1. Téléphones portables : Comment se
protéger des mauvaises ondes
Santé
Publié le 3 juin 2011 à 08h33
Le téléphone portable pourrait provoquer des tumeurs au cerveau en raison des
radiofréquences, selon l’OMS. Voici quelques gestes à suivre pour limiter votre exposition.
Les trente et un experts internationaux du Centre international de recherche sur le cancer (Circ), qui
dépendent de l’OMS, ont conclu que l’usage des téléphones mobiles peut être « cancérogène » chez
l’homme. Les radiofréquences émises pourraient engendrer des tumeurs cérébrales. Selon le
Dr Jonathan Samet, qui a dirigé le groupe de travail du Circ, « plusieurs études épidémiologiques ont
montré un risque accru de gliome, un type de cancer du cerveau associé à l’usage du téléphone
mobile », notamment chez les utilisateurs les plus intensifs
Un risque accru de 30 % à 40 %
L’étude Interphone réalisée en 2010, dont les résultats n’ont pas encore été publiés, montre
que le risque de développer un gliome, un type de cancer du cerveau, augmenterait de 30 % à
40 % pour les plus gros consommateurs (au moins 30 minutes par jour pendant dix ans). Chez
les enfants de moins de 14 ans, le risque est encore plus important. « Jusqu’à cet âge, la
pénétration des champs électromagnétiques est beaucoup plus importante. D’autant que
l’enfant termine son développement cérébral », assure le Dr Marc Arazi, porte-parole de
l’association Priartém, qui milite pour une réglementation des implantations d’antennes relais
de téléphonie mobile.
64 millions de mobiles connectés
En France, plus de 64 millions de téléphones portables sont en activité. Et la durée moyenne
d’utilisation ne cesse d’augmenter, en particulier avec le boom des offres « appels illimités »
ces dernières années. Pour l’association Priartém, un certain nombre de recommandations
doivent être prises en compte par les consommateurs pour réduire leur exposition.
Si tous les mobiles commercialisés en France répondent à la norme imposée (soit 2 W/kg),
certains mobiles émettent six à sept fois plus d’ondes que d’autres, y compris au sein d’une
même marque. « Ces émissions sont mesurées par l’indice DAS (débit d’absorption
spécifique), qui représente le niveau maximal de radiofréquences émis par le téléphone vers
la personne. C’est un critère objectif qu’il faut prendre en compte lors de l’achat du
téléphone. Il doit obligatoirement apparaître sur la notice d’utilisation », souligne le
Dr Arazi.
Wi-Fi, Bluetooth et 3G
Aujourd’hui, la plupart des téléphones portables disposent de technologies Wi-Fi, Bluetooth,
ou encore 3G, permettant à leur utilisateur de naviguer sur Internet ou d’échanger des
2. informations. Ces derniers sont également des sources de champs électromagnétiques. Mais
les niveaux d’exposition sont beaucoup plus faibles. Pour le Wi-Fi et le Bluetooth, la
puissance maximale est de 0,1 W/kg. Et pour la 3G, le niveau d’exposition est de 0,25 W/kg.
Kit oreillette obligatoire ?
De leur côté, les opérateurs de téléphonie rappellent qu’un kit « main libre » ou oreillette est
inclus avec chaque mobile. « Ce geste doit véritablement devenir un réflexe car il permet
d’éloigner l’appareil émetteur d’ondes de l’oreille, et donc du cerveau », insiste le Dr Arazi.
« Quand le téléphone est plaqué sur l’oreille, les niveaux d’exposition du cerveau sont
importants, mais ils diminuent de façon extrêmement importante dès lors qu’on l’éloigne de
quelques dizaines de centimètres », souligne également Dominique Gombert, directeur de
l’évaluation des risques à L’Agence de sécurité sanitaire de l’environnement (Anses).
Au nom du principe de précaution, la députée européenne Corinne Lepage (Cap 21)
souhaiterait rendre obligatoire son usage. « On ne va pas faire baisser l’utilisation des
portables. Mais on peut imposer aux constructeurs une ergonomie qui empêche l’utilisation
sans oreillette », a-t-elle expliqué sur Rue 89. Selon la Fédération française des télécoms,
l’oreillette avec fil permet de diviser l’exposition de l’ordre de 10 à 400 fois et, en Bluetooth,
le débit d’absorption est divisé par 100.
Limiter son utilisation
« Ce qui entraîne probablement le plus haut niveau d’exposition, c’est d’utiliser le portable
pour des appels. Si vous utilisez des SMS, vous baissez l’exposition de 10 fois », indique Kurt
Straif, l’un des chercheurs du Circ. Les spécialistes recommandent aussi de limiter son usage
dans certaines conditions, notamment en voiture et dans les transports en commun. « Lorsque
vous êtes en mouvement, les niveaux d’exposition atteignent des niveaux record car vous
changez régulièrement d’antennes relais, et votre mobile cherche à obtenir du réseau »,
explique le Dr Arazi. Et cela est d’autant plus vrai dans les zones où le réseau est mal
desservi. Par ailleurs, l’habitacle de la voiture a pour effet de rendre votre véhicule étanche
aux champs électriques, d’où une montée en puissance des émissions d’ondes. Bien que la
tendance soit plutôt à l’abandon du téléphone filaire, lorsque vous êtes chez vous, éviter
d’utiliser votre téléphone portable.
Plusieurs études sont en cours afin d’évaluer de façon plus précise la nocivité des ondes
émises par les téléphones portables. En attendant, cela ne coûte rien de prendre quelques
précautions.
Matthieu Delacharlery
Source : France Soir