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PROGRAMME MALI 2018
Unis pour le Mali (UMA)
À notre époque si grosse de menaces de toutes sortes, les hommes doivent mettre l’accent non plus sur ce
qui les sépare, mais sur ce qu’ils ont de commun, dans le respect de l’identité de chacun. La rencontre et
l’écoute de l’autre est toujours plus enrichissante, même pour l’épanouissement de sa propre identité, que
les conflits ou les discussions stériles pour imposer son propre point de vue. Un vieux maître d’Afrique
disait : il y a « ma » vérité et « ta » vérité, qui ne se rencontreront jamais. « LA » Vérité se trouve au milieu.
Pour s’en approcher, chacun doit se dégager un peu de « sa » vérité pour faire un pas vers l’autre…
AMADOU HAMPATHE BAH
3
SOMMAIRE
TITRES PAGES
INTRODUCTION
5
PREMIERE PARTIE :
NOS REPONSES AUX DEFIS MILITAIRES ET SECURITAIRES 7
DEUXIEME PARTIE : NOS REPONSES AUX DEFIS POLITIQUES ET
INSTITUTIONNELS 9
I- Réhabilitons la politique, impliquons la société civile
9
II- Consolidons la démocratie
11
III- Instaurons une administration moderne et performante
13
IV- Définissons une politique extérieure dynamique
15
TROISIEME PARTIE :
NOS REPONSES AUX DEFIS ECONOMIQUES & FINANCIERS 16
I- Développons le Commerce et les Services et allégeons la fiscalité
16
II- Parons à l’indigence Industrielle du Mali
19
III- Donnons la priorité à l'Agriculture
20
IV- Valorisons l'Elevage
23
V- Réhabilitons la Pêche et la pisciculture
25
VI- Améliorons les Transports
26
VII- Exploitons rationnellement nos Ressources Minières
28
VIII- Donnons l’Energie à nos ménages et entreprises
29
IX- Modernisons notre Artisanat
31
X- Valorisons notre Tourisme
33
4
QUATRIEME PARTIE : NOS REPONSES AU DEFI SOCIAL
34
I- Intégrons nos valeurs religieuses et sociétales
34
II- Reconcilions Nous
37
III- Investissons dans le social
38
IV- Facilitons l’accès à la santé et à la protection sociale
40
V- Donnons un toit a tous (Habitat)
43
VI- Développons le sport d’élite et de masse
45
VII- Soutenons les femmes
46
VIII- Respectons nos anciens
48
IX- Développons nos arts et notre culture
49
X- Protégeons notre environnement
50
CINQUIEME PARTIE : NOS REPONSES AU DEFI DE L’EDUCATION, DE
LA JEUNESSE ET DE L’EMPOI 51
I- Eduquons et formons nos enfants
51
II- Créons des emplois
53
III- Responsabilisons notre jeunesse
55
LOGO
59
Photo
60
5
INTRODUCTION
Le Mali n'est pas une entreprise et nul ne devrait se complaire dans une gestion comptable de
notre pays, au mépris de l'homme qui doit être au centre de toutes les décisions.
C'est pour cette raison que l'Homme malien, pris en tant que citoyen ou organisé dans un groupe
(entreprises, associations, communautés…) sera replacé au centre du processus de développement
économique, social et culturel du Mali.
En d'autres termes, il s’agit de faire de chacun de nous :
- le décideur pour l'avenir et le devenir de notre pays ;
- l'acteur principal du développement ;
- enfin le bénéficiaire ultime de ce développement.
L’homme, décideur pour l’avenir et le devenir du Mali, est d’abord en quête de spiritualité.
Dans ce domaine, les actions seront orientées dans deux directions :
- La laïcité de l’Etat reconnue et réaffirmée non comme l’irréligiosité ambiante mais comme la
nécessité de reconnaître la liberté de culte et d’aider positivement les croyants à accomplir leurs
obligations religieuses.
- Le respect scrupuleux des convictions religieuses en matière de statut personnel (mariage, filiation
et succession) dans le respect des lois républicaines.
A cet égard :
- la famille sera protégée et l’autorité parentale renforcée ;
- les prérogatives des chefs religieux et coutumiers seront réaffirmées, dans le respect de la laïcité et
de la forme républicaine de l’Etat ;
- les valeurs sociétales positives seront préservées et renforcées.
Le citoyen est aussi épris de justice, de liberté et de sécurité qui lui seront assurées à l’intérieur et
à l’extérieur des frontières pour les Maliens de l’extérieur ou en déplacement.
L’homme acteur principal du développement mène des activités productives qui seront encouragés et
soutenus par l’Etat dans le cadre de la promotion et du renforcement du secteur privé.
Ces activités qui concernent tous les domaines (le commerce, les services et la fiscalité, l'industrie,
l'agriculture, l'élevage, la pêche, les transports, l'artisanat et le tourisme) favoriseront la création
d’emplois
Enfin l’homme en quête permanente de mieux-être sera le bénéficiaire ultime du
développement.
6
L’essentiel des efforts doit tendre vers la satisfaction de la demande sociale. Ainsi la santé,
l’éducation, l’accès à l’eau, à l’électricité, au téléphone, au numérique, à l’information, les
infrastructures pour le transport et l’habitat seront considérés comme les plus productifs des
investissements.
Ces investissements concerneront toutes les couches sociales notamment les plus fragiles (les
femmes, les enfants, les jeunes, les personnes âgées) avec comme premiers objectifs
l’investissement dans le savoir, le numérique, la création d’emplois et la réduction de la pauvreté qui
reste un de nos principaux ennemis.
Certes, nul ne peut enrayer la pauvreté sur terre. Mais améliorer les conditions de vie des citoyens est
une des premières obligations d'un Gouvernement.
L'extrême pauvreté est synonyme de malnutrition, de chômage, de maladie, de délinquance, de
corruption, d'exode, d'égoïsme. Pire, quelques fois on y perd son « danbé ».
Comment d’ailleurs assumer correctement toutes ses obligations familiales, sociales et même
religieuses dans un dénuement total ?
Or la pauvreté n'est pas notre destin !
Le Malien est entreprenant, il est aussi endurant.
Nos compatriotes réussissent en Afrique, en Amérique, en Asie et en Europe.
Pourquoi ne réussiraient-ils donc pas au Mali ?
Aussi nous devons apporter des réponses aux défis économiques et financiers qui nous assaillent. En
réconciliant les performances économiques et le bien-être social.
Cela est possible et nous nous y engageons avec vous.
7
PREMIERE PARTIE - NOS REPONSES AUX DEFIS MILITAIRES ET SECURITAIRES
La sécurité d’une Nation ne se délègue pas. Elle s’assume.
Nous assurerons la sécurité des Maliennes et des Maliens partout où ils seront par
nos Forces de Defense et de Sécurité bien formés, bien équipées et très motivées.
Nous devons prendre nous-même toutes les mesures pour faire assurer par nos Forces de Défense et
de Sécurité la protection de nos frontières et la sécurité de nos concitoyens des villes et des
campagnes.
Concomitamment à la montée en puissance de nos Forces de Défense et de Sécurité nous devons
négocier le départ progressif mais rapide des forces étrangères présentes sur le sol malien.
Nous veillerons à rendre compatible ces mesures avec l’ensemble de nos engagements
internationaux.
Il nous faut donc prendre des mesures énergiques pour renforcer nos forces armées et de sécurité
dans le cadre de la mise en œuvre efficiente et effective de la loi de programmation militaire.
Civils et militaires étant des citoyens maliens à part entière et à titre égal, il revient à tous et à chacun
de s'atteler au développement économique et social du Mali.
En raison de la vocation spécifique de leur corps, nos frères en uniformes ont la responsabilité
d'assurer la sécurité intérieure et la défense de l'intégrité territoriale du Mali. Pour cela, il faut des
Forces Armées et de Sécurité républicaines, motivées et bien équipées.
Mais la sécurité ne peut se limiter aux seuls aspects militaires.
1. Assurons la sécurité des personnes et des biens dans les villes, sur les routes et dans les
campagnes. L'insécurité a atteint des proportions inquiétantes et nulle part au Mali on ne se sent plus
en sécurité. Par une politique rationnelle de traitement du mal à la racine, la diffusion de l'information
saine, l’équipement et la motivation des forces de sécurité, nous devrions refaire du Mali le havre de
paix et de sécurité que décrivit l'historien Ibn Batouta.
2. Gérons l'Institution militaire sur la base des seuls principes républicains et militaires
Les recrutements, nominations, avancements, mutations se feront sur la base du mérite, à l'exclusion
de toute autre considération.
A cet égard, sera mise en place une structure de commandement respectant les règles de la
hiérarchie, de la valeur, de la probité et pouvant rassurer les subordonnés.
3. Réhabilitons nos casernes par :
- une politique d'assainissement comprise, acceptée et appliquée ;
- un ravitaillement en eau potable ;
- des logements rénovés ;
- des foyers et mess avec de nouvelles règles d'organisation et de fonctionnement.
4. Ravitaillons régulièrement en vivres nos garnisons par une politique d'approvisionnement à
des coûts raisonnables.
8
5. Gérons les problèmes de santé par les mesures suivantes :
- construction d'un Hôpital Militaire ;
-dotation en ambulances pour faciliter les évacuations vers les centres spécialisés
- formation et mise à disposition de personnel spécialisé dans les soins et la protection maternelle et
infantile (grossesse – pédiatrie…) ;
- dotation des infirmeries en médicaments ;
- sensibilisation, soins et lutte contre le SIDA et les autres M.S.T. ;
- prise en charge effective des accidents en service commandé ;
- instauration d'une politique sociale et participative de gestion des ordonnances.
6. Assurons une bonne formation, un perfectionnement continu, les stages à l'extérieur sur des
bases équitables.
7. Révisons et appliquons la loi de programmation militaire en adéquation avec les besoins en
formation, en équipement et surtout avec la politique de défense en vigueur axée sur les capacités
opérationnelles des Armées, la participation aux tâches de développement et aux opérations
humanitaires et de maintien de la paix.
8. Améliorons les capacités opérationnelles des armées en les dotant en équipement
nécessaire à la bonne exécution de leurs missions et en revisitant la situation géographique
des camps.
9. Redéfinissons les objectifs et moyens d'action de la "Sécurité d'Etat" qui, devrait, en outre,
assurer la protection des intérêts économiques, financiers, industriels et stratégiques de
l’Etat ;
10. Instaurons un suivi efficace des dossiers de capital-décès des militaires décédés en
activité pour mettre un terme aux drames vécus par les veuves et orphelins.
11. Développons le sport militaire de masse et de qualité par la rénovation des infrastructures
sportives et la définition d'une politique en la matière.
12. Instaurons un contrôle rigoureux de l'utilisation effective au profit des Forces Armées et de
Sécurité, des ressources qui leur sont affectées Cette dernière mesure, à elle seule et à terme,
pourrait financer les autres mesures envisagées.
13. Préparons à temps la reconversion des militaires pour leur réinsertion dans la vie civile, par
l’organisation d’ateliers de formation pour l’apprentissage d’un métier dans l‘armée ;
14. Instaurons une véritable politique de réservistes pour mettre un terme à l’aberration qui
consiste à avoir des réservistes sans avoir de politiques appropriées.
15. Développons une police de proximité avec un équipement adéquat pour mieux écouter,
protéger et servir les populations.
16. Développons la police scientifique pour faciliter davantage la lutte contre le le terrorisme
grand banditisme.
17. Installons les postes de gendarmerie fixes et mobiles au niveau des zones les plus
9
névralgiques du pays avec les moyens requis pour assurer la protection des personnes et des
biens.
18. Réussissons la réconciliation nationale et celle des armées sur la base de principes
républicains et démocratiques incontestables.
19. Renforçons la lutte contre le financement du terrorisme par l’application rigoureuse des
textes en vigueur.
10
DEUXIEME PARTIE – NOS REPONSES AUX DEFIS POLITIQUES ET INSTITUTIONNELS
I- REHABILITONS LA POLITIQUE, IMPLIQUONS LA SOCIETE CIVILE.
La Classe politique n’aura plus le monopole de la gestion des affaires publiques. La Société civile y
prendra toute sa place. Nous mettrons un terme à l’impunité sous toutes ses formes.
Le comportement de certains hommes politiques (les trahisons, les retournements spectaculaires de
veste, la mauvaise gestion et les détournements de deniers publics, les invectives et les coups bas,
les fraudes électorales et les scissions politiques, les discours irresponsables et excessifs, l'implication
dans des scandales financiers, la non-prise en compte des besoins du plus grand nombre, l'abandon
de nos valeurs sociétales, culturelles et religieuses…) a fortement altéré l'image des hommes
politiques et jeté un discrédit sur la politique.
Or, dans ce contexte de corruption politique, économique et des mœurs, des femmes et des hommes
ont su mettre au-dessus de tout, l'intérêt général et les valeurs cardinales de notre peuple, tels le
respect de l'autre et du bien public, la loyauté, la droiture, la dignité, la vérité et la justice au détriment
de leurs intérêts personnels.
Il est de la responsabilité de ces personnes de travailler patiemment à réhabiliter la politique et
à lui conférer à nouveau ses lettres de noblesse. Au-delà de simples passerelles, l’implication
effective de la société civile dans la gestion des affaires publiques pourrait contribuer
fortement à cette réhabilitation.
Cette mission est d'autant plus impérieuse que les partis politiques constituent le socle de nos
Institutions et proposent en leur sein les personnes appelées à assumer les plus hautes charges de
l'Etat : Président de la République, Président de l'Assemblée nationale et des autres Institutions,
Premier Ministre, Députés, ministres, maires, Conseillers etc.
Dès lors, nous devons faire de la réhabilitation de la politique, un axe prioritaire de notre démarche,
en menant les actions spécifiques suivantes :
1. Rassemblons pour construire
Nous devons associer tous les Maliens à la construction de notre patrimoine commun : le Mali, en
n'oubliant jamais qu’aucun Malien n'a et ne pourrait avoir deux Mali.
A cette fin :
a) Bannissons définitivement l'exclusion politique de nos mœurs et faisons appel à toutes les
compétences au sein de tous les partis politiques, de la société civile et parmi les maliens de
l'Extérieur.
11
L'appartenance à tel ou tel parti politique ou telle association ne devrait être source, ni d'exclusion, ni
de privilèges.
b) Respectons tous les savoirs et réussissons la synthèse entre :
- nos connaissances millénaires et notre savoir moderne ;
- nos compétences des Ecoles et Universités occidentales / orientales et celles des medersas et
Universités arabes ; l'expérience des Anciens et la force et l’ambition des jeunes.
2. Préservons nos anciens responsables des humiliations, du dénuement, de la
marginalisation ou de l'exclusion.
Apprenons à les respecter et à utiliser leurs expériences et leurs relations.
3. Arrêtons définitivement les règlements de compte politique en veillant à ce que plus jamais le
Gouvernant ne brime injustement l'Opposant et que l'Alternance ne soit plus jamais la revanche.
4. Instaurons des débats d'idées en lieu et place des monologues officiels sur les médias
publics querelles de personnes, des vaines invectives et des basses attaques.
5. Instaurons une culture de dialogue politique réelle avec une consultation régulière de
l'opposition politique et de la société civile sur les grandes questions d'intérêt national.
6. Bannissons la corruption politique de nos mœurs et restituons à la politique sa vocation
première.
7. Organisons des élections régulières, loyales, libres, transparentes et démocratiques pour
assurer la paix, la stabilité et la convivialité et pour doter le Mali d'Institutions républicaines
légitimes et efficaces.
8. Respectons notre opinion publique qui devrait être libre, forte, formée, informée et vigilante.
Nous devrions avoir constamment à l'esprit que chacun d'entre nous détient une part de la
souveraineté nationale et que le contrôle des gouvernants est un droit et un devoir pour tous.
La citoyenneté sera promue et renforcée.
9. Impliquons la société civile (associations locales ou nationales ; associations de
développement, de santé ou de protection des droits de l'homme ; associations d'anciens, de
femmes, de jeunes, ONG) dans la gestion des affaires publiques par une consultation régulière
et une participation effective.
10. Respectons le bien public, respectons l’autre qui, même s'il n'est pas d'accord avec nous,
reste un frère, un ami, un voisin, un collègue et surtout un compatriote.
Prenons des mesures préventives pour sécuriser le bien public au lieu de régler des comptes ; luttons
sans répit contre la corruption et le clientélisme ; assurons une gestion saine, rigoureuse et
transparente des ressources publiques pour mériter la confiance des citoyens et de nos partenaires
extérieurs.
En toute hypothèse, rappelons-nous toujours cette sagesse du terroir, selon laquelle, "Le
poisson pourrit toujours par la tête".
Et donnons le bon exemple.
12
II- CONSOLIDONS LA DEMOCRATIE
Nous interdirons et sanctionnerons toute immixtion de la famille, des amis, des associés,
des intérêts privés à l’exercice des responsabilités publiques.
Le cancer de la corruption sera combattu, les corrompus et corrupteurs dégagés et punis.
La démocratie est un processus qui doit être constamment renforcé et vécu au quotidien. Après les
graves reculs constatés depuis 1991, les mesures suivantes, correctives ou innovantes, pourraient
nous permettre de vivre pleinement la démocratie au quotidien.
Mais avant tout il nous faut dissocier la famille de la gestion des affaires publiques.
1. Renforçons le Parlement, et mettons à la disposition des députés des locaux adéquats et
des assistants parlementaires afin de leur permettre de légiférer en toute connaissance de
cause.
Permettons à nos élus d'atteindre et de recevoir leurs mandants pour mieux s'imprégner des réalités
du terrain et des préoccupations des citoyens.
2. Renforçons l'opposition politique par un meilleur accès à l'information et une meilleure
couverture de ses activités par les médias publics.
3. Approfondissons la Décentralisation en renforçant la régionalisation, l’intercommunalité, les
responsabilités et moyens d'action des élus locaux dans le strict respect des prérogatives des
Chefs de villages et des attributions des autorités administratives.
Dans ce cadre :
- Donnons plus de moyens financiers aux élus locaux et limitons leurs prérogatives aux affaires
communes aux villages et quartiers constituant leur territoire ;
- Maintenons les pouvoirs des Chefs de villages et de quartiers pour les affaires internes aux villages
et aux quartiers ;
4. Transformons la Cour Constitutionnelle en Cour Constitutionnelle et des Droits de l'Homme,
afin de permettre aux citoyens dont les droits seront violés, de s'adresser directement à la
justice.
5. Renforçons la presse par :
- un professionnalisme renforcé ;
- l'accroissement de l'aide publique à la presse avec la définition de règles transparentes et
équitables de répartition ;
- l'allocation d'aide indirecte par la réduction des taxes et par conséquent des coûts de certains
intrants ;
- la dépénalisation de certains délits de presse ;
- une meilleure représentation des professionnels dans les organes de régulation et de gestion de la
presse ;
- l'autorisation effective et le soutien aux chaînes de Télévisions privées.
- le développement de la presse en ligne.
13
6. Renforçons les Partis politiques par :
- l'amélioration de leurs conditions matérielles ;
- la permanence de la formation des élus et des cadres avec le concours de divers partenaires ;
- un contrôle strict de l’utilisation de l’aide publique aux partis politiques et la définition de nouveaux
critères d’attribution ;
- l'adoption de mesures consensuelles favorisant les regroupements politiques.
7. Modernisons et assurons une meilleure distribution de la justice en :
- instaurant une justice proche du justiciable, peu coûteuse, impartiale et indépendante. A cet égard
une nouvelle carte judiciaire sera élaborée.
- développant la justice transitionnelle ;
- instaurant un droit d’option entre justice moderne et coutumière en matière de Statut personnel ;
- formant et perfectionnant les magistrats et les auxiliaires de justice ;
- affectant les crédits nécessaires à la réhabilitation des locaux, l'équipement des cours et tribunaux
tout en veillant à leur bonne utilisation ;
- procédant à l'acquisition de la documentation et de façon générale à l'amélioration des conditions
des gens de justice ;
- réaffectant les ressources internes dans le sens d’une gestion plus rationnelle ;
- instituant la récompense du mérite et la sanction des dérives ;
- renforçant la présomption d’innocence ;
- renforçant les moyens de lutte contre la corruption, la délinquance financière, le blanchiment et la
grande criminalité ;
- traitant de façon digne les prisonniers ;
- améliorant la qualité et la rapidité des décisions de justice ;
- mettant un terme au laxisme dans le traitement des dossiers délictuels et criminels.
8. Faisons de l'Etat un véritable sujet de droit qui exécute de bonne foi et de façon diligente les
décisions de justice, y compris celles qui le condamnent.
9. Instaurons un dialogue permanent et fécond avec les acteurs politiques, économiques et
sociaux et les contre-pouvoirs (syndicats, ordres professionnels, associations, partis
politiques, groupements professionnels…)
Face à la crise de confiance entre l’Etat et les acteurs sociaux, il devient indispensable de développer
une nouvelle forme de partenariat qui aura pour socle la vérité, la participation et la programmation
des actions à mener.
10. Réussissons la réconciliation nationale en pansant toutes les blessures, en se pardonnant
mutuellement et en regardant résolument vers l'avenir. Une Charte pour le dialogue et la paix
soutiendra cette dynamique.
Il nous faut un minimum de consensus pour la cohésion de la nation. Celle-ci aboutira à une stabilité
et à une plus grande implication des citoyens qui devraient permettre à notre pays de faire face à
l’effort de développement durable dont les fruits seront partagés entre tous les fils du Mali.
11. Engageons la transformation du Haut Conseil des Collectivités et faisons y siéger des
légitimités religieuses et traditionnelles.
12. Instaurons un débat national inclusif pour la mise en œuvre efficiente de l’Accord pour la
Paix er la Réconciliation issu du processus d’Alger.
14
III - INSTAURONS UNE ADMINISTRATION MODERNE ET PERFORMANTE
Nous protégerons le fonctionnaire, lui redonnerons confiance, restaurerons son image,
récompenserons le mérite, sanctionnerons les fautes, récréerons la volonté de servir
l'Etat pour ainsi rénover la Fonction publique. La redevabilité sera la règle.
Le service de l'Etat, véritable sacerdoce mérite plus de considération.
Les multiples déflations mal gérées suivies de drames personnels et familiaux, de procès
interminables etc., le comportement de l'Etat fait de favoritisme, de clientélisme etc., le dénuement,
ont amené de nombreux fonctionnaires à douter, à se décourager, voire à abandonner….
Il est vital aujourd'hui de rénover la fonction publique, de protéger le fonctionnaire, de lui redonner
confiance, de restaurer son image, de récréer en lui la volonté de servir l'Etat afin d’éviter les
multiples grèves. L’Etat doit aussi veiller au respect de sa signature apposée sur les procès-
verbaux de conciliation.
Pour cela :
1- Adoptons un plan de carrière pour protéger et sécuriser les agents de l'Etat.
Par cette mesure, le clientélisme et la "chasse aux sorcières" seront proscrits de notre Administration
pour faire place à la récompense du mérite et à une bonne préparation de la retraite.
2- Assurons le perfectionnement des agents de l'Etat et une ouverture constante sur le monde
moderne par la formation aux Technologies de l'Information et de la Communication, par la
prise en charge des missions de développement et d'assistance au secteur privé et par la
création d'un cadre favorable aux investissements.
3. Améliorons le service public pour mieux satisfaire le citoyen par :
- l'accélération du processus décisionnel et des services de qualité ;
- la fixation de délais pour le traitement des dossiers ;
- la dotation des services en moyens humains et matériels pour l'accomplissement diligent des
missions et prestations ;
- la motivation du personnel (primes de responsabilité et de rendement et sanction des contre-
performances) ;
- l'allègement des procédures administratives dans un souci de vulgarisation, de transparence et
d'efficacité.
4. Favorisons une meilleure présence de nos cadres dans les Institutions internationales en
utilisant pleinement et rationnellement les quotas du Mali, sans considération partisane,
amicale ou familiale.
L'agent public pourrait ainsi acquérir une nouvelle expérience qu'il mettra au service de l'Etat à son
retour et défendra les intérêts du Mali pendant son passage dans ces Institutions.
5. Instaurons les contrats de performance pour pérenniser les entreprises et sécuriser les
emplois
Ainsi, fixons les objectifs à atteindre, les moyens à mettre en œuvre, les résultats escomptés et les
conditions de rémunération des dirigeants.
Bien entendu le contrat de performance sera assorti de récompense aux résultats positifs et les
contre-performances seront sanctionnées.
15
A cette fin, assurons l'indépendance et la compétence des services de contrôle.
6. Economisons et rationnalisons l’utilisation des ressources publiques
Tels le téléphone, l'eau, l'énergie, les matériels et fournitures de bureau et affectons les économies
ainsi réalisées à conforter les conditions de travail et de vie des agents publics.
Nous devons économiser par tous les moyens notamment en mettant un terme aux surfacturations et
aux marchés fictifs. Les ressources publiques ainsi économisées seront allouées, d’une part, à
l’amélioration des revenus des travailleurs et d’autre part, à la prise en charge des dépenses sociales
telles que la santé, l’éducation…
7. Investissons dans l'équipement
Il nous faut instaurer un meilleur équilibre entre le budget de fonctionnement et le budget
d'équipement.
Un fonctionnaire mal loti, mal équipé est démotivé.
8. Instaurons plus de justice dans les mutations qui devraient se faire en fonction des
nécessités du service, de l'ancienneté, du cursus administratif et des zones géographiques.
Pour ne pas perturber la scolarité des enfants, les mutations en cours d'année scolaire ne se feront
qu'en cas d'impérieuse nécessité de service imprévisible.
9. Instaurons une politique de dialogue social pour maintenir ou améliorer le pouvoir d'achat
des agents de l'Etat par des politiques salariales compatibles avec les possibilités de l'Etat.
10. Renforçons l’autorité de l’Etat par son rôle catalyseur dans le développement du pays, la
bonne tenue de ses agents, l’application des lois et des règlements et la sécurité des
personnes et des biens.
Ce rôle passe par l’accompagnement des Collectivités locales pour le renforcement des
infrastructures de base (ponts, routes etc.…), la mise en place d’un environnement stable favorable au
développement.
La réussite d’une telle œuvre repose sur l’Administration moderne que nous voulons bâtir avec des
agents confiants en eux-mêmes et avec des dirigeants bénéficiant de la confiance des usagers.
11. Réduisons les prix des documents officiels à l'intérieur du Mali et dans les ambassades et
consulats.
Seront concernés entre autres :
- la Carte d'Identité nationale ;
- les actes de naissance ou de décès ;
- les actes de mariage ;
- le passeport,
12. Instaurons la prestation de serment obligatoire au moment de l’entrée en fonction des
agents publics ou para publics appelés à de hautes responsabilités. La charte du citoyen
modèle sera aussi élaborée et vulgarisée.
13. Développons l’e-gouvernance en vue de relier les services afin de réduire les fraudes et la
corruption.
16
IV - DEFINISSONS UNE POLITIQUE EXTERIEURE DYNAMIQUE ET PROTEGEONS LES
MALIENS DE L'EXTERIEUR
Nous redonnerons à nos compatriotes la fierté d’être Maliens. Nous les protégerons partout
où ils seront. Leurs transferts se feront à moindre coûts et leurs investissements sécurisés.
Le Mali sera respecté et sa voie entendue.
1. Poursuivons les efforts en faveur des Institutions sous - régionales, de l'Intégration Africaine,
du Nepad et de l'Union Africaine. Nous devons nous préparer à ces nouveaux défis qui consacreront
l’émergence de l’Afrique par la formation, la compétitivité, la fin de l'indigence industrielle…
2. Réinstaurons des relations confiantes et amicales avec nos voisins et interdisons-nous de
nous immiscer dans leurs affaires intérieures. Travaillons à ne plus être considéré comme le
maillon faible de la chaîne sécuritaire sous - régionale ;
3. Améliorons nos relations avec les amis traditionnels du Mali tout en établissant des liens avec
de nouveaux partenaires.
4. Redéfinissons les missions de nos représentations diplomatiques qui, outre leurs missions
traditionnelles, devraient mieux protéger et assister les Maliens de l'Extérieur ou en déplacement, les
étudiants et assurer la promotion des produits de la culture et du tourisme malien.
5. Mettons à la disposition de nos compatriotes de l'extérieur les pièces consulaires et d'Etat
civil à des prix et dans des délais raisonnables.
6. Encourageons, sécurisons et rentabilisons les investissements des Maliens de l'Extérieur au
Mali. Nos compatriotes de l'extérieur injectent annuellement dans l'économie nationale plus d'argent
que n'importe quel partenaire bilatéral ou multilatéral du Mali. Ils feront mieux et plus, si leurs
investissements sont sécurisés et productifs.
7. Facilitons l’entrée et le séjour des Maliens de l'Extérieur par des politiques appropriées
d’accueil.
8. Facilitons le retour des Maliens de l'Extérieur par des incitations fiscales et une politique
rationnelle de gestion des ressources humaines : de nombreux Maliens vivant à l’extérieur ont très
bien réussi dans les affaires ou les études. Evitons de les rançonner et de les soumettre à des
tracasseries administratives dissuasives.
9. Facilitons l'accès à la propriété foncière des Maliens de l'extérieur par l'attribution de quota
sur les lots d'habitation et la mise en place de mécanismes leur permettant d'obtenir un toit en
dehors de toute arnaque.
10. Redéfinissons le rôle du Haut Conseil des Maliens de l'Extérieur par l'accroissement de ses
moyens et responsabilités.
11. Négocions des accords commerciaux, de libre circulation et de sécurité sociale avec les
principaux pays d'accueil de nos compatriotes.
12. Mettons en place des garanties sous forme d'assurance, de sensibilisation, de diplomatie
17
contre les risques d'expropriation et de nationalisation dont pourraient être victimes les
Maliens vivant à l'extérieur.
TROISIEME PARTIE : NOS REPONSES AUX DEFIS ECONOMIQUES ET FINANCIERS
I- DEVELOPPONS LE COMMERCE ET LES SERVICES ET ALLEGEONS LA FISCALITE
Nous relèverons les défis économiques et financiers en nous adossant au numérique, à la
formation, aux énergies propres et renouvelables, dans le respect l’environnement.
La responsabilité sociale des entreprises sera renforcée.
La place et le rôle du secteur privé national et international ne sont plus à démontrer. Ce secteur étant
le moteur de la croissance mérite une attention particulière de l’Etat qui s’attachera à lui garantir un
environnement institutionnel propice au développement des affaires (infrastructures, cadre juridique,
fiscalité…)
Nous devrions faire en sorte que les facteurs de production (eau, électricité, moyens de
communication, accès à internet…) soient les moins chers possibles et procéder à un allégement
progressif et contrôlé de la fiscalité sur les salariés, les ménages et les entreprises.
Nous devons encourager l’investissement et protéger l’investisseur national comme étranger.
Nous devrons renforcer la place timide du secteur privé national par la mise en place de mécanismes
de financements spéciaux pour aider à l’éclosion d’idées de projets moteurs.
Nous devons enfin encourager et accompagner les start-up.
Nous pourrions ainsi promouvoir l’émergence d’une nouvelle classe moyenne, réaliser une croissance
à deux (2) chiffres afin de faire du Mali un pays émergent.
Une nouvelle législation accompagnera les mesures concrètes suivantes :
1. Favorisons la promotion du secteur privé et renforçons ses capacités par :
- L’accompagnement et le soutien de l’Etat aux activités productrices et créatrices d’emploi
- Le renforcement de la surface financière et technique et de la crédibilité des opérateurs
économiques par des mesures incitant aux regroupements
- L’incitation à la spécialisation par secteur pour une meilleure efficience.
2. Renforçons la priorité accordée aux opérateurs économiques nationaux par une politique de
discrimination positive en :
- Encourageant l’association des sociétés étrangères aux sociétés nationales solvables dans
l’adjudication des marchés atteignant un certain seuil ;
- Accordant des délais raisonnables aux nationaux pour le règlement de cessions des entreprises
publiques au secteur privé ;
- Mobilisant des lignes de crédit au profit des banques pour faciliter l’accès des entreprises au crédit
d’investissement.
3. Accroissons le financement des activités rentables en créant un vrai partenariat entre la
clientèle (opérateurs économiques) et les banques participant à la finalisation des Etudes, au
suivi et à l’évaluation des projets.
18
4. Respectons l’égalité des chances entre opérateurs économiques par le respect scrupuleux
des règles de la concurrence notamment en matière d’appels d’offres publiques.
5. Développons les Banques d’Investissements avec des capitaux et des lignes de crédit
adaptés à de telles opérations.
6. Encourageons l’Etat et les entreprises à recourir à l’appel public comme moyens alternatifs
de financement du développement.
7. Soutenons et renforçons l’intervention des nationaux dans le B.T.P. à côté des sociétés
étrangères qui opèrent dans ce domaine d’activité.
8. Aménageons des surfaces de ventes (marchés notamment) accessibles et sécurisées
(éclairage – bouche d’incendie – Bitume…) pour les commerçants au lieu des sites spontanés
et insalubres et des déguerpissements musclés.
9. Stabilisons au maximum les tarifs douaniers pour soustraire les opérateurs économiques
aux aléas des modifications tarifaires intempestives, sources de nombreuses faillites.
10. Soustrayons les opérateurs économiques des chantages de certains agents publics véreux
en instaurant et en appliquant des règles uniformes et transparentes applicables à tous.
11. Appliquons les règles du statut de la Fonction Publique, des lois pénales et du Code des
Douanes dans la lutte contre la fraude.
12. Supprimons les contrôles intempestifs des services économiques par la réglementation
stricte des missions de contrôle qui seront ainsi plus efficaces.
13. Renforçons l’implication des organisations professionnelles (Chambre de Commerce et
d’Industrie du Mali, Chambre des Métiers du Mali, Chambres des Mines du Mali, APCAM, etc.) à
l’élaboration, à la discussion et l’application de toutes les règles régissant le commerce, l’industrie,
l’artisanat et de façon générale le monde des affaires.
14. Simplifions la réglementation des matières commerciales afin de la rendre compréhensible
et maîtrisable par les opérateurs économiques.
15. Créons un cadre général propice aux affaires par l’instauration d’une justice impartiale, une
fiscalité supportable, une concurrence saine et des facteurs de production disponibles.
16. Elaborons une nouvelle fiscalité plus efficace économiquement, plus juste socialement,
plus simple pour les contribuables et plus difficile à contourner pour les fraudeurs.
A cet égard allégeons la fiscalité qui sera contenue dans les limites compatibles avec la poursuite
des affaires, le profil de l’opérateur et le revenu réel du consommateur afin de lutter contre la fraude et
la corruption.
17. Développons la microfinance avec des taux d’intérêt supportables afin de permettre l’accès
des moins nantis aux sources de financement à travers les banques de solidarité et réduisons
ainsi la pauvreté.
19
18. Améliorons les conditions incitatives et protectrices du Code des Investissements pour
rendre notre pays attractif pour le monde des affaires.
19. Elaborons et appliquons un cadre juridique et réglementaire simple, clair, prévisible, juste
et équitablement appliqué.
20. Améliorons les ressources économiques et financières de l’Etat. Le niveau d’endettement
très élevé du Mali risque d’hypothéquer notre avenir mais surtout celui des générations
futures.
Cette situation doit faire l’objet d’attention particulière et amener à créer de nouvelles ressources
économiques et financières. De même, nous devrions assurer la compétitivité de notre économie par
la maîtrise des finances publiques, une bonne gestion macro-économique et une grande rigueur dans
la gestion des ressources et des structures du pays.
21. Mettons en place des centres d’incubation pour promouvoir l’implantation et le
développement des start-up.
II- PARONS A L’INDIGENCE INDUSTRIELLE DU MALI
Nous mettrons en œuvre un Programme d’urgence pour l’investissement et
l’industrialisation
Il nous faut parer à l’indigence industrielle du Mali qui se caractérise par un outil de production
obsolète, une technologie artisanale grande consommatrice de facteurs de production, une fiscalité
lourde et inadaptée et un faible degré d’intégration.
Pour cela nous mettrons en œuvre une politique claire et déterminée dénommé Programme
d’urgence pour l’investissement et l’industrialisation, pour améliorer notre position dans le
contexte sous-régional.
A cet égard :
1. Créons un nouveau cadre institutionnel fondé sur une réglementation simple, claire,
prévisible, précise et attractive.
2. Réduisons le facteur « risque-pays» en faisant du Mali, un pays sûr sous tous les angles.
3. Finançons l’industrie par :
- l’attrait exercé sur les investisseurs étrangers (protection des biens et des personnes, rentabilité des
investissements)
- l’apport des Maliens de l’Extérieur
- la conception de produits financiers spécialisés ;
- le développement de joint-ventures avec des investisseurs étrangers qui disposent de capitaux
appropriés.
4. Favorisons l’émergence de Petites et Moyennes entreprises créatrices d’emplois et de
richesses.
5. Améliorons le code des investissements par la prise en compte des intérêts des
investisseurs et du Mali.
20
6. Instaurons une nouvelle politique industrielle qui devrait profiter certes aux investisseurs,
mais aussi à l’Etat, aux populations locales tout en préservant l’environnement. Ainsi une véritable
politique de développement intégré accompagnera chaque exploitation minière de grande envergure
et les déchets industriels seront traités.
7. Adoptons des politiques industrielles complémentaires et non concurrentes dans le cadre
de l’intégration.
8. Adoptons des mesures d’incitation fiscale pour les industries de transformation des
produits locaux (valorisation des ressources naturelles locales)
9. Renforçons un cadre de concertation Ministères des Finances et du Commerce – Secteur
privé.
10. Donnons aux structures en charge du développement industriel les moyens de leurs
ambitions.
III – DONNONS LA PRIORITE A L’AGRICULTURE
Par un programme de développement de l'Agriculture, des ressources animales et
halieutiques respectueux de l'Environnement les Maliens peuvent nourrir les Maliens :
nous les y aiderons pour éradiquer complètement la faim. L’amélioration des espèces et
des rendements y contribuera fortement.
L’augmentation des ressources publiques allouées par l’Etat sera accompagnée par des
mesures appropriées.
L’agriculture est le moteur de notre économie, tant par sa part dans la création des richesses
nationales que par le nombre de personnes qu’elle occupe. Elle se caractérise paradoxalement par
l’extrême pauvreté des paysans à l’égard desquels nous avons un devoir de justice.
Au-delà, n’avons-nous pas simplement intérêt à reconnaître au secteur agricole sa place prééminente
dans l’économie et à mieux rémunérer le paysan ? Il y va du développement économique et social de
notre pays et de sa sécurité alimentaire.
Nous devons donc créer toutes les conditions permettant aux paysans de devenir les agents
conscients et maîtres du processus de leur épanouissement, de celui de leurs communautés et de
leur pays.
Pour cela :
1. Finançons l’agriculture en facilitant l’accès au crédit agricole par le renforcement de la
concertation Banques – Organisations paysannes, en particulier l’APCAM, la création de fonds de
garantie avec l’apport d’organisations paysannes et la négociation de lignes de crédit spécialisées et
adaptées aux conditions aléatoires de la production agricole.
2. Poursuivons la revalorisons de l’Office du Niger et faisons-en réellement le grenier de
l’Afrique de l’Ouest.
3. Exploitons au mieux le Barrage de Tossaye en écartant les risques liés à la dégradation de
l’écosystème et en sécurisant les populations riveraines.
21
4. Organisons l’écoulement des produits de l’agriculture par des pistes rurales rénovées,
durables et des moyens de transport adaptés.
5. Réalisons des industries de transformation des produits locaux pour plus d’emplois, une
plus-value et une meilleure présence sur les marchés extérieurs (amélioration de la balance
des paiements).
6. Accroissons la construction des petits barrages pour les cultures irriguées et de contre-
saison.
7. Allégeons la fiscalité sur les intrants et les matériels agricoles pour mieux assurer
l’autosuffisance et la sécurité alimentaires d’une part et la compétitivité de nos produits
agricoles d’autre part.
8. Relevons les prix au producteur de certaines de nos productions agricoles, notamment du
coton.
9. Développons des cultures de contre-saison pour pérenniser les ressources des paysans et
freiner l’exode rural. Nous devons savoir nous servir de la saison sèche et des autres saisons non
pluvieuses qui durent neuf mois sur douze.
10. Améliorons la transparence et la gestion des banques de céréales au niveau de chaque
commune pour protéger les paysans contre les spéculateurs et les périodes de soudure
difficiles.
11. Redéfinissons une nouvelle politique de protection et de gestion des ressources naturelles
pour une meilleure protection de la faune et de la flore et une meilleure implication des communautés
villageoises qui doivent être les principaux bénéficiaires de l’exploitation des ressources de leur terroir.
12. Introduisons des variétés et espèces à grand rendement (maïs par exemple qui constitue
un intrant pour l’élevage et la pisciculture) pour améliorer les revenus des paysans et accroître
la production nationale.
13. Endiguons l’exode rural par l’adoption de mesures économiques, sociales, culturelles et
sportives au niveau des villages.
14. Créons de grands complexes agropastoraux pour accroître la productivité et faire face aux
besoins nouveaux des populations.
15. Développons les filières agro-industrielles (Production Transformation Commercialisation)
fruits légumes maraîchages pour lesquels nous avons des terres propices et une main-d’œuvre
qualifiée ;
- coton, textile, confection ;
- corps gras végétal…
16. Développons l’Enseignement Technique agricole, gage de la modernisation du secteur
agricole. Cette modernisation, progressive est aujourd’hui un impératif de solidarité et de
développement.
17. Instaurons un dialogue avec les organisations paysannes qui seront financièrement et
22
techniquement aidées pour mieux s’organiser et mieux défendre leurs intérêts.
18. Améliorons les conditions de vie des populations rurales par :
- des routes et pistes rurales praticables en toute saison ;
- des écoles ;
- des centres de santé et des soins gratuits pour les plus démunis ; le téléphone pour tous ;
- l’électricité ;
- l’eau potable collective ;
- les mutuelles et coopératives d’épargne et de crédit.
19. Sécurisons le monde paysan face aux aléas climatiques, à la libéralisation sauvage du
marché, à la baisse de son pouvoir d’achat et aux difficultés des périodes de soudure et par la mise
en œuvre d’une politique agricole commune avec des appuis aux productions sur la base d’avantages
comparatifs.
La distribution des vivres aux zones déficitaires pendant les périodes de soudure sera encouragée et
les remboursements seront utilisés pour le renforcement du stock national de sécurité.
20. Protégeons le couvert végétal et les sols des dégradations, sources de variations aléatoires
de la production, de la productivité et de la qualité de nos produits agricoles.
21. Mettons en valeur les ressources en eau, source de vie et facteur de développement.
22. Luttons efficacement contre la désertification qui compromet année après année nos chances
de développement et expose de plus en plus des franges importantes de notre population au
dénuement.
23. Formulons de nouvelles règles d’utilisation des ressources naturelles par la délimitation des
zones de culture, des pâturages, des forêts et des pistes de bétail.
24. Supprimons la prééminence abusive du droit de l’Etat sur les terres par la prise en compte des
aspects positifs du droit coutumier en milieu rural, en vue d’une meilleure protection des paysans
contre les expropriations abusives.
25. Assurons l’autosuffisance et la sécurité alimentaires sans lesquelles il n’y a pas de véritable
indépendance ni de sécurité tout court.
26. Maitrisons la gestion des eaux de surface par la construction de nombreux micro-barrages et
l’aménagement des plaines, mares et basfonds pour promouvoir les cultures de contre-saison
pendant une grande partie de la saison sèche.
27. Prévenons et gérons mieux les conflits liés au foncier rural.
28. Restaurons les écosystèmes par des campagnes de reboisement et de lutte antiérosive.
29. Rémunérons de la façon la plus juste les producteurs.
30. Prévenons efficacement les menaces aux cultures par l’adoption d’une stratégie
environnementale, en particulier dans la lutte anti - acridienne.
31. Encourageons le commerce équitable.
23
IV – VALORISONS L’ELEVAGE
Pays sahélo-saharien, le Mali dispose de grandes potentialités dans le domaine de
l’élevage. Rationnellement et intelligemment exploitée, la filière élevage pourrait très
fortement contribuer à l’autosuffisance alimentaire, à l’essor industriel du Mali et à
l’amélioration de la balance des paiements.
1. Facilitons l’accès au crédit en renforçant la concertation entre les,banques et les
organisations d’éleveurs, la création de fonds de garantie avec l’apport desdites organisations et la
négociation de lignes de crédit spécialisées…
2. Multiplions les points d’eau par le creusement et le surcreusement de mares et autres points
d’eau (puits…) ;
3. Développons les cultures fourragères pour l’alimentation du bétail en dehors de la saison
des pluies.
4. Introduisons de façon progressive l’élevage intensif pour une plus grande productivité et
l’amélioration des ressources des éleveurs.
5. Construisons des parcs modernes standards.
Ces premières mesures permettront d’améliorer les conditions de base de l’élevage.
6. Mettons un terme à la spéculation sur l’aliment bétail en favorisant l’installation des
PME/PMI dans le secteur, augmentant les quantités disponibles et en fixant des règles transparentes
de cessions.
7. Augmentons le nombre des Pharmacies Vétérinaires et des dépôts pharmaceutiques.
8. Améliorons l’encadrement par des vétérinaires et techniciens qui seront installés dans les
principales zones d’élevage.
9. Organisons et sécurisons l’exploitation du bétail sur pied par la mise sur pied d’un parc
véhicules adapté au transport du bétail, la mise en place d’un circuit de production et de
commercialisation du bétail et les accords commerciaux avec les pays de forte demande.
10. Favorisons l’embouche pour un bétail sur pied et une viande de meilleure qualité et plus
compétitive, l’apiculture, la filière des petits ruminants et de la volaille.
11. Luttons contre les taxations illégales et anarchiques lors des opérations d’exportation.
12. Créons et désignons des pâturages et pistes de passage des animaux et mettons ainsi un
terme aux conflits pasteurs – agriculteurs.
13. Codifions les relations Eleveurs – Bouchers pour l’approvisionnement régulier des marchés en
viande saine et de qualité.
14. Luttons contre l’abattage clandestin pour préserver la santé du consommateur.
24
15. Assainissons les marchés de viande pour prévenir les problèmes de santé publique.
16. Construisons des abattoirs frigorifiques modernes pour soulager, assainir et rentabiliser la
filière viande.
17. Installons des unités de transformation de lait à proximité des principales zones d’élevage
pour éviter les déperditions et satisfaire les besoins en produits laitiers.
18. Construisons des unités de transformation des peaux et cuirs et exportons dans de bonnes
conditions le surplus.
19. Renforçons nos capacités pour l’exportation de la viande et à cette fin, installons des
chaînes de froid et procédons à l’acquisition de moyens de transport adaptés pour la recherche de
débouchés notamment les marchés des régions côtières et des pays arabes.
20. Créons un partenariat dynamique avec les organisations et associations de producteurs dont
le professionnalisme sera renforcé.
V - REHABILITONS LA PECHE ET LA PISCICULTURE
1. Revalorisons la pêche et réhabilitons les pêcheurs en intégrant cette importante activité dans
nos programmes et plans de développement.
2. Facilitons l’accès des pêcheurs au crédit en renforçant la concertation entre les banques et
les organisations de pêcheurs, la création de fonds de garantie avec l’apport desdites organisations
et la négociation de lignes de crédit spécialisées…
3. Créons des cadres de concertation permanente avec les organisations de pêcheurs afin de
définir avec elles les actions à mener et dégageons avec elles les priorités.
4. Assurons aux pêcheurs des logements décents au lieu des cases précaires sur les berges
des fleuves et exposées aux simples élévations du niveau des eaux.
5. Associons les organisations de pêcheurs à la gestion des eaux et à toute la réglementation
dans ce domaine.
6. Intégrons l’équilibre halieutique dans notre politique de construction de barrages qui,
quoique nécessaire, doit tenir compte de ces impératifs.
7. Intensifions les rapports entre les organisations nationales de pêcheurs et d’autres
organisations de même genre à travers le monde.
8. Utilisons dans et pour la pêche, les ressources financières internes et externes allouées à
cette activité et assurons leur gestion transparente.
25
9. Réduisons la fiscalité sur le matériel et les intrants halieutiques.
10. Renforçons les capacités et le professionnalisme des organisations de pêcheurs.
11. Développons la pisciculture par l’aménagement des étangs en faveur des groupements de
jeunes.
VI- AMELIORONS LES SYSTEMES DES INFRASTRUCTURES ET DES TRANSPORTS
Par le développement des routes et des transports nous assurerons les déplacements,
l’évacuation ses produits et l’accès rapide aux soins. Nous savons que pour être riche, il
faut investir dans les infrastructures.
Le Mali, pays vaste et continental ne peut réussir son développement qu’à travers un vaste
programme d’aménagement et de désenclavement du territoire avec des initiatives hardies.
Ainsi :
1. Créons des systèmes d'infrastructures et de transports efficaces, fiables, sûrs, intégrés et à
moindre coût. Ainsi, on assurera le désenclavement national et régional en mettant l'accent sur les
liaisons au plan national, sous - régional et régional ;
2. Améliorons la qualité technique des routes et assurons l'entretien du réseau ;
3. Améliorons la facilitation dans les corridors en développant des politiques appropriées
Soutenons les efforts régionaux de développement des infrastructures et des services de
transports
4. Améliorons le transport urbain et inter urbain en introduisant des systèmes de transport de
masse et en y rapprochant les milieux d'affaires afin de réduire les distances à parcourir ;
5. Mettons en place le système d'initiative de développement spatial qui inclut la prise en compte
du développement industriel, la participation du secteur privé, le développement agricole et pastorale
et minier etc… dans la conceptualisation et l'exploitation des infrastructures de transports ;
6. Revisitons la politique de désenclavement au niveau des points d'accès à la mer ;
7. Créons les conditions optimales pour le transport par voie d'eau intérieure et chemin de fer ;
8. Créons les conditions d’une meilleure sécurité routière sur nos routes par la promotion
d’une politique (privée/publique) de prévention, de secourisme et de sanction en collaboration avec
les syndicats de transporteurs.
9. Renforçons les capacités des transporteurs par le renouvellement du parc à travers des
actions appropriées de financement du secteur et favorisons une meilleure organisation des
professionnels du transport pour leur permettre de mieux défendre leurs activités dans un contexte
partenarial.
Le financement du renouvellement du parc auto en fonction des normes UEMOA se fera dans le
cadre d’un partenariat Etat, banques et fournisseurs.
26
10. Définissons de meilleures conditions d’exploitation de l’outil de transport en agissant sur les
tarifs, la fiscalité, les faux frais de route…
11. Créons les meilleures conditions d’un partenariat entre les collectivités décentralisées et
les professionnels du transport urbain pour assurer la mobilité des populations à un coût acceptable
permettant aussi de rentabiliser les investissements réalisés dans les moyens de transport.
12. Allégeons les formalités administratives pour la création et l’exploitation des sociétés de
transport et allégeons les contrôles routiers tout en veillant à l’efficacité des contrôles nécessaires.
13. Associons les transporteurs à la définition des priorités de financement des infrastructures
routières.
14. Relançons les investissements et améliorons les infrastructures ferroviaires dont la
défectuosité cause d’énormes préjudices tant aux personnes qu’à l’activité économique.
15. Adoptons une politique incitative de promotion des activités de transports aériens en
développant un partenariat dynamique avec les autres compagnies aériennes sous-régionales et
régionales, assurons une bonne gestion des aéroports actuels ou en cours de rénovation et
desservons l’intérieur du Mali pour le confort des usagers et pour des raisons de sécurité.
16. Mettons en place une politique appropriée et les conditions de développement du transport
aérien en mettant en place à long terme au niveau national et international une société de
transport ;
17. Construisons de nouvelles routes et pistes pour permettre au monde rural de faire acheminer
rapidement et efficacement sa production vers les centres de distribution.
18. Consolidons la diversité des voies d’approvisionnement du Mali par une participation plus
accrue du secteur privé aux programmes de transport en transit des marchandises à destination du
Mali : entrepôts sous douane, terre-pleins, ports secs…
19. Modernisons et renforçons le transport fluvial par la réhabilitation du parc existant et le
désensablement progressif et continu du fleuve Niger.
20. Aérons nos voiries pour la sécurité et le confort des usagers ;
21. Sécurisons les deux roues dans la circulation par la prévention, la formation.
22. Améliorons le confort de nos véhicules de transport en commun ;
23. Assurons la formation continue des chauffeurs et des autres usagers de la voie publique.
24. Développons la recherche dans le domaine des infrastructures
25. Mettons en place des systèmes pour le financement des infrastructures par les entreprises et
le secteur privé.
27
VII - EXPLOITONS RATIONNELLEMENT NOS RESSOURCES MINIERES
Nous devons utiliser nos ressources minières pour accélérer notre développement social et
économique.
Nous devons faire du sous - sol malien l’un des principaux contributeurs au développement
économique et social.
En effet, le secteur minier occupe une très grande place dans la vie économique et social de notre
pays depuis des temps immémoriaux. L’or y occupe une place prééminente même si notre sous-sol
regorge d’autres minerais avec des réserves importantes prouvées pour le fer, le calcaire, les
phosphates, le marbre, le manganèse et des indices pour plusieurs autres tel le lithium, le nickel,
l’uranium… La reprise de la prospection pétrolière pourrait permettre de déceler des réserves
exploitables.
Nous devons utiliser nos ressources minières pour accélérer notre développement social et
économique.
A cette fin :
1. Soutenons et encourageons une pleine participation du secteur privé national à l’activité
minière notamment dans les grandes mines ;
2. Négocions mieux les intérêts et les participations de l’Etat dans les capitaux et la
gouvernance des sociétés minières ;
3. Organisons davantage et sécurisons les circuits, les activités et les zone d’orpaillage ;
4. Améliorons le contrôle et la transparence sur tous les circuits d’exportation d’or du Mali ;
5. Renforçons la responsabilité sociale des entreprises intervenant dans le domaine minier à
l’égard notamment des populations résidentes des zones d’exploitation qui devraient tirer le meilleur
profit de l’exploitation des mines et des carrières ;
6. Protégeons l’environnement et les écosystèmes des zones minières pendant l’exploitation et
après la fermeture des mines ;
7. Créons des structures pour éviter l’exportation de l’or brut sans contrôle ni valeur ajoutée ;
8. Renforçons nos investissements et nos programmes de recherche en matière minière ;
9. Renforçons les capacités (négociation, gestion, technique et professionnelle) de tous nos
intervenants dans le domaine miniers ;
10. Améliorons les infrastructures routières, ferroviaires, aéroportuaires et énergétiques dans
les régions minières
11. Organisons l’artisanat minier et l’exploitation des matériaux de construction au profit de
tous les acteurs et de l’Etat.
28
12. Faisons aussi en sorte que l’or brille pour tous les maliens en encourageant la
transformation sur place et en adoptant une stratégie plus efficace du contrôle des
productions.
13- Créons, à partir de nos ressources minières un fonds pour les générations futures.
VIII - DONNONS L’ENERGIE A NOS MENAGES ET ENTREPRISES
Tous les ménages et toutes les entreprises ont un besoin vital d’énergie. Nous
devons satisfaire cette demande qui est un droit.
L’énergie électrique sous toutes ses formes de production (thermique, hydraulique, nucléaire et
solaire) constitue un des facteurs de production les plus importants dans le développement humain.
L’insuffisance et le coût très élevé de l’énergie empêchent presque la moitié des Maliens d’y accéder,
contraint à l’inconfort de nombreux autres ménages et constituent un obstacle au développement
industriel du Mali.
Le secteur énergétique au Mali se caractérise essentiellement par la prédominance de l’énergie
thermique au coût très élevé dans le mix énergétique, la très forte dépendance de la pluviométrie
alimentant les barrages au Mali, la demande en progression exponentielle face à une offre très limitée.
Ainsi, les ménages et les industries sont confrontées chaque année à des délestages sauvages,
causant des désagréments très importants pendant la période de sécheresse allant de décembre à
juin.
L’Etat du Mali pour combler le déficit d’exploitation de l’EDM, société de production et de distribution
de l’essentiel l’énergie électrique produite au Mali, procède à des subventions annuelles de 25 à 40
milliards de francs CFA. Cette intervention est très souvent décriée par les partenaires techniques et
financiers notamment le FMI qui estiment que l’Etat devrait laisser l’EDM appliquer des tarifs assurant
son équilibre financier.
Malgré ses différentes sources de production, le pays reste sans solutions pérenne à ce problème.
Nous devons donc anticiper sur la demande de plus en plus croissante par :
1. Réhabilitations et entretenons convenablement les infrastructures actuelles de
production, de transport et de distribution de l’Energie ;
2. Réduisons en conséquence les pertes importantes enregistrées dans ces domaines ;
3. Augmentons l’accès à l’Energie à tous notamment aux populations démunies ou vivant
en zone rurale ;
4. Réalisation des investissements de grande envergure dans la production d’énergie
hydraulique au Mali et dans la sous- région ;
5. Renforçons la coopération (échanges, interconnexion) sous -régionale en matière
énergétique en vue de combler le déficit de production ;
6. Valorisation nos immenses potentialités en énergies renouvelables propres notamment
le solaire et l’éolienne en adoptant une politique volontariste de promotion et de
vulgarisation de leurs produits ;
7. Adoption d’une politique fiscale volontariste permettant aux investisseurs dans le
domaine du solaire de fournir de l’énergie solaire au maximum de maliens dont les
couches les plus démunies par l’installation de kits solaires capables de couvrir les besoins
29
élémentaires (lumière, et fonctionnement des ateliers de production en milieu rural et
urbain) ;
8. Mettons en place une politique volontariste permettant de négocier au mieux et
mobiliser au maximum les fonds destinés au financement de l’Alliance Solaire
Internationale (ISA) dont l’objectif est de créer un guichet unique lisible pour les
investisseurs afin d’orienter les flux financiers vers les pays tropicaux riches en solaire. Le
budget indicatif est de 1000 milliard de de dollars à l’horizon 2030.
9. Instaurons une gestion rigoureuse, efficace et transparente à Energie du Mali (EDM) afin
de la mettre en capacité d’assumer ses missions ;
10. Rationnalisons l’utilisation de l’énergie dans les services publics par une politique de
conception des bâtiments, une vaste campagne d’éducation et de sensibilisation, un contrôle
rigoureux et une chasse implacable aux abus.
IX– MODERNISONS L’ARTISANAT
Nous renforcerons l’artisanat qui est à la fois un puissant levier économique et une forme
d’expression de notre culture. Nous protégerons les artisans contre les produits de
contrebande. L’administration sera invitée à s’équiper en produits locaux.
L'artisanat est un secteur économique très important, malheureusement mal organisé et surtout non
protégé. L'artisanat est aussi une forme d'expression culturelle qui doit être renforcée. Enfin l'artisanat
occupe une frange importante de notre population.
Pour toutes ces raisons :
1. Facilitons l'accès au crédit pour l'équipement et l'investissement, par un système de
préfinancement, la mise en place d'un fonds de garantie et l'instauration d'une caution mutuelle.
2. Concevons et mettons en œuvre un projet d'appui institutionnel aux organisations et
regroupements des artisans pour assurer une assistance technique (production – commercialisation –
gestion) et une vulgarisation de techniques nouvelles.
3. Formons les artisans au plaidoyer en vue d'instaurer un véritable partenariat.
4. Instituons un cadre de concertation entre artisans et partenaires au développement.
5. Renforçons la capacité technique et organisationnelle des femmes artisanes pour leur
permettre d'assurer pleinement leur rôle.
6. Simplifions et allégeons la fiscalité qui serait ramenée à un niveau compatible avec la
poursuite de l'activité de l'artisanat et le rejet de la fraude.
7. Favorisons la consommation de la main-d'œuvre locale pour des produits à moindre coût et la
création d'emplois.
8. Développons les infrastructures par la mise à disposition et en valeur de terrains et la création de
zones de garage, de villages artisanaux et d'ateliers centraux.
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9. Faisons la promotion de l'artisanat et assurons la commercialisation des produits artisanaux par
l'organisation et participation aux foires, la formation des artisans en marketing, la recherche des
débouchés à l'extérieur et la création de centrales d'achat.
10. Favorisons les échanges d’expérience (technique et commerciale) et d'information aux
niveaux national, sous régional et international.
11. Favorisons la création de PME/PMI dans le domaine artisanal.
12. Créons des services techniques décentralisés d'appui à l'artisanat.
13. Créons de véritables centres de formation et de perfectionnement pour artisans et favorisons
l’exportation de nos produits d’artisanat.
14. Décentralisons et diffusons l'information sur les appels d'offres publics et réservons aux
artisans locaux l'exécution des marchés ne dépassant pas un certain montant.
15. Allégeons la fiscalité sur les matières premières et sur les biens d'équipement importés dans
le cadre communautaire.
16. Réhabilitons et valorisons l’apprentissage par des mesures incitatives dont la délivrance de
certificats d’apprentissage.
17. Poursuivons la mise en place des Chambres de métiers dans les localités où elles n'existent
pas encore.
18. Créons des cellules d'information sur l'artisanat malien dans les Ambassades et Consulats.
19. Développons l’artisanat rural pour mieux lutter contre l’exode rural.
20. Faisons la promotion de l’artisanat malien à travers Internet.
X – VALORISONS ET SECURISONS NOTRE TOURISME
Nous consentirons les investissements et prendrons les mesures de promotion
nécessaires pour faire du tourisme un pôle important de développement économique et
social du Mali.
Le Mali dispose d'un potentiel touristique considérable et très diversifié, mais qui reste encore très
largement sous exploité. Aussi, faudrait-il adopter les mesures appropriées pour faire du secteur
touristique un pôle important du développement économique et social du Mali.
Pour une meilleure valorisation de ce potentiel :
1. Mettons en valeur nos produits et circuits touristiques tels Djenné, Tombouctou, le Pays
Dogon, le Mandé, le fleuve Niger… et certains produits comme la pêche artisanale, la chasse, les
safaris, les festivals, les masques, les chansons, les musées etc.
31
2. Développons les infrastructures touristiques par la construction d'hôtels de classe
internationale, de campements touristiques, de voies de communications, et de moyens de
communication.
3. Négocions des clauses de développement intégré des régions d'implantation avec nos
partenaires.
4. Adoptons des politiques adaptées et souples de délivrance de visas aux touristes.
5. Sécurisons les zones touristiques et les touristes (biens et personnes) pour rendre la
destination Mali encore plus attractive.
6. Renforçons les actions de promotion du tourisme malien en faisant mieux connaître le produit
Mali, en multipliant les contacts avec les Tours Opérateurs et en exploitant à fond l'outil Internet.
7. Rendons compétitive la destination Mali en organisant des vols charter à moindre coût et en
adoptant des coûts de séjour attractifs et en améliorant la qualité de nos prestations par le respect des
normes internationales.
8. Formons les intervenants nationaux par un professionnalisme à tous les niveaux : accueil,
accompagnement, hébergement, restauration, transport, traduction…
9. Instaurons un circuit touristique intégré dans le cadre d’une coopération sous-régionale vers la
destination Afrique de l'Ouest.
10. Dialoguons de façon permanente avec les voyagistes, les Hôteliers et tous les autres
intervenants du secteur. Ainsi éviterions-nous les choix politiques erratiques et la marginalisation des
professionnels.
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QUATRIEME PARTIE - NOS REPONSES AU DEFI SOCIAL
La demande sociale est à la fois spirituelle et matérielle. Nous y répondrons par les mesures
suivantes :
I- INTEGRONS NOS VALEURS RELIGIEUSES ET SOCIETALES
La spiritualité est un besoin vital pour l’Homme. Assumer nos valeurs sociétales, culturelles
et religieuses est un impératif pour notre développement et notre épanouissement individuel
et collectif.
Jamais un Etat ne s’est développé au mépris de ses valeurs sociétales, culturelles et religieuses.
Nous pensons profondément et sincèrement qu’assumer ces valeurs est un impératif pour notre
développement et notre épanouissement individuel et collectif.
Nous devons redonner à nos chefs religieux, à nos chefs de villages, de quartiers, de fractions et à
nos leaders d’opinion, la place qui est la leur dans notre société.
Nous devons également renforcer nos valeurs de solidarité par des mesures spécifiques.
En fait, il nous faut faire coïncider l’offre politique avec la demande religieuse et sociétale en faisant en
sorte que nul ne se sente exclu de la République et de la gestion des affaires publiques.
Nous devons mettre un terme à ces vieilles pratiques consistant à dire « Va à ton lieu de culte,
Reste dans ton vestibule et tais-toi ».
Nous devons réussir la mobilisation sociale en faisant des chefs religieux et coutumiers les premiers
vecteurs de la mobilisation sociale donc du développement économique.
A cette fin nous prendrons les mesures suivantes :
1. Appliquons la loi sur la légalisation des mariages religieux et coutumiers qui constituent, de
fait, le droit commun pour la grande majorité des Maliens. Les décrets d’application du Code des
Personnes de de la Famille doivent être tous pris.
2. Maintenons le droit d'option pour les successions car nul n'a le droit d'imposer à l'autre une
législation sur le statut personnel incompatible avec les convictions sociales et religieuses du plus
grand nombre.
3. Œuvrons effectivement et efficacement pour le rayonnement des villes-universités médiévales.
4. Revalorisons les fonctions de Chefs de villages et de quartiers et respectons les
prérogatives coutumières des chefs de villages et de quartiers.
5. Allouons aux Chefs de villages et de quartiers des indemnités ;
6. Créons un cadre de concertation permanent aux niveaux des communes, cercles et régions
entre les chefs religieux et coutumiers et les responsables politiques et administratifs ;
7. Institutionnalisons et soutenons équitablement, au besoin par des subventions ou autres
mesures progressives et compatibles avec les possibilités financières de l'Etat, les structures
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faîtières et les principales organisations cultuelles des grandes religions du Mali ainsi qu’au
personnel y officiant (imams, prêtres, pasteurs etc…) pour les mettre à l’abri du besoin, leur
permettre d’honorer leur serment, d’éviter les extrémismes, renforcer la tolérance religieuse et
l’assistance aux démunis.
8. Encourageons la création d’un Fonds de Solidarité Religieux alimenté par des contributions
privées et publiques qui pourrait contribuer à renforcer la solidarité à l’égard des plus démunis voire à
intervenir comme fonds d’investissement dans certains cas ;
9. Encourageons, encadrons et soutenons les actions sociales de mouvements à caractère
religieux notamment en matière de lutte contre la pauvreté ;
10. Insérons les écoles confessionnelles dans le système éducatif officiel au lieu d’en faire ses
sous-produits ;
11. Renforçons la formation technique et professionnelle au niveau des medersas et des écoles
franco-arabes et Créons pour leurs élèves des Ecoles supérieures d’apprentissage et
d’application pratiques et d’apprentissage du français ;
12. Introduisons l'enseignement de la langue arabe au second cycle fondamental à côté de
l'Anglais.
13. Traitons d’égale façon les élèves, étudiants et diplômés arabisants et les autres en termes de
formation, d’octroi de bourses d’études dans toutes ls spécialités, d’accès à la Fonction
publique, d’insertion professionnelle, de reconnaissance et de salaires ;
14. Règlementons, soutenons et donnons un statut clair aux écoles coraniques et prenons des
mesures accompagnatrices et protectrices pour les jeunes de ces écoles ;
15. Réaménageons le calendrier scolaire et les fêtes légales en fonction des principales fêtes
religieuses ;
16. Redonnons à l’autorité parentale sa place dans l’éducation de nos enfants ;
17. Interdisons les débits de boissons, dancings et maisons closes dans les quartiers
résidentiels et à proximité des lieux de culte et adoptons une réglementation d’ensemble à leur
sujet.
18. Introduisons l'enseignement religieux facultatif dans les écoles fondamentales et
secondaires pour permettre aux parents qui le désirent de faire bénéficier leurs enfants de cette
connaissance ;
19. Encourageons la connaissance des religions par l’introduction d’un enseignement de base sur
l’histoire des religions dans les programmes scolaires pour plus de tolérance interreligieuse ;
20. Réduisons les frais pour se rendre aux lieux saints par une meilleure capacité de négociation
des conditions de voyage et de séjour.
21. Faisons l'acquisition d'une maison du Hajj à la Mecque pour le séjour de nos pèlerins dans de
meilleures conditions en Arabie Saoudite ;
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22. Réduisons les horaires de travail pendant le mois de carême.
23. Luttons contre l'inflation et protégeons le pouvoir d'achat des citoyens en maintenant à un
prix abordable les produits de 1ère nécessité notamment pendant le mois sacré de Ramadan.
24. Réhabilitons l’autorité parentale dans l’éducation dans les familles en particulier celle des
enfants.
25. Instaurons la prestation de serment du Président de la République sur le Livre sacré de son
choix ;
26. Adoptons une politique de discrimination positive en faveur des arabisants pour les postes
diplomatiques et consulaires des pays arabes ;
27. Adoptons un politique volontariste de formation des prêcheurs ;
28. Créons autour du Président de la République le Haut Conseil Social, Culturel et Religieux
qui émettra des avis et orientations sur les grandes questions religieuses et sociétales.
II - RECONCILIONS NOUS
Pour la réconciliation, rien ne doit être occulté. Aucun tabou ne doit exister.
De Fily Dabo Sissoko aux conflits actuels, tout doit être évoqué, réparé et pardonné.
Le Mali a connu de nombreuses ruptures violentes. Rares sont les plaies qui sont définitivement
cicatrisées nonobstant certaines mesures symboliques qui ont été prises et qui sont à saluer. Mais
rares sont les initiatives qui sont allées à leur terme.
Il faut aujourd’hui prendre des mesures courageuses afin de refermer ces pages sombres de notre
histoire ouvertes depuis notre accession à l’indépendance.
Nous cesserons alors de regarder dans le rétroviseur et pourrions ainsi nous atteler à la construction
nationale dans un seul et même élan : « Un Peuple, Un But, Une Foi »
Il nous faut, en toute hypothèse et à tout prix relever le défi de la réconciliation sur des bases claires et
incontestables à savoir : l’intégrité du territoire nationale, la laïcité de l’Etat dans le respect des
convictions religieuses de chacun, l’égal traitement de toutes les composantes de la Nation et de
toutes les régions, le retour et la réinstallation des réfugiés.
III- INVESTISSONS DANS LE SOCIAL
Investir dans le social, c'est traduire dans les faits notre préoccupation de faire de
l'Homme le bénéficiaire ultime du développement.
Investir dans le social, c'est aussi créer les conditions d'une plus grande justice sociale et d'une
véritable solidarité.
Enfin, l'investissement social est unanimement reconnu comme un facteur essentiel pour favoriser la
croissance et le développement.
35
Aussi :
1. Assurons à tous la santé par les mesures suivantes :
- une commune, un centre de santé équipée avec un médecin ;
- un centre de santé à moins de 10 kilomètres de chaque agglomération ;
- des soins réellement gratuits pour les personnes les plus démunies et les personnes âgées ;
- la dotation des communes en personnel et en moyens matériels adéquats.
2. Eduquons gratuitement tous nos enfants :
- une commune, une école fondamentale à cycle complet ;
- une école à moins de 5 kilomètres de chaque agglomération ;
- une classe, un maître ;
- des manuels scolaires gratuits pour les plus démunis ;
- la dotation des écoles en personnel qualifié et en matériels performants.
- L’inscription scolaire obligatoire et gratuite pour tous les enfants de 6 à 8 ans.
- La formation professionnelle obligatoire et gratuite par l’apprentissage pour tous les enfants
déscolarisés de 9 à 17 ans dans tous les corps de métiers porteurs : menuiserie, maçonnerie,
mécanique auto moto, agriculture.
3. Donnons de l'eau potable à tous en :
- creusant des puits ou des forages dans toutes les agglomérations rurales et dans les quartiers péri-
urbains ;
- améliorant le réseau de distribution d’eau ;
- baissant le coût de l'eau ;
- luttant contre la corruption et la mauvaise gestion des services en charge du domaine.
4. Amenons l'électricité à tous par :
- l'élargissement du réseau de distribution ;
- la micro-génération ;
- l'énergie solaire ;
- la réduction du coût de l'électricité.
5. Démocratisons le téléphone en :
- élargissant les réseaux existants ;
- créant de nouveaux réseaux ;
- dotant toutes les communes en téléphonie ;
- réduisant le coût des communications téléphoniques.
6. Développons le sport de masse et de qualité par :
- la création d'une aire de sport dans toutes les communes ;
- l'imposition du sport dans toutes les écoles
7. Vulgarisons l’information en :
- dotant chaque commune d'au moins une radio rurale performante ;
- assurant la couverture télévisuelle de tout le territoire national.
8. Améliorons le réseau routier par :
- des pistes rurales praticables toute l'année pour toutes les agglomérations ;
- la construction de nouvelles routes en zones urbaine et rurale ;
36
-la construction de ponts pour le désenclavement intérieur ;
-l'entretien régulier des routes et pistes existantes ;
- le désensablement du fleuve Niger ;
- la réhabilitation du chemin de fer.
9. Réduisons les coûts de transport pour :
- les élèves et étudiants ;
- les éléments des Forces Armées et de Sécurité ;
- les personnes de 3ème âge.
10. Facilitons l'accès au logement par :
- la lutte contre la spéculation foncière ;
- l’élargissement des projets publics de logement social ;
- les mesures incitatives pour la promotion immobilière privée ;
- le réduction des frais de mutation des Titres Fonciers ;
- la valorisation des matériaux locaux ;
- l’allégement des procédures de transformation des Lettres d’attribution en permis d’occuper
- l’allégement des procédures de création des titres fonciers.
IV. FACILITONS L’ACCES A LA SANTE ET A LA PROTECTION SOCIALE
« Toute personne saine porte une couronne en or que le malade seul voit ». Cette couronne
doit être mise à la disposition de tous les maliens avec une véritable Couverture Médicale
Universelle.
La santé est l'un des piliers pour le développement de tout pays. Or, une majorité écrasante de
Maliens vit dans des conditions sanitaires précaires.
Aussi, assurer une bonne couverture sanitaire aux populations devient une priorité absolue. Pour
traduire cette priorité dans les faits, nous devrions mettre en œuvre une politique de développement
des structures sanitaires décentralisées et déployer des efforts en vue d’accompagner les populations
locales en dotation en matériels médico-sanitaires et en ressources humaines. Nous devons aussi
instaurer une véritable Couverture Médicale Universelle.
Pour cela :
1. Mettons le personnel sanitaire au cœur de l’accès à des soins de santé de
qualité notamment par :
- L’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de formation de qualité cohérent, prenant en compte
toutes les catégories professionnelles : médecins généralistes, spécialistes, infirmiers, sages –
femmes, gestionnaires, …
- L’établissement d’un plan de carrière pour le personnel ;
- Une meilleure justice sociale dans la répartition géographique du personnel.
2. Construisons un Grand Hôpital Moderne à Bamako, avec un plateau technique moderne et
complet pour alléger les évacuations sanitaires qui grèvent les budgets des familles et de l’Etat, et
renforçons les autres hôpitaux notamment dans les régions.
37
3. Dotons nos structures de 3e et 2e niveaux d’équipement de haut niveau et adaptons nos
centres de santé de proximité aux attentes des populations en matière de santé maternelle et
infantile ;
4. Améliorons la qualité de la prise en charge clinique des maladies prévalentes transmissibles et
non transmissibles ;
5. Transformons les Centres de santé de référence en Établissements publics hospitaliers ;
6. Médicalisons les Cscom en relevant les compétences techniques et de management ;
7. Créons des centres d’excellence en ophtalmologie, en santé respiratoire et télémédecine, etc…
8. Créons un institut de production et de contrôle des vaccins ;
9. Créons des CHU régionaux ;
10. Etablissons une relation étroite entre les CHU et les hôpitaux régionaux ;
11. Développons la médecine sociale par une plus grande responsabilisation des individus,
ménages, familles et communautés pour obtenir un meilleur comportement face aux problèmes
sanitaires
12. Renforçons la prévention (vaccination…), l’hygiène et l’assainissement dans les villes et
villages ;
13. Soutenons le développement de la médecine communautaire et donnons à sa structure
faîtière, la FENASCOM (membres et ses démembrements), les moyens d’interventions adéquates
14. Développons l’assurance santé par :
a) Le développement des mutuelles de santé ;
b) L’acceptation par tous de l’Assurance Médicale Obligatoire ;
c) L’instauration de la Couverture Médicale Universelle ;
d) La création par l’Etat et les collectivités décentralisées avec l’appui d’autres donateurs d’un
mécanisme de prise en charge des personnes nécessiteuses.
15. Mettons en place un mécanisme permanent d’évaluation de la qualité des soins, prenant en
compte la qualité technique et l’avis des usagers
16. Renforçons la lutte contre les grandes endémies : Paludisme, lèpre, tuberculose…
17. Développons des mécanismes de prévention et de suivi des maladies à potentiel épidémique :
Fièvre jaune, Choléra…
18. Luttons contre les IST – SIDA par une politique soutenue de prévention, de dépistage, de suivi
et d’accompagnement
19. Renforçons le soutien aux personnes affectées et infectées par le SIDA en facilitant
davantage l’accès aux anti – rétroviraux, et en mettant en place un soutien psycho- affectif et en
créant des centres de traitements ambulatoires dans les localités à forte prévalence.
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20. Soutenons le développement de la médecine privée par des mesures fiscales et douanières
incitatives et l’accès au crédit.
21. Développons et soutenons la recherche médicale et pharmaceutique.
22. Réhabilitons la médecine traditionnelle.
23. Favorisons la collaboration entre Praticien conventionnel et Praticien traditionnel par
notamment la création d’une clinique expérimentale dans une région où les deux pratiques vont
coexisté
24.Faisons de la contractualisation, la règle pour l’atteinte des résultats avec les services publics,
privés, ONG…
25. Renforçons l’accès aux médicaments par une politique élargie et efficace du générique (et une
meilleure politique d’achat) et le renforcement de la production locale.
26. Renforçons le partenariat Sous – Régional (UEMOA, CEDEAO) dans le domaine de la
formation et de l’évacuation, …
27. Réhabilitons la médecine scolaire et universitaire.
28. Renforçons le partenariat avec les ONG intervenant dans le domaine de la santé.
29. Baissons la fiscalité sur l'importation de médicaments de spécialité, de matériels médicaux,
chirurgicaux et de laboratoire.
30. Recrutons le personnel de santé notamment pour les zones rurales.
31. Renforçons le partenariat avec les ONG opérant dans le domaine de la santé.
32. Renforçons la Protection Maternelle et Infantile.
33. Créons des équipes mobiles permanentes pour atteindre les populations enclavées ou
réticentes et développons une approche active de prise en charge des malades.
34. Donnons gratuitement aux plus démunis les médicaments contre le Paludisme, les maladies
diarrhéiques des enfants et d’autres maladies endémiques.
35. Développons la recherche parapharmaceutique et l'industrie pharmaceutique.
36. Faisons des personnels de la santé des agents d'écoute et d'accompagnement des malades.
37. Favorisons l'accès aux soins par une politique de proximité et de coût réduit des médicaments.
38. Assurons à la population malienne le meilleur état de bien-être sanitaire possible par l'accès
physique et virtuelle aux soins de santé en mettant en place des politiques et des infrastructures
appropriées.
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39. Renforçons les capacités des communes en matière sanitaire par le transfert des ressources
correspondant aux transferts des compétences opérées.
40. Révisons notre schéma d’approvisionnement en médicaments pour nous permettre d’en
réduire les coûts
41. Soutenons la création d’une centrale d’achat de médicaments sous l’égide de la
FENASCOM
42. Intégrons la nutrition infantile et périnatale dans le paquet de soins offerts à tous.
43. Adoptons un plan de carrière du personnel de santé communautaire.
V – DONNONS UN TOIT A TOUS (HABITAT)
Pour le Malien, un toit c’est le « Soutoura ». Nous devons par conséquent en faciliter l’accès.
Nous mettrons aussi un terme à la spéculation foncière et protégerons les droits fonciers
coutumiers.
Avoir un toit est d’une importance primordiale dans notre culture. Le toit, c’est aussi la sécurité pour la
famille et constitue par conséquent une aspiration légitime pour tous.
Assurer un toit au maximum de Maliens n’est donc pas un luxe.
Il faut s’en donner les moyens par l’adoption des mesures suivantes :
1. Mettons fin à la spéculation foncière au niveau de l'Etat et de ses démembrements par une
législation appropriée, une gestion rigoureuse et transparente et une politique foncière informatisée
des domaines et du cadastre.
2. Facilitons l'accès au logement. Un système de financement approprié pourrait être mis en place :
les employeurs pour les salariés, des ressources financières adaptées au niveau des banques et des
taux d'intérêts réduits ou nuls pour les plus démunis.
Il faut en outre développer la copropriété.
3. Prenons des mesures incitatives pour les sociétés immobilières en créant un cadre juridique,
institutionnel et fiscal propice à l'essor d'un marché de l'habitat.
Les travailleurs titularisés dans leur emploi auront droit à un premier logement auprès d’une banque
qui bénéficiera de ligne de crédit mobilisée par l’Etat.
4. Mettons en place un Programme spécial d’urbanisation (PSU) et un Fonds spécial
d’urbanisation (FSU) permettant chaque année à une région d’entamer son essor architectural et
urbain ;
5. Adoptons effectivement des mesures de recasement préalable à tout déguerpissement pour
éviter des drames familiaux et personnels et la destruction des maigres biens acquis, parfois après
une vie entière de labeur.
6. Mettons un terme à l'érection de nouveaux quartiers spontanés par des mesures préventives
rigoureuses.
7. Aménageons et viabilisons toutes les zones d'habitation avant occupation.
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8. Renforçons la politique d'habitat social dans le souci de faciliter l'accès à un logement à un
maximum de Maliens.
9. Favorisons l'accès au crédit habitat notamment par des plans épargne – logement et la
bonification des taux d'intérêts des prêts immobiliers.
10. Adaptons les logements à l'environnement et aux besoins des bénéficiaires, en prenant en
compte les facteurs socioculturels.
11. Adoptons une législation appropriée conciliant les intérêts des bailleurs et des locataires
dont les droits seront reconnus et respectés.
12. Développons les infrastructures et équipements collectifs (canalisations, eau potable, écoles,
lieux de culte, aire de sport, centre de loisirs, cyber-café, électricité, desserte en transport en
commun…)
13. Adoptons des mesures d'assainissement rigoureuses dans nos villes et campagnes.
14. Assurons un cadre de vie sain, propre et agréable.
15. Réduisons les frais de mutation des Titres Fonciers et allégeons les procédures de création
pour faciliter l'accès à la propriété foncière, la sécurisation et le suivi des transactions immobilières.
16. Favorisons le développement des industries de matériaux de construction pour abaisser le
coût de l'habitat.
17. Revalorisons les matériaux locaux pour adapter les logements aux conditions climatiques
et en abaisser les coûts.
18. Systématisons et améliorons l'adressage des rues et domiciles.
19. Respectons l'environnement ;
20. Instaurons un taux de couverture par surface allouée pour les espaces verts.
21. Prévoir des coopératives d’habitat
22. Prévoir un système d’égout pour l’assainissement de Bamako
VI – DEVELOPPONS LE SPORT D’ELITE ET DE MASSE
Nos sportifs brillent partout au monde …sauf au Mali. Nous réparerons cette anomalie.
"Un esprit sain dans un corps sain" est possible. Pour preuve, de nombreux Maliens réussissent des
performances sportives de très haut niveau à l'extérieur. Créons à l'intérieur les conditions de telles
performances.
1. Développons le sport de masse qui est un puissant facteur d’intégration sociale.
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2. Organisons des compétitions entre entreprises et au sein des entreprises pour plus de
convivialité et le renforcement de l’esprit d’entreprise.
3. Construisons des aires de sport dans toutes les communes et autres agglomérations pour
des conditions minimales de la pratique sportive et l’envie de jouer.
4. Adoptons une politique de promotion des équipements sportifs pour favoriser la pratique du
sport de façon plus attractive, sécurisée et moins onéreuse.
5. Poursuivons les constructions d'équipements sportifs dans toutes les localités du Mali ;
6. Renforçons les moyens humains (encadrement, incitation, rémunération (professionnalisation du
sport))
7. Développons le sponsoring et le bénévolat associatif pour mobiliser toutes les ressources
disponibles
8. Soutenons le sport d'élite pour permettre aux meilleurs d’optimiser leurs potentialités.
9. Intégrons le sport à l'école comme discipline à part entière.
10. Définissons une politique sportive claire avec une éthique sportive et la lutte contre la violence
sportive
VII – SOUTENONS LES FEMMES
Les droits de la femme seront reconnus et surtout respectés et appliqués. Les violences
liées au genre seront sévèrement sanctionnées.
La place et le rôle de la femme en tant qu’actrice du changement ont été maintes fois relevés comme
condition sine qua none pour arriver à des sociétés où règne la justice sociale et où les droits des
femmes sont appliqués. L’implication effective et active des femmes, à tous les niveaux et dans tous
les domaines, implique la reconnaissance et la valorisation sociale et économique de leur contribution
au développement, quelles que soient leurs sphères d’influences (privée, publique) et les différents
champs d’exercice de leurs activités multiples et multiformes (domestique, communautaire,
production, politique) rémunérées ou non rémunérées (soin à la personne, entretien du ménage), etc.
Nous devons améliorer les conditions d'existence des femmes en général et des femmes rurales en
particulier et prendre des mesures spécifiques pour la femme et l'enfant.
Nous devons reconnaître à la mère, à la sœur, à l’épouse la place qui est la leur dans la société.
La loi sur le genre constitue à cet égard un pas important à mettre en application.
A cette fin :
1. Veillons à la santé féminine (notamment la Protection Maternelle et Infantile) par la
participation de la femme dans la prise de décision concernant sa santé et celle de
son enfant, l'information, l'éducation et la communication ;
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2. Fondons les relations Femmes – Hommes sur les concepts de complémentarité et non et de
compétition et reconnaissons à la mère, à la sœur, à l’épouse la place qui est la leur dans la
société.
3. Luttons contre les violences à l'encontre des femmes :
Aucune culture, aucune religion n'autorise les mauvais traitements infligés à la femme
4. Encourageons la scolarisation (Ecole publique ou medersa) de la jeune fille pour mettre un
terme à l’inégalité garçons et filles devant la formation (accès à l’école, formation professionnelle…)
5. Supprimons les inégalités pour l'emploi tant au niveau de l’accès de l’emploi, qu’à celui de la
rémunération et des perspectives de carrière, par la récompense du seul mérite sans
aucune discrimination ;
6. Supprimons les discriminations salariales : à travail égal allouons un salaire égal.
7. Supprimons les inégalités de carrière (administrative / publique ; publique / privé…) par la
récompense du seul mérite sans aucune discrimination.
8. Réduisons la pénibilité des tâches domestiques
(Eau – piler – bois…) ;
9. Facilitons l'accès au crédit pour les femmes entrepreneurs et au micro-crédit pour toutes les
autres ;
10. Eliminons les discriminations et les violations des droits fondamentaux des femmes, et
inscrivons le changement des mentalités comme priorité pour le développement humain ;
11. Améliorons les conditions d'existence des femmes en général et des femmes rurales en
particulier et prenons des mesures spécifiques pour la femme et l'enfant, à travers un engagement
dans des chantiers de transformation sociale en faveur de l’égalité, la prise de conscience sur la
nécessité d’un partage équitable et juste des rôles et des responsabilités des femmes et des hommes
(activités de production, de reproduction, communautaire ou politique) pour un changement social
profond et durable ;
12. Faisons la promotion des approches de développement basées sur les droits humains
(enfants, femmes, hommes) ;
13. Encourageons la participation des femmes aux prises de décisions politiques à travers
l’application des méthodes permettant à l'électeur de porter directement son choix sur elles.
VIII – RESPECTONS NOS ANCIENS
Solidarité, respect et utilité guideront notre approche à l’égard de nos anciens, véritables
bibliothèques et gardiens du temple.
La solidarité à l'égard des anciens, le respect qui leur est dû et le rôle des personnes âgées sont des
valeurs cardinales de notre société. Ces valeurs doivent être renforcées par les mesures ci-après :
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1. Améliorons les retraites et pensions chaque fois que les contraintes budgétaires les permettront.
2. Accordons plus de réductions sur les services (Santé, transport…) aux personnes âgées.
3. Créons des cadres consultatifs à différents niveaux (communes – cercles et régions)
pour institutionnaliser le conseil et le rôle des anciens.
4. Restaurons le respect dû aux anciens
5. Utilisons les compétences, l’expérience, les relations des aînés pour mieux appréhender et
résoudre nos difficultés.
IX- DEVELOPPONS NOS ARTS ET NOTRE CULTURE
L’enracinement profond dans notre culture qui sera le socle de notre épanouissement et de
développement. Nous protégerons nos artistes contre toutes les formes de piraterie et
d’utilisation déloyale de leur protection.
La destruction des valeurs positives de notre culture nationale est l'une des caractéristiques
principales des mutations sociales profondes qu'a connues le Mali au cours de ces dernières années.
Nous devons affirmer et assumer notre identité culturelle, non point dans le passéisme et le refus mais
en prenant en charge son évolution par la création, l'innovation et le dialogue avec d'autres cultures.
Nous devons assimiler la science et la technologie sans tuer notre identité.
Nos artistes, écrivains, femmes et hommes de culture doivent bénéficier de soutiens publics et privés
pour s’exprimer et créer.
A cet égard :
1. Préservons et réhabilitons nos valeurs morales, éducatives, sociales, culturelles et
religieuses dans le respect de l'autre et de sa différence ;
2. Inventorions et protégeons notre patrimoine culturel ;
3. Restaurons et protégeons nos archives ;
4. Faisons la promotion de nos langues nationales ;
5. Créons les conditions d'épanouissement de tous les arts ;
6. Développons les industries culturelles ;
7. Protégeons nos artistes et leurs œuvres contre toutes les formes de piraterie, de
concurrence déloyale et d’utilisations abusives ;
8. Décentralisons les écoles de formation pour les artisans ;
9. Intégrons nos réalités culturelles dans nos politiques de développement ;
10. Développons la recherche historique, ethnographique, sociologique et linguistique pour
éclairer les pans entiers de notre passé et en tirer les leçons pour notre développement présent et
futur.
Programme de la présidentielle- Mountaga Tall
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  • 1. 1
  • 2. 2 PROGRAMME MALI 2018 Unis pour le Mali (UMA) À notre époque si grosse de menaces de toutes sortes, les hommes doivent mettre l’accent non plus sur ce qui les sépare, mais sur ce qu’ils ont de commun, dans le respect de l’identité de chacun. La rencontre et l’écoute de l’autre est toujours plus enrichissante, même pour l’épanouissement de sa propre identité, que les conflits ou les discussions stériles pour imposer son propre point de vue. Un vieux maître d’Afrique disait : il y a « ma » vérité et « ta » vérité, qui ne se rencontreront jamais. « LA » Vérité se trouve au milieu. Pour s’en approcher, chacun doit se dégager un peu de « sa » vérité pour faire un pas vers l’autre… AMADOU HAMPATHE BAH
  • 3. 3 SOMMAIRE TITRES PAGES INTRODUCTION 5 PREMIERE PARTIE : NOS REPONSES AUX DEFIS MILITAIRES ET SECURITAIRES 7 DEUXIEME PARTIE : NOS REPONSES AUX DEFIS POLITIQUES ET INSTITUTIONNELS 9 I- Réhabilitons la politique, impliquons la société civile 9 II- Consolidons la démocratie 11 III- Instaurons une administration moderne et performante 13 IV- Définissons une politique extérieure dynamique 15 TROISIEME PARTIE : NOS REPONSES AUX DEFIS ECONOMIQUES & FINANCIERS 16 I- Développons le Commerce et les Services et allégeons la fiscalité 16 II- Parons à l’indigence Industrielle du Mali 19 III- Donnons la priorité à l'Agriculture 20 IV- Valorisons l'Elevage 23 V- Réhabilitons la Pêche et la pisciculture 25 VI- Améliorons les Transports 26 VII- Exploitons rationnellement nos Ressources Minières 28 VIII- Donnons l’Energie à nos ménages et entreprises 29 IX- Modernisons notre Artisanat 31 X- Valorisons notre Tourisme 33
  • 4. 4 QUATRIEME PARTIE : NOS REPONSES AU DEFI SOCIAL 34 I- Intégrons nos valeurs religieuses et sociétales 34 II- Reconcilions Nous 37 III- Investissons dans le social 38 IV- Facilitons l’accès à la santé et à la protection sociale 40 V- Donnons un toit a tous (Habitat) 43 VI- Développons le sport d’élite et de masse 45 VII- Soutenons les femmes 46 VIII- Respectons nos anciens 48 IX- Développons nos arts et notre culture 49 X- Protégeons notre environnement 50 CINQUIEME PARTIE : NOS REPONSES AU DEFI DE L’EDUCATION, DE LA JEUNESSE ET DE L’EMPOI 51 I- Eduquons et formons nos enfants 51 II- Créons des emplois 53 III- Responsabilisons notre jeunesse 55 LOGO 59 Photo 60
  • 5. 5 INTRODUCTION Le Mali n'est pas une entreprise et nul ne devrait se complaire dans une gestion comptable de notre pays, au mépris de l'homme qui doit être au centre de toutes les décisions. C'est pour cette raison que l'Homme malien, pris en tant que citoyen ou organisé dans un groupe (entreprises, associations, communautés…) sera replacé au centre du processus de développement économique, social et culturel du Mali. En d'autres termes, il s’agit de faire de chacun de nous : - le décideur pour l'avenir et le devenir de notre pays ; - l'acteur principal du développement ; - enfin le bénéficiaire ultime de ce développement. L’homme, décideur pour l’avenir et le devenir du Mali, est d’abord en quête de spiritualité. Dans ce domaine, les actions seront orientées dans deux directions : - La laïcité de l’Etat reconnue et réaffirmée non comme l’irréligiosité ambiante mais comme la nécessité de reconnaître la liberté de culte et d’aider positivement les croyants à accomplir leurs obligations religieuses. - Le respect scrupuleux des convictions religieuses en matière de statut personnel (mariage, filiation et succession) dans le respect des lois républicaines. A cet égard : - la famille sera protégée et l’autorité parentale renforcée ; - les prérogatives des chefs religieux et coutumiers seront réaffirmées, dans le respect de la laïcité et de la forme républicaine de l’Etat ; - les valeurs sociétales positives seront préservées et renforcées. Le citoyen est aussi épris de justice, de liberté et de sécurité qui lui seront assurées à l’intérieur et à l’extérieur des frontières pour les Maliens de l’extérieur ou en déplacement. L’homme acteur principal du développement mène des activités productives qui seront encouragés et soutenus par l’Etat dans le cadre de la promotion et du renforcement du secteur privé. Ces activités qui concernent tous les domaines (le commerce, les services et la fiscalité, l'industrie, l'agriculture, l'élevage, la pêche, les transports, l'artisanat et le tourisme) favoriseront la création d’emplois Enfin l’homme en quête permanente de mieux-être sera le bénéficiaire ultime du développement.
  • 6. 6 L’essentiel des efforts doit tendre vers la satisfaction de la demande sociale. Ainsi la santé, l’éducation, l’accès à l’eau, à l’électricité, au téléphone, au numérique, à l’information, les infrastructures pour le transport et l’habitat seront considérés comme les plus productifs des investissements. Ces investissements concerneront toutes les couches sociales notamment les plus fragiles (les femmes, les enfants, les jeunes, les personnes âgées) avec comme premiers objectifs l’investissement dans le savoir, le numérique, la création d’emplois et la réduction de la pauvreté qui reste un de nos principaux ennemis. Certes, nul ne peut enrayer la pauvreté sur terre. Mais améliorer les conditions de vie des citoyens est une des premières obligations d'un Gouvernement. L'extrême pauvreté est synonyme de malnutrition, de chômage, de maladie, de délinquance, de corruption, d'exode, d'égoïsme. Pire, quelques fois on y perd son « danbé ». Comment d’ailleurs assumer correctement toutes ses obligations familiales, sociales et même religieuses dans un dénuement total ? Or la pauvreté n'est pas notre destin ! Le Malien est entreprenant, il est aussi endurant. Nos compatriotes réussissent en Afrique, en Amérique, en Asie et en Europe. Pourquoi ne réussiraient-ils donc pas au Mali ? Aussi nous devons apporter des réponses aux défis économiques et financiers qui nous assaillent. En réconciliant les performances économiques et le bien-être social. Cela est possible et nous nous y engageons avec vous.
  • 7. 7 PREMIERE PARTIE - NOS REPONSES AUX DEFIS MILITAIRES ET SECURITAIRES La sécurité d’une Nation ne se délègue pas. Elle s’assume. Nous assurerons la sécurité des Maliennes et des Maliens partout où ils seront par nos Forces de Defense et de Sécurité bien formés, bien équipées et très motivées. Nous devons prendre nous-même toutes les mesures pour faire assurer par nos Forces de Défense et de Sécurité la protection de nos frontières et la sécurité de nos concitoyens des villes et des campagnes. Concomitamment à la montée en puissance de nos Forces de Défense et de Sécurité nous devons négocier le départ progressif mais rapide des forces étrangères présentes sur le sol malien. Nous veillerons à rendre compatible ces mesures avec l’ensemble de nos engagements internationaux. Il nous faut donc prendre des mesures énergiques pour renforcer nos forces armées et de sécurité dans le cadre de la mise en œuvre efficiente et effective de la loi de programmation militaire. Civils et militaires étant des citoyens maliens à part entière et à titre égal, il revient à tous et à chacun de s'atteler au développement économique et social du Mali. En raison de la vocation spécifique de leur corps, nos frères en uniformes ont la responsabilité d'assurer la sécurité intérieure et la défense de l'intégrité territoriale du Mali. Pour cela, il faut des Forces Armées et de Sécurité républicaines, motivées et bien équipées. Mais la sécurité ne peut se limiter aux seuls aspects militaires. 1. Assurons la sécurité des personnes et des biens dans les villes, sur les routes et dans les campagnes. L'insécurité a atteint des proportions inquiétantes et nulle part au Mali on ne se sent plus en sécurité. Par une politique rationnelle de traitement du mal à la racine, la diffusion de l'information saine, l’équipement et la motivation des forces de sécurité, nous devrions refaire du Mali le havre de paix et de sécurité que décrivit l'historien Ibn Batouta. 2. Gérons l'Institution militaire sur la base des seuls principes républicains et militaires Les recrutements, nominations, avancements, mutations se feront sur la base du mérite, à l'exclusion de toute autre considération. A cet égard, sera mise en place une structure de commandement respectant les règles de la hiérarchie, de la valeur, de la probité et pouvant rassurer les subordonnés. 3. Réhabilitons nos casernes par : - une politique d'assainissement comprise, acceptée et appliquée ; - un ravitaillement en eau potable ; - des logements rénovés ; - des foyers et mess avec de nouvelles règles d'organisation et de fonctionnement. 4. Ravitaillons régulièrement en vivres nos garnisons par une politique d'approvisionnement à des coûts raisonnables.
  • 8. 8 5. Gérons les problèmes de santé par les mesures suivantes : - construction d'un Hôpital Militaire ; -dotation en ambulances pour faciliter les évacuations vers les centres spécialisés - formation et mise à disposition de personnel spécialisé dans les soins et la protection maternelle et infantile (grossesse – pédiatrie…) ; - dotation des infirmeries en médicaments ; - sensibilisation, soins et lutte contre le SIDA et les autres M.S.T. ; - prise en charge effective des accidents en service commandé ; - instauration d'une politique sociale et participative de gestion des ordonnances. 6. Assurons une bonne formation, un perfectionnement continu, les stages à l'extérieur sur des bases équitables. 7. Révisons et appliquons la loi de programmation militaire en adéquation avec les besoins en formation, en équipement et surtout avec la politique de défense en vigueur axée sur les capacités opérationnelles des Armées, la participation aux tâches de développement et aux opérations humanitaires et de maintien de la paix. 8. Améliorons les capacités opérationnelles des armées en les dotant en équipement nécessaire à la bonne exécution de leurs missions et en revisitant la situation géographique des camps. 9. Redéfinissons les objectifs et moyens d'action de la "Sécurité d'Etat" qui, devrait, en outre, assurer la protection des intérêts économiques, financiers, industriels et stratégiques de l’Etat ; 10. Instaurons un suivi efficace des dossiers de capital-décès des militaires décédés en activité pour mettre un terme aux drames vécus par les veuves et orphelins. 11. Développons le sport militaire de masse et de qualité par la rénovation des infrastructures sportives et la définition d'une politique en la matière. 12. Instaurons un contrôle rigoureux de l'utilisation effective au profit des Forces Armées et de Sécurité, des ressources qui leur sont affectées Cette dernière mesure, à elle seule et à terme, pourrait financer les autres mesures envisagées. 13. Préparons à temps la reconversion des militaires pour leur réinsertion dans la vie civile, par l’organisation d’ateliers de formation pour l’apprentissage d’un métier dans l‘armée ; 14. Instaurons une véritable politique de réservistes pour mettre un terme à l’aberration qui consiste à avoir des réservistes sans avoir de politiques appropriées. 15. Développons une police de proximité avec un équipement adéquat pour mieux écouter, protéger et servir les populations. 16. Développons la police scientifique pour faciliter davantage la lutte contre le le terrorisme grand banditisme. 17. Installons les postes de gendarmerie fixes et mobiles au niveau des zones les plus
  • 9. 9 névralgiques du pays avec les moyens requis pour assurer la protection des personnes et des biens. 18. Réussissons la réconciliation nationale et celle des armées sur la base de principes républicains et démocratiques incontestables. 19. Renforçons la lutte contre le financement du terrorisme par l’application rigoureuse des textes en vigueur.
  • 10. 10 DEUXIEME PARTIE – NOS REPONSES AUX DEFIS POLITIQUES ET INSTITUTIONNELS I- REHABILITONS LA POLITIQUE, IMPLIQUONS LA SOCIETE CIVILE. La Classe politique n’aura plus le monopole de la gestion des affaires publiques. La Société civile y prendra toute sa place. Nous mettrons un terme à l’impunité sous toutes ses formes. Le comportement de certains hommes politiques (les trahisons, les retournements spectaculaires de veste, la mauvaise gestion et les détournements de deniers publics, les invectives et les coups bas, les fraudes électorales et les scissions politiques, les discours irresponsables et excessifs, l'implication dans des scandales financiers, la non-prise en compte des besoins du plus grand nombre, l'abandon de nos valeurs sociétales, culturelles et religieuses…) a fortement altéré l'image des hommes politiques et jeté un discrédit sur la politique. Or, dans ce contexte de corruption politique, économique et des mœurs, des femmes et des hommes ont su mettre au-dessus de tout, l'intérêt général et les valeurs cardinales de notre peuple, tels le respect de l'autre et du bien public, la loyauté, la droiture, la dignité, la vérité et la justice au détriment de leurs intérêts personnels. Il est de la responsabilité de ces personnes de travailler patiemment à réhabiliter la politique et à lui conférer à nouveau ses lettres de noblesse. Au-delà de simples passerelles, l’implication effective de la société civile dans la gestion des affaires publiques pourrait contribuer fortement à cette réhabilitation. Cette mission est d'autant plus impérieuse que les partis politiques constituent le socle de nos Institutions et proposent en leur sein les personnes appelées à assumer les plus hautes charges de l'Etat : Président de la République, Président de l'Assemblée nationale et des autres Institutions, Premier Ministre, Députés, ministres, maires, Conseillers etc. Dès lors, nous devons faire de la réhabilitation de la politique, un axe prioritaire de notre démarche, en menant les actions spécifiques suivantes : 1. Rassemblons pour construire Nous devons associer tous les Maliens à la construction de notre patrimoine commun : le Mali, en n'oubliant jamais qu’aucun Malien n'a et ne pourrait avoir deux Mali. A cette fin : a) Bannissons définitivement l'exclusion politique de nos mœurs et faisons appel à toutes les compétences au sein de tous les partis politiques, de la société civile et parmi les maliens de l'Extérieur.
  • 11. 11 L'appartenance à tel ou tel parti politique ou telle association ne devrait être source, ni d'exclusion, ni de privilèges. b) Respectons tous les savoirs et réussissons la synthèse entre : - nos connaissances millénaires et notre savoir moderne ; - nos compétences des Ecoles et Universités occidentales / orientales et celles des medersas et Universités arabes ; l'expérience des Anciens et la force et l’ambition des jeunes. 2. Préservons nos anciens responsables des humiliations, du dénuement, de la marginalisation ou de l'exclusion. Apprenons à les respecter et à utiliser leurs expériences et leurs relations. 3. Arrêtons définitivement les règlements de compte politique en veillant à ce que plus jamais le Gouvernant ne brime injustement l'Opposant et que l'Alternance ne soit plus jamais la revanche. 4. Instaurons des débats d'idées en lieu et place des monologues officiels sur les médias publics querelles de personnes, des vaines invectives et des basses attaques. 5. Instaurons une culture de dialogue politique réelle avec une consultation régulière de l'opposition politique et de la société civile sur les grandes questions d'intérêt national. 6. Bannissons la corruption politique de nos mœurs et restituons à la politique sa vocation première. 7. Organisons des élections régulières, loyales, libres, transparentes et démocratiques pour assurer la paix, la stabilité et la convivialité et pour doter le Mali d'Institutions républicaines légitimes et efficaces. 8. Respectons notre opinion publique qui devrait être libre, forte, formée, informée et vigilante. Nous devrions avoir constamment à l'esprit que chacun d'entre nous détient une part de la souveraineté nationale et que le contrôle des gouvernants est un droit et un devoir pour tous. La citoyenneté sera promue et renforcée. 9. Impliquons la société civile (associations locales ou nationales ; associations de développement, de santé ou de protection des droits de l'homme ; associations d'anciens, de femmes, de jeunes, ONG) dans la gestion des affaires publiques par une consultation régulière et une participation effective. 10. Respectons le bien public, respectons l’autre qui, même s'il n'est pas d'accord avec nous, reste un frère, un ami, un voisin, un collègue et surtout un compatriote. Prenons des mesures préventives pour sécuriser le bien public au lieu de régler des comptes ; luttons sans répit contre la corruption et le clientélisme ; assurons une gestion saine, rigoureuse et transparente des ressources publiques pour mériter la confiance des citoyens et de nos partenaires extérieurs. En toute hypothèse, rappelons-nous toujours cette sagesse du terroir, selon laquelle, "Le poisson pourrit toujours par la tête". Et donnons le bon exemple.
  • 12. 12 II- CONSOLIDONS LA DEMOCRATIE Nous interdirons et sanctionnerons toute immixtion de la famille, des amis, des associés, des intérêts privés à l’exercice des responsabilités publiques. Le cancer de la corruption sera combattu, les corrompus et corrupteurs dégagés et punis. La démocratie est un processus qui doit être constamment renforcé et vécu au quotidien. Après les graves reculs constatés depuis 1991, les mesures suivantes, correctives ou innovantes, pourraient nous permettre de vivre pleinement la démocratie au quotidien. Mais avant tout il nous faut dissocier la famille de la gestion des affaires publiques. 1. Renforçons le Parlement, et mettons à la disposition des députés des locaux adéquats et des assistants parlementaires afin de leur permettre de légiférer en toute connaissance de cause. Permettons à nos élus d'atteindre et de recevoir leurs mandants pour mieux s'imprégner des réalités du terrain et des préoccupations des citoyens. 2. Renforçons l'opposition politique par un meilleur accès à l'information et une meilleure couverture de ses activités par les médias publics. 3. Approfondissons la Décentralisation en renforçant la régionalisation, l’intercommunalité, les responsabilités et moyens d'action des élus locaux dans le strict respect des prérogatives des Chefs de villages et des attributions des autorités administratives. Dans ce cadre : - Donnons plus de moyens financiers aux élus locaux et limitons leurs prérogatives aux affaires communes aux villages et quartiers constituant leur territoire ; - Maintenons les pouvoirs des Chefs de villages et de quartiers pour les affaires internes aux villages et aux quartiers ; 4. Transformons la Cour Constitutionnelle en Cour Constitutionnelle et des Droits de l'Homme, afin de permettre aux citoyens dont les droits seront violés, de s'adresser directement à la justice. 5. Renforçons la presse par : - un professionnalisme renforcé ; - l'accroissement de l'aide publique à la presse avec la définition de règles transparentes et équitables de répartition ; - l'allocation d'aide indirecte par la réduction des taxes et par conséquent des coûts de certains intrants ; - la dépénalisation de certains délits de presse ; - une meilleure représentation des professionnels dans les organes de régulation et de gestion de la presse ; - l'autorisation effective et le soutien aux chaînes de Télévisions privées. - le développement de la presse en ligne.
  • 13. 13 6. Renforçons les Partis politiques par : - l'amélioration de leurs conditions matérielles ; - la permanence de la formation des élus et des cadres avec le concours de divers partenaires ; - un contrôle strict de l’utilisation de l’aide publique aux partis politiques et la définition de nouveaux critères d’attribution ; - l'adoption de mesures consensuelles favorisant les regroupements politiques. 7. Modernisons et assurons une meilleure distribution de la justice en : - instaurant une justice proche du justiciable, peu coûteuse, impartiale et indépendante. A cet égard une nouvelle carte judiciaire sera élaborée. - développant la justice transitionnelle ; - instaurant un droit d’option entre justice moderne et coutumière en matière de Statut personnel ; - formant et perfectionnant les magistrats et les auxiliaires de justice ; - affectant les crédits nécessaires à la réhabilitation des locaux, l'équipement des cours et tribunaux tout en veillant à leur bonne utilisation ; - procédant à l'acquisition de la documentation et de façon générale à l'amélioration des conditions des gens de justice ; - réaffectant les ressources internes dans le sens d’une gestion plus rationnelle ; - instituant la récompense du mérite et la sanction des dérives ; - renforçant la présomption d’innocence ; - renforçant les moyens de lutte contre la corruption, la délinquance financière, le blanchiment et la grande criminalité ; - traitant de façon digne les prisonniers ; - améliorant la qualité et la rapidité des décisions de justice ; - mettant un terme au laxisme dans le traitement des dossiers délictuels et criminels. 8. Faisons de l'Etat un véritable sujet de droit qui exécute de bonne foi et de façon diligente les décisions de justice, y compris celles qui le condamnent. 9. Instaurons un dialogue permanent et fécond avec les acteurs politiques, économiques et sociaux et les contre-pouvoirs (syndicats, ordres professionnels, associations, partis politiques, groupements professionnels…) Face à la crise de confiance entre l’Etat et les acteurs sociaux, il devient indispensable de développer une nouvelle forme de partenariat qui aura pour socle la vérité, la participation et la programmation des actions à mener. 10. Réussissons la réconciliation nationale en pansant toutes les blessures, en se pardonnant mutuellement et en regardant résolument vers l'avenir. Une Charte pour le dialogue et la paix soutiendra cette dynamique. Il nous faut un minimum de consensus pour la cohésion de la nation. Celle-ci aboutira à une stabilité et à une plus grande implication des citoyens qui devraient permettre à notre pays de faire face à l’effort de développement durable dont les fruits seront partagés entre tous les fils du Mali. 11. Engageons la transformation du Haut Conseil des Collectivités et faisons y siéger des légitimités religieuses et traditionnelles. 12. Instaurons un débat national inclusif pour la mise en œuvre efficiente de l’Accord pour la Paix er la Réconciliation issu du processus d’Alger.
  • 14. 14 III - INSTAURONS UNE ADMINISTRATION MODERNE ET PERFORMANTE Nous protégerons le fonctionnaire, lui redonnerons confiance, restaurerons son image, récompenserons le mérite, sanctionnerons les fautes, récréerons la volonté de servir l'Etat pour ainsi rénover la Fonction publique. La redevabilité sera la règle. Le service de l'Etat, véritable sacerdoce mérite plus de considération. Les multiples déflations mal gérées suivies de drames personnels et familiaux, de procès interminables etc., le comportement de l'Etat fait de favoritisme, de clientélisme etc., le dénuement, ont amené de nombreux fonctionnaires à douter, à se décourager, voire à abandonner…. Il est vital aujourd'hui de rénover la fonction publique, de protéger le fonctionnaire, de lui redonner confiance, de restaurer son image, de récréer en lui la volonté de servir l'Etat afin d’éviter les multiples grèves. L’Etat doit aussi veiller au respect de sa signature apposée sur les procès- verbaux de conciliation. Pour cela : 1- Adoptons un plan de carrière pour protéger et sécuriser les agents de l'Etat. Par cette mesure, le clientélisme et la "chasse aux sorcières" seront proscrits de notre Administration pour faire place à la récompense du mérite et à une bonne préparation de la retraite. 2- Assurons le perfectionnement des agents de l'Etat et une ouverture constante sur le monde moderne par la formation aux Technologies de l'Information et de la Communication, par la prise en charge des missions de développement et d'assistance au secteur privé et par la création d'un cadre favorable aux investissements. 3. Améliorons le service public pour mieux satisfaire le citoyen par : - l'accélération du processus décisionnel et des services de qualité ; - la fixation de délais pour le traitement des dossiers ; - la dotation des services en moyens humains et matériels pour l'accomplissement diligent des missions et prestations ; - la motivation du personnel (primes de responsabilité et de rendement et sanction des contre- performances) ; - l'allègement des procédures administratives dans un souci de vulgarisation, de transparence et d'efficacité. 4. Favorisons une meilleure présence de nos cadres dans les Institutions internationales en utilisant pleinement et rationnellement les quotas du Mali, sans considération partisane, amicale ou familiale. L'agent public pourrait ainsi acquérir une nouvelle expérience qu'il mettra au service de l'Etat à son retour et défendra les intérêts du Mali pendant son passage dans ces Institutions. 5. Instaurons les contrats de performance pour pérenniser les entreprises et sécuriser les emplois Ainsi, fixons les objectifs à atteindre, les moyens à mettre en œuvre, les résultats escomptés et les conditions de rémunération des dirigeants. Bien entendu le contrat de performance sera assorti de récompense aux résultats positifs et les contre-performances seront sanctionnées.
  • 15. 15 A cette fin, assurons l'indépendance et la compétence des services de contrôle. 6. Economisons et rationnalisons l’utilisation des ressources publiques Tels le téléphone, l'eau, l'énergie, les matériels et fournitures de bureau et affectons les économies ainsi réalisées à conforter les conditions de travail et de vie des agents publics. Nous devons économiser par tous les moyens notamment en mettant un terme aux surfacturations et aux marchés fictifs. Les ressources publiques ainsi économisées seront allouées, d’une part, à l’amélioration des revenus des travailleurs et d’autre part, à la prise en charge des dépenses sociales telles que la santé, l’éducation… 7. Investissons dans l'équipement Il nous faut instaurer un meilleur équilibre entre le budget de fonctionnement et le budget d'équipement. Un fonctionnaire mal loti, mal équipé est démotivé. 8. Instaurons plus de justice dans les mutations qui devraient se faire en fonction des nécessités du service, de l'ancienneté, du cursus administratif et des zones géographiques. Pour ne pas perturber la scolarité des enfants, les mutations en cours d'année scolaire ne se feront qu'en cas d'impérieuse nécessité de service imprévisible. 9. Instaurons une politique de dialogue social pour maintenir ou améliorer le pouvoir d'achat des agents de l'Etat par des politiques salariales compatibles avec les possibilités de l'Etat. 10. Renforçons l’autorité de l’Etat par son rôle catalyseur dans le développement du pays, la bonne tenue de ses agents, l’application des lois et des règlements et la sécurité des personnes et des biens. Ce rôle passe par l’accompagnement des Collectivités locales pour le renforcement des infrastructures de base (ponts, routes etc.…), la mise en place d’un environnement stable favorable au développement. La réussite d’une telle œuvre repose sur l’Administration moderne que nous voulons bâtir avec des agents confiants en eux-mêmes et avec des dirigeants bénéficiant de la confiance des usagers. 11. Réduisons les prix des documents officiels à l'intérieur du Mali et dans les ambassades et consulats. Seront concernés entre autres : - la Carte d'Identité nationale ; - les actes de naissance ou de décès ; - les actes de mariage ; - le passeport, 12. Instaurons la prestation de serment obligatoire au moment de l’entrée en fonction des agents publics ou para publics appelés à de hautes responsabilités. La charte du citoyen modèle sera aussi élaborée et vulgarisée. 13. Développons l’e-gouvernance en vue de relier les services afin de réduire les fraudes et la corruption.
  • 16. 16 IV - DEFINISSONS UNE POLITIQUE EXTERIEURE DYNAMIQUE ET PROTEGEONS LES MALIENS DE L'EXTERIEUR Nous redonnerons à nos compatriotes la fierté d’être Maliens. Nous les protégerons partout où ils seront. Leurs transferts se feront à moindre coûts et leurs investissements sécurisés. Le Mali sera respecté et sa voie entendue. 1. Poursuivons les efforts en faveur des Institutions sous - régionales, de l'Intégration Africaine, du Nepad et de l'Union Africaine. Nous devons nous préparer à ces nouveaux défis qui consacreront l’émergence de l’Afrique par la formation, la compétitivité, la fin de l'indigence industrielle… 2. Réinstaurons des relations confiantes et amicales avec nos voisins et interdisons-nous de nous immiscer dans leurs affaires intérieures. Travaillons à ne plus être considéré comme le maillon faible de la chaîne sécuritaire sous - régionale ; 3. Améliorons nos relations avec les amis traditionnels du Mali tout en établissant des liens avec de nouveaux partenaires. 4. Redéfinissons les missions de nos représentations diplomatiques qui, outre leurs missions traditionnelles, devraient mieux protéger et assister les Maliens de l'Extérieur ou en déplacement, les étudiants et assurer la promotion des produits de la culture et du tourisme malien. 5. Mettons à la disposition de nos compatriotes de l'extérieur les pièces consulaires et d'Etat civil à des prix et dans des délais raisonnables. 6. Encourageons, sécurisons et rentabilisons les investissements des Maliens de l'Extérieur au Mali. Nos compatriotes de l'extérieur injectent annuellement dans l'économie nationale plus d'argent que n'importe quel partenaire bilatéral ou multilatéral du Mali. Ils feront mieux et plus, si leurs investissements sont sécurisés et productifs. 7. Facilitons l’entrée et le séjour des Maliens de l'Extérieur par des politiques appropriées d’accueil. 8. Facilitons le retour des Maliens de l'Extérieur par des incitations fiscales et une politique rationnelle de gestion des ressources humaines : de nombreux Maliens vivant à l’extérieur ont très bien réussi dans les affaires ou les études. Evitons de les rançonner et de les soumettre à des tracasseries administratives dissuasives. 9. Facilitons l'accès à la propriété foncière des Maliens de l'extérieur par l'attribution de quota sur les lots d'habitation et la mise en place de mécanismes leur permettant d'obtenir un toit en dehors de toute arnaque. 10. Redéfinissons le rôle du Haut Conseil des Maliens de l'Extérieur par l'accroissement de ses moyens et responsabilités. 11. Négocions des accords commerciaux, de libre circulation et de sécurité sociale avec les principaux pays d'accueil de nos compatriotes. 12. Mettons en place des garanties sous forme d'assurance, de sensibilisation, de diplomatie
  • 17. 17 contre les risques d'expropriation et de nationalisation dont pourraient être victimes les Maliens vivant à l'extérieur. TROISIEME PARTIE : NOS REPONSES AUX DEFIS ECONOMIQUES ET FINANCIERS I- DEVELOPPONS LE COMMERCE ET LES SERVICES ET ALLEGEONS LA FISCALITE Nous relèverons les défis économiques et financiers en nous adossant au numérique, à la formation, aux énergies propres et renouvelables, dans le respect l’environnement. La responsabilité sociale des entreprises sera renforcée. La place et le rôle du secteur privé national et international ne sont plus à démontrer. Ce secteur étant le moteur de la croissance mérite une attention particulière de l’Etat qui s’attachera à lui garantir un environnement institutionnel propice au développement des affaires (infrastructures, cadre juridique, fiscalité…) Nous devrions faire en sorte que les facteurs de production (eau, électricité, moyens de communication, accès à internet…) soient les moins chers possibles et procéder à un allégement progressif et contrôlé de la fiscalité sur les salariés, les ménages et les entreprises. Nous devons encourager l’investissement et protéger l’investisseur national comme étranger. Nous devrons renforcer la place timide du secteur privé national par la mise en place de mécanismes de financements spéciaux pour aider à l’éclosion d’idées de projets moteurs. Nous devons enfin encourager et accompagner les start-up. Nous pourrions ainsi promouvoir l’émergence d’une nouvelle classe moyenne, réaliser une croissance à deux (2) chiffres afin de faire du Mali un pays émergent. Une nouvelle législation accompagnera les mesures concrètes suivantes : 1. Favorisons la promotion du secteur privé et renforçons ses capacités par : - L’accompagnement et le soutien de l’Etat aux activités productrices et créatrices d’emploi - Le renforcement de la surface financière et technique et de la crédibilité des opérateurs économiques par des mesures incitant aux regroupements - L’incitation à la spécialisation par secteur pour une meilleure efficience. 2. Renforçons la priorité accordée aux opérateurs économiques nationaux par une politique de discrimination positive en : - Encourageant l’association des sociétés étrangères aux sociétés nationales solvables dans l’adjudication des marchés atteignant un certain seuil ; - Accordant des délais raisonnables aux nationaux pour le règlement de cessions des entreprises publiques au secteur privé ; - Mobilisant des lignes de crédit au profit des banques pour faciliter l’accès des entreprises au crédit d’investissement. 3. Accroissons le financement des activités rentables en créant un vrai partenariat entre la clientèle (opérateurs économiques) et les banques participant à la finalisation des Etudes, au suivi et à l’évaluation des projets.
  • 18. 18 4. Respectons l’égalité des chances entre opérateurs économiques par le respect scrupuleux des règles de la concurrence notamment en matière d’appels d’offres publiques. 5. Développons les Banques d’Investissements avec des capitaux et des lignes de crédit adaptés à de telles opérations. 6. Encourageons l’Etat et les entreprises à recourir à l’appel public comme moyens alternatifs de financement du développement. 7. Soutenons et renforçons l’intervention des nationaux dans le B.T.P. à côté des sociétés étrangères qui opèrent dans ce domaine d’activité. 8. Aménageons des surfaces de ventes (marchés notamment) accessibles et sécurisées (éclairage – bouche d’incendie – Bitume…) pour les commerçants au lieu des sites spontanés et insalubres et des déguerpissements musclés. 9. Stabilisons au maximum les tarifs douaniers pour soustraire les opérateurs économiques aux aléas des modifications tarifaires intempestives, sources de nombreuses faillites. 10. Soustrayons les opérateurs économiques des chantages de certains agents publics véreux en instaurant et en appliquant des règles uniformes et transparentes applicables à tous. 11. Appliquons les règles du statut de la Fonction Publique, des lois pénales et du Code des Douanes dans la lutte contre la fraude. 12. Supprimons les contrôles intempestifs des services économiques par la réglementation stricte des missions de contrôle qui seront ainsi plus efficaces. 13. Renforçons l’implication des organisations professionnelles (Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, Chambre des Métiers du Mali, Chambres des Mines du Mali, APCAM, etc.) à l’élaboration, à la discussion et l’application de toutes les règles régissant le commerce, l’industrie, l’artisanat et de façon générale le monde des affaires. 14. Simplifions la réglementation des matières commerciales afin de la rendre compréhensible et maîtrisable par les opérateurs économiques. 15. Créons un cadre général propice aux affaires par l’instauration d’une justice impartiale, une fiscalité supportable, une concurrence saine et des facteurs de production disponibles. 16. Elaborons une nouvelle fiscalité plus efficace économiquement, plus juste socialement, plus simple pour les contribuables et plus difficile à contourner pour les fraudeurs. A cet égard allégeons la fiscalité qui sera contenue dans les limites compatibles avec la poursuite des affaires, le profil de l’opérateur et le revenu réel du consommateur afin de lutter contre la fraude et la corruption. 17. Développons la microfinance avec des taux d’intérêt supportables afin de permettre l’accès des moins nantis aux sources de financement à travers les banques de solidarité et réduisons ainsi la pauvreté.
  • 19. 19 18. Améliorons les conditions incitatives et protectrices du Code des Investissements pour rendre notre pays attractif pour le monde des affaires. 19. Elaborons et appliquons un cadre juridique et réglementaire simple, clair, prévisible, juste et équitablement appliqué. 20. Améliorons les ressources économiques et financières de l’Etat. Le niveau d’endettement très élevé du Mali risque d’hypothéquer notre avenir mais surtout celui des générations futures. Cette situation doit faire l’objet d’attention particulière et amener à créer de nouvelles ressources économiques et financières. De même, nous devrions assurer la compétitivité de notre économie par la maîtrise des finances publiques, une bonne gestion macro-économique et une grande rigueur dans la gestion des ressources et des structures du pays. 21. Mettons en place des centres d’incubation pour promouvoir l’implantation et le développement des start-up. II- PARONS A L’INDIGENCE INDUSTRIELLE DU MALI Nous mettrons en œuvre un Programme d’urgence pour l’investissement et l’industrialisation Il nous faut parer à l’indigence industrielle du Mali qui se caractérise par un outil de production obsolète, une technologie artisanale grande consommatrice de facteurs de production, une fiscalité lourde et inadaptée et un faible degré d’intégration. Pour cela nous mettrons en œuvre une politique claire et déterminée dénommé Programme d’urgence pour l’investissement et l’industrialisation, pour améliorer notre position dans le contexte sous-régional. A cet égard : 1. Créons un nouveau cadre institutionnel fondé sur une réglementation simple, claire, prévisible, précise et attractive. 2. Réduisons le facteur « risque-pays» en faisant du Mali, un pays sûr sous tous les angles. 3. Finançons l’industrie par : - l’attrait exercé sur les investisseurs étrangers (protection des biens et des personnes, rentabilité des investissements) - l’apport des Maliens de l’Extérieur - la conception de produits financiers spécialisés ; - le développement de joint-ventures avec des investisseurs étrangers qui disposent de capitaux appropriés. 4. Favorisons l’émergence de Petites et Moyennes entreprises créatrices d’emplois et de richesses. 5. Améliorons le code des investissements par la prise en compte des intérêts des investisseurs et du Mali.
  • 20. 20 6. Instaurons une nouvelle politique industrielle qui devrait profiter certes aux investisseurs, mais aussi à l’Etat, aux populations locales tout en préservant l’environnement. Ainsi une véritable politique de développement intégré accompagnera chaque exploitation minière de grande envergure et les déchets industriels seront traités. 7. Adoptons des politiques industrielles complémentaires et non concurrentes dans le cadre de l’intégration. 8. Adoptons des mesures d’incitation fiscale pour les industries de transformation des produits locaux (valorisation des ressources naturelles locales) 9. Renforçons un cadre de concertation Ministères des Finances et du Commerce – Secteur privé. 10. Donnons aux structures en charge du développement industriel les moyens de leurs ambitions. III – DONNONS LA PRIORITE A L’AGRICULTURE Par un programme de développement de l'Agriculture, des ressources animales et halieutiques respectueux de l'Environnement les Maliens peuvent nourrir les Maliens : nous les y aiderons pour éradiquer complètement la faim. L’amélioration des espèces et des rendements y contribuera fortement. L’augmentation des ressources publiques allouées par l’Etat sera accompagnée par des mesures appropriées. L’agriculture est le moteur de notre économie, tant par sa part dans la création des richesses nationales que par le nombre de personnes qu’elle occupe. Elle se caractérise paradoxalement par l’extrême pauvreté des paysans à l’égard desquels nous avons un devoir de justice. Au-delà, n’avons-nous pas simplement intérêt à reconnaître au secteur agricole sa place prééminente dans l’économie et à mieux rémunérer le paysan ? Il y va du développement économique et social de notre pays et de sa sécurité alimentaire. Nous devons donc créer toutes les conditions permettant aux paysans de devenir les agents conscients et maîtres du processus de leur épanouissement, de celui de leurs communautés et de leur pays. Pour cela : 1. Finançons l’agriculture en facilitant l’accès au crédit agricole par le renforcement de la concertation Banques – Organisations paysannes, en particulier l’APCAM, la création de fonds de garantie avec l’apport d’organisations paysannes et la négociation de lignes de crédit spécialisées et adaptées aux conditions aléatoires de la production agricole. 2. Poursuivons la revalorisons de l’Office du Niger et faisons-en réellement le grenier de l’Afrique de l’Ouest. 3. Exploitons au mieux le Barrage de Tossaye en écartant les risques liés à la dégradation de l’écosystème et en sécurisant les populations riveraines.
  • 21. 21 4. Organisons l’écoulement des produits de l’agriculture par des pistes rurales rénovées, durables et des moyens de transport adaptés. 5. Réalisons des industries de transformation des produits locaux pour plus d’emplois, une plus-value et une meilleure présence sur les marchés extérieurs (amélioration de la balance des paiements). 6. Accroissons la construction des petits barrages pour les cultures irriguées et de contre- saison. 7. Allégeons la fiscalité sur les intrants et les matériels agricoles pour mieux assurer l’autosuffisance et la sécurité alimentaires d’une part et la compétitivité de nos produits agricoles d’autre part. 8. Relevons les prix au producteur de certaines de nos productions agricoles, notamment du coton. 9. Développons des cultures de contre-saison pour pérenniser les ressources des paysans et freiner l’exode rural. Nous devons savoir nous servir de la saison sèche et des autres saisons non pluvieuses qui durent neuf mois sur douze. 10. Améliorons la transparence et la gestion des banques de céréales au niveau de chaque commune pour protéger les paysans contre les spéculateurs et les périodes de soudure difficiles. 11. Redéfinissons une nouvelle politique de protection et de gestion des ressources naturelles pour une meilleure protection de la faune et de la flore et une meilleure implication des communautés villageoises qui doivent être les principaux bénéficiaires de l’exploitation des ressources de leur terroir. 12. Introduisons des variétés et espèces à grand rendement (maïs par exemple qui constitue un intrant pour l’élevage et la pisciculture) pour améliorer les revenus des paysans et accroître la production nationale. 13. Endiguons l’exode rural par l’adoption de mesures économiques, sociales, culturelles et sportives au niveau des villages. 14. Créons de grands complexes agropastoraux pour accroître la productivité et faire face aux besoins nouveaux des populations. 15. Développons les filières agro-industrielles (Production Transformation Commercialisation) fruits légumes maraîchages pour lesquels nous avons des terres propices et une main-d’œuvre qualifiée ; - coton, textile, confection ; - corps gras végétal… 16. Développons l’Enseignement Technique agricole, gage de la modernisation du secteur agricole. Cette modernisation, progressive est aujourd’hui un impératif de solidarité et de développement. 17. Instaurons un dialogue avec les organisations paysannes qui seront financièrement et
  • 22. 22 techniquement aidées pour mieux s’organiser et mieux défendre leurs intérêts. 18. Améliorons les conditions de vie des populations rurales par : - des routes et pistes rurales praticables en toute saison ; - des écoles ; - des centres de santé et des soins gratuits pour les plus démunis ; le téléphone pour tous ; - l’électricité ; - l’eau potable collective ; - les mutuelles et coopératives d’épargne et de crédit. 19. Sécurisons le monde paysan face aux aléas climatiques, à la libéralisation sauvage du marché, à la baisse de son pouvoir d’achat et aux difficultés des périodes de soudure et par la mise en œuvre d’une politique agricole commune avec des appuis aux productions sur la base d’avantages comparatifs. La distribution des vivres aux zones déficitaires pendant les périodes de soudure sera encouragée et les remboursements seront utilisés pour le renforcement du stock national de sécurité. 20. Protégeons le couvert végétal et les sols des dégradations, sources de variations aléatoires de la production, de la productivité et de la qualité de nos produits agricoles. 21. Mettons en valeur les ressources en eau, source de vie et facteur de développement. 22. Luttons efficacement contre la désertification qui compromet année après année nos chances de développement et expose de plus en plus des franges importantes de notre population au dénuement. 23. Formulons de nouvelles règles d’utilisation des ressources naturelles par la délimitation des zones de culture, des pâturages, des forêts et des pistes de bétail. 24. Supprimons la prééminence abusive du droit de l’Etat sur les terres par la prise en compte des aspects positifs du droit coutumier en milieu rural, en vue d’une meilleure protection des paysans contre les expropriations abusives. 25. Assurons l’autosuffisance et la sécurité alimentaires sans lesquelles il n’y a pas de véritable indépendance ni de sécurité tout court. 26. Maitrisons la gestion des eaux de surface par la construction de nombreux micro-barrages et l’aménagement des plaines, mares et basfonds pour promouvoir les cultures de contre-saison pendant une grande partie de la saison sèche. 27. Prévenons et gérons mieux les conflits liés au foncier rural. 28. Restaurons les écosystèmes par des campagnes de reboisement et de lutte antiérosive. 29. Rémunérons de la façon la plus juste les producteurs. 30. Prévenons efficacement les menaces aux cultures par l’adoption d’une stratégie environnementale, en particulier dans la lutte anti - acridienne. 31. Encourageons le commerce équitable.
  • 23. 23 IV – VALORISONS L’ELEVAGE Pays sahélo-saharien, le Mali dispose de grandes potentialités dans le domaine de l’élevage. Rationnellement et intelligemment exploitée, la filière élevage pourrait très fortement contribuer à l’autosuffisance alimentaire, à l’essor industriel du Mali et à l’amélioration de la balance des paiements. 1. Facilitons l’accès au crédit en renforçant la concertation entre les,banques et les organisations d’éleveurs, la création de fonds de garantie avec l’apport desdites organisations et la négociation de lignes de crédit spécialisées… 2. Multiplions les points d’eau par le creusement et le surcreusement de mares et autres points d’eau (puits…) ; 3. Développons les cultures fourragères pour l’alimentation du bétail en dehors de la saison des pluies. 4. Introduisons de façon progressive l’élevage intensif pour une plus grande productivité et l’amélioration des ressources des éleveurs. 5. Construisons des parcs modernes standards. Ces premières mesures permettront d’améliorer les conditions de base de l’élevage. 6. Mettons un terme à la spéculation sur l’aliment bétail en favorisant l’installation des PME/PMI dans le secteur, augmentant les quantités disponibles et en fixant des règles transparentes de cessions. 7. Augmentons le nombre des Pharmacies Vétérinaires et des dépôts pharmaceutiques. 8. Améliorons l’encadrement par des vétérinaires et techniciens qui seront installés dans les principales zones d’élevage. 9. Organisons et sécurisons l’exploitation du bétail sur pied par la mise sur pied d’un parc véhicules adapté au transport du bétail, la mise en place d’un circuit de production et de commercialisation du bétail et les accords commerciaux avec les pays de forte demande. 10. Favorisons l’embouche pour un bétail sur pied et une viande de meilleure qualité et plus compétitive, l’apiculture, la filière des petits ruminants et de la volaille. 11. Luttons contre les taxations illégales et anarchiques lors des opérations d’exportation. 12. Créons et désignons des pâturages et pistes de passage des animaux et mettons ainsi un terme aux conflits pasteurs – agriculteurs. 13. Codifions les relations Eleveurs – Bouchers pour l’approvisionnement régulier des marchés en viande saine et de qualité. 14. Luttons contre l’abattage clandestin pour préserver la santé du consommateur.
  • 24. 24 15. Assainissons les marchés de viande pour prévenir les problèmes de santé publique. 16. Construisons des abattoirs frigorifiques modernes pour soulager, assainir et rentabiliser la filière viande. 17. Installons des unités de transformation de lait à proximité des principales zones d’élevage pour éviter les déperditions et satisfaire les besoins en produits laitiers. 18. Construisons des unités de transformation des peaux et cuirs et exportons dans de bonnes conditions le surplus. 19. Renforçons nos capacités pour l’exportation de la viande et à cette fin, installons des chaînes de froid et procédons à l’acquisition de moyens de transport adaptés pour la recherche de débouchés notamment les marchés des régions côtières et des pays arabes. 20. Créons un partenariat dynamique avec les organisations et associations de producteurs dont le professionnalisme sera renforcé. V - REHABILITONS LA PECHE ET LA PISCICULTURE 1. Revalorisons la pêche et réhabilitons les pêcheurs en intégrant cette importante activité dans nos programmes et plans de développement. 2. Facilitons l’accès des pêcheurs au crédit en renforçant la concertation entre les banques et les organisations de pêcheurs, la création de fonds de garantie avec l’apport desdites organisations et la négociation de lignes de crédit spécialisées… 3. Créons des cadres de concertation permanente avec les organisations de pêcheurs afin de définir avec elles les actions à mener et dégageons avec elles les priorités. 4. Assurons aux pêcheurs des logements décents au lieu des cases précaires sur les berges des fleuves et exposées aux simples élévations du niveau des eaux. 5. Associons les organisations de pêcheurs à la gestion des eaux et à toute la réglementation dans ce domaine. 6. Intégrons l’équilibre halieutique dans notre politique de construction de barrages qui, quoique nécessaire, doit tenir compte de ces impératifs. 7. Intensifions les rapports entre les organisations nationales de pêcheurs et d’autres organisations de même genre à travers le monde. 8. Utilisons dans et pour la pêche, les ressources financières internes et externes allouées à cette activité et assurons leur gestion transparente.
  • 25. 25 9. Réduisons la fiscalité sur le matériel et les intrants halieutiques. 10. Renforçons les capacités et le professionnalisme des organisations de pêcheurs. 11. Développons la pisciculture par l’aménagement des étangs en faveur des groupements de jeunes. VI- AMELIORONS LES SYSTEMES DES INFRASTRUCTURES ET DES TRANSPORTS Par le développement des routes et des transports nous assurerons les déplacements, l’évacuation ses produits et l’accès rapide aux soins. Nous savons que pour être riche, il faut investir dans les infrastructures. Le Mali, pays vaste et continental ne peut réussir son développement qu’à travers un vaste programme d’aménagement et de désenclavement du territoire avec des initiatives hardies. Ainsi : 1. Créons des systèmes d'infrastructures et de transports efficaces, fiables, sûrs, intégrés et à moindre coût. Ainsi, on assurera le désenclavement national et régional en mettant l'accent sur les liaisons au plan national, sous - régional et régional ; 2. Améliorons la qualité technique des routes et assurons l'entretien du réseau ; 3. Améliorons la facilitation dans les corridors en développant des politiques appropriées Soutenons les efforts régionaux de développement des infrastructures et des services de transports 4. Améliorons le transport urbain et inter urbain en introduisant des systèmes de transport de masse et en y rapprochant les milieux d'affaires afin de réduire les distances à parcourir ; 5. Mettons en place le système d'initiative de développement spatial qui inclut la prise en compte du développement industriel, la participation du secteur privé, le développement agricole et pastorale et minier etc… dans la conceptualisation et l'exploitation des infrastructures de transports ; 6. Revisitons la politique de désenclavement au niveau des points d'accès à la mer ; 7. Créons les conditions optimales pour le transport par voie d'eau intérieure et chemin de fer ; 8. Créons les conditions d’une meilleure sécurité routière sur nos routes par la promotion d’une politique (privée/publique) de prévention, de secourisme et de sanction en collaboration avec les syndicats de transporteurs. 9. Renforçons les capacités des transporteurs par le renouvellement du parc à travers des actions appropriées de financement du secteur et favorisons une meilleure organisation des professionnels du transport pour leur permettre de mieux défendre leurs activités dans un contexte partenarial. Le financement du renouvellement du parc auto en fonction des normes UEMOA se fera dans le cadre d’un partenariat Etat, banques et fournisseurs.
  • 26. 26 10. Définissons de meilleures conditions d’exploitation de l’outil de transport en agissant sur les tarifs, la fiscalité, les faux frais de route… 11. Créons les meilleures conditions d’un partenariat entre les collectivités décentralisées et les professionnels du transport urbain pour assurer la mobilité des populations à un coût acceptable permettant aussi de rentabiliser les investissements réalisés dans les moyens de transport. 12. Allégeons les formalités administratives pour la création et l’exploitation des sociétés de transport et allégeons les contrôles routiers tout en veillant à l’efficacité des contrôles nécessaires. 13. Associons les transporteurs à la définition des priorités de financement des infrastructures routières. 14. Relançons les investissements et améliorons les infrastructures ferroviaires dont la défectuosité cause d’énormes préjudices tant aux personnes qu’à l’activité économique. 15. Adoptons une politique incitative de promotion des activités de transports aériens en développant un partenariat dynamique avec les autres compagnies aériennes sous-régionales et régionales, assurons une bonne gestion des aéroports actuels ou en cours de rénovation et desservons l’intérieur du Mali pour le confort des usagers et pour des raisons de sécurité. 16. Mettons en place une politique appropriée et les conditions de développement du transport aérien en mettant en place à long terme au niveau national et international une société de transport ; 17. Construisons de nouvelles routes et pistes pour permettre au monde rural de faire acheminer rapidement et efficacement sa production vers les centres de distribution. 18. Consolidons la diversité des voies d’approvisionnement du Mali par une participation plus accrue du secteur privé aux programmes de transport en transit des marchandises à destination du Mali : entrepôts sous douane, terre-pleins, ports secs… 19. Modernisons et renforçons le transport fluvial par la réhabilitation du parc existant et le désensablement progressif et continu du fleuve Niger. 20. Aérons nos voiries pour la sécurité et le confort des usagers ; 21. Sécurisons les deux roues dans la circulation par la prévention, la formation. 22. Améliorons le confort de nos véhicules de transport en commun ; 23. Assurons la formation continue des chauffeurs et des autres usagers de la voie publique. 24. Développons la recherche dans le domaine des infrastructures 25. Mettons en place des systèmes pour le financement des infrastructures par les entreprises et le secteur privé.
  • 27. 27 VII - EXPLOITONS RATIONNELLEMENT NOS RESSOURCES MINIERES Nous devons utiliser nos ressources minières pour accélérer notre développement social et économique. Nous devons faire du sous - sol malien l’un des principaux contributeurs au développement économique et social. En effet, le secteur minier occupe une très grande place dans la vie économique et social de notre pays depuis des temps immémoriaux. L’or y occupe une place prééminente même si notre sous-sol regorge d’autres minerais avec des réserves importantes prouvées pour le fer, le calcaire, les phosphates, le marbre, le manganèse et des indices pour plusieurs autres tel le lithium, le nickel, l’uranium… La reprise de la prospection pétrolière pourrait permettre de déceler des réserves exploitables. Nous devons utiliser nos ressources minières pour accélérer notre développement social et économique. A cette fin : 1. Soutenons et encourageons une pleine participation du secteur privé national à l’activité minière notamment dans les grandes mines ; 2. Négocions mieux les intérêts et les participations de l’Etat dans les capitaux et la gouvernance des sociétés minières ; 3. Organisons davantage et sécurisons les circuits, les activités et les zone d’orpaillage ; 4. Améliorons le contrôle et la transparence sur tous les circuits d’exportation d’or du Mali ; 5. Renforçons la responsabilité sociale des entreprises intervenant dans le domaine minier à l’égard notamment des populations résidentes des zones d’exploitation qui devraient tirer le meilleur profit de l’exploitation des mines et des carrières ; 6. Protégeons l’environnement et les écosystèmes des zones minières pendant l’exploitation et après la fermeture des mines ; 7. Créons des structures pour éviter l’exportation de l’or brut sans contrôle ni valeur ajoutée ; 8. Renforçons nos investissements et nos programmes de recherche en matière minière ; 9. Renforçons les capacités (négociation, gestion, technique et professionnelle) de tous nos intervenants dans le domaine miniers ; 10. Améliorons les infrastructures routières, ferroviaires, aéroportuaires et énergétiques dans les régions minières 11. Organisons l’artisanat minier et l’exploitation des matériaux de construction au profit de tous les acteurs et de l’Etat.
  • 28. 28 12. Faisons aussi en sorte que l’or brille pour tous les maliens en encourageant la transformation sur place et en adoptant une stratégie plus efficace du contrôle des productions. 13- Créons, à partir de nos ressources minières un fonds pour les générations futures. VIII - DONNONS L’ENERGIE A NOS MENAGES ET ENTREPRISES Tous les ménages et toutes les entreprises ont un besoin vital d’énergie. Nous devons satisfaire cette demande qui est un droit. L’énergie électrique sous toutes ses formes de production (thermique, hydraulique, nucléaire et solaire) constitue un des facteurs de production les plus importants dans le développement humain. L’insuffisance et le coût très élevé de l’énergie empêchent presque la moitié des Maliens d’y accéder, contraint à l’inconfort de nombreux autres ménages et constituent un obstacle au développement industriel du Mali. Le secteur énergétique au Mali se caractérise essentiellement par la prédominance de l’énergie thermique au coût très élevé dans le mix énergétique, la très forte dépendance de la pluviométrie alimentant les barrages au Mali, la demande en progression exponentielle face à une offre très limitée. Ainsi, les ménages et les industries sont confrontées chaque année à des délestages sauvages, causant des désagréments très importants pendant la période de sécheresse allant de décembre à juin. L’Etat du Mali pour combler le déficit d’exploitation de l’EDM, société de production et de distribution de l’essentiel l’énergie électrique produite au Mali, procède à des subventions annuelles de 25 à 40 milliards de francs CFA. Cette intervention est très souvent décriée par les partenaires techniques et financiers notamment le FMI qui estiment que l’Etat devrait laisser l’EDM appliquer des tarifs assurant son équilibre financier. Malgré ses différentes sources de production, le pays reste sans solutions pérenne à ce problème. Nous devons donc anticiper sur la demande de plus en plus croissante par : 1. Réhabilitations et entretenons convenablement les infrastructures actuelles de production, de transport et de distribution de l’Energie ; 2. Réduisons en conséquence les pertes importantes enregistrées dans ces domaines ; 3. Augmentons l’accès à l’Energie à tous notamment aux populations démunies ou vivant en zone rurale ; 4. Réalisation des investissements de grande envergure dans la production d’énergie hydraulique au Mali et dans la sous- région ; 5. Renforçons la coopération (échanges, interconnexion) sous -régionale en matière énergétique en vue de combler le déficit de production ; 6. Valorisation nos immenses potentialités en énergies renouvelables propres notamment le solaire et l’éolienne en adoptant une politique volontariste de promotion et de vulgarisation de leurs produits ; 7. Adoption d’une politique fiscale volontariste permettant aux investisseurs dans le domaine du solaire de fournir de l’énergie solaire au maximum de maliens dont les couches les plus démunies par l’installation de kits solaires capables de couvrir les besoins
  • 29. 29 élémentaires (lumière, et fonctionnement des ateliers de production en milieu rural et urbain) ; 8. Mettons en place une politique volontariste permettant de négocier au mieux et mobiliser au maximum les fonds destinés au financement de l’Alliance Solaire Internationale (ISA) dont l’objectif est de créer un guichet unique lisible pour les investisseurs afin d’orienter les flux financiers vers les pays tropicaux riches en solaire. Le budget indicatif est de 1000 milliard de de dollars à l’horizon 2030. 9. Instaurons une gestion rigoureuse, efficace et transparente à Energie du Mali (EDM) afin de la mettre en capacité d’assumer ses missions ; 10. Rationnalisons l’utilisation de l’énergie dans les services publics par une politique de conception des bâtiments, une vaste campagne d’éducation et de sensibilisation, un contrôle rigoureux et une chasse implacable aux abus. IX– MODERNISONS L’ARTISANAT Nous renforcerons l’artisanat qui est à la fois un puissant levier économique et une forme d’expression de notre culture. Nous protégerons les artisans contre les produits de contrebande. L’administration sera invitée à s’équiper en produits locaux. L'artisanat est un secteur économique très important, malheureusement mal organisé et surtout non protégé. L'artisanat est aussi une forme d'expression culturelle qui doit être renforcée. Enfin l'artisanat occupe une frange importante de notre population. Pour toutes ces raisons : 1. Facilitons l'accès au crédit pour l'équipement et l'investissement, par un système de préfinancement, la mise en place d'un fonds de garantie et l'instauration d'une caution mutuelle. 2. Concevons et mettons en œuvre un projet d'appui institutionnel aux organisations et regroupements des artisans pour assurer une assistance technique (production – commercialisation – gestion) et une vulgarisation de techniques nouvelles. 3. Formons les artisans au plaidoyer en vue d'instaurer un véritable partenariat. 4. Instituons un cadre de concertation entre artisans et partenaires au développement. 5. Renforçons la capacité technique et organisationnelle des femmes artisanes pour leur permettre d'assurer pleinement leur rôle. 6. Simplifions et allégeons la fiscalité qui serait ramenée à un niveau compatible avec la poursuite de l'activité de l'artisanat et le rejet de la fraude. 7. Favorisons la consommation de la main-d'œuvre locale pour des produits à moindre coût et la création d'emplois. 8. Développons les infrastructures par la mise à disposition et en valeur de terrains et la création de zones de garage, de villages artisanaux et d'ateliers centraux.
  • 30. 30 9. Faisons la promotion de l'artisanat et assurons la commercialisation des produits artisanaux par l'organisation et participation aux foires, la formation des artisans en marketing, la recherche des débouchés à l'extérieur et la création de centrales d'achat. 10. Favorisons les échanges d’expérience (technique et commerciale) et d'information aux niveaux national, sous régional et international. 11. Favorisons la création de PME/PMI dans le domaine artisanal. 12. Créons des services techniques décentralisés d'appui à l'artisanat. 13. Créons de véritables centres de formation et de perfectionnement pour artisans et favorisons l’exportation de nos produits d’artisanat. 14. Décentralisons et diffusons l'information sur les appels d'offres publics et réservons aux artisans locaux l'exécution des marchés ne dépassant pas un certain montant. 15. Allégeons la fiscalité sur les matières premières et sur les biens d'équipement importés dans le cadre communautaire. 16. Réhabilitons et valorisons l’apprentissage par des mesures incitatives dont la délivrance de certificats d’apprentissage. 17. Poursuivons la mise en place des Chambres de métiers dans les localités où elles n'existent pas encore. 18. Créons des cellules d'information sur l'artisanat malien dans les Ambassades et Consulats. 19. Développons l’artisanat rural pour mieux lutter contre l’exode rural. 20. Faisons la promotion de l’artisanat malien à travers Internet. X – VALORISONS ET SECURISONS NOTRE TOURISME Nous consentirons les investissements et prendrons les mesures de promotion nécessaires pour faire du tourisme un pôle important de développement économique et social du Mali. Le Mali dispose d'un potentiel touristique considérable et très diversifié, mais qui reste encore très largement sous exploité. Aussi, faudrait-il adopter les mesures appropriées pour faire du secteur touristique un pôle important du développement économique et social du Mali. Pour une meilleure valorisation de ce potentiel : 1. Mettons en valeur nos produits et circuits touristiques tels Djenné, Tombouctou, le Pays Dogon, le Mandé, le fleuve Niger… et certains produits comme la pêche artisanale, la chasse, les safaris, les festivals, les masques, les chansons, les musées etc.
  • 31. 31 2. Développons les infrastructures touristiques par la construction d'hôtels de classe internationale, de campements touristiques, de voies de communications, et de moyens de communication. 3. Négocions des clauses de développement intégré des régions d'implantation avec nos partenaires. 4. Adoptons des politiques adaptées et souples de délivrance de visas aux touristes. 5. Sécurisons les zones touristiques et les touristes (biens et personnes) pour rendre la destination Mali encore plus attractive. 6. Renforçons les actions de promotion du tourisme malien en faisant mieux connaître le produit Mali, en multipliant les contacts avec les Tours Opérateurs et en exploitant à fond l'outil Internet. 7. Rendons compétitive la destination Mali en organisant des vols charter à moindre coût et en adoptant des coûts de séjour attractifs et en améliorant la qualité de nos prestations par le respect des normes internationales. 8. Formons les intervenants nationaux par un professionnalisme à tous les niveaux : accueil, accompagnement, hébergement, restauration, transport, traduction… 9. Instaurons un circuit touristique intégré dans le cadre d’une coopération sous-régionale vers la destination Afrique de l'Ouest. 10. Dialoguons de façon permanente avec les voyagistes, les Hôteliers et tous les autres intervenants du secteur. Ainsi éviterions-nous les choix politiques erratiques et la marginalisation des professionnels.
  • 32. 32 QUATRIEME PARTIE - NOS REPONSES AU DEFI SOCIAL La demande sociale est à la fois spirituelle et matérielle. Nous y répondrons par les mesures suivantes : I- INTEGRONS NOS VALEURS RELIGIEUSES ET SOCIETALES La spiritualité est un besoin vital pour l’Homme. Assumer nos valeurs sociétales, culturelles et religieuses est un impératif pour notre développement et notre épanouissement individuel et collectif. Jamais un Etat ne s’est développé au mépris de ses valeurs sociétales, culturelles et religieuses. Nous pensons profondément et sincèrement qu’assumer ces valeurs est un impératif pour notre développement et notre épanouissement individuel et collectif. Nous devons redonner à nos chefs religieux, à nos chefs de villages, de quartiers, de fractions et à nos leaders d’opinion, la place qui est la leur dans notre société. Nous devons également renforcer nos valeurs de solidarité par des mesures spécifiques. En fait, il nous faut faire coïncider l’offre politique avec la demande religieuse et sociétale en faisant en sorte que nul ne se sente exclu de la République et de la gestion des affaires publiques. Nous devons mettre un terme à ces vieilles pratiques consistant à dire « Va à ton lieu de culte, Reste dans ton vestibule et tais-toi ». Nous devons réussir la mobilisation sociale en faisant des chefs religieux et coutumiers les premiers vecteurs de la mobilisation sociale donc du développement économique. A cette fin nous prendrons les mesures suivantes : 1. Appliquons la loi sur la légalisation des mariages religieux et coutumiers qui constituent, de fait, le droit commun pour la grande majorité des Maliens. Les décrets d’application du Code des Personnes de de la Famille doivent être tous pris. 2. Maintenons le droit d'option pour les successions car nul n'a le droit d'imposer à l'autre une législation sur le statut personnel incompatible avec les convictions sociales et religieuses du plus grand nombre. 3. Œuvrons effectivement et efficacement pour le rayonnement des villes-universités médiévales. 4. Revalorisons les fonctions de Chefs de villages et de quartiers et respectons les prérogatives coutumières des chefs de villages et de quartiers. 5. Allouons aux Chefs de villages et de quartiers des indemnités ; 6. Créons un cadre de concertation permanent aux niveaux des communes, cercles et régions entre les chefs religieux et coutumiers et les responsables politiques et administratifs ; 7. Institutionnalisons et soutenons équitablement, au besoin par des subventions ou autres mesures progressives et compatibles avec les possibilités financières de l'Etat, les structures
  • 33. 33 faîtières et les principales organisations cultuelles des grandes religions du Mali ainsi qu’au personnel y officiant (imams, prêtres, pasteurs etc…) pour les mettre à l’abri du besoin, leur permettre d’honorer leur serment, d’éviter les extrémismes, renforcer la tolérance religieuse et l’assistance aux démunis. 8. Encourageons la création d’un Fonds de Solidarité Religieux alimenté par des contributions privées et publiques qui pourrait contribuer à renforcer la solidarité à l’égard des plus démunis voire à intervenir comme fonds d’investissement dans certains cas ; 9. Encourageons, encadrons et soutenons les actions sociales de mouvements à caractère religieux notamment en matière de lutte contre la pauvreté ; 10. Insérons les écoles confessionnelles dans le système éducatif officiel au lieu d’en faire ses sous-produits ; 11. Renforçons la formation technique et professionnelle au niveau des medersas et des écoles franco-arabes et Créons pour leurs élèves des Ecoles supérieures d’apprentissage et d’application pratiques et d’apprentissage du français ; 12. Introduisons l'enseignement de la langue arabe au second cycle fondamental à côté de l'Anglais. 13. Traitons d’égale façon les élèves, étudiants et diplômés arabisants et les autres en termes de formation, d’octroi de bourses d’études dans toutes ls spécialités, d’accès à la Fonction publique, d’insertion professionnelle, de reconnaissance et de salaires ; 14. Règlementons, soutenons et donnons un statut clair aux écoles coraniques et prenons des mesures accompagnatrices et protectrices pour les jeunes de ces écoles ; 15. Réaménageons le calendrier scolaire et les fêtes légales en fonction des principales fêtes religieuses ; 16. Redonnons à l’autorité parentale sa place dans l’éducation de nos enfants ; 17. Interdisons les débits de boissons, dancings et maisons closes dans les quartiers résidentiels et à proximité des lieux de culte et adoptons une réglementation d’ensemble à leur sujet. 18. Introduisons l'enseignement religieux facultatif dans les écoles fondamentales et secondaires pour permettre aux parents qui le désirent de faire bénéficier leurs enfants de cette connaissance ; 19. Encourageons la connaissance des religions par l’introduction d’un enseignement de base sur l’histoire des religions dans les programmes scolaires pour plus de tolérance interreligieuse ; 20. Réduisons les frais pour se rendre aux lieux saints par une meilleure capacité de négociation des conditions de voyage et de séjour. 21. Faisons l'acquisition d'une maison du Hajj à la Mecque pour le séjour de nos pèlerins dans de meilleures conditions en Arabie Saoudite ;
  • 34. 34 22. Réduisons les horaires de travail pendant le mois de carême. 23. Luttons contre l'inflation et protégeons le pouvoir d'achat des citoyens en maintenant à un prix abordable les produits de 1ère nécessité notamment pendant le mois sacré de Ramadan. 24. Réhabilitons l’autorité parentale dans l’éducation dans les familles en particulier celle des enfants. 25. Instaurons la prestation de serment du Président de la République sur le Livre sacré de son choix ; 26. Adoptons une politique de discrimination positive en faveur des arabisants pour les postes diplomatiques et consulaires des pays arabes ; 27. Adoptons un politique volontariste de formation des prêcheurs ; 28. Créons autour du Président de la République le Haut Conseil Social, Culturel et Religieux qui émettra des avis et orientations sur les grandes questions religieuses et sociétales. II - RECONCILIONS NOUS Pour la réconciliation, rien ne doit être occulté. Aucun tabou ne doit exister. De Fily Dabo Sissoko aux conflits actuels, tout doit être évoqué, réparé et pardonné. Le Mali a connu de nombreuses ruptures violentes. Rares sont les plaies qui sont définitivement cicatrisées nonobstant certaines mesures symboliques qui ont été prises et qui sont à saluer. Mais rares sont les initiatives qui sont allées à leur terme. Il faut aujourd’hui prendre des mesures courageuses afin de refermer ces pages sombres de notre histoire ouvertes depuis notre accession à l’indépendance. Nous cesserons alors de regarder dans le rétroviseur et pourrions ainsi nous atteler à la construction nationale dans un seul et même élan : « Un Peuple, Un But, Une Foi » Il nous faut, en toute hypothèse et à tout prix relever le défi de la réconciliation sur des bases claires et incontestables à savoir : l’intégrité du territoire nationale, la laïcité de l’Etat dans le respect des convictions religieuses de chacun, l’égal traitement de toutes les composantes de la Nation et de toutes les régions, le retour et la réinstallation des réfugiés. III- INVESTISSONS DANS LE SOCIAL Investir dans le social, c'est traduire dans les faits notre préoccupation de faire de l'Homme le bénéficiaire ultime du développement. Investir dans le social, c'est aussi créer les conditions d'une plus grande justice sociale et d'une véritable solidarité. Enfin, l'investissement social est unanimement reconnu comme un facteur essentiel pour favoriser la croissance et le développement.
  • 35. 35 Aussi : 1. Assurons à tous la santé par les mesures suivantes : - une commune, un centre de santé équipée avec un médecin ; - un centre de santé à moins de 10 kilomètres de chaque agglomération ; - des soins réellement gratuits pour les personnes les plus démunies et les personnes âgées ; - la dotation des communes en personnel et en moyens matériels adéquats. 2. Eduquons gratuitement tous nos enfants : - une commune, une école fondamentale à cycle complet ; - une école à moins de 5 kilomètres de chaque agglomération ; - une classe, un maître ; - des manuels scolaires gratuits pour les plus démunis ; - la dotation des écoles en personnel qualifié et en matériels performants. - L’inscription scolaire obligatoire et gratuite pour tous les enfants de 6 à 8 ans. - La formation professionnelle obligatoire et gratuite par l’apprentissage pour tous les enfants déscolarisés de 9 à 17 ans dans tous les corps de métiers porteurs : menuiserie, maçonnerie, mécanique auto moto, agriculture. 3. Donnons de l'eau potable à tous en : - creusant des puits ou des forages dans toutes les agglomérations rurales et dans les quartiers péri- urbains ; - améliorant le réseau de distribution d’eau ; - baissant le coût de l'eau ; - luttant contre la corruption et la mauvaise gestion des services en charge du domaine. 4. Amenons l'électricité à tous par : - l'élargissement du réseau de distribution ; - la micro-génération ; - l'énergie solaire ; - la réduction du coût de l'électricité. 5. Démocratisons le téléphone en : - élargissant les réseaux existants ; - créant de nouveaux réseaux ; - dotant toutes les communes en téléphonie ; - réduisant le coût des communications téléphoniques. 6. Développons le sport de masse et de qualité par : - la création d'une aire de sport dans toutes les communes ; - l'imposition du sport dans toutes les écoles 7. Vulgarisons l’information en : - dotant chaque commune d'au moins une radio rurale performante ; - assurant la couverture télévisuelle de tout le territoire national. 8. Améliorons le réseau routier par : - des pistes rurales praticables toute l'année pour toutes les agglomérations ; - la construction de nouvelles routes en zones urbaine et rurale ;
  • 36. 36 -la construction de ponts pour le désenclavement intérieur ; -l'entretien régulier des routes et pistes existantes ; - le désensablement du fleuve Niger ; - la réhabilitation du chemin de fer. 9. Réduisons les coûts de transport pour : - les élèves et étudiants ; - les éléments des Forces Armées et de Sécurité ; - les personnes de 3ème âge. 10. Facilitons l'accès au logement par : - la lutte contre la spéculation foncière ; - l’élargissement des projets publics de logement social ; - les mesures incitatives pour la promotion immobilière privée ; - le réduction des frais de mutation des Titres Fonciers ; - la valorisation des matériaux locaux ; - l’allégement des procédures de transformation des Lettres d’attribution en permis d’occuper - l’allégement des procédures de création des titres fonciers. IV. FACILITONS L’ACCES A LA SANTE ET A LA PROTECTION SOCIALE « Toute personne saine porte une couronne en or que le malade seul voit ». Cette couronne doit être mise à la disposition de tous les maliens avec une véritable Couverture Médicale Universelle. La santé est l'un des piliers pour le développement de tout pays. Or, une majorité écrasante de Maliens vit dans des conditions sanitaires précaires. Aussi, assurer une bonne couverture sanitaire aux populations devient une priorité absolue. Pour traduire cette priorité dans les faits, nous devrions mettre en œuvre une politique de développement des structures sanitaires décentralisées et déployer des efforts en vue d’accompagner les populations locales en dotation en matériels médico-sanitaires et en ressources humaines. Nous devons aussi instaurer une véritable Couverture Médicale Universelle. Pour cela : 1. Mettons le personnel sanitaire au cœur de l’accès à des soins de santé de qualité notamment par : - L’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de formation de qualité cohérent, prenant en compte toutes les catégories professionnelles : médecins généralistes, spécialistes, infirmiers, sages – femmes, gestionnaires, … - L’établissement d’un plan de carrière pour le personnel ; - Une meilleure justice sociale dans la répartition géographique du personnel. 2. Construisons un Grand Hôpital Moderne à Bamako, avec un plateau technique moderne et complet pour alléger les évacuations sanitaires qui grèvent les budgets des familles et de l’Etat, et renforçons les autres hôpitaux notamment dans les régions.
  • 37. 37 3. Dotons nos structures de 3e et 2e niveaux d’équipement de haut niveau et adaptons nos centres de santé de proximité aux attentes des populations en matière de santé maternelle et infantile ; 4. Améliorons la qualité de la prise en charge clinique des maladies prévalentes transmissibles et non transmissibles ; 5. Transformons les Centres de santé de référence en Établissements publics hospitaliers ; 6. Médicalisons les Cscom en relevant les compétences techniques et de management ; 7. Créons des centres d’excellence en ophtalmologie, en santé respiratoire et télémédecine, etc… 8. Créons un institut de production et de contrôle des vaccins ; 9. Créons des CHU régionaux ; 10. Etablissons une relation étroite entre les CHU et les hôpitaux régionaux ; 11. Développons la médecine sociale par une plus grande responsabilisation des individus, ménages, familles et communautés pour obtenir un meilleur comportement face aux problèmes sanitaires 12. Renforçons la prévention (vaccination…), l’hygiène et l’assainissement dans les villes et villages ; 13. Soutenons le développement de la médecine communautaire et donnons à sa structure faîtière, la FENASCOM (membres et ses démembrements), les moyens d’interventions adéquates 14. Développons l’assurance santé par : a) Le développement des mutuelles de santé ; b) L’acceptation par tous de l’Assurance Médicale Obligatoire ; c) L’instauration de la Couverture Médicale Universelle ; d) La création par l’Etat et les collectivités décentralisées avec l’appui d’autres donateurs d’un mécanisme de prise en charge des personnes nécessiteuses. 15. Mettons en place un mécanisme permanent d’évaluation de la qualité des soins, prenant en compte la qualité technique et l’avis des usagers 16. Renforçons la lutte contre les grandes endémies : Paludisme, lèpre, tuberculose… 17. Développons des mécanismes de prévention et de suivi des maladies à potentiel épidémique : Fièvre jaune, Choléra… 18. Luttons contre les IST – SIDA par une politique soutenue de prévention, de dépistage, de suivi et d’accompagnement 19. Renforçons le soutien aux personnes affectées et infectées par le SIDA en facilitant davantage l’accès aux anti – rétroviraux, et en mettant en place un soutien psycho- affectif et en créant des centres de traitements ambulatoires dans les localités à forte prévalence.
  • 38. 38 20. Soutenons le développement de la médecine privée par des mesures fiscales et douanières incitatives et l’accès au crédit. 21. Développons et soutenons la recherche médicale et pharmaceutique. 22. Réhabilitons la médecine traditionnelle. 23. Favorisons la collaboration entre Praticien conventionnel et Praticien traditionnel par notamment la création d’une clinique expérimentale dans une région où les deux pratiques vont coexisté 24.Faisons de la contractualisation, la règle pour l’atteinte des résultats avec les services publics, privés, ONG… 25. Renforçons l’accès aux médicaments par une politique élargie et efficace du générique (et une meilleure politique d’achat) et le renforcement de la production locale. 26. Renforçons le partenariat Sous – Régional (UEMOA, CEDEAO) dans le domaine de la formation et de l’évacuation, … 27. Réhabilitons la médecine scolaire et universitaire. 28. Renforçons le partenariat avec les ONG intervenant dans le domaine de la santé. 29. Baissons la fiscalité sur l'importation de médicaments de spécialité, de matériels médicaux, chirurgicaux et de laboratoire. 30. Recrutons le personnel de santé notamment pour les zones rurales. 31. Renforçons le partenariat avec les ONG opérant dans le domaine de la santé. 32. Renforçons la Protection Maternelle et Infantile. 33. Créons des équipes mobiles permanentes pour atteindre les populations enclavées ou réticentes et développons une approche active de prise en charge des malades. 34. Donnons gratuitement aux plus démunis les médicaments contre le Paludisme, les maladies diarrhéiques des enfants et d’autres maladies endémiques. 35. Développons la recherche parapharmaceutique et l'industrie pharmaceutique. 36. Faisons des personnels de la santé des agents d'écoute et d'accompagnement des malades. 37. Favorisons l'accès aux soins par une politique de proximité et de coût réduit des médicaments. 38. Assurons à la population malienne le meilleur état de bien-être sanitaire possible par l'accès physique et virtuelle aux soins de santé en mettant en place des politiques et des infrastructures appropriées.
  • 39. 39 39. Renforçons les capacités des communes en matière sanitaire par le transfert des ressources correspondant aux transferts des compétences opérées. 40. Révisons notre schéma d’approvisionnement en médicaments pour nous permettre d’en réduire les coûts 41. Soutenons la création d’une centrale d’achat de médicaments sous l’égide de la FENASCOM 42. Intégrons la nutrition infantile et périnatale dans le paquet de soins offerts à tous. 43. Adoptons un plan de carrière du personnel de santé communautaire. V – DONNONS UN TOIT A TOUS (HABITAT) Pour le Malien, un toit c’est le « Soutoura ». Nous devons par conséquent en faciliter l’accès. Nous mettrons aussi un terme à la spéculation foncière et protégerons les droits fonciers coutumiers. Avoir un toit est d’une importance primordiale dans notre culture. Le toit, c’est aussi la sécurité pour la famille et constitue par conséquent une aspiration légitime pour tous. Assurer un toit au maximum de Maliens n’est donc pas un luxe. Il faut s’en donner les moyens par l’adoption des mesures suivantes : 1. Mettons fin à la spéculation foncière au niveau de l'Etat et de ses démembrements par une législation appropriée, une gestion rigoureuse et transparente et une politique foncière informatisée des domaines et du cadastre. 2. Facilitons l'accès au logement. Un système de financement approprié pourrait être mis en place : les employeurs pour les salariés, des ressources financières adaptées au niveau des banques et des taux d'intérêts réduits ou nuls pour les plus démunis. Il faut en outre développer la copropriété. 3. Prenons des mesures incitatives pour les sociétés immobilières en créant un cadre juridique, institutionnel et fiscal propice à l'essor d'un marché de l'habitat. Les travailleurs titularisés dans leur emploi auront droit à un premier logement auprès d’une banque qui bénéficiera de ligne de crédit mobilisée par l’Etat. 4. Mettons en place un Programme spécial d’urbanisation (PSU) et un Fonds spécial d’urbanisation (FSU) permettant chaque année à une région d’entamer son essor architectural et urbain ; 5. Adoptons effectivement des mesures de recasement préalable à tout déguerpissement pour éviter des drames familiaux et personnels et la destruction des maigres biens acquis, parfois après une vie entière de labeur. 6. Mettons un terme à l'érection de nouveaux quartiers spontanés par des mesures préventives rigoureuses. 7. Aménageons et viabilisons toutes les zones d'habitation avant occupation.
  • 40. 40 8. Renforçons la politique d'habitat social dans le souci de faciliter l'accès à un logement à un maximum de Maliens. 9. Favorisons l'accès au crédit habitat notamment par des plans épargne – logement et la bonification des taux d'intérêts des prêts immobiliers. 10. Adaptons les logements à l'environnement et aux besoins des bénéficiaires, en prenant en compte les facteurs socioculturels. 11. Adoptons une législation appropriée conciliant les intérêts des bailleurs et des locataires dont les droits seront reconnus et respectés. 12. Développons les infrastructures et équipements collectifs (canalisations, eau potable, écoles, lieux de culte, aire de sport, centre de loisirs, cyber-café, électricité, desserte en transport en commun…) 13. Adoptons des mesures d'assainissement rigoureuses dans nos villes et campagnes. 14. Assurons un cadre de vie sain, propre et agréable. 15. Réduisons les frais de mutation des Titres Fonciers et allégeons les procédures de création pour faciliter l'accès à la propriété foncière, la sécurisation et le suivi des transactions immobilières. 16. Favorisons le développement des industries de matériaux de construction pour abaisser le coût de l'habitat. 17. Revalorisons les matériaux locaux pour adapter les logements aux conditions climatiques et en abaisser les coûts. 18. Systématisons et améliorons l'adressage des rues et domiciles. 19. Respectons l'environnement ; 20. Instaurons un taux de couverture par surface allouée pour les espaces verts. 21. Prévoir des coopératives d’habitat 22. Prévoir un système d’égout pour l’assainissement de Bamako VI – DEVELOPPONS LE SPORT D’ELITE ET DE MASSE Nos sportifs brillent partout au monde …sauf au Mali. Nous réparerons cette anomalie. "Un esprit sain dans un corps sain" est possible. Pour preuve, de nombreux Maliens réussissent des performances sportives de très haut niveau à l'extérieur. Créons à l'intérieur les conditions de telles performances. 1. Développons le sport de masse qui est un puissant facteur d’intégration sociale.
  • 41. 41 2. Organisons des compétitions entre entreprises et au sein des entreprises pour plus de convivialité et le renforcement de l’esprit d’entreprise. 3. Construisons des aires de sport dans toutes les communes et autres agglomérations pour des conditions minimales de la pratique sportive et l’envie de jouer. 4. Adoptons une politique de promotion des équipements sportifs pour favoriser la pratique du sport de façon plus attractive, sécurisée et moins onéreuse. 5. Poursuivons les constructions d'équipements sportifs dans toutes les localités du Mali ; 6. Renforçons les moyens humains (encadrement, incitation, rémunération (professionnalisation du sport)) 7. Développons le sponsoring et le bénévolat associatif pour mobiliser toutes les ressources disponibles 8. Soutenons le sport d'élite pour permettre aux meilleurs d’optimiser leurs potentialités. 9. Intégrons le sport à l'école comme discipline à part entière. 10. Définissons une politique sportive claire avec une éthique sportive et la lutte contre la violence sportive VII – SOUTENONS LES FEMMES Les droits de la femme seront reconnus et surtout respectés et appliqués. Les violences liées au genre seront sévèrement sanctionnées. La place et le rôle de la femme en tant qu’actrice du changement ont été maintes fois relevés comme condition sine qua none pour arriver à des sociétés où règne la justice sociale et où les droits des femmes sont appliqués. L’implication effective et active des femmes, à tous les niveaux et dans tous les domaines, implique la reconnaissance et la valorisation sociale et économique de leur contribution au développement, quelles que soient leurs sphères d’influences (privée, publique) et les différents champs d’exercice de leurs activités multiples et multiformes (domestique, communautaire, production, politique) rémunérées ou non rémunérées (soin à la personne, entretien du ménage), etc. Nous devons améliorer les conditions d'existence des femmes en général et des femmes rurales en particulier et prendre des mesures spécifiques pour la femme et l'enfant. Nous devons reconnaître à la mère, à la sœur, à l’épouse la place qui est la leur dans la société. La loi sur le genre constitue à cet égard un pas important à mettre en application. A cette fin : 1. Veillons à la santé féminine (notamment la Protection Maternelle et Infantile) par la participation de la femme dans la prise de décision concernant sa santé et celle de son enfant, l'information, l'éducation et la communication ;
  • 42. 42 2. Fondons les relations Femmes – Hommes sur les concepts de complémentarité et non et de compétition et reconnaissons à la mère, à la sœur, à l’épouse la place qui est la leur dans la société. 3. Luttons contre les violences à l'encontre des femmes : Aucune culture, aucune religion n'autorise les mauvais traitements infligés à la femme 4. Encourageons la scolarisation (Ecole publique ou medersa) de la jeune fille pour mettre un terme à l’inégalité garçons et filles devant la formation (accès à l’école, formation professionnelle…) 5. Supprimons les inégalités pour l'emploi tant au niveau de l’accès de l’emploi, qu’à celui de la rémunération et des perspectives de carrière, par la récompense du seul mérite sans aucune discrimination ; 6. Supprimons les discriminations salariales : à travail égal allouons un salaire égal. 7. Supprimons les inégalités de carrière (administrative / publique ; publique / privé…) par la récompense du seul mérite sans aucune discrimination. 8. Réduisons la pénibilité des tâches domestiques (Eau – piler – bois…) ; 9. Facilitons l'accès au crédit pour les femmes entrepreneurs et au micro-crédit pour toutes les autres ; 10. Eliminons les discriminations et les violations des droits fondamentaux des femmes, et inscrivons le changement des mentalités comme priorité pour le développement humain ; 11. Améliorons les conditions d'existence des femmes en général et des femmes rurales en particulier et prenons des mesures spécifiques pour la femme et l'enfant, à travers un engagement dans des chantiers de transformation sociale en faveur de l’égalité, la prise de conscience sur la nécessité d’un partage équitable et juste des rôles et des responsabilités des femmes et des hommes (activités de production, de reproduction, communautaire ou politique) pour un changement social profond et durable ; 12. Faisons la promotion des approches de développement basées sur les droits humains (enfants, femmes, hommes) ; 13. Encourageons la participation des femmes aux prises de décisions politiques à travers l’application des méthodes permettant à l'électeur de porter directement son choix sur elles. VIII – RESPECTONS NOS ANCIENS Solidarité, respect et utilité guideront notre approche à l’égard de nos anciens, véritables bibliothèques et gardiens du temple. La solidarité à l'égard des anciens, le respect qui leur est dû et le rôle des personnes âgées sont des valeurs cardinales de notre société. Ces valeurs doivent être renforcées par les mesures ci-après :
  • 43. 43 1. Améliorons les retraites et pensions chaque fois que les contraintes budgétaires les permettront. 2. Accordons plus de réductions sur les services (Santé, transport…) aux personnes âgées. 3. Créons des cadres consultatifs à différents niveaux (communes – cercles et régions) pour institutionnaliser le conseil et le rôle des anciens. 4. Restaurons le respect dû aux anciens 5. Utilisons les compétences, l’expérience, les relations des aînés pour mieux appréhender et résoudre nos difficultés. IX- DEVELOPPONS NOS ARTS ET NOTRE CULTURE L’enracinement profond dans notre culture qui sera le socle de notre épanouissement et de développement. Nous protégerons nos artistes contre toutes les formes de piraterie et d’utilisation déloyale de leur protection. La destruction des valeurs positives de notre culture nationale est l'une des caractéristiques principales des mutations sociales profondes qu'a connues le Mali au cours de ces dernières années. Nous devons affirmer et assumer notre identité culturelle, non point dans le passéisme et le refus mais en prenant en charge son évolution par la création, l'innovation et le dialogue avec d'autres cultures. Nous devons assimiler la science et la technologie sans tuer notre identité. Nos artistes, écrivains, femmes et hommes de culture doivent bénéficier de soutiens publics et privés pour s’exprimer et créer. A cet égard : 1. Préservons et réhabilitons nos valeurs morales, éducatives, sociales, culturelles et religieuses dans le respect de l'autre et de sa différence ; 2. Inventorions et protégeons notre patrimoine culturel ; 3. Restaurons et protégeons nos archives ; 4. Faisons la promotion de nos langues nationales ; 5. Créons les conditions d'épanouissement de tous les arts ; 6. Développons les industries culturelles ; 7. Protégeons nos artistes et leurs œuvres contre toutes les formes de piraterie, de concurrence déloyale et d’utilisations abusives ; 8. Décentralisons les écoles de formation pour les artisans ; 9. Intégrons nos réalités culturelles dans nos politiques de développement ; 10. Développons la recherche historique, ethnographique, sociologique et linguistique pour éclairer les pans entiers de notre passé et en tirer les leçons pour notre développement présent et futur.