2. Tout ce qui bouge, ou a bougé
ne le peut, ou ne l’a pu
QUE grâce à l’énergie
3. Nous anticipons demain…
à partir d’hier
Théorie du cerveau probabiliste : notre cerveau travaillerait
essentiellement à anticiper les évènements à venir, afin
d’économiser du temps et de l’énergie.
Thomas Bayes (né env. en 1702 à Londres - mort le 7 avril 1761 à Tunbridge Wells, dans le Kent) est un
mathématicien britannique et pasteur de l'Église presbytérienne, connu pour avoir formulé le théorème de
Bayes dans "Essais sur la manière de résoudre un problème dans la doctrine des risques (Essay Towards
Solving a Problem in the Doctrine of Chances - 1763)" publié à titre posthume. (source wikipedia).
Voir aussi les travaux de Stanislas Dehaene, chercheur en psychologie cognitive expérimentale, membre du
Collège de France
9. « (…) en 2011, une équipe de la Carnegie Mellon University a
observé que des neurones envoyaient des décharges avant
même la perception, juste parce que le cerveau était en train de
prédire qu'il allait se passer quelque chose. Ils ont vu, au plus
intime du cerveau, des messages nerveux transportant, non pas
des informations provenant des sens, mais des calculs de
probabilité... »
Science et Vie n° 1142, novembre 2012 p. 64
10. « Le cerveau bayesien est conçu comme une machine
probabiliste qui fait constamment des prédictions sur le
monde et les actualise en fonction de ce qu’il perçoit. »
Baquiast J-P, 2008. Le cerveau bayesien, Automates Intelligents
Destruction de l’équilibre écologique vital, déplétion
énergétique, fin des ressources, déclin, pouvons-nous
anticiper ce que nous ne connaissons pas encore ?
11.
12. L’esprit façonné par notre action
Riz Blé
Coopération / Non coopération
Collectivisme / Individualisme
Pensée holistique / Pensée analytique
Large-Scale Psychological Differences Within China Explained by Rice Versus Wheat Agriculture
T. Talhelm, Science, 2014
13. L’esprit façonné par notre action
Nous vivons dans la culture de l’énergie et de la liberté, et c’est
bien l’énergie qui nous a permis de démultiplier notre capacité à
transformer le monde pour l’intérêt de notre adaptation.
Nos schémas de pensée vont-ils évoluer à temps, et
suffisamment rapidement, lors de la réduction des
approvisionnements ?
Comment réadopter un modèle plus collectiviste alors que
nous en avons perdu les codes ?
14. Boucles de rétroaction positive
- Chaleur et sécheresse diminuent la capacité d'absorption du
CO2 par les végétaux, potentielles sources de GES à terme
- Albédo : glaces et manteaux neigeux qui fondent favorisent
le réchauffement des terres et des océans
- Méthane (pergélisol, clathrates des fonds marins) (?)
15. Boucles de rétroaction positive
- Vapeur d’eau (l'air chaud peut contenir plus d'humidité que
l'air froid), effet de serre augmenté
- Le réchauffement des océans diminue leur capacité
d’absorption de CO2, et peut donc accélérer la concentration
des gaz à effet de serre dans l’atmosphère
- (…)
Boucles de rétroaction positive = décalage temporel
irréductible, impossible à anticiper (on ne sait pas les simuler)
16. Inertie climatique
Estimée à 40 ans (+- 15 ans), pour le réchauffement
Beaucoup plus long pour la modification des flux
atmosphériques et océaniques (centaines, milliers d’années)
Si le climat (sa chaleur) de 2016, celui qui nous inquiète,
correspond à l’activité humaine des années 1970 et que notre
activité d’aujourd’hui ne peut changer que le monde d’après
2050, nous sommes alors en décalage émotionnel – et
adaptatif – de 80 ans sur la réalité.
17. Inertie industrielle et économique
Lorsque XXX a modifié la recette du NutXXXX, il leur a fallu
préparer le marché de l'huile de palme, modifier les modèles
agricoles en amont. Les consommateurs ne réalisent cela que
très longtemps après et modifier tout un processus de
production, qui fait vivre beaucoup de monde est très difficile a
posteriori, les pays exploités eux-mêmes s'y opposant pour des
raisons économiques.
La destruction de l’environnement a eu lieu depuis
longtemps lorsque le public s’en rend compte, revenir en arrière
est verrouillé par les intérêts (à court terme) d’humains qui
bénéficient du commerce généré.
18. Le recyclage : un retard perpétuel
« (Dans une économie x) plus le taux de croissance est élevé, plus s’accroît
l’écart entre la quantité d’un matériau entrant dans l’économie à un moment
t du passé et la quantité entrant x années plus tard dans une économie ayant
crû durant tout ce temps. Concernant le cuivre, avec un taux de recyclage de
60 %, nous injectons en 2015 dans le système 4 millions de tonnes de cuivre
recyclé, soit grosso modo 60 % des 6 millions de tonnes que l’on produisait il y
a quarante ans, en 1975. Or, à cause de la croissance continue de notre
demande, nous en consommons aujourd’hui 16 millions de tonnes, et non
plus 6 ; il nous faut donc extraire à nouveau 12 millions de tonnes de cuivre,
malgré le recyclage qui nous a permis de gagner un tout petit peu de
temps, mais pas de modifier la logique extractive fondamentale de notre
économie. »
Vers une économie authentiquement circulaire, C. Arnsperger et D. Bourg, CAIRN.info
19. Complexification et énergie
Un apport d’énergie en augmentation constante permet de
développer l’économie ET de réparer ou compenser les
problèmes qu’elle génère (pollution, complexité, compensation
de la baisse des rendements agricoles grâce aux intrants…).
Mais l’énergie ne peut compenser éternellement l’auto-
intoxication de nos sociétés, car son apport quantitatif ne peut
que se réduire à terme.
20. Complexification et énergie
« Joseph Tainter le montre avec l’exemple des Sumériens qui se sont
effondrés. On complexifie toujours plus, jusqu’aux rendement décroissants. Si
les récoltes périclitent parce que les pluies sont irrégulières, il faut construire
des canaux d’irrigation. Quand ils s’envasent, il faut organiser des équipes de
curage. Lorsque l’amélioration du rendement des cultures autorise une
population plus nombreuse, il faut construire davantage de canaux. Quand
l’étendue du réseau de canaux ne permet plus de se satisfaire de réparations
ponctuelles, il faut mettre en place une bureaucratie de gestion, et la financer
en levant l’impôt sur la population. Quand la population se plaint, il faut
créer des inspecteurs des impôts et un système de comptabilité des sommes
perçues. Etc, jusqu’à effondrement. »
Joseph Tainter, L’effondrement des sociétés complexes, repris par Loïc Steffan
21. Syndrome de la Reine rouge
Lewis Carroll / Leigh Van Valen
22. Le temps du changement
• Cerveau probabiliste qui anticipe à partir du passé
• Esprit façonné par notre rapport historique au monde
• Boucles de rétroaction impossible à anticiper
• Inertie climatique
• Inertie industrielle et économique, recyclage
• Syndrome de la reine rouge
23. Le temps du changement
Nous avons toujours un temps de retard
L’approvisionnement en énergie va se réduire
Nous négocions collectivement à propos d’un problème qui
est engagé, irréversible, auquel nous ne réagissons qu’a
posteriori, et chaque jour avec moins de moyens de réparer les
problèmes à cause de la déplétion énergétique.
24. « Ce serait une consolation pour notre faiblesse et nos œuvres si toutes choses
devaient périr aussi lentement qu’elles adviennent ; mais il est ainsi, la richesse
est lente, et le chemin de la ruine est rapide. »
Sénèque, Lettres à Lucilius, n. 91
Ugo Bardi – Cassandra’s legacy
Complexité – Baisse des rendements – Pollution
25. Tous les plaisirs, tous les avantages de
l’humanité
sont toujours pris à quelqu’un
et à quelque chose,
dans l’espace et dans le temps.
V. Mignerot
26. Tous les plaisirs, tous les avantages de
l’humanité
sont toujours pris à quelqu’un
et à quelque chose,
dans l’espace et dans le temps.
V. Mignerot
27. Tous les plaisirs, tous les avantages de
l’humanité
sont toujours pris à quelqu’un
et à quelque chose,
dans l’espace et dans le temps.
V. Mignerot
28. Tous les plaisirs, tous les avantages de
l’humanité
sont toujours pris à quelqu’un
et à quelque chose,
dans l’espace et dans le temps.
V. Mignerot
29. Tous les plaisirs, tous les avantages de
l’humanité
sont toujours pris à quelqu’un
et à quelque chose,
dans l’espace et dans le temps.
V. Mignerot
30.
31. Après le « développement durable »,
le dernier oxymore ?
32. Après le « développement durable »,
le dernier oxymore ?
Nous allons devoir, tous ensemble,
construire un déclin
33. - Les ENR ne réduisent pas les
émissions de CO2 et ne
survivront pas au pétrole
- Les émissions sont
strictement cumulatives
- Les impacts de notre
activité, même réduite,
restent cumulatifs
(impossible de retirer le CO2
de l’atmosphère)