1. Les ultras forment une catégorie particulière des supporteurs assistant aux compétitions sportives,
dont le but est de soutenir de manière fanatique son équipe (ou son sportif) de prédilection. Ce
type de supporters se retrouve surtout dans le monde du football, mais existe également de
manière plus réduite en basket-ball, en handball, en hockey sur glace ou encore en rugby.
Sébastien Louis définit les ultras comme étant les « jeunes supporters italiens qui s'organisent au
sein d'associations pour soutenir activement les équipes de football à partir de la fin des années 60.
Ils encouragent les leurs au moyen de slogans et d'animations visuelles ».
La violence n'est pas le but d'un ultra, mais la passion et le dévouement de l'ultra pour son groupe
peuvent le pousser à utiliser la force physique lors de situations tendues avec la police ou d'autres
groupes mais cela reste une exception.
Relations avec la Ligue de football
Lors de la saison 2003/2004, la ligue décide de déplacer les matchs du samedi au vendredi soir. Un
collectif de supporters, dominé par les ultras, se met en place et conteste cette décision18. Une
réunion se tient entre des responsables du collectif et le président de la Ligue mais ce dernier ne
modifie pas le calendrier des matchs.
Reconnaissant le rôle important des ultras dans la vie des stades français, le gouvernement français
décide à la fin des années 2000 d'organiser une table ronde avec les divers acteurs du football19.
Ainsi, s'est tenu un premier Congrès National des Associations de Supporters au Stade de France,
le 28 janvier 2010, sous l'égide du sociologue et ancien ultra Nicolas Hourcade20.
Une grande partie des groupes ultras français ont participé à cette réunion et aux groupes de travail
réunissant des ultras, des supporters dits "classiques" et des représentants de la LFP, du
gouvernement, des forces de l'ordre et des médias. L'objectif était de trouver des solutions pour
que les ultras puissent continuer d'animer les stades dans de meilleures conditions et en éradiquant
la violence. Presque tous les clubs professionnels étaient représentés. En fin de congrès, des
discours de Rama Yade et Frédéric Thiriez ont été accueillis sans grand enthousiasme par les
groupes ultras présents[réf. nécessaire].
À l'aube de la saison 2012/2013, la ligue modifie les horaires des matchs du vendredi en les passant
à 18h45. Le collectif SOS Ligue 2 est relancé à cette occasion18. Après de multiples actions tant en
ligue 1 qu'en ligue 2, la ligue modifie son calendrier21.
Relations avec les forces de l'ordre
Les relations entre ultras et forces de l'ordre sont généralement difficiles et heurtées, même si la
situation diffère d'un pays, d'un club ou d'un groupe à un autre. Un événement célèbre sur le sujet
2. en France est l'expulsion violente des CRS par des membres de la tribune Boulogne du Parc des
Princes en août 1993 lors du match contre Caen.
Les ultras des différents groupes de l'hexagone se concertèrent ensemble en 2007, suite au décès du
supporter Julien Quemener, pour mettre en place des actions communes et aboutir ensemble à une
manifestation visant à défendre leurs droits et faire entendre leurs voix. À l'initiative des Boulogne
Boys 1985 du Paris Saint-Germain s'était créé le CNS (Coordination Nationale des Supporters) et
dont la première action fut une banderole commune dans les différents stades français ("supporter
n'est pas un crime"). Cependant, ce comité national s'est vite dissipé, certains grands groupes
n'ayant jamais voulu rejoindre ce mouvement pour des raisons peu claires, sans doute une question
de leadership[réf. nécessaire]. Ils fondèrent alors la Coordination Nationale des Ultras, organisation
regroupant 24 groupes ultras d'équipes différentes22.
Le 13 octobre 2012, une manifestation à Montpellier regroupe un millier d'ultras venus de toute la
France et quelques groupes d'Italie et de Suisse. Les revendications sont doubles : soutenir "Casti",
un ultra qui a perdu un œil suite à une bavure policière selon les ultras montpelliérains, mais aussi
nationalement se regrouper contre les mesures de la loi LOPPSI 2 et contrer une éventuelle
application du plan Leproux à l'échelle nationale.
Mesures administratives envers des groupes
Le 17 avril 2008 a officiellement marqué la fin du groupe parisien des Boulogne Boys 1985. Cette
dissolution, prononcée par Michèle Alliot-Marie, survient après l'affaire de la banderole parisienne
lors de la finale de la Coupe de la Ligue contre Lens où était écrit « Chômeurs, pédophiles,
consanguins : Bienvenue chez les Ch'tis ». Cette affaire a longuement occupé la scène médiatique,
même si certains n'y voient qu'un fait divers peu grave visant à humilier de manière corrosive et
humoristique l'adversaire d'un soir plutôt qu'une réelle volonté d'insulter gratuitement les Ch'tis.
Cette dissolution a été unanimement dénoncée par les ultras mais aussi par plusieurs sociologues
spécialisés dans le monde des tribunes dénonçant un coup médiatique visant le groupe le plus
calme de la tribune Boulogne au lieu des indépendants de cette tribune, supporters les plus
virulents n'appartenant à aucun groupe.
Cette dissolution donna lieu à une manifestation le 17 mai 2008 organisée conjointement à Lens et
à Nice. Cette marche commune de différents groupes ultras réunit au total plus de 2 700 supporters
classiques et ultras (environ 700 à Lens et 2 000 à Nice). Cette manifestation avait pour but de
dénoncer la répression abusive dont sont souvent victimes les ultras, de favoriser la liberté
d'expression de ceux-ci mais aussi de dénoncer le football business, sujet très important que les
ultras ne cessent de dénoncer au profit d'un football populaire. Cette manifestation a réuni des
groupes de différents clubs français mais aussi belges, suisses et italiens ainsi qu'allemands venus
dénoncer les mêmes problèmes vécus dans leurs pays.
En avril 2010, sept autres groupes d'ultras français (de Paris, Nice et Lyon) sont dissous par le
gouvernement26.
3. En février 2011, la Butte Paillade de Montpellier est suspendue pour 4 mois suite à « des actes
répétés de dégradations de biens ou de violences sur des personnes »27
La LOPPSI2 dans ses articles 60 à 65 renforce l'arsenal judiciaire permettant de dissoudre les
groupes de supporters.