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CCAS et transition écologique?
INTRODUCTION :
En Novembre 2017, 15000 scientifiques de tous bords (géologues, climatologues, naturalistes,
physiciens etc…) cosignaient un manifeste pour alerter sur l’état de la planète(1). Ils faisaient part de
leur inquiétude sur les dégâts actuels, imminents ou potentiels, causés à la Terre, parmi lesquels la
diminution de la couche d’ozone, la raréfaction de l’eau douce, le dépérissement de la vie marine, les
zones mortes des océans, la déforestation, la destruction de la biodiversité, le changement
climatique et la croissance continue de la population humaine. Si nous ne changeons pas
radicalement notre façon de consommer et de vivre, nous allons droit au mur et au-devant de
grandes désillusions. Ce cri d’alerte semble être passé inaperçu par le plus grand nombre et plus
inquiétant encore par nos politiques. Et ce n’est pas un simple « make our planet great again » qui
me fera penser l’inverse surtout quand en même temps la France autorise Total a importé 500 Mt
d’huile de palme par an pour leur « Bio »diesel(2). On connait le désastre environnemental et social
que provoque le marché de l’huile de palme : déforestation et/ou remplacement des champs
existants ne permettant plus à ces pays tropicaux de subvenir à leur propre besoin alimentaire, sans
parler des conditions de travail déplorables des gens qui travaillent dans les champs.
Pour ma part, je fais partie des gens qui ne sont rien, je suis un simple citoyen averti et sensibilisé à
la cause écologique. Il faut bien avoir conscience que l’écologie politique de ces 30 dernières années
n’a eu que très peu d’impact, elle ne fait pas vraiment rêver et a abouti essentiellement à la
culpabilisation individuelle. On en est arrivé à un point ou on a l’impression que chaque individu est
coupable de ne pas faire ce qu’il faut pour la planète. C’est d’autant plus vrai quand on a des valeurs
écologistes et qu’on finit par se prendre des réflexions sur notre façon de vivre « tu es écolo, mais tu
ne manges pas bio ! », «tu dis qu’il faut faire plus pour la planète mais tu viens en voiture et en plus
c’est une diesel ! » etc... Nous n’avons plus le temps pour cette écologie des petits pas. Prenons
l’exemple de la consigne de préférer les douches aux bains ou fermer le robinet d’eau pour se laver
les dents. Ces petits gestes ne règleront jamais la crise hydrique quand on sait que pour produire 1Kg
de viande rouge cela représente une consommation d’environ 13000 litres d’eau(3). Dans le même
ordre d’idée, la consommation moyenne d’eau par les particuliers sur la planète représente à peine
10% de la consommation globale, le reste étant utilisé en majorité par l’agriculture (70%), et
l’industrie (20%) (4). Je ne dis pas qu’il ne faut pas faire sa part individuellement, au contraire, il faut
continuer a favorisé les petites actions : préférer le vélo à la voiture, limiter sa consommation d’eau
et de viande, limité ses déchets plastiques, faire son composte, choisir de ne plus prendre l’avion
etc… mais au vue de l’urgence écologique ce n’est plus suffisant, il faut absolument que les
entreprises et les états s’y mettent et pas qu’un peu !
C’est dans ce sentiment d’impuissance grandissant que je me suis posé la question de mes
possibilités d’actions personnelles à plus grande échelle. J’ai pensé tout d’abord à me tourner vers
ma mairie (maire de droite qui préfère mettre des caméras partout plutôt que de subventionner les
associations, non ce n’est pas caricaturale) mais ça me semblait perdu d’avance. Je garde tout de
même l’idée de participer localement à la transition écologique. Sur du moyen terme, cela reste le
plus judicieux, l’échelle politique étant la plus adapté pour une vraie démocratie citoyenne. Le champ
d’action est plus petit, plus à l’échelle humaine.
Commenté [CB1]: 1)https://www.lemonde.fr/planete/arti
cle/2017/11/13/le-cri-d-alarme-de-quinze-mille-
scientifiques-sur-l-etat-de-la-planete_5214185_3244.html
Commenté [CB2]: 2 )https://reporterre.net/Total-
pourrait-faire-bondir-les-importations-d-huile-de-palme-en-
France
Commenté [CB3]: 3)https://www.futura-
sciences.com/planete/questions-reponses/eau-faut-il-litres-
eau-produire-932/
Commenté [CB4]: 4)http://www.spge.be/fr/l-eau-dans-le-
monde.html?IDC=1300
Ceci dit il s’agit d’une moyenne, en France nous
consommons 24 % d’eau pour les usages domestiques, 22%
le secteur de l’énergie (notamment pour le refroidissement
des centrales nucléaire) ,6% pour l’industrie et 48% pour
l’irrigation.
https://www.cieau.com/le-metier-de-leau/ressource-en-
eau-eau-potable-eaux-usees/qui-preleve-et-consomme-leau-
en-france/
2
Puis naturellement la question sur le sens de mon travail s’est imposée. Je suis administrateur réseau
et sécurité, il s’agit d’un métier intéressant et non aliénant, nous ne faisons pas toujours les mêmes
taches comme dans certains autres jobs. Malheureusement, il est totalement hors sol comme la
majorité des emplois en France et je n’ai que très peu d’options pour avoir un impact positif sur la
question écologique. Par contre, j’ai la chance de travailler dans les activités sociales avec ce que cela
implique comme valeurs positives : La solidarité, la justice et la dignité. Mais ces 3 valeurs risquent de
ne plus avoir de sens si nous ne préparons pas le monde qui nous attend. Je reviendrais sur ces
notions et leurs liens avec l’écologie par la suite.
Quelque part mes convictions politiques, sociétales et de surcroit écologiques ont été façonnés en
partie par mon éducation (parents et scolarité), par mon parcours personnel (les rencontres, mes
lectures, mes passions etc…) mais aussi par la CCAS. Il faut dire que mon histoire avec la CCAS ne
date pas d’hier. Etant fils d’agent, dès l’âge de 6 ans j’ai passé tous mes étés, voir mes hivers, dans les
colos sans compter les quelques semaines que l’on passait dans les centres de vacances familiale. On
peut dire que je connais bien les activités sociales. Dans tous les cas, j’en garde un excellent souvenir
et surtout ces expériences m’ont appris le sens du commun, du partage, de la tolérance et de la
solidarité. Par la suite en 1998, je suis passé de l’autre côté de la barrière avec le BAFA en poche. En
tant qu’animateur j’ai compris les mécanismes pédagogiques mis en place et voulu par la CCAS pour
diffuser ses valeurs humanistes. Il nous fallait préparer nos activités pour les enfants en ayant
toujours ça en tête, les activités devaient être ludiques mais aussi pédagogiques. Et enfin après un
BTS informatique me voici revenu dans les activités sociales, je vous passe la suite de mon cursus au
sein de la CCAS, la n’est pas le sujet. Mais si je vous parle de tout ça, ce n’est pas pour me gargariser
d’un CV CCAS ou de prétendre être plus légitime qu’un autre pour porter le sujet mais simplement
pour que vous compreniez le lien qui m’attache aux organismes et pourquoi je crois que l’écologie,
l’environnement et la nature doivent prendre nettement plus de place.
La suite du document va se composer de deux parties, dans un 1er
temps je vais essayer de dépeindre
le monde d’un point de vue écologique et systémique voir collapsologique (5). Le but étant de bien
avoir conscience des dangers qui nous attendent, des risques encourus à moyen/long terme si on
continue la croissance « business as usual », afin de nous y préparer. Il se peut que vous soyez pris de
vertige en lisant cette partie, le sujet étant extrêmement anxiogène. Je vais tenter d’être concis
même si certains sujets sont difficiles à survoler.
Une fois ce cadre posé, j’essayerais dans un second temps de faire le lien avec les activités sociales,
en expliquant pourquoi la CCAS est légitime à porter une certaine transition écologique et être avant-
gardiste sur le sujet. Il s’agira de réfléchir à nos leviers d’actions, à se demander s’il ne faudrait pas
modifier notre comptabilité, créer une nouvelle direction, amplifier la sensibilisation écologique et
proposer de nouveaux services pour les agents EDF mais aussi pour le personnel CCAS.
Commenté [CB5]: 5) Terme inventé par Pablo Servigne et
Raphael Stevens pour désigner l’étude de l’effondrement de
notre société thermo-industrielle.
Servigne/Stevens Comment tout peut s’effondrer édition seuil
3
Les risques majeurs qui pèsent sur notre société thermo industrielle :
1-L’ENERGIE :
« Celui qui croit qu’une croissance infinie peut continuer indéfiniment dans un monde fini est un fou
ou un économiste. » Kenneth Boulding
Qui n’a jamais entendu cette citation de K.Boulding ou sa variante populaire « une croissance infinie
dans un monde fini est impossible ». L’énergie (et notamment les énergies fossiles) est la ressource
qui caractérise le plus la croyance d’une croissance infinie. Nous avons basé toute notre économie
sur ce postulat sans jamais le remettre en question. De par le monde nous consommons toujours
plus d’énergies fossiles (Pétrole, Gaz, Charbon). Ces 3 ressources représentent plus de 80% des
sources d’énergie, l’hydraulique et le nucléaire ne pèsent pas grand-chose(6) et je ne parle même pas
des énergies dites renouvelables (cf. graphique ci-dessous).
Ce graphique est intéressant non seulement par les chiffres du nombre de kWh produits par année et
son évolution en augmentation constante mais il permet de prendre conscience qu’historiquement
nous n’avons jamais remplacé une énergie par une autre. On entend parler des Energies
renouvelables depuis une dizaine d’années, mais on voit bien qu’elle est bien trop lente et qu’elle
s’additionne sans remplacer une autre source. Et c’est le cas du charbon qui n’a pas (ou peu)
Commenté [CB6]: https://fr.wikipedia.org/wiki/Kenneth_
E._Boulding
Commenté [CB7]: 6) Le mix énergétique primaire en
France est un peu à part : 45% de nucléaire, 30% pétrole
,12% de gaz et à peine 3% de charbon
https://www.kelwatt.fr/energie.php
4
remplacé le bois, le pétrole ne s’est pas substitué au charbon etc… Dans le même temps, la chine n’a
jamais construit autant de centrales à charbon pour soutenir sa croissance (et la nôtre !) et son
besoin toujours plus grand d’énergie, (même s’il s’agit quand même de nuancer puisque la tendance
serait à la baisse en termes de nouvelles constructions). (7)
Pour en revenir aux énergies fossiles, n’étant pas économiste, je crois de façon rationnelle que le
stock est limité. La question qu’il faut donc se poser est : Quel est l’état des stocks et combien de
temps nous reste-t-il avant d’arriver à une pénurie ? Les enjeux financiers et géopolitiques sont tels
qu’il est difficile d’avoir ces informations, malgré tout, il y a plusieurs indices qui laissent à penser
que ce sera plus rapide que ce que l’on peut penser. Prenons le cas du pétrole :
1ere indice : le pic pétrolier mondial(8) pour le pétrole conventionnel est passé en 2006 selon
l’agence internationale de l’énergie. La production mondiale de pétrole stagne et va commencer à
décliner. En théorie nous avons donc autant de pétrole que ce que nous avons déjà produit mais les
puits de pétroles vont être de plus en plus durs à exploiter et réclamer toujours plus d’énergie pour
forer plus profondément .Ce qui m’amène à mon 2eme indice
2eme indice : Le TRE, Taux de Retour Energétique (9) est en chute libre. Qu’est-ce que c’est que ce
truc ? « La production de pétrole conventionnel nécessite de l’énergie durant une grande partie
du cycle de vie de l'exploitation d'un gisement. Lorsque celui-ci arrive en fin de vie, l'énergie
nécessaire pour extraire un litre de pétrole finit par dépasser celle contenue dans ce même litre :
le rapport énergie rendue sur énergie investie est inférieur à 1 ». (10) Au début du XXème siècle, le
TRE était de 100:1, c’est-à-dire qu’il fallait 1 baril de pétrole pour en retirer 100. Aujourd’hui le TRE
du pétrole conventionnel se situe entre 10 :1 et 15 :1. Le TRE du pétrole non conventionnel type
sable bitumineux ou pétrole schiste est à 3 :1 voire 1,5 :1
3eme indice : Justement, il faut vraiment que l’industrie pétrolière soit à bout de souffle pour
prospecter dans tous les sens (l’exemple de l’huile de palme me parait assez parlant) et ainsi
exploiter un pétrole aussi peu rentable en termes de TRE que les sables bitumineux ou le pétrole de
schiste. Le problème c’est que ces exploitations sont une catastrophe écologique, elles détruisent
des écosystèmes. Par exemple pour exploiter les sables bitumineux il faut raser la forêt boréale puis
creuser a 50 mètres de profondeur dans des mines à ciel ouvert jusqu’à atteindre les sables
bitumineux afin de l’extraire, il faut ensuite le passer à la centrifugeuse pour séparer le sable et le
bitume. Une fois le bitume récupérer il y a un processus de transformation chimique afin de le rendre
commercial. En produisant un baril de pétrole extrait des sables bitumineux, on génère trois fois plus
d’émissions de gaz à effet de serre que la production d’un baril de pétrole classique.
Sur le même plan, le congrès américain a adopté récemment une loi autorisant l’exploitation gazière
et pétrolière dans l’une des plus vastes réserves naturelles d’Alaska (11). Son sous-sol recélerait 7,7
milliards de barils de pétrole ce qui peut paraitre beaucoup mais rapporter à la consommation
annuel mondial ce n’est pas grand-chose. Pour vous donner un ordre d’idée en 2017 la
consommation globale représente 97,4 millions de barils par jour (12). Pour simplifier notre calcul et
en extrapolant l’augmentation continuelle de la demande disons 100 millions de barils par jour. Le
congrès américain a donc considéré que la destruction totale d’un écosystème naturel et sauvage
était équivalente à 77 jours de consommation de pétrole !
4eme indice : Il s’agit de prendre cet indice avec des pincettes mais le prix en augmentation du baril
de pétrole, peut laisser penser que le stock diminue. Dans une économie capitaliste si la demande est
plus forte que l’offre, le prix augmente. C’est beaucoup moins vrai avec l’industrie pétrolière car
Commenté [CB8]: 7)https://www.lemonde.fr/planete/arti
cle/2016/11/08/la-chine-mise-toujours-sur-le-
charbon_5027531_3244.html
Commenté [CB9]: 8)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pic_p%C3%A9trolier
Commenté [CB10]: 9) Ou EROEI en anglais, Energy
Returned on Enregy invested
Commenté [CB11]: 10)https://fr.wikipedia.org/wiki/Pic_p
%C3%A9trolier#Taux_de_retour_%C3%A9nerg%C3%A9tique
_(TRE)
Commenté [CB12]: 11)https://www.nationalgeographic.fr
/environnement/2018/06/arctique-les-etats-unis-ouvrent-
une-reserve-naturelle-lexploration-petroliere
Commenté [CB13]: 12)
https://www.planetoscope.com/petrole/209-
consommation-mondiale-de-petrole.html
5
comme je le disais au départ les enjeux sont tel que les gros groupes pétroliers et les pays de l’OPEP
ont tout intérêt à ne pas divulguer l’état de leurs stocks. Mais dans l’ensemble et sur du long terme la
courbe des prix augmentera indubitablement.
Indice bonus : Le patron de Total, Patrick Pouyanné lui-même, nous alertais sur les risques de
pénurie d’ici 2020 (13). Au vue du prix bas ces dernières années, Il y un sous-investissement qui ne
permet pas de chercher de nouveaux puits.
La problématique du charbon et du gaz étant la même (financier, géopolitique, TRE, gaz de schiste
etc..) il n’y a pas de consensus sur l’année de leur pic d’extraction. Certains estiment le pic du gaz à
2010 et du charbon pour 2020(14). Sinon Jean-Marc Jancovici (ingénieur diplomé de l’ecole
polytechnique et connu pour son travail de sensibilisation et de vulgarisation de l’énergie et du
climat) explique très bien sur son blog comment estimer les différents pics (voir note 15).
Ce n’est pas grave, engageons-nous à fond dans les énergies renouvelables!
Malheureusement comme on l’a vu les EnR ne représentent qu’à peine 5 % du mix globale. De plus
elles présentent plusieurs inconvénients :
-Elles sont intermittentes (pas de soleil, pas de vent= pas d’électricité), du coup il faut les coupler
avec une source extérieure capable de compenser type centrale nucléaire, hydraulique ou
géothermique pour éviter les gaz à effet de serre ou centrale thermique a flamme mais du coup elles
n’ont plus rien de renouvelable.
- Elles ne sont pas pilotables c’est-à-dire que le trop plein de production est soit perdu soit stocké
dans des batteries qui émettent du CO2 (essentiellement dans la construction et le recyclage).
-Elles sont dépendantes en grande partie du pétrole pour l’extraction des matières premières, la
construction, la maintenance et le démantèlement. (16)
-Elles réclament des métaux rares (type néodyme pour les aimants des éoliennes ou l’indium pour les
panneaux photovoltaïques) qui ne sont pas renouvelables (voir chapitre sur les matières premières).
Objectivement les énergies les plus décarbonées actuellement sont les barrages hydroélectriques et
le nucléaire mais ils posent tout un tas de d’autres problèmes majeurs : extraction d’uranium
impossible sans pétrole, déchets radioactifs ingérables, risque d’accident majeur et cout de
démantèlement pour le nucléaire, déformation des paysages, immersions d’écosystèmes, limitation
géographique et migrations de population pour les barrages.
Pour synthétiser sur l’énergie et la dépendance aux énergies fossiles :
Nos sociétés sont entièrement dépendantes des énergies fossiles. Dans le monde, une
bonne partie de l’électricité est encore produite à partir de charbon ou de fioul. Même
chose pour le chauffage. L’ensemble de notre transport (individuel mais aussi pour les
marchandises que nous consommons) dépend des énergies fossiles. Même les
infrastructures nécessaires pour produire des énergies renouvelables nécessitent des
énergies fossiles pour être fabriquées. Or les réserves de ces énergies fossiles sont en
train de diminuer rapidement. Chaque année, nous consommons plus d’énergies
fossiles alors que les réserves accessibles se font rares. Si la tendance se confirme, si
Commenté [CB14]: 13) Interview du PDG de Total pour
Boursorama en juin 2017, les risques de pénuries et
d’augmentation des prix à partir de 12 min :
https://www.youtube.com/watch?v=8pWo0k5S7T0
Commenté [CB15]: 14) Page 42, Pourquoi tout va
s’effondrer-Julien Wosnitza
Commenté [CB16]: 15) Pour le
gaz :https://jancovici.com/transition-energetique/gaz/a-
quand-le-pic-de-production-mondial-pour-le-gaz/
Pour le pétrole : https://jancovici.com/transition-
energetique/petrole/a-quand-le-pic-de-production-mondial-
pour-le-petrole/
Commenté [CB17]: 16) Montage d’une éolienne en
accélérer https://www.dailymotion.com/video/x3kprog
6
rien n’est fait pour diminuer notre dépendance aux énergies fossiles, on risque de se
retrouver dans une situation où l’on ne pourra plus subvenir aux besoins primaires de
nos sociétés (agriculture, production d’énergie, transport). Et pour l’heure, ce ne sont
pas les énergies renouvelables qui pourront empêcher cela : en effet, aujourd’hui, les
énergies renouvelables ne se substituent pas aux énergies fossiles, elles ne font que s’y
ajouter. (17)
Pour aller plus loin sur la partie énergie, vous pouvez aller voir sur YouTube le petit dessin-animé
pédagogique Sans Lendemain (18) ou les différentes conférences de Jean-Marc Jancovici,.
2-LE CLIMAT:
« Nos enfants n’auront pas le temps de débattre des changements climatiques. Ils devront vivre avec
les effets. » Discours d'adieu du 10 janvier 2017 - Barack Obama
Nous venons de voir que nous étions littéralement drogués aux énergies fossiles, il n’y a aucun
secteur qui n’en consomme pas (alimentaire, transport, textile, bâtiment, tourisme etc…). La
consommation toujours plus excessive de cette drogue nous pousse insidieusement vers l’overdose
(pour ma part je vais faire le plein de ma voiture chez mon dealer une fois par mois).
En attendant, les « Bad trips » climatiques s’enchainent comme jamais. Les ouragans (Harvey, Maria
et Irma en 2017), les incendies géants (19), les sècheresses, les tempêtes (20) ou les pluies
diluviennes nous donnent un avant-gout de ce que sera le monde si nous n’arrivons pas à contenir
les changements climatique. Et pour le contenir et atteindre l’objectif de 2°C fixé par la COP21 pour
2100, il nous faudrait laisser la plupart des énergies fossiles dans les sous-sols des maintenant (21). Et
même comme ça il a un phénomène physique pas très marrant et un peu casse-trip qui s’appelle
l’inertie climatique.
Kézako ?
L’inertie climatique, c’est le temps que met l’atmosphère à réagir aux modifications anthropiques de
sa composition, notamment dues aux émissions de gaz à effet de serre (GES). Cette inertie serait
estimée entre 25 et 50 ans. La valeur utilisée par le GIEC (22) et plus généralement par les
climatologues est de 40 ans (23). Imaginez-vous que les actions que nous faisons aujourd’hui pour
baisser globalement les rejets de GES ne seront effectives que dans 40 ans ! Dans le même ordre
d’idées le réchauffement climatique actuel correspond aux émissions de GES de la fin des années 70.
Sachant que depuis, l’augmentation est constante :
Commenté [CB18]: 17) Repris mot pour mot d’un article
écrit par Clément Fournier : https://e-rse.net/10-raisons-
probable-effondrement-societes-270038/#gs.vClHk_4
Commenté [CB19]: 18) Sans lendemain (35 min)
https://www.youtube.com/watch?v=a0J2gj80EVI
Commenté [CB20]: 19) En Californie, 1100 Km² détruit
thttps://www.lemonde.fr/planete/article/2017/12/27/les-
incendies-apocalyptiques-font-s-interroger-la-californie-sur-
son-modele-de-developpement_5235016_3244.html
Au Portugal :
http://www.leparisien.fr/environnement/nature/feux-de-
foret-au-portugal-61-600-hectares-detruits-situation-
alarmante-05-07-2017-7112430.php
Commenté [CB21]: 20) En Inde :
http://www.lepoint.fr/monde/une-centaine-de-morts-dans-
des-tempetes-de-sable-en-inde-03-05-2018-
2215519_24.php
En Russie : http://www.leparisien.fr/international/russie-
une-tempete-a-moscou-fait-au-moins-six-morts-29-05-2017-
6995250.php
Commenté [CB22]: https://www.futura-
sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-
sauver-climat-tiers-petrole-devra-rester-sol-56718/
Commenté [CB23]: 22) Groupe d’experts
Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat.
Commenté [CB24]: 23) Source des études en question :
J.Hansen :
http://science.sciencemag.org/content/308/5727/1431 et
skepticalscience : https://skepticalscience.com/Climate-
Change-The-40-Year-Delay-Between-Cause-and-
Effect.html#.VEZhJdE4Ops.facebook
7
(24)
En simplifiant tous les paramètres avec un scénario « business as usual » et en supposant que le
climat est directement lié aux émissions de GES, la température va augmenter quoiqu’il arrive de
+2.2% par an jusqu’en 2050… Si vous trouvez le raisonnement un peu trop basique on peut s’appuyer
sur le dernier rapport du GIEC sur le sujet (25). Les scientifiques ont travaillé à l’élaboration de 4
scénarios pour estimer l’ampleur des changements climatiques :
Le seul scénario qui permet de rester sous les 2°C, RCP2.6, prévoit une baisse globale et significative
des émissions de GES, ce n’est pas vraiment vers quoi l’on tend. RCP2.6 est considéré par tous
comme un scénario extrêmement optimiste. Pour tout vous dire les dernières données nous font
plutôt suivre le scénario RCP8.5 (26)
Aller, soyons optimiste, imaginons que nous arrivons à tenir les engagements de la COP21 (nous n’en
prenons pas vraiment le chemin non plus mais bon) nous n’arriverons pas à tenir les 2°C, Pour Jean
Jouzel, climatologue et glaciologue français, interviewé pour le monde avant la COP21: « Selon les
Commenté [CB25]: 24)
http://leclimatchange.fr/attenuations-des-changements/
basé sur le 5eme rapport du GIEC
Commenté [CB26]: 25) http://leclimatchange.fr/
Commenté [CB27]: https://energieetenvironnement.com/
2018/06/16/forte-accumulation-de-co2-dans-latmosphere-
en-2017/
8
mesures actuelles, nous serons plus proche de 3 degrés à long terme. Je dis souvent que si nous
voulons limiter le réchauffement à 2 degrés, nous devons mettre de côté l’essentiel des combustibles
fossiles qui sont à notre disposition. »
+3 degrés en 2100 c’est grave docteur ?
Comme le dit Julien Wosnitza, activiste écologique et auteur du livre pourquoi tout va s’effondrer,
dans son livre (27) :
« Ça se traduirait globalement par (accrochez-vous) :
-l’arctique qui fond et l’océan qui se dilate, provoquant une élévation du niveau des océans. En
d’autres termes, la Floride n’existe plus, New York non plus, et le Bangladesh, la Camargue et nombre
d’iles du Pacifique sont rayés de la carte ;
-Les glaciers du Tibet qui fondent, donc les trois principaux fleuves d’Asie (y compris le Gange) à sec
en été. Je vous laisse imaginer les conséquences dans des zones aussi densément peuplé.
-Pékin qui se trouve aux portes du désert de Gobi
-Les pluies qui se raréfient dans tout le bassin méditerranéen
-des rendements agricoles en baisse constante, obligeant des millions de personnes à migrer vers le
nord, ou il n’y aura pas assez de ressources pour accueillir et nourrir tout le monde. »
2100 ça peut paraitre dans longtemps mais les effets du réchauffement climatique se font déjà
sentir, 14 des 15 années les plus chaudes se situent au XXIe siècle, à peine entamé. Ainsi, l'année
2016 est la plus chaude, suivie de près par 2015,2017 et 2014.
Pour résumer :
Le réchauffement climatique est désormais une menace bien connue, qui met en péril
notre sécurité face aux aléas climatiques et la stabilité des écosystèmes vivants.
Toutefois, si tout le monde connaît le réchauffement climatique et si de grandes
conférences internationales sont organisées pour organiser la lutte contre ce
phénomène, on observe dans la réalité assez peu d’actions mises en place. Ainsi, si les
énergies renouvelables se développent, la consommation d’énergies fossiles ne baisse
pas. Les émissions CO2 continuent à augmenter et l’atmosphère continue de se
réchauffer. Sans action d’ampleur impliquant une réduction importante de nos
consommations, le réchauffement climatique pourrait atteindre près de 6 degrés d’ici
Commenté [CB28]: 27) Pourquoi tout va s’effondrer, Page
67, julien Wosnitza
9
2100. Sachant que les experts estiment que le réchauffement climatique est déjà une
menace sévère à moins de 1 degré de réchauffement, il y a de quoi s’inquiéter. (28)
3-LA BIODIVERSITE:
« Les forêts précèdent les hommes, les déserts les suivent. » Chateaubriand
Le réchauffement climatique n’a pas que des impacts sur les humains, le risque est aussi très élevé
sur la faune et la flore, déjà mises à mal par les activités anthropiques. En effet, le réchauffement
modifie les conditions climatiques d’un écosystème : température, humidité, évènements extrêmes
etc… L’altération de ces caractéristiques modifie les habitats naturels et obligent les populations
animales ou végétales à migrer vers des latitudes ou des altitudes plus élevées. Ce phénomène
désavantage les espèces peu mobiles comme les plantes ou le corail. Et le fait d’avoir artificialisé les
sols et limité les espaces sauvages empêchent la migration des animaux.
Selon Serge Planton, ingénieur à Météo France, « Pour la France, 1°C de plus équivaut à un
déplacement du climat de 180km vers le nord » (29), du coup certaines espèces profitent désormais
des températures plus clémentes et envahissent des écosystèmes endémiques (c’est-à-dire qui sont
originaires des lieux où ils vivent). C’est ce qu’on appelle des espèces invasives, elles sont
généralement intégrés volontairement ou involontairement par la main de l’homme(30).
Bien sûr, L’Homme n’a pas attendu le réchauffement climatique pour détruire des écosystèmes
entier, il en est d’ailleurs la première cause. En France nous artificialisons un département entier
tous les 7 ans afin d’urbaniser des territoires de plus en plus grand. Ne laissant que très peu de place
à la nature pour s’exprimer. Les écosystèmes sont complétement dérégler sous les coups de butoir
de l’agriculture intensive et industrielle, de l’exploitation forestière, des extractions minière et de la
pollution.
En d’autres termes, nous arrivons à la sixième extinction de masse et elle est aussi rapide que la
dernière en date, l’extinction des dinosaures ! (31)
Les dernières études du CNRS sur le sujet dressent un constat alarmant : les populations d’oiseaux
vivant en milieu agricole ont perdu un tiers de leurs effectifs en 17 ans. (32)
En mars dernier l’IPBES (33), rendait public plusieurs rapports tout aussi alarmant : D’ici à 2050, 38 %
à 46 % des espèces animales et végétales pourraient disparaître de la planète. (34)
4-LES OCEANS:
“La goutte d'eau séparée de l'océan peut trouver un repos momentané, mais celle qui est dans
l'océan ne connaît pas de repos.” Gandhi
Dans les mers, le constat est globalement négatif. En 2006, une étude parue dans la revue Science
prédisait la disparation de toutes les espèces de poissons et de crustacés exploitées aux alentours de
Commenté [CB29]: 28) Repris mot pour mot d’un article
écrit par Clément Fournier : https://e-rse.net/10-raisons-
probable-effondrement-societes-270038/#gs.vClHk_4
Commenté [CB30]: 29)
https://www.lejdd.fr/International/Climat-les-trois-
scenarios-du-rechauffement-de-la-planete-761889
Commenté [CB31]: 30) https://www.ouest-
france.fr/leditiondusoir/data/736/reader/reader.html?t=146
1947271151#!preferred/1/package/736/pub/737/page/6
Commenté [CB32]: 31)
https://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2017/07/10/la-
sixieme-extinction-de-masse-des-animaux-s-accelere-de-
maniere-dramatique_5158718_1652692.html
Commenté [CB33]: 32)
https://lejournal.cnrs.fr/articles/ou-sont-passes-les-oiseaux-
des-champs
Commenté [CB34]: 33) Organisme Onusien, équivalent du
GIEC mais pour la biodiversité, Plateforme
intergouvernementale scientifique et politique sur la
biodiversité et les services écosystémiques
Commenté [CB35]: 34)
https://lejournal.cnrs.fr/articles/biodiversite-letat-durgence
3
Les risques majeurs qui pèsent sur notre société thermo industrielle :
1-L’ENERGIE :
« Celui qui croit qu’une croissance infinie peut continuer indéfiniment dans un monde fini est un fou
ou un économiste. » Kenneth Boulding
Qui n’a jamais entendu cette citation de K.Boulding ou sa variante populaire « une croissance infinie
dans un monde fini est impossible ». L’énergie (et notamment les énergies fossiles) est la ressource
qui caractérise le plus la croyance d’une croissance infinie. Nous avons basé toute notre économie
sur ce postulat sans jamais le remettre en question. De par le monde nous consommons toujours
plus d’énergies fossiles (Pétrole, Gaz, Charbon). Ces 3 ressources représentent plus de 80% des
sources d’énergie, l’hydraulique et le nucléaire ne pèsent pas grand-chose(6) et je ne parle même pas
des énergies dites renouvelables (cf. graphique ci-dessous).
Ce graphique est intéressant non seulement par les chiffres du nombre de kWh produits par année et
son évolution en augmentation constante mais il permet de prendre conscience qu’historiquement
nous n’avons jamais remplacé une énergie par une autre. On entend parler des Energies
renouvelables depuis une dizaine d’années, mais on voit bien qu’elle est bien trop lente et qu’elle
s’additionne sans remplacer une autre source. Et c’est le cas du charbon qui n’a pas (ou peu)
Commenté [CB6]: https://fr.wikipedia.org/wiki/Kenneth_
E._Boulding
Commenté [CB7]: 6) Le mix énergétique primaire en
France est un peu à part : 45% de nucléaire, 30% pétrole
,12% de gaz et à peine 3% de charbon
https://www.kelwatt.fr/energie.php
11
industrielle ne permet pas aux populations de poissons de se régénérer. La pollution
crée des zones mortes sans oxygène. Les plastiques en quantité inimaginable tuent les
mammifères marins, les oiseaux pécheurs et autres poissons. Et je n’ai pas encore parlé
de l’exploitation du sable près des cotes qui est une horreur écologique. (42)
5-LES MATIERES PREMIERES :
Commençons par le sable, cette ressource a longtemps été considéré comme infinie mais
l’augmentation de la population mondiale ayant quasiment triplé en 60 ans le besoin en nouvelles
infrastructures est exponentiel. Il est devenu la deuxième ressource la plus utilisé après l’eau. S’Il est
essentiellement utile pour le secteur du BTP (construction des routes, maisons, éoliennes, centrale
etc…) il rentre aussi dans la composition du verre, des composants électroniques donc des
ordinateurs, tablettes, smartphones, mais aussi dans la composition des plastiques, des panneaux
solaires et même dans l'agro-industrie. L'humanité extrait 50 milliards de tonnes de sable et
granulats par an ! Cette exploitation est capable de rayées des petites iles entières de la carte… (43)
Je ne vais pas m’étendre sur le sujet, la petite vidéo didactique « le dessous des cartes : Sable, en
voie de disparition » (https://www.youtube.com/watch?v=J4jj5UY6XcE) explique bien le problème.
Ce qu’il faut retenir c’est que le sable se raréfie, que son extraction dans l’océan détruit
des écosystèmes (il s’agit d’aspirer le fond marin sans se soucier des écosystèmes en
places) et qu’il accélère l’érosion des plages qui jouent un rôle de barrière contre la
montée des eaux.
La question de l’exploitation des métaux est légèrement différente de la question de l’exploitation de
l’énergie fossile mais elles sont intiment liés. C’est-à-dire que plus le temps passe, plus l’extraction
des métaux réclame d’énergie (généralement fossile) pour la même quantité de métaux. La
Commenté [CB43]: 42)
https://www.latribune.fr/economie/international/disparitio
n-du-sable-qui-sont-les-coupables-746140.html
Commenté [CB44]: 43) https://lareleveetlapeste.fr/une-
vingtaine-diles-indonesiennes-rayees-de-la-carte-lextraction-
du-sable-est-une-catastrophe-ecologique/
12
production mondiale de métaux représentait en 2012 de l’ordre de 10% (dont 6,5 % pour l’acier et
0,3% pour le cuivre) de la consommation énergétique mondiale.
La question de la raréfaction et de l’épuisement des ressources minérales avant la fin de ce siècle
constitue un sujet de controverses entre les différents auteurs et spécialistes. S’il est certain que les
gisements actuellement exploités, bien que pouvant avoir une durée d’exploitation dépassant 100
ans pour certains, s’épuiseront un jour, mais d’autres seront découverts. Nous ne connaissons pas
avec une incertitude raisonnable la quantité de gisements que nous pourrions trouver ne serait-ce
que dans les trois premiers kilomètres de la croûte terrestre. L’horizon d’épuisement des ressources
minérales est lointain, mais pas infini, contrairement à ce que l’on observe pour les ressources
halieutiques marines, pourtant théoriquement renouvelables, mais dont la production diminue du
fait de la diminution des stocks. Nous pouvons probablement, si nous nous en donnons les moyens
financiers et techniques explorer et aller plus profond ou exploiter des gisements non conventionnels
comme les gisements sous-marins. Mais ceci se fera avec un coût énergétique, économique et
environnemental plus important. (44) L’exploitation minière est classée parmi les industries les plus
polluantes selon le Blacksmith Institute, (45) avec des impacts sur les rivières et les nappes
phréatiques, les sols et l’air.
Les Energies Renouvelables, la voiture électrique, et la High Tech nous font passer d’un extractivisme
fossile vers un extractivisme minéral. Le vent, le soleil et la marée sont des énergies renouvelables
mais leur convertisseur en électricité ne le sont pas, ils ont une durée de vie et réclament tout un tas
de matières premières pour leur construction, leur maintenance et leur renouvellement.
Ensuite se pose le problème de la situation géographique minière avec ce que cela induit de tensions
et conflits géopolitiques. Aujourd’hui la chine détient plus de 20 % des réserves de lithium et contrôle
90 % de la production de terres rares (46) et investie massivement dans des mines à travers le
monde pour assurer son approvisionnement. Il y a une certaine redistribution des cartes entre les
diverses puissances qui ne présage pas d’un partage égalitaire dans la joie et la bonne humeur.
6-LES BOUCLES DE RETROACTION POSITIVE
Plus communément appeler cercle vicieux (ou vertueux en fonction), une boucle de rétroaction
positive a lieu lorsqu’un phénomène parvient à s’auto-alimenter et à s’auto-amplifier. Les
scientifiques ont ces dernières années mis en évidence plusieurs boucles de rétroaction affectant le
climat et les écosystèmes. Il s’agit d’un principe assez inquiétant qui empêche un retour arrière facile
une fois que certains seuils sont passés. Si on prend l’exemple du réchauffement climatique,
l’émission de gaz à effet de serre entraîne une augmentation des températures. En augmentant, les
températures font fondre le permafrost (ou pergélisol en français) autour du cercle polaire, ce qui
entraîne des émissions de méthane (un autre gaz à effet de serre) et cela accentue donc encore le
réchauffement. Le phénomène s’auto-entretient. La biodiversité est aussi victime de ce principe. La
biodiversité diminue du coup cela favorise les espèces invasives sans prédateur ce qui diminue la
biodiversité. La qualité des sols agricoles se détériore à cause de pratiques agricoles néfastes donc on
rajoute de plus en plus d’intrants ce qui continue de détériorer les sols. Ce phénomène existe aussi
dans notre système capitaliste basé sur la croissance. La consommation d’énergie permet des
avancées techniques et scientifiques sur la santé ce qui augmente la durée de vie des humains et
Commenté [CB45]: (44) Rapport de l’ADEME
http://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/
epuisement-metaux-mineraux-fiche-technique.pdf
Commenté [CB46]: 45)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Blacksmith_Institute
Commenté [CB47]: 46)
https://www.lesechos.fr/11/09/2017/LesEchos/22526-064-
ECH_le-boom-des-batteries-va-entrainer-une-ruee-sur-les-
metaux-critiques.htm
13
donc la démographie, du coup ça augmente la demande et la consommation d’énergie. Ça marche
aussi avec la politique et le fait que nos sociétés soient de moins en moins démocratiques et de plus
en plus inégalitaire. A force de politiques favorisant l’économique au social, les plus pauvres ne se
sentant plus représentés, ne croient plus en la politique et donc ne votent plus. Les plus aisés, eux,
continuent à voter pour les candidats qui serviront leurs intérêts. Ces candidats favoriseront les plus
aisés au détriment des plus pauvres augmentant ainsi le nombre de personnes en difficulté n’ayant
plus confiance en la politique.
7-L’ANTROPOCENE, LA GRANDE ACCELERATION :
Revenons maintenant, si vous le voulez bien, sur des considérations un peu plus anthropocentrées.
Nous venons de voir que nous avions au fil du temps modifié notre environnement, que nous avions
trié et sélectionné la faune et la flore pour leur donner une valeur marchande et être utile aux
humains. Pour certains scientifiques, notamment les géologues, l’holocène (âge interglaciaire depuis
10 000 ans qui a permis à l’homme de prospérer) est fini, nous sommes dans une nouvelle ère
géologique : l’anthropocéne (littéralement, l’âge de l’homme).
Les activités humaines sont en train de laisser une empreinte profonde dans les couches géologiques,
notre espèce est devenue une force telle que nous avons modifié l’évolution de la planète. Nous
sommes capables de détruire des montagnes pour l’industrie minière, de changer le climat via nos
pollutions, nous prenons tellement de place que la biodiversité s’en trouve chambouler.
Pour bien comprendre ce phénomène et le coté vertigineux de notre impact, le tableau de bord
suivant, si vous ne l’avez jamais vu, est assez révélateur :
14
(47)
15
Voilà l’état du système terre et de l’anthropocéne, il s’agit purement et simplement d’une croissance
exponentielle à tous les niveaux ! Sachant que chaque phénomène ne peut pas être modifié sans
qu’il y ait des répercutions sur un autre, nous sommes face à un système complexe avec différentes
ramifications et différents liens.
La vue de ces graphiques a été un choc pour moi. Pour plusieurs raisons, ça m’a permis de
comprendre un peu mieux la situation dans laquelle nous sommes et que notre système qui permet
des courbes aussi exponentielles ne peut pas être viable, on ne peut pas surconsommer autant sans
conséquences dramatiques. Il ne s’agit pas d’un problème isolé, on parle ici d’un problème
systémique et global. En continuant ma réflexion, sur le fait que cette croissance « de tout » n’était
pas normale qu’il fallait absolument inverser toutes les courbes, je me suis fait une image mentale de
ces courbes inversées et j’ai de nouveau eu un choc parce qu’inverser les courbes c’est : décroitre le
PIB, consommer moins d’énergie, décroitre la population (sujet hautement sensible s’il en
est),consommer moins d’eau , laisser plus de place à la nature, stopper la pèche, ne plus rejeter de
déchet plastique et chimique dans l’océan etc…En gros ça sous-entend diviser notre niveau de vie par
10…
…Et c’est là que ça se complique, qui est prêt à baisser son niveau de vie actuel (plus de voiture,
moins de chauffage en hivers, moins de bien de consommations etc…) ? On se retrouve coincé dans
Commenté [CB48]: 47) https://www.monde-
diplomatique.fr/cartes/acceleration-terrestre
16
le système sans réel porte de sortie. Parce qu’il y a les enfants à aller chercher à l’école, à amener au
sport, parce qu’il faut rembourser la maison, la voiture. Et même sans ça, la sobriété heureuse,
personnellement ça ne me fait pas rêver, je suis bien trop habitué à un certain confort. C’est
tellement plus simple la vie quand on rentre chez soi qu’on lance Netflix pour regarder le
documentaire d’Al Gore « une vérité qui dérange » en se disant, depuis son canapé, qu’il a bien
raison de faire des conférences sur le réchauffement climatique. C’est tellement plus simple de se
dire qu’on a fait sa part en mettant un « like » Facebook sur un coup de gueule écologique ou encore
d’acheter une voiture hybride quand on a les moyens. Nous sommes tellement intégrés dans la
société de consommation que nous ne voyons le monde, ses problèmes et ses solutions, que par ce
prisme-là. La croissance verte est totalement dans cette esprit la, alors qu’il s’agit encore d’un
oxymore libérale pour continuer à consommer tout en se donnant bonne conscience. Notre
problème avant tout c’est la croissance qu’elle soit verte, bleu ou rouge ni changera rien. Voilà mon
état d’esprit, il est en pleine dissonance cognitive , je suis en colère de voir le monde tel qu’on est en
train de le laisser à nos enfants et en même temps totalement impuissant par l’ampleur des actions
qu’il faudrait mettre en œuvre ne serait-ce que pour adoucir la chute. Et le pire dans tout ça c’est
que tout le monde s’en fout, les gens continuent à vivre entre déni et ignorance…
J’aurais pu approfondir encore le sujet, en parlant des futures migrations liées au réchauffement
climatique, aux inégalités grandissantes, à la finance qui ne tient que par un fil, de l’agriculture
industrielle qui tue les sols. J’aurais pu vous parler du rapport au club de Rome, les limites de la
croissance sortie en 1972 et son modèle world 3 très robuste qui prévoit un effondrement dans la
1ere partie du XXIéme siécle. J’aurais pu aussi parler du modèle HANDY (Human and Nature
Dynamique), des blocages sociotechniques, de l’inertie politique, du dilemme du prisonnier etc…
Si vous avez lu jusqu’ici, vous avez saisi que nous sommes actuellement arrivé à un carrefour avec
différemment chemins : continuer comme maintenant et voir s’effondrer notre société, comme est
déjà entrain s’effondrer la biodiversité, ou tenter de modifier la course folle des courbes
exponentielles ?
Et la CCAS dans tout ça, c’est quoi le rapport ? Que peut-on faire ?
17
La CCAS et la transition écologique :
Si je pense que la CCAS doit être un acteur central dans l’économie sociale et solidaire, je pense aussi
qu’elle doit prendre une part tout aussi importante dans la transition écologique. Elle a tous les
atouts pour offrir un nouveau récit positif autant social qu’environnemental. Les 20 prochaines
années risquent de mettre à bas nos valeurs de justice et de dignité, le réchauffement climatique va
engendrer nombre de conflits dans le monde et envoyer tout un tas de gens sur les routes. Le conflit
syrien en est un exemple. Même si elle n’en ait pas la cause, la sècheresse entre 2007 et 2010 en est
un facteur aggravant. Cette sécheresse, la pire jamais relevée dans la région, a causé une
généralisation des mauvaises récoltes et des migrations de masses des zones rurales vers les centres
urbains. Cet exode rural a contribué à faire basculer le pays dans le conflit, l’Etat islamique a profité
de la misère pour accroitre son pouvoir. (48) Tous les experts s’accordent à dire que les migrations
vers l’Europe vont s’intensifier dans les prochaines années et vu comment nous les « accueillons »
actuellement, nos valeurs de solidarité, de dignité et de justice sont déjà bafouées. A ces problèmes,
le récit politique et médiatique ne fait qu’amplifier un sentiment d’insécurité dans la population et
par extension favorise la montée du populisme d’extrême droite et du repli sur soi. C’est pourquoi
nous devons à l’image du film « demain » (49) proposer une vision positive de nos actions qui par
effet rebond ou mimétisme puissent se propager. Je rêve qu’on ne parle plus de la CCAS dans les
médias par le biais de la cour des comptes mais par le fait que nous aurions mis en place par exemple
une économie circulaire entre paysans et restauration d’entreprise. Il est important de prendre en
compte notre impact environnemental dans toutes nos décisions et stratégies futures. Il faut nous
aider à nous sevrer de l’énergie fossile en poussant une politique d’incitation pour les salariés et
rendre désirable une autre façon de consommer. Pour cela nous avons la chance d’avoir plusieurs
leviers d’action intéressant.
1-LA RESTAURATION MERIDIENNE :
Il s’agit à mon avis, de l’un des leviers les plus importants que nous puissions utiliser. A l’origine à la
CCAS il s’agissait certainement de garantir à tous les agents EDF/GDF au moins un repas équilibré par
jour. Aujourd’hui, la tendance générale est à une alimentation plus saine, plus responsable et plus
décarbonée. Quand les politiques commencent à proposer un certain pourcentage de bio ou de
produits locaux dans les cantines scolaires, que faisons-nous ? Il faut utiliser ce magnifique outil
qu’est la restauration méridienne pour revitaliser le tissu social rural en proposant de l’alimentation
bio et locale dans chaque restaurant. Pourquoi pas à l’image des amap, subventionner des
agriculteurs locaux et écoresponsables, ils nous fourniraient des fruits et légumes issus de
l’agriculture bio ou/et raisonnée, de notre côté en compostant les déchets verts nous leur
redonnerons de quoi nourrir la terre et ainsi créer un cercle vertueux.
Dans tous les cas, il faut stopper la folle course des crevettes, vous savez celles qui sont péchés au
Danemark puis transportées en camion jusqu’au Maroc pour y être décortiquées puis reviennent au
Danemark afin d’y être conditionnées et finissent dans nos rayons en ayant parcouru plusieurs
milliers de km… Proposer des produits locaux c’est participer de fait à la résilience alimentaire et se
préparer dès maintenant à un monde post-pétrole.
Commenté [CB49]: 48)
https://www.lemonde.fr/climat/article/2015/09/11/le-
changement-climatique-facteur-de-destabilisation-et-de-
migrations_4752611_1652612.html
Commenté [CB50]: 49) Demain est un film réalisé par
Cyril Dion et Mélanie Laurent en 2015
18
J’ai vu sur intranet que depuis 2014, la direction hôtellerie restauration travaillait avec une centrale
d’achats ayant des fournisseurs nationalement référencés qui privilégient les circuits courts et
l’agriculture raisonnée, qu’en est-il aujourd’hui ? Le circuit court correspond à combien de km ?
Pour ma part je pense qu’il faut valoriser cette démarche en proposant des journées ou des plats bio
ou issu de l’agriculture raisonnée.
A quand 20,30 ou 50% de bio/local le midi ? A quand la limitation des déchets facilement en
compostant les épluchures ? Et pourquoi pas chaque semaine proposer un panier de fruits et
légumes aux salariés ? Ça peut paraitre utopiste mais le meilleur moyen de rendre désirable
l’agriculture bio ou raisonnée c’est de facilité son accès à tous. Fournir un panier de légumes de
saisons peut nous aider à nous affranchir de la grande distribution qui met en avant l’agro-industrie
mortifère pour la biodiversité. Si nous voulons vraiment que ce soit révolutionnaire, il ne faut pas que
ce soit bénévole, il faut institutionnaliser ce type d’action qu’elle soit entièrement prise en charge
par la CCAS dans sa gestion et pourquoi pas payable avec la carte du restaurant par les agents.
D’autres parts nous consommons beaucoup de trop de viande, proposer régulièrement des repas à
thème végétarien peut permettre de sensibiliser sur cette question.
Je sais que c’est un sujet compliqué pour des questions de législation et de responsabilité mais le
gaspillage alimentaire est un vrai fléau. En France nous gaspillons près de 10 millions de tonnes de
produits alimentaires, plus de 1,2 concerne de la nourriture encore consommable. Je me doute que
nous avons ce problème, que les gérants doivent jeter quantité de nourritures tous les midis. N’y a-t’
il vraiment aucune possibilité de passer par des associations pour les récupérer ? Eventuellement en
faisant signer des décharges ? Ou de proposer à la fin du service des doggy bag pour les salariés ?
Pour résumer les propositions :
-Du Bio ou local en mode croissant pour arriver sur du long terme a 100%
-acquisition de composteurs dans tous les restaurants
-un système circulaire positif avec un retour du compost vers les agriculteurs
- un panier de fruit et légume une à deux fois par semaine pour s’affranchir de la grande
distribution payable pourquoi pas avec la carte du restaurant.
-repas à thème végétarien.
-tenter de mettre fin au gâchis.
2-UNE NOUVELLE DIRECTION TRANSVERSE :
Je pense qu’il est difficile de mettre en œuvre une stratégie de transition écologique sans entité
organisationnelle. Que ce soit un service ou une direction, il faut que cette entité soit centrale et
transverse. Dans tous les domaines, on nous demande tout un tas d’indicateurs afin de piloter les
activités ou pour avoir une idée des coûts financiers, mais à ma connaissance il n’y a aucun indicateur
sur notre impact environnemental. Cette nouvelle direction devrait être capable, si on lui en laisse la
possibilité, de fournir le coût environnemental de chaque nouveau projet que ce soit en termes de
cout carbone ou d’impact sur la biodiversité. Pour prendre un exemple concret, en cas de travaux de
4
remplacé le bois, le pétrole ne s’est pas substitué au charbon etc… Dans le même temps, la chine n’a
jamais construit autant de centrales à charbon pour soutenir sa croissance (et la nôtre !) et son
besoin toujours plus grand d’énergie, (même s’il s’agit quand même de nuancer puisque la tendance
serait à la baisse en termes de nouvelles constructions). (7)
Pour en revenir aux énergies fossiles, n’étant pas économiste, je crois de façon rationnelle que le
stock est limité. La question qu’il faut donc se poser est : Quel est l’état des stocks et combien de
temps nous reste-t-il avant d’arriver à une pénurie ? Les enjeux financiers et géopolitiques sont tels
qu’il est difficile d’avoir ces informations, malgré tout, il y a plusieurs indices qui laissent à penser
que ce sera plus rapide que ce que l’on peut penser. Prenons le cas du pétrole :
1ere indice : le pic pétrolier mondial(8) pour le pétrole conventionnel est passé en 2006 selon
l’agence internationale de l’énergie. La production mondiale de pétrole stagne et va commencer à
décliner. En théorie nous avons donc autant de pétrole que ce que nous avons déjà produit mais les
puits de pétroles vont être de plus en plus durs à exploiter et réclamer toujours plus d’énergie pour
forer plus profondément .Ce qui m’amène à mon 2eme indice
2eme indice : Le TRE, Taux de Retour Energétique (9) est en chute libre. Qu’est-ce que c’est que ce
truc ? « La production de pétrole conventionnel nécessite de l’énergie durant une grande partie
du cycle de vie de l'exploitation d'un gisement. Lorsque celui-ci arrive en fin de vie, l'énergie
nécessaire pour extraire un litre de pétrole finit par dépasser celle contenue dans ce même litre :
le rapport énergie rendue sur énergie investie est inférieur à 1 ». (10) Au début du XXème siècle, le
TRE était de 100:1, c’est-à-dire qu’il fallait 1 baril de pétrole pour en retirer 100. Aujourd’hui le TRE
du pétrole conventionnel se situe entre 10 :1 et 15 :1. Le TRE du pétrole non conventionnel type
sable bitumineux ou pétrole schiste est à 3 :1 voire 1,5 :1
3eme indice : Justement, il faut vraiment que l’industrie pétrolière soit à bout de souffle pour
prospecter dans tous les sens (l’exemple de l’huile de palme me parait assez parlant) et ainsi
exploiter un pétrole aussi peu rentable en termes de TRE que les sables bitumineux ou le pétrole de
schiste. Le problème c’est que ces exploitations sont une catastrophe écologique, elles détruisent
des écosystèmes. Par exemple pour exploiter les sables bitumineux il faut raser la forêt boréale puis
creuser a 50 mètres de profondeur dans des mines à ciel ouvert jusqu’à atteindre les sables
bitumineux afin de l’extraire, il faut ensuite le passer à la centrifugeuse pour séparer le sable et le
bitume. Une fois le bitume récupérer il y a un processus de transformation chimique afin de le rendre
commercial. En produisant un baril de pétrole extrait des sables bitumineux, on génère trois fois plus
d’émissions de gaz à effet de serre que la production d’un baril de pétrole classique.
Sur le même plan, le congrès américain a adopté récemment une loi autorisant l’exploitation gazière
et pétrolière dans l’une des plus vastes réserves naturelles d’Alaska (11). Son sous-sol recélerait 7,7
milliards de barils de pétrole ce qui peut paraitre beaucoup mais rapporter à la consommation
annuel mondial ce n’est pas grand-chose. Pour vous donner un ordre d’idée en 2017 la
consommation globale représente 97,4 millions de barils par jour (12). Pour simplifier notre calcul et
en extrapolant l’augmentation continuelle de la demande disons 100 millions de barils par jour. Le
congrès américain a donc considéré que la destruction totale d’un écosystème naturel et sauvage
était équivalente à 77 jours de consommation de pétrole !
4eme indice : Il s’agit de prendre cet indice avec des pincettes mais le prix en augmentation du baril
de pétrole, peut laisser penser que le stock diminue. Dans une économie capitaliste si la demande est
plus forte que l’offre, le prix augmente. C’est beaucoup moins vrai avec l’industrie pétrolière car
Commenté [CB8]: 7)https://www.lemonde.fr/planete/arti
cle/2016/11/08/la-chine-mise-toujours-sur-le-
charbon_5027531_3244.html
Commenté [CB9]: 8)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pic_p%C3%A9trolier
Commenté [CB10]: 9) Ou EROEI en anglais, Energy
Returned on Enregy invested
Commenté [CB11]: 10)https://fr.wikipedia.org/wiki/Pic_p
%C3%A9trolier#Taux_de_retour_%C3%A9nerg%C3%A9tique
_(TRE)
Commenté [CB12]: 11)https://www.nationalgeographic.fr
/environnement/2018/06/arctique-les-etats-unis-ouvrent-
une-reserve-naturelle-lexploration-petroliere
Commenté [CB13]: 12)
https://www.planetoscope.com/petrole/209-
consommation-mondiale-de-petrole.html
20
-en subventionnant l’achat de VAE (vélo à assistance électrique) ou prime pour ceux qui
viennent en vélo
-en favorisant le télétravail
4- COMPTA, BIEN-ETRE, DIVERS :
Dans l’ensemble il y a pleins de choses à faire pour valoriser la CCAS, On peut imaginer ou s’inspirer
de ce qui existe déjà pour valoriser notre aspect social et environnemental. Je pense notamment à la
comptabilité en triple capital, c’est-à-dire une comptabilité qui ne prend plus en compte seulement
la partie financière mais aussi le capital naturel et le capital humain (51). A voir comment l’intégrer
dans nos processus comptables, mais n’étant pas comptable je trouve l’idée séduisante tout en ne
sachant pas si le concept peut être adapté chez nous. L’avantage de la comptabilité en triple capital,
pour ce que j’en ai compris, c’est qu’elle permet de fournir d’autres indicateurs de « bonne santé »
d’une entreprise que ceux habituels (la finance). Pour pousser dans l’aberration du système actuel,
une entreprise qui fait beaucoup de bénéfices et donc peut fournir beaucoup de dividendes à ses
actionnaires est considérée comme en bonne santé, même si en même temps elle pollue et saccage
la nature et même si elle sous-paye et exploite ses salariés... Il s’agit donc d’utiliser cet outil pour
mettre au même niveau le social, l’environnemental et la finance.
Toujours sur le même principe de résilience, de limitation de gaz à effet de serre mais aussi de bien-
être au travail, nous pouvons soit par le biais d’associations soit par les salariés s’approprier les toits
et les balcons afin d’y faire prospérer des oasis d’agriculture urbaine. Que ce soit par la mise en place
de ruches ou de petits carrés potagers, ça me parait important de renouer le contact avec la terre
quand on a toujours vécu en ville. Ça doit avoir un caractère pédagogique afin de montrer qu’il existe
des alternatives. Pourquoi ne pas proposer des formations sur la permaculture ou l’agroforesterie ?
Je n’invente rien, les potagers urbains sont de plus en plus utilisés par les adeptes des villes en
transition.
Pour finir j’ai quelques interrogations nettement plus terre à terre :
-Que sont devenues les boites à recycler le papier ?
-Je ne sais pas comment est géré le contrat pour les machines à café mais quoiqu’il en soit, je
désespère de voir autant de gobelets en plastique finir dans les poubelles. Ne serait-il pas plus
économique et écologique de fournir des tasses/Mugs pour tous les salariés de la CCAS et revoir le
contrat puisque la part de l’utilisation des gobelets devrait baisser significativement ?
-Comment se fait-il qu’il soit si difficile d’accéder aux douches quand on vient en vélo le matin ? J’ai
envoyé un mail sans réponse depuis plus d’ 1 mois…
Pour résumer les propositions :
-Passer à la compta triple capital, ou au moins y réfléchir/l’adapter à notre contexte
-investir les toits, les balcons et les espaces verts pour créer des potagers urbains pédagogiques
-installer des ruches
-remettre en place le tri pour le papier afin de le recycler
Commenté [CB52]: 51) http://www.compta-
durable.com/wp-
content/uploads/2017/11/Compta3K_Presentation-
complete.pdf
21
-fournir un mug ccas pour les salariés
-faciliter l’accès aux douches pour les gens qui souhaitent venir en vélo
CONCLUSION :
Le risques d’un effondrement systémique (ou récession forcée si le mot effondrement fais trop peur)
est de plus en plus probable, il ne s’agit plus d’un fantasme de futurologue catastrophiste. Il faut dès
maintenant le prendre en compte afin de l’intégrer dans les stratégies d’entreprise sur du long
terme. De façon pragmatique et objectif, force est de constater que le mode de vie occidental n’est
plus tenable. Il crée un déséquilibre humain et environnemental tel qu’il n’est plus possible de
fermer les yeux. Nous sommes globalement tellement dépendants a la mondialisation, et aux
énergies fossiles qu’il n’y plus aucune résilience locale. La priorité est donc de relocaliser un
maximum la production et en priorité l’alimentaire. Ces problématiques posent aussi des questions
existentielles et sur notre rapport au travail notamment dans le secteur tertiaire ou certains jobs
(communément appeler bullshit jobs (52)) sont totalement dénués de sens. Les français n’ont jamais
pris autant d’anxiolytiques que ces 10 dernières années alors que paradoxalement les progrès
techniques et scientifiques nous ont permis d’avoir un confort de vie jamais atteint dans l’histoire de
l’humanité. Quel est le sens de tout ça ? Quel est le sens de cette société ultra-individualiste ? N’y a-t’
il vraiment aucune alternative ? Sommes-nous contraint de consommer autant pour soutenir cette
croissance mortifère ? Je ne crois pas. D’ailleurs, je n’aurais pas écrit ce texte si je ne pensais pas
qu’un changement profond était possible, non pas pour sauver le monde mais pour donner encore
plus de sens aux activités sociales et écrire une nouvelle page, participer à modifier l’imaginaire
collectif et écrire un récit positif. Je ne veux pas d’un futur à la Mad Max, soleil vert ou à La route.
Notre futur doit être basé sur l’entraide, la solidarité et la soutenabilité globale de notre
développement.
J’ai bien conscience que prendre en compte mes propositions ne sera pas facile qu’il y a dans les
organismes comme ailleurs un arbitrage budgétaire contraignant à faire entre plusieurs sujets, que le
1 % est en diminution constante depuis des années, que la politique de Macron est à l’opposé de ce
que représente la CCAS et que la casse du secteur publique est « en marche ». Mais si nous ne
sommes pas capable de le faire ici et maintenant. Qui peut le faire ? Faut-il regarder les associations
comme alternatiba, le réseau des villes en transition ou même les zadistes se débattre tout seul dans
la jungle néolibérale ?
Je ne sais pas si j’ai convaincu qui que ce soit sur l’urgence de la situation mais si ça peut permettre à
plusieurs personnes de prendre conscience à minima des risques énergétiques et climatiques qui
nous attendent ce sera déjà pas mal.
La vie est faites de petits riens et ça tombe bien nous ne sommes rien mais nous pouvons accomplir
collectivement de grandes choses.
Commenté [CB53]: 52) https://www.lemonde.fr/m-
perso/article/2016/04/22/dans-l-enfer-des-jobs-a-la-
con_4907069_4497916.html
22
Pour aller plus loin :
Les vidéos youtubes pour comprendre et aborder les sujets traités dans la 1ere partie :
Documentaires :
-« les jeux vidéo vont-ils disparaitre ? » - game spectrum, https://www.youtube.com/watch?v=2Qq-
6wByLPI&list=FLyuydY4l7zn5onJ4-pMZuDg&index=1
-« sans lendemain » - incubatepictures
https://www.youtube.com/watch?v=a0J2gj80EVI&list=FLyuydY4l7zn5onJ4-pMZuDg&index=3
-« Pourquoi tout va s’effondrer » - 4eme singe,
https://www.youtube.com/watch?v=eyqPs8n8w8I&index=3&t=1s&list=FLyuydY4l7zn5onJ4-pMZuDg
-«2 degrés avant la fin du monde » -#datagueule https://www.youtube.com/watch?v=Hs-M1vgI_4A
-« le jour d’après – A court de pétrole » docu-fiction National Geographic
https://www.youtube.com/watch?v=gZYriqwaKOw
Conférences :
-Jean-Marc Jancovici : A quand la rupture énergétique ? Cité des sciences -21/11/2017
https://www.youtube.com/watch?v=2JH6TwaDYW4&t
- Pablo Servigne, Raphaël Stevens, Geneviève Azam : Comment tout peut s'effondrer
https://www.youtube.com/watch?v=dI2lOH7RbCo
-Gaël Giraud : Quel lien direct entre le PIB et l'énergie ?
https://www.youtube.com/watch?v=vW7WywnOxas
-Gaël Giraud : Dangers imminents liés au dérèglement climatique
https://www.youtube.com/watch?v=xmoQav1k5-I&t
-Emmanuel Prados : Comprendre les phénomènes d’effondrement de sociétés. Quel avenir pour la
nôtre ? https://www.youtube.com/watch?v=1dgjIeR5DBY&t
Les chaines d’interview YouTube intéressantes sur tous ces sujets :
-Thinkerview : https://www.youtube.com/user/thinkerview interview long sur tout un tas de sujets,
je conseille les interviews de P.Bihouix, P.Servigne, Jon Palais, P.Larrouturou, V.Mignerot, P.Watson
-Atterissage : https://www.youtube.com/channel/UCA3gNeKH5UC9OVJLExc19Cg , je conseille
l’interview sur la compta a triple-capital avec Helene le Teno
-Présages : https://www.youtube.com/channel/UCNd8j3h4OKpg4TGGmKOTBPQ
Les chaines Autres :
-#datagueule : https://www.youtube.com/user/datagueule
23
-Les chroniques écologiques du professeur feuillage :
https://www.youtube.com/playlist?list=PLverOb56261sDNGS2gUPGhqPfQBiYCsUt
- Et tout le monde s’en fout : https://www.youtube.com/channel/UC-2EkisRV8h9KsHpslQ1gXA
Les films documentaires :
-Demain, Cyril Dion et Mélanie Laurent
-Une vérité qui dérange, Davis Guggenheim avec Al Gore
-Home, Yan Arthus-Bertrand dispo sur YouTube: https://www.youtube.com/watch?v=NNGDj9IeAuI
-Le monde selon Monsanto, Marie-Monique Robin
-Béhémoth, le dragon noir, Zhao Liang dispo sur YouTube :
https://www.youtube.com/watch?v=sqhvZ9IyM-4
Les Livres :
-Comment tout peut s’effondrer, petit manuel de collapsologie a l’usage des générations présentes,
Pablo Servigne et Raphael Stevens
-L’entraide, l’autre loi de la jungle, Pablo Servigne et Gauthier Chappelle
-L’âge des Low Tech, Philippe bihouix
-Pourquoi tout va s’effondrer, Julien Wosnitsa
-Dormez Tranquilles jusqu’en 2100 et autres malentendus sur le climat et l’énergie, jean-marc
Jancovici
-Petit Manuel de résistance contemporaine, Cyril Dion
-Les limites à la croissance, D.Meadows
-effondrement, Jared Diamond

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Ccas et transition ecologique

  • 1. 1 CCAS et transition écologique? INTRODUCTION : En Novembre 2017, 15000 scientifiques de tous bords (géologues, climatologues, naturalistes, physiciens etc…) cosignaient un manifeste pour alerter sur l’état de la planète(1). Ils faisaient part de leur inquiétude sur les dégâts actuels, imminents ou potentiels, causés à la Terre, parmi lesquels la diminution de la couche d’ozone, la raréfaction de l’eau douce, le dépérissement de la vie marine, les zones mortes des océans, la déforestation, la destruction de la biodiversité, le changement climatique et la croissance continue de la population humaine. Si nous ne changeons pas radicalement notre façon de consommer et de vivre, nous allons droit au mur et au-devant de grandes désillusions. Ce cri d’alerte semble être passé inaperçu par le plus grand nombre et plus inquiétant encore par nos politiques. Et ce n’est pas un simple « make our planet great again » qui me fera penser l’inverse surtout quand en même temps la France autorise Total a importé 500 Mt d’huile de palme par an pour leur « Bio »diesel(2). On connait le désastre environnemental et social que provoque le marché de l’huile de palme : déforestation et/ou remplacement des champs existants ne permettant plus à ces pays tropicaux de subvenir à leur propre besoin alimentaire, sans parler des conditions de travail déplorables des gens qui travaillent dans les champs. Pour ma part, je fais partie des gens qui ne sont rien, je suis un simple citoyen averti et sensibilisé à la cause écologique. Il faut bien avoir conscience que l’écologie politique de ces 30 dernières années n’a eu que très peu d’impact, elle ne fait pas vraiment rêver et a abouti essentiellement à la culpabilisation individuelle. On en est arrivé à un point ou on a l’impression que chaque individu est coupable de ne pas faire ce qu’il faut pour la planète. C’est d’autant plus vrai quand on a des valeurs écologistes et qu’on finit par se prendre des réflexions sur notre façon de vivre « tu es écolo, mais tu ne manges pas bio ! », «tu dis qu’il faut faire plus pour la planète mais tu viens en voiture et en plus c’est une diesel ! » etc... Nous n’avons plus le temps pour cette écologie des petits pas. Prenons l’exemple de la consigne de préférer les douches aux bains ou fermer le robinet d’eau pour se laver les dents. Ces petits gestes ne règleront jamais la crise hydrique quand on sait que pour produire 1Kg de viande rouge cela représente une consommation d’environ 13000 litres d’eau(3). Dans le même ordre d’idée, la consommation moyenne d’eau par les particuliers sur la planète représente à peine 10% de la consommation globale, le reste étant utilisé en majorité par l’agriculture (70%), et l’industrie (20%) (4). Je ne dis pas qu’il ne faut pas faire sa part individuellement, au contraire, il faut continuer a favorisé les petites actions : préférer le vélo à la voiture, limiter sa consommation d’eau et de viande, limité ses déchets plastiques, faire son composte, choisir de ne plus prendre l’avion etc… mais au vue de l’urgence écologique ce n’est plus suffisant, il faut absolument que les entreprises et les états s’y mettent et pas qu’un peu ! C’est dans ce sentiment d’impuissance grandissant que je me suis posé la question de mes possibilités d’actions personnelles à plus grande échelle. J’ai pensé tout d’abord à me tourner vers ma mairie (maire de droite qui préfère mettre des caméras partout plutôt que de subventionner les associations, non ce n’est pas caricaturale) mais ça me semblait perdu d’avance. Je garde tout de même l’idée de participer localement à la transition écologique. Sur du moyen terme, cela reste le plus judicieux, l’échelle politique étant la plus adapté pour une vraie démocratie citoyenne. Le champ d’action est plus petit, plus à l’échelle humaine. Commenté [CB1]: 1)https://www.lemonde.fr/planete/arti cle/2017/11/13/le-cri-d-alarme-de-quinze-mille- scientifiques-sur-l-etat-de-la-planete_5214185_3244.html Commenté [CB2]: 2 )https://reporterre.net/Total- pourrait-faire-bondir-les-importations-d-huile-de-palme-en- France Commenté [CB3]: 3)https://www.futura- sciences.com/planete/questions-reponses/eau-faut-il-litres- eau-produire-932/ Commenté [CB4]: 4)http://www.spge.be/fr/l-eau-dans-le- monde.html?IDC=1300 Ceci dit il s’agit d’une moyenne, en France nous consommons 24 % d’eau pour les usages domestiques, 22% le secteur de l’énergie (notamment pour le refroidissement des centrales nucléaire) ,6% pour l’industrie et 48% pour l’irrigation. https://www.cieau.com/le-metier-de-leau/ressource-en- eau-eau-potable-eaux-usees/qui-preleve-et-consomme-leau- en-france/
  • 2. 2 Puis naturellement la question sur le sens de mon travail s’est imposée. Je suis administrateur réseau et sécurité, il s’agit d’un métier intéressant et non aliénant, nous ne faisons pas toujours les mêmes taches comme dans certains autres jobs. Malheureusement, il est totalement hors sol comme la majorité des emplois en France et je n’ai que très peu d’options pour avoir un impact positif sur la question écologique. Par contre, j’ai la chance de travailler dans les activités sociales avec ce que cela implique comme valeurs positives : La solidarité, la justice et la dignité. Mais ces 3 valeurs risquent de ne plus avoir de sens si nous ne préparons pas le monde qui nous attend. Je reviendrais sur ces notions et leurs liens avec l’écologie par la suite. Quelque part mes convictions politiques, sociétales et de surcroit écologiques ont été façonnés en partie par mon éducation (parents et scolarité), par mon parcours personnel (les rencontres, mes lectures, mes passions etc…) mais aussi par la CCAS. Il faut dire que mon histoire avec la CCAS ne date pas d’hier. Etant fils d’agent, dès l’âge de 6 ans j’ai passé tous mes étés, voir mes hivers, dans les colos sans compter les quelques semaines que l’on passait dans les centres de vacances familiale. On peut dire que je connais bien les activités sociales. Dans tous les cas, j’en garde un excellent souvenir et surtout ces expériences m’ont appris le sens du commun, du partage, de la tolérance et de la solidarité. Par la suite en 1998, je suis passé de l’autre côté de la barrière avec le BAFA en poche. En tant qu’animateur j’ai compris les mécanismes pédagogiques mis en place et voulu par la CCAS pour diffuser ses valeurs humanistes. Il nous fallait préparer nos activités pour les enfants en ayant toujours ça en tête, les activités devaient être ludiques mais aussi pédagogiques. Et enfin après un BTS informatique me voici revenu dans les activités sociales, je vous passe la suite de mon cursus au sein de la CCAS, la n’est pas le sujet. Mais si je vous parle de tout ça, ce n’est pas pour me gargariser d’un CV CCAS ou de prétendre être plus légitime qu’un autre pour porter le sujet mais simplement pour que vous compreniez le lien qui m’attache aux organismes et pourquoi je crois que l’écologie, l’environnement et la nature doivent prendre nettement plus de place. La suite du document va se composer de deux parties, dans un 1er temps je vais essayer de dépeindre le monde d’un point de vue écologique et systémique voir collapsologique (5). Le but étant de bien avoir conscience des dangers qui nous attendent, des risques encourus à moyen/long terme si on continue la croissance « business as usual », afin de nous y préparer. Il se peut que vous soyez pris de vertige en lisant cette partie, le sujet étant extrêmement anxiogène. Je vais tenter d’être concis même si certains sujets sont difficiles à survoler. Une fois ce cadre posé, j’essayerais dans un second temps de faire le lien avec les activités sociales, en expliquant pourquoi la CCAS est légitime à porter une certaine transition écologique et être avant- gardiste sur le sujet. Il s’agira de réfléchir à nos leviers d’actions, à se demander s’il ne faudrait pas modifier notre comptabilité, créer une nouvelle direction, amplifier la sensibilisation écologique et proposer de nouveaux services pour les agents EDF mais aussi pour le personnel CCAS. Commenté [CB5]: 5) Terme inventé par Pablo Servigne et Raphael Stevens pour désigner l’étude de l’effondrement de notre société thermo-industrielle. Servigne/Stevens Comment tout peut s’effondrer édition seuil
  • 3. 3 Les risques majeurs qui pèsent sur notre société thermo industrielle : 1-L’ENERGIE : « Celui qui croit qu’une croissance infinie peut continuer indéfiniment dans un monde fini est un fou ou un économiste. » Kenneth Boulding Qui n’a jamais entendu cette citation de K.Boulding ou sa variante populaire « une croissance infinie dans un monde fini est impossible ». L’énergie (et notamment les énergies fossiles) est la ressource qui caractérise le plus la croyance d’une croissance infinie. Nous avons basé toute notre économie sur ce postulat sans jamais le remettre en question. De par le monde nous consommons toujours plus d’énergies fossiles (Pétrole, Gaz, Charbon). Ces 3 ressources représentent plus de 80% des sources d’énergie, l’hydraulique et le nucléaire ne pèsent pas grand-chose(6) et je ne parle même pas des énergies dites renouvelables (cf. graphique ci-dessous). Ce graphique est intéressant non seulement par les chiffres du nombre de kWh produits par année et son évolution en augmentation constante mais il permet de prendre conscience qu’historiquement nous n’avons jamais remplacé une énergie par une autre. On entend parler des Energies renouvelables depuis une dizaine d’années, mais on voit bien qu’elle est bien trop lente et qu’elle s’additionne sans remplacer une autre source. Et c’est le cas du charbon qui n’a pas (ou peu) Commenté [CB6]: https://fr.wikipedia.org/wiki/Kenneth_ E._Boulding Commenté [CB7]: 6) Le mix énergétique primaire en France est un peu à part : 45% de nucléaire, 30% pétrole ,12% de gaz et à peine 3% de charbon https://www.kelwatt.fr/energie.php
  • 4. 4 remplacé le bois, le pétrole ne s’est pas substitué au charbon etc… Dans le même temps, la chine n’a jamais construit autant de centrales à charbon pour soutenir sa croissance (et la nôtre !) et son besoin toujours plus grand d’énergie, (même s’il s’agit quand même de nuancer puisque la tendance serait à la baisse en termes de nouvelles constructions). (7) Pour en revenir aux énergies fossiles, n’étant pas économiste, je crois de façon rationnelle que le stock est limité. La question qu’il faut donc se poser est : Quel est l’état des stocks et combien de temps nous reste-t-il avant d’arriver à une pénurie ? Les enjeux financiers et géopolitiques sont tels qu’il est difficile d’avoir ces informations, malgré tout, il y a plusieurs indices qui laissent à penser que ce sera plus rapide que ce que l’on peut penser. Prenons le cas du pétrole : 1ere indice : le pic pétrolier mondial(8) pour le pétrole conventionnel est passé en 2006 selon l’agence internationale de l’énergie. La production mondiale de pétrole stagne et va commencer à décliner. En théorie nous avons donc autant de pétrole que ce que nous avons déjà produit mais les puits de pétroles vont être de plus en plus durs à exploiter et réclamer toujours plus d’énergie pour forer plus profondément .Ce qui m’amène à mon 2eme indice 2eme indice : Le TRE, Taux de Retour Energétique (9) est en chute libre. Qu’est-ce que c’est que ce truc ? « La production de pétrole conventionnel nécessite de l’énergie durant une grande partie du cycle de vie de l'exploitation d'un gisement. Lorsque celui-ci arrive en fin de vie, l'énergie nécessaire pour extraire un litre de pétrole finit par dépasser celle contenue dans ce même litre : le rapport énergie rendue sur énergie investie est inférieur à 1 ». (10) Au début du XXème siècle, le TRE était de 100:1, c’est-à-dire qu’il fallait 1 baril de pétrole pour en retirer 100. Aujourd’hui le TRE du pétrole conventionnel se situe entre 10 :1 et 15 :1. Le TRE du pétrole non conventionnel type sable bitumineux ou pétrole schiste est à 3 :1 voire 1,5 :1 3eme indice : Justement, il faut vraiment que l’industrie pétrolière soit à bout de souffle pour prospecter dans tous les sens (l’exemple de l’huile de palme me parait assez parlant) et ainsi exploiter un pétrole aussi peu rentable en termes de TRE que les sables bitumineux ou le pétrole de schiste. Le problème c’est que ces exploitations sont une catastrophe écologique, elles détruisent des écosystèmes. Par exemple pour exploiter les sables bitumineux il faut raser la forêt boréale puis creuser a 50 mètres de profondeur dans des mines à ciel ouvert jusqu’à atteindre les sables bitumineux afin de l’extraire, il faut ensuite le passer à la centrifugeuse pour séparer le sable et le bitume. Une fois le bitume récupérer il y a un processus de transformation chimique afin de le rendre commercial. En produisant un baril de pétrole extrait des sables bitumineux, on génère trois fois plus d’émissions de gaz à effet de serre que la production d’un baril de pétrole classique. Sur le même plan, le congrès américain a adopté récemment une loi autorisant l’exploitation gazière et pétrolière dans l’une des plus vastes réserves naturelles d’Alaska (11). Son sous-sol recélerait 7,7 milliards de barils de pétrole ce qui peut paraitre beaucoup mais rapporter à la consommation annuel mondial ce n’est pas grand-chose. Pour vous donner un ordre d’idée en 2017 la consommation globale représente 97,4 millions de barils par jour (12). Pour simplifier notre calcul et en extrapolant l’augmentation continuelle de la demande disons 100 millions de barils par jour. Le congrès américain a donc considéré que la destruction totale d’un écosystème naturel et sauvage était équivalente à 77 jours de consommation de pétrole ! 4eme indice : Il s’agit de prendre cet indice avec des pincettes mais le prix en augmentation du baril de pétrole, peut laisser penser que le stock diminue. Dans une économie capitaliste si la demande est plus forte que l’offre, le prix augmente. C’est beaucoup moins vrai avec l’industrie pétrolière car Commenté [CB8]: 7)https://www.lemonde.fr/planete/arti cle/2016/11/08/la-chine-mise-toujours-sur-le- charbon_5027531_3244.html Commenté [CB9]: 8) https://fr.wikipedia.org/wiki/Pic_p%C3%A9trolier Commenté [CB10]: 9) Ou EROEI en anglais, Energy Returned on Enregy invested Commenté [CB11]: 10)https://fr.wikipedia.org/wiki/Pic_p %C3%A9trolier#Taux_de_retour_%C3%A9nerg%C3%A9tique _(TRE) Commenté [CB12]: 11)https://www.nationalgeographic.fr /environnement/2018/06/arctique-les-etats-unis-ouvrent- une-reserve-naturelle-lexploration-petroliere Commenté [CB13]: 12) https://www.planetoscope.com/petrole/209- consommation-mondiale-de-petrole.html
  • 5. 5 comme je le disais au départ les enjeux sont tel que les gros groupes pétroliers et les pays de l’OPEP ont tout intérêt à ne pas divulguer l’état de leurs stocks. Mais dans l’ensemble et sur du long terme la courbe des prix augmentera indubitablement. Indice bonus : Le patron de Total, Patrick Pouyanné lui-même, nous alertais sur les risques de pénurie d’ici 2020 (13). Au vue du prix bas ces dernières années, Il y un sous-investissement qui ne permet pas de chercher de nouveaux puits. La problématique du charbon et du gaz étant la même (financier, géopolitique, TRE, gaz de schiste etc..) il n’y a pas de consensus sur l’année de leur pic d’extraction. Certains estiment le pic du gaz à 2010 et du charbon pour 2020(14). Sinon Jean-Marc Jancovici (ingénieur diplomé de l’ecole polytechnique et connu pour son travail de sensibilisation et de vulgarisation de l’énergie et du climat) explique très bien sur son blog comment estimer les différents pics (voir note 15). Ce n’est pas grave, engageons-nous à fond dans les énergies renouvelables! Malheureusement comme on l’a vu les EnR ne représentent qu’à peine 5 % du mix globale. De plus elles présentent plusieurs inconvénients : -Elles sont intermittentes (pas de soleil, pas de vent= pas d’électricité), du coup il faut les coupler avec une source extérieure capable de compenser type centrale nucléaire, hydraulique ou géothermique pour éviter les gaz à effet de serre ou centrale thermique a flamme mais du coup elles n’ont plus rien de renouvelable. - Elles ne sont pas pilotables c’est-à-dire que le trop plein de production est soit perdu soit stocké dans des batteries qui émettent du CO2 (essentiellement dans la construction et le recyclage). -Elles sont dépendantes en grande partie du pétrole pour l’extraction des matières premières, la construction, la maintenance et le démantèlement. (16) -Elles réclament des métaux rares (type néodyme pour les aimants des éoliennes ou l’indium pour les panneaux photovoltaïques) qui ne sont pas renouvelables (voir chapitre sur les matières premières). Objectivement les énergies les plus décarbonées actuellement sont les barrages hydroélectriques et le nucléaire mais ils posent tout un tas de d’autres problèmes majeurs : extraction d’uranium impossible sans pétrole, déchets radioactifs ingérables, risque d’accident majeur et cout de démantèlement pour le nucléaire, déformation des paysages, immersions d’écosystèmes, limitation géographique et migrations de population pour les barrages. Pour synthétiser sur l’énergie et la dépendance aux énergies fossiles : Nos sociétés sont entièrement dépendantes des énergies fossiles. Dans le monde, une bonne partie de l’électricité est encore produite à partir de charbon ou de fioul. Même chose pour le chauffage. L’ensemble de notre transport (individuel mais aussi pour les marchandises que nous consommons) dépend des énergies fossiles. Même les infrastructures nécessaires pour produire des énergies renouvelables nécessitent des énergies fossiles pour être fabriquées. Or les réserves de ces énergies fossiles sont en train de diminuer rapidement. Chaque année, nous consommons plus d’énergies fossiles alors que les réserves accessibles se font rares. Si la tendance se confirme, si Commenté [CB14]: 13) Interview du PDG de Total pour Boursorama en juin 2017, les risques de pénuries et d’augmentation des prix à partir de 12 min : https://www.youtube.com/watch?v=8pWo0k5S7T0 Commenté [CB15]: 14) Page 42, Pourquoi tout va s’effondrer-Julien Wosnitza Commenté [CB16]: 15) Pour le gaz :https://jancovici.com/transition-energetique/gaz/a- quand-le-pic-de-production-mondial-pour-le-gaz/ Pour le pétrole : https://jancovici.com/transition- energetique/petrole/a-quand-le-pic-de-production-mondial- pour-le-petrole/ Commenté [CB17]: 16) Montage d’une éolienne en accélérer https://www.dailymotion.com/video/x3kprog
  • 6. 6 rien n’est fait pour diminuer notre dépendance aux énergies fossiles, on risque de se retrouver dans une situation où l’on ne pourra plus subvenir aux besoins primaires de nos sociétés (agriculture, production d’énergie, transport). Et pour l’heure, ce ne sont pas les énergies renouvelables qui pourront empêcher cela : en effet, aujourd’hui, les énergies renouvelables ne se substituent pas aux énergies fossiles, elles ne font que s’y ajouter. (17) Pour aller plus loin sur la partie énergie, vous pouvez aller voir sur YouTube le petit dessin-animé pédagogique Sans Lendemain (18) ou les différentes conférences de Jean-Marc Jancovici,. 2-LE CLIMAT: « Nos enfants n’auront pas le temps de débattre des changements climatiques. Ils devront vivre avec les effets. » Discours d'adieu du 10 janvier 2017 - Barack Obama Nous venons de voir que nous étions littéralement drogués aux énergies fossiles, il n’y a aucun secteur qui n’en consomme pas (alimentaire, transport, textile, bâtiment, tourisme etc…). La consommation toujours plus excessive de cette drogue nous pousse insidieusement vers l’overdose (pour ma part je vais faire le plein de ma voiture chez mon dealer une fois par mois). En attendant, les « Bad trips » climatiques s’enchainent comme jamais. Les ouragans (Harvey, Maria et Irma en 2017), les incendies géants (19), les sècheresses, les tempêtes (20) ou les pluies diluviennes nous donnent un avant-gout de ce que sera le monde si nous n’arrivons pas à contenir les changements climatique. Et pour le contenir et atteindre l’objectif de 2°C fixé par la COP21 pour 2100, il nous faudrait laisser la plupart des énergies fossiles dans les sous-sols des maintenant (21). Et même comme ça il a un phénomène physique pas très marrant et un peu casse-trip qui s’appelle l’inertie climatique. Kézako ? L’inertie climatique, c’est le temps que met l’atmosphère à réagir aux modifications anthropiques de sa composition, notamment dues aux émissions de gaz à effet de serre (GES). Cette inertie serait estimée entre 25 et 50 ans. La valeur utilisée par le GIEC (22) et plus généralement par les climatologues est de 40 ans (23). Imaginez-vous que les actions que nous faisons aujourd’hui pour baisser globalement les rejets de GES ne seront effectives que dans 40 ans ! Dans le même ordre d’idées le réchauffement climatique actuel correspond aux émissions de GES de la fin des années 70. Sachant que depuis, l’augmentation est constante : Commenté [CB18]: 17) Repris mot pour mot d’un article écrit par Clément Fournier : https://e-rse.net/10-raisons- probable-effondrement-societes-270038/#gs.vClHk_4 Commenté [CB19]: 18) Sans lendemain (35 min) https://www.youtube.com/watch?v=a0J2gj80EVI Commenté [CB20]: 19) En Californie, 1100 Km² détruit thttps://www.lemonde.fr/planete/article/2017/12/27/les- incendies-apocalyptiques-font-s-interroger-la-californie-sur- son-modele-de-developpement_5235016_3244.html Au Portugal : http://www.leparisien.fr/environnement/nature/feux-de- foret-au-portugal-61-600-hectares-detruits-situation- alarmante-05-07-2017-7112430.php Commenté [CB21]: 20) En Inde : http://www.lepoint.fr/monde/une-centaine-de-morts-dans- des-tempetes-de-sable-en-inde-03-05-2018- 2215519_24.php En Russie : http://www.leparisien.fr/international/russie- une-tempete-a-moscou-fait-au-moins-six-morts-29-05-2017- 6995250.php Commenté [CB22]: https://www.futura- sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique- sauver-climat-tiers-petrole-devra-rester-sol-56718/ Commenté [CB23]: 22) Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat. Commenté [CB24]: 23) Source des études en question : J.Hansen : http://science.sciencemag.org/content/308/5727/1431 et skepticalscience : https://skepticalscience.com/Climate- Change-The-40-Year-Delay-Between-Cause-and- Effect.html#.VEZhJdE4Ops.facebook
  • 7. 7 (24) En simplifiant tous les paramètres avec un scénario « business as usual » et en supposant que le climat est directement lié aux émissions de GES, la température va augmenter quoiqu’il arrive de +2.2% par an jusqu’en 2050… Si vous trouvez le raisonnement un peu trop basique on peut s’appuyer sur le dernier rapport du GIEC sur le sujet (25). Les scientifiques ont travaillé à l’élaboration de 4 scénarios pour estimer l’ampleur des changements climatiques : Le seul scénario qui permet de rester sous les 2°C, RCP2.6, prévoit une baisse globale et significative des émissions de GES, ce n’est pas vraiment vers quoi l’on tend. RCP2.6 est considéré par tous comme un scénario extrêmement optimiste. Pour tout vous dire les dernières données nous font plutôt suivre le scénario RCP8.5 (26) Aller, soyons optimiste, imaginons que nous arrivons à tenir les engagements de la COP21 (nous n’en prenons pas vraiment le chemin non plus mais bon) nous n’arriverons pas à tenir les 2°C, Pour Jean Jouzel, climatologue et glaciologue français, interviewé pour le monde avant la COP21: « Selon les Commenté [CB25]: 24) http://leclimatchange.fr/attenuations-des-changements/ basé sur le 5eme rapport du GIEC Commenté [CB26]: 25) http://leclimatchange.fr/ Commenté [CB27]: https://energieetenvironnement.com/ 2018/06/16/forte-accumulation-de-co2-dans-latmosphere- en-2017/
  • 8. 8 mesures actuelles, nous serons plus proche de 3 degrés à long terme. Je dis souvent que si nous voulons limiter le réchauffement à 2 degrés, nous devons mettre de côté l’essentiel des combustibles fossiles qui sont à notre disposition. » +3 degrés en 2100 c’est grave docteur ? Comme le dit Julien Wosnitza, activiste écologique et auteur du livre pourquoi tout va s’effondrer, dans son livre (27) : « Ça se traduirait globalement par (accrochez-vous) : -l’arctique qui fond et l’océan qui se dilate, provoquant une élévation du niveau des océans. En d’autres termes, la Floride n’existe plus, New York non plus, et le Bangladesh, la Camargue et nombre d’iles du Pacifique sont rayés de la carte ; -Les glaciers du Tibet qui fondent, donc les trois principaux fleuves d’Asie (y compris le Gange) à sec en été. Je vous laisse imaginer les conséquences dans des zones aussi densément peuplé. -Pékin qui se trouve aux portes du désert de Gobi -Les pluies qui se raréfient dans tout le bassin méditerranéen -des rendements agricoles en baisse constante, obligeant des millions de personnes à migrer vers le nord, ou il n’y aura pas assez de ressources pour accueillir et nourrir tout le monde. » 2100 ça peut paraitre dans longtemps mais les effets du réchauffement climatique se font déjà sentir, 14 des 15 années les plus chaudes se situent au XXIe siècle, à peine entamé. Ainsi, l'année 2016 est la plus chaude, suivie de près par 2015,2017 et 2014. Pour résumer : Le réchauffement climatique est désormais une menace bien connue, qui met en péril notre sécurité face aux aléas climatiques et la stabilité des écosystèmes vivants. Toutefois, si tout le monde connaît le réchauffement climatique et si de grandes conférences internationales sont organisées pour organiser la lutte contre ce phénomène, on observe dans la réalité assez peu d’actions mises en place. Ainsi, si les énergies renouvelables se développent, la consommation d’énergies fossiles ne baisse pas. Les émissions CO2 continuent à augmenter et l’atmosphère continue de se réchauffer. Sans action d’ampleur impliquant une réduction importante de nos consommations, le réchauffement climatique pourrait atteindre près de 6 degrés d’ici Commenté [CB28]: 27) Pourquoi tout va s’effondrer, Page 67, julien Wosnitza
  • 9. 9 2100. Sachant que les experts estiment que le réchauffement climatique est déjà une menace sévère à moins de 1 degré de réchauffement, il y a de quoi s’inquiéter. (28) 3-LA BIODIVERSITE: « Les forêts précèdent les hommes, les déserts les suivent. » Chateaubriand Le réchauffement climatique n’a pas que des impacts sur les humains, le risque est aussi très élevé sur la faune et la flore, déjà mises à mal par les activités anthropiques. En effet, le réchauffement modifie les conditions climatiques d’un écosystème : température, humidité, évènements extrêmes etc… L’altération de ces caractéristiques modifie les habitats naturels et obligent les populations animales ou végétales à migrer vers des latitudes ou des altitudes plus élevées. Ce phénomène désavantage les espèces peu mobiles comme les plantes ou le corail. Et le fait d’avoir artificialisé les sols et limité les espaces sauvages empêchent la migration des animaux. Selon Serge Planton, ingénieur à Météo France, « Pour la France, 1°C de plus équivaut à un déplacement du climat de 180km vers le nord » (29), du coup certaines espèces profitent désormais des températures plus clémentes et envahissent des écosystèmes endémiques (c’est-à-dire qui sont originaires des lieux où ils vivent). C’est ce qu’on appelle des espèces invasives, elles sont généralement intégrés volontairement ou involontairement par la main de l’homme(30). Bien sûr, L’Homme n’a pas attendu le réchauffement climatique pour détruire des écosystèmes entier, il en est d’ailleurs la première cause. En France nous artificialisons un département entier tous les 7 ans afin d’urbaniser des territoires de plus en plus grand. Ne laissant que très peu de place à la nature pour s’exprimer. Les écosystèmes sont complétement dérégler sous les coups de butoir de l’agriculture intensive et industrielle, de l’exploitation forestière, des extractions minière et de la pollution. En d’autres termes, nous arrivons à la sixième extinction de masse et elle est aussi rapide que la dernière en date, l’extinction des dinosaures ! (31) Les dernières études du CNRS sur le sujet dressent un constat alarmant : les populations d’oiseaux vivant en milieu agricole ont perdu un tiers de leurs effectifs en 17 ans. (32) En mars dernier l’IPBES (33), rendait public plusieurs rapports tout aussi alarmant : D’ici à 2050, 38 % à 46 % des espèces animales et végétales pourraient disparaître de la planète. (34) 4-LES OCEANS: “La goutte d'eau séparée de l'océan peut trouver un repos momentané, mais celle qui est dans l'océan ne connaît pas de repos.” Gandhi Dans les mers, le constat est globalement négatif. En 2006, une étude parue dans la revue Science prédisait la disparation de toutes les espèces de poissons et de crustacés exploitées aux alentours de Commenté [CB29]: 28) Repris mot pour mot d’un article écrit par Clément Fournier : https://e-rse.net/10-raisons- probable-effondrement-societes-270038/#gs.vClHk_4 Commenté [CB30]: 29) https://www.lejdd.fr/International/Climat-les-trois- scenarios-du-rechauffement-de-la-planete-761889 Commenté [CB31]: 30) https://www.ouest- france.fr/leditiondusoir/data/736/reader/reader.html?t=146 1947271151#!preferred/1/package/736/pub/737/page/6 Commenté [CB32]: 31) https://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2017/07/10/la- sixieme-extinction-de-masse-des-animaux-s-accelere-de- maniere-dramatique_5158718_1652692.html Commenté [CB33]: 32) https://lejournal.cnrs.fr/articles/ou-sont-passes-les-oiseaux- des-champs Commenté [CB34]: 33) Organisme Onusien, équivalent du GIEC mais pour la biodiversité, Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques Commenté [CB35]: 34) https://lejournal.cnrs.fr/articles/biodiversite-letat-durgence
  • 10. 3 Les risques majeurs qui pèsent sur notre société thermo industrielle : 1-L’ENERGIE : « Celui qui croit qu’une croissance infinie peut continuer indéfiniment dans un monde fini est un fou ou un économiste. » Kenneth Boulding Qui n’a jamais entendu cette citation de K.Boulding ou sa variante populaire « une croissance infinie dans un monde fini est impossible ». L’énergie (et notamment les énergies fossiles) est la ressource qui caractérise le plus la croyance d’une croissance infinie. Nous avons basé toute notre économie sur ce postulat sans jamais le remettre en question. De par le monde nous consommons toujours plus d’énergies fossiles (Pétrole, Gaz, Charbon). Ces 3 ressources représentent plus de 80% des sources d’énergie, l’hydraulique et le nucléaire ne pèsent pas grand-chose(6) et je ne parle même pas des énergies dites renouvelables (cf. graphique ci-dessous). Ce graphique est intéressant non seulement par les chiffres du nombre de kWh produits par année et son évolution en augmentation constante mais il permet de prendre conscience qu’historiquement nous n’avons jamais remplacé une énergie par une autre. On entend parler des Energies renouvelables depuis une dizaine d’années, mais on voit bien qu’elle est bien trop lente et qu’elle s’additionne sans remplacer une autre source. Et c’est le cas du charbon qui n’a pas (ou peu) Commenté [CB6]: https://fr.wikipedia.org/wiki/Kenneth_ E._Boulding Commenté [CB7]: 6) Le mix énergétique primaire en France est un peu à part : 45% de nucléaire, 30% pétrole ,12% de gaz et à peine 3% de charbon https://www.kelwatt.fr/energie.php
  • 11. 11 industrielle ne permet pas aux populations de poissons de se régénérer. La pollution crée des zones mortes sans oxygène. Les plastiques en quantité inimaginable tuent les mammifères marins, les oiseaux pécheurs et autres poissons. Et je n’ai pas encore parlé de l’exploitation du sable près des cotes qui est une horreur écologique. (42) 5-LES MATIERES PREMIERES : Commençons par le sable, cette ressource a longtemps été considéré comme infinie mais l’augmentation de la population mondiale ayant quasiment triplé en 60 ans le besoin en nouvelles infrastructures est exponentiel. Il est devenu la deuxième ressource la plus utilisé après l’eau. S’Il est essentiellement utile pour le secteur du BTP (construction des routes, maisons, éoliennes, centrale etc…) il rentre aussi dans la composition du verre, des composants électroniques donc des ordinateurs, tablettes, smartphones, mais aussi dans la composition des plastiques, des panneaux solaires et même dans l'agro-industrie. L'humanité extrait 50 milliards de tonnes de sable et granulats par an ! Cette exploitation est capable de rayées des petites iles entières de la carte… (43) Je ne vais pas m’étendre sur le sujet, la petite vidéo didactique « le dessous des cartes : Sable, en voie de disparition » (https://www.youtube.com/watch?v=J4jj5UY6XcE) explique bien le problème. Ce qu’il faut retenir c’est que le sable se raréfie, que son extraction dans l’océan détruit des écosystèmes (il s’agit d’aspirer le fond marin sans se soucier des écosystèmes en places) et qu’il accélère l’érosion des plages qui jouent un rôle de barrière contre la montée des eaux. La question de l’exploitation des métaux est légèrement différente de la question de l’exploitation de l’énergie fossile mais elles sont intiment liés. C’est-à-dire que plus le temps passe, plus l’extraction des métaux réclame d’énergie (généralement fossile) pour la même quantité de métaux. La Commenté [CB43]: 42) https://www.latribune.fr/economie/international/disparitio n-du-sable-qui-sont-les-coupables-746140.html Commenté [CB44]: 43) https://lareleveetlapeste.fr/une- vingtaine-diles-indonesiennes-rayees-de-la-carte-lextraction- du-sable-est-une-catastrophe-ecologique/
  • 12. 12 production mondiale de métaux représentait en 2012 de l’ordre de 10% (dont 6,5 % pour l’acier et 0,3% pour le cuivre) de la consommation énergétique mondiale. La question de la raréfaction et de l’épuisement des ressources minérales avant la fin de ce siècle constitue un sujet de controverses entre les différents auteurs et spécialistes. S’il est certain que les gisements actuellement exploités, bien que pouvant avoir une durée d’exploitation dépassant 100 ans pour certains, s’épuiseront un jour, mais d’autres seront découverts. Nous ne connaissons pas avec une incertitude raisonnable la quantité de gisements que nous pourrions trouver ne serait-ce que dans les trois premiers kilomètres de la croûte terrestre. L’horizon d’épuisement des ressources minérales est lointain, mais pas infini, contrairement à ce que l’on observe pour les ressources halieutiques marines, pourtant théoriquement renouvelables, mais dont la production diminue du fait de la diminution des stocks. Nous pouvons probablement, si nous nous en donnons les moyens financiers et techniques explorer et aller plus profond ou exploiter des gisements non conventionnels comme les gisements sous-marins. Mais ceci se fera avec un coût énergétique, économique et environnemental plus important. (44) L’exploitation minière est classée parmi les industries les plus polluantes selon le Blacksmith Institute, (45) avec des impacts sur les rivières et les nappes phréatiques, les sols et l’air. Les Energies Renouvelables, la voiture électrique, et la High Tech nous font passer d’un extractivisme fossile vers un extractivisme minéral. Le vent, le soleil et la marée sont des énergies renouvelables mais leur convertisseur en électricité ne le sont pas, ils ont une durée de vie et réclament tout un tas de matières premières pour leur construction, leur maintenance et leur renouvellement. Ensuite se pose le problème de la situation géographique minière avec ce que cela induit de tensions et conflits géopolitiques. Aujourd’hui la chine détient plus de 20 % des réserves de lithium et contrôle 90 % de la production de terres rares (46) et investie massivement dans des mines à travers le monde pour assurer son approvisionnement. Il y a une certaine redistribution des cartes entre les diverses puissances qui ne présage pas d’un partage égalitaire dans la joie et la bonne humeur. 6-LES BOUCLES DE RETROACTION POSITIVE Plus communément appeler cercle vicieux (ou vertueux en fonction), une boucle de rétroaction positive a lieu lorsqu’un phénomène parvient à s’auto-alimenter et à s’auto-amplifier. Les scientifiques ont ces dernières années mis en évidence plusieurs boucles de rétroaction affectant le climat et les écosystèmes. Il s’agit d’un principe assez inquiétant qui empêche un retour arrière facile une fois que certains seuils sont passés. Si on prend l’exemple du réchauffement climatique, l’émission de gaz à effet de serre entraîne une augmentation des températures. En augmentant, les températures font fondre le permafrost (ou pergélisol en français) autour du cercle polaire, ce qui entraîne des émissions de méthane (un autre gaz à effet de serre) et cela accentue donc encore le réchauffement. Le phénomène s’auto-entretient. La biodiversité est aussi victime de ce principe. La biodiversité diminue du coup cela favorise les espèces invasives sans prédateur ce qui diminue la biodiversité. La qualité des sols agricoles se détériore à cause de pratiques agricoles néfastes donc on rajoute de plus en plus d’intrants ce qui continue de détériorer les sols. Ce phénomène existe aussi dans notre système capitaliste basé sur la croissance. La consommation d’énergie permet des avancées techniques et scientifiques sur la santé ce qui augmente la durée de vie des humains et Commenté [CB45]: (44) Rapport de l’ADEME http://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/ epuisement-metaux-mineraux-fiche-technique.pdf Commenté [CB46]: 45) https://fr.wikipedia.org/wiki/Blacksmith_Institute Commenté [CB47]: 46) https://www.lesechos.fr/11/09/2017/LesEchos/22526-064- ECH_le-boom-des-batteries-va-entrainer-une-ruee-sur-les- metaux-critiques.htm
  • 13. 13 donc la démographie, du coup ça augmente la demande et la consommation d’énergie. Ça marche aussi avec la politique et le fait que nos sociétés soient de moins en moins démocratiques et de plus en plus inégalitaire. A force de politiques favorisant l’économique au social, les plus pauvres ne se sentant plus représentés, ne croient plus en la politique et donc ne votent plus. Les plus aisés, eux, continuent à voter pour les candidats qui serviront leurs intérêts. Ces candidats favoriseront les plus aisés au détriment des plus pauvres augmentant ainsi le nombre de personnes en difficulté n’ayant plus confiance en la politique. 7-L’ANTROPOCENE, LA GRANDE ACCELERATION : Revenons maintenant, si vous le voulez bien, sur des considérations un peu plus anthropocentrées. Nous venons de voir que nous avions au fil du temps modifié notre environnement, que nous avions trié et sélectionné la faune et la flore pour leur donner une valeur marchande et être utile aux humains. Pour certains scientifiques, notamment les géologues, l’holocène (âge interglaciaire depuis 10 000 ans qui a permis à l’homme de prospérer) est fini, nous sommes dans une nouvelle ère géologique : l’anthropocéne (littéralement, l’âge de l’homme). Les activités humaines sont en train de laisser une empreinte profonde dans les couches géologiques, notre espèce est devenue une force telle que nous avons modifié l’évolution de la planète. Nous sommes capables de détruire des montagnes pour l’industrie minière, de changer le climat via nos pollutions, nous prenons tellement de place que la biodiversité s’en trouve chambouler. Pour bien comprendre ce phénomène et le coté vertigineux de notre impact, le tableau de bord suivant, si vous ne l’avez jamais vu, est assez révélateur :
  • 15. 15 Voilà l’état du système terre et de l’anthropocéne, il s’agit purement et simplement d’une croissance exponentielle à tous les niveaux ! Sachant que chaque phénomène ne peut pas être modifié sans qu’il y ait des répercutions sur un autre, nous sommes face à un système complexe avec différentes ramifications et différents liens. La vue de ces graphiques a été un choc pour moi. Pour plusieurs raisons, ça m’a permis de comprendre un peu mieux la situation dans laquelle nous sommes et que notre système qui permet des courbes aussi exponentielles ne peut pas être viable, on ne peut pas surconsommer autant sans conséquences dramatiques. Il ne s’agit pas d’un problème isolé, on parle ici d’un problème systémique et global. En continuant ma réflexion, sur le fait que cette croissance « de tout » n’était pas normale qu’il fallait absolument inverser toutes les courbes, je me suis fait une image mentale de ces courbes inversées et j’ai de nouveau eu un choc parce qu’inverser les courbes c’est : décroitre le PIB, consommer moins d’énergie, décroitre la population (sujet hautement sensible s’il en est),consommer moins d’eau , laisser plus de place à la nature, stopper la pèche, ne plus rejeter de déchet plastique et chimique dans l’océan etc…En gros ça sous-entend diviser notre niveau de vie par 10… …Et c’est là que ça se complique, qui est prêt à baisser son niveau de vie actuel (plus de voiture, moins de chauffage en hivers, moins de bien de consommations etc…) ? On se retrouve coincé dans Commenté [CB48]: 47) https://www.monde- diplomatique.fr/cartes/acceleration-terrestre
  • 16. 16 le système sans réel porte de sortie. Parce qu’il y a les enfants à aller chercher à l’école, à amener au sport, parce qu’il faut rembourser la maison, la voiture. Et même sans ça, la sobriété heureuse, personnellement ça ne me fait pas rêver, je suis bien trop habitué à un certain confort. C’est tellement plus simple la vie quand on rentre chez soi qu’on lance Netflix pour regarder le documentaire d’Al Gore « une vérité qui dérange » en se disant, depuis son canapé, qu’il a bien raison de faire des conférences sur le réchauffement climatique. C’est tellement plus simple de se dire qu’on a fait sa part en mettant un « like » Facebook sur un coup de gueule écologique ou encore d’acheter une voiture hybride quand on a les moyens. Nous sommes tellement intégrés dans la société de consommation que nous ne voyons le monde, ses problèmes et ses solutions, que par ce prisme-là. La croissance verte est totalement dans cette esprit la, alors qu’il s’agit encore d’un oxymore libérale pour continuer à consommer tout en se donnant bonne conscience. Notre problème avant tout c’est la croissance qu’elle soit verte, bleu ou rouge ni changera rien. Voilà mon état d’esprit, il est en pleine dissonance cognitive , je suis en colère de voir le monde tel qu’on est en train de le laisser à nos enfants et en même temps totalement impuissant par l’ampleur des actions qu’il faudrait mettre en œuvre ne serait-ce que pour adoucir la chute. Et le pire dans tout ça c’est que tout le monde s’en fout, les gens continuent à vivre entre déni et ignorance… J’aurais pu approfondir encore le sujet, en parlant des futures migrations liées au réchauffement climatique, aux inégalités grandissantes, à la finance qui ne tient que par un fil, de l’agriculture industrielle qui tue les sols. J’aurais pu vous parler du rapport au club de Rome, les limites de la croissance sortie en 1972 et son modèle world 3 très robuste qui prévoit un effondrement dans la 1ere partie du XXIéme siécle. J’aurais pu aussi parler du modèle HANDY (Human and Nature Dynamique), des blocages sociotechniques, de l’inertie politique, du dilemme du prisonnier etc… Si vous avez lu jusqu’ici, vous avez saisi que nous sommes actuellement arrivé à un carrefour avec différemment chemins : continuer comme maintenant et voir s’effondrer notre société, comme est déjà entrain s’effondrer la biodiversité, ou tenter de modifier la course folle des courbes exponentielles ? Et la CCAS dans tout ça, c’est quoi le rapport ? Que peut-on faire ?
  • 17. 17 La CCAS et la transition écologique : Si je pense que la CCAS doit être un acteur central dans l’économie sociale et solidaire, je pense aussi qu’elle doit prendre une part tout aussi importante dans la transition écologique. Elle a tous les atouts pour offrir un nouveau récit positif autant social qu’environnemental. Les 20 prochaines années risquent de mettre à bas nos valeurs de justice et de dignité, le réchauffement climatique va engendrer nombre de conflits dans le monde et envoyer tout un tas de gens sur les routes. Le conflit syrien en est un exemple. Même si elle n’en ait pas la cause, la sècheresse entre 2007 et 2010 en est un facteur aggravant. Cette sécheresse, la pire jamais relevée dans la région, a causé une généralisation des mauvaises récoltes et des migrations de masses des zones rurales vers les centres urbains. Cet exode rural a contribué à faire basculer le pays dans le conflit, l’Etat islamique a profité de la misère pour accroitre son pouvoir. (48) Tous les experts s’accordent à dire que les migrations vers l’Europe vont s’intensifier dans les prochaines années et vu comment nous les « accueillons » actuellement, nos valeurs de solidarité, de dignité et de justice sont déjà bafouées. A ces problèmes, le récit politique et médiatique ne fait qu’amplifier un sentiment d’insécurité dans la population et par extension favorise la montée du populisme d’extrême droite et du repli sur soi. C’est pourquoi nous devons à l’image du film « demain » (49) proposer une vision positive de nos actions qui par effet rebond ou mimétisme puissent se propager. Je rêve qu’on ne parle plus de la CCAS dans les médias par le biais de la cour des comptes mais par le fait que nous aurions mis en place par exemple une économie circulaire entre paysans et restauration d’entreprise. Il est important de prendre en compte notre impact environnemental dans toutes nos décisions et stratégies futures. Il faut nous aider à nous sevrer de l’énergie fossile en poussant une politique d’incitation pour les salariés et rendre désirable une autre façon de consommer. Pour cela nous avons la chance d’avoir plusieurs leviers d’action intéressant. 1-LA RESTAURATION MERIDIENNE : Il s’agit à mon avis, de l’un des leviers les plus importants que nous puissions utiliser. A l’origine à la CCAS il s’agissait certainement de garantir à tous les agents EDF/GDF au moins un repas équilibré par jour. Aujourd’hui, la tendance générale est à une alimentation plus saine, plus responsable et plus décarbonée. Quand les politiques commencent à proposer un certain pourcentage de bio ou de produits locaux dans les cantines scolaires, que faisons-nous ? Il faut utiliser ce magnifique outil qu’est la restauration méridienne pour revitaliser le tissu social rural en proposant de l’alimentation bio et locale dans chaque restaurant. Pourquoi pas à l’image des amap, subventionner des agriculteurs locaux et écoresponsables, ils nous fourniraient des fruits et légumes issus de l’agriculture bio ou/et raisonnée, de notre côté en compostant les déchets verts nous leur redonnerons de quoi nourrir la terre et ainsi créer un cercle vertueux. Dans tous les cas, il faut stopper la folle course des crevettes, vous savez celles qui sont péchés au Danemark puis transportées en camion jusqu’au Maroc pour y être décortiquées puis reviennent au Danemark afin d’y être conditionnées et finissent dans nos rayons en ayant parcouru plusieurs milliers de km… Proposer des produits locaux c’est participer de fait à la résilience alimentaire et se préparer dès maintenant à un monde post-pétrole. Commenté [CB49]: 48) https://www.lemonde.fr/climat/article/2015/09/11/le- changement-climatique-facteur-de-destabilisation-et-de- migrations_4752611_1652612.html Commenté [CB50]: 49) Demain est un film réalisé par Cyril Dion et Mélanie Laurent en 2015
  • 18. 18 J’ai vu sur intranet que depuis 2014, la direction hôtellerie restauration travaillait avec une centrale d’achats ayant des fournisseurs nationalement référencés qui privilégient les circuits courts et l’agriculture raisonnée, qu’en est-il aujourd’hui ? Le circuit court correspond à combien de km ? Pour ma part je pense qu’il faut valoriser cette démarche en proposant des journées ou des plats bio ou issu de l’agriculture raisonnée. A quand 20,30 ou 50% de bio/local le midi ? A quand la limitation des déchets facilement en compostant les épluchures ? Et pourquoi pas chaque semaine proposer un panier de fruits et légumes aux salariés ? Ça peut paraitre utopiste mais le meilleur moyen de rendre désirable l’agriculture bio ou raisonnée c’est de facilité son accès à tous. Fournir un panier de légumes de saisons peut nous aider à nous affranchir de la grande distribution qui met en avant l’agro-industrie mortifère pour la biodiversité. Si nous voulons vraiment que ce soit révolutionnaire, il ne faut pas que ce soit bénévole, il faut institutionnaliser ce type d’action qu’elle soit entièrement prise en charge par la CCAS dans sa gestion et pourquoi pas payable avec la carte du restaurant par les agents. D’autres parts nous consommons beaucoup de trop de viande, proposer régulièrement des repas à thème végétarien peut permettre de sensibiliser sur cette question. Je sais que c’est un sujet compliqué pour des questions de législation et de responsabilité mais le gaspillage alimentaire est un vrai fléau. En France nous gaspillons près de 10 millions de tonnes de produits alimentaires, plus de 1,2 concerne de la nourriture encore consommable. Je me doute que nous avons ce problème, que les gérants doivent jeter quantité de nourritures tous les midis. N’y a-t’ il vraiment aucune possibilité de passer par des associations pour les récupérer ? Eventuellement en faisant signer des décharges ? Ou de proposer à la fin du service des doggy bag pour les salariés ? Pour résumer les propositions : -Du Bio ou local en mode croissant pour arriver sur du long terme a 100% -acquisition de composteurs dans tous les restaurants -un système circulaire positif avec un retour du compost vers les agriculteurs - un panier de fruit et légume une à deux fois par semaine pour s’affranchir de la grande distribution payable pourquoi pas avec la carte du restaurant. -repas à thème végétarien. -tenter de mettre fin au gâchis. 2-UNE NOUVELLE DIRECTION TRANSVERSE : Je pense qu’il est difficile de mettre en œuvre une stratégie de transition écologique sans entité organisationnelle. Que ce soit un service ou une direction, il faut que cette entité soit centrale et transverse. Dans tous les domaines, on nous demande tout un tas d’indicateurs afin de piloter les activités ou pour avoir une idée des coûts financiers, mais à ma connaissance il n’y a aucun indicateur sur notre impact environnemental. Cette nouvelle direction devrait être capable, si on lui en laisse la possibilité, de fournir le coût environnemental de chaque nouveau projet que ce soit en termes de cout carbone ou d’impact sur la biodiversité. Pour prendre un exemple concret, en cas de travaux de
  • 19. 4 remplacé le bois, le pétrole ne s’est pas substitué au charbon etc… Dans le même temps, la chine n’a jamais construit autant de centrales à charbon pour soutenir sa croissance (et la nôtre !) et son besoin toujours plus grand d’énergie, (même s’il s’agit quand même de nuancer puisque la tendance serait à la baisse en termes de nouvelles constructions). (7) Pour en revenir aux énergies fossiles, n’étant pas économiste, je crois de façon rationnelle que le stock est limité. La question qu’il faut donc se poser est : Quel est l’état des stocks et combien de temps nous reste-t-il avant d’arriver à une pénurie ? Les enjeux financiers et géopolitiques sont tels qu’il est difficile d’avoir ces informations, malgré tout, il y a plusieurs indices qui laissent à penser que ce sera plus rapide que ce que l’on peut penser. Prenons le cas du pétrole : 1ere indice : le pic pétrolier mondial(8) pour le pétrole conventionnel est passé en 2006 selon l’agence internationale de l’énergie. La production mondiale de pétrole stagne et va commencer à décliner. En théorie nous avons donc autant de pétrole que ce que nous avons déjà produit mais les puits de pétroles vont être de plus en plus durs à exploiter et réclamer toujours plus d’énergie pour forer plus profondément .Ce qui m’amène à mon 2eme indice 2eme indice : Le TRE, Taux de Retour Energétique (9) est en chute libre. Qu’est-ce que c’est que ce truc ? « La production de pétrole conventionnel nécessite de l’énergie durant une grande partie du cycle de vie de l'exploitation d'un gisement. Lorsque celui-ci arrive en fin de vie, l'énergie nécessaire pour extraire un litre de pétrole finit par dépasser celle contenue dans ce même litre : le rapport énergie rendue sur énergie investie est inférieur à 1 ». (10) Au début du XXème siècle, le TRE était de 100:1, c’est-à-dire qu’il fallait 1 baril de pétrole pour en retirer 100. Aujourd’hui le TRE du pétrole conventionnel se situe entre 10 :1 et 15 :1. Le TRE du pétrole non conventionnel type sable bitumineux ou pétrole schiste est à 3 :1 voire 1,5 :1 3eme indice : Justement, il faut vraiment que l’industrie pétrolière soit à bout de souffle pour prospecter dans tous les sens (l’exemple de l’huile de palme me parait assez parlant) et ainsi exploiter un pétrole aussi peu rentable en termes de TRE que les sables bitumineux ou le pétrole de schiste. Le problème c’est que ces exploitations sont une catastrophe écologique, elles détruisent des écosystèmes. Par exemple pour exploiter les sables bitumineux il faut raser la forêt boréale puis creuser a 50 mètres de profondeur dans des mines à ciel ouvert jusqu’à atteindre les sables bitumineux afin de l’extraire, il faut ensuite le passer à la centrifugeuse pour séparer le sable et le bitume. Une fois le bitume récupérer il y a un processus de transformation chimique afin de le rendre commercial. En produisant un baril de pétrole extrait des sables bitumineux, on génère trois fois plus d’émissions de gaz à effet de serre que la production d’un baril de pétrole classique. Sur le même plan, le congrès américain a adopté récemment une loi autorisant l’exploitation gazière et pétrolière dans l’une des plus vastes réserves naturelles d’Alaska (11). Son sous-sol recélerait 7,7 milliards de barils de pétrole ce qui peut paraitre beaucoup mais rapporter à la consommation annuel mondial ce n’est pas grand-chose. Pour vous donner un ordre d’idée en 2017 la consommation globale représente 97,4 millions de barils par jour (12). Pour simplifier notre calcul et en extrapolant l’augmentation continuelle de la demande disons 100 millions de barils par jour. Le congrès américain a donc considéré que la destruction totale d’un écosystème naturel et sauvage était équivalente à 77 jours de consommation de pétrole ! 4eme indice : Il s’agit de prendre cet indice avec des pincettes mais le prix en augmentation du baril de pétrole, peut laisser penser que le stock diminue. Dans une économie capitaliste si la demande est plus forte que l’offre, le prix augmente. C’est beaucoup moins vrai avec l’industrie pétrolière car Commenté [CB8]: 7)https://www.lemonde.fr/planete/arti cle/2016/11/08/la-chine-mise-toujours-sur-le- charbon_5027531_3244.html Commenté [CB9]: 8) https://fr.wikipedia.org/wiki/Pic_p%C3%A9trolier Commenté [CB10]: 9) Ou EROEI en anglais, Energy Returned on Enregy invested Commenté [CB11]: 10)https://fr.wikipedia.org/wiki/Pic_p %C3%A9trolier#Taux_de_retour_%C3%A9nerg%C3%A9tique _(TRE) Commenté [CB12]: 11)https://www.nationalgeographic.fr /environnement/2018/06/arctique-les-etats-unis-ouvrent- une-reserve-naturelle-lexploration-petroliere Commenté [CB13]: 12) https://www.planetoscope.com/petrole/209- consommation-mondiale-de-petrole.html
  • 20. 20 -en subventionnant l’achat de VAE (vélo à assistance électrique) ou prime pour ceux qui viennent en vélo -en favorisant le télétravail 4- COMPTA, BIEN-ETRE, DIVERS : Dans l’ensemble il y a pleins de choses à faire pour valoriser la CCAS, On peut imaginer ou s’inspirer de ce qui existe déjà pour valoriser notre aspect social et environnemental. Je pense notamment à la comptabilité en triple capital, c’est-à-dire une comptabilité qui ne prend plus en compte seulement la partie financière mais aussi le capital naturel et le capital humain (51). A voir comment l’intégrer dans nos processus comptables, mais n’étant pas comptable je trouve l’idée séduisante tout en ne sachant pas si le concept peut être adapté chez nous. L’avantage de la comptabilité en triple capital, pour ce que j’en ai compris, c’est qu’elle permet de fournir d’autres indicateurs de « bonne santé » d’une entreprise que ceux habituels (la finance). Pour pousser dans l’aberration du système actuel, une entreprise qui fait beaucoup de bénéfices et donc peut fournir beaucoup de dividendes à ses actionnaires est considérée comme en bonne santé, même si en même temps elle pollue et saccage la nature et même si elle sous-paye et exploite ses salariés... Il s’agit donc d’utiliser cet outil pour mettre au même niveau le social, l’environnemental et la finance. Toujours sur le même principe de résilience, de limitation de gaz à effet de serre mais aussi de bien- être au travail, nous pouvons soit par le biais d’associations soit par les salariés s’approprier les toits et les balcons afin d’y faire prospérer des oasis d’agriculture urbaine. Que ce soit par la mise en place de ruches ou de petits carrés potagers, ça me parait important de renouer le contact avec la terre quand on a toujours vécu en ville. Ça doit avoir un caractère pédagogique afin de montrer qu’il existe des alternatives. Pourquoi ne pas proposer des formations sur la permaculture ou l’agroforesterie ? Je n’invente rien, les potagers urbains sont de plus en plus utilisés par les adeptes des villes en transition. Pour finir j’ai quelques interrogations nettement plus terre à terre : -Que sont devenues les boites à recycler le papier ? -Je ne sais pas comment est géré le contrat pour les machines à café mais quoiqu’il en soit, je désespère de voir autant de gobelets en plastique finir dans les poubelles. Ne serait-il pas plus économique et écologique de fournir des tasses/Mugs pour tous les salariés de la CCAS et revoir le contrat puisque la part de l’utilisation des gobelets devrait baisser significativement ? -Comment se fait-il qu’il soit si difficile d’accéder aux douches quand on vient en vélo le matin ? J’ai envoyé un mail sans réponse depuis plus d’ 1 mois… Pour résumer les propositions : -Passer à la compta triple capital, ou au moins y réfléchir/l’adapter à notre contexte -investir les toits, les balcons et les espaces verts pour créer des potagers urbains pédagogiques -installer des ruches -remettre en place le tri pour le papier afin de le recycler Commenté [CB52]: 51) http://www.compta- durable.com/wp- content/uploads/2017/11/Compta3K_Presentation- complete.pdf
  • 21. 21 -fournir un mug ccas pour les salariés -faciliter l’accès aux douches pour les gens qui souhaitent venir en vélo CONCLUSION : Le risques d’un effondrement systémique (ou récession forcée si le mot effondrement fais trop peur) est de plus en plus probable, il ne s’agit plus d’un fantasme de futurologue catastrophiste. Il faut dès maintenant le prendre en compte afin de l’intégrer dans les stratégies d’entreprise sur du long terme. De façon pragmatique et objectif, force est de constater que le mode de vie occidental n’est plus tenable. Il crée un déséquilibre humain et environnemental tel qu’il n’est plus possible de fermer les yeux. Nous sommes globalement tellement dépendants a la mondialisation, et aux énergies fossiles qu’il n’y plus aucune résilience locale. La priorité est donc de relocaliser un maximum la production et en priorité l’alimentaire. Ces problématiques posent aussi des questions existentielles et sur notre rapport au travail notamment dans le secteur tertiaire ou certains jobs (communément appeler bullshit jobs (52)) sont totalement dénués de sens. Les français n’ont jamais pris autant d’anxiolytiques que ces 10 dernières années alors que paradoxalement les progrès techniques et scientifiques nous ont permis d’avoir un confort de vie jamais atteint dans l’histoire de l’humanité. Quel est le sens de tout ça ? Quel est le sens de cette société ultra-individualiste ? N’y a-t’ il vraiment aucune alternative ? Sommes-nous contraint de consommer autant pour soutenir cette croissance mortifère ? Je ne crois pas. D’ailleurs, je n’aurais pas écrit ce texte si je ne pensais pas qu’un changement profond était possible, non pas pour sauver le monde mais pour donner encore plus de sens aux activités sociales et écrire une nouvelle page, participer à modifier l’imaginaire collectif et écrire un récit positif. Je ne veux pas d’un futur à la Mad Max, soleil vert ou à La route. Notre futur doit être basé sur l’entraide, la solidarité et la soutenabilité globale de notre développement. J’ai bien conscience que prendre en compte mes propositions ne sera pas facile qu’il y a dans les organismes comme ailleurs un arbitrage budgétaire contraignant à faire entre plusieurs sujets, que le 1 % est en diminution constante depuis des années, que la politique de Macron est à l’opposé de ce que représente la CCAS et que la casse du secteur publique est « en marche ». Mais si nous ne sommes pas capable de le faire ici et maintenant. Qui peut le faire ? Faut-il regarder les associations comme alternatiba, le réseau des villes en transition ou même les zadistes se débattre tout seul dans la jungle néolibérale ? Je ne sais pas si j’ai convaincu qui que ce soit sur l’urgence de la situation mais si ça peut permettre à plusieurs personnes de prendre conscience à minima des risques énergétiques et climatiques qui nous attendent ce sera déjà pas mal. La vie est faites de petits riens et ça tombe bien nous ne sommes rien mais nous pouvons accomplir collectivement de grandes choses. Commenté [CB53]: 52) https://www.lemonde.fr/m- perso/article/2016/04/22/dans-l-enfer-des-jobs-a-la- con_4907069_4497916.html
  • 22. 22 Pour aller plus loin : Les vidéos youtubes pour comprendre et aborder les sujets traités dans la 1ere partie : Documentaires : -« les jeux vidéo vont-ils disparaitre ? » - game spectrum, https://www.youtube.com/watch?v=2Qq- 6wByLPI&list=FLyuydY4l7zn5onJ4-pMZuDg&index=1 -« sans lendemain » - incubatepictures https://www.youtube.com/watch?v=a0J2gj80EVI&list=FLyuydY4l7zn5onJ4-pMZuDg&index=3 -« Pourquoi tout va s’effondrer » - 4eme singe, https://www.youtube.com/watch?v=eyqPs8n8w8I&index=3&t=1s&list=FLyuydY4l7zn5onJ4-pMZuDg -«2 degrés avant la fin du monde » -#datagueule https://www.youtube.com/watch?v=Hs-M1vgI_4A -« le jour d’après – A court de pétrole » docu-fiction National Geographic https://www.youtube.com/watch?v=gZYriqwaKOw Conférences : -Jean-Marc Jancovici : A quand la rupture énergétique ? Cité des sciences -21/11/2017 https://www.youtube.com/watch?v=2JH6TwaDYW4&t - Pablo Servigne, Raphaël Stevens, Geneviève Azam : Comment tout peut s'effondrer https://www.youtube.com/watch?v=dI2lOH7RbCo -Gaël Giraud : Quel lien direct entre le PIB et l'énergie ? https://www.youtube.com/watch?v=vW7WywnOxas -Gaël Giraud : Dangers imminents liés au dérèglement climatique https://www.youtube.com/watch?v=xmoQav1k5-I&t -Emmanuel Prados : Comprendre les phénomènes d’effondrement de sociétés. Quel avenir pour la nôtre ? https://www.youtube.com/watch?v=1dgjIeR5DBY&t Les chaines d’interview YouTube intéressantes sur tous ces sujets : -Thinkerview : https://www.youtube.com/user/thinkerview interview long sur tout un tas de sujets, je conseille les interviews de P.Bihouix, P.Servigne, Jon Palais, P.Larrouturou, V.Mignerot, P.Watson -Atterissage : https://www.youtube.com/channel/UCA3gNeKH5UC9OVJLExc19Cg , je conseille l’interview sur la compta a triple-capital avec Helene le Teno -Présages : https://www.youtube.com/channel/UCNd8j3h4OKpg4TGGmKOTBPQ Les chaines Autres : -#datagueule : https://www.youtube.com/user/datagueule
  • 23. 23 -Les chroniques écologiques du professeur feuillage : https://www.youtube.com/playlist?list=PLverOb56261sDNGS2gUPGhqPfQBiYCsUt - Et tout le monde s’en fout : https://www.youtube.com/channel/UC-2EkisRV8h9KsHpslQ1gXA Les films documentaires : -Demain, Cyril Dion et Mélanie Laurent -Une vérité qui dérange, Davis Guggenheim avec Al Gore -Home, Yan Arthus-Bertrand dispo sur YouTube: https://www.youtube.com/watch?v=NNGDj9IeAuI -Le monde selon Monsanto, Marie-Monique Robin -Béhémoth, le dragon noir, Zhao Liang dispo sur YouTube : https://www.youtube.com/watch?v=sqhvZ9IyM-4 Les Livres : -Comment tout peut s’effondrer, petit manuel de collapsologie a l’usage des générations présentes, Pablo Servigne et Raphael Stevens -L’entraide, l’autre loi de la jungle, Pablo Servigne et Gauthier Chappelle -L’âge des Low Tech, Philippe bihouix -Pourquoi tout va s’effondrer, Julien Wosnitsa -Dormez Tranquilles jusqu’en 2100 et autres malentendus sur le climat et l’énergie, jean-marc Jancovici -Petit Manuel de résistance contemporaine, Cyril Dion -Les limites à la croissance, D.Meadows -effondrement, Jared Diamond