Les professionnels pointent du doigt les taxes excessives
« 44% de taxation, c’est trop lourd pour le développement
d’un marché dynamique de la beauté en Côte d’Ivoire »
Marina Marâ Marville est directrice générale de Marâ et Associés, une société de communication établie à Paris et spécialisée dans le secteur des agences de publicité et de stratégie. Initiatrice du salon Beauty Color Africa, nous avons profité de son passage sur les bords de la lagune Ebrié pour échanger sur les réalités de l’industrie de la beauté, de la coiffure, de la mode et du bien-être en Afrique, en général, et en Côte d’Ivoire en particulier. Elle évoque dans cette interview les facteurs qui freinent le développement d’un marché dynamique de la beauté dans cette région du monde.
La Tribune de l'Economie - Interview Grand Angle - Marina MARVILLE
1. L A T R I B U N E D E L ’ É C O N O M I E • N ° 3 6 7 • L u n d i 2 7 f é v r i e r 2 0 1 7 • P R I X : 5 0 0 F C F A
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Voici comment la constituer
JOINT-VENTURE
U
ne coentreprise fructueuse
peut offrir : l'accès à de
nouveaux marchés et
réseaux de distribution ; une
augmentation de la capacité ; un
partage des risques et des coûts
avec un partenaire ; l'accès à des
ressources plus importantes, y
compris à un personnel plus
spécialisé, à de la technologie et à
du financement. Une coentreprise
peut également être très flexible.
Par exemple, une coentreprise peut
avoir une durée de vie limitée et ne
couvrir qu'une partie de vos
activités, limitant ainsi
l'engagement des deux parties et
l'exposition de l'entreprise. Les
coentreprises sont particulièrement
populaires auprès des entreprises
des industries du transport et du
voyage qui exercent leurs activités
dans plusieurs pays.
Toutefois, le partenariat avec une
autre entreprise peut s'avérer
complexe. L'établissement d'une
relation appropriée nécessite du
temps et des efforts. Des problèmes
sont susceptibles de survenir si : les
objectifs de l'entreprise ne sont pas
totalement clairs et ne sont pas
communiqués à toutes les
personnes impliquées ; les
partenaires ont des objectifs
différents concernant la
coentreprise ; il existe un
déséquilibre des niveaux
d'expertise, d'investissement ou
d'actifs apportés dans l'entreprise
par les différents partenaires ; des
cultures et des styles de gestion
différents entraînent une mauvaise
intégration et collaboration ; les
partenaires ne fournissent pas une
direction et un soutien suffisants au
tout début.
B.K
Plusieurs voies peuvent être dans le cadre de l'expansion d'une entreprise, le développement de nouveaux produits ou la pénétration
de nouveaux marchés, particulièrement à l'étranger. Explorer les voies de la coentreprise ou encore mettre en place un joint-venture
(en anglais) peut s’avérer une solution présentant de nombreux avantages.
Création d’entreprise - Restauration
Faites unchiffred’affairesde
plusde25millionsenunan
Industrie cosmétique
Chine
NSIA
Lundi 27 février 2017
Joint-venture
Voicicomment
laconstituer
P. 12-13
Agrobusiness
P.9
Le Dg de la
BRVM sort de
son silence
P.4-5
• Les précisions
de Marina Marville
• Les détails de
l’initiative
P.2
« Ce n’est pas
un appel public
à l’épargne,
mais…»
EdohKossiAmenouve:
P. 11
2. 2 focus Lundi 27 février 2017
Laparticipationactivedusecteurprivésouhaitéepourlaréussitedeladeuxièmeédition
CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR L’ÉMERGENCE DE L’AFRIQUE
La deuxième édition de la Conférence internationale sur l’émergence de l’Afrique (Ciea) se tiendra du 28 au 30
mars 2017 à Abidjan sur le thème de la planification et la mise en œuvre effective des plans d’émergence.
D
ans le cadre de la
préparation de cet
important rendez-
vous économique
africain, une
rencontre d’information et
d’échanges avec le secteur privé a
été organisée à l’initiative du
ministère du plan et de
développement. C’était le mercredi
22 février dernier au siège de la
Confédération générale des
entreprises de Côte d’Ivoire (Cgeci).
Obtenir le soutien effectif du secteur
privé
L’objectif de cette rencontre était de
parvenir à une collaboration active
du secteur privé ivoirien dans
l’organisation de la deuxième Ciea.
Ceci, à travers son entière
participation dans les sessions
plénières et parallèles, mais surtout
une contribution de qualité pour
enrichir les débats, en particulier
dans les sessions où l’implication du
secteur privé est essentielle pour
conduire la mise en œuvre des plans
d’émergence, et en assurer le
succès.
Pour Mme Nialé Kaba, ministre du
plan et du développement, « la mise
en œuvre des plans d’émergence
doit s’appuyer sur une collaboration
très étroite entre l’Etat et le secteur
privé national pour que ce dernier
puisse contribuer au développement
de la vision et à son
opérationnalisation ». La ministre a,
à cet effet, tenu à souligner que
«l’émergence requiert un secteur
privé national prêt à jouer sa
partition en investissant pour créer
de la richesse et des emplois
décents».
Pourquoi la Ciea ?
A noter que la Ciea est une
plateforme d’échanges pour
stimuler le débat sur les conditions
de l’émergence des pays africains à
la lumière des dynamiques de
transformation structurelle dans les
pays émergents. Son organisation
constitue une occasion pour les pays
candidats à l’émergence de tirer les
leçons des meilleurs pratiques pour
améliorer leurs politiques et
stratégies opérationnelles. Mais
aussi, pour accélérer la croissance et
les transformations structurelles
ainsi que le bien-être des
populations.
La première édition de la Ciea qui
s’est tenue en 2015 à Abidjan a
permis abordé plusieurs
thématiques parmi lesquelles : l’Etat
développementaliste et l’émergence
; les changements dans les modes de
production et de consommation ; et
l’émergence et le développement
humain. La Ciea 2015 a été
sanctionnée par la « déclaration
d’Abidjan sur l’émergence de
l’Afrique » qui formulé certaines
recommandations au nombre
desquelles : la mise sur pied d’un
centre de veille stratégique ;
l’organisation tous les deux (02) ans
d’une conférence sur les bonnes
pratiques en matière d’émergence ;
et la mise en place d’un comité de
haut niveau pour assurer le suivi
politique de ladite déclaration et la
création d’un secrétariat exécutif
régional qui sera basé à Abidjan.
L’édition 2017 se veut plus
ambitieuse
S’agissant de la Ciea 2017, elle vise
à « approfondir le débat de la mise
en œuvre des plans d’émergence des
pays africains à la lumière des
expériences menées en Afrique et
ailleurs dans le monde » a précisé la
ministre Kaba Nialé. De façon
spécifique, il s’agira d’échanger sur
les bonnes pratiques africaines en
matière de mise en œuvre des plans
d’émergence sous les angles
institutionnel, économique et social.
Mais aussi, de partager les outils et
méthodes de mise en œuvre pour
accélérer la transformation
structurelle et l’industrialisation afin
de créer des emplois pour les jeunes,
et les femmes. A cela s’ajoute, la
volonté d’entamer un processus
d’apprentissage par les pairs à
travers l’analyse de cas de pays
africains engagés dans le processus
d’émergence. Par ailleurs, il s’agira
de commencer à développer un
réseau d’échanges et de travail entre
les structures chargées de la
coordination et du suivi de la mise
en œuvre des plans d’émergence.
Enfin, les échanges devront
contribuer à une compréhension
commune des indicateurs
d’évaluation de la mise en œuvre
des plans d’émergence.
La Ciea 2017 est organisée
conjointement par le gouvernement
ivoirien, le Programme des nations
unies pour le développement
(Pnud), en collaboration avec la
Banque mondiale (Bm), la Banque
africaine de développement (Bad) et
l’Agence japonaise de coopération
internationale (Jica). Selon les
organisateurs, cette rencontre verra
la participation d’environ 400
personnalités et représentants de
gouvernements, d’institutions
internationales et de
développement, de centres de
recherches, d’universités, du secteur
privé, des organisations de la société
civile
T.D
Profiter de l’initiative « Made inAfrica »
Parmi les nombreuses thématiques
qui seront abordées l’édition 2017
de la Conférence internationale sur
l’émergence de l’Afrique (Ciea),
l’une d’entre elles mériterait une
attention toute particulière de la
part du secteur privé ivoirien mais
aussi des autorités étatiques. Il
s’agit de l’initiative « Made in
Africa » qui fera même l’objet
d’une table ronde le 30 mars
prochain à laquelle des partenaires
chinois seront présents.
Il s’agit, à travers cette initiative,
d’accompagner les pays africains à
saisir l’opportunité de la montée
des couts salariaux en Chine et des
délocalisations qui en découlent.
Selon le représentant résident du
Programme des nations unies pour
le développement (Pnud) en Côte
d’Ivoire, Babacar Cissé, « les
pouvoirs publics accompagnent
cette dynamique en facilitant
l’installation des entreprises
(zones économiques spéciales,
parcs industriels, codes incitatifs
d’investissement) ». Aussi a-t-il
exhorté le secteur privé ivoirien à
« être au centre de cette dynamique
en participant en amont au
développement de joint-venture »
Pour Babacar Cissé, qui compte
sur la présence sur la participation
d’un nombre important de chefs
d’entreprises ivoiriens pour
poursuivre les discussions autour
de cette initiative, celle-ci
«pourrait être un des leviers à
actionner pour faire de la Côte
d’Ivoire notamment, une puissance
industrielle conformément à la
vision 2040 et au Pnd 2016-2020».
T.D
La ministre du plan et du développement, Kaba Nialé a exhorté le secteur privé ivoirien à prendre une part active à la Ciea 2017 (Ph:DR)
3. Lundi 27 février 2017 3enjeux
Le gouvernement prend le dossier du blocage en main
COMMERCIALISATION DU CACAO
Dansuncommuniquépubliélemercredi22février,legouvernementivoirienàtraversleMinistèredel’agriculture
et du développement rural, s’inquiète des ralentissements dans le processus de commercialisation des fèves de
cacao pour la campagne 2016/2017, et promet un retour à la normalisation.
« Le Gouvernement tient à rassurer
le marché du cacao qu'il reste très
attentif aux difficultés de la filière et
met tout en œuvre pour un retour à
la normalisation ». C’est en ces
termes que le gouvernement ivoirien
a tenté de rassurer les acteurs de la
filière cacao face à la situation de
blocage et/ou de ralentissement qui
prévaut depuis la mi-novembre 2016.
Pour les autorités ivoiriennes, cette
situation est due « aux défauts
d’exécution de certains contrats et à
la sous-évaluation de la production
sur la campagne principale, le tout
pour un volume cumulé d’environ
350.000 tonnes ». Pour y remédier,
elles ont décidé de la mise en œuvre
des mesures importantes, parmi
lesquelles deux ont été
particulièrement et abondamment
évoqués au cours de la semaine
dernière. Il s’agit de la décision de
mettre en place un comité
interministériel présidé par le Premier
Ministre, Amadou Gon Coulibaly en
vue d'accélérer le processus de retour
à la normalisation et celle de procéder
à un audit du système de
commercialisation du Conseil du
Café-Cacao.
Ainsi, c’est le gouvernement au plus
haut niveau qui décide de prendre à
bras le corps la gestion de la crise qui
secouelafilièredepuisplusde3mois.
Une démarche qui suscite quelques
interrogations. La gestion de cette
crisedépasserait-t-ellelescapacitésdu
Conseil Café Cacao, justement conçu
selonlaréformepourrésoudrecetype
de situation. Par ailleurs, décider de
réaliser un audit sur le système de
commercialisation par anticipation
mis en place par ce conseil, ne montre
t-il pas qu’on soupçonne des
dysfonctionnements dans le système
ou plutôt que ce système pourrait-être
en train de montrer des limites ?
Quelque soit les réponses à ces
questions, une chose est sûre, la filière
manque de sérénité ces temps-ci et
cela se voit à travers ces principaux
acteurs que sont les producteurs.
Une pression qui semble payer
Notons que ces décisions sont prises
quelques jours seulement après
l’organisation d’une grève de
mécontentementparunefrangedeces
acteurs à travers le Syndicat national
des agriculteurs pour le progrès
(Synapci) dirigé par l’opérateur
économique Moussa Koné. Une
pression qui semble payer
aujourd’hui. Ce dernier, dans une
interview qu’il nous avait accordée
récemment exprimait son
incompréhension par rapport à la
situation. Pour lui, l’utilisation du
fonds de réserve pour compenser le
gap entre le prix du cacao à
l’international et celui au plan local,
est la solution à ce problème. Dans
l’impossibilité pour son organisation,
de voir ce que le Conseil café cacao a
fait de ce fonds, il soupçonnait une
mauvaisegestionaupointdeproposer
un changement à la tête de
l’institution de régulation. « Des
milliards de Fcfa sont en jeu dans
cette affaire » nous disait-t-il au cours
de l’entretien.
Le communiqué du ministère de
l’agriculture parle également de ce
fonds de réserve, mais n’a pas la
même compréhension que le
syndicaliste. Pour le gouvernement,
les contrats en défaut et l'excédent de
production par rapport aux prévisions
ont été totalement vendus et les
soutiens correspondants sont
entièrement couverts par le Fonds de
Réserve et les excédents de
stabilisation. Il va plus loin, en
décidant de l’accélération du
paiement des soutiens par le conseil
ducafé-cacao.Parailleurs,ildemande
également au conseil, l’accélération
des déchargements en zone portuaire
en liaison avec les opérateurs
concernés et le renforcement des
conditions d’agréments des
exportateurs. A l’avenir, le
gouvernement prend une précaution
en ce qui concerne la vente par
anticipation, celui de lutter contre la
spéculation en limitant et contrôlant
les déblocages directs dans la
messagerie. Au vue de toutes ces
mesures, on peut dire en d’autres
termes que le problème de blocage de
la commercialisation est résolu ou
parfaitement en voie de résolution.
Dans ces conditions, on se demande
donc la pertinence de la création d’un
comité interministériel et
l’opportunité de la conduite d’un
audit ? Il semble y avoir en effet des
contradictions
La gestion de la crise du blocage de la commercialisation du cacao
est désormais l’affaire d’un comité interministériel (Ph:DR)
Marius Nouza
4. 4 grand angle Lundi 27 février 2017
Vous venez d’organiser la première
éditiondusalonBeautyColorAfricaà
Abidjan, pouvez-vous nous faire un
bilan ?
Nous pouvons retenir de ce salon un
engouement réel de la part des
professionnels du secteur et du grand
public.Nousavonsenregistréplusde3
500 visiteurs sur l’ensemble des trois
jours. On a eu du plaisir à recevoir
beaucoup de professionnels venus à la
rencontre de marque en provenance du
monde entier. Pour nous, il était
important d’offrir un lieu de lancement
de nouvelles tendances de la beauté
africaine.
Nous sommes entièrement satisfaits
surtout que nos visiteurs exposants
étaient particulièrement enchantés du
travail qui a été abattu. Parmi nos
exposants, nous avions des fabricants,
c'est-à-diredespersonnesquivendaient
de la matière première, des entreprises
quiproposaientdesgammescomplètes
deproduitscosmétiques(fondsdeteint,
vernis, poudre, etc). Nous avons
enregistré 100 marques et 80
professionnels exposants qui ont
réponduprésents.Surles3500visiteurs
10% étaient des professionnels venus
rencontrés des marques, de grands
magasins occidentaux, des grossistes,
des distributeurs, etc. Tout le reste est
composé de consommateurs désireux
de trouver de nouvelles marques, de
nouveauxproduits.A95%lepublicétait
fémininavecunemoyenned’âgede20
à 50 ans.
Vous avez certainement échangé avec
les professionnels du secteur. Quels
sont les problématiques qu’ils vous
soumettent en général ?
Il faut savoir que le marché du
cosmétique, ne se résume pas comme
dans l’imagerie populaire au bâton à
rouge lèvre, ou aux bouteilles de
champoing, etc. On néglige ce secteur
alors qu’il représente 6,93 milliards de
dollars de chiffres d’affaires sur le
continentafricain.Donc,c’estunevraie
industrie.Aujourd’hui,lesentrepreneurs
n’ontpasconsciencequenoussommes
dansuneindustriequiasescodesetses
règles. Donc la plupart du temps on se
lanceparémotionsansavoirréfléchiau
coûtquecelapeutreprésenter.Selancer,
créer sa gamme, c’est un long chemin.
Ensuite il faut faire face au segment de
la distribution. C’est encore une
problématique très importante dans le
secteur. Lorsqu’on a son produit, il faut
savoir qui va acheter et comment le
client final va accéder au produit.
Encore que la Côte d’Ivoire est
relativementmieuxlotit:onadespoints
de vente, des centres commerciaux qui
permettent,audelàdumarchéinformel
dans la rue, à une certaine classe et
catégorie de personnes d’accéder
aisément à de l’information, à des
produits de qualité. Mais malgré cela,
onaungrosdéficitdansladistribution,
contrairement à ce que l’on voit sous
d’autrescontinentsavecdesréseauxde
canaux de distributions bien structurés.
Et puis également, on a le problème de
lois et de réglementations, notamment
fiscales. Lorsque vous amener un
produitenCôted’Ivoire,vousêtestaxés
à44%.C’esténorme.C’estunvéritable
problèmedanslesecteur.Surtoutquele
produit est de qualité. Car, cela signifie
qu’au préalable, vous avez payé une
formule qui coûte déjà chère. En plus
vous payez pour l’emballage (la
bouteilleoulaboîted’emballage),pour
l’embouteillage, pour le bouchon, etc.
Celafaitungrosbudget.Etvousarrivez
enCôted’Ivoire,etonvousditquevous
allez devoir payer 44% de taxation
avant le prix final. Donc ce sont des
produits qui arrivent très chers sur le
marché. Malheureusement, c’est le
consommateurfinalquiestpénalisé.Du
coup, qu’est-ce qu’il fait, il se rue vers
des produits accessibles à sa poche et
qui ne sont pas forcément de bonne
qualité avec tous les dégâts qu’on
connait aujourd’hui.
Donc la taxation est un facteur
handicapant pour le secteur de la
beauté et de la cosmétique ?
Complètement ! 44% de taxation, c’est
trop lourd pour le développement d’un
marchédynamiquedelabeautéenCôte
d’Ivoire.Nousavonsfaitlesfraisànotre
arrivéeenCôted’Ivoire.Noussommes
une plateforme internationale, nous
sommes venus avec des échantillons et
nous avons accompagné nos exposants
qui venaient de loin et qui eux-aussi
avaientamenédesproduitspourfairela
promotion de leur marque à travers des
distributions gratuites. Malgré cela, ils
ont du payer des taxes qui s’élèvent à
44% de la valeur initiale du produit.
C’étaitterrible.C’estlepointnégatifque
nous avons noté à l’occasion de
l’organisation de ce salon de la beauté.
Nous allons nous rapprocher des
autoritéspourendiscuteretéviterqu’on
subisse la même pression l’année
prochaine.Au delà, il faut faire en sorte
d’assouplir cette taxation. Nous ne
sommes pas contre le protectionnisme.
On peut vouloir protéger l’industrie
localeetlemarchéivoirienàtraversune
politique protectionniste, mais
aujourd’hui,onatrèspeudesociétésqui
fabriquentlocalement.Biensûronades
grandes firmes locales qui disposent
d’infrastructuresdefabrication,maisce
protectionnismeesttropfortetempêche
ledéveloppementd’uneéconomieforte
liée au cosmétique qui est très
importante sous d’autres cieux.
Mais ce protectionnisme est bon pour
le marché local. Vous ne pensez pas ?
Logiquement,onmetunefortetaxation
pour protéger le marché en faveur des
fabricants locaux. Mais là, il n y a pas
encoredemarchédéveloppéàoutrance.
C’est ce qui fait qu’il y a vraiment
dichotomie et ce sont ces taxes qui
refroidissentlesmarquesquipourraient
représenter de la création de richesses
pour le pays. Avec cette forte taxation,
on s’enlève de la valeur économique.
Donc le pays en réalité se tire une balle
dans le pied. Il faut avoir des taxes, car
on peut les réduire à 20% comme dans
la plupart des pays. Ce qui permettrait
auxconsommateursd’avoiraccèsàdes
produits de qualité et abordable pour
leurs bourses. Cela permettra aussi aux
marques d’investir davantage dans le
pays. Avec cette forte taxation, la
tendance des consommateurs c’est de
dissimuler les produits aux yeux de la
douane.
Comment juger vous la production
locale de produits de beauté ?
Nous avons travaillé avec un créateur
designer nommé Elie Kuame, un
libano-ivoirien qui fait un travail
magnifique. Durant le salon, de jeunes
entrepreneurs ont exposé. Je pense à
Gladys Anoh qui a lancé une marque
qui s’appelle Oyémi. Elle est partie de
la production du savon noir pour faire
de très bons produits dont des gels de
douche, des savons de bonne qualité,
etc. mais il y a un problème. Sa
formulatriceestauGhana,lafabrication
des flacons doit se faire en Chine,
l’étiquettedoitsefaireailleurs,etc.Dans
ces conditions, la fabrication locale est
quasi impossible ou extrêmement
difficile.Onn’apasencoreuneindustrie
desociétéscommeonleditailleursqui
fait de la marque blanche. Si vous
contactezdesindustrielspourfabriquer,
soit ils vous imposeront une capacité
énorme à produire (500 à 1000 pièces
par référence par exemple), ce qui est
lourd, ou alors ils vont vous dire qu’ils
nefabriquentpaspourd’autresmarques
mais pour eux seuls. Donc il n’y a pas
encore une industrie de fabrication,
aussibiendanslesecteurdutextileetde
la mode que dans le secteur des
cosmétiques.
Que dire des grosses sociétés qui
fabriquent sur place. Par exemple
Ghandour ou Sivop ?
MARINA MARVILLE , DIRECTRICE GÉNÉRALE DE MARÂ ET ASSOCIÉSInterview
«44%detaxation,c’esttroplourdpourledéveloppement
d’unmarchédynamiquedelabeautéenCôted’Ivoire»
Marina Marâ Marville est directrice générale de Marâ et Associés, une société de communication établie à Paris et spécialisée dans
le secteur des agences de publicité et de stratégie. Initiatrice du salon Beauty Color Africa, nous avons profité de son passage sur les
bords de la lagune Ebrié pour échanger sur les réalités de l’industrie de la beauté,de la coiffure,de la mode et du bien-être en Afrique,
en général,et en Côte d’Ivoire en particulier.Elle évoque dans cette interview les facteurs qui freinent le développement d’un marché
dynamique de la beauté dans cette région du monde.
ProPos recueillis Par
Marius Nouza
5. Lundi 27 février 2017 5grand angle
Je félicite ces deux grandes entreprises
africaines dont j’admire le
développement.Maintenant,quecesoit
GhandourouSivop,ilsfabriquentpour
eux-mêmes. Ghandour disposent de
milliers de kilomètres de chaînes de
productionsenCôted’Ivoire,maisilne
fabriquequepourluiseul.Maissivous
en tant qu’entrepreneur vous lui
proposer de lancer tel ou tel produit ou
marque, il n y trouvera pas son intérêt.
Et c’est compréhensible !
Danscesconditions,commentlejeune
entrepreneur pourrait s’en sortir?
L’alternative pour eux, c’est d’aller à
l’étranger. Ils doivent chercher à
fabriqueràl’étranger.Enlocal,c’estsoit
impossible, soit compliqué et en plus
très cher. On ne peut pas se développer
si on n’a pas des usines de fabrication.
Il faut en ouvrir en prenant le soin de
mesurer l’impact et les rentabilités
possibles.Trèssincèrement,c’estcequi
permettrait de créer une industrie sans
avoiràtoujoursexporterd’ailleursetde
pouvoir concurrencer les marques
européennes et américaines.
Vous êtes en train de dire que c’est
l’Etat qui doit construire des usines et
les mettre à la disposition des
entrepreneurs. Est-ce logique ?
C’est pour cela que nous avons créé
Beauty Color Africa. C’est pour
permettre justement à ces jeunes
entrepreneurs de sortir de l’ombre,
d’êtreidentifiéetdepouvoirparleràdes
distributeurslorsqu’ilsontréussiquand
même à faire quelque chose. Il y a la
débrouillardise, ensuite il faut qu’il
puisse se montrer et chercher des
distributeurs.Là,l’Etatdevraitintervenir
comme cela se fait en France, en
Angleterre, et dans beaucoup de pays à
travers le monde. Il faut miser sur les
jeunes entrepreneurs. Il faut s’inspirer
des créateurs de Facebook, de Google,
etc. le prochain Bill Gates, le prochain
Sephora,ilserapeut-êtreafricain.Jedis
toujours à certaines personnes que si
Mozart n’avait pas reçu un instrument
de musique à son plus jeune âge, il ne
serait pas devenu la légende qu’il a été
pourl’humanité.Ilfautdonnerlesoutils
aux entrepreneurs pour qu’ils puissent
réussir.
Quels sont ces outils ?
Il faut déjà une réglementation souffle.
Si on n’a pas la capacité et les moyens
de fabriquer sur place, il faut au moins
avoirunaccompagnementquinousmet
encontactavecdesfabricantsétrangers.
Silesproduitsviennentdel’étranger,en
ce moment là, il faut assouplir la
taxation pour que le produit ne soit pas
inaccessible lorsqu’il arrive sur le
marché local. En ce moment là, c’est
commesionafaittoutcelapourrien.Il
faut également que les jeunes puissent
avoirla possibilitéd’allerenformation
à l’étranger en créant des partenariats
avecdegrandesécolesoualorsavecdes
ligues d’entrepreneurs parce qu’on ne
devient pas entrepreneurs du jour au
lendemain. Il y a des automatismes à
avoir. Enfin, il faut travailler avec des
fonds d’investissement.
Que faites-vous à Beauty color pour
aider les entrepreneurs ?
C’est vrai qu’on a été interpellé sur la
question par des entrepreneurs. Ce
qu’on leur dit, c’est que nous sommes
capables de les accompagner. C’est
notre travail. Nous avons permis à
beaucoup de marques de pouvoir
émerger. Mais cela a un coût. Il faut
avoir un beau logo, il faut avoir une
histoire et être capable de l'expliquer.
Donconaccompagnedéjàlesmarques
pour qu'elles puissent se positionner et
dire quelles sont les plus de leur
produits.Ladeuxièmeétapec'estdeleur
permettre de les vendre soit dans les
réseaux sociaux soit dans des Market
Place (site de vente internet) mais
également dans des « beauty box» qui
serontdesboîtessurprenantescontenant
les produits de nos marques clientes et
qui sont distribuer à travers toute
l’Afriqueetlemondepourunpublicqui
cherche justement des produits de
qualité adapté a la peau noire et aux
cheveux de type africains. Le dernier
travail pour nous c’est de chercher des
partenariats et des investisseurs qui ont
envie de soutenir l’entrepreneuriat.
Parlant deproduitsadaptés àlapeau
etauxcheveux noirs,peutondireque
ce segment du marché est assez
dynamique ?
Oui. Oh la là ! Moi j'ai pu le constater
ici. Les femmes vont quasiment toutes
les semaines au salon de coiffure. Il ya
de grandes maisons qui arrivent en ce
moment en Cote d'Ivoire sur la base de
cette dynamique avec de nouveaux
produits. Ils viennent faire du business
enAfrique.Lemarchédelacoiffureest
très dynamique et il y a même des
fédérations qui œuvrent à ce
dynamisme. Nous, nous réfléchissons
aussiàfaire,pourquoipas,unconcours
pour valoriser les coiffeurs. Vous savez
cesontdesartisans.Sionnelesvalorise
pasonal'impressionquec’estunmétier
banal. Ce qui n’est pas vrai. C’est un
beau métier que d'être coiffeur,
esthéticien,etc.Ilfautdoncvaloriserces
métiers là.
Le marché est dynamique. Mais il est
inondé de produits qui ne sont pas
forcément de bonne qualité. En Côte
d’Ivoire, on a le phénomène de la
dépigmentation de la peau qui fait
ravage. En 2015, le gouvernement
s’est vu obligé d’interdire cette
pratique. Que pensez-vous de
l’ampleur qu’a prise ce phénomène et
comment y remédier ?
Il y a de grandes maisons ici en Côte d’
Ivoire qui font un travail appréciable.
Mais si le gouvernement a décidé
d’interdire des produits dépigmentant
contenantdel’hydroquinone,c’estqu’il
y a eu des dégâts incroyables. Comme
parexemple,unefemmequivasefaire
opérer et qu’on ne peut plus recoudre
parce que la peau est aussi fine qu’une
feuille de papier et finit par mourir
bêtement.Quecesoitencoucheoupour
des opérations, c’est vraiment
dramatique. C’est quand même des
centainesdemilliersdefemmesquisont
concernées par de telles situations.
Commejeledis,ilyalephénomènede
la propagande. On n’a pas expliqué,
jusqu’à présent, ce que représentent les
conséquences de ces produits pour la
santé. Il y a aussi la question du
portefeuille. Ces produits ne sont pas
chers,mêmesil’ondoitreconnaitreque
certains produits de mauvaises qualité
peuvent être tout de même vendus très
chers. C’est bien que l’Etat ivoirien ait
eu ce courage d’interdire, maintenant il
faut aller plus en profondeur comme je
l’ai dit en assouplissant déjà la taxation
pour permettre l’arrivée de produits
beaucoup plus respectueux de la peau
sur le plan qualitatif, et aussi mettre des
labels de qualité. Il faut être vigilants et
continueràgarantirlasantépubliquede
la Côte d’Ivoire.
Pensez-vous que l’Etat est vraiment
regardant sur ce que fabriquent les
sociétés de cosmétiques en Côte
d’Ivoire ? Ne pensez-vous pas que s’il
y a infraction à l’interdiction, l’Etat
devrait fermer des entreprises ?
Bien sûr. Je pense que nous sommes
dans un pays de droit. C’est l’Etat qui
saitcequ’elledoitfaireetpourquoielle
le fait. Maintenant, je dis toujours qu’il
y a une chose pour chaque temps et un
temps pour chaque chose. La première
étape a été d’interdire. La deuxième
étape c’est d’informer les populations
surlesraisonsdecetteinterdictionetde
leséduquersurlesconséquencesdeces
produits néfastes, la troisième étape
seraitdelibérerlemarchépourapporter
dessolutions.Sivousditesàquelqu’un
denepasmangertellenourritureetque
vous ne lui donner rien d’autres à
manger, vous ne réglerez pas le
problème.Donc,ilfautlibérerlemarché
pour que les populations aient plus de
choix et que le consommateur se rende
compte qu’il a d’autres alternatives. Et
puisenfin,ilfautfairelecontrôle.C’est
enlibérantlemarchéqu’onvacréerune
économie qui va permettre de créer un
équilibre. Quand vous avez une société
qui pèse des milliards de Fcfa, c’est
difficile de lui demander de fermer.
Est-ce que les grandes firmes se
bousculent pour le marché africain et
ivoirien en particulier ?
Oui. Ils le disent eux-mêmes : «Africa
is the place to be » « l’Afrique c’est le
nouvel eldorado de la beauté ». Ils
veulent venir. Parmi eux, il y a des
Africains de la diaspora historique ou
descendants d’Afrique. Vous savez
l’histoire a séparé le peuple noir. Les
Africains ont été enlevés par millions à
leur continent pour se retrouver de
l’autre côté. Ils sont éparpillés à travers
la planète. Aujourd’hui, cette période
négative de l’histoire africaine est une
force pour l’Afrique puisqu’elle a ses
enfants partout dans le monde. Ces
enfants aujourd’hui sont formés et
veulent faire profiter de leur savoir. Ils
ont envie de rentrer. Malheureusement,
lorsque 10 jours avant le salon, vous
avezdesmilitairesquitirentdanslarue,
ilsontpeur.Ilyadessoucisdesécurité.
Et pour ceux qui viennent, lorsqu’ils
constatent le taux d’imposition, le
caractère informel du marché, les
copinages, la corruption, etc., cela peut
être compliqué et décourageant. Il faut
savoir « manger » dans la dignité et
permettreàceuxquiveulentramenerde
la valeur sur le continent de le faire. Il
faut les aider, il faut les accompagner.
Quelssontlesclientsquevousessayez
de convaincre aujourd’hui à investir
en Côte d’Ivoire ?
Il faut dire que 50% des marques qui
sont venues de l’étranger à l’occasion
du salon que nous avons organisé,
avaient pour objectif de trouver des
distributeurs, des points de ventes, des
personnes capables de les représenter
ici. Mais il y a un souci de formation.
Beaucoup,eneffet,medisentqu’ilsont
des produits de qualité mais ils se
rendent compte que les ivoiriens
n’arrivent pas à faire la différence entre
unbonproduitetunmauvais.Jeconnais
un monsieur qui est venu avec des
produits pour les ongles et dans ses
échanges avec des distributeurs
partenaires, il s’est rendu compte que
certainsnesaventpascommentenlever
par exemple un semi permanent, etc.
Doncilyadelaformationàfaire.C’est
quelque chose à laquelle nous allons
nousatteler.Nousallonsnousmettreen
contact avec des centres de formation,
des grandes écoles pour pouvoir offrir
des formations à des personnes qui
souhaiteraientselancerdanscebusiness
et pouvoir bien vivre.
Combien de clients avez-vous en ce
moment ?
C’est confidentiel mais des surprises
arrivent avec des firmes internationales
quiveulentveniretquinousontchargés
de les accompagner. On a de jeunes
marques aussi. De jeunes africains qui
viennentinvestirenAfriqueàdéfautde
pouvoir émerger en occident. En effet,
leconseilqu’onleurdonnec’estdeleur
dire d’aller là où se trouve leur marché.
L’Afrique est leur marché.
Comment vous évaluez le marché
ivoirien en particulier ?
C’est difficile de faire une évaluation
parce qu’il y a beaucoup d’informel. Je
saisqu’onaréussiàcomptabiliser6000
salons de coiffure à Abidjan. Sur les 6
000, il y a près de 10% qui sont
vraiment référencés et qui fonctionnent
selon les normes. Les autres sont
carrément dans l’informel. Dans ces
conditionslà,onnepeutpass’aventurer
à faire des estimations ou donner des
chiffres. Par contre si de grandes
maisons s’y intéressent c’est parce que
la consommation est 3 à 4 fois
supérieure à ce que peut consommer
une femme caucasienne en Europe. Et
là-bas on est à plusieurs centaines de
millions d’euros de chiffres d’affaires.
Si on transpose ce chiffre on peut
estimerquecesontdesmilliardsdeFsfa
qui pourraient se développer dans les
cinqàdixannéesàvenirsurlecontinent
africain si les entrepreneurs sont
soutenus, s’ils ont conscience qu’il faut
qu’ils se forment et qu’ils proposent
encoreplusdeservicesàunepopulation
qui est fortement demandeuse
Il faut savoir que le marché du
cosmétique représente 6,93 milliards
de dollars de chiffres d’affaires sur
le continent africain
«
»
6. 6 naTIon Lundi 27 février 2017
Un forum d’affaires àAbidjan fait l’état des lieux
GOUVERNANCE D’ENTREPRISE
L
es vertus de la
g o u v e r n a n c e
d’entreprise étaient au
cœur du forum
d’affaires organisé le
jeudi 25 février dernier à Abidjan
par l’Institut National des
Administrateurs de Cote d’Ivoire en
collaboration avec la Société
Financière Internationale et the
Africa Corporate Governance
Network. Cette rencontre de haut
niveau a réuni des leaders et
décideurs du monde des affaires,
des medias, des régulateurs
nationaux et régionaux et
d’institutions et de professionnels de
la gouvernance d’entreprise. Avec
comme thème général : « Etat des
Lieux de la Gouvernance
d’Entreprise et Rôle de l’Eco
Système ».
S’exprimant à l’ouverture de cette
rencontre, la présidente du conseil
d’administration de l’Institut
national des administrateurs de Côte
d’Ivoire (INAD-CI), Viviane Zunon
Kipré a indiqué que ce forum
d’affaire suscite un réel espoir pour
le continent noir. « Le réseau
africain pour la gouvernance des
entreprises (RAGE) voudrait se
doter d’une rage, la rage de
vaincre, de faire de notre continent,
un champion du développement en
inscrivant le rôle des différents des
acteurs de marchés en tant que pré-
requis au renforcement d’une
culture de bonne gouvernance forte
et pérenne », a-t-elle ajouté. Viviane
Kipré a aussi exhorté tous les
acteurs des marchés à prendre un
engagement fort en faveur des
bonnes pratiques de gouvernance
d’entreprise, en adoptant de
nouvelles résolutions pour le futur.
Cette initiative bénéficie du soutien
de la Banque africaine de
développement (Bad). A en croire,
Abdoulaye Coulibaly le chef de
division gouvernance et politique
financière de la Bad, représentant
son Président, l’institution
panafricaine va soutenir et appuyer
les activités liées à ce sujet majeur.
Tout en saluant les efforts des
administrateurs du continent
africain, il les a invité à lutter contre
la corruption et la faiblesse dans le
management des entreprises en
Afrique.
Trois panels ont meublé cette
journée. Le premier intitulé : Focus
sur l’Etat de la gouvernance des
entreprises en Côte d’Ivoire, a
enregistré une contribution de la
confédération générale des
entreprises de Cote d’Ivoire sur la
politique de promotion de la
gouvernance d’entreprise et de la
responsabilité sociétale en Côte
d’Ivoire. Le deuxième panel s’est
penché sur l’impact de la diversité
dans les conseils d’administration.
Quand le dernier panel ouvrait la
discussion sur le sujet : « Marchés
financiers, régulateurs, systèmes
bancaires, vecteurs de croissance ».
L’un des temps forts de cette
journée a été la signature d’un
accord tripartite entre l’Institut
national des administrateurs de Côte
d’Ivoire (Inad-CI), la direction
générale du portefeuille de l’Etat,
pour le compte du ministère du
budget et du portefeuille de l’Etat,
et l’ordre des experts comptables de
Cote d’ivoire. Pour instaurer les
meilleures pratiques de
gouvernance d’entreprise, Viviane
Zunon Kipré (Pca de l’Inad-CI),
Bamba Seydou (Dg du portefeuille
de l’Etat) et Flan Oulai (Président de
l’Ordre des experts comptables) ont
paraphé cette convention.
A ce forum, la Société Financière
Internationale, organisme du groupe
de la banque mondiale a procédé au
lancement officiel de son
programme de Gouvernance
d’Entreprise en Afrique de l’Ouest
francophone, et en particulier en
Côte d’Ivoire
Viviane Zunon Kipré, Pca de l’Inad-CI (Ph:DR)
Paul alle
T
ous unanimes. Les autorités
étatiques et le secteur privé
s’accordent sur le sujet : La
bonne gouvernance des entreprises
publiques et privés va favoriser une
bonne santé des affaires
économiques et financières du pays
et conduira certainement le pays
vers le développement. Le premier
panel du forum d’affaires initié par
l’institut national des
administrateurs de Côte d'Ivoire
(Inad-CI) et ses partenaires a été
l’occasion pour le pouvoir public et
le secteur privé de dresser le
panorama de la gouvernance
d’entreprise en Côte d’ivoire. Pour
le compte du patronat ivoirien, Dr
Traoré Bakari, vice-président de la
confédération générale des
entreprises de Cote d’Ivoire (Cgeci),
et président de la commission
«gouvernance d’entreprise et
responsabilité sociétale » de cette
institution, a expliqué les actions et
activités menées » par le secteur
privé. Selon Dr Traoré, la Cote
d’ivoire a fait le choix de la nouvelle
approche de la gouvernance, à
savoir « la gouvernance et
responsabilité sociétale des
entreprises » partant de la norme
qualité Iso 26000. « Depuis
quelques années, la Cgeci a fait des
efforts importants pour faire la
promotion de la gouvernance
d’entreprise et de la responsabilité
sociétale comme l’a demandé le
chef de l’Etat au secteur privé lors
de l’inauguration de la maison de
l’entreprise en 2014 » soutient t-il.
Des acquis que le spécialiste des
questions de gouvernance
d’entreprises du patronat ivoirien a
révélés. A en croire Traoré Bakari,
les entreprises ont compris
désormais qu’il faut se doter d’un
règlement intérieur, se doter de
comités au sein du conseil
d’administration, se doter également
de critères d’évaluation du conseil
d’administration et des
administrateurs. « Les entreprises
ont compris qu’il faut aussi prendre
en compte l’éthique qui est un
accessoire indispensable à la
gouvernance d’entreprise et que
celle-ci ne peut se faire sans la
responsabilité sociétale, sans
l’éthique et que le code de
gouvernance d’entreprise qui a été
fait en 2010 a été jugé bon,
puisqu’au niveau international il est
considéré comme étant l’un des
trois meilleurs code en Afrique. La
Cgeci va continuer à se battre pour
faire avancer les choses en lien avec
l’Inad-Ci et d’autres partenaires »
a-t-il indiqué.
De son côté, l’Etat de Côte d’ivoire
par le biais le ministère du budget et
du portefeuille de l’Etat a
communiqué ses actions pour
renforcer la gouvernance dans ses
structures. Selon Youssouf Fadiga,
conseiller spécial du ministre du
budget et du portefeuille de l’Etat,
ce département ministériel a mis
une feuille de route depuis
décembre 2014, à l’endroit des
sociétés d’Etat et des entreprises à
participation financière publique
majoritaire. « Les principales
mesures de cette feuille de route
indiquent la mise en place d’un
comité d’audit dans chaque conseil
d’administration des entreprises où
l’Etat est propriétaire ou
actionnaire, l’élaboration annuelle
d’un bilan de gouvernance,
l’évaluation du travail du conseil
d’administration, la formation des
administrateurs et l’obligation de
communiquer les documents aux
administrateurs 15 jours avant la
tenue des réunions du conseil
d’administration » a affirmé
Youssouf Fadiga. Selon lui,
l’amélioration de la gouvernance
des entreprises d’Etat est un
processus. « Plusieurs actions ont
été réalisées et beaucoup reste à
faire. On est dans une démarche
constructive et permanente de quête
de bonne gouvernance » a-t-il
conclut.
La question de la gouvernance des
entreprises est désormais mise dans
le débat public. Si elle était dans les
décennies passées un sujet tabou,
elle est aujourd’hui au cœur des
critères de la crédibilité et de la
compétitivité des entreprises
PAULALLE
Les acquis du secteur privé et de l’Etat
BONNES PRATIQUES EN MATIÈRE DE GOUVERNANCE
La Cgeci a fait des efforts importants pour faire la promotion de la
gouvernance d’entreprise et de la responsabilité sociétale (Ph:DR)
7. Lundi 27 février 2017 7naTIon
Mamadou Sangafowa honoré à Paris
POLITIQUE AGRICOLE IVOIRIENNE
« C’est au nom de tous ces
engagements et de toutes ces
responsabilités à la fois en Côte
d’Ivoire et aussi en Afrique…que ce
soir Mamadou Sangafowa
Coulibaly nous vous faisons
commandeur du mérite agricole
français ». C’est en ces termes que
le ministre français de l’agriculture,
de l’agroalimentaire et de la forêt,
Stéphane le Foll, a procédé à la
décoration de son homologue
ivoirien non sans avoir dressé une
longue liste des réalisations de son
hôte dans le secteur agricole pour le
compte de son pays mais également
pour l’Afrique. Entre autres,
Sangafowa a crée en 1992 une
entreprise spécialisée dans
l’exportation de produits agricoles.
Ce qui lui a valu le prix de la
meilleure marque de mangue
attribuée par le Comité de liaison
Europe/Afrique-Caraïbes-Pacific
(Acp). De juin 2003 à septembre
2008, il est nommé administrateur
au fonds de régulation et de contrôle
du café cacao (Frcc), en juin 2004,
il est nommé commissaire du
gouvernement au sein du Firca, de
janvier 2007 à mars 2010, il occupe
le poste d’administrateur au Centre
de démonstration et de promotion
de technologie avant de devenir
ministre de l’agriculture, après avoir
parallèlement servi le Ministère en
tant que directeur adjoint de cabinet
de juin 2003 à mars 2010. Sur le
plan africain, il a été désigné en
Avril 2016 par ses pairs africains
président de la 29ème conférence
régionale de la Fao pour l’Afrique
pour un mandat de deux ans. Ce
mandat qui n’est pas encore à son
terme est marqué par sa volonté de
défendre les positions africaines en
matière de gouvernance dans les
plus hautes instances de décisions
dans le monde. Il se fera notamment
le défenseur de l’agriculture
africaine à l’occasion de la Cop 22
organisé à Casablanca l’année
dernière par un discours engagé.
C’est à cette occasion qu’il
rencontrera Stéphane le Foll,
aujourd’hui l’officiel français qui lui
remet cette décoration.
Pour le récipiendaire, cette
distinction, il la doit à son pays et au
président de la république dont la
vision pour le secteur agricole est
une inspiration pour lui. Une
inspiration qui porte aujourd’hui ses
fruits avec cette décoration. Notons
que récemment un rapport publié
par la commission des affaires de
l’assemblée nationale française
saluait les performances de
l’agriculture ivoirienne ses dernières
années
Marius Nouza
Le ministère français de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt a décoré à Paris le ministre Mamadou
Sangafowa Coulibaly,commandeur dans l’ordre du mérite agricole français.La cérémonie a eu lieu le vendredi 24
février dernier à la veille de l’ouverture officielle du Salon Internationale de l’Agriculture.
Les performances de l’agriculture ivoirienne reconnut par la France
à travers son ministre (Ph:DR)
L
a première édition des
Journées nationales des
exportateurs de cajou de Côte
d’Ivoire (Jnecci) s’est déroulée du
24 au 25 février au Radisson Blu
sous le thème « émergence de la
filière cajou en Côte d’Ivoire et défis
liés à la commercialisation
extérieure ».
Rappelant les performances de la
commercialisation de cajou en Côte
d’Ivoire, Diaby Aboubacar,
commissaire du symposium et
président de l’Association des
exportateurs de Côte d’Ivoire (Aeci)
a indiqué que la Côte d’ Ivoire a
exporté plus de 680.000 T de noix
brute de cajou en 2016. Une
performance qui a permis une
augmentation considérable du
chiffre d’affaires du secteur passé de
165 milliards de Fcfa en 2013 à 441
milliards en 2016, soit 167%
d’augmentation en peu de temps.
Pour lui, cette embellie de la filière
est le résultat des actions menées par
le gouvernement dans la filière à
travers la réforme mis en œuvre à
partir de 2013. D’un point de vue
extérieure, ces performances de la
Côte d’Ivoire dans l’exportation de
noix de cajou est réjouissante. C’est
en tout cas ce qu’a indiqué M. Tan,
représentant des acteurs étrangers
présents à cette première édition
des Jnecci. Se référant à son pays
d’origine, il a indiqué que «Si la
Côte d’Ivoire est championne de la
commercialisation à l’international,
le Vietnam se veut le champion de
la transformation de la noix». Et
c’est là que se trouve toute la
problématique du secteur de
l’anacarde aujourd’hui en Côte
d’Ivoire. La Côte d’Ivoire réalise
des prouesses en matière de
production et de commercialisation,
cependant, son statut de simple
commerçant de matière première, ne
lui permet pas de profiter de tout le
potentiel de la noix de cajou. C’est
ce statut que le gouvernement
entend modifier dans les années à
venir. Le ministre Diarrassouba
Souleymane l’a réitéré à l’occasion
de cette rencontre des acteurs de
l’exportation. Pour lui, il faut
donner les moyens aux acteurs afin
que le cajou connaisse une valeur
ajouté importante avec
l’augmentation du taux de
transformation qui doit passer de
moins de 10% actuellement à 100%
en 2020. Pour cela, il faut que les
exportateurs d’aujourd’hui
deviennent les transformateurs de
demain. C’est un objectif du
gouvernement. « Avec le poids
économique que représente votre
association, président Diaby et dans
une synergie des intelligences dont
regorge la filière cajou, nous
pensons que l’objectif qui est de
faire des exportateurs
d’aujourd’hui, les transformateurs
de demain est un objectif qui peut
être réalisable. Donc ce symposium
pour ma part s’aligne avec les
objectifs du Pnd 2016-2019 qui est
d’accélérer l’industrialisation de
notre économie et de faire de la
Côte d’Ivoire un pays émergent » a-
t-il indiqué notamment
Marius Nouza
Faire des exportateurs,les transformateurs de demain
FILIÈRE CAJOU / JNECCI 2017
La Côte d’Ivoire ne se reconnait plus dans son statut de premier
exportateur de cajou (Ph:DR)
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Imprimeur : SNPECI
Distribution en CI : Edipresse
9. Lundi 27 février 2017 9fInances&bourses
LasociétéSicablepréparelefractionnementdesavaleurboursière
ANALYSE BOURSIÈRE
L
’année boursière 2017
semble avoir
timidement commencé
pour les spéculateurs de
la Brvm. De nombreux
mouvements de baisses sont
actuellement observés sur plusieurs
titres du marché des actions de cette
place boursière sous régionale. Mais
à observer les dernières nouvelles
du marché, il est fort probable que
l’on assiste très bientôt à un regain
de volatilité sur ce marché, car la
période tant attendue de tenue des
assemblées générales débutera dès
la première quinzaine du mois de
mars.
La société Sicable, évoluant dans le
secteur de la distribution vient de
rendre publique sa convocation à
l’endroit de tous ses actionnaires.
Cette société prévoit organiser son
assemblée générale ordinaire et
extraordinaire le 14 mars 2017 à
Abidjan. Elle a également saisi cette
opportunité pour afficher ses états
financiers de la fin de l’exercice
2016.
Avant de revenir à cette société
industrielle, rappelons que le
marché des actions de la Brvm a
terminé la semaine écoulée sur une
note positive. L’indice Brvm 10 a
achevé sa course en brandissant une
cotation de 254.75 points,
représentant une progression
hebdomadaire de 1,37%. Le Brvm
Composite pour sa part a emprunté
cette même trajectoire en clôturant
à 287,13 points, soit une évolution
de 1,91%.
Au niveau des indices sectoriels, il
nous a été donné de constater que le
Brvm Industrie a baissé de 1,57%,
le Brvm Services Publics a
augmenté sa valeur de 1,36%, le
Brvm Finances a progressé de
5,55%, le Brvm Transport a chuté
de 5,96%, le Brvm Agriculture a
évolué de 1,91%, le Brvm
Distribution a baissé de 1,22% et le
BrvmAutres secteurs est reste stable
à 348,64 points.
Pour ce qui est de la plus forte
hausse, elle a été notée sur le titre
Boa Bénin qui est passé de 170 000
à 211 715 Fcfa, soit une croissance
hebdomadaire de 24,57%. En
prenant pour repère la fin de l’année
2016, on s’aperçoit que cette valeur
bancaire affiche un taux de variation
de 26,06%. Pour l’instant, cette
banque commerciale n’a pas encore
publié ses états financiers de la fin
de l’exercice 2016. Une analyse des
quantités résiduelles affichées au
terme de la journée de cotation du
vendredi dernier, montre la présence
d’une forte demande sur ce titre au
prix du marché. Il est fort probable
que le canal haussier dans lequel
l’action Boa Bénin vient de
s’inscrire, risque de se prolonger
dans les jours à venir.
Pour en revenir à la société Sicable,
sa valeur boursière est restée
immobile à 78 000 Fcfa. Les états
financiers 2016 de cette entreprise
montrent que son chiffre d’affaires
annuel est en baisse et son résultat
net est passé de 701,5 millions en
2015 à 597,6 millions de Fcfa en
2016. La bonne nouvelle concernant
cette entreprise est surtout
perceptible au niveau de son projet
de dividende net par action. En
effet, les dirigeants de cette société
prévois accorder à chaque
actionnaire, pour le compte de
l’exercice 2016, un dividende net
par action de 2 000 Fcfa, contre
seulement les 1 200 Fcfa servis au
titre de l’exercice 2015.
Les actionnaires de Sicable devront
également au cours de cette
assemblée générale ordinaire et
extraordinaire se prononcer sur un
projet de fractionnement de cette
valeur industrielle. Un rapport de 1
pour 40 sera proposé aux détenteurs
de ce titre. En cas de validation de
cette proposition, le nombre
d’actions de cette société sera
multiplié par 40 en passant de 148
000 actions à 5 920 000 actions.
Quant à la valeur boursière du titre
Sicable CI, elle se verra diviser par
40 de sorte à rendre ce titre
d’avantage attractif pour les petits
porteurs
L
e gouvernement ivoirien
a fixé, en Conseil des
ministres tenu le 22
février dernier, à 9000
Fcfa le prix unitaire de
l’action dans le cadre de la cession
de la totalité de ses 2 000 000
d’actions détenues dans le capital de
la Nouvelle Société Interafricaine
d’Assurance (Nsia) Banque Côte
d’Ivoire. Ce qui équivaut à 10% du
capital de cette banque.
Selon le communiqué sanctionnant
ce conseil, « ces actions seront
cédées à des structures publiques et
au grand public, via la Bourse
régionale des Valeurs Mobilières
(BRVM) ».
Plus précisément, ce sont 5% des
actions de l’Etat de Côte d’Ivoire
qui seront cédées à un organisme
public, tandis que les autres 5%
seront cédés au public. Cette
opération de cession (tant à
l’organisme public qu’au grand
public) devant s’opérer à travers
l’offre publique de vente (Opv) des
actions qui, on le devine, devrait
intervenir très prochainement.
Toutefois, certaines zones d’ombres
demeurent quant, tout d’abord à la
nature de l’organisme public
attributaire des 5% d’actions, mais
aussi en ce qui concerne le niveau
de capital qui sera cédé lors de
l’Opv.
En effet, s’agissant de l’organisme
public attributaire des 5% des
actions de l’Etat, le communiqué du
Conseil des ministres ne donne
aucune précision. De quoi alimenter
les rumeurs et autres supputations.
Ala vérité aucune décision formelle
n’a encore été arrêtée quant à la
désignation de cet organisme.
Toutefois, de source proche du
dossier, cela ne devrait aucunement
tarder. Et ce, dans la mesure où cette
décision est nécessaire pour le
démarrage de la procédure aux fins
d’obtenir le visa du Conseil régional
de l’épargne publique et des
marchés financiers (Crepmf).
Pour ce qui est de la part de capital
cédée par l’Etat de Côte d’Ivoire,
c’est-à-dire 10%, elle reste
inférieure au 20% exigé, du moins
pour le premier compartiment à la
Brvm. La Banque Nsia va-t-elle
aussi céder des actions. Possible !
Toutefois, il faudra attendre le
démarrage effectif de l’Opv afin
d’en connaitre les caractéristiques et
le montant exact du capital cédé au
public.
En tout état de cause, le compte à
rebours est lancé. Et tout porte déjà
à croire, que cette opération risque
d’être à nouveau sursouscrite,
comme l’on été les Opv précédente
(Sib, Boa Mali, Uniwax,
Sucrivoire)
B.K
La société Sicable a brandi au terme de l’exercice 2016, un bénéfice de
597,6 millions de Fcfa (Ph:DR)
loH DaMas
La Brvm a clôturé sa séance du vendredi 24 février 2017 en hausse par rapport à la séance précédente. L'indice
Brvm 10 est passé de 253,17 à 254,75 points, soit une progression de 0,62%. L’indice Brvm Composite, pour sa
part, a gagné 1,44% à 287,13 points contre 283,06 points précédemment.
Lecompteàreboursadémarrépourl’offrepubliquedeventedesactions
NSIA BANQUE
Les investisseurs sont déjà à l’affut pour la reprise des titres Nsia (Ph:DR)
10. 10 enTrePrIses&marché Lundi 27 février 2017
Lechefdel'ÉtativoirienAlassaneOuattara, inauguréle24Févrierdernier,l’hôtelAzalaid’Abidjan.Unétablissement
hôtelier de standing quatre étoiles construit par la Compagnie hôtelière des lagunes, filiale ivoirienne du groupe
africain Azalai hôtels.
Azalaï illumine le marché ivoirien de l’hôtellerie
TOURISME
L
e marché du tourisme
d'affaires s’enrichit d'un
nouvel établissement:
Azalai hôtel Abidjan.
Bâti sur 14 étages, ce
complexe de verre offre aux touristes
200 chambres luxueuses dont 16
suites exécutives, 4 suites
présidentielles, 12 chambres
communicantes et 4 chambres pour
les personnes à mobilité réduite, sans
oublier un centre de conférence de
1500 m² sur un étage entier et un
jardin suspendu. Situé a 15 mn de
l'aéroport Félix Houphouët Boigny et
à 10 mn du centre des affaires, le
Plateau, il a coûté au groupe africain
uninvestissementde24,2milliardsde
FCFA mobilisé auprès de partenaires
multiples dont la Banque ouest
africaine de développement Boad.
L’établissementcompteemployér164
personnes, des contractuels selon la
nature de l'activité et plus de 1000
personnes en emploi indirect. La
particularité deAzalaï HôtelAbidjan,
c’est qu’il met en avant le savoir-faire
africain, sa bonne humeur et ses
valeurs. C’est « un édifice qui
symbolise à la fois la viabilité de la
politique menée par le gouvernement
ivoirien et le savoir-faire africain qui
respecte les normes internationale »
reconnait le ministre Siandou Fofana.
Le chef de l'État quant à lui se réjouit
de voir de jeunes africains réaliser un
tel ouvrage d'envergure. Un exemple
deréussitepurementafricainequen’a
pas manqué de souligné Mohammed
AG, directeur général délégué du
groupe qui intervenait à l'occasion
d'un panel organisé le 23 février en
prélude à l'inauguration. Selon lui,
l'histoire du groupe remonte à l'année
93, à l'époque des programmes
d'ajustement structurels imposant la
sortie des Etats du secteur marchand.
« De jeunes maliens se sont
positionnéspourracheterunhôtelqui
appartenait à l'État malien qui à
l'époque détenait un parc hôtelier» se
souvient t-il. « Ils l’ont rénové et
exploité avecsuccès au pointd’attirer
la confiance du gouvernement malien
qui donne son accord pour la
construction d’un deuxième hôtel ».
Depuislors,d'appelsd'offresenappels
d'offres, le groupe ne cesse de
s'étendre, devenant aujourd'hui la
première chaine hôtelière en Afrique
de l'ouest avec 52 milliards de Fcfa de
chiffre d'affaires. Désormais Azalai
illumine le marché ivoirien et vient
ainsi renforcer l'offre de réceptifs
hôteliers
Le forum Jmtv a permis aux producteurs d’être conscients des
nouveaux standards et normes de production (Ph:DR)
Marius Nouza
A
près son implantation au
CamerounetauTogo,lasociété
de droit canadien, Square
Union, vient de lancer ses activités en
Côted’Ivoirele24févrierauPlateau.
Danslemilieufinancier,iln’estpasaisé
de faire des transactions d’un compte
bancaire à un autre à travers le monde,
ni d’un compte bancaire à une carte de
crédit bancaire ou vice versa, ni même
d’uneplateformedetransactionenligne
à un compte bancaire ou à un dispositif
de carte de crédit. C’est un processus
long et difficile qui peut prendre des
jours. De même les entreprises de
transfert d’argent mobile que sont les
sociétés de télécommunication ne
permettentpasàleursclientsdefairedes
transactions avec des clients d’autres
réseaux. Ainsi les barrières qui
empêchent un service universel de
transfert d’argent, valable pour et entre
tous les types de dispositif sont
nombreux.C’estàcesbarrièresqueveut
mettre fin la société canadienne Square
Union, en apportant une solution
innovante : une application en ligne qui
permet de faire des transactions
financières entre tous ces dispositifs de
manière instantanée. Mais comment
celapeut-ilsefaire?
C’est à cette question qu’a répondu
Freddy Ghislain Noumeyi, Co-
fondateur de Square union et vice-
présidentchargédesopérationsaucours
delacérémoniedelancement.«Cequ’il
faut savoir, c’est que tous ces acteurs
(banques,sociétésdetransfertd’argent
mobileetplateformedecartedecrédit)
représentent trois grandes entités. Et
c’est avec ces trois grandes entités que
nous avons signé des partenariats »
explique t-il. Il s’agit de HPS, un leader
mondialementreconnudansl’éditionde
solutions de paiement électronique
dédiéesauxinstitutionsfinancières.Sur
lecontinentafricain,iltravailleavec136
banques installées. Ensuite, il y a la
société TransfertTo, un opérateur
business-to-business qui interconnecte
toutes les sociétés de transfert mobile
aux institutions financières et enfin,
OptimaxCrédit,unopérateurglobalqui
regroupetouteslesplateformesdecartes
de crédit dans le monde. En fin de
compte, avec ces partenaires, les
populations peuvent faire des
transactions financières à travers le
mondedanstouslessenspossibles.
Créée par de jeunes entrepreneurs
camerounais installés au Cameroun,
Square Union avec des tarifs
relativement bas compte sur le volume
destransactionspourrentabiliser.Ilvise
en2017,800000transactionsetplusde
8 millions à l’horizon 2020. Le marché
ivoirien est l’une de ces principales
cibles
MariusNouza
SquareUnionposesesvalisesàAbidjan
TRANSFERT D’ARGENT
Avec la plateforme Square Union, les africains prennent les devants en
matière de transactions financières universelles (Ph:DR)
LasociétéDovaxprésentesessolutions
auxentreprisesivoiriennes
LOGICIELS DE GESTION
L
a société Artil business et son
partenaire,lasociétéDovax,une
Pmefrançaisespécialiséedansla
conception de logiciels de gestion en
entreprise ont présenté, aux entreprises
ivoiriennes, leurs solutions afin
d’accroître leur productivité et leur
performance. C’était le vendredi 24
février2017àlaChambredecommerce
etd’industriedeCôted’Ivoire(Cci-CI).
Ceci,danslecadredelatribune‘’Point
demire’’,unevitrinequ’offrelaCci-CI
à toute entreprise locale ou étrangère
désirant présenter son entreprise et
promouvoir ses produits ou son savoir-
faire. Ainsi, devant un parterre de
dirigeantsetreprésentantsd’entreprises
de différents secteurs d’activités, M.
Hervé Déplanque, fondateur et gérant
de la société Dovax a présenté les
différentes offres conçues par son
entreprise. Il s’agit essentiellement de
logiciels de gestion commerciale
permettant une prise en main rapide et
simple. Mais également, de logiciels
permettantd'organiseretdeplanifierdes
rencontres affaires et speed-meetings
professionnels. Issu du secteur
industriel,HervéDéplanquefondecette
entreprise suite au constat que les
systèmes informatiques dont il dispose
sont contraignants et surtout très
compliqués à utiliser pour la majorité.
N’ayant jamais fait de programmation,
il «relève le défi de mettre au point un
logiciel de gestion commerciale
permettantunepriseenmainrapideet
simple».
Raison pour laquelle ce concepteur de
logiciels réalise « des outils conçus par
des développeurs issus du terrain, en
privilégiant:lasimplicitéd’utilisation;
l’efficacité et la rapidité des tâches
demandées ; des menus clairs, simples
et conviviaux ; la modularité et la
personnalisation»
T.D
Hervé Déplanque (au fond à droite)
présentant les fonctionnalités de ses
logiciels aux entrepreneurs
ivoiriens (Ph:DR)
11. Lundi 27 février 2017 11decryPTage
L
e panel 3 de cette
rencontre internationale
était dédié aux acteurs
des marchés financiers,
avec comme thème pour
ce focus : « Marchés financiers,
régulateurs, systèmes bancaires,
vecteurs de croissance ».
Les panélistes, pour la plupart, étaient
composés des figures bien connues
de ce secteur. Deux d’entre eux
n’étaient autres qu’Edoh Kossi
Amenounve, le Directeur général de
la Bourse régionale des valeurs
mobilières (Brvm) et Mory
Soumahoro, le Secrétaire général du
Conseil régional de l’épargne
publique et des marchés financiers
(Crepmf).
Cette question pouvait-elle
être évitée ?
Pour l’essentiel du débat, l’experte
nigériane panéliste par substitution et
ces figures de proue du marché
financier de l’Uemoa ont expliqué
l’importance du rôle des acteurs des
marchés financiers dans
l’amélioration de la gouvernance des
sociétés cotées.
De leurs explications, on retient qu’au
niveau du marché des capitaux,
l’impact de la bonne gouvernance est
perceptible. Les bourses sont les
endroits où les informations
gouvernent, le marché sanctionne
donc les entreprises dont la gestion
est nébuleuse, manque de
transparence.
Appliquant la procédure des panels,
le modérateur cède la parole à
l’auditoire pour des questions ou
contributions. Les panelistes sont
interpelés pour éclairer l’auditoire sur
la crise de l’agrobusiness. Si Mory
Doumbia a balayé du revers de la
main le sujet, indiquant qu’il n’était
pas approprié pour ce panel, la
manager de la place boursière de
l’Uemoa, Edoh Kossi Amenounve a
pour sa part apporté des
éclaircissements. Le directeur général
de la Brvm a demandé au public de
ne pas faire de confusion entre «
l’appel public à l’épargne » et «
l’appel à l’épargne publique ». A en
croire le patron du temple du
capitalisme de l’Uemoa, sont
réputées faire publiquement appel à
l'épargne, les sociétés dont les titres
sont inscrits à la bourse des valeurs,
qui, pour offrir au public de l’espace,
des titres, quels qu'ils soient, ont
recours soit à des établissements de
crédit ou agents de change, soit à des
procédés de publicité quelconque…
Il y a appel public à l'épargne, dès
lors qu'il y a diffusion des titres au-
delà d'un cercle de cent (100)
personnes. Et pour ce procédé, il
existe un régulateur du marché, qui
constitue l’arbitre des opérations.
Concernant l’appel à l’épargne
publique, l’épargne des populations
est collectée par les banques et les
autres institutions financières, les
microfinances et les sociétés
d'assurances.
Selon Edoh Kossi Amenounve, la
question des entreprises
d’agrobusiness se situe dans la
deuxième notion. Principalement
dans ce cas, il affirme qu’il y’a eu
dérive. Et ce, dans la mesure où ces
entreprises ont opéré à grand renfort
de publicités sur des projets non
viables. Le Dg de la bourse commune
aux huit (08) pays de l’Uemoa,
indique que contrairement à l’appel
public à l’épargne où le régulateur est
le Crepmf (institution sous régional)
et habilité à s’autosaisir, dans le cas
des dérives des sociétés
d’agrobusiness, l’Etat de Côte
d’Ivoire a le droit de réagir, puisqu’il
est dans ses prérogatives. Il a même
indiqué que le ministre de l’économie
et des finances Adama Koné, a été
clair sur cette question.
Fin connaisseur du système des
marchés financiers, car anciennement
secrétaire général du Crepmf, Edoh
Kossi Amenounve a-t-il mit fin au
débat concernant la notion de droit
financier liée à cette activité ?
Rappelons que la polémique a depuis
le début de cette crise, fait débat sur
le mode de financement de cette
activité. Pour les responsables
d’entreprises d’agrobusiness et les
souscripteurs, il s’agit d’un
financement participatif, ou
crowdfunding, qui est une expression
décrivant tous les outils et méthodes
de transactions financières qui font
appel à un grand nombre de
personnes afin de financer un projet.
Quand le trésor ivoirien pour sa part
évoque « l’appel public à l’épargne ».
Et même si le financement
participatif est une sorte d’appel à
l’épargne publique, le gouvernement
ivoirien estime que les populations
ont été induites en erreur et ont
participé à une activité dont elles
ignorent les règles.
Le ministre ivoirien des Finances,
Adama Koné a demandé récemment
aux agents du Trésor public d’être
désormais plus regardant sur les
activités, le fond des projets et les
affiches publicitaires des
microfinances en Côte d’Ivoire. « En
matière financière, il n’existe aucun
système dans le monde qui permet de
produire autant d’argent en si peu de
temps », a affirmé le ministre. Pour
Adama Koné, ces entreprises ont
vendu du faux aux Ivoiriens
L’affaire,quifaitpolémiqueactuellementenCôted’ivoire dite«affairedesentreprisesd’agrobusiness»n’apasencore
finit d’alimenter le débat public. Elle s’est même invitée au forum d’affaires dédié à la gouvernance d’entreprise la
semaine dernière.
EdohKossiAménounvé,DgdelaBrvm:«Cen’estpasunappelpublicàl’épargne,mais…»
AGROBUSINESS
Edoh Kossi Amenouve, Directeur général de la Brvm (Ph : DR)
Paul allé
12. enTrePrendreencI Lundi 27 février 201712
RESTAURATION
La restauration est à n’en point douter un besoin essentiel de l’homme. En effet, tout être humain éprouve le besoin de renouveler ses forces physiques chaque jour à travers cette activité. Il
peut le faire chez lui ou à l’extérieur. La deuxième option donne lieu au développement d’un business assez lucratif à savoir la restauration. En Côte d’Ivoire, c’est une activité très dynamique.
Les acteurs qui s’y intéressent ou qui l’ont développé sont légions. Cela va de la petite entreprise individuelle aux grosses structures que sont les restaurants et grands hôtels étoilés. Qu’on
soit petit ou grand, la clientèle ne manque point. On peut même dire sans se tromper qu’il y a encore de la place pour ceux qui veulent investir dans le secteur. Aussi, cette semaine, votre
journal préféré a décidé de s’intéresser à ce secteur pour en évaluer la viabilité à travers un projet simplifié dans le but d’encourager de potentiels entrepreneurs à y investir.
Résumé succinct du projet
Cette semaine, notre projet porte sur l’ouverture d’un restaurant dans l’une des communes du district d’Abidjan. Il
s’agira d’un restaurant moderne qui respecte toutes les normes professionnelles en particulier les normes d’hygiène
et de salubrité ainsi que des conditions d’autorisation ou de licence. Par moderne, nous n’entendons pas forcément
un restaurant dans un cadre luxueux, mais plutôt un restaurant respectable et professionnel. La mise en place de ce
restaurant va coûter au démarrage 3
876 000 FCFA. Ensuite, après une
année d’activité, le promoteur pourra
engranger un chiffre d’affaires de plus
de 25 millions. La rentabilisation
interviendra au cours ou au bout de la
deuxième année après un changement
de la politique des prix. Dans le cadre
du projet, nous bénéficierons de
l’expertise de Nanan Césarine
Prudencia de princia, restauratrice à la
Riviera 2 depuis 6 ans et propriétaire
du restaurant « le taliet ».
Identification et estimation des besoins
:
Les besoins à satisfaire pour le
démarrage de l’activité sont les
suivants : location et aménagement
d’un site, l’achat de divers
équipements, l’achat de vaisselles,
l’achat de la matière première pour le
premier menu du jour ainsi que
l’approvisionnement en boissons.
NB : Le coût de la location de l’espace devant accueillir l’activité de restauration dépend de la situation géographique de ce
dernier. Selon les différentes communes du district d’Abidjan ou les différents quartiers se trouvant dans les communes, les
prix peuvent aller de 30 000 FCFAà 200 000 FCFA, voire plus. Ici, nous avons pris une moyenne de 100 000 FCFA. Pour ce
qui concerne l’aménagement, l’importance des dépenses dépend de l’apparence qu’on veut donnerà son cadre.
Faites unchiffred’affairesdeplusde25millionsenunan
NB : le montant à débourser pour le marché du jour dépend du
menu prévu. Ici nous nous sommes basés sur une moyenne donnée
par notre guide du jour à savoir Nanan Césarine de Princia. Avec
80 000 FCFA, on peut préparer pour une clientèle composée
d’environ 120 à 150 personnes. En outre, il faut savoir qu’en
général, la restauration s’accompagne de la commercialisation de
boissons.Avec une somme de 200 000 FCFA,le promoteur pourra
se procurer une quinzaine ou vingtaine de casiers de boissons.Enfin,
le forfait transport concerne les frais du trajet pour faire le marché
et les frais de déplacements des livreurs de repas.
Désignation
Location d’un local
Aménagement (peinture, décoration, création
d’espaces cuisine, boissons, clients, terrasse, etc)
Installation de brasseurs d’air
TV Led 32’’
Congélateur 290 L
Réfrigérateur 248 L
Chaises
Tables
Parasols pour les tables sur la terrasse
Ordinateur bureau
Petit matériel de travail (reçu, registre, stylos,
calculette, etc.)
Total
Total (FCFA)
600 000
500 000
75 000
150 000
240 000
190 000
300 000
210 000
65 000
200 000
80 000
2 610 000
Prix unitaire
100 000
500 000
15 000
150 000
240 000
190 000
10 000
14 000
13 000
200 000
80 000
Quantité
6 (3 mois de caution
et 3 mois avance)
1
5
1
1
1
30
15
5
1
1
Installation, aménagement et équipement d’un local
Désignation
Grandes marmites
Petites marmites
Casseroles
Machine Moulinex
Fourneaux
Ensembles gaz (mamigaz)
Lot de 25 plateaux
Lots de 12 cuillères et fourchettes
Louches et écumoires
Paquets de 10 serviettes de tables
Grandes soupières
Ensemble de 100 assiettes de
services en porcelaine (pour la
sauce et l’accompagnement)
Paquets de 6 bidons pour la
conservation de l’eau fraiche
Lot de 50 Bols d’un trou pour
la nourriture à livrer
Lot de 12 bols de deux trous
pour la nourriture à livrer
Verres ordinaires (paquets de 70)
Verres en coupe (paquets de 6)
Total
Prixunitaire(FCFA)
25 000
10 000
10 000
80 000
12 000
40 000
50 000
6 000
2 500
1 000
15 000
110 000
2 000
5 000
8 000
10 000
4 000
Quantité
4
4
10
1
3
3
1
16
12
10
10
1
5
1
2
1
2
Coût total (FCFA)
100 000
40 000
100 000
80 000
36 000
120 000
50 000
96 000
30 000
10 000
150 000
110 000
10 000
5 000
16 000
10 000
8 000
971 000
Achat de vaisselles et d’autres équipements de travail
Désignation
Marché du jour
Première commande de
boissons (la consignation
comprise)
Forfait transport journalier
Total
Prix unitaire
80 000
200 000
15 000
Quantité
1
1
1
Coût total (FCFA)
80 000
200 000
15 000
295 000
Approvisionnement pour la nourriture et la boisson et frais journaliers
13. Lundi 27 février 2017 enTrePrendreencI 13
Récapitulatifs des dépenses :
Pour démarrer son activité, le promoteur devra débourser la somme de :
2 610 000 + 971 000 + 295 000 = 3 876 000
Ressources humaines
La ressource humaine d’un restaurant se compose en général d’un chef
cuisinier qui en est également le gérant, ensuite de cuisiniers, de serveurs
(généralement des serveuses), des plongeurs et, dans le cadre du projet de
cette semaine, de livreurs de repas sur commande dans les bureaux.
Certains de ces postes sont interchangeables, c'est-à-dire qu’un plongeur
peut être également serveur, qu’un cuisinier peut également se transformer
en livreur de plats après la cuisson des aliments, etc. Pour l’essentiel, il
faut en moyenne une dizaine de personnes pour faire face à tous les
engagements du restaurant : 3 cuisiniers, 2 serveurs, 1 plongeur et 4 livreurs
de plats. Il faut s’assurer de recruter du personnel de qualité consciencieux
des règles d’hygiène et de salubrité ainsi que des exigences en matière
d’accueil et de gestion de la clientèle. Les serveurs et les plongeurs ainsi
que les livreurs n’ont pas besoin d’une formation particulière au préalable.
En revanche, les cuisiniers doivent provenir d’écoles crédibles formant en
restauration et hôtellerie. Aussi, le salaire du personnel de cuisine doit se
négocier à partir du Smig (60 000 FCFA) pour respecter les normes du
travail. Quant aux serveurs, plongeurs, et livreurs, ils sont payés en général
autour de 30 000 FCFA par mois.
Encadrement et ressources possibles
Dans le cadre de la mise en œuvre de son projet de restauration, le
promoteur peut s’approcher de l’Autorité de régulation de la restauration
et des métiers de l’alimentation (Arrma) pour s’imprégner des lois et
réglementation qui régissent le secteur de l’alimentation en Côte d’Ivoire.
Cette organisation qui œuvre pour la professionnalisation du secteur servira
ainsi de conseil dans toutes les étapes devant aboutir à l’ouverture du
restaurant. De même, le promoteur doit s’intéresser aux questions liées à
l’hygiène alimentaire et à la salubrité des sites de restauration. Il faut noter
que même si les textes ne sont pas toujours respectés en Côte d’Ivoire, il
existe une réglementation stricte du métier surtout en ce qui concerne ces
deux questions.
Observations et conseils pratiques
Le métier de la restauration est à la fois exaltant et éprouvant. Il faut bien
le cerner avant de s’y lancer. Voici quelques observations et conseils
pratiques à suivre :
La qualité de la nourriture est la meilleure publicité
En matière de restauration, l’apparence des locaux compte, mais c’est la
qualité de la nourriture qui fidélise le client. En d’autres termes, il n’y a
pas de meilleures pub que la satisfaction des clients. Comme on le dit
souvent, en marketing, il n’y a pas une deuxième chance de faire bonne
impression. Si les premiers clients à solliciter les services du restaurant
n’ont pas tiré satisfaction, il y a de fortes chances que la réputation du
restaurant s’en trouve ternie. Tout comme la qualité, le respect des règles
d’hygiène et de salubrité est très important. Personne ne viendra manger
dans un endroit sale. De même, la qualité de l’accueil importe. Il faut un
personnel qui en plus d’être dévoué, sait emballer le client, le mettre à l’aise
voire l’amadouer par son sourire et sa chaleur. Le client qui entre dans le
restaurant avec des besoins, doit en ressortir satisfait par la qualité de
l’accueil.
Minimiser les coûts d’approvisionnement
Le marché est aujourd’hui cher. Cette réalité n’est pas seulement ressentie
par les ménages, mais également par les restaurateurs. Il est donc important
de trouver des solutions pour acheter moins cher les ingrédients devant
servir à la confection des plats. L’une de ses astuces consiste à acheter en
gros dans les marchés de gros. Au lieu de se contenter des petits marchés
de quartiers, il faut se déplacer dans ces marchés, notamment à Adjamé.
Fixer un prix juste pour le client et pour le restaurant
L’une des difficultés des restaurateurs consiste à faire face à la concurrence.
Parfois face à la paupérisation de la population, beaucoup de restaurateurs
proposent des prix qui ne sont pas forcément judicieux pour leur commerce.
Il faut savoir évaluer la qualité de ses produits et fixer des prix qui peuvent
à la fois arranger le client et le restaurant. Toujours est-il que lorsque le
produit est de bonne qualité, le client est prêt à payer le prix.
Modèle commercial et rentabilité
Le restaurant proposera à la clientèle divers mets dans le cadre du déjeuner. En général, sur le marché, les prix
des plats pour les restaurants de moyennes gammes comprennent les montants de 700, 800, 1000 et 1 500 FCFA.
Ce sont ces prix qui seront pratiqués par le promoteur. Les menus se composeront de plats de foutou ou de riz
accompagnés de sauces (graine, djoumgblé, aubergine, feuilles, etc), plats de couscous, riz aux olives, poissons
ou poulets braisés, etc. Le restaurant aura deux types de clientèle à savoir la clientèle « sur place » et la clientèle
pour la livraison. Cette deuxième activité nécessitera des frais de transports qui seront répercutés sur les prix des
plats. Aussi, les plats livrés coûteront entre 1200 et 1500. Le restaurant, ciblera en moyenne entre 100 et 150
clients par jour. Nous prendrons une moyenne de 120 plats servis par jour à répartir entre les différents prix. Pour
le premier mois de service, l’objectif sera d’atteindre 45 plats (15 plats de 700, 10 plats de 800, 1000 et 1500FCFA),
puis avec l’intensification de l’action commerciale, on passera à 100 plats le deuxième et le troisième mois (30
plats de 700 et 30 de 800, 20 plats de 1000 et 20 de 1500) et enfin 120 plats à partir du troisième trimestre (35
plats de 700, 35 de 800, 25 plats de 1000 et 25 de 1500).
La recette journalière au premier mois :
(700 × 15) + (800 × 10) + (1000 × 10) + (1500 × 10) = 43 500
Le chiffre d’affaires du premier mois est :
(43 500 × 5) × 4 = 870 000 FCFA
La recette journalière au deuxième et au troisième mois :
(700 × 30) + (800 × 30) + (1000 × 20) + (1500 × 20) = 95 000 FCFA
Le chiffre d’affaires du deuxième et du troisième mois d’activité est le suivant :
(95 000 × 5) × 8 = 3 800 000 FCFA
La recette journalière à partir du troisième trimestre :
(35× 700) + (35×800) + (25 × 1000) + (25 × 1500) = 116 400 FCFA
La recette probable pour le reste de l’année est :
(116 400 × 5) × 4 × 9 = 20 952 000 FCFA
La recette globale de la première année est la suivante :
20 952 000 + 3 800 000 + 870 000 = 25 622 000 FCFA
Sur cette somme, il faudra retrancher les dépenses journalières à savoir l’achat des ingrédients et les frais de
transport dont le total peut atteindre environ 22 800 000 FCFAà raison de 95 000 FCFApar jour. Ensuite, il faudra
retrancher le salaire des employés à hauteur de 10 000 par jour, soit 2 400 000 FCFApar an. Un constat se dégage
à partir de ces calculs : la marge du promoteur est insignifiante sans oublier qu’il doit faire face au loyer du local.
Il faudra donc changer de stratégie dès la deuxième année. Cela implique la pratique de prix compétitifs. Pour
que l’activité soit rentable on exclura les plats de 700 à 800 FCFA, et on se limitera aux plats de 1000 et 1500.
Telle est la réalité dont il faut tenir compte.
Quant à la boisson, elle permettra de faire des marges. Elle pourra rapporter en moyenne 10 000 FCFA de marge
par jour, ce qui fera en 12 mois : 10 000 × 5 × 4 × 12 = 2 400 000 FCFA.
14. Lundi 27 février 201714
Journal d’Annonces Légales et d’Informations Juridiques de Côte d’Ivoire
Constitutions • Liquidations • Redressements
Publications financières • Dissolutions
Nominations• Modifications • Brevets
Faillites • Convocations d'Assemblées
Appels d’offres • Marques et Noms
commerciaux, etc ...
U
ne coentreprise
implique au moins
deux entreprises
mettant en commun
leurs ressources et leur
expertise pour atteindre un but
particulier.Lesrisquesetrécompenses
de l'entreprise sont également
partagés. Votre entreprise peut ainsi
avoir un fort potentiel de croissance à
même de vous procurer des idées et
des produits innovants. La
constitution d'une coentreprise
représente donc une décision
importante. Il s’ensuit qu’il est
important de mesurer les avantages et
les inconvénients de la joint-venture
mais surtout de savoir comment la
constituer.
Les différents types de coentreprises
La façon dont vous constituez une
coentreprise dépend de ce que vous
essayez d'accomplir.
Vous pouvez choisir d'accepter de
collaboreravecuneautreentreprisede
façon limitée et spécifique. Par
exemple,uneentreprisedepetitetaille
avec un nouveau produit excitant
pourrait vouloir le vendre par
l'intermédiaire du réseau de
distribution d'une société de plus
grande taille. Les deux partenaires
pourraientconvenird'uncontratfixant
les modalités de ce fonctionnement.
Autrement, vous pourriez vouloir
constituer une coentreprise distincte,
éventuellement une nouvelle société,
afin de traiter un contrat particulier.
Une coentreprise de la sorte peut
s'avérerêtreunchoixtrèsflexible.Les
partenaires sont chacun propriétaires
d'actions de la société et conviennent
de la façon dont elle doit être gérée.
Dans certaines situations, d'autres
choix peuvent être plus appropriés
qu'une société par actions. Par
exemple, vous pourriez constituer un
partenariat d'affaires. Vous pourriez
même décider de fusionner
intégralement vos deux entreprises.
Afin de vous aider à décider quelle
sorte de coentreprise vous convient le
mieux, vous devez envisager si vous
voulez être impliqué dans la gestion.
Vous devez également réfléchir à ce
quipourraitarriversil'aventuretourne
mal et quels risques vous êtes prêts à
accepter.
Cela vaut la peine d'obtenir des
conseils juridiques pour aider à
identifier quel est votre meilleur
choix. La façon dont vous constituez
votre coentreprise a une influence sur
la façon dont vous l'exploitez et sur la
façon dont les bénéfices sont partagés
et imposés. Elle a également une
influence sur votre responsabilité si
l'aventure tourne mal. Vous avez
besoin d'un contrat juridique clair
stipulant les modalités de
fonctionnement de la coentreprise et
la façon dont tout revenu sera partagé.
Le contrat de coentreprise
Lorsque vous décidez de créer une
coentreprise, vous devez stipuler les
modalités dans un contrat écrit. Cela
aidera à empêcher toute mésentente
lorsque la coentreprise sera créée et
fonctionnera. Un contrat écrit doit
couvrir : la structure de la
coentreprise, par exemple si elle
constituera une entreprise distincte à
part entière ; les objectifs de la
coentreprise ; les contributions
financières que chacun de vous
effectuera ; si vous transférez des
actifs ou des employés à la
coentreprise;lapropriétédesdroitsde
propriété intellectuelle créés par la
coentreprise ; la gestion et le contrôle,
par exemple, les responsabilités
respectives et les processus devant
être suivis ; de quelle façon sont
partagés les dettes, les bénéfices et les
pertes ; de quelle façon tout conflit
entre les partenaires sera réglé ; une
stratégie de sortie ou encore de fin de
la coentreprise. Vous pouvez
également avoir besoin d'autres
contrats, tels qu'une entente de
confidentialité afin de protéger tout
secret commercial que vous
divulguez. Toutefois, il est essentiel
d'obtenirlesconseilsd'unavocat,d’un
conseil juridique ou encore d’un
expert avant que des décisions
définitives soient prises
DROIT
Des affaires
Par Borgia KoBri
Voici comment la constituer
JOINT-VENTURE
Il existe plusieurs types de joint-venture (Ph:DR)
U
ne coentreprise fructueuse
peut offrir : l'accès à de
nouveaux marchés et
réseaux de distribution ; une
augmentation de la capacité ; un
partage des risques et des coûts
avec un partenaire ; l'accès à des
ressources plus importantes, y
compris à un personnel plus
spécialisé, à de la technologie et à
du financement. Une coentreprise
peut également être très flexible.
Par exemple,une coentreprise peut
avoir une durée de vie limitée et ne
couvrir qu'une partie de vos
activités, limitant ainsi
l'engagement des deux parties et
l'exposition de l'entreprise. Les
coentreprises sont particulièrement
populaires auprès des entreprises
des industries du transport et du
voyage qui exercent leurs activités
dans plusieurs pays.
Toutefois, le partenariat avec une
autre entreprise peut s'avérer
complexe. L'établissement d'une
relation appropriée nécessite du
temps et des efforts.Des problèmes
sont susceptibles de survenir si : les
objectifs de l'entreprise ne sont pas
totalement clairs et ne sont pas
communiqués à toutes les
personnes impliquées ; les
partenaires ont des objectifs
différents concernant la
coentreprise ; il existe un
déséquilibre des niveaux
d'expertise, d'investissement ou
d'actifs apportés dans l'entreprise
par les différents partenaires ; des
cultures et des styles de gestion
différents entraînent une mauvaise
intégration et collaboration ; les
partenaires ne fournissent pas une
direction et un soutien suffisants au
tout début.
B.K
Lesavantagesetlesrisques
Plusieurs voies peuvent être dans le cadre de l'expansion d'une entreprise, le développement de nouveaux produits ou la pénétration
de nouveaux marchés, particulièrement à l'étranger. Explorer les voies de la coentreprise ou encore mettre en place un joint-venture
(en anglais) peut s’avérer une solution présentant de nombreux avantages.