Une nouvelle chronique sur mes dernières vacances en temps de pandémie. Contrariées par un découpage des territoires en zones vertes et rouges. La Suisse et la France ont une vision parfois très différente des régions où le risque d’infection au nouveau coronavirus pose problème. Et pourtant, il s’agit bien du même virus, que l’on soit à Zurich ou à Lyon, à Berne ou à Bordeaux.
1. Source: OFSP/ Pixabay
ZONES ROUGES, ZONES VERTES
& RIRES JAUNES
Voici deux semaines que je suis rentréede vacances.
D’une zone verte – enfinvue d’ici. Verte comme la
plupart des régions limitrophes de laSuisse, y compris
le Grand Est et l’agglomération lyonnaise, pourtant
très rouges pour les Français.
REPLI DANS LA RÉGION
AUVERGNE RHÔNE-ALPES
Cette année, je n’auraipas eu le bonheurd’aller en Provence, chez
Harriet, au milieu des oliviers. Ni sur les longues plagesquasi désertes à
l’arrière-saison. Au lieu de ça, j’ai parcourula région Auvergne Rhône-
Alpes. Nonque je le regrette, mais quandmême…
En passantpar Lyonet les Journéesdupatrimoine. La foule des grands
jours. Des déconfinés trop contentsde pouvoiraller se frotter les uns
aux autres. Un dîner surune terrasse peuplée où évoluentdes serveurs
équipés d’unesortede demi-luneen PVC transparent quileur couvrele
bas duvisage – au mieux jusqu’auxnarines.
Rien de très rassurantsachantqueLyonest peut-être en zone verte
pourles Suisses, maispourles Français, la ville aux trois fleuves* a viré
rouge écarlate.
2. JE MAUDIS CES FOUTUES CARTES
Si je respecte consciencieusement et sans ciller les consignesdes
autorités suisses, la carte de l’OFSP a le donde m’énerver. Rouge la
Provence, rouge l’Occitanie. Privée duchant des cigales et de la
Dordogne, je m’adapte. Capsur l’Ardèche.
Elle est verte l’Ardèche. Verte de partout. Etelle est belle. C’est dansun
éco-hameau au fondd’unvallon quej’échoue. Légumes biodu jardin et
eau de source. La sensationd’être seule au monde. Le bonheurde se
promenersans masque. Unbonheursimpleà en oublier cet amas de
protéines et de lipides qui nouspourrit la vie.
Zonesvertes, zonesrouges. Zone «safe» oubien à «risque élevé
d’infection». Elles contraignentà unchangementd’habitudes, séparent
des parentset amis, obligent à faire preuvede flexibilité. Nousfrustrent
et déclenchent une incompréhension totale chez nombred’entrenous.
Vert pourles uns, rouge pourles autres. Je ris jaune.
* Le Rhône, la Saôneet le beaujolais (blague lyonnaise)
Sylvie Castagné
Octobre 2020
Autres chroniques et publications (en français, en allemand et
en anglais): https://fr.slideshare.net/sylviecastagne96