LA VSV EXIGE L’EXTENSION DES POURSUITES JUDICIAIRES AUX CHAINES DE COMMANDEMENT DIRECT
1. COMMUNIQUE DE PRESSE N°007/RDC/VSV/CE/2018
MARCHES PACIFIQUES DU 25 FEVRIER 2018 EN
RDCONGO : LA VSV EXIGE L’EXTENSION DES POURSUITES
JUDICIAIRES AUX CHAINES DE COMMANDEMENT DIRECT
POUR SANCTIONNER EGALEMENT CEUX QUI DONNENT LES
ORDRES DE TIRER SUR LES MANIFESTANTS SANS ARMES.
La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) prend acte que la
Police Nationale Congolaise (PNC) est revenue sur son bilan en reconnaissant
la mort par balles de deux (2) personnes. Il s’agit du militant pro-démocratie
Rossy Tshimanga Mukendi du Collectif 2016 tué à Kinshasa à la paroisse St
Benoit de Lemba et Eric Boloko tué à bout portant à Mbandaka, province de
l’Equateur.
La VSV salue la célérité avec laquelle les policiers qui ont tiré sur les deux
(2) victimes ont été arrêtés et prend également acte de la condamnation à
perpétuité du policier Agbe Kingwele Obed Alias Celeo dans la province de
l’Equateur.
Cependant, la VSV reste préoccupée par l’impunité dont jouissent au sein de
la PNC et des Forces Armées de la République Démocratique du Congo
(FARDC) ceux et celles qui donnent des ordres ou commandent et qui sont
de ce fait, capables de réitérer, en l’absence de toute poursuite judiciaire, les
exploits macabres à l’occasion d’autres marches pacifiques.
La VSV dénonce une fois de plus la consécration de l’impunité en RDCongo
avec les règnes des intouchables échappant ou soustraits des poursuites
judiciaires en arrêtant seulement les exécutants qui tirent à bout portant.
Pour la VSV, autant, il est encourageant qu’il y ait l’organisation des procès
en flagrance des policiers qui exécutent les ordres illégaux en tirant à bout
portant sur les manifestants pacifiques et sans armes, autant, il est
impérieux de lutter effectivement contre l’impunité en étendant les mêmes
poursuites judiciaires aux chaines de commandement, source d’exploits
macabres déplorés.
2. S’agissant de la mort par balle du militant pro-démocratie, Rossy Tshimanga
Mukendi, la VSV pense qu’il est fort probable qu’il s’agisse d’un cas
d’assassinat ciblé et planifié suite à son engagement en faveur de
l’alternance démocratique en RDCongo.
La VSV ne croit pas au montage d’une thèse de « légitime défense » pour
protéger le Commissaire Supérieur Adjoint, Madame Lokeso Koso Carine qui
aurait été à la base du tir à bout portant contre M. Rossy Tshimanga
Mukendi, un manifestant pacifique et sans armes. La VSV informe que le
nom du Commissaire Adjoint ci-haut cité serait revenu plusieurs fois dans
certaines déclarations des manifestants sans armes lors des répressions des
marches antérieures.
Pour rappel, en sus de deux morts par balles, les marches du 25 février
2018 à Kinshasa et en provinces ont fait des dizaines des blessés et des
personnes interpelées dont quatre (4) prêtres (trois (3) à Kisangani,
province de la Tshopo et l’Abbé Augustin Maïmona à Bandundu ville, province
du Kwilu).
Tout compte fait, la VSV demande aux autorités congolaises en général et à
la justice militaire en particulier de :
• Diligenter une enquête indépendante et crédible pour faire toute la
lumière sur la répression brutale, sanglante et meurtrière des marches
du 25 février 2018 aux fins d’identifier clairement tous les auteurs
notamment commanditaires et exécutants des ordres illégaux pour
qu’ils répondent de leurs actes ;
• Prendre en charge les obsèques des personnes tuées et les soins
médicaux des personnes blessées au cours des marches pacifiques ;
• Intervenir pour la levée de toutes les mesures illégales portant
interdiction des manifestations publiques en RDCongo ;
• Indemniser toutes les victimes et/ou leurs familles pour les préjudices
subis.
Fait à Kinshasa, le 27 février 2018.
LA VOIX DES SANS VOIX POUR LES DROITS DE L’HOMME (VSV)