Débuter un internat de spécialité chirurgicale peut être source de nombreuses interrogations, voire d’angoisses chez bon nombre de nos jeunes collègues externes. En effet, bien que pour la plupart de ceux qui choisiront la chirurgie ce soit une véritable passion, elle n’en demeure pas moins obscure, aussi bien en ce qui concerne le rôle de l’interne de chirurgie luimême, que la pathologie chirurgicale très peu enseignée durant les études de médecine ou encore le matériel utilisé au bloc opératoire les fils tressés ou monobrins, l’agrafage bleu, vert ou blanc, ou encore les lacs tissus ou silastic sont autant de termes qui leur sont souvent étrangers. Il est de moins en moins rare de voir arriver des internes de chirurgie de premier semestre, ne sachant pas ce qu’est une simple pince de Kocher ou une pincette de DeBakey, voire n’ayant jamais réalisé de noeuds chirurgicaux à la main ou de simples sutures cutanées.
Afin de pallier partiellement ce manque, et de fournir aux futurs internes de premier semestre de chirurgie générale strasbourgeois des bases nécessaires à débuter dans les meilleures conditions leur internat, le Syndicat Autonome des Internes des Hospices Civils de Strasbourg (SAIHCS), grâce au soutien financer de l’industrie (Covidien, Ethicon, BBraun et Takeda) en partenariat avec l’Université de Strasbourg, a mis en place, cette année pour la première fois, 2 journées d’accueil et de formation destinées aux internes de premier semestre de chirurgie générale.
Mises en place avant leur prise de poste officielle au 5 novembre, ces 2 journées ont permis de réunir les 16 futurs internes de chirurgie générale Strasbourgeois.
reseauprosante.fr
Les internes de chirurgie de starsbourg à l’avant garde pédagogique !
1. Les internes de chirurgie
de Starsbourg
à l’avant-garde pédagogique !
Débuter un internat de spécialité chirurgicale peut être source
de nombreuses interrogations, voire d’angoisses chez bon
nombre de nos jeunes collègues externes. En effet, bien que
pour la plupart de ceux qui choisiront la chirurgie ce soit une
véritable passion, elle n’en demeure pas moins obscure, aussi
bien en ce qui concerne le rôle de l’interne de chirurgie lui-même,
que la pathologie chirurgicale (très peu enseignée
durant les études de médecine) ou encore le matériel utilisé
au bloc opératoire (les #ls tressés ou monobrins, l’agrafage
bleu, vert ou blanc, ou encore les lacs tissus ou silastic sont
autant de termes qui leur sont souvent étrangers). Il est de
moins en moins rare de voir arriver des internes de chirurgie
de premier semestre, ne sachant pas ce qu’est une simple
pince de Kocher ou une pincette de DeBakey, voire n’ayant
jamais réalisé de noeuds chirurgicaux à la main ou de simples
sutures cutanées.
A#n de pallier partiellement ce manque, et de fournir aux
futurs internes de premier semestre de chirurgie générale
strasbourgeois des bases nécessaires à débuter dans les
En"n, à Strasbourg, on ne s’initie plus sur les patients
10 Lettre du SCH N°23 - Janvier 2013 S H
La chirurgie ? une école de compagnonnage
meilleures conditions leur internat, le Syndicat Autonome des
Internes des Hospices Civils de Strasbourg (SAIHCS), grâce
au soutien #nancer de l’industrie (Covidien, Ethicon, BBraun
et Takeda) en partenariat avec l’Université de Strasbourg, a
mis en place, cette année pour la première fois, 2 journées
d’accueil et de formation destinées aux internes de premier
semestre de chirurgie générale.
Mises en place avant leur prise de poste of#cielle au
5 novembre, ces 2 journées ont permis de réunir les 16 futurs
internes de chirurgie générale Strasbourgeois.
Le programme s’est voulu aussi exhaustif que possible sur
une durée assez limitée, avec de nombreux cours théoriques,
mais également des séances pratiques. Ainsi, encadrés
par les CCU-AH et PU-PH de chirurgie, ces jeunes futurs
internes ont notamment pu béné#cier de présentations sur les
modalités de garde et sur le rôle de l’interne de chirurgie dans
les différents services d’urgences des Hôpitaux Universitaires
de Strasbourg. Par ailleurs, de nombreux enseignements leur
ont été dispensés sur les différentes urgences chirurgicales,
allant de la plaie du cuir chevelu à l’hémostase en urgence, en
passant par le drainage thoracique.
La chirurgie étant également une spécialité technique, usant
de nombreux matériaux, une introduction aux différents types
de #ls, au matériel dédié à l’agrafage mécanique, à la chirurgie
vidéo-assistée ou encore aux différentes énergies utilisées au
bloc opératoire (notamment le bistouri électrique) leur a été
proposée.
Parallèlement aux différents enseignements théoriques, ces
16 internes ont pu béné#cier de séances de travaux pratiques
en petits groupes : techniques de suture sur fausses peaux
(permettant non seulement de travailler la gestuelle de la
tenue d’une pincette et d’un porte-aiguille, mais également
contribution de la race porcine à la formation des chirurgiens de demain
2. C’est cela…enroule bien ton poignet…
www.scialytique.org S H 11
la tenue d’un bistouri lors de l’incision), agrafage mécanique,
séance de dissection sur supports porcins vivants à l’IRCAD
accompagnée d’un enseignement sur les principaux
instruments chirurgicaux.
Ces premières journées ont connu un accueil plus que positif
chez ces futurs internes, qui souhaitent voir se pérenniser cette
action pour les promotions de chirurgie à venir. En effet, elles
leur permettent non seulement d’obtenir des connaissances
qu’ils n’avaient pas ou peu reçues au cours de leur études
de médecine, d’efƒeurer la chirurgie par les travaux pratiques,
mais leur donne également une première approche avec le
centre hospitalier dans lequel ils passeront au moins 5 ans,
en y appréhendant les grands principes de fonctionnement et
en rencontrant les principaux protagonistes de leur formation
chirurgicale.
En„n, à Strasbourg, cet événement a permis de créer un
véritable esprit de « promotion chirurgicale », l’ensemble des
internes de cette promotion ayant appris à se connaître au
cours de ces 2 journées, et partageant régulièrement ensemble
leurs premières impressions et expériences sur leur internat.
Un des objectifs à Strasbourg est de répéter annuellement
ce projet, en le rallongeant sur plusieurs jours a„n de pouvoir
développer les différents thèmes abordés, intégrer l’ensemble
des internes de chirurgie, ainsi que les internes de gynécologie,
mais également de mettre en place ponctuellement des actions
de formation. C’est dans ce cadre que l’AAFICS (Association
pour l’Accueil et la Formation des Internes de Chirurgie de
Strasbourg) a été créée.
Stéphane Renaud
Interne DESC Chirurgie Thoracique et Cardio-vasculaire
Interne DESC Cancérologie
Président de l’AAFICS
Photo retenue pour le concours photo du Scialytique… Allez, séance de piquage…
Un grand bravo à Stéphane Renaud et aux internes de Strasbourg !
Un grand bravo à Stéphane Renaud et aux internes de Strasbourg ! Et un grand coup de chapeau aux universitaires
strasbourgeois qui ont su les accompagner.
La formation à la chirurgie repose encore sur l’acquisition d’automatismes manuels : l’apprenti « kirurgien » (kheir, la main &
ergon, le travail : celui qui travaille de ses mains) doit apprivoiser une gestuelle qui passe par l’entraînement. Et on a parfois
l’impression que la formation chirurgicale universitaire française l’oublie… Et parfois se défausse sur l’industrie !
La réponse, apportée à Strasbourg est sur une excellente voie : en 2013, l’apprentissage de la gestuelle chirurgicale ne doit
plus se faire au bloc opératoire sur des patients. Tout interne se disposant à faire de la chirurgie devrait passer, pendant sa
première année, une journée par semaine, pendant 9 mois, au laboratoire de chirurgie expérimentale à apprendre la gestuelle
de base, puis les interventions de base dans toutes les spécialités : ils arriveraient en deuxième année, complétement libérés
de la légitime obsession d’acquisition de cette gestuelle et pourrait alors se consacrer entièrement à la chirurgie pathologique
chez l’homme : il suf„rait que tous les collèges de chirurgie l’exigent !
Et le „nancement ? Cela ne serait pas une dépense mais un placement avec « retour sur investissement » si les chirurgiens, les
directeurs et le ministère voyaient dans les internes de chirurgie de véritables co-opérateurs qui pourraient, alors, acquérir plus
rapidement une autonomie chirurgicale.
Le SCH