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Chronologie de "Mai 1968"
1er
mai : pour la 1ère
fois depuis 1954, manifestation autorisée à Paris : défilé commun CGT-PCF (dont
Georges Marchais) -PSU (Parti Socialiste Unifié dont Pierre Mendès France) de la République à la Bastille.
2 mai : incendie dans les locaux de l’université de la Sorbonne provoqué par le groupuscule d’extrême-droite
Occident ; incidents avec la police à la faculté des lettres de Nanterre où les cours sont suspendus.
3 mai : meeting à la Sorbonne pour dénoncer l’incendie ; fermeture de la faculté de Nanterre 1ers
gaz
lacrymogènes de la police, 1ers
lancers de pavés. 600 interpellations.
4 mai : appel à la grève illimitée de syndicats étudiants. Suspension des cours à la Sorbonne.
5 mai : condamnation de quatre manifestants du 3 mai à de la prison ferme.
6 mai : grèves et manifestations dans de nombreuses universités. Daniel Cohn-Bendit et 7 autres étudiants
passent devant la commission disciplinaire de l’université de Nanterre. Manifestations à Paris, affrontements
violents avec la police (400 arrestations). Les syndicats étudiants demandent l’abandon des sanctions contre
les étudiants arrêtés (1), l’évacuation du Quartier latin par la police (2), la réouverture de la Sorbonne (3).
7-8 mai : manifestation à Paris.
9 mai : le mouvement étudiant s’étend et s’intensifie en province (Nantes, Rennes, Strasbourg, Toulouse).
10-11 mai : Des lycéens se joignent aux manifestations. À Paris, première "nuit des barricades", violents
affrontements contre les forces de l’ordre. Manifestations violentes à Bordeaux, Lyon, Strasbourg, Grenoble,
Toulouse, Lille, etc.
11 mai : le Premier ministre Georges Pompidou cède sur les trois revendications du 6 mai.
13 mai : à l’appel des syndicats ouvriers (CGT-CFDT-FO,…) et étudiants (UNEF), importante grève générale,
et manifestations ouvriers-enseignants-étudiants dans toute la France. Un million de personnes dans le
cortège manifestent à Paris. La Sorbonne est occupée par les étudiants.
14 mai : Dépôt d’une motion de censure contre le gouvernement de Pompidou à l’Assemblée nationale.
Occupation de l’usine Sud-Aviation près de Nantes où la direction est séquestrée par les grévistes.
Occupation de divers lycées et des universités.
15 mai : Occupation à Paris du théâtre de l’Odéon et de l’École des Beaux-Arts transformée en "atelier
populaire" à l’origine de nombreuses affiches de Mai.
16 mai : grève et occupation s’étendent aux entreprises Renault, SNCF, Air France, à la métallurgie.
17 mai : grève à l’ORTF (télévision). Dans la soirée, un cortège étudiant part du Quartier latin vers Boulogne-
Billancourt, site industriel de Renault.
18 mai : de Gaulle dénonce la "chienlit" (la "pagaille"). La grève s’étend et paralyse l’économie du pays : 3 à 6
millions de grévistes. A Paris, rassemblements d’extrême-droite (quelques milliers de participants).
19 mai : interruption du festival international de cinéma à Cannes, à la demande unanime du jury. A Paris, le
philosophe engagé Jean-Paul Sartre s’exprime à la Sorbonne.
21 mai : Forte extension du mouvement de grève : PTT, secteurs de la chimie, du textile, Peugeot, Michelin,
Citroën, EDF, GDF, fonction publique, grands magasins : 8 à 10 millions de grévistes.
22 mai : Manifestations dans la soirée et dans la nuit. Les syndicats (CGT et CFDT) publient cinq points
constituant les bases de la négociation. La motion de censure déposée au Parlement est rejetée.
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23 mai : le pouvoir interdit aux radios de faire des reportages en direct. Manifestations d’étudiants dans la
soirée et dans la nuit, notamment à Paris.
24 mai : manifestations dans toute la France. A Paris, nouvelle "nuit des barricades", la Bourse est incendiée.
À Lyon, un commissaire de police est tué par un camion lancé par les manifestants. Violences également à
Bordeaux, Strasbourg, Nantes, Toulouse.
25-26 mai : à Paris, début des négociations entre les syndicats, le patronat et le gouvernement au ministère
du Travail, rue de Grenelle (Pompidou est présent, Jacques Chirac aussi comme secrétaire d’Etat à l’emploi).
27 mai : Accords de Grenelle : augmentation du SMIG, réduction progressive de la durée du travail en vue
d’aboutir à la semaine de 40 heures, abaissement de l’âge de la retraite, augmentation des droits syndicaux…
Les ouvriers de Renault refusent ces accords et votent la poursuite de la grève. À Paris, meeting au stade
Charléty organisé par un syndicat étudiant, on note la présence de Pierre Mendès France.
28 mai : conférence de presse de François Mitterrand qui considère le pouvoir comme vacant (vide) et
annonce sa candidature à la présidence de la République. Il propose que Pierre Mendès France soit chef du
gouvernement provisoire. Le PCF propose lui un "gouvernement populaire et d’union démocratique".
29 mai : manifestations à l’appel de la CGT ; 800 000 personnes dans les défilés parisiens. Le conseil des
ministres est ajourné ; le général de Gaulle quitte l’Elysée et se rend en RFA pour s’entretenir avec le général
Massu qui commande les forces françaises. Il se rend ensuite à Colombey-les-deux-Églises. Pierre Mendès
France se déclare prêt à former un "gouvernement de gestion".
30 mai : de Gaulle annonce à la radio la dissolution de l’Assemblée nationale et l’organisation d’élections
législatives. Manifestation de soutien à de Gaulle réunissant un million de personnes sur les Champs-Élysées.
31 mai : manifestations de soutien au général de Gaulle en province. Engagement de négociations sociales
améliorant les dispositions des Accords de Grenelle ; ces négociations se poursuivent jusqu’au 19 juin.
1er
-3 juin : réapprovisionnement des villes en essence durant le week-end de la Pentecôte.
5 juin : début de la reprise du travail à EDF-GDF, dans les mines, la sidérurgie et les employés d’État.
6 juin : reprise à la RATP, à la SNCF, dans la fonction publique. Le SNES (syndicat enseignant) décide de
poursuivre la grève.
7 juin : évacuation par la force de l’usine Renault de Flins par les CRS. Reprise du travail aux PTT.
10 juin : à Flins, mort d’un lycéen noyé dans la Seine après avoir été poussé par des CRS.
11 juin : affrontements avec la police devant les usines Peugeot à Sochaux, deux ouvriers meurent.
Réoccupation de l’usine Renault à Flins par les grévistes. Violentes manifestations à Paris et dans plusieurs
grandes villes de province.
12 juin : reprise des cours dans les lycées. Interdiction de toute manifestation sur la voie publique pendant les
élections. Dissolution de groupes d’extrême-gauche dans lesquels militaient de nombreux étudiants.
14 juin : reprise du travail dans d’autres entreprises.
16 juin : à Paris, évacuation de la Sorbonne par la police.
23 juin : 1er
tour des élections législatives.
30 juin : 2nd
tour des législatives. Les gaullistes recueillent 43,6%, le centre 10,3% ; les partis de gauche 40%
mais le scrutin uninominal permet aux gaullistes d’obtenir une très grande majorité d députés.
10 juillet : emprisonnement de militants d’extrême-gauche, dont Alain Krivine, jusqu’à l’automne.
13 juillet : Maurice Couve de Murville succède à Georges Pompidou au poste de premier ministre.
D’après http://www.mai-68.fr