1. Allocution de Mme. Lidiya Grigoreva
Chargé de relations avec les ONG
Bureau du Directeur général
Office des Nations Unies à Genève
3ème
Colloque International de la Coalition des ONG pour les OMD
« Aller vers le post-2015 … nouveau paradigme pour une sobriété
heureuse »
Lundi 15 juin 2015
Salle des Assemblées à 19 heures
Monsieur Simon,
Madame Fressoz,
Madame N’Diaye,
Chers collègues de la société civile,
Mesdames et messieurs,
Je suis honorée d’être parmi vous aujourd’hui et je vous remercie pour
votre invitation. Je vous suis également reconnaissante d’ avoir rendu possible
la tenue de cette journée thématique, non seulement intéressante en soi, mais
également importante au regard de l’agenda post-2015 et notamment de la
discussion en cours sur 17 objectifs de développement durable qui sont
considérées et discutées par la communauté internationale cette année dans un
processus qui culminera en Septembre lors du sommet qui adoptera l'ordre du
jour de développement post-2015.
La présence des ONG dans les instances onusiennes, particulièrement à
Genève, ne cesse d’augmenter chaque année. 2015 confirme cette tendance. En
2014, jamais autant de délégués de la société civile n’auront été présents au
Palais des Nations. Le nombre n’est pas tout certes mais il traduit un
engagement croissant de la société civile dans les travaux des NU ce qui reflète
l’importance que celle-ci accorde à ces travaux dans un monde traversé par de
profondes mutations et confronté à de nouveaux défis.
Vous le savez comme moi, 2015 est une année très importante pour
l’Organisation des Nations Unies. D’abord, trois conférences internationales
majeures sous l’égide de l’ONU auront lieu durant les prochains mois, chacune
d’entre elles directement liée au sujet abordé au cours de cet événement
d’aujourd’hui. D’abord, du 13 au 16 juillet aura lieu Conférence sur la Finance
pour le Développement à Addis. Puis, du 25 au 27 septembre prochain se
2. tiendra la réunion pour adopter l’agenda pour le développement durable, à New
York. Enfin, du 30 novembre au 11 décembre prochain, il y aura la 21e
Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les
changements climatiques à Paris, avec l’environnement qui est une partie
fondamentale des enjeux entourant les objectifs du développement durable.
Mesdames et messieurs,
Il y a un peu plus de 15 ans, la communauté internationale s’était fixée,
entre autres, l’objectif de réduire l’extrême pauvreté et la faim, d’assurer
l’éducation primaire pour tous et de promouvoir l’égalité des sexes et
l’autonomie des femmes. A la lumière des avancées réalisées au cours des
quinze années, des discussions sont aujourd’hui engagées pour définir des
objectifs de développement durable, qui seront à la base du programme
universel de développement de l’après-2015. La contribution de la société civile
à la poursuite de ces objectifs a été décisive. Et parce qu’elle a été décisive, il
est essentiel qu’elle soit au premier plan de la réflexion engagée pour définir
des objectifs de développement durable qui soient à la fois réalistes et ambitieux.
Certains objectifs ont été atteints : l’extrême pauvreté a été réduite de
moitié dans le monde; en 2010, 2,3 milliards de personnes de puisqu’en 1990
ont accès à l’eau potable : des progrès notables ont été réalisés en ce qui
concerne l’égalité des sexes ainsi que dans l’accès à l’éducation primaire. Ceci
dit, les avancées ne sont pas toutes à la hauteur des objectifs fixés. La faim dans
le monde a diminué depuis 1990 mais l’objectif de la diminuer de moitié ne sera
pas atteint d’ici la fin de l’année. Plusieurs objectifs qui ont été atteints
globalement ne l’ont pas été dans certaines régions.
Il y a différentes explications à ce constat. Le contexte politique et
économique difficile dans différentes régions du monde, a pu contribuer à
ralentir les évolutions positives, voire à les inverser, lorsque à ces difficultés
s’ajoutaient de graves violences, des conflits armés ou des violations
systématiques des droits de l’homme. Est en cause le manque de volonté
politique qui entrave les progrès là où la situation pourrait les favoriser. C’est là
que l‘apport de la société civile est décisif. La mobilisation des citoyens
dynamise le tissu social et permet des progrès là où ils sont possibles mais
arrêtées par l’inertie des gouvernements ou leurs calculs politiques. De la même
manière, la société civile permet d’identifier les causes des blocages ou des
régressions et d’ainsi mieux cibler l’aide et de la rendre plus efficace sur le
3. terrain. Acteurs de premier plan, les mieux placés pour comprendre les enjeux,
déceler les failles, trouver les bons leviers, les organisations de la société civile
sont essentielles aux efforts nationaux et internationaux visant à atteindre les
objectifs que nous nous sommes fixés. Je suis particulièrement admirative de
ces personnes qui, dans des conditions parfois extrêmement difficiles, avec les
risques que cela comporte, œuvrent à améliorer le sort de leurs concitoyens.
La contribution de la société civile est globale. Elle est dans l’action sur
le terrain mais également dans la définition même des objectifs que nous devons
poursuivre ensemble. Il est important de tirer le meilleur parti des différentes
opportunités d’échanger informations et opinions, de partager craintes et espoirs,
de diagnostiquer les causes des blocages et les moyens de les surmonter. Le rôle
de la société civile est aussi d’innover, de sortir des sentiers battus, de
questionner, de remettre en cause et de proposer.
Je vous remercie encore une fois pour votre implication, et je vous
souhaite une journée remplie de rencontres et discussions productives.