1. Dídac Gutiérrez-Peris Master Recherche Politique et Sociétés en Europe
didac.gutierrezperis@sciences-po.org Ecole Doctorale Sciences PO
www.didacgp.blogspot.com Institut d’Etudes Politiques de Paris
www.lavanguardia.es/brasil
Etudiant au Premier Cycle délocalisé Amérique Latine, Espagne, Portugal
Résumé du mémoire présenté à l’Institut de Relations Internationales de
l’Université de Brasília, juin 2007 (travail original en portugais)
L’expression de “pays BRIC”, en faisant allusion au Brésil, la Russie, l’Inde et la
Chine, apparut pour la première fois dans le rapport du groupe Goldman Sachs en
2003, co-dirigé par l’économiste anglais Jim O’Neill. L’objectif du rapport étant
d’anticiper et de présenter en quelque sorte, quelques hypothèses à propos du
panorama économique futur et les acteurs importants dans celui-ci.
Déjà dans l’introduction du rapport, les auteurs signalent que l’appellation « BRIC »
tient compte non seulement des caractéristiques démographiques et territoriales de
ces quatre pays mais aussi de leur structure économique, facteur à la base de leur
croissance exponentielle. En effet, un des principaux points en commun entre ces pays
peut se résumer à la taille territoriale et la population de ceux-ci. La Russie, la Chine, le
Brésil et l’Inde sont respectivement le premier, troisième, cinquième et septième pays
au monde en dimension territoriale. La Chine et l’Inde étant au premier et au deuxième
rang des pays les plus peuplés, suivis par le Brésil en cinquième position et la Russie
en huitième position, les quatre pays conglomérant presque la moitié des êtres
humains du globe.
O’Neill préconisa que au delà des caractéristiques intrinsèques de ces Etats,
leur structure commerciale ainsi que leur croissance économique pouvaient apporter
de nouveaux éléments modifiant les équilibres de pouvoir actuels dans la géopolitique
mondiale. Aujourd’hui déjà les produits manufacturés chinois ou la technologie
indienne commencent à remettre en question l’image classique des relations
internationales dominées par la Triade entre l’Union Européenne, les Etats-Unis et le
Japon. Même si le lecteur peut s’interroger sur l’exactitude par rapport à la prédiction
que ces quatre pays détrônent la Triade en 2050, le véritable intérêt du rapport de la
Goldman Sachs est celui de citer de nouveaux acteurs dans la scène internationale qui
signifieront, en moindre ou grande mesure, l’apparition de nouveaux centres de
pouvoir émergents pouvant redessiner les relations internationales.
Dans ce contexte il semble intéressant d’analyser et de comprendre comment
les BRIC envisagent la question énergétique. D’abord parce qu’il semble qu’on a
suffisamment d’indices scientifiques, politiques, économiques et environnementaux
2. Dídac Gutiérrez-Peris Master Recherche Politique et Sociétés en Europe
didac.gutierrezperis@sciences-po.org Ecole Doctorale Sciences PO
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Etudiant au Premier Cycle délocalisé Amérique Latine, Espagne, Portugal
pour croire qu’il s’agit d’un sujet global, qui atteint les différentes régions du monde
sans exception. Winston Churchill disait qu’on avait laissé en arrière la période des
inventions et qu’on faisait notre entrée dans « l’ère des conséquences ». Ensuite,
parce que c’est un des sujets qui orientent, et vont orienter, les relations internationales
entre les Etats souverains aujourd’hui. Les accords sur les énergies renouvelables
dans l’Union Européenne pendant la présidence allemande, la Réunion Energétique
des Amériques au Venezuela, l’accord brésilien et nord-américain à propos de
l’éthanol, la publication des résultats du second rapport du Groupe Ministériel sur le
Changement Climatique en mars 2006, la problématique nucléaire en Iran, sont, entre
beaucoup d’autres, quelques exemples fort médiatisés qui montrent comment les
stratégies énergétiques peuvent entraîner un changement dans les relations
internationales, commerciales, économiques et d’interdépendance entre les Etats.
L’énergie est entrée avec intensité dans l’agenda politique mondiale. On rentre dans
une période d’incertitude énergétique globale, de défis communs et d’une demande
croissante, menée surtout par la société civile, du respect et de la nécessité de
l’équilibre environnemental.
Dans ce contexte, le travail présenté analyse la problématique énergétique des
grandes puissances émergentes BRIC et comment celles-ci conjuguent leur
croissance et ses intérêts socio-économiques avec leurs stratégies énergétiques. De
même, ce travail analyse les caractéristiques principales des sources énergétiques
liées à ces pays et fait quelques hypothèses sur des possibles scénarios futurs.
Suivant cette ligne de raisonnement et cette problématique le travail est divisé
en quatre parties. La première partie essaye principalement de présenter les stratégies
de chacun des pays BRIC et comment cela oriente leur positionnement politique
international. La deuxième partie présente les capacités de ces pays en relation avec
l’énergie renouvelable et essaye de réfléchir sur le concept de développement durable
et ce que cela implique dans les relations sociétales et nos modèles culturels, sociaux
et économiques actuels. La troisième partie analyse le retour de l’énergie nucléaire et
finalement la quatrième partie, signale les approximations politiques entre les BRIC en
relation avec l’énergie et si est-il plausible de parler « d’intérêts communs
énergétiques » ou « stratégies communes » en relation aux BRIC.