Ce toolkit permet d’assister les clubs de football dans le développement de leur propre plan d’action contre l’homophobie. Cet outil pratique propose des règles générales et conseils aux clubs pour leur Conseil d’Administration, leur vestiaire, sur le terrain et en tribune. Tout ceci accompagné d’exemples inspirants en Belgique et à l’étranger.
2. “Le football est le sport le plus accessible de tous, un moteur d’intégration. Les différences sont oubliées sur le terrain et les joueurs n’ont qu’un seul but tous ensemble : remporter les trois points. Cette pensée revêt une importance particulière pour la Pro League : vivre le sport ensemble au sein d’un club où tout le monde se sent le bienvenu et où toutes les différences disparaissent. Au cours de ces dernières années, nos clubs et nombreux partenaires ont fait des efforts afin de créer un climat ouvert au sein du monde du football, avec du respect pour la diversité. Nous avons réussi à surmonter les barrières d’origine et de religion. À présent, nous souhaitons mettre l’accent sur le dernier tabou : la diversité sexuelle. Pour la Pro League, tout le monde est le bienvenu dans le monde du football.”
Ludwig Sneyers, CEO Pro League
3. Introduction 4
Comment définir l’homophobie ? 6
Le football et l’homophobie 8
TOOLKIT
Comment tackler l’homophobie ? 12
1. Au sein du Conseil d’Administration 13
2. Sur le terrain 18
3. En tribune 26
Guide 30
4. Introduction
Le football est pratiqué sur toutes les places du monde. Il n’est pas compliqué de taper dans un ballon, vous ne devez même pas parler la même langue. Toutes les différences disparaissent sur le terrain. Les footballeurs vedettes, quelle que soit leur couleur de peau, origine ou religion, sont des super-héros qui inspirent les enfants et les adultes. Ce sport est donc bien plus qu’une simple discipline sportive. Il est un puissant mégaphone qui permet de renforcer ou de contrer les phénomènes de société.
Le monde du football en est bien conscient. Des clubs prestigieux et des stars de football affirmées tacklent régulièrement des thèmes délicats tels que le racisme et la xénophobie. Mais le monde du football est resté longtemps sans voix dans la lutte d’une forme de discrimination persistante : l’homophobie. Les clubs nous disent qu’ils ne sont pas homophobes. Ou encore : “Non, il n’y a pas d’homosexuels au sein de notre club.”
Et en effet. Combien de footballeurs belges professionnels ont ‘effectué leur coming-out’? Exactement, aucun. Un Belge sur 12 est pourtant lesbigay. D’un point de vue statistique, un lesbigay évolue dans chaque équipe qui monte sur le terrain. À l’instar d’un célèbre entraîneur hollandais, vous pouvez croire alors que les homosexuels ne pratiquent pas le football tout simplement. Ou vous êtes conscient qu’il doit y avoir des lesbigays qui pratiquent le football, mais qu’ils passent leur orientation sexuelle sous silence.
5. Est-ce que tous les lesbigays dans le monde du football doivent effectuer leur coming-out ?
Évidemment que non ! Chacun prend cette décision en âme et conscience. Mais ils doivent cependant avoir le sentiment qu’ils ont l’opportunité de le faire s’ils le souhaitent. L’homophobie ne disparait pas par un coup de baguette magique. Vous changez progressivement l’ambiance qui règne au sein d’un club, jusqu’à ce que les lesbigays, leur famille et leurs amis s’y sentent parfaitement à l’aise et puissent se donner à fond en faveur de leur club, tel que tout supporter du ‘beau jeu’.
“Combien de footballeurs belges professionnels ont ‘effectué leur coming-out’?”
Il subsiste un problème dans les deux cas de figure. Les lesbigays ne doivent pas renoncer à leur rêve footballistique, parce qu’ils ont peur de ne pas se sentir le bienvenu dans un club. Les joueurs lesbigays ne doivent pas se comporter différemment avec le risque de jouer moins bien ou même de décrocher. Quoi qu’il en soit, les clubs perdent ainsi de nombreux talents.
Ce n’est pas compliqué pourtant : accueillir des lesbigays, en tant que joueur ou supporter, donne un boost aux clubs de football. Mais comment devenir un club propice à l’accueil de lesbigays ? Afin d’aider les clubs de football professionnels et amateurs, l’Égalité des Chances, la Football+ Foundation et le football belge lancent ce toolkit dans le cadre du plan d’action ‘Lesbigay ou hétéro, chacun sa place sur le terrain’. Ce kit propose aux clubs des règles générales et conseils pour le Conseil d’Administration et le vestiaire (p 13), à utiliser sur le terain (p 18) et en tribune (p 26), avec des exemples belges et étrangers inspirants.
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6. Comment
définir l’homophobie ?
Peur du rose
L’homophobie signifie littéra–
lement la peur des homo– sexuels ou de l’homosexualité. Non pas que l’apparence d’un homosexuel ou d’une lesbienne effraie des per– sonnes homophobes. Mais elles condamnent l’idée d’un homme ou d’une femme ayant un relation (sexuelle) avec quelqu’un du même sexe. Dans le pire des cas, ils agissent également en fonction de ces sentiments. Ils expriment un sentiment de rejet lorsqu’ils sont confrontés à un homosexuel ou une lesbienne dans leur environnement. Ils racontent des blagues, insultent, jurent, se moquent des lesbigays, ils les harcèlent ou les intimident. Ils usent même parfois de la violence.
H = F ?
Ils reprochent aux homo– sexuels de ne pas être assez masculins, aux lesbiennes de ne pas être assez féminines. Le cliché de l’homosexuel est celui d’une personne efféminée maniérée, celui de la lesbienne d’une femme masculine aux cheveux courts et portant une salopette. Les stéréotypes qui collent à l’homosexualité, sont donc liés aux attentes en matière de définition de la femme ou de l’homme. Ces attentes de genre, définies sur le plan social et culturel, influencent consciemment ou inconsciemment notre comportement.
7. Négativité homosexuelle L’idée que les hommes sont attirés par les femmes fait partie de ces attentes de genre. Tout ce qui y déroge, est ressenti comme menaçant par certains. Parce qu’ils l’ont vu ou appris ainsi. Parce que leur religion le prescrit. Parce qu’ils vivent dans un environnement obsédé par la masculinité extrême. Même si l’homosexualité est acceptée au sein de notre société, l’homophobie y est encore bien présente, parmi les jeunes également. Aujourd’hui encore, des femmes et des hommes n’osent pas effectuer leur coming-out par peur de réactions négatives, de discrimination ou pire, et ce dans tous les domaines sociaux. Certainement dans le monde du sport.
QUELLE EST LA DÉFINITION D’UN LESBIGAY ?
Un acronyme pour lesbienne, bisexuel, gays.
L’homophobie :
pas si innocent
Quelle en est la gravité ? Une blague grivoise par ci, une remarque déplacée par là ? Elles sont nombreuses suivant une enquête menée auprès des lesbigays. Presque la moitié des lesbigays dit éviter certaines situations sociales par peur de discrimination. Ils sont plus souvent dépressifs et plus de suicides sont enregistrés par rapport aux personnes hétéros du même âge. Ils sont aussi la cible d’agressions physiques. Les médias font régulièrement état de tels gaybashings. En 2012, Ihsane Jarfi avait été assassiné à Liège parce qu’il était homosexuel.
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8. Le football et l’homophobie
Uniquement
pour les vrais hommes
Dans tous les milieux, de la culture à la politique, les hommes et les femmes effectuent sans complexes leur coming-out en tant que lesbigay. Le silence règne cependant dans le monde du sport en général et du football en particulier. Le football rassemble les gens. Jouer ensemble ou regarder un match ensemble, faire la fête ensemble après une victoire ou pleurer après la défaite. Mais le football, c’est aussi se battre, persévérer et gagner. Le football est un sport pour les ‘vrais hommes’. Et le cliché veut que ‘les vrais hommes’ sont hétéro.
Préjugés
Malgré les Beckham et consorts métrosexuels, le football, à l’instar de nombreux sports, est confronté à la masculinité stéréotypée. “PD ! PD !”: c’est un classique faisant partie du répertoire des chants de supporters. Et la signification en est : perdants jouant avec deux pieds gauches. Les homosexuels ne savent pas jouer au football : ce préjugé ne se limite pas aux supporters passionnés. Frank De Boer, ancien joueur international hollandais et entraîneur, a prétendu récemment que les homosexuels ne jouent pas bien au football, parce qu’ils “bougent totalement différemment”.
9. Seuils
Qu’une chose soit claire : d’un point de vue sportif, il n’existe aucune différence entre un joueur lesbigay et hétéro. Pourquoi les lesbigays sont-ils alors absents du football (masculin) ? Les homosexuels choisissent moins vite des sports d’équipe ou ‘des sports masculins’ tels que le football. Le seuil vers un club est élevé, juste à cause de cette ambiance machiste. Ils craignent ne pas s’y sentir à l’aise ou être la victime de moqueries. S’ils pratiquent tout de même le football, ils cachent leur orientation sexuelle. Souvent parce qu’ils ont peur des réactions du club, de leurs coéquipiers ou des supporters.
CHIFFRE
30% des footballeurs belges se sent mal à l’aise lorsqu’ils prennent leur douche avec des homosexuels
Pas de rôles d’exemple
À peine une poignée de footballeurs étrangers, dont récemment encore l’ancien international allemand Thomas
Hitzlsperger, a effectué son coming-out à l’heure actuelle. Les lesbigays n’ont donc pas de rôles d’exemple, qui sont tellement importants afin que les gens puissent rêver de leurs propres possibilités. Ils perdent parce qu’ils ne peuvent nulle part jouer au football, mais les clubs sont aussi les perdants. Ils perdent ces talents qui choisissent finalement un sport où ils espèrent se sentir à l’aise.
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10. “Je ne voulais pas être la cible de blagues”
“Le monde du football est un monde hétéro. Le comportement machiste y est omniprésent. Dès que des footballeurs se regroupent, le vocabulaire devient assez plat et il est question de femmes et de sexe. Je m’y sens peu à l’aise. C’est la raison pour laquelle je ne souhaite pas que mes coéquipiers le sachent. J’ai fait semblant huit heures par jour. Je ne pouvais pas faire autrement. Je ne voulais pas être la cible de blagues, car nous nous voyons si souvent.”
Wesley Ton, ancien footballeur pro hollandais, n’a effectué son coming-out qu’à l’issue de sa carrière
PINK DEVILS: “IL N’EST PAS FACILE D’EFFECTUER SON COMING-OUT DANS LE MONDE DU FOOTBALL”
“Il n’est pas facile pour les homosexuels d’effectuer leur coming-out. Sans homophobie dans le monde du football, il n’aurait pas été nécessaire de créer des clubs lesbigay tels que le nôtre”, dixit Patrick des Pink Devils. Les Pink Devils ont été créés en 2001 par un ancien joueur issu du championnat belge, qui avait toujours passé son orientation sexuelle sous silence. Les joueurs des Pink Devils sont souvent des jeunes qui ont arrêté le football dans les catégories de jeunes classiques, parce qu’ils ne souhaitaient pas effectuer leur coming-out au sein de leur club. Les Pink Devils ont déjà obtenu d’excellents résultats à l’occasion de tournois internationaux, dont une médaille d’argent aux World Outgames (Jeux Olympiques pour les athlètes lesbigay) en 2007 et 2008.
www.pinkdevils.be
“Reconnaître qu’il y a des homosexuels au sein des clubs”
“En tant que président fédéral, je voyage à travers tout le pays. J’assiste régulièrement à des matches professionnels, mais plus souvent encore, je suis présent lors des rencontres de clubs amateurs. J’entends trop souvent des présidents qui s’exclament : ‘Non, nous ne sommes pas du tout homophobes.’ Ou pire encore : ‘Non, il n’y a pas d’homosexuels au sein de notre club.’ C’est la première erreur de raisonnement. Évidemment qu’il y a des homosexuels au sein de presque toutes les associations ou tous les clubs. Reconnaître ce phénomène constitue une première étape.”
Michael van Praag, président de la KNVB
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11. CHIFFRE
59% des joueurs belges professionnels sait qu’il y a des homosexuels en division 1 nationale.
Le football et les femmes :
toutes des lesbiennes !
Si le cliché veut que des homosexuels ne savent pas jouer au football, les femmes qui tapent dans un ballon seraient toutes des lesbiennes. Les attentes de genre sont donc tout aussi problématiques pour les femmes qui souhaitent pratiquer un sport. L’étiquette de ‘lesbienne’ est trop souvent collée sur la tête de filles qui sont fortes et athlétiques. Cela peut dissuader des filles hétéro de choisir certains sports. Inversément, il est vrai que des lesbiennes, et ce plus souvent que des homosexuels, sont actives dans des sports ‘masculins’ tels que le football et d’autres sports d’équipe. Cette thèse, en plus du constat que les femmes sont généralement plus tolérantes par rapport aux lesbigays que les hommes, font que les clubs de football féminins acceptent plus les homosexuels que les clubs masculins à l’heure actuelle.
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12. TOOLKIT
Comment tackler l’homophobie?
1. Au sein du conseil d’administration 13
2. Sur le terrain 18
3. En tribune 26
13. 1.Au sein du conseil
d’administration
Règles générales
1.
Établissez des règles et accords bien précis afin qu’il n’y ait aucun doute possible : nous ne tolérons pas l’homophobie.
2.
Communiquez clairement la politique
et les actions du club dédiées à l’homophobie.
3.
Veillez à ce que tout le monde accepte les actions en écoutant le feedback des joueurs, de l’entraîneur, des parents et supporters, et adaptez les actions à leurs remarques.
4.
En cas d’incidents, intervenez rapidement et de manière ferme, afin que toutes les personnes impliquées au sein du club sachent où se situe la ligne rouge.
5.
Si un collaborateur du club est victime d’harcèlements homophobes, soutenez le.
Un Conseil d’Administration donne le ton. Il signifie clairement aux joueurs et à l’entraîneur que l’homophobie n’est pas tolérée et donne lui- même le bon exemple aux supporters. Il veille ainsi à ce que tout le monde se sente le bienvenu, à l’aise et respecté au sein du club.
À l’instar du plan d’action de l’Égalité des Chances et du football belge, un club peut développer son propre plan d’action avec des initiatives concrètes et un timing bien précis. Le contenu du plan d’action dépendra des moyens dont un club dispose, mais de petites actions peuvent déjà donner un signal important aux entraîneurs, joueurs et supporters. Ci-dessous, différents exemples d’actions sont présentés. Ceux-ci peuvent faire partie du plan d’action du club.
au sein du conseil d’ administration 13
14. TOLÉRANCE ZÉRO
Les clubs qui prennent la lutte contre l’homophobie au sérieux, ne peuvent pas tirer le rideau sur des incidents. En cas de discrimination ou d’harcèlement, ils doivent tracer une ligne dans le sable. Ils peuvent prévoir une fiche de notification, afin que des membres, arbitres, entraîneurs, stewards ou responsables de la sécurité puissent signaler des incidents. La lutte contre l’homophobie sera ainsi une affaire de tous. La Fédération Belge de Football dispose d’un formulaire de notification pour des propos et chants blessants, racistes et discriminatoires que les clubs sont en mesure de télécharger :
www.belgianfootball.be/sites/default/files/ docs/pdf/security/fr/formulaireracisme_fr.pdf
ACCÈS INTERDIT
Dans un règlement d’ordre intérieur, un club définit ce qui se passe dans son stade de football. Il peut lui-même décider qui peut y accéder. Si des supporters se rendent (à répétition) coupables de propos ou de comportements homophobes tels que des insultes, les clubs peuvent donc leur interdire l’accès au stade. En 2013, la Jupiler Pro League a adapté son règlement d’ordre intérieur en reprenant l’homophobie dans la liste des comportements indésirables. Suivez cet exemple.
Voici comment tackler
l’homophobie au sein du Conseil d’Administration
DES RÈGLES BIEN PRÉCISES
Par le biais d’une charte ou directive liée au fairplay et à la diversité, un Conseil d’Administration signifie clairement aux joueurs, entraîneurs, parents et supporters la philosophie du club : tolérance zéro par rapport à l’homophobie. Dans un code de conduite, le club traduit cet engagement en des règles et accords concrets. S’il existe des règles bien précises, il est plus simple pour le Conseil d’Administration du club de sanctionner des incidents de façon cohérente. Il peut ainsi également communiquer les droits et obligations aux clubs visiteurs.
Par le biais d’un code de conduite, un club peut appeler ses joueurs et supporters à faire preuve de respect et à ne pas tenir de propos discriminatoires, et inciter les entraîneurs à intervenir en cas de comportements indésirables. Vérifiez donc si votre club dispose déjà d’un code de conduite et contrôlez si des dispositions liées à l’homophobie ont été reprises dans celui-ci. Veillez à ce que tout le monde au sein du club soit au courant de ces règles comportemantales. En cas de problèmes, référez à ce code, afin qu’il soit réellement connu dans le club.
au sein du conseil d’ administration 14
15. Seul l’amour compte
Tout est évidemment plus facile lorsque
le président du FC St. Pauli dit ouvertement qu’il est homosexuel – une première du genre au sein du championnat allemand – mais ce n’est pas une condition pour une action positive comme celle-ci. Le club d’Hambourg a des supporters cultes, à cause de la tête de mort qu’ils ont comme emblème. Mais il a opté pour une autre image en tribune : celle de deux hommes qui s’embrassent, avec le logo du club ‘Nur die Liebe zählt’ (Seul l’amour compte).
www.fcstpauli.com/home/news
Frapper fort
Au printemps 2014, le Bayern de Munich avait disputé son quart de finale de Ligue des Champions contre Manchester United avec un bloc de supporters vide. À l’occasion du 1/8 de finale, quelques supporters du Bayern avaient dans ce bloc dévoilé une banderole homophobe contre son adversaire d’Arsenal. L’UEFA n’avait pas hésité à condamner le club allemand à payer une amende de 10.000 euros, tout en imposant un bloc de supporters vide. Le club avait lui-même qualifié le comportement des supporters comme étant “inacceptable”. Il avait promis d’identifier les coupables et de les trainer en justice en vue d’obtenir des dommages et intérêts.
INFORMATIONS ET FORMATION
Les clubs peuvent annexer un chapitre dédié à l’homosexualité et l’homophobie à leurs formations d’entraîneurs et d’administrateurs. Par le biais de la Football+ Foundation, il est en outre possible de demander un workshop consacré à ces thèmes. Dans le cadre de ces workshops, des informations sont présentées de façon interactive quant à l’acceptation des lesbigays dans le monde du football et aux exemples pratiques belges et étrangers.
Vous pouvez demander ce workshop en envoyant un mail à info@fplusf.be.
au sein du conseil d’ administration 15
16. OUT AND PROUD : FAITES-VOUS
ENTENDRE HAUT ET FORT
En tant que club, utilisez tous les canaux de communication afin de signifier au monde extérieur que tout le monde est le bienvenu :
site web, programme, annonces dans le stade, Facebook ou Twitter. Vous cherchez de l’inspiration ? La campagne britannique Football vs Homophobia a un toolkit détaillé pour des clubs de football. Il contient des exemples pour des communiqués de presse et interviews de joueurs, des messages dans le programme, des annonces dans le stade, des articles pour le site web et les pages des médias sociaux.
www.footballvshomophobia.com
17. ACTIONS POSITIVES
Afin de prendre position contre l’homophobie, le club peut organiser des actions permettant de sensibiliser les membres et supporters également. Photographiez des joueurs avec des slogans propices aux lesbigays et affichez les. Éclairez le stade avec des couleurs arc-en-ciel. Faites en sorte que les équipes disputent un match contre une équipe lesbigay ou organisez un tournoi en collaboration avec le service des sports de la commune ou avec les écoles.
Paris Foot Gay: travailler par l’intermédiaire des jeunes
Paris Foot Gay est une équipe de football créée en 2003 en guise de réaction au préjugé que les homosexuels ne savent pas jouer au football. La charte du PFG contre l’homophobie dans le football a directement été signée par la grosse pointure et le voisin du Paris Saint- Germain (PSG), ce qui a fait que d’autres clubs ont suivi cet exemple. Paris Foot Gay mène une campagne contre l’homophobie axée sur l’éducation et la formation, avec des workshops, visites d’écoles et tournois de jeunes. L’année passée, 300 joueurs de football de moins de 13 ans ont ainsi participé au tournoi ‘b.yourself’ dans le stade prestigieux du Parc des Princes, une organisation commune du Paris Foot Gay et du Paris Saint-Germain.
www.parisfootgay.info
PERSONNE DE CONTACT INTÉGRITÉ
Les clubs peuvent désigner une “personne de contact intégrité” ou une personne de confiance, une figure neutre auprès de laquelle les joueurs, l’entraîneur ou les parents peuvent se confier discrètement. Non seulement avec des questions et plaintes quant aux comportements homophobes, mais également pour tout comportement inacceptable. Cette personne de confiance peut écouter et officier en tant que médiateur. Si nécessaire, elle pourra vous assister à introduire une plainte ou vous transférer vers les services d’assistance appropriés.
“Des textes, symboles, chants, gestes et propos inconvenants qui donnent lieu à des faits de racisme, à la xénophobie, l’homophobie, à la provocation et la discrimination sont interdits dans le stade.”
Nouvelle disposition dans le règlement d’ordre intérieur des clubs de la Jupiler Pro League
au sein du conseil d’ administration 17
18. 2.Sur le terrain
Taisez-vous et jouez au football : Robin Van Persie, star de football originaire des Pays-Bas, avait montré le bon exemple. Mais à certains moments, les joueurs peuvent et doivent prendre position. Les grandes vedettes du football ornent les murs de nombreuses chambres d’enfants. S’ils disent clairement que l’homophobie est intolérable, il s’agira d’un signal fort.
Règles générales
1.
Une équipe sera vraiment forte si tout le monde se sent à l’aise, en ayant effectué ou non son coming-out.
2.
Réagissez à toute forme de comportement indésirable, quel qu’il soit.
3.
Sanctionnez si le joueur continue à
présenter un comportement indésirable.
4.
Donnez le bon exemple.
CHIFFRE
1 jeune sur 5 ne souhaite pas être vu en présence d’un lesbigay
sur le terrain
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19. Voici comment tackler l’homophobie sur le terrain
TOUJOURS RÉAGIR
Si des joueurs sont confrontés à l’homophobie, c’est principalement à l’issue du match ou pendant les entraînements. Les entraîneurs, arbitres ou coéquipiers doivent toujours réagir, afin qu’il soit clair que ce comportement n’est pas toléré. Les entraîneurs doivent quant à eux certainement assurer une fonction d’exemple. Ils doivent traiter tous les joueurs sur un pied d’égalité et intervenir directement en cas d’homophobie.
Expliquez à chaque fois pourquoi c’est inadmissible. Condamnez le comportement et non l’humain. Donc : “Tu as blessé ton coéquipier”, et non “Tu hais les homosexuels !”. Faites à ce niveau la disctinction entre les enfants et les adultes. Les enfants apprennent encore ce qui est bien et mauvais. En premier lieu, indiquez donc très clairement pourquoi leur comportement est inadmissible et sanctionnez uniquement en cas de récidive après plusieurs avertissements et contacts avec les parents. Les adultes peuvent être sanctionnés plus rapidement. Des exemples de sanctions : les suspendre ou expulser du club. Si en tant que club vous souhaitez faire plus que sanctionner, vous pourrez procéder de façon éducative en demandant un workshop dédié à l’homophobie dans le football auprès de la Football+ Foundation.
Le seuil de tolérance pour des propos et symboles racistes et discriminatoires est dépassé si quelqu’un incite en public :
des tiers à la discrimination, la ségrégation, la haine ou la violence à l’encontre d’une personne, d’un groupe, d’une communauté ou de leurs membres, à cause de leur soi-disante race, couleur de peau, origine nationale ou ethnique, orientation sexuelle, du handicap et de l’état de santé de cette personne, des membres ou certains membres du groupe ou de la communauté visés
ou
à faire la publicité de sa résolution à la discrimination, la haine, la violence ou la ségrégation à l’encontre d’une personne, d’un groupe, d’une communauté ou de leurs membres, à cause de leur soi- disante race, couleur de peau, origine nationale ou ethnique, orientation sexuelle, du handicap et de l’état de santé de cette personne, des membres ou certains membres du groupe ou de la communauté visés.
(extrait de la circulaire OOP40)
sur le terrain 19
20. CAS 1
des blagues sous la douche
Après le match, les joueurs s’amusent sous la douche et un blagueur insinue que l’un des joueurs est lesbigay. Celui-ci se moque toujours de ces blagues homosexuelles.
Quel est le problème ? L’humour tisse des liens et permet de discuter des tabous. Mais le seuil entre taquiner et harceler est minime. Ce blagueur ne veut peut-être pas blesser, mais ces blagues homosexuelles constantes ne sont pas amusantes pour les lesbigays. Il est ainsi encore plus compliqué d’effectuer leur coming-out. Ils s’en moquent afin de ne pas mettre de l’huile sur le feu, ce qui fait que le farceur pense que c’est permis. Sans l’intervention des entraîneurs, coéquipiers ou du Conseil d’Administration, ces blagues peuvent prendre une ampleur extrême.
Comment réagir ? Pour un environnement respectueux, il est important qu’il soit autant réagi à de telles remarques ou blagues qu’à d’autres propos discriminatoires. Organisez un face à face avec le farceur. Indiquez clairement que des blagues homophobes, même si elles ne se veulent pas blessantes, sont inadmissibles et expliquez pourquoi. Sanctionnez en cas de récidive.
sur le terrain 20
21. IMPLIQUER LE CONSEIL D’ADMINISTRATION DU CLUB
Vous pouvez apprendre de chaque incident. C’est la raison pour laquelle il est important de faire rapport de chaque incident, petit ou inconscient, au Conseil d’Administration du club. De plus grands incidents peuvent directement être rapportés par le Conseil d’Administration à la fédération. Le Conseil d’Administration enregistre de préférence tous les incidents.
CHIFFRE
1 jeune flamand sur 10 estime normal d’user de la violence à l’encontre d’homosexuels
sur le terrain 21
22. CAS 2
L’arbitre entend ‘Sale PD’
À plusieurs reprises, un jeune joueur en insulte un autre de “tapette” et “sale PD”. Celui-ci se sent agressé et le signale à l’arbitre.
Quel est le problème ? Tapette, pédé, enculé, sale gouine...: ce sont des insultes fréquentes. “Tapette” est l’une des plus diffusées dans les stades de football. Vu qu’elles sont entendues tellement souvent partout, les auteurs oublient parfois qu’elles sont si blessantes. Les lesbigays ne se sentent pas en sécurité dans un environnement où de tels propos sont tenus à tort et à travers.
Comment réagir ? Écoutez le récit du joueur. Indiquez
clairement qu’il peut toujours s’adresser à vous.
Interpellez l’auteur. Expliquez clairement pourquoi ces propos ne sont pas tolérés, et que de telles insultes sont blessantes. En cas de récidive, vérifiez quelles sanctions sont possibles. Faites aussi en sorte que le club s’adresse aussi aux parents.
sur le terrain 22
24. CAS 3
‘Entraîneur, je suis homosexuel’
Un joueur confie à son entraîneur qu’il est lesbigay. Personne d’autre n’est au courant, étant donné que le joueur a peur des réactions des autres.
Quel est le problème ? L’entraîneur peut être fier de sa relation de confiance avec le joueur. Il peut être très stressant d’effectuer son coming-out. Le coming-out constitue souvent un soulagement, mais il est hélas parfois suivi de réactions négatives du monde extérieur.
Comment réagir ? Il est très important que l’entraîneur préserve la relation de confiance. Le joueur pourra ainsi bénéficier d’un environnement sécurisé et tolérant au sein du club. Donc : si un joueur vous fait confiance, ne partagez pas cette information avec des tiers, sauf si le joueur vous en donne la permission. Rassurez le joueur et indiquez clairement que l’orientation sexuelle ne change rien pour vous. Discutez comment le joueur veut effectuer son coming-out. Est-ce qu’il le dit lui-même ou est-ce qu’il préfère que vous en tant qu’entraîneur en informiez les coéquipiers ? Quel est le bon moment pour le faire ? À l’issue d’un entraînement ? Après une large victoire ? Lisez les informations d’organisations telles que Arc-en-ciel Wallonie (arcenciel-wallonie.be) afin que vous sachiez comment évoquer ce thème. Donnez les coordonnées de ces organisations au joueur lesbigay et aux autres membres de l’équipe, s’ils ont encore des questions.
sur le terrain 24
26. 3.En tribune
Lorsque Thomas Hitzlsperger, ancien international allemand, a effectué son coming-out en 2013 à l’issue de sa carrière, il a déclaré que ses coéquipiers étaient au courant depuis bien longtemps. Il ne craignait pas leur réaction, mais bien celle des supporters. Dans la lutte contre l’homophobie, ceux qui se trouvent le long de la ligne de touche ont un rôle crucial à jouer : les supporters.
Règles générales
1.
Réagissez à toute forme de comportement
indésirable, quel qu’il soit.
2.
Donnez vous-même le bon exemple.
3.
Signalez des incidents au Conseil d’Administration.
CHIFFRE
75 % des supporters
anglais de football dit entendre régulièrement
des chants homophobes durant les matches.
en tribune 26
29. RÉAGIR À DES INCIDENTS
Réagissez à toute forme de discrimination ou de comportement indésirable. Blâmez les chants homophobes en présentant une alternative propice aux lesbigays. Dénoncez toute forme de comportement discriminatoire. Interpellez les parents qui tiennent des propos homophobes le long de la ligne de tous durant des matches de jeunes.
Des chants homophobes ?
Baissez d’un ton s’il vous plait !
Les chants constituent une partie intégrante de l’ambiance unique bouillonnante au sein d’un stade. Mais dans l’ivresse collective et la sécurité de l’anonymat, ils peuvent être venimeux et blessants. “PD !” Que faire si des supporters tacklent verbalement un joueur en tenant des propos homophobes durant le match ? L’interdire ! Le Conseil d’Administration du club doit clairement indiquer que ce comportement est inacceptable au sein d’un club ouvert et tolérant et que les auteurs de tels faits seront interdits d’accéder au stade. L’arbitre peut arrêter le match voire même le suspendre, ou expulser des supporters qui ont un comportement homophobe. Des associations de supporters peuvent intervenir en interpellant des co-supporters quant à leur comportement ou de façon ludique, en entamant des chants positifs ou en laissant flotter des drapeaux arc-en-ciel.
en tribune 29
31. Bonnes pratiques
“Couler dans le règlement d’ordre intérieur une interdiction explicite de toute forme de racisme et de toute autre sorte d’attitude discriminatoire (antisémitisme, homophobie, sexisme, islamophobie…) ainsi que des symboles correspondants.”
Extrait de la charte de l’URBSFA
KONINKLIJKE NEDERLANDSE VOETBALBOND (KNVB)
Quoi?
Un plan d’action avec des outils de campagne
En 2012, la KNVB a présenté un plan d’action contre l’homophobie et en faveur de l’acceptation des lesbigays dans le monde du football : ‘Voetbal is voor iedereen’. La KNVB reprend ce thème dans son matériel de promotion; impose l’acceptation des homosexuels en tant que condition de reconnaissance des formations des jeunes; stimule la concertation avec les associations de supporters; assiste les clubs amateurs lors de la rédaction d’un code de conduite. La KNVB a également souligné cet engagement en participant à l’Amsterdam Gay Pride en 2013. En plus d’anciens joueurs internationaux tels que Patrick Kluivert et Ronald De Boer, le président de la KNVB Michael van Praag et l’entraîneur fédéral Louis Van Gaal étaient présents sur le bateau de la parade.
www.knvb.nl/watdoenwe/sportiviteitenrespect/ homoacceptatie/actieplan
UNION ROYALE BELGE DES SOCIÉTÉS DE FOOTBALL- ASSOCIATION (URBSFA)
Quoi ?
Charte contre le racisme et la discrimination
Le fait de signer une charte est un bon point de départ, pas de point final dans la lutte contre l’homophobie. Mais c’est en soi un signal clair d’un club. L’URBSFA s’engage en faveur de certaines normes et valeurs dans le football belge. La lutte contre l’homophobie en est un volet. C’est la raison pour laquelle la fédération a repris une disposition supplémentaire dans sa charte contre le racisme. Les clubs belges de football : signez maintenant !
www.belgianfootball.be/fr/ensemble-contre-le- racisme
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35. PLUS D’INFOS?
Plan d’action ‘Lesbigay ou hétéro, chacun sa place sur le terrain :
www.maakergeenspelvan.be/fr ou www. belgianfootball.be/fr/lesbigay-ou-hétéro- chacun-sa-place-sur-le-terrain .
Le plan d’action reprend les objectifs suivants:
1. Une campagne de sensibilisation sur le thème de l’identité sexuelle et d’un environnement sportif tolérant
2. Un Toolkit en tant qu’instrument pour les clubs
3. Mettre un terme au tabou de l’homosexualité à tous les niveaux du monde du football
4. La Football+ Foundation reconnaît la diversité sexuelle comme élément dans son rôle d’exemple sur les plans social et sociétal dans le monde du football
5. Les propos et comportements homophobes sur le terrain et dans les tribunes sont ouvertement condamnés
6. La concertation avec les supporters s’intéresse à la discrimination liée à l’identité sexuelle
7. Une partie de la formation des entraîneurs est consacrée à la discrimination, et en particulier à la discrimination liée à l’identité sexuelle
8. Les stewards/accompagnateurs sont formés afin de faire face aux comportements et propos homophobes
9. Répertorier les incidents homophobes sur le terrain et autour de celui-ci
10. L’Égalité des Chances en Flandre et la Football+Foundation coordonnent le suivi du plan d’action
Le plan d’action a été réalisé pour le compte du Ministre flamand pour l’Égalité des Chances Pascal Smet en collaboration avec l’Union Royale Belge de Football, la Pro League, la Ligue Nationale de Football (Proximus League), la Voetbalfederatie Vlaanderen, la Football+ Foundation, l’Union Royale Flamande de Football, la Cellule Football du Service Public Fédéral de l’Intérieur, le Panathlon Flandre, le Département CJSM de l’autorité flamande, l’École des Entraîneurs flamande du BLOSO, la Fédération flamande des Sports, la Fédération Nationale des Supporters, la Fédération des Supporters des clubs professionnels, le Centre Interfédéral d’Égalité des Chances et le Centre Fédéral d’Immigration, le Ministre flamand des Sports Philippe Muyters, la Ministre Fédérale de l’Intérieur et de l’Égalité des Chances Joëlle Milquet.
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36. Si vous souhaitez obtenir plus d’informations quant au fait d’être lesbigay en Belgique francophone, vous pourrez lire la brochure
Peur de quoi?. Il s’agit d’une brochure d’Arc-en- ciel Wallonie, à télécharger par le biais du site web : arcenciel-wallonie.be.
Si vous souhaitez signaler un fait de discrimination ou introduire une plainte, vous pouvez contacter le Centre Interfédéral d’Égalité des Chances : composez le numéro (gratuit) 0800 12 800 ou complétez le formulaire de notification sur www.diversite.be.
Votre club de football souhaite utiliser ce toolkit ? Contactez la Football+ Foundation par mail info@fplusf.be ou téléphone 02/4771211. Cette organisation sociale de football au sein du monde de football propose de l’assistance personnalisée aux clubs qui souhaitent développer des actions sociales de football.
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37. CHIFFRE
68% des joueurs belges professionnels estime que les homosexuels n’ont pas leur place dans le football
38. AUTRES SITES WEB UTILES
www.farenet.org
www.eglsf.info
www.glisa.org
www.thejustincampaign.com
www.kickitout.org
www.pridesports.org.uk
ASSOCIATIONS LESBIGAY
Arc en ciel
Coupole wallonne des associations lesbigay et transgenre
http://arcenciel-wallonie.be/web/acw/
Tels Quels
Association de lesbigays et personnes
transsexuelles
www.telsquels.be/cms
Brussels Rainbowhouse
Coupole de différentes associations
lesbigay à Bruxelles
www.rainbowhouse.be
Merhaba
Association de lesbigays immigrés
www.merhaba.be
DANS LE MONDE DU SPORT
Namur Gay Sport (Namur)
Organisation sportive lesbigay à Namur
namurgaysport.wix.comnamurgaysport
Liège Gay Sport (Liège)
Organisation sportive lesbigay à Liège
liegegaysports.be
Brussels Gay Sport
Organisation sportive lesbigay
www.bgs.be
World Outgames
Événement sportif mondial organisé par la communauté lesbigay pour tout le monde, quelle que soit l’orientation sexuelle.
Pink Devils (Malines)
Équipe de football homosexuelle
www.pinkdevils.be
Straffe Ketten R.F.C (Bruxelles)
Équipe de rugby homosexuelle
www.straffeketten.be
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