1. Journal d’Economie, de Management, d’Environnement et de Droit (JEMED)
ISSN 2605-6461 Vol 2. N°1, février 2019
1
Le positionnement du Maroc sur le marché de l’Offshoring :
Entre opportunité et risque
The positioning of Morocco on the Offshoring market :
between opportunity and risk
Reda NACIRI
Université Mohammed V, Rabat
Faculté des Ssciences Juridiques, Economiques et Sociales, Salé, Maroc
redaeco2005@gmail.com
ABSTRACT: For several years, the Offshoring sector has been on a positive global dynamic,
putting in perspective a very important employment opportunities for developing countries.
Seeking to take advantage of this dynamic, Morocco has elevated this sector to the ranks of its
professions of the future and has set courageous measures for its development. Referring to
analyzes which argue for the volatility of this sector, this article proposes to question this bet
for Morocco. In this perspective, this article presents an analysis of the evolution of this sector
at the global level before shedding light on the factors favoring and factors disfavoring to the
positioning of Morocco on this sector. This article concludes that the offshoring market is
highly polarized, volatile and subject to strong turbulence and that Morocco's positioning in
this sector must be accompanied by a risk management strategy related to reversal scenarios.
KEYWORDS: Offshoring, relocation, outsourcing, nearshoring, Morocco.
RESUME: Depuis plusieurs années, le secteur de l’Offshoring est sur une dynamique positive
au niveau mondial, mettant ainsi en perspective des opportunités d’emploi très importantes au
profit des pays en développement. Cherchant à tirer profit de cette dynamique, le Maroc a
érigé ce secteur au rang de ses métiers d’avenir et a mis en place des mesures courageuses
pour son développement. En se référant aux analyses qui arguent pour la volatilité de ce
secteur, le présent article se propose de questionner un tel pari pour le Maroc. Dans cette
perspective, l’article présente une analyse de l’évolution de ce secteur au niveau mondial
avant de mettre la lumière sur les facteurs en faveur et les facteurs en défaveur du
positionnement du Maroc sur ce secteur. L’article conclu que le marché de l’offshoring est
très polarisé, volatile et sujet à de forte turbulence et que le positionnement du Maroc sur ce
secteur doit être accompagné d’une stratégie de gestion des risques liée aux scenarii de
retournement.
MOTS-CLEFS: Offshoring, délocalisation, externalisation, nearshoring, Maroc.
Introduction
Depuis plusieurs années, le Maroc s’est investi dans une politique de développement
économique essentiellement extravertie. L’objectif de cette politique était de faire du pays une
destination d’excellence pour l’investissement et une terre attractive pour les capitaux et pour
les activités à forte valeur ajoutée. Le Maroc a affiché par cette orientation une ambition forte
pour faire de son économie une économie émergente, intégrée dans l’économie mondiale,
fondée sur le savoir et profitant des opportunités qu’offre la mondialisation.
Dans cette perspective, les gouvernements successifs ont œuvré à instaurer un climat
d’affaires approprié en mesure de séduire les investisseurs étrangers et de favoriser
l’ouverture du pays sur le marché international. En effet, toute une série de réformes a été
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entreprises dans cette ligne de visée : la mise en place de la charte de l’investissement qui
comporte des mesures visant à réduire le coût de l’investissement et à en simplifier les
procédures administratives, la libéralisation du commerce extérieur et du régime des changes,
la modernisation du cadre juridique qui conditionne l’évolution des entreprises (création des
tribunaux de commerce, adoption de la loi sur la concurrence, protection de la propriété
intellectuelle), etc.
En effet, pour assurer particulièrement le développement des secteurs à base technologique,
qui constituent des secteurs d'innovation à forte valeur ajoutée et un moyen de compétitivité,
le Maroc a ouvré pour mettre en place sa vision stratégique pour l’émergence industrielle.
Dans cette stratégie lancée depuis 2005 sous l’intitulé de « Plan Emergence » et réactualisée a
deux reprises en 2009 et 2014 sous l’intitulé « Pacte National pour l’Emergence Industrielle »
et « Plan d’accélération industrielle », le Maroc a identifié les secteurs clés constituant les
métiers mondiaux du Maroc et sur lesquels les efforts doivent être centrés. Il s’agit
notamment de six secteurs ; l’Offshoring, l’Automobile, l’Aéronautique, l’Electronique, le
Textile et cuire et l’Agroalimentaire.
Le présent article se propose de questionner principalement le positionnement du Maroc sur
le marché de l’Offshoring. L’intérêt porté à ce questionnement se justifie essentiellement par
deux raisons :
La première raison est liée à l’ampleur des attentes de l’Etat marocain de ce secteur,
notamment en termes de création d’emploi. Les prévisions avancées par le Maroc tablaient
sur la création de quelques 100.0001
emplois à l’horizon de 2020. Ce secteur est ainsi placé
premier en termes de perspectives de création d’opportunités d’embouche parmi les secteurs
clés identifiés par le plan Emergence depuis son lancement.
La deuxième raison est liée aux controverses des auteurs par rapport à la durabilité de
l’évolution de ce secteur dans le monde. Au moment où certaines analyses parlent d’une
croissance annuelle à deux chiffres, d’autres analyses mettent l’accent plus sur les facteurs qui
contrarient cette évolutions et dévoilent la forte volatilité qui caractérise ce secteur et sa forte
polarité entre un nombre restreint de pays.
Dans la perspective d’apporter des éléments de réponse au questionnement principal de cet
article, l’analyse portera, dans un premier axe, sur l’évolution du marché mondial de
l’Offshoring pour mettre en relief, d’un côté, les facteurs en faveur de son évolution, et de
l’autre côté, les facteurs qui appuient les risques de retournement. Dans un deuxième axe,
l’analyse portera sur le positionnement du Maroc sur ce marché et ce ; en relevant les bases
qui fondent sa compétitivité, en montrant ses réalisations et en décelant sa position
concurrentielle sur ce marché. Mais avant ceci et cela, nous consacrerons un moment pour
identifierce que recouvre l’appellation « Offshoring ».
1. L’Offshoring : de quoi parle-t-on ?
Le terme « Offshoring » est une appellation utilisée pour désigner la délocalisation de la
production de certains services du territoire d’un pays vers le territoire d’un autre qui présente
généralement des coûts de production plus bas. L’Offshoring concerne plus précisément des
services pour lesquels la proximité physique aux clients n’est pas indispensable.
En fait, l’activité des centres d’appel est la plus connue du secteur de l’Offshoring jusqu’au
degré que certains confondent l’activité avec le secteur. Alors qu’en réalité, les centres
1
Ministère de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et des nouvelles technologies. (Date de consultation
le 06 octobre 2018).[en ligne]. URL :http://www.mcinet.gov.ma/fr/content/offshoring.
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d’appel ne constituent qu’un segment de ce secteur. Les spécialistes du domaine distinguent
généralement entre quatre catégories d’activités2
:
La première catégorie concerne les activités liées à la gestion de la relation client (Customer
Relationship management : CRM) qui regroupe généralement l’ensemble des activités des
centres d’appel (support à la clientèle, vente, publicité, etc.).
La deuxième catégorie est liées aux activités de la gestion des processus administratifs
(Business Process Outsourcing : BPO) et regroupe les activités administratives générales
telles ; la comptabilité, la gestion de la paie, la gestion des ressources humaines, en plus des
activités de back-office généraux (saisie de données, indexation de documents, etc.).
La troisième catégorie englobe l’ensemble des métiers qui relèvent du domaine des
technologies de l’information et de la communication (Information Technology outsourcing :
ITO). Il s’agit notamment du développement des systèmes informatiques, de la maintenance
applicative, du développement des jeux et de la gestion à distance des infrastructures
informatiques (administration des serveurs, des bases de données, des réseaux informatiques,
etc.).
La quatrième catégorie regroupe des activités à fort contenu en termes de savoir et ayant un
caractère exigeant en termes d’expertise (Knowledge Process Outsourcing : KPO). On parle
des activités d’ingénierie, de conception, de Design et des activités de Recherche &
Développement.
En fait, deux situations sont à distinguer, selon que la délocalisation de ces services est
accompagnées par une externalisation ou non :
Dans la première situation, la production de ces services est réalisée par l’entreprise optant
pour la délocalisation, elle-même, ou par une de ses filiales à partir de l’étranger. Il y a donc
délocalisation sans externalisation. Dans ce cas on parle du « captive Offshoring».
Dans la deuxième situation, la production de ces services est effectuée par un sous-traitant du
pays d’origine qui délocalise vers l’extérieur ou par un sous-traitant du pays de destination qui
exécute pour le compte de son donneur d’ordre étranger. Dans ces cas, il y a à la fois
externalisation et délocalisation. On parle alors de « Offshore Outsourcing ».
En fin, il faut rappeler que la délocalisation (fermer dans un pays pour ouvrir dans un autre)
ne constitue qu’une des réalités du mouvement de l’Offshoring. L’autre réalité, qui passe
généralement inaperçue dans les pays sources, est constituée par la non-localisation des
activités et qui résulte de l’implantation ex-nihilo dans les pays de destination des activités
issues de la croissance des entreprises des pays sources.
2. L’évolution du secteur de l’Offshoring dans le monde
2.1. Les origines de la naissance et du développement de l’Offshoring
En fait, l’Offshoring n’est qu’une forme du mouvement des délocalisations déclenché depuis
plusieurs années. Pour certaines analyses, la naissance du modèle des délocalisations est une
des conséquences des dynamiques qu’a connue l’économie mondiale depuis les années
soixante-dix. L’insertion de l’économie mondiale dans l’ère de la mondialisation a produit un
effet d’ouverture des marchés et par conséquence un accroissement des opportunités et une
accentuation de la concurrence entre les entreprises.
D’autre part, la tendance du système économique mondial vers un capitalisme financier a
renforcé la pression exercée par les marchés financiers et par les actionnaires (the Share
2
Houdré, T. Lelievre, M. (2008). « Délocalisations : acte II, comprendre les délocalisations de services en
France »,p. 15-21.
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4
Value) sur les entreprises. Celles-ci devaient donc rester toujours plus performantes pour
rétribuer le capital en jeux et pour pouvoir attirer de nouveaux capitaux nécessaires à leur
croissance.
Cette pression de la sphère financière conjuguée avec la pression de la concurrence et
accompagnée par l’accroissement du processus d’industrialisation ont mené l’économie réelle
à suivre deux tendances majeurs ; la spécialisation des métiers et la standardisation des
produits. Le mouvement des externalisations qui en a résulté a marqué donc une propension
vers la structuration d’un tissu productif composé d’entités de métiers spécialisées.
Figure 1. Tendances du système productif mondial
Source : Gartner, 2012
En effet, les entreprises, surtout dans les pays développés, ont été obligées de s’inscrire dans
des logiques d’innovations qui concernent à la fois leurs produits, leurs stratégies de
commercialisation et leur modèles organisationnels. En cherchant à être plus productives et
plus rentables, ces entreprises, ont été amenées à externaliser progressivement les activités qui
ne représentent pas un intérêt hautement stratégique. Toutes les activités de bas de la chaine
de valeur ont été donc aptes à l’externalisation.
En fait, l’externalisation a été utilisée comme un des leviers d’optimisation des coûts de
production. En externalisant, les firmes ont pu centrer leurs efforts sur les activités qui
constituent leurs cœurs métiers et sur les activités stratégiques de la chaine de valeur ;
conception des produits, design, stratégies de commercialisation, financement, etc. Les
activités de support et parfois même l’activité de production sont donc confiées en sous-
traitance à des prestataires externes.
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5
Tableau 1. Les principaux motifs de l’externalisation
Moins cher
qu’en interne
Meilleure
qualité qu’en
interne
Stratégie
d’organisation
Flexibilité et
souplesse
Production +++ + ++ +
Distribution/ logistique/transport +++ + + ++
Informatique/ télécommunication ++ + ++ ++
Ressources humaines ++ ++ ++ ++
Administration et finances +++ + ++ +
Services généraux ++ ++ + ++
Importance des critères pour l’externalisation
+++ ++ +
40% et plus de 20% à 39% moins de 20%
Source: Ernst & Young, 2005
L’accroissement du mouvement des externalisations a aplatit donc le terrain pour le
développement du mouvement des délocalisations vers des destinations offrants plus
d’avantages compétitifs. Ces avantages peuvent être liés à des ressources humaines qualifiées
à coût bas, à l’accès à un bassin d’emploi de qualifications spécifiques ou encore à une
législation sociale peu contraignante que dans les pays d’origine. En fait, à partir des
différentes optiques stratégiques des entreprises on peut distinguer cinq formes de
délocalisation3
:
Une délocalisation défensive ; dans ce cas la délocalisation est un choix incontournable pour
l’entreprise qui délocalise pour se prémunir contre les pertes de compétitivité occasionnées
par une concurrence acharnée. Les marges gagnées de l’opération de délocalisation offshore
sont transformées en baisses de prix pour retenir les clients ou en gagner de nouveaux.
Une délocalisation d’efficience et de rentabilité ; dans ce cas l’entreprise délocalise une partie
de ses activités non compétitives afin de se renforcer sur son marché.
Une délocalisation d’accompagnement ; ce cas matérialise la situation d’une délocalisation
qui suit une opération d’externalisation. L’entreprise prestataire est contrainte d’implanter les
services qu’elle gère dans un pays à coût bas pour se conformer aux exigences financières de
son donneur d’ordre.
Une délocalisation avec comportement de marge ; dans ce cas l’entreprise délocalise sans
répercuter la baisse des coûts de production sur les prix de vente. Les actionnaires seront donc
les principaux bénéficiaires des marges réalisées.
Une délocalisation de recentrage sur le métier de base ; ce cas matérialise la situation d’une
entreprise qui procède à la délocalisation pour se recentrer sur ses cœurs métiers dans le cadre
d’une logique de dynamique d’innovation et d’apprentissage.
Plus particulièrement pour la délocalisation des servies ou ‘Offshoring’, l’épanouissement du
mouvement a été favorisé par le développement du secteur des technologies de l’information
et de la communication (TIC) et par le développement des infrastructures de
télécommunication partout dans le monde4
, ce qui a rendu possible la dématérialisation des
informations et leur transmission instantanée d’un endroit de la terre à l’autre. D’autre part, le
mouvement de l’Offshoring a été favorisé par le développement du savoir dans des économies
3
Meunie, C. (2007). « L’offshore est une nécessité » In Regard croisé sur la délocalisation des activités
comptables - 62
e
Congrès de l'ordre des experts comptables – France, p.4.
4
Houdré, T. Lelievre, M. (2008). « Délocalisations : acte II, comprendre les délocalisations de services en
France », p. 22.
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émergentes telles la Chine ou l’Inde. Ces pays sont devenus ainsi des destinations privilégiées
pour les activités de l’Offshoring.
2.2. L’évolution du marché de l’Offshoring
Depuis sa naissance, le marché de l’Offshoring est sur une tendance évolutive. La taille du
marché, qui a été estimée en 2005 à quelques 30 milliards de Dollars, est passée en 2010 à
environ 100 milliards de Dollars. Les prévisions disponibles parlent d’un marché autour de
300 milliards de dollars à terme. Cependant, les évolutions des segments de ce marché ne
suivent pas la même cadence. La tendance évolutive de l’offshore des métiers informatiques
(ITO) est plus importante que celle des processus administratifs (BPO) et des métiers de
l’ingénierie (KPO).
Graphique 1. Evolution de la taille du marché mondiale de l’Offshoring (en Milliards de
dollars)
Source: AT Kearney, 2006
Cette évolution de la demande sur les services offshores, est due en partie à l’accroissement
du nombre des pays concernés par cette pratique. Le recours à l’Offshoring a commencé aux
Etats-Unis aux années 1980 par l’externalisation des entreprises à leurs standards
téléphoniques. Par la suite, le phénomène a gagné les entreprises du Royaume Uni, avant de
s’étendre aux pays de l’Europe continentale. Actuellement, le groupe des pays sources de
l’Offshoring est formée de l’ensemble des pays développés du monde occidental ; Il s’agit
des pays de l’Amérique du Nord, de l’Europe de Ouest, de l’Europe du Nord et de
l’Australie.
Carte 1. Pays sources et pays de destination de l'Offshoring
Source : Everest Group analysis, 2012
0
100
200
300
400
2005 2010 Potentiel de long
terme
BPO + KPO
ITO
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7
Plus spécifiquement pour l’Offshoring informatique, les Etats-Unis constitue largement la
principale source des délocalisations avec une part de 74% d’après les estimations de 2006.
En deuxième position vient le Royaume-Uni avec une part de 15%. Ces deux pays du monde
anglophone constituent les principales sources des délocalisations offshores formant ainsi
89% de la demande. Tous les autres pays sources constituent seulement 11% de la demande
sur les services informatique en offshore.
Graphique 2. Importance des pays sources dans le marché de l'offshore informatique
Source : Nasscom, 2006
Par ailleurs, l’essentiel de la demande sur les services informatiques en offshore provient de
trois secteurs. Le secteur de la finance est le principal demandeur ; il constituait 42% de la
demande en 2006. Le secteur des télécommunications et celui des industries manufacturières
viennent en deuxième position avec une part de 15% chacun selon les données de la même
année.
Graphique 3. Ventilation du marché de l'Offshoring par industrie cliente
Source: AT Kearney, 2006
Etats Unis
74%
Royaume Uni
15%
Japon
3%
Allemagne
2%
Singapour
2%
Pays-Bas
2%
Canada
1%
Australie
1%
Institutions
financières
42%
Télécom
15%
Industrie
manufacturière
15%
Distribution
5%
Santé / Pharma
2%
Utilities
3%
Gouvernance
1%
Transport
8% Autres
9%
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8
Figure 2. Clients clés de l'Offshoring
Source: AT Kearney, 2006
Si le club des pays source de l’Offshoring est formé par les pays développés du monde
occidental, celui des pays de destination est constitué par un ensemble de pays en voie de
développement ou émergeants. Ces pays de destination ne forment pas un groupe homogène.
Les spécialistes distinguent trois classes de destinations ; des destinations matures constituées
par l’Inde, la Chine, le Philippine, la Pologne et le Brésil ; des destinations émergeantes
regroupant des pays de l’Europe de l’est et de l’Amérique latine (la république Tchèque, la
Hongrie, la Roumanie, le Mexique, l’Argentine et le Chile) ; et enfin des destinations
naissantes regroupant des pays africains (Maroc, Egypte, Afrique du sud) en plus de la
Hongrie.
Malgré la multitude des pays constituant les destinations de l’Offshoring, ce marché reste
largement dominé par l’Inde. Ce pays constitue le principal bénéficiaire des flux de
l’Offshoring notamment dans le segment informatique (ITO) pour lequel il accapare quelques
65% du marché. La performance de l’Inde dans ce secteur est due à sa compétitivité coût
défiant toute concurrence et à son système universitaire hyper sélectif capable de sortir
chaque année des milliers d’ingénieurs de très haut niveau en plus de l’avantage de la
langue d’enseignement dans ce pays (l’anglais) qui lui permet un accès international. En effet,
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9
la majorité des géants du monde de l’informatique (IBM, EDS, Cap Gemini…) délocalisent
en Inde et emploient des armées d’informaticiens indiens.
Graphique 4. Parts des pays de destination dans le marché l'offshore informatique
Source : Nasscom, 2006
En fait, la seule analyse des chiffres relatifs à l’évolution de la taille du marché de
l’Offshoring donne une image artificielle d’un secteur en forte évolution qui promet de la
création de milliers d’opportunités d’emploi pour les pays en développement s’investissant
dans l’attraction de ce type d’activités. Alors qu’une analyse approfondie des flux des
investissements dans ce secteur dévoile que c’est un marché fortement polarisé que ce soit du
côté de l’offre ou du côté la demande. L’essentiel des délocalisations offshores se font à partir
des Etats-Unis pour s’installer en Inde.
D’autre part, les études réalisées affirment également que l’offshore est structurellement
plafonné, notamment dans le secteur informatique. Des projets informatiques entiers ne
peuvent pas s’envisager loin du client. En effet, la réussite d’un déploiement suppose une
compréhension parfaite de son cœur de métier. Une large partie des services en informatique
implique également la proximité. Les contrats de maintenance imposent quant à eux une
résolution des problèmes dans les deux heures qui suivent l’alerte. La sécurité des données
informatiques est aussi devenue un sujet crucial qui décourage les entreprises de déléguer la
gestion de leurs données à un prestataire externe (Cyrille Meunier5
, 2007, 9).
2.3. Les risques de retournement du marché de l’Offshoring
Malgré que plusieurs facteurs soient en faveur de l’évolution du secteur de l’Offshoring et que
le secteur est sur une tendance évolutive depuis plusieurs années, il ne faut pas négliger
l’importance des autres facteurs qui contrarient cette évolution.
En fait, l’apparition des coûts cachés infirme l’ampleur des économies attendues au départ.
Généralement, les prévisions d’une réduction importantes des coûts de l’ordre de 30% ne sont
pas atteintes. Ces coûts sont principalement liés au renforcement de l’encadrement du
personnel, au frais de déplacement, aux infrastructures de contrôle, aux outils de gestion et de
5
Meunie, C. (2007). « L’offshore est une nécessité » In Regard croisé sur la délocalisation des activités
comptables - 62e
Congrès de l'ordre des experts comptables – France, p.9.
Inde
65%
Chine
7%
Amérique latine
7%
Europe de l’Est
4%
Russie
5%
Autres
12%
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10
partage de la connaissance, etc. D’autre part, les perspectives d’évolution du secteur de
l’Offshoring se trouvent limitées par des considérations liées à la confidentialité des données
et à la protection des droits de la propriété intellectuelle.
Par ailleurs, les pressions sont de plus en plus fortes de la part des mouvements syndicaux et
de quelques courants à l’intérieur des instances de décision dans les pays sources pour contrer
les délocalisations offshores, invoquant les seules effets négatifs (effets de court terme) sur les
économies de leurs pays. L’effet le plus visible et le plus médiatisé est celui de la perte
d’emplois qualifiés.
D’autre part, du fait que les gains tirés par les pays sources des opérations de délocalisation
n’apparaissent pas immédiatement (effets de moyen terme), ils paraissent sans aucun lien avec
les délocalisations effectuées. Ces gains qui peuvent être à l’origine de nouveaux emplois
peuvent porter sur l’accroissement des revenus réels des consommateurs, l’amélioration de la
compétitivité des entreprises, l’accroissement des exportations, la maitrise de l’inflation ou
encore la meilleure rémunération du capital.
Par ailleurs, d’autres effets négatifs sont invoqués par les opposants à ce mouvement; il s’agit
de la dépendance accrue vis-à-vis de l’étranger, de la détérioration des termes de l’échange et
de la perte de substance technologique au profit de pays émergents comme la Chine et l’Inde
qui ont commencé déjà à concurrencer les pays développés grâce au transfert technologique
dont il ont bénéficié.
Pour toutes ces considérations, il est possible de voir en perspective le recours à des mesures
coercitives contre les délocalisations offshores dans les pays sources. De ce fait, la volatilité
des activités de l’Offshoring doit être considérée comme un risque réaliste à mettre en
perspective par les pays de destination et par conséquence des scénarios d’un éventuel
retournement doivent être envisagés.
3. Le positionnement du Maroc sur le marché de l’Offshoring
3.1. Les facteurs de compétitivité du Maroc sur le marché de l’Offshoring
Le secteur de l’Offshoring occupe une place privilégiée dans la stratégie nationale pour
l’émergence industrielle. La principale visée de l’Etat derrière le positionnement sur ce
secteur était de capter une part des opportunités d’emploi promises par le développement de
ce secteur à l’international. En effet, la stratégie nationale pour l’émergence industrielle
tablait sur la création de quelques 100.000 postes d’emploi dans le secteur de l’Offshoring sur
la période 2005-2020. Seul le secteur de l’Automobile, parmi les secteurs ciblés par le plan
Emergence, présentait un potentiel d’emploi aussi prometteur que celui de l’Offshoring.
Par ce ciblage, le Maroc visait également une diversification de sa base productive et une
orientation vers de nouveaux secteurs prometteurs capables de créer de l’emploi et de la
richesse ainsi que de mettre en place les conditions de son intégration dans l’ère de
l’économie du savoir.
En effet, le Maroc est arrivé à devenir une destination privilégiée pour les opérateurs du
nearshoring francophone et hispanophone grâce aux avantages concurrentiels dont il dispose.
Relativement au coût des ressources humaines, qui constitue un des postes de charges les plus
importants dans la décision de délocalisation offshore, le Maroc présente des niveaux
salariaux plus concurrentiels que ceux des pays de l’Europe de l’ouest visant le même
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11
segment du nearshoring6
. Par ailleurs, la force attractive du Maroc est renforcée par sa
proximité géographique du continent Européen, par sa localisation sur la même time zone
que la France et l’Espagne et par la disponibilité de ressources humaines maitrisant la langue
française et espagnole.
En effet, afin de se renforcer sur le marché de l’Offshoring, l’état marocain a mis en place un
cadre incitatif en mesure d’encourager le développement de ce secteur. Ce cadre incitatif se
matérialise parla mise en place de mesures relatives à l’allégement de la pression fiscale, d’un
dispositif d’aide à la formation, d’un cadre juridique pour la protection des données et par la
préparation d’espaces d’accueil aux standards internationaux (parcs technologiques).
Relativement à l’allègement de la pression fiscale, l’Etat marocain a mis en place au profit des
entreprises de ce secteur une exonération fiscale pendant les cinq premières années et une
limitation du taux de l’impôt sur les sociétés à 17.5% au-delà, ce taux a été dernièrement
révisé encore à la baisse pour se limiter à 8.5%. D’autre part, les entreprises du secteur
bénéficient d’un impôt sur le revenu plafonné à 20%.
Concernant le dispositif d’aide à la formation, les entreprises du secteur bénéficient d’une
contribution financière de l’Etat en vue de les aider dans l’effort d’adaptation des
compétences des nouveaux recrus aux exigences des postes d’emploi. Ces entreprises peuvent
disposer à la première année de recrutement d’une enveloppe pour la formation initiale et de
deux autres enveloppes pour la formation continue pendant la deuxième et la troisième année.
Les valeurs de ces enveloppes varient selon les profile recrutés (techniciens, gestionnaires,
ingénieurs, etc.). Pour les profils d’ingénieurs la valeur totale de l’aide peut arriver à 95.000
dhs répartie sur les trois premières années7
.
En ce qui concerne la protection des données, le Maroc s’est investi à mettre en place un
cadre juridique favorable au développement des services relatifs au traitement des données
par la promulgation de la loi sur la protection des données à caractère personnel (loi 09.08) et
par la mise en place de l’institution chargée de veiller à son application ( la Commission
Nationale du Contrôle et de la Protection des Données à Caractère Personnel). Il s’agit d’une
mesure très importante contribuant à l’instauration de la confiance des opérateurs étrangers et
participants dans l’accélération de l’attraction des activités de l’Offshoring.
Relativement à la mise en place des espaces d’accueil aux normes internationales, l’Etat
marocain a œuvré à mettre en place le concept novateur des plateformes industrielles
intégrées (P2I) afin de faciliter la vie des entreprises opérant dans ce domaine. Ces P2I sont
conçues sous format de parcs technologies offrants des espaces de travail prêts à l’emploi
(Plag and play) et présentant l’ensemble des services dont les entreprises auront besoin dans
leur vie quotidienne.
Six Plateformes intégrées réservées à l’Offshoring ont été programmée dans le cadre du plan
Emergence. Deux plateformes de grande envergure sont déjà opérationnelles ; il s’agit de la
plateforme « Casanearshore» implantée à Casablanca et de la plateforme « Technopolis »
implantée à l’agglomération Rabat-Salé. Les autres plateformes sont achevées ou en cours de
réalisation; il s’agit des quatre P2I programmées sur les territoires des villes de Marrakech,
Fès, Tétouan et Oujda.
6
Ministère de l'économie et des finances-Direction des Études et des Prévisions Financières. (2011). « Le secteur
de l’Offshoring au Maroc : Les opportunités à saisir dans le marché de l’externalisation des services financiers »,
p. 9-13.
7
Ministère de l'Industrie du Commerce et des Nouvelles Technologies. (2009). Pacte National pour l'Emergence
Industrielle.
12. Journal d’Economie, de Management, d’Environnement et de Droit (JEMED)
ISSN 2605-6461 Vol 2. N°1, février 2019
12
La création des P2I constitue un réel facteur de promotion pour la destination Maroc du fait
qu’elle permet, à travers l’effort de marketing qui les accompagne, de montrer le volontarisme
de l’Etat marocain pour préparer toutes les conditions de la réussite pour les projets de
délocalisation Offshore.
En effet, ces plateformes intégrées ont été conçues sous format de parcs technologiques
mettant à la disposition de leurs usagers des espaces ‘clé en main’ offrant des formules
souples pour l’accès à l’immobilier professionnel (achat ou location de locaux prêt à l’emploi,
achat ou location de terrain)en plus d’un environnement de travail qui s’aligne aux standards
internationaux et qui offre pratiquement tous les services en mesure de permettre aux
entreprises de se concentrer sur leurs cœurs métiers :
- un guichet administratif unique regroupant des antennes des services administratifs les
plus sollicités par les entreprises (Centre Régional d’Investissement, Caisse Nationale de
Sécurité Sociale, Agence Nationale de Promotion de l’Emploi et des Compétences, Etc.) ;
- un business centre présentant des services de secrétariat, d’interprétariat, des centres de
documentation, des salles de réunion et de conférence et des services de vidéoconférence.
En plus d’un service de support au recrutement facilitant la recherche des compétences
requises ;
- des services relatifs au fonctionnement du parc technologique ; la société de gestion du
parc prend en charge la gestion opérationnelle des réseaux et services collectifs du
technopôle (eau et assainissement, électricité, télécommunications, voirie, collecte et
évacuation des déchets...) en s’appuyant sur des prestataires spécialisés ;
- des services d'accompagnement sur site ; ces P2I ont été conçu sur le modèle d’un campus
intégré, offrant tous les services nécessaires à ses usagers notamment les services de
restauration et de transport ;
L’ensemble des efforts fournis par le Maroc couplés avec les atouts dont il dispose, lui ont
permis de conforter sa position sur le marché du nearshoring francophone et hispanophone.
Néanmoins, les réalisations restent centrées dans le segment de la gestion de la relation client
(CMR) pour qui les conditions de la langue et de la time zone jouent en faveur du Maroc.
3.2. Les réalisations du Maroc dans le secteur de l’Offshoring
Grace aux atouts dont il dispose et aux efforts fournis, le Maroc est devenu une destination
visible sur la carte mondiale de l’Offshoring. Ainsi, le pays a réussi à attirer sur son territoire
des filiales d’entreprises de référence mondiale (Accenture, Dell, IBM, Capgemini, PNB,
Amazon, Parisbas, Axa, GFI, Alos, Safrecom, Acticall, Teleperformance, etc.)8
. Le Maroc est
ainsi devenu parmi les destinations naissantes dans le secteur de l’Offshoring. Son classement
dans le secteur de l’Offshoring balance entre la 30e
et la 40e
position au niveau mondial. Il est
arrivé à occuper la 36e
position en 2007, la 30e
position en 2009 et la 37e
position en 20119
.
8
Saloua Karkri-Belkeziz, présidente de la Fédération marocaine des technologies de l’information, des
télécommunications et de l’offshoring (Apebi). L’usine nouvelle le 13/05/2016.
9
Voir en annexe le tableau du classement de 2011.
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ISSN 2605-6461 Vol 2. N°1, février 2019
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Figure 3. Evolution des classements des pays opérant dans l'Offshoring entre 2007 et 2009
Source : AT Kearney, 2009
Malgré l’évolution réalisée par le Maroc, sa performance reste inférieure à celles réalisées par
des pays de niveau de développement similaire. Des pays de la région MENA comme
l’Egypte, la Tunisie et la Jordanie réalisent des performances plus importantes dans
l’attraction des activités de l’Offshoring (Voir Figure n° : 3).
Graphique 5. Evolution de l'emploi et du chiffre d'affaire réalisé par le Maroc dans le secteur
de l'Offshoring
Source : Association marocaine de la relation clients10
Du côté de la création de l’emploi, la contribution du secteur est passée de 20.000 à 45.000
postes entre les années 2009 et 2012 pour arriver à 63.00011
en 2016, sachant bien qu’environ
les deux tiers des emplois sont réalisés dans le secteur des centres d’appel. En même temps la
10
Association marocaine de la relation client. (Date de consultation : 04 Octobre 2018). Vision- moyens. [en
ligne]. URL : http://www.amrc.ma/vision-moyens#.VBTBaKOJSt8.
11
Saloua Karkri-Belkeziz, présidente de la Fédération marocaine des technologies de l’information, des
télécommunications et de l’offshoring (Apebi). L’usine nouvelle le 13/05/2016.
4910 5968 6860
2009 2010 2011
Chiffre d’affaire
20000 25000 30000
45000
2009 2010 2011 2012
Nombre d’emplois
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14
contribution positive du secteur à la balance commerciale ne cesse d’augmenter ; celle-ci est
passée d’environ cinq milliards de dirhams en 2009 à environ sept milliards de dirhams en
2011 pour arriver à huit milliards de dirhams12
en 2016.
3.3. La situation du Maroc sur le marché du nearshoring
Le positionnement du Maroc sur le segment du nearshoring francophone et hispanophone,
pour lesquels il dispose de certains avantages compétitifs, ne se fait pas de façon confortable.
Puisque le même segment constitue le marché de préférence pour certain pays concurrents tels
la Roumanie et la Tunisie.
En effet, la Roumanie constitue un acteur qui domine le marché de l’externalisation en
Europe de l’Est et en Europe Centrale. Il s’agit d’un pays dont le gouvernement est
particulièrement entreprenant pour le développement du secteur de l’Offshoring. La
Roumanie présente un niveau de compétitivité coût légèrement élevé que celui du Maroc et
un niveau d’infrastructures de communication satisfaisantes. Mais c’est principalement sa
proximité géographique et culturelle de la France et son appartenance à la même communauté
Européenne qui en font l’un des principaux concurrents du Maroc.
De l’autre côté, la Tunisie constitue un deuxième concurrent important qui s’impose de plus
en plus sur le marché de l’Offshoring en général et sur celui du nearshoring francophone en
particulier grâce à une politique volontariste de l’Etat pour développer et promouvoir son
offre.
Par ailleurs, le marché du nearshoring francophone peut séduire d’autres pays qui peuvent
préparer leur entrée dans un avenir proche. Il s’agit essentiellement de pays émergents misant
sur l’avantage des coûts de main d’œuvre à un prix compétitif. Il s’agit de pays comme
l’Ukraine où les compétences hautement qualifiées sont particulièrement appréciables pour
les projets à forte dimension technique. Ou encore l’Algérie, qui forme un nouvel acteur
francophone qui développe également depuis quelque temps le secteur des TIC. Ce pays ne
représente pas une menace importante pour le Maroc sur le court terme, cependant, il n’en
demeure pas moins qu’une politique bien menée et une offre algérienne clairement définie
pourrait placer ce pays à terme au rang des concurrents du Maroc.13
Conclusion
L’enthousiasme excessif déclenché envers l’Offshoring a présenté des scénarii gagnant-
gagnant optimistes où la globalisation des marchés bénéficie aux pays source et aux pays
d’accueil. Cependant, ceci ne mesure en aucun cas l’impact réel de l’Offshoring. Ce secteur
est lié à de multiples risques qui conduisent les analystes à s’interroger sur la pertinence d’une
stratégie de positionnement sur ce secteur. (Essqalli, 2010, 41)14
En fait, malgré la tendance d’évolution du marché de l’Offshoring, la généralisation reste
difficile ; car il s’agit d’un marché restreint pour un nombre limité de pays que ce soit du côté
de l’offre ou du côté de la demande. Les principaux afflux quittent les pays développés du
monde anglophone (USA et Royaume Uni) pour atterrir dans des pays asiatiques offrant des
coûts de productions très concurrentiels (l’Inde et la Chine).
12
Saloua Karkri-Belkeziz, présidente de la Fédération marocaine des technologies de l’information, des
télécommunications et de l’offshoring (Apebi). L’usine nouvelle le 13/05/2016.
13
Ministère de l'économie et des finances-Direction des Études et des Prévisions Financières. (2011). « Le
secteur de l’Offshoring au Maroc : Les opportunités à saisir dans le marché de l’externalisation des services
financiers »,p. 15.
14
Essqalli, H. (2010). « Le Maroc de l'Offshoring : entre risques et opportunités », Dossier, p. 41.
15. Journal d’Economie, de Management, d’Environnement et de Droit (JEMED)
ISSN 2605-6461 Vol 2. N°1, février 2019
15
Relativement au Maroc, ses atouts lui permettent plus un positionnement sur le nearshoring
francophone et hispanophone, alors qu’il s’agit d’un segment qui ne représente qu’une partie
exiguë du marché mondial de l’Offshoring en plus qu’il est caractérisé par des perspectives
d’évolution peu prometteuses et une forte concurrence.
D’un autre côté, il faut remarquer que les entreprises attirées au Maroc peuvent décider leur
départ à tous moment du fait de la séduction effectuée par des pays offrants des coûts
salariaux encore plus bas. Ce départ est d’autant plus envisageable lorsqu’on sait qu’il n’y a
aucune barrière à la sortie et que l’ancrage territorial des entreprises ne peut être assuré dans
ce secteur.
En tablant sur ce secteur, le Maroc se positionne sur un marché très volatile et sujet à de forte
turbulence. Un éventuel retournement se traduirait certes par des licenciements de cadres,
même les plus qualifiés. Ainsi, ce marché reste encore insaisissable, malgré que le Maroc ait
mis en place un modèle de gestion stratégique et plusieurs efforts pour vaincre la concurrence.
En effet, le Maroc est appelé à s’insérer davantage dans la gestion des risques liés à la
volatilité de ce secteur et de revoir la position qu’il lui accorde dans sa stratégie de promotion
et de développement des investissements étrangers.
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16
Ministère de l'Industrie du Commerce et des Nouvelles Technologies. (2009). Pacte National
pour l'Emergence Industrielle.
Annexes
Classement des pays selon l'Index global de localisation des services
Source : AT Kearney, 2011
17. Journal d’Economie, de Management, d’Environnement et de Droit (JEMED)
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17
Renvois
1. Ministère de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et des nouvelles
technologies. (Date de consultation : 06 octobre 2018). [en ligne]. URL :
http://www.mcinet.gov.ma/fr/content/offshoring.
2. Houdré, T. Lelievre, M. (2008). « Délocalisations : acte II, comprendre les
délocalisations de services en France », p. 15-21.
3. Meunie, C. (2007). « L’offshore est une nécessité » In Regard croisé sur la
délocalisation des activités comptables - 62e
Congrès de l'ordre des experts
comptables – France, p. 4.
4. Houdré, T. Lelievre, M. (2008). « Délocalisations : acte II, comprendre les
délocalisations de services en France », p. 22.
5. Meunie, C. (2007). « L’offshore est une nécessité » In Regard croisé sur la
délocalisation des activités comptables - 62e
Congrès de l'ordre des experts
comptables – France, p. 9.
18. Journal d’Economie, de Management, d’Environnement et de Droit (JEMED)
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6. Ministère de l'économie et des finances-Direction des Études et des Prévisions
Financières. (2011). « Le secteur de l’Offshoring au Maroc : Les opportunités à saisir
dans le marché de l’externalisation des services financiers », p. 9-13.
7. Ministère de l'Industrie du Commerce et des Nouvelles Technologies. (2009). Pacte
National pour l'Emergence Industrielle.
8. Saloua Karkri-Belkeziz, présidente de la Fédération marocaine des technologies de
l’information, des télécommunications et de l’offshoring (Apebi). L’usine nouvelle le
13/05/2016.
9. Voir en annexe le tableau du classement de 2011.
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11. Saloua Karkri-Belkeziz, présidente de la Fédération marocaine des technologies de
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13/05/2016.
12. Saloua Karkri-Belkeziz, présidente de la Fédération marocaine des technologies de
l’information, des télécommunications et de l’offshoring (Apebi). L’usine nouvelle le
13/05/2016.
13. Ministère de l'économie et des finances-Direction des Études et des Prévisions
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