Présidente de l’INPH, INTERSYNDICAT NATIONAL DES PRATICIENS HOSPITALIERS, psychiatre au CHU de Nantes, chef de pôle. Maire adjoint à Nantes.
Rachel Bocher, invitée lors de l’assemblée générale de l’ISNIH le 12 mai 2012 à Nantes a répondu à nos questions. Nous étions alors au lendemain de l’élection présidentielle et tout était encore possible !
ISNIH : Quelles sont vos antériorités sur le plan syndical ou associatif ?
« J’ai été Présidente du syndicat des psychiatres puis secondairement j’ai appartenu à une inter-syndicale. Il coexiste pour les médecins pas moins de 14 syndicats, avec des penchants très différents. L’INPH est l’intersyndical le plus important, le plus diversifié (médecine des CH et CHU).
En 1983, naissait le premier syndicat de PH en même temps que le 1er statut de praticien hospitalier. Il y avait alors plein de petits syndicats que le gouvernement divisait.
En 1984, ses syndicats se regroupèrent en 2 intersyndicales, l’un sera l’ancêtre de la CMH plus petit à ce jour qu’à l’époque. Aujourd’hui, 4 inter-syndicats de praticiens coexistent ».
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Interview de rachel bocher juin 2012, présidente de inph.
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X ISNIH : Pour la CME une vraie perte de pouvoir ?
La CME est devenue une salle d’enregistrement,
alors qu’elle devrait être au cœur de la politique de l’établissement. -
tion des nominations au sein des pôles :
Cet excès de pouvoir administratif risque à terme d’entraîner des dérives majeures avec une cour à la botte du DG. On a vidé
la CME de ses compétences majeures. C’est un démantèlement du service public.
beau monde est sur un siège éjectable et sous le joug du ministère. Un dialogue doit exister entre toutes ses strates.
Au début de la loi HPST, les inter-syndicats de médecins étaient partagés moitié pour, moitié contre. A l’heure
actuelle, tout le monde est contre, même les syndicats initialement pour.
-
gouvernement ».
X
attractive ?
« Dans les propositions, rendre le statut de PH attractif c’est rendre l’hôpital attractif !
Lorsque l’on demande (une étude 2010 sur notre site) sur 1500 praticiens, hommes et femmes, tous hôpitaux confondus, il res-
sort que les conditions de travail et charges administratives sont trop lourdes.
Valorisation surtout en début de carrières, prendre en compte la pénibilité du travail et prendre en compte l’esprit d’équipe sont
des points cruciaux.
Passer de 13 échelons aujourd’hui à 5 échelons en débutant au 3ème échelon en post-assistanat, on gagnerait facilement
10 ans en débutant autour de 5000 euros par mois. Pour rappel, il faut attendre 2 ans pour un intervalle entre 2 échelons » .
X ISNIH : L’augmentation des salaires des médecins, est-ce vraiment soutenable face au gouvernement d’un point de
vue budgétaire ?
« Bien sûr ! Faire que les forces vives de l’hôpital restent à l’hôpital ! Arrêter les contrats « blingbling », les remplaçants payés
comme des mercenaires sans parler des plages additionnels.
Il faut favoriser les modularités de carrière : le soin, le management, l’enseignement, la recherche, doivent
s’intégrer dans les souhaits de carrières.
Et qu’il existe une prime de service public pour ceux qui n’auraient pas de participation libérale à l’hôpital.
Il faut aussi revaloriser la formation médicale continue, prendre en compte la pénibilité, le temps de déplacement des astreintes
Interview de Rachel BOCHER
Juin 2012, Présidente de INPH
Présidente de l’INPH,
INTERSYNDICAT NATIONAL
DES PRATICIENS
HOSPITALIERS, psychiatre
au CHU de Nantes, chef
de pôle. Maire adjoint à
Nantes.
Rachel Bocher, invitée lors
de l’assemblée générale
de l’ISNIH le 12 mai 2012
à Nantes a répondu à nos
questions. Nous étions
alors au lendemain de
l’élection présidentielle et
tout était encore possible !
X ISNIH : Quelles sont vos antériorités sur le plan syndical ou associatif ?
« J’ai été Présidente du syndicat des psychiatres puis secondairement j’ai appartenu
à une inter-syndicale. Il coexiste pour les médecins pas moins de 14 syndicats, avec
des penchants très différents. L’INPH est l’intersyndical le plus important, le plus
En 1983, naissait le premier syndicat de PH en même temps que le 1er statut de prati-
cien hospitalier. Il y avait alors plein de petits syndicats que le gouvernement divisait.
En 1984, ses syndicats se regroupèrent en 2 intersyndicales, l’un sera l’ancêtre de
la CMH plus petit à ce jour qu’à l’époque. Aujourd’hui, 4 inter-syndicats de praticiens
coexistent ».
X ISNIH : Quel combats menés , quels résultats ?
« Cinq grosses réformes hospitalières ces 20 dernières années avant même l’applica-
tion complète des réformes précédentes. Cela nous a amené dans deux tiers des cas
à dire oui à ces réformes.
Les protocoles que l’on a signé : attractivité des carrières hospitalières, qualité
de soin, améliorer les conditions de travail principalement.
Je suis arrivée avec les accords de 2000 et 2001, nous avons signé le repos de gardes
cela revenait à un 13ème mois que nous n’avions pas, c’était une façon déguisée de
revaloriser nos statuts ».
X ISNIH : Qu’est-ce qui a mis à mal les hôpitaux dans la loi HPST ?
environ 20 % de postes vacants et une inégalité d’accès au soin infrarégionale
Il n’y a pas de politique de santé dans la loi HPST et absolument pas de logique. Elle aurait
dû répondre au besoin de la population et à la qualité des soins, au contraire elle a été
dictée par des problématiques budgétaires .
Le quinquennat sortant a permis une convergence publique privée qui va mettre à mal la politique de santé allouant ses mis-
sions de service public au plus offrant : une sorte de vente à la découpe, on prend la recherche, les internes et le reste on le laisse
(la précarité, la permanence des soins) ».
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Contact direct : Sylvie Charlet, s.charlet@groupe-vitalia.com
www.professionmedecin.fr
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X ISNIH : Que pensez-vous du poids des internes dont le nombre augmente dans le système hospitalier ? Et le post-internat ?
« Lorsqu’un jeune praticien arrive, c’est toujours une bonne nouvelle ! Je préfère un jeune dans mon service, qu’un vieux PH d’un
Vous êtes bientôt 8000. Certains seront bien obligés de prendre les places peu attractives vacantes.
Les assistants ont un statut précaire. Il faut demander un statut stable revalorisé et qui donne accès à une carrière attractive (qui
ouvre sur un poste) et ne soit pas une marge d’ajustement. ».
X ISNIH : Avec François Hollande, vous pensez que cela va avancer ?
« Avec la gauche, j’ai bon espoir que ça avance plus. L’hôpital public devient le refuge des précaires sociaux et des patients psy-
chiatriques chroniques. ».
X ISNIH : Votre stratégie à l’avenir ?
« Avoir de bonnes alliances auprès des autres inter-syndicats dont naturellement la vôtre. Il faut arriver unis avec une voie forte.
Nous ne voulons pas la mort du privé, mais que l’hôpital public puisse fonctionner. ».
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X ISNIH : Sommes-nous en mesure de demander une revalorisation de salaire, principalement de nos indemnités de garde ?
« Je crois que le rôle d’un syndicat c’est toujours de redemander une revalorisation, même si elle a été faite
récemment . ».
ISNIH : Aura-t-on un soutien de nos aînées en faveur des démarches sur le respect du repos de sécurité ?
« En psychiatrie ils le prennent tous, c’est oui ! je vous soutiens. ».
Dr Rachel Bocher