Revue "What's Up Doc" n°24 - Janvier Février 2016
EN ISRAËL, RIEN N’EST LAISSÉ AU HASARD. LA SIMULATION PASSE AU PEIGNE FIN TOUTES LES SITUATIONS POUR PRÉPARER LES FUTURS MÉDECINS AU PIRE. CAR, COMME LE RAPPELLE LA LOI DE MURPHY, OU LOI DE L’EMMERDEMENT MAXIMUM : ; TOUT CE QUI EST SUSCEPTIBLE DE MAL TOURNER… TOURNERA NÉCESSAIREMENT MAL ?.
Le Pr Amitaï Ziv dirige le Centre israélien de simulation médicale, appelé MSR*. Cette plate-forme a pour vocation de former les étudiants en médecine tout au long de leur cursus, d’une façon assez particulière, la « Nightmare Driven Education » ou formation par ses pires cauchemars.
LES FUTURS MÉDECINS SAURONT COMMUNIQUER…
La première étape est l’admissibilité des candidats en médecine. MSR fait passer un test d’évaluation de la personnalité basé sur la simulation dans les universités de Tel-Aviv et de Haifa. « Ce screening permet d’identifier les étudiants qui démontrent des compétences interpersonnelles exceptionnelles et une capacité innée pour la compassion, afin d’améliorer la sélection des praticiens de demain. »**
La deuxième étape est la simulation de situations difficiles à gérer au plan psychologique : patient violent nécessitant l’intervention du personnel de sécurité, annonce du décès d’un patient lié à une erreur médicale, gestion d’une famille avec un conflit entre deux personnes sur la décision à prendre… Il existe même une formation à la détection des maltraitances domestiques. Le but est de faire expérimenter aux étudiants « toute la gamme des émotions au cours de leur apprentissage ». Des scénarios de situations que rencontre tout médecin un jour dans sa vie, joués par des acteurs ou d’autres confrères, sont associés à un débriefing pour faire le point sur la gestion de la communication « de crise ». En effet, une bonne communication (et écoute !) vis-à-vis du patient, mais aussi avec l’équipe soignante, permettent une réduction des erreurs médicales. D’où l’intérêt de faire ces jeux de rôles en équipe multidisciplinaire.
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reseauprosante.fr
1. nécessitant l’intervention du personnel de sécurité,
annonce du décès d’un patient lié à une erreur médicale,
gestion d’une famille avec un conflit entre deux personnes
sur la décision à prendre… Il existe même une formation à
la détection des maltraitances domestiques. Le but est de
faire expérimenter aux étudiants « toute la gamme des
émotions au cours de leur apprentissage ». Des scénarios
de situations que rencontre tout médecin un jour dans sa
vie, joués par des acteurs ou d’autres confrères, sont
associés à un débriefing pour faire le point sur la gestion
de la communication « de crise ». En effet, une bonne
communication (et écoute!) vis-à-vis du patient, mais
aussi avec l’équipe soignante, permettent une réduction
des erreurs médicales. D’où l’intérêt de faire ces jeux
de rôles en équipe multidisciplinaire.
… ET GÉRER DES
SITUATIONS DIGNES
DE « MISSION IMPOSSIBLE »
La troisième étape est la simulation de circonstances
particulières : incendie dans un bloc opératoire avec la
mise en œuvre d’une procédure d’évacuation d’urgence,
panne d’électricité dans un service de réanimation,
tremblement de terre et intervention dans des
décombres, attaques bactériologiques et chimiques…
Un éventail de situations « rares » mais pour lesquelles
une préparation est absolument nécessaire, car elles
exigent des réactions rapides et précises.
Pour le Pr Ziv, la leçon principale de cet entraînement
cauchemardesque est l’humilité, car l’erreur est
humaine. En avoir conscience et s’y préparer de toutes
les manières possibles grâce à la simulation permet
d’améliorer la sécurité du patient. Et à se préparer
au pire, les urgences plus classiques en sont moins
critiques!
EN ISRAËL, RIEN N’EST LAISSÉ AU HASARD. LA SIMULATION PASSE AU PEIGNE
FIN TOUTES LES SITUATIONS POUR PRÉPARER LES FUTURS MÉDECINS
AU PIRE. CAR, COMME LE RAPPELLE LA LOI DE MURPHY, OU LOI
DE L’EMMERDEMENT MAXIMUM : « TOUT CE QUI EST SUSCEPTIBLE DE MAL
TOURNER… TOURNERA NÉCESSAIREMENT MAL ».
Le Pr Amitaï Ziv dirige le Centre israélien de
simulation médicale, appelé MSR*. Cette plate-forme
a pour vocation de former les étudiants en médecine
tout au long de leur cursus, d’une façon assez
particulière, la «Nightmare Driven Education»
ou formation par ses pires cauchemars.
LES FUTURS MÉDECINS
SAURONT COMMUNIQUER…
La première étape est l’admissibilité des candidats
en médecine. MSR fait passer un test d’évaluation de la
personnalité basé sur la simulation dans les universités
deTel-Aviv et de Haifa. « Ce screening permet
d’identifier les étudiants qui démontrent
des compétences interpersonnelles exceptionnelles
et une capacité innée pour la compassion, afin
d’améliorer la sélection des praticiens de demain.»**
La deuxième étape est la simulation de situations
difficiles à gérer au plan psychologique : patient violent
SIMULATION
Camp
d’entraînement
POUR APPRENTIS
CHIRURGIENS
Les internes de chirurgie de Tel-Aviv ont
une semaine de pré-rentrée chargée. Avant
de pouvoir mettre les pieds dans un bloc,
ils subissent un entraînement basé sur
les principes des « boot camps », développés
au Canada et adoptés par certains hôpitaux
américains. L’efficacité de ce type de
formation a été validée
par plusieurs études.
L’objectif de cette semaine de préparation
est que les internes de chirurgie soient
capables de réaliser la plupart des gestes
qui leur seront demandés au bloc opératoire.
Cela passe par une formation sur tous les
instruments utilisés en chirurgie, avec l’aide
d’un catalogue « à emporter », les procédures
d’asepsie, l’apprentissage de l’ouverture
et de la fermeture d’un patient, le drainage
d’un abcès, la gestion des principales
complications… Tout est pratique, il n’y a
pas de théorie, et les autres intervenants
du bloc participent à la formation, pour
poser les bases d’une entente cordiale
interdisciplinaire. Le stage se conclut par une
évaluation finale structurée des compétences
techniques, où les étudiants passent chacun
leur tour. Le point intéressant de ce boot
camp israélien est qu’il est né d’une initiative
bottom-up, d’un interne en chirurgie, et que
tous les modules ont été créés par des
internes de chaque spécialité pour identifier
ce qui leur a posé problème et permettre à
leurs successeurs d’y être mieux préparés.
EXPÉRIMENTER TOUTE
LA GAMME DES ÉMOTIONS
AU COURS DE LEUR
APPRENTISSAGE
UN ÉVENTAIL DE SITUATIONS
« RARES » MAIS POUR LESQUELLES
UNE PRÉPARATION
EST ABSOLUMENT NÉCESSAIRE
*MSR : ce nom a un double sens, en hébreu c’est l’acronyme de « National
Medical Simulation Center », mais c’est aussi le terme pour « convey an important
message »! **D’après le site MSR (http://www.msr.org.il/Medical_School_
Candidates_Screening/)
CAUCHEMARS
VOS PIRES
Sarah Balfagon
La simulation
de VOS PIRES
CAUCHEMARS
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