1. SÉISME DE LOMBOK DU 05/08/2018
Témoignage d’une famille de 2 enfants
2. « Après avoir subi le séisme de Lombok (Indonésie) du 5 août 2018 avec ma femme et mes fils de 9 et 13 ans, j’ai ressenti le besoin
de témoigner.
Nous avons subi le séisme alors que nous étions sur l’ile de Gili Air, située à une dizaine de kilomètres de Lombok.
Installés dans un restaurant proche du port, nous venions de commander nos repas lorsque tout s’est mis à bouger.
S’en est suivi une bousculade pour sortir du restaurant et un périple de 72 heures pour rentrer chez nous, en sécurité, à
Grenoble. »
Laurent Patoux
laurent@patoux.com
@Lpatoux
3. Un périple de 72 heures où nous avons rencontré le meilleur et le pire de l’espèce humaine :
- Des hommes et des femmes formidables qui prennent les choses en main et organisent les secours, partagent le peu de choses qui leur
restent, vous réconfortent…
- Des hommes et des femmes détestables qui sont prêts à monter sur les autres pour sortir du restaurant ou être les premiers à monter sur
les bateaux d’évacuation…
UN PÉRIPLE DE 72 HEURES…
5. 19H46 heure locale , une violente secousse fait bouger toute l’ile.
Le restaurant est évacué dans la panique, la bousculade, le bruit et les cris.
Nous nous retrouvons dans la rue, désemparés et ne sachant quoi faire, secoués par les premières répliques (il y en aura près de 350, dont
certaines très violentes).
Puis nous décidons de suivre la foule et de rejoindre un endroit dégagé où des gens commencent à se regrouper autour d’une des rares
lumières restant sur l’ile.
Nous y resterons une ou deux heures jusqu’à ce que le bruit courre de l’arrivée d’un tsunami et de la nécessité de rejoindre le centre de l‘ile
pour s’éloigner de la cote.
H
19h46 le 05/08/2018, la terre se met à trembler
6. Nous arrivons dans un endroit un peu plus vaste où une centaine de personnes sont déjà présentes (nous y seront 200, peut être plus).
La nuit s’organise grâce à des gens formidables, et notamment Igor, un américain d’une soixantaine d’années installé sur l’ile depuis une
quinzaine d’années.
De sa voix forte et rassurante il nous annonce que nous devons nous organiser pour passer la nuit ici et coordonne la suite : appel de
médecins et infirmiers, mobilisation de volontaires pour aller chercher de l’eau, de la nourriture, des couvertures, collecte de
médicaments et de trousses de secours, etc.
Deux hôpitaux de campagne sont organisés pour soigner les blessés qui arrivent sur des transats transformés en brancards.
L’alerte au tsunami sera levée assez rapidement.
7. Chacun essaie de dormir tant bien que mal malgré
les nombreuses répliques et la peur de la suite…
Je n’arriverai pas à rester allongé + d’un quart
d’heure, les répliques étant encore plus ressenties
en position horizontale.
La visite d’un serpent viendra rajouter un peu de
stress…
Comme si nous n’en avions pas assez !
8. Alors que nous nous regroupons avec 4 françaises avec qui nous resterons jusqu’au bout (dont deux instits qui feront
beaucoup de bien à nos deux enfants, merci à elles !), des jeunes locaux nous invitent à partager un peu de nourriture et
la chaleur de leurs bougies…
16. La vue est toujours aussi belle de l’autre côté de la
route…
17. Notre hôtel a tenu le choc, mais il est un peu de travers…
18. Je fais prudemment des allers retours pour vider nos bungalows car tout peut s’écrouler d’un moment à l’autre.
Nous reconstituons nos valises (nous avons pu tout récupérer) avant de rejoindre le port.
19. Tout le monde rejoint le port pour évacuer l’ile vers Lombok.
20. Comme trop souvent dans ce type de situation, certains veulent monter les premiers dans le bateau, quitte à passer sur le côté et marcher sur
les autres.
Toutes ces navettes sont des bateaux privés affrétés par des locaux qui demandent un prix raisonnable pour la traversée.
Et c’est le début de la bousculade…
21.
22. Nous choisirons d’attendre un peu plus loin sur la cote que la cohue se tasse, en regardant les allers retours incessants des
navettes
23. Nous arrivons enfin à monter dans un bateau surchargé vers 11h00.
Les conditions de sécurité sont très relatives mais la traversée se passe correctement.
11h00 le 06/08/2018
Evacuation vers Lombok
24. Nous arrivons enfin à monter dans un bateau surchargé vers 11h00.
Les conditions de sécurité sont très relatives mais la traversée se passe correctement.
11h00 le 06/08/2018
Evacuation vers Lombok
25. Nous arrivons sur le port au nord de Lombok et
découvrons le chaos.
Des centaines de touristes cherchent des informations
pour rejoindre soit l’aéroport au Nord, soit l’embarcadère
du ferry pour Bali au Sud.
Les rumeurs sur l’état de l’aéroport étant très
contradictoires, nous privilégions la piste du ferry.
Reste à trouver le moyen de s’y rendre : il y a + de 2
heures de route, nous ne connaissons pas l’état des
routes et nous entendons que les taxis du sud ont peur de
remonter jusqu’ici…
Finalement, nous avons la chance de croiser deux familles
françaises qui ont réussi à réserver un bus grâce à une
habitante de Lombok qui leur avait louer une villa. Il leur
reste 8 places, ils proposent de nous embarquer avec nos
compagnons de fortune.
PS : Nous n’avons malheureusement pas leurs coordonnées pour les
remercier, ils habitaient en région parisienne (Suresnes pour l’une des
familles).
11h20 le 06/08/2018
Arrivée à Lombok
26. 13h00 le 06/08/2018
Départ en bus vers l’embarcadère au sud de Lombok
Nous découvrons alors une ile dévastée…
Cliquer sur l’image
pour lire la vidéo
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30. Evidemment, nouvelles bousculades pour être les premiers à embarquer dans un ferry…
15h30 le 06/08/2018
Arrivée à l’embarcadère de Lombok
34. 19h00 le 06/08/2018
Départ pour Bali
Nous partons enfin après être resté à quai plus d’une heure trente.
35. Début d’une nouvelle nuit difficile…
Nous apprendrons plus tard qu’un nouveau séisme a eu lieu pendant la traversée, nous n’avons rien ressenti.
36. Nous débarquons à Bali au port de Padangbai après 3
heures de traversée et 2 h30 bloqué à quai.
Nous réussissons à trouver un taxi à un prix raisonnable
pour rejoindre l’aéroport de Denpasar à 2 heures de route.
00h30 le 07/08/2018
Débarquement à Bali
37. 03h00 le 07/08/2018
Arrivée à l’aéroport de Denpasar, Bali
L’aéroport est étonnamment calme.
Aucun point d’informations, tous les bureaux sont fermés…
Seules quelques brasseries sont ouvertes et nous réussirons à manger.
38. Nous nous organisons tant bien que mal pour essayer de dormir…
Ma femme passera la nuit devant les bureaux d’Emirate qui ouvrent à …
13h30 !
Aucune cellule de crise n’est mise en place.
Notre objectif est d’avancer au plus tôt notre vol retour initialement prévu
pour le 10/08.
A 13h30 deux hôtesses reçoivent la trentaine de touristes amassée devant
le bureau.
Apparemment, elles n’ont reçu aucune consigne !!
Ce n’est qu’à 16h30 que nous obtiendrons confirmation d’un vol pour le
jour même pour Genève via Dubaï à 19h50 !
39. 8h00 d’escale à Dubaï après 9h00 de vol, c’est long mais on s’en fout !
On est en sécurité sur une terre qui ne bouge pas, on a pu prendre une douche, manger…
8h00 d’escale à Dubaï
40. 13h20 le 07/08/2018
Atterrissage à l’aéroport de Genève
Nous atterrissons à 13h20 heure locale (19h20 heure de Bali) à Genève après 6h45 de vol.
Récupération de la voiture, 1h30 de route…
Nous arrivons enfin chez nous à 16h30…
41. Au cours de ce périple, nous n’avons vu aucun officiel, qu’il soit indonésien
ou représentant des autorités françaises…
Le message de l’ambassade parait iréel quand on est sur place : « Il est
recommandé aux personnes se trouvant à Lombok de garder leur calme, de
leur calme, de s’éloigner des bâtiments endommagés, de ne pas embarquer
pas embarquer sur des bateaux surchargés, et en tout état de cause, de se
cause, de se conformer aux consignes des autorités locales. »
Heureusement qu’ils étaient là les « bateaux surchargés », affrétés par
des locaux indépendants de toute autorité !
Les autorités locales ? Nous ne les avons jamais vues