Communiqué 29 Novembre 2011

1. ‫ابطــة‬ ّ‫ر‬‫ال‬‫ــة‬ّ‫ي‬‫ونس‬ّ‫ت‬‫ال‬‫ّفــاع‬‫د‬‫لل‬‫عن‬‫حقــوق‬‫اإلنســان‬
Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme
12‫بودليــر‬ ‫نهـج‬ ،–2001‫تونـــس‬ ‫ـ‬ ‫العمـــران‬–: ‫الهاتـف‬6295159.77–: ‫الفاكـس‬6295159.77
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Tunis le 29 novembre 2011
Communiqué traduit de l’arabe
La faculté des lettres et des sciences humaines de Manouba est assaillie, depuis la matinée du lundi
28 novembre 2011, par un groupe d’étudiants barbus parmi lesquels des individus étrangers à l'institution
entravant le déroulement des examens et séquestrant le doyen dans son bureau. Ils ont déclaré être en sit-in
dans l'enceinte de la faculté jusqu'à l'aboutissement de leurs revendications : permettre aux étudiantes
portant "le nikab" de passer l'examen, réserver une salle de prière à la faculté et séparer étudiantes et
étudiants pendant les cours.
Prenant acte de l'engagement du doyen, des professeurs et des étudiants à privilégier la voie du
dialogue et à faire respecter la décision du Conseil Scientifique de la Faculté interdisant le port du "nikab"
à l'intérieur de l’enceinte universitaire, interdiction justifiée par la nécessité d’identifier les personnes, de
faciliter la communication pédagogique et de préserver la crédibilité des examens,
- La Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l'Homme exprime sa forte indignation suite à
cet incident qui vient confirmer l'ampleur des atteintes portées à l’intégrité des espaces
universitaires et éducatifs et ainsi qu’à d’autres établissements publics dans de nombreuses villes
du pays (Sousse, Kairouan, Gabes, Tunis et banlieue). Des groupes extrémistes ne cessent de
violer ces espaces et agresser les représentants de l'administration universitaire, le corps
enseignant en ciblant tout particulièrement les femmes. Ces derniers usent de violence physique et
morale dans le but d'imposer par la force des comportements portant atteinte aux libertés
individuelles comme la liberté d'habillement et de croyance.
- La LTDH réaffirme avec force la suprématie de l'université en tant qu’'institution civile, temple
du savoir que les générations successives ont défendu son indépendance et sa noble vocation
contre les enjeux politiques.
- Elle appelle les membres de l'Assemblée Nationale Constituante à défendre l'Université pour
qu'elle puisse accomplir le rôle qui lui est dévolu.
- Elle appelle à l'union et à la vigilance de toutes les composantes de la société civile afin de
s'opposer à tout ce qui est de nature à porter atteinte à l’indépendance des institutions éducatives,
l’un des acquis majeurs de la Tunisie moderne.
Pour le Président
La première Vice-présidente
Balkis MECHRI