaux qui servent de séparation à quatre chevaux, des fenêtres, du plancher Le sol de la "boulangerie" devra être 17/20
  • 18. grenier, de la porte d'entrée de la crèche aux vaches "en y attachant la serrure encloisonnée en bois avec son écusson". La charpente, "quoique non placée selon les règles de l’architecture, est d'ancienne construction et de bon bois, il suffira de la consolider". Montant de ces réparations: 458 Livres. Restait encore à voir la maison à tour, en bon état. Le grand four, ayant 6 pieds 3 pouces de diamètre, devra être couvert de terre et de mottes après avoir détruit la loge à poules construite sur le dit four ; le petit four de 3 pieds 6 pouces de diamètre, totalement détruit, est à refaire à neuf, avec une pierre de taille pour servir de fermeture. "Compte tenu des dangers d'incendie que présente /a maison à four, il est nécessaire de poser sur les poutres et soliveaux un torchis composé de rondins enveloppés de foin mêlé avec moitié d'argile, une couche en dessous et une autre en dessus". On poursuit l'inspection par la visite des murs du jardin, la clôture de l'aire, les fossés des vergers, des champs, des bois: tout est à refaire ou à réparer. Finalement, le montant des travaux à effectuer s'est élevé à 2.621 Livres 2 sols 3 deniers. Charles Le Poullain, architecte, percevra pour ses vacations 56 Livres ; Le Rousseau, 65 Livres, et de Penandreff 56 Livres. Si les travaux de l'église furent réalisés convenablement, il est probable que ceux concernant Rospiec et ses dépendances laissèrent à désirer, car l'ensemble se retrouva assez rapidement en état de délabrement prononcé. Quelques remarques Concernant l' héritage du recteur Perrot " Les recteurs, sous l'Ancien Régime, étaient titulaires d'un "bénéfice avec charge d'âmes", c’est-à-dire titulaires d'une responsabilité pastorale à laquelle étaient attachés, outre l'inamovibilité, des revenus en principe bien précisés pour chaque cas. (Le mot " bénéfice ", employé comme terme technique du droit de l'Église, ne comporte pas une connotation de "profit " aussi forte que dans le langage courant) Ces revenus étaient de deux sortes - des revenus strictement bénéficiaux - quelques revenus annexes, appelés " casuels ", intégralement et définitivement acquis à qui les percevait. Les revenus bénéficiaux étaient essentiellement constitués de la "dîme", impôt ecclésiastique, auquel s'ajoutait, dans le diocèse de Cornouaille, 1/3 des quêtes du dimanche et d'autres offrandes. Chaque recteur était tenu d'utiliser ses revenus bénéficiaux : - pour s'assurer une honnête subsistance ; - pour financer, ou participer au financement de l'assistance publique dans sa paroisse. - pour faire face à certaines charges lui incombant, variables avec les temps et les lieux : ce pouvait être les grosses réparations ou les réparations courantes du presbytère et de l'église. Dans certaines paroisses, le recteur avait ainsi à sa charge l'entretien du choeur de l'église. Ces obligations remplies, s'il y avait du superflu, le recteur ne pouvait, en principe, se l'approprier, mais devait l'affecter à quelques pieuses activités. La gestion financière et matérielle de chaque paroisse était assurée par un "conseil de Fabrique ". Les conflits entre recteur et conseil de Fabrique n'étaient pas rares: 18/20
  • 19. il est arrivé, par exemple, qu’un conseil de Fabrique traîne en justice son recteur trop négligent, dans son obligation d'entretenir l'église. En pareille situation, il est arrivé aussi qu'un conseil de Fabrique ne bouge pas, soit que la forte personnalité du recteur lui ait imposé de ne pas le faire, ou qu’il se soit laissé impressionner par les mérites passés, le grand âge, ou les infirmités de son pasteur ... se réservant, celui-ci décédé, de se retourner contre ses héritiers pour en obtenir des réparations qui auraient du être faites depuis longtemps. " Communiqué par Hubert Bouché. NB. Nos lecteurs feront par ailleurs un utile rapprochement entre l'inventaire des biens du recteur Perrot et d'autres inventaires déjà publiés dans nos précédents bulletins. Concernant les armoiries et écussons : Regrettons tout d'abord qu'il n'en reste rien, tout au moins rien de visible. Ensuite que "l'expert en blason " n'ait pas jugé utile de donner son avis sur l'origine des armoiries qu'il a relevées : ce n'était évidemment pas son rôle. Mais il nous est aujourd'hui très difficile de porter un jugement sur le bien-fondé des arguments des prétendants aux prééminences Les tombes et vitraux des deux chapelles latérales appartenant aux familles du Guenneur et Keratry -Landanet ne devraient pas prêter à contestation. Pourtant, mise à part la tombe rase de la chapelle Sainte-Marguerite, on ne retrouve dans les armes citées aucun élément des armoiries des dites familles. Dans la partie centrale, on peut accorder un certain crédit aux déclarations de Maître Cuzon, procureur de Mr de Kerret, héritier par sa femme des seigneuries de Kergaradec et Bréhoulou. Il est dommage que n'ait pu être vérifiée l'existence de la troisième tombe située sous l’autel. Dans te grand vitrail central, on n'a relevé qu'un seul écusson, qui pourrait donc porter les armes des premiers prééminenciers : en l’occurrence, selon les dires de la famille de Coigny, celles du Henvez. Si cela était vérifié, on pourrait en déduire que la seigneurie du Henvez était, à l'époque de la construction de l'église, c’est-à-dire au XII ème siècle, la plus puissante de la paroisse. Autre sujet d'étonnement, nulle part n'apparaissent les armoiries de l'ancienne seigneurie de Fouesnant. La famille de Guernisac prétend bien que devraient se trouver les armes de ses prédécesseurs, "d'azur à une aigle éployée d'argent au chef endanché de même", mais elles ne s 'y trouvent pas ! Et les armes de Fouesnant étaient "de sable à l'aigle éployée d'argent"... On remarquera aussi l'absence de tout blason des tenants de Penfoulic depuis les origines. Mais cette seigneurie avait ses attaches plutôt à La Forêt. Pas plus, la seigneurie de Lespont n'est représentée, à moins que lui appartienne la tombe portant un écusson supporté par deux lions, à rapprocher de celui qui figurait autrefois sur le portail d'entrée du manoir. N.B. : Nos lecteurs trouveront, dans notre numéro spécial "Seigneuries Fouesnantaises", deux pages couleurs représentant les armoiries citées. Enfin, ces querelles de préséances nous semblent aujourd'hui bien dérisoires. Elles montrent l'attachement de la noblesse, grande ou modeste, au moindre de ses privilèges, même purement honorifiques. Ceci à quelques années seulement de la Révolution... 19/20
  • 20. LEXIQUE Argent blanc: un "blanc" est une petite monnaie d'argent valant 5 deniers. (La Livre vaut 20 sols ou sous, un sol vaut 12 deniers, un liard vaut 1/4 de sol, soit 3 deniers.) Bailleau : Baquet, récipient en bois. Bois de cent: Selon le contexte, il s'agit probablement de billettes de bois de chauffage. Cannelle: Robinet de bois qu'on met à un tonneau, un pressoir. Charrette à dévider: C'est la traduction littérale du breton "karr-dibuner" désignant un dévidoir, c'est-à-dire l'appareil servant à disposer le fil en écheveaux. Cependant, il est déjà fait état d'un dévidoir dans le même paragraphe: il pourrait donc s'agir d'un rouet, en breton "karr nézan", charrette à filer. Chartil : Charrette servant au transport des gerbes, du foin. Décimateur: Celui qui a le droit de lever la dîme, cette dernière étant l'impôt ecclésiastique qui correspond à la dixième partie des récoltes (en réalité une traction variable selon les lieux ou les circonstances). Fuie: Petit colombier. Général (de la paroisse) : Assemblée de quelques membres influents de la paroisse autour du recteur afin de régler les problèmes de la communauté: une préfiguration du conseil municipal Mannequin: Panier long et étroit en lattes de bois à claire-voie. Désigne aussi un épouvantail à oiseaux suggérant une forme humaine. Maye (à pâle) : Pétrin; désigne également le coffre de bois servant à ranger le pain. Minot: Unité de mesure utilisée pour les grains, extrêmement variable selon les endroits et les denrées. " A la mesure du Roi", un minot vaut 39 litres, mais le terme semble souvent confondu avec la "mine", qui en vaut le double. Ces mesures sont spécifiées rases (ou ricles) ou bien combles : dans le premier cas, on verse le grain dans la mesure jusqu'à la remplir à ras; dans le second, on ajoute ce qui peut tenir par dessus, ce qui l'augmente d'environ 1/5. Mulon : petite meule. Piguelle : Pioche ( en breton," pigul). Pochon : Diminutif de "poche", l'un et l'autre désignant un petit sac de toile. Quélornes : Baquet ou seau en bois (en breton "kelorn"). 20/20