La socialiste Anne Emery-Torracinta parle sport et casse son image
1. Tribune de Genève | Mardi 29 octobre 2013
Histoires de campagne
La socialiste Anne Emery-Torracinta parle sport et casse son image
Sophie Roselli
O
n la retrouve un an et
demi après. De nouveau en campagne,
elle se montre cette
fois plus décontractée, le sourire omniprésent, prenant plaisir à raconter des anecdotes durant un
débat consacré… au foot. C’est sûr, Anne
Emery-Torracinta, députée socialiste,
spécialiste des questions sociales, également enseignante en histoire, a pris de
l’assurance et a élargi ses centres d’intérêt depuis la partielle de 2012. A la plus
grande surprise de ses interlocuteurs.
Ce lundi 14 octobre au soir, au café-restaurant La Comédie, le jeu des questionsréponses entre deux journalistes et Hugh
Quennec, président du Servette FC,
draine quelques politiques dans le public.
Parmi les plus motivés figurent le candidat PDC Luc Barthassat et la socialiste
Anne Emery-Torracinta. Entre eux, les
salutations sont cordiales; la soirée se fera
chacun de son côté.
«Vous aimez le foot?» lance peu avant
le débat Jean-Philippe Rapp, ex-animateur de la RTS, à la députée socialiste,
comme si sa présence semblait saugrenue. «Pas forcément le foot, répond-elle
avec franchise, mais je trouve que les
jeunes ont besoin de modèles sportifs.»
Anne Emery-Torracinta à l’écoute de Hugh Quennec. PIERRE ALBOUY
La quinquagénaire préfère le basket,
parce que «le jeu est plus rapide», et assure se rendre aux matches de hockey,
notamment à celui «organisé chaque année pour la lutte contre le cancer du
sein».
Avec ses deux fils, elle est à bonne
école. Le premier est fan de ce sport de
glace. Le second, féru de tennis de table,
est monté jusqu’en ligue nationale. Leur
maman pratique plutôt la marche en
montagne, sans être une accro. Le sport,
elle aime en tout cas en parler, cette fois
avec Jean-Michel Olivier, auteur de
L’amour nègre, Prix Interallié en 2010,
également présent, mais dont elle n’a pas
encore lu le livre, faute de temps, confiet-elle. Celle que l’on entend habituellement sur les thèmes du handicap ou des
finances rode son discours dans un autre
domaine. «Dans une Genève éclatée, le
sport est un formidable facteur de ras-
semblement. Les collectivités publiques
ont souvent fait beaucoup pour la culture. Elles devraient faire un peu plus
pour le sport», explique-t-elle. Au détriment de la culture? «Pas forcément, il faut
voir l’investissement dans le sport
comme un investissement social.» Voilà
de quoi satisfaire Hugh Quennec, qui engage la discussion. Les propos de la candidate sont clairs, précis, comme lors de la
table ronde sur le sport et la culture à
laquelle elle a participé en septembre.
«Elle a montré son esprit d’ouverture,
commente Pierre-Alain, un membre du
PDC venu la saluer. Je n’ai pas l’impression qu’elle est dogmatique. Elle s’adapte
assez vite.»
Si elle fait du sport l’un de ses thèmes
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de campagne, faut-il y voir le signe de son
intérêt pour le Département de l’instruction publique, de la culture et du sport?
Sourire. «Pas forcément. Je ne revendique pas un département en particulier, ce
serait arrogant de ma part.» Pas son genre
non plus de s’imposer. Venue comme
auditrice, elle aurait pu intervenir pendant le débat, lui fait remarquer l’un des
animateurs de la soirée, Charles-André
Aymon. «Je déteste devoir toujours la ramener sous prétexte que je suis candidate», glisse-t-elle. En campagne, Anne
Emery-Torracinta apparaît là où on ne
l’attend pas et casse son image de donneuse de leçons.