François de Senneville, associé et head du Groupe Afrique de Fieldfisher Paris, analyse les opportunités d'investissements sur le continent africain pour le magazine mauricien Business Mag.
Paul Biya - Cameroun - Sommet Extraordinaire COPAX
Afrique - Opportunités et Ambitions - Business Mag - mai 17
1. en ouvertureéc
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Afrique.opportunLa course aux opportunités d’affaires sur le continent attise bien des convoitises. À la
clé, un marché colossal : 600 M d’habitants pour les seuls blocs COMESA et SADC. Le
point sur les ambitions mauriciennes en marge des consultations pré-budgétaires.
Arvin Mootoocurpen
2. en ouverturec
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P
ays insulaire d’en-
viron 2 000 km2
,
Maurice n’a d’autre
choix que de se
tourner vers l’extérieur afin de
mener avec succès ses plans
d’expansion économique.
L’Afrique, par sa proximité et
sa taille – quelque 30 millions
de km2
– représente une vaste
étendue de possibilités, soit en
termes de marchés d’expor-
tation, de terres à exploiter ou
de disponibilité de ressources
humaines. Dans le secteur
financier, Maurice veut s’impo-
ser également, depuis quelques
années, comme une passerelle
pour les investissements asia-
tiques en Afrique. «We have
already set the wheels in
motion to position and
promote Mauritius as
the natural gateway
for investments into
Africa», écrivait ainsi
Ken Poonoosamy,
Managing Director du
Board of Investment
dans la newsletter de
l’organisme, en février,
avant la tenue de l’Africa
Economic Platform, le mois
suivant. À l’heure où les consul-
tations pré-budgétaires sont
bien entamées, les opérateurs
économiques tentent de définir
la ligne de conduite qu’adoptera
le gouvernement concernant la
stratégie africaine.
Selon le ministre des Affaires
étrangères, Vishnu Lutchmee-
naraidoo, l’Afrique sera «l’un
des trois piliers de la croissance
future de Maurice avec l’écono-
mie océanique et le port». Il faut
savoir qu’entre 2010 et 2015,
les investissements cumulés
de Maurice sur le continent ont
atteint $ 588 millions, avec une
moyenne annuelle de $ 138
millions entre 2010 et 2013. Les
Africains ont quant à eux injecté
$ 563 millions dans l’économie
mauricienne, 89 % de ces fonds
provenant de l’Afrique du Sud.
Même si les investissements
bilatéraux ont chuté depuis 2014,
le nombre de projets en cours
témoignent de l’intérêt de la
partie mauricienne pour les pays
d’Afrique.
Depuis le début de la pré-
sente décennie, les économies
en développement du continent
n’hésitent pas à approcher les
autorités de l’île en vue d’atti-
rer de potentiels investisseurs.
La République du Congo, par
exemple, a proposé d’offrir des
espaces économiques à Maurice
en échange d’investissements
dans les secteurs manufacturier
et financier ; une démarche com-
parable à celle de notre gouver-
nement envers les producteurs
hongkongais. En 2015, le choix
de l’État s’est porté sur le Séné-
gal, le Ghana et Madagascar
pour la création de zones écono-
miques spéciales (ZES).
Même si beaucoup de-
meurent sceptiques quant à la
réussite des ZES, force est de
constater que la mise en oeuvre
de ces projets est sur la bonne
voie. Au Sénégal, où Maurice
dispose de 53 hectares à Diam-
niadio, à 30 km de Dakar, la pre-
mière phase de la ZES est sur le
point de s’achever. À ce jour, cinq
bâtiments, soit quatre hangars et
un bâtiment commercial – l’équi-
valent de 31 000 m2
d’espaces
locatifs – sont prêts. Le directeur
du Mauritius Africa Fund (MAF),
Yash Manick, affirme que plu-
sieurs entreprises locales et
étrangères sont en passe de
signer le contrat de location qui
leur permettra d’emménager très
bientôt. Pour rappel, le MAF est
une entité créée par le gouver-
nement avec un capital initial de
Rs 500 millions, dans le cadre
de la stratégie africaine.
Pour ce qui est du Ghana,
une délégation menée par
le vice-président, Maha-
mudu Bawaumia, était à
Maurice au mois de mars
afin de définir les grandes
lignes de la coopération
entre nos deux pays. À
cette occasion, les ministres
des Affaires étrangères mau-
ricien et ghanéen ont signé le
traité portant sur un accord de
non-double imposition. En fait,
20 hectares ont déjà été accor-
dés à Maurice à Dawa, à 50 km
d’Accra, capitale du Ghana, et
Vishnu Lutchmeenaraidoo, dans
une réponse parlementaire au
député Jean-Claude Barbier en
avril, a fait savoir que le MAF a
demandé un espace addition-
nel à Accra pour la construction
d’une cybertour et d’une unité de
fabrication de panneaux solaires.
Selon nos sources, le gouverne-
ment mauricien butte sur la lour-
deur et la désorganisation admi-
nistratives de ce pays d’Afrique
de l’Ouest mais le nouveau gou-
vernement de Nana Akufo-Addo,
élu fin 2016, pourrait changer la
donne en favorisant l’ouverture
aux capitaux étrangers.
Entre-temps, les autorités ont
aussi été approchées par la Côte
d’Ivoire et le Mozambique pour
le développement de ZES. Le
premier pays connaît une crois-
sance record, soit une moyenne
de 6 % ces dix dernières années
et a ouvert fin 2015 sa pre-
mière zone franche qu’elle a
baptisée Village des technolo-
gies de l’information et des bio-
technologies. Le souhait de la
Côte d’Ivoire est de répliquer le
succès du modèle existant à
Maurice. Il est d’ailleurs à noter
que l’île a été le premier État à
être sollicité pour se joindre à ce
projet à travers le MAF.
Pour Vishnu Lutchmeenarai-
doo, l’accès exclusif de Maurice
aux ZES qui voient le jour suite à
des partenariats avec différents
pays du continent est un avan-
tage déterminant par rapport aux
autres États intéressés à inves-
tir en Afrique, dont la Chine et
l’Inde. À titre d’exemple, en 2016,
la China Railway Construction
Corporation (CRCC), société de
construction chinoise d’enver-
gure internationale, a approché
le ministère des Finances dans
le but d’intégrer les ZES mauri-
ciennes. Aucun accord n’a en-
core été signé en ce sens bien
que le gouvernement ait posé
certaines conditions à l’accès
de la CRCC aux projets de l’île
sur le continent. Il faudrait, entre
autres, que le géant chinois
établisse son quartier général
régional à Maurice et procède
à un transfert de fonds dans
les banques locales. Comme la
CRCC, Maurice entend inciter
plusieurs grandes entreprises
étrangères à s’installer sur l’île
grâce aux ZES. En contrepar-
tie, ces firmes bénéficieront
d’un ensemble de facilités telles
qu’une couverture contre les
risques politiques, de même que
des exemptions d’impôts et de
frais de douane.
unitésetambitions
117 entreprises
mauriciennes
présentes dans
24 pays d’Afrique
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L
es exportations mau-
riciennes ont chuté
à Rs 78 milliards en
2016 contre Rs 85
milliards l’année précédente.
Un état de choses qui inquiète
les autorités, de plus en plus
convaincues qu’il faut exploiter
le potentiel des marchés voisins
afin d’amortir les pertes liées au
Brexit et à la volatilité des prix et
des devises sur le marché inter-
national. Yash Manick, directeur
du Mauritius Africa Fund (MAF),
soutient que plusieurs plans de
financement sont en voie de
préparation.
Les différents segments de
l’industrie manufacturière locale
engagés dans l’exportation de-
vront par ailleurs relever le défi
de la production à valeur ajou-
tée. Un aspect dont fait mention
l’accord de libre-échange liant
les États membres du Marché
commun de l’Afrique orientale
et australe (COMESA). Il stipule
qu’un apport de 35 % de valeur
ajoutée est nécessaire. Africasia
fait partie des 15 % d’entreprises
mauriciennes qui exportent des
produits dits «non traditionnels»
vers le continent. Depuis le
début de ses activités en 2015,
elle a vendu plus de 130 000
téléviseurs, principalement au
Kenya et en Afrique du Sud. Le
petit plus de ces appareils : une
technologie qui permet le fonc-
tionnement à l’énergie solaire.
En 2016, Africasia a doublé son
chiffre d’affaires pour atteindre
$ 10,5 millions en fin d’année,
grâce à une pénétration rapide
d’autres marchés de la région
comme la Tanzanie.
Sunil Boodhoo, directeur
de la Trade Policy Unit et res-
ponsable des négociations sur
les accords de libre-échange,
considère, lui, que se tourner
vers l’Afrique est une ques-
tion de survie. Les zones que
couvrent la Communauté de
développement d’Afrique aus-
trale (SADC) et le COMESA
regroupent 600 millions d’habi-
tants et affichent un produit inté-
rieur brut (PIB) cumulé de près
d’un trillion de dollars. Sunil
Boodhoo indique que ces deux
zones rapportent à Maurice en-
viron Rs 15 milliards en termes
d’exportations. Un chiffre qui
est appelé à augmenter au vu
du nombre d’initiatives lancées
par le gouvernement mauricien
en faveur du commerce avec
l’Afrique continentale.
Le gouvernement de Pravind
Jugnauth veut faire de Maurice
le champion du libre-échange en
Afrique. Dans ce contexte, l’État
négocie en ce moment les termes
de deux accords. L’un porte sur la
Zone tripartite de libre-échange,
ou «Tripartite». Signé en Égypte
en 2015, il réunit 26 pays de trois
groupes régionaux (SADC, CO-
MESA et Communauté d’Afrique
de l’Est – CAE). La «Tripartite»
couvre une zone de 625 millions
d’habitants pour un PIB global de
900 milliards d’euros.
Est également en pourparlers
le traité relatif au Continental Free
Trade Area (CFTA), une zone
englobant 54 États. Maurice est
de ces pays qui font pression pour
quelesservicessoientinclusdans
l’accord du CFTA étant donné les
bénéfices qui en découleraient.
Exportations:misersurles
produitsàvaleurajoutée
Lapartdesmarchés
de l’océan Indien
et de l’Afrique de l’Est dans les
exportations mauriciennes.
des revenus à
l’exportation
provenaient de la région en
2016, sur un total de Rs 78
Mds, contre Rs 18 Mds sur un
total de Rs 85 Mds en 2015.
des exportations
vers la région sont
des produits traditionnels (tex-
tile, sucre). Les 15 % qui restent
sont des produits dits «non tra-
ditionnels» comme la farine, la
nourriture pour animaux, voire
les téléviseurs à énergie solaire.
des 500 membres de
la Chambre de com-
merce et d’industrie de Mau-
rice exportent vers les mar-
chés régionaux.
20 %
17 Mds
85 %
50
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L’
intérêt des inves-
tisseurs pour le
continent africain
s’est surtout mani-
festé à partir de 2010, quand
les économies de l’Afrique de
l’Est ont commencé à décoller.
Les rapports d’Ernst & Young,
par exemple, démontrent que
sept des dix économies les plus
dynamiques au monde, entre
2010 et 2015, se trouvaient en
Afrique. Les entreprises mau-
riciennes n’ont pas tardé, elles
aussi, à se lancer dans l’aven-
ture avec des investissements
à hauteur de $ 65 M dès 2010,
selon les chiffres du Board of
Investment (BoI). En 2011, les
fonds injectés par les sociétés
du pays en Afrique atteignaient
$ 141 M.
Aujourd’hui, 117 entreprises
ont une présence physique dans
24 pays d’Afrique, dont la State
Bank of Mauritius, à travers
l’acquisition de la Fidelity Com-
mercial Bank, au Kenya, au coût
de Rs 510 M. Un engouement
que le BoI met sur le compte
des 23 accords ayant trait à la
protection de l’investissement
et 20 traités de libre-échange
signés avec des pays africains.
Afsar Ebrahim, Deputy Ma-
naging Partner de BDO, cabi-
net d’expertise comptable pré-
sent en Tanzanie, en Ouganda,
en Éthiopie, au Rwanda et au
Burundi, pense qu’il est encore
trop tôt pour parler de véritable
succès des entreprises mauri-
ciennes en Afrique. Toutefois,
dit-il, «elles sont sur une excel-
lente lancée». Il cite Alteo en
Tanzanie,EclosiaàMadagascar,
Terra en Côte d’Ivoire et IBL en
Ouganda.
Lesdéfisdel’implantation
Innodis Pionnier de la filière avicole
L’un des principaux producteurs de poulet de Maurice, Inno-
dis, a été la première société étrangère à investir dans la filière
avicole au Mozambique. Le groupe met en place dès 2005 des
fermes d’élevage et un abattoir. Aujourd’hui, la branche mozam-
bicaine compte pour 3 % du chiffre d’affaires du groupe. Elle
produit 40 000 poulets par semaine et vise à court terme les
50 000 unités pour répondre aux besoins de la population locale.
Celasuiteàunedécisiondugouvernementmozambicaind’interdire
temporairement les importations de poulet. «Ce qui devrait donner
une nouvelle impulsion à l’industrie locale», avance Dimple See-
churn,MarketingManager.ànoterqu’en2016,legroupebrassaitun
chiffre d’affaires de Rs 4,3 milliards.
Ciel Une présence multisectorielle
Le groupe Ciel a investi dans de nombreux secteurs sur le
continent. La filière sucre, tout d’abord, avecAlteo, l’un des prin-
cipaux actionnaires de TPC Ltd, exploitation située sur 16 000
hectares en Tanzanie et de Transmara Sugar Co. Ltd au Kenya.
Au 30 juin 2016, ces deux usines affichaient respectivement des
chiffres d’affaires de Rs 2,3 Mds et Rs 1,4 Md.
Dans le domaine du textile, Ciel possède six usines à Mada-
gascar ; elles sont gérées par Aquarelle Group, Tropic Knits et
Floreal International. Leur effectif se chiffre à 7 000 personnes.
Côté services financiers, le groupe mauricien détient 31,8 %
des actions de BNI Madagascar, banque qui a réalisé au 30 juin
2016 un chiffre d’affaires de Rs 122 milliards. De plus, à travers
le Kibo Fund, puissant fonds d’investissement, Ciel s’est
positionné dans le secteur médical en Ouganda, en Tanzanie,
en Zambie, au Kenya et au Rwanda. Le groupe emploie dans ce
secteur 1 200 personnes sur le continent.
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L
a vocation de Maurice
comme plate-forme
d’investissement vers
l’Afrique se confirme.
Grâce à la stratégie gouverne-
mentale adoptée en ce sens,
les sociétés multinationales ou
transnationales souhaitant me-
ner des opérations sur le conti-
nent bénéficient, de fait, d’un
certain nombre d’avantages en
établissant leur siège à Maurice.
De plus, la compétitivité obte-
nue via les accords bilatéraux
avec plusieurs pays et la limi-
tation des risques liés à l’inves-
tissement sont des atouts non
négligeables. À savoir que
selon le Board of Invest-
ment, Maurice compte
47 accords bilatéraux
de non-double imposi-
tion et 44 pour la protec-
tion et la promotion des
investissements.
Les chiffres de la Finan-
cial Services Promotion
Agency révèlent qu’en 2014,
des $ 54 milliards investis sur
le continent, 36 % sont passés
par Maurice, soit $ 19,4 milliards.
Cette année-là, nous avons été
la première source d’investisse-
ment au Rwanda avec un total
de $ 296 millions, devant l’Afrique
du Sud, le Luxembourg, le Kenya
et les États-Unis. Puis, entre
2009 et 2015, $ 4,56 milliards
des fonds investis au Zimbabwe
ont transité par Maurice, et au
troisième trimestre de 2016, ce
sont $ 178 millions, soit l’équiva-
lent de 75 % des investissements
étrangers destinés au Ghana, qui
ont emprunté cette même voie.
François de Senneville, ex-
pert en fiscalité internationale,
estime que Maurice est souvent
le premier choix des sociétés dé-
sireuses d’investir enAfrique pour
diverses raisons. Tout d’abord,
ces entreprises méconnaissent
généralement le continent et ont,
en conséquence, besoin d’un
bon réseau d’experts pouvant les
accompagner et les aider, entre
autres, à constituer des équipes
«multimétiers» et multiculturelles.
Maurice ayant joué ce rôle pour
l’Inde, «nous bénéficions d’une
certaine crédibilité à leurs yeux»,
soutient-il. Le pays dispose d’un
ensemble de banques, de mana-
gement companies, de légistes
et d’autres experts qui lui ont
permis de devenir le premier
investisseur en Inde, poursuit
François de Senneville. «Si
Maurice sait proposer des ser-
vices à valeur ajoutée dont les
sociétés ont besoin pour investir
sur le continent, il deviendra le
premier investisseur en Afrique
également».
L’expert fait mention de la So-
ciété Nationale d’Investissement
du Maroc (SNI) qui représente
les intérêts financiers du roi Mo-
hammed VI. Ce fonds qui a établi
son quartier général à Maurice
récemment affichait en 2015 un
montant de 3 milliards d’euros.
Or, le Maroc a réintégré l’Union
Africaine en 2016 après 33 ans
d’absence et a fait part de ses
intentions d’investir en Afrique
subsaharienne.
Paul Baker, directeur d’Inter-
national Economics, est, lui,
d’avis que la stratégie adoptée
par le gouvernement en vue de
transformer le pays en une plate-
forme financière, non seulement
pour agir en tant que source
d’investissements étrangers mais
aussi pour investir directement
dans des infrastructures phy-
siques, prendra du temps à porter
ses fruits. Cependant, ajoute-t-il,
«une chose est sûre : cette straté-
gie permettra au pays d’avoir une
forte présence sur le continent et
à moyen terme, Maurice parvien-
dra à devenir incontournable».
Par ailleurs, une tendance
mérite d’être soulignée : des en-
treprises africaines ont exprimé
le souhait d’établir leur siège sur
notre sol. La Chief Executive
Officer (CEO) d’Atlas Africa, Lindi
Gillespie, sera à Maurice prochai-
nement pour explorer les ave-
nues de coopération entre ses
clients et le gouvernement. Elle
confirme cet intérêt des sociétés
du continent pour notre juridiction.
L’une des raisons évoquées : un
climat des affaires stable de par
l’absence de troubles politiques.
Au mois de mars, le CEO du
géant ghanéen de la téléphonie
mobile, Hubtel, Alex Bram, faisait
partie de la délégation accom-
pagnant le vice-président Maha-
mudu Bawaumia. Il avait déclaré
à Business Magazine vouloir
implanter sa société holding ici
car ce groupe s’intéresse de près
au marché kenyan. De son point
de vue, une telle démarche ne
peut que faciliter le mouvement
de capitaux.
Enfin, ce phénomène migra-
toire concerne les grandes for-
tunes africaines. Des 145 000
millionnaires africains dont la
fortune est évaluée à $ 800 mil-
liards, 3 800 résident à Maurice.
Ces nantis attirent à leur tour les
banques du continent, dont la
Trade and Development Bank,
la dernière en date à avoir choisi
de domici-lier son siège social
sur notre sol.
Investissement:quandla
plate-formemauricienneséduit
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les investisseurs étrangers sont nombreux à faire confiance
à Maurice comme passerelle vers l’Afrique. Outre les avantages offerts par l’État, l’expertise
disponible sur place attire.
Stabilité
politique
un atout