Histoire du jumelage entre un diocèse anglican et un diocèse catholique romain et compte-rendu du dernier colloque : février 2017

1. EXETER/BAYEUX-LISIEUX
Colloque février 2017
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2. Origine de ces colloques
• En 2007, nous fêtions le 25e anniversaire du jumelage entre les
deux diocèses à l'église St Gilles de Caen en présence de Mgr
Michael Langrish, Mgr John Ford, Mgr Pierre Pican et des
représentants des différentes confessions chrétiennes du
Calvados.
• Pourtant, les liens qui unissent nos deux diocèses sont
antérieurs à l'année 1982.
• Des démarches débutèrent en 1978 pour aboutir à un lien entre
les deux diocèses.
• Ce lien fut établi en 1980
• C'est le lien le plus ancien qui existe entre Exeter et d'autres
diocèses du monde.
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3. Les débuts
Le 14 avril 1980, une
délégation de Bayeux-
Lisieux arriva en
Angleterre. Mgr Badré
convoqué à Paris à cause
de la visite du Pape, la
délégation fut conduite par
le père R. Brillaud. Les
participants rendirent aussi
visite à des paroisses
jumelées avec des
paroisses du Calvados.
En septembre 1980,la
délégation anglaise alla en
France, une rencontre eu
lieu à l’abbaye de Juaye-
Mondaye et la visite se
termina à la foire de Caen
par un dîner avec les
autorités de la foire et des
membres du Devon County
Council.
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4. Quelques jalons de l'histoire du jumelage.
• Le premier colloque eut lieu en mars 1982 à Buckfast Abbey, sur trois thèmes : le
gouvernement de l’Église, les relations Église-État, l’évolution sociale et ecclésiale
depuis la seconde guerre mondiale.
• Septembre 1983 à Caen colloque au Grand séminaire sur la formation du clergé
avant et après l’ordination, et sur la vocation.
• Avril 1985 à Mercer House : " formation et rôle des laïcs", car le clergé français
avait été très impressionné par leur rôle dans le gouvernement de l’Église en
Angleterre.
• Septembre 1986 : le ministère auprès des mourants avec pour chaque Église, des
"experts" sur le sujet.
• Avril 1988 en Angleterre : "Les communautés religieuses, la vie consacrée, le
mouvement des églises domestiques, le renouveau charismatique", plus une
contribution sur le rôle des femmes et la participation d'autres Églises : méthodiste,
Église réformée de France, catholique anglais, anglican français, orthodoxe,
évangélique.
• Septembre 1990 en Normandie : "Les laïcs et les femmes dans l'Église"
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5. Encore quelques thèmes de colloques
• 1992 à Exeter : Colloque sur l'évangélisation (les années 1990-2000 ont été appelées
"Décennie de l'Évangélisation "par la conférence de Lambeth)
• Avril 1994 en Normandie : "l'œcuménisme depuis Vatican II" avec des interventions sur
Christians together dans le Devon, l'importance de l'œcuménisme dans le tourisme en
France, des contributions sur l' Église orthodoxe en France et les Églises libres
anglaises.
• Avril 1997 à Exeter : "Vie et communauté familiale" mais la conférence se détourna un
peu de thème pour aborder celui de la réorganisation des paroisses en France.
• Avril 1999 à Caen : Mgr Michael Langrish nommé évêque d'Exeter donne une base plus
solide et une plus grande reconnaissance dans la vie de l'Église à ces échanges et en
exprime la base théologique. Il insiste sur l'importance d'un soutien et d'une implication
personnels des évêques.
• C'est aussi à cette date que, dans le respect de nos différences et à la mesure de notre
confiance et de notre camaraderie croissantes les uns envers les autres, qu'avec
l'autorisation des évêques concernés, l'hospitalité eucharistique fut pour la première fois
possible.
• C'est cette année là également que se fit sentir le besoin de rencontres entre les périodes
de colloques, ce qui se traduisit par un échange de prédicateurs les années "sans
colloque".
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6. Encore quelques rencontres
• Mai 2001 à Exeter : "l'implication de l'Église dans les prisons" avec visite des trois
prisons du Devon.
• 2003 dans le calvados :"La présence chrétienne dans le monde rural" avec la
participation de conseillers ruraux et visite de différents types de fermes. Les fermiers
venaient de subir de rudes épreuves comme l'épidémie de fièvre aphteuse de 2001 en
grande Bretagne et ils étaient quelque peu méfiants envers les étrangers. Ils découvrirent
les difficultés les uns des autres et le soutien des Églises pour tous. Cette rencontre fut
particulièrement riche et Nick viney, coordinateur du groupe du groupe de soutien rural
agricole a pu dire "nous nous sommes tant rapprochés pendant quatre jours qu'il nous
est difficile de nous quitter…Il se passe quelque chose quand une famille de Dieu se
rencontre ainsi, vous nous aidez à nous débloquer …"
• 2005 dans le Devon : "Le rôle de l'Église dans l'éducation" avec une attention
particulière aux écoles primaires et secondaires confessionnelles et publiques.
• 2007 à Caen : "les nouveaux chemins de l'évangélisation, quels nouveaux aspects dans
la pastorale des diocèses ?"
• Le sommet de ce colloque fut la célébration des 25 années de jumelage à l'église Saint
gilles de Caen avec l'engagement des deux évêques à "agir avec espérance et dans la
prière pour que se réalise pleinement la prière de Jésus "qu'ils soient un".
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7. Autres colloques et rencontres
• 30 juin 2008 à la cathédrale d'Exeter
Mgr M.Langrish nomme chanoine
honoraire de la cathédrale, Mgr P. Pican
qui lui remet à son tour la croix de saint
Vigor frappée de sa devise épiscopale
"Notum facere mysterium", liant les
deux diocèses dans l'annonce de
l'Évangile.
• Septembre 2009 : Colloque à Exeter :
"Le christ et son corps : l'Église comme
une extension de l'incarnation" avec la
visite d'une paroisse de Devonport dans
un quartier où l'Église s'est fortement
impliquée dans la transformation au
point d'être considérée par les
responsables civils comme "la
conscience" de l'action commune.
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8. Colloque de 2011
• Mai-Juin 2011 en Normandie :
"Tourisme, accueil, lieux d'art et
d'histoire, lieux de mémoire, lieux de
pèlerinage" avec des visites à la
chapelle de la brèche, à Lisieux avec
l'intervention de Mgr Lagoutte sur le
sens du pèlerinage et un témoignage
très apprécié des jeunes de la JOC sur
l'accueil d'été pour les jeunes
travailleurs saisonniers, au Mont St
Michel, à l'abbaye de Mondaye.
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9. Autres rencontres
• Des représentants de Bayeux-
Lisieux ont été invités pour la
cérémonie de départ de Mgr
Michael Langrish.
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10. 5 Juillet 2014 installation du Rigth Reverend Robert
Atwell comme soixante et onzième évêque d'Exeter
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11. Messe solennelle à la cathédrale
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12. Une délégation du diocèse de Bayeux-Lisieux était invitée
avec Mgr Boulanger
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13. A l'occasion du D Day
La reine était invitée, bien sûr ! Mais aussi les membres du diocèse
d'Exeter.
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14. Bien d'autres rencontres ont eu lieu : visites, échanges
de chaire, conférences…
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Rev. David Nixon :
Prédication à St gilles
Rencontre à la Maison diocésaine de Caen
Rev. David Nixon : Conférence sur la
diaconie au Centre d'études théologiques
de Caen

15. Enfin en février 2017…
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Mgr boulanger et l'équipe de Bayeux-Lisieux prennent le ferry
pour rejoindre Exeter

16. Ils débarquent à Portsmouth
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17. L'Église et le monde contemporain
La sécularisation et les relations entre l'église et l'état
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Les participants devant la cathédrale d'Exeter

18. Professeur Grace Davie de l'Université d'Exeter : La religion en
Europe au 21e siècle : contexte pour la réflexion
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Six facteurs sont pris en compte :
1 – Le rôle des Églises historiques dans la formation de la
culture contemporaine
2 – La prise de conscience que ces Églises ont encore un
rôle à jouer à des moments particuliers de la vie des
européens modernes bien qu'elles ne soient plus en mesure
d'opérer une influence sur les croyances et les
comportements de la grande majorité de la population.
3 – Un changement observable dans le profil des
personnes fréquentant les Églises sur le continent, celles-ci
fonctionnent davantage sur le modèle du choix que sur le
modèle de l'obligation ou du devoir.4 – L'arrivée en Europe de groupes de populations
venant de différentes régions du monde, avec des
aspirations religieuses très différentes de celles des
sociétés d'accueil.
5 – Les réactions des élites européennes sécularisées à
l'importance croissante de la religion dans la vie
publique comme dans la vie privée.
6 – La prise de conscience croissante que les formes du
religieux propres à l'Europe moderne devraient être
considérées, à l'échelle mondiale, comme constituant un
"cas exceptionnel" - elles n'ont pas valeur de prototype
universel.

19. • Elles structurent le temps et l'espace, mais ne
peuvent plus avoir de maîtrise sur les croyances et
les conduites.
• Les institutions ont décliné, comme la "pratique"
• religieuse mais la religiosité demeure. Deux points
importants : "believing without belonging", "croire
sans appartenir" el la "religion vicaire" ou "par
procuration".
• Nous sommes passés d'une culture de l'obligation
à une culture de la consommation ou du choix.
Exemple, la confirmation qui n'est plus un rite de
passage pour les adolescents.
• Les Églises historiques commencent à ressembler
aux nouvelles venues sur un "marché du religieux".
Professeur Grace Davie : Évolutions
Les Églises historiques Les nouvelles arrivées et les effets
de leur présence en Europe
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•La situation diffère entre les pays : En Grande
Bretagne l'immigration a été bien plus variée qu'en
France et ethnicité et religion s'entremêlent de
multiples façons. En France, situation très différente,
l'immigration est venue surtout du Maghreb. Or la
conception de la place de la religion dans l'espace
public, surtout dans l'Islam, questionne les européens
ancrés dans l'idée que la foi relève de la sphère
privée. Ce qui a provoqué des affrontements.
• Autre question : Dans quelle mesure les élites
européennes sécularisées utilisent-elles ces
évènements pour articuler des alternatives à la
religion ? En Angleterre le processus de
sécularisation a été très lent et moins violent avec des
Églises déjà décléricalisées depuis la Réforme.
•En France : choc à retardement entre une Église
hégémonique et très cléricale et un État laïcisé
beaucoup plus militant. Il en reste une méfiance à
l'égard du religieux. En Grande Bretagne à l'inverse,
les élites religieuses et séculières travaillent ensemble
pour encourager le respect mutuel entre
communautés.

20. La sécularisation et les défis pour l'église
Très Rev. Jonathan Draper, doyen de la cathédrale
• Comment réagir ?
• L'insistance traditionnelle de l'Église
d'Angleterre sur la théologie de
l'incarnation l'aide à trouver des réponses
utiles et pleines d'espoir. Un autre volet
théologique est aussi très important : le
travail de Dieu dans le monde n'est pas
confiné à ce que fait l'Église, l'Esprit
appelle et inspire bien au-delà. L'orateur a
insisté sur l'importance d'écouter les gens
plutôt que de dire ce que nous voulons. "Si
nous ne sommes pas capables de les aider
dans la recherche du sens en étant ouverts,
inclusifs, accessibles et intelligents, alors
nous n'avons aucun droit à dire quelque
chose et de toute façon nous ne serions
pas entendus".
•
20
L'importance du Christianisme dans le domaine
spirituel, éthique et moral est en déclin. Les
nombreux baptêmes et le fait que les évêques
siègent encore à la Chambre des Lords ne peut
nous le cacher : quand les gens ont une décision à
prendre, ils se soucient plus de l'avis de leur
famille, de leurs amis et même de Twitter que de
celui de l'Église.

21. 21
Sur ce qui se fait à Exeter Il a donné des exemples qu'il serait trop long de
développer ici mais surtout il souligne " Notre réponse à la sécularisation est de la
voir comme une opportunité et non comme un obstacle à franchir."
• En commentant dans le livre des Actes des apôtres, les réactions en particulier de
Pierre, les difficultés pour les judéo-chrétiens à s'ouvrir aux Gentils, il nous montre
qu'il est difficile de changer sous le souffle de l'Esprit mais que c'est ce à quoi nous
sommes appelés. La sécularisation n'est pas "un problème" c'est le défi de
l'Évolution aussi important que les changements qui ont affecté les espèces :
"L'espèce qui survit ce n'est pas la plus forte, ce n'est pas la plus intelligente, c'est
celle qui s'adapte le mieux au changement" (Ch. Darwin) Sommes-nous capables
de nous adapter ou sommes-nous voués à l'extinction ?

22. En France, que veut dire proposer la foi
dans une société sécularisée ?
Mgr Boulanger, Évêque de Bayeux et Lisieux.
• Le Christianisme connaît un véritable défi
dans les sociétés occidentales, c'est la
première fois qu'il est confronté à la société
de consommation et à une culture sécularisée
où il apparaît comme "une vieille religion
dans un nouveau monde" à l'inverse de ce qui
existait dans le monde païen au début du
Christianisme quand il était la religion
nouvelle par rapport à la vieille religion
romaine. La parole du Deutéronome "choisis
la vie" sonnait de façon bien plus exaltante
que les règles, rituels et sacrifices aux dieux
païens.
22

23. Les gens de notre société ne sont
pas satisfaits par la consommation
mais ils ne cherchent pas le salut,
il s sont en quête d'une sagesse -
comme dans l'antiquité – aussi
pouvons-nous nous mettre à
l'école du chemin d'évangélisation
que montre St Jean dans son
évangile
• Il ne propose pas une évasion comme les
gnostiques mais nous montre Jésus qui
rencontre des personnes concrètes en quête
d'une espérance.
• L'exemple de Cana est éclairant, y compris
le rôle de Marie qui nous montre à accueillir
les hommes concrètement dans leurs
épreuves et leurs aspirations mais en les
envoyant vers le Christ. Elle "croit au nom
de ceux qui ne croient pas", ce qu'elle nous
invite à faire aussi, autrement dit : "
l'évangélisation nous invite à notre propre
conversion alors que souvent nous parlons
des autres, de ceux qui ne croient pas".
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24. Mgr Jean-Claude Boulanger
• Pour les gens que nous rencontrons, qu'est-ce
que la vie et pourquoi vivre ? Comme la
Samaritaine, Nicodème ou les sœurs de
Lazare, ils sont blessés ou au moins
insatisfaits dans leur soif de vivre ou encore
ils sont dans la nuit. Jésus leur apporte la
lumière mais il répond surtout à leur soif
d'amour bien plus profonde encore.
"L'humanité a soif de Dieu mais elle l'ignore.
Elle ne pourra découvrir cet amour du Dieu
Trinitaire qu'à travers notre pauvre amour"
mais nous pouvons être confrontés au vide du
Samedi Saint où il nous est demandé de
croire sans voir
• Lassés de leur recherche de bien-être et
même de santé plus que de salut certains
laissent éteindre leur désir de vivre.
Comment en faire prendre conscience et
le réveiller comme Jésus ? Écoute
aimante, prière, sacrements sont les
moyens dont dispose l'Église. C'est une
mission importante auprès de tous les
blessés de la vie mais cela exige aussi
de nous de faire un chemin de vie avec
nos propres fragilités.
• En conclusion, "cette société
sécularisée nous invite à devenir des
sentinelles de l'invisible, des hommes et
des femmes d'espérance et de
miséricorde".

25. En début d'après-midi, nous avons pu visiter la cathédrale d'Exeter, puis le
soir, après la dernière conférence, assister aux vêpres chantées par une de ces
chorales dont les cathédrales anglaises ont le secret.
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26. La cathédrale d'Exeter
La nef et la rosace
Le jubé et l'orgue
vus de la nef
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27. La cathédrale d'Exeter
L'orgue de la cathédrale Et quelques tuyaux d'orgue
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28. La cathédrale
Guillaume le conquérant en statue Et même brodé sur les coussins
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Dans la plupart des églises anglaises on
trouve ces coussins, très confortables
offerts par des brodeuses

29. 29
Le journée s'est terminée par un sympathique et
délicieux dîner chez l'évêque l'Exeter

30. 22 février : Après l'Eucharistie catholique présidée par Mgr boulanger à la
cathédrale, la matinée est consacrée aux relations avec les autres religions
La salle du chapitre où se tiennent les
conférences L'évêque et l'imam d'Exeter
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31. QU'EST-CE QU'ÊTRE MUSULMAN EN GRANDE BRETAGNE AUJOURD'HUI,
Comment les récents évènements en France sont en rapport avec l'islam en général.
Imam Mohammed Abrar
• L'Imam nous a donné une image très apaisée
de la communauté musulmane.
• La mosquée d'Exeter reçoit entre 400 et 500
fidèles le vendredi. La majorité d'entre eux
travaille dans le commerce mais il y a aussi
des étudiants, des ingénieurs et quelques
étudiants internationaux venant du Moyen-
Orient et qui ont de gros moyens. Ils sont
heureux de vivre à Exeter et ont de bonnes
relations avec leurs voisins. La mosquée est
ouverte au public et les écoliers la visitent
comme ils visitent la cathédrale.
• Il y a eu parfois des agressions contre des
musulmans, le plus souvent verbales,
surtout contre les femmes parce qu'elles
sont plus faciles à identifier. L'imam lui-
même a été agressé mais les musulmans
n'ont pas d'hostilité même quand ils se font
injurier
• L'ancienne mosquée (plus petite) était ouverte
24h/24 et les sans abri venaient y dormir
mais, à cause des règles de sécurité, il a fallu
la fermer la nuit et l'Imam cherche d'autres
solutions. La communauté a le souci des plus
pauvres et donne aussi des repas aux
nécessiteux.
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32. LES RELATIONS ENTRE L'ÉGLISE CATHOLIQUE
ET LES AUTRES RELIGIONS EN FRANCE
Père Laurent Berthout, Délégué épiscopal à l'information et curé de la paroisse Ste trinité à Caen.
La communauté musulmane :
Il y a environ5000 familles originaires surtout
d'Afrique et en second de Turquie. Il y a deux
mosquées et trois salles de prière dans les
quartiers populaires.
Juifs, musulmans et chrétiens, catholiques et
protestants, se rencontrent chaque mois au
"Café interreligieux" à Hérouville-Saint-Clair
qui fait partie de l'agglomération caennaise.
L'intégration des jeunes musulmans dans les
écoles catholiques : l'aumônerie favorise les
rencontres au-delà des identités religieuses,
en particulier à l'institut Lemonnier où un
colloque entre les trois monothéismes a eu
lieu en mai 2016 sur le thème : "Chercher
Dieu, chercher la paix. Comment les religions
peuvent-elles être un facteur de paix ici et
maintenant."
Dans les autres écoles catholiques, les élèves
juifs et musulmans s'intègrent bien aussi,
fréquentent l'aumônerie, vivent des parcours
de réussite.
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L'orateur rappelle l'estime de l'Église catholique envers
les musulmans et les juifs, en citant la déclaration
conciliaire "Nostra aetate", puis présente les
communautés
La communauté juive de Caen et Deauville (environ
150 familles à Caen et 300 à Deauville en week-end)..
Le rabbin Malka et le Père Laurent ont relancé l'amitié
judéo-chrétienne dans le diocèse. Le rabbin intervient
chaque semaine sur la radio chrétienne RCF.

33. Buckfastleigh
33
.
L'après-midi de cette journée a été consacré à la
visite de Buckfastleigh : une église rurale qui a
brûlé. La lande de Dartmoor, proche et aussi le
temps qui laissait une visibilité réduite nous a
permis d'apprécier ce lieu romantique, fréquenté
par les jeunes et les amoureux (et, qui sait ? Peut-
être le fantôme du chien des Baskerville?)

34. Le curé nous a expliqué l'adaptation un peu difficile de la paroisse à une nouvelle église
tout à fait moderne, située dans un bourg, accueillant une petite cafeteria dans l'église et
des services divers dans les salles paroissiales.
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35. Jeudi 23 février : Eucharistie anglicane à la cathédrale dans la
chapelle Notre-Dame, présidée par Bishop Robert.
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36. Rév. Chris Clever, Coordinateur des religions,
De la police du Devon et de Cornouailles.
• Les religions présentes dans le Devon sont
nombreuses, comme les nationalités, ainsi,
à Plymouth, il y a 80 parlées. Le travail
de la police comporte des traits originaux
du point de vue de la prévention. Pour
montrer son importance l'orateur nous a
proposé une citation de l'évangile en Mt.
5, 21-22 : pour faire baisser le nombre de
"crimes de haine" (dus au racisme, à
l'intolérance envers des religions, envers
l'orientation sexuelle ou encore le
handicap) si "tout homme qui se met en
colère contre son frère en répondra au
Tribunal" le travail de prévention vise à
empêcher l'engrenage "haine-colère-
agression-meurtre. La police tient des
statistiques des crimes de haine, comme il
y a des agressions contre les musulmans
(surtout les femmes)
• un officier est spécialement chargé des
relations avec eux et avec l'imam.
• La police est aidée par des équipes de
bénévoles auxquelles elle donne une
formation, ainsi, à Plymouth, il y a 90
bénévoles dans la rue toute la nuit pour
protéger les gens.

37. LES RELATIONS ENTRE L'ÉGLISE ET L'ÉTAT DANS LE
DOMAINE DE L'ART ET DE LA CULTURE
Marianne Levy-Noisette : Professeure au conservatoire du Mans et organiste titulaire
de l’église Saint Pierre. Coordinatrice Art-Culture-Foi.
Les lieux de culture
De nos jours les lieux de culture se sont
diversifiés, la culture est un enjeu de société et de
pouvoir. Il faut distinguer deux domaines : la
culture patrimoniale (bâtiments) et la culture
vivante avec des projets culturels spécifiques. Des
municipalités ont été tentées d'annexer des églises
mais la loi de 1905 protège les droits des
affectataires et il se crée des partenariats.
Où intervenir ? Dans les lieux religieux avec une
communauté ecclésiale vivante le mystère du salut
est annoncé à travers l'œuvre d'art, mais beaucoup
d'œuvres à sujet religieux se trouvent dans les
musées ou autres lieux où nos contemporains n'ont
plus les outils pour les faire parler. Dans les écoles
d'Art, (musique, chant, entre autres) les élèves sont
amenés à travailler un répertoire religieux et, au-
delà des questions techniques, la question du sens
est essentielle, mais qui parle de l'Art ? Et
comment ?
37

38. L'art et la culture frères
ennemis ?
• La culture comme "ensemble de traits
distinctifs, spirituels, matériels, intellectuels
et affectifs qui caractérisent une société ou
un groupe social" (définition de
l'UNESCO), "englobe les arts, lettres,
sciences, modes de vie, lois, systèmes de
valeurs, traditions et croyances."
• L'art, qui s'adresse aux sens, aux émotions à
l'intellect a une dimension transculturelle et
trans-temporelle. Par l'accès à la beauté
comme "splendeur de la vérité" il est une
connaissance, non un simple savoir et il
opère une unification de la personne dans
notre monde émietté. Quant au monde de la
culture, il peut s'éloigner de la vérité par
l'usage d'outils de séduction et en raison des
enjeux de pouvoir. Pourtant,
l'établissement de codes communs est un
lieu d'éducation prioritaire.
Les relations avec la République, au
travers des différentes institutions et
collectivités.
Après avoir indiqué les cadres légaux en
insistant sur la "commande publique" qui
donne un nouveau souffle à l'art, et rappelé la
mouvance "Art sacré" avec les pères
Couturier et Regamey qui a ouvert l'espace
religieux à l'art contemporain, ouverture
encadrée par des articles précis mais parfois
contestés par un public conservateur.
Marianne a cité les lieux d'interface pour les
réalisations, lieux surtout régionaux, et la
nécessaire signature de conventions.
38

39. Qu'est-ce que l'annonce de la foi dans ces conditions ?
• Dans les églises, on peut redonner les clés
de lecture symbolique, faire renaître le lien
entre les grandes œuvres et le message
qu'elles incarnent.
• A l'extérieur, annoncer c'est ouvrir
certaines portes dans le respect de la loi de
séparation et de la sensibilité et des
croyances de nos contemporains. Il n'est pas
possible de développer ici l'exemple d'une
école d'art pour l'orgue où les étudiants
bénéficient aussi de convention d'utilisation
de lieux religieux qui leur donne un champ
d'exercice mais aussi permet d'animer les
églises, mais on peut souhaiter que ces
pratiques se répandent.
• Au-delà de ces structures naturelles, il y a
aussi les relations interpersonnelles,
localement avec les musées, l'Office du
Tourisme, l'Administration Pénitencière.
Actuelleme
nt à Caen
le la
restauratio
n du
clocher de
Saint
Pierre
rassemble
beaucoup
de monde
avec des
buts très
différents,
c'est le
moment de
créer de
nouveaux
liens.

40. L'Église et l'État dans le domaine de l'art et de la culture
• Depuis Janvier 2015
• A part quelques précautions de sécurité, pas
grand-chose n'a changé. Il n'en est pas de
même dans les écoles laïques, les enseignants,
de leur propre initiative ont gommé toute
référence religieuse (des œuvres musicales
mais sans leur titre, par exemple : "un choral
de Bach") Cette absence même a suscité des
questions sur le spirituel, le sacré.
• Depuis qu'il est apparu que le problème des
attentats n'était pas d'ordre religieux, la
position pluri-religieuse a été de nouveau
adoptée pour l'enseignement.
• A Caen, le Centre Spirituel d'accueil a
commencé à être perçu plus positivement et,
après l'assassinat du Père Jacques Hamel le
calme consensus des communautés religieuses
et leur fraternité ont démontré que les
religions pouvaient encore apprendre
quelque chose à nos contemporains.
•
40

41. LES RELATIONS ENTRE L'ÉGLISE ET L'ÉTAT DANS LE
DOMAINE DE LA SANTÉ ET DES AUMÔNERIES
Yvanne Marie Aumônier de l'hôpital psychiatrique de Caen et Responsable Diocésaine
des aumôneries des hôpitaux.
• Il s'agit ici de la place de l'Église dans
l'espace public, c'est-à-dire le lieu du
commun du peuple (par opposition aux
décideurs). L'Église et l'État constituent
deux systèmes légaux avec leurs
institutions et les pouvoirs publics
montrent toujours la crainte que l'Église
empiète sur le domaine laïc.
• Rappel des lois de 1905 : elles
garantissent la paix et la liberté
individuelle et le libre exercice des
cultes. "L'État ne reconnaît, ne salarie ni
ne subventionne aucun culte", cette loi
est souvent considérée comme négative,
pourtant elle impose la neutralité à la
puissance publique et garantit la liberté
de croire ou de ne pas croire ainsi que
la liberté de culte et la non
discrimination entre les cultes.
41
L'État organise la création dans le secteur
public d'aumôneries (santé, enseignement,
prisons) les aumôniers doivent être présentés
par l'autorité religieuse et avoir un ordre de
mission. Cette mission est confiée à une équipe
sous la responsabilité d'un aumônier. Les
établissements sont tenus d'en informer les
usagers, notamment les patients à l'hôpital.

42. • La mission des équipes d'aumônerie est d'être
présentes dans les services tout en respectant
la spécificité des soins Du point de vue
religieux, c'est de témoigner de la miséricorde
de Dieu pour les plus petits et ceux qui
souffrent, d'un Dieu toujours présent mais qui
ne s'impose pas.
• Les aumôniers doivent avoir une formation
initiale et continue, formation à l'écoute, à
l'attention aux besoins spirituels des patients.
Il s'agit de permettre aux patients d'advenir
dans une parole.
• Le travail des aumôniers s'enracine dans la
prière et la relecture des rencontres. Par
ailleurs, ils sont salariés et doivent rendre
compte et à l'établissement et à l'évêque.
• La sécularisation oblige à devenir
missionnaires, présents dans le monde.
Chaque jour des gens demandent d'être
écoutés, respectés dans leur cheminement,
accueillis tels qu'ils sont. Le dialogue peut
s'établir sur ce que cherche la personne
malade, sur le sens qu'elle donne ou voudrait
donner à sa vie. Chaque jour aussi les
membres des équipes sont interpellés par des
gens qui demandent que l'on prie pour eux.
"Nous sommes là pour croire à la place des
autres".
42
Les défis actuels sont de former des
chrétiens à l'accompagnement et au
compagnonnage, d'adapter les aumôneries
à l'évolution des services hospitaliers dans
lesquels maintenant la durée moyenne de
séjour n'est que de deux jours et demi. Il
faut se préoccuper des hospitalisations à
domicile de plus en plus nombreuses.
Comment être les aumôniers des malades
pas seulement à l'hôpital ?

43. Vendredi 23 février
• Le début de l'après-midi a été consacré à
des échanges et des projets de colloques
futurs. Puis Mgr Boulanger, le Père Xavier
et Marianne ont dû reprendre la route et le
ferry en raison des obligations qui
exigeaient leur présence dans le calvados
43
Pour les autres membres des équipes, un
dîner était préparé par le collège hôtelier
d'Exeter précédant la dernière nuit chez
leurs hôtes avant leur départ le lendemain
matin.

44. Vendredi 24 février
•
Il est temps de se quitter…
•
• Un colloque très riche : les
communications constituaient un
échange sur des sujets liés aux tâches
concrètes de l'Évangélisation et sur la
situation des Églises dans le monde
contemporain. Tout en
approfondissant la réflexion, les
comparaisons entre les problèmes
rencontrés par les deux Églises et les
solutions cherchées et trouvées par
l'une ou l'autre sont toujours
stimulantes.
• L'hospitalité et le sens de l'accueil de
nos hôtes rend de surcroît le séjour
très agréable et permet de continuer
les échanges chez eux le soir, et,
contrairement à certains vieux
préjugés, la cuisine était excellente..
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45. Chemin du départ
Petite escale sur la route :
la cathédrale de Salisbury
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Portsmouth, 22h : Le ferry quitte les côtes
anglaises