1. LaCollinedePénuelLaCollinedePenuelLETTRE ANNUELLE - PÂQUES 2019
Asbl Colline de Penuel N° de compte : BE55-0682-1216-9844
0472 / 90 56 69
info@colline.be Rue de Nil, 55
www.penuel.be B-1435 Mont-Saint-Guibert
Editeur responsable : Patrick Debucquois, 55 rue de Nil - 1435 Mt-St-Guibert
2. Naître et renaître.
Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité !
C’est par cette acclamation que les chrétiens du monde entier
célèbrent la fête de Pâques, fête de la vie plus forte que la mort.
A la Colline, cette force de la vie sera tout particulièrement
palpable cette année, avec la naissance de trois nouveaux petits
d’homme parmi les habitants.
Mais s’il est vrai que chaque naissance est l’occasion d’une grande joie, elle est aussi un
grand mystère à l’instar de la résurrection, cette naissance à une nouvelle vie qu’est la vie de
l’Esprit. Du Christ ressuscité, nous savons en efet très peu, sinon l’image d’un tombeau vide et
la promesse de l’Esprit-Saint.
Cet Esprit n’était toutefois pas entièrement nouveau : lien d’amour du Père et du Fils, il est de
toute éternité. Il planait sur les eaux lors de la création du monde. Et pourtant, oui, il est toujours
nouveau, et il renouvelle sans cesse.
Il renouvelle notre monde angoissé par les catastrophes écologiques qui, aujourd’hui déjà,
contraignent des millions d’humains à la faim, à la guerre, à la pollution et à l’exil. Il renouvelle
notre Eglise déigurée par les ofenses indicibles causées aux enfants, ceux dont le Christ disait
que le Royaume des cieux appartient à ceux qui leur ressemblent.
Cet Esprit est force et lumière. Il nous provoque et nous pousse à aller plus loin, à ne pas nous
arrêter aux prédictions catastrophistes mais à sortir de nos routines et de nos habitudes. A
transformer, petit à petit, nos modes de vie pour les rendre plus durables et plus solidaires. A
ralentir nos cadences infernales et à laisser plus de temps à la rencontre, celle de soi-même,
celle des autres et celle du Père, dans la prière.
Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité !
par Patrick Debucquois
édito
échodelaviesurlaColline
La vie se reconnait par sa capacité de mouvement : ça bouge !
Oui ça bouge à la Colline, ça déménage même :
L’été dernier, Diane, Quentin et Noé ont été sommés par la Région de quitter leur yourte
implantée sur une zone verte. Ils ont donc demandé à Donatienne de récupérer le petit
appartement comme convenu, mais Donatienne désireuse de rester à la Colline a introduit dans
notre paysage la « tiny house », cet habitat léger et joli. Entre temps, Jean Luc, Maëlys et
Emeline ont quitté leur grande maison ; laissant à Diane et sa famille - qui s’agrandit…- la
possibilité de plus d’espace et la joie de pouvoir mieux accueillir. Mathilde et Sébastien ont saisi
cette opportunité pour demander la possibilité de s’installer près de la chapelle et augmenter
ainsi le nombre de couples et d’enfants : leur petit Santiago vient de naître ! Florence, poustinik
de longue date, s’est démenée pour que nous puissions faire l’acquisition d’une deuxième tiny
house. Voilà donc une sixième entité : du jamais vu à la Colline ! Et avec la naissance d’un
quatrième chez Marie-Noëlle et Benoît nous serons bientôt 17 habitants…
Les habitants de la Colline vivent une belle période de joie et de légereté, avec une énergie
sans cesse renouvelée par l’Esprit Saint. Un nouveau soule semble porter Penuel. Le temps
est au dialogue, au partage, à l’approfondissement. Les personnes qui passent à la Colline
vivent toujours de belles grâces comme le témoigne ce petit mot laissé dans notre livre d’or :
« Ici c’est mon ailleurs, c’est cet endroit à la fois hors du monde et dans le monde, où l’on se
sent hors de soi et en soi, où le silence eface l’absence et fait ressentir une présence si belle et
si forte, qu’en repartant, on a le cœur inondé d’amour. Merci à tous ceux et toutes celles qui par
leur présence, leur accueil et leur bienveillance mettent en ce lieu une énergie magniique. Vous
êtes fantastiques ! »
Par Eric Dugourlay
FlorencePERCEVAUT
Me voilà dans l’envers du décor.
Je suis Florence, j’ai 35 ans et j’habite ici depuis Octobre 2018, mais j’arpente les sept
hectares du terrain, use les petits bancs de prière et bois mon café dans les tasses de la Colline
depuis plusieurs années déjà. J’ai connu Penuel comme Poustinik en 2014, et j’ai immédiatement
accroché à la spiritualité du lieu. J’étais déjà familière des écrits de Catherine De Hueck Doherty,
je pratiquais la prière de Jésus avec mon tchotky et j’avais été formée à la spiritualité du désert.
Au milieu de la vie trépidante de Bruxelles, je recherchais un lieu
où venir reprendre ma respiration régulièrement à ma manière,
dans le silence et la paix. C’est dire si le lieu m’a parlée dès
la première fois. Au point que j’y suis revenue, qu’il
pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, en train et à pieds, un
week-end par mois pendant quatre ans, toujours à
Saint Michel ou à Saint Raphaël.
Cette expérience de Poustinia, où je retrouvais un
équilibre de vie dans une alternance de repos, prière
et travail manuel et où se déployait dans le silence la
richesse de la Parole de Dieu, a été pour moi salutaire.
Elle m’a permis de garder le il rouge de ma vie sous le
regard d’amour de mon Seigneur, au milieu des
tribulations et des apparents changements de cap. C’est là
aussi où je me suis refait une santé, que j’avais perdue au
milieu des épreuves de ma vie. J’ai plusieurs fois pensé à
devenir permanente, mais je voulais garder ce lieu comme mon
« ailleurs ». Mon travail à Bruxelles comme ouvrière typographe ne me permettait pas, en outre,
de répondre à cet appel.
Puis il y a eu les attentats à Bruxelles et à Paris, les touristes sont partis, les boutiques ont
fermé, et la petite imprimerie artisanale n’a pas eu les reins assez solides pour encaisser le choc.
Nouveauxhabitants
3. Toute l’équipe a été licenciée, et je me suis retrouvée au chômage, sans vouloir reprendre le
métier de journaliste que j’avais exercé pendant huit ans, et sans diplôme pour satisfaire mon
goût pour le travail manuel. J’ai alors décidé de réaliser l’un des rêves de ma vie : inir le chemin
de Compostelle commencé dix ans plus tôt. Toutes mes économies y sont passées et j’ai
parcouru seule les 850 Km qui me restaient, avec dans le cœur des versets de la Bible, dans la
tête des projets très lous et au pied droit une tendinite chronique.
A mon retour, j’ai trouvé in extremis (avant la faillite inancière totale !) un travail comme
auxiliaire de vie auprès d’une personne myopathe, Thomas. Comme ce jeune de 32 ans, atteint
d’une maladie dégénérative des muscles, ne peut plus bouger que le pouce droit et les lèvres, je
suis son corps depuis plus d’un an. Un peu comme dans le ilm « Intouchables » sans la fortune
derrière. J’ai complété ce job par un autre, dans un lycée privé, où je m’occupais du jardinage,
de la décoration (fresques) et du ménage. Mais mon désir de vie à la campagne et plus
communautaire me taraudait. Je me sentais un peu comme un électron libre dans l’Eglise, j’avais
besoin d’appartenir à un groupe, d’intégrer un projet. Quand j’ai su qu’une place se libérait, j’ai
également senti le désir de rendre à la Colline un peu ce que j’y avais reçu, et j’ai postulé pour
habiter le studio près de la chapelle. Je m’y étais prise un peu tard, l’équipe penchait déjà pour
un couple : on m’a alors proposé d’habiter une Tiny House. Go ! J’ai dit oui, googlisé
« Taïniaousse »,
démissionné de mon
second travail au lycée,
rendu les clefs de mon
appartement bruxellois et
emménagé dans ce petit
chalet sur roues avec mon
cochon d’Inde (ravi).
Aujourd’hui j’essaie
d’accueillir les Poustinikki
avec autant d’amour que
j’en ai reçu, je médite le
vitrail du combat de Jacob
autant que je le veux,
j’essaie de cultiver un petit
potager bio, je me laisse
édiier par les autres
permanents, je vais à la
messe en moto et je suis heureuse que mes chants à la guitare servent à quelqu’un d’autre que
ma vieille voisine de 84 ans. Le mardi, j’essaie aussi d’organiser des partages entre habitants
(sur la charte, la vie et les écrits de Catherine Doherty…) ainsi que la venue d’intervenants
extérieurs (Michel Paternostre, Père Bernard, Bruno Eliat…) pour former l’équipe à la spiritualité
du lieu, permettant ainsi à chacun de devenir un meilleur accompagnateur fraternel des
retraitants, par sa propre expérience de Poustinia.
Et devinez quoi ? Contrairement à ce que je redoutais, je n’ai pas perdu mon « ailleurs ».
M’éloigner une fois par mois de quelques centaines de mètres de ma Tiny, sac au dos, et mettre
un pied en Poustinia me fait l’efet d’une madeleine de Proust, et je peux vivre mes temps de
désert comme avant. On ne peut donner que ce que l’on a reçu... et Dieu est si bon !
Voilà maintenant 6 mois que nous vivons à la Colline ;
6 mois de découvertes, rencontres, amitiés, … De ce que
nous avons pu en découvrir, la Colline est pour nous un
lieu unique de rencontres, plein de bonté et de
bienveillance. La réalité du projet nous nourrit
énormément.
Vivre et porter un projet ensemble nous inspire car la
solidarité, le respect, l’entraide est de mise entre les
habitants. L’ouverture vers l’extérieur par l’accueil nous
permet également de rester ouverts au monde alentour,
aux besoins humains de la société. Les poustinikki se
conient facilement, ce qui demande une attention et de
l’empathie mais également un « grand cœur ». Pouvoir
partager ces moments intimes avec les autres habitants
est un réel cadeau pour s’entraider et se donner des
conseils ou parfois simplement pour pouvoir se soulager. Les points de vue et avis diférents face
à certaines situations sont d’une grande richesse.
Le cadre de la Colline est également très inspirant et nous rapproche de Dieu. Le silence, la
nature, les bois apportent tellement de paix, ce que les poustiniki n’hésitent pas à nous rappeler.
Comment est-on arrivés à la Colline ? Bonne question… La providence, le soule de l’Esprit ?
Nous cherchions à vivre sur un lieu avec un projet chrétien. Par le bouche-à-oreille, nous
avions entendu parler de la Colline que nous avons eu l’occasion de découvrir un après-midi avec
Jean-Luc. Cependant il n’y avait pas de maison libre à ce moment-là et nous ne nous sentions
pas prêt pour nous engager dans un tel projet alors que nous préparions notre mariage (un autre
grand projet plutôt engageant !). Nous avons alors été vivre à Namur en habitat groupé
« solidaire ». En juin 2018, nous envisagions de vivre en yourte. C’est grâce à ce projet que nous
avons rencontré Diane et Quentin à la Colline via leur annonce de vente de leur yourte sur
« 2ememain ». Deux semaines plus tard, nous apprenions que notre projet de yourte ne pourrait
pas aboutir et en même temps, la Colline nous rappelait pour signaler qu’une place se libérait.
Nous sentions que le moment était plus propice alors nous nous sommes lancés (un peu
naïvement ?) dans l’aventure et puis tout s’est fait « tout seul ». Merci à l’Esprit-Saint et à l’accueil
à la Colline.
La Providence nous a encore montré Sa présence à la Colline. Nous sommes arrivés en
octobre avec un petit cadeau tout chaud encore emballé dans son baluchon, un tout petit bébé.
Santiago vient de montrer le bout de son nez ! Cependant, dans notre entourage nous ne
connaissons pas beaucoup de personnes dans le même « trip ». Ici la Colline nous a accueillis
avec deux autres bébés aux chaud, ce qui est pour nous un magniique cadeau : pour le partage
de trucs et astuces, le soutien moral, l’entraide de matériel, les caprices de grossesse et, surtout,
les imaginer plus tard jouer ensemble.
Nous nous sentons bien à la Colline et avons le désir de nous investir et vivre pleinement sur
ce lieu. Merci aux poustiniki, aux habitants et à tout le réseau d’abeilles qui gravitent autour.
Mathilde&SébastienMEERT
4. Grande joie de re-trouver la Colline de Penuel ! Et de la voir avec une nouvelle génération
qui continue à donner vie au projet ! MERCI
C'est ta face Seigneur, que je cherche ! Ici, dans ce lieu retiré et calme, dans la solitude et le
silence propres à la poustinia, c'est ta douceur, Seigneur, qui m'a enveloppée. Merci et merci
aux permanents qui veillent sur ce lieu dont le nom dit tout : Penuel, face de Dieu. Que
beaucoup viennent La chercher et La trouver. M Pascale
Merci Seigneur de m'avoir amenée sur le chemin de la Colline. Merci pour tout ce que tu
m'as apporté cette semaine. Merci pour tous ces endroits d'Amour que tu crées pour nous.
Marie
Repos de l'âme et du cœur, certes, mais aussi, ô combien
repos du corps ! Merci à vous toutes et tous les permanents
de la Colline, de donner par votre présence discrète mais si
eicace, une telle vie, un tel sentiment puissant d’accueil et
de réconfort en Dieu à Penuel, pour tous les afairés du
monde que nous sommes… Il en faudrait tant d'autres de
ces lieux où l'humain vienne poser ses bagages, se déposer
et se reposer, un temps avant de reprendre son chemin
dans cet univers où les repères s'évanouissent si
facilement. A bientôt, sans doute. Merci encore, Maurice
Quel endroit incroyable ! Moment merveilleux. Merci pour
votre accueil.
Merci pour votre accueil, vos témoignages de vies, les
rencontres m'ont beaucoup réjouie. Quel plaisir ce fut d'avoir
la Sainte Eucharistie hier et aujourd'hui. Que le Seigneur
vous bénisse et bénisse ce lieu de paix et de silence où je
peux apprendre à goûter se plaine Présence. Sophie
Merci à toutes et à tous pour ce moment en dehors du
Ilsnouspartagent...
Comment parler de la Colline sans parler des Poustinikki ? C’est évidemment vers eux que
tous les eforts des permanents convergent, ain de répondre au mieux à la mission qui nous est
coniée.
Parmi ceux qui partent sac au dos vers les Poustinias, citons les habitants de Penuel eux-
mêmes. La majorité part régulièrement se ressourcer pour plusieurs jours ou passent leur
journée de permanence à Saint Michel face à la Colline verdoyante, goûtant ainsi au bonheur de
la solitude habitée, de la paix intérieure et du contact avec la nature. Pas facile de laisser les
activités, les enfants, les diverses sollicitations d’un quotidien si
proche… Mais après cette expérience d’un petit combat gagné,
comment ne pas comprendre et encourager les retraitants qui
nous disent culpabiliser de prendre du temps « pour eux », alors
que la sérénité retrouvée est ensuite un cadeau pour tout
l’entourage ?
Pour améliorer l’accueil, nous avons distribué chaque
Poustinia à la responsabilité d’un ou deux habitants, selon ses
préférences. Cela invite chacun de nous à garder un œil attentif
aux petits détails pour rendre le séjour des Poustinikki plus
agréable. C’est ainsi que sont apparus au il des mois de
nouveaux matelas, lampes ou tables de chevet, rideaux,
couvertures, boules à oiseaux, fauteuils, le livre « Poustinia » de
Catherine Doherty ainsi qu’un nouveau plan de balades dans
chaque chambre.
Cette année, les Poustinias extérieures n’ont pas désempli
malgré la pluie d’automne, le froid, les températures hivernales et la neige. Bien souvent, les
retraitants se sont succédés d’un jour à l’autre, voire d’une heure à l’autre, en semaine comme le
week-end. Il a fallu multiplier, en dehors des travaux communautaires, les journées « bois » pour
renouveler les stocks de bûches partis en fumée dans les poêles. Le bouche-à-oreilles fonctionne
bien, surtout semble-t-il parmi les jeunes de 25-35 ans, nombreux à se dire satisfaits à la fois de
leur expérience de désert et de leurs rencontres mutuelles dans la salle commune, à l’occasion
des repas. Nous ressentons aussi une attente de rencontre et de dialogue fraternel avec les
habitants de la Colline, à laquelle nous essayons de répondre au mieux selon nos disponibilités.
Le proil des personnes accueillies est varié. Des chrétiens catholiques, protestants,
évangéliques et orthodoxes se retrouvent dans la spiritualité du désert : laïcs, religieuses (du
Cenacolo, du Verbe de Vie…) ou prêtres (de Louvain-la-Neuve et d’ailleurs) remplissent les
Poustinias de leurs prières, chantent la gloire de Dieu dans les chambres - même la nuit parfois !,
s’agenouillent près du tabernacle, participent aux temps d’adoration et à la messe, se nourrissent
des écrits de Catherine Doherty. Nous recevons aussi beaucoup de personnes non baptisées qui
nous disent se sentir ici plus libres qu’ailleurs : l’absence d’oices religieux en dehors des laudes
attire ceux qui ne seraient pas à l’aise dans un monastère, transformant notre pauvreté en
richesse. Nombreux sont les chercheurs de Dieu qui nous posent mille questions sur notre foi et
nous partagent leurs propres questionnements spirituels. Une poustinik qui discutait avec un
habitant s’est dite touchée de voir qu’au sein d’une même religion partagée par les permanents,
les opinions pouvaient être aussi diverses. Et puis il y a tous les amoureux de la nature, ceux qui
cherchent un sens à leur vie ou leur travail, les personnes que notre société a épuisées et celles
qui ont besoin de se reconnecter à eux-mêmes, et qui nous renvoyent bien souvent à nous-
mêmes et nous enrichissent par leur expérience.
Sans nous attacher au nombre de retraitants qui remplissent les Poustinias, nous nous
eforçons de poser un regard contemplatif sur ce lieu contemplatif qu’est aujourd’hui la Colline.
Pour ce faire, nous partageons en réunion communautaire ce que l’un ou l’autre a vécu au
contact des retraitants, pour tenter de faire émerger visiblement l’action invisible de Dieu dans
les cœurs. Des perles sont ainsi mises à jour, qui nous encouragent dans notre mission.
Le Seigneur nous a enin envoyé récemment une jeune femme battue, maltraitée et sans
doute prostituée, qui a repris des forces ici pendant 24 heures ; un jeune de 26 ans qui venait de
perdre son logement de fortune dans un incendie et qui a bénéicié de notre hospitalité pendant
deux jours avant d’être redirigé vers le CPAS; ainsi qu’un quarantenaire fortuné et alcoolisé qui
est venu pleurer et s’endormir dans la chapelle un dimanche. Il est reparti sans accepter notre
aide en coniant sa famille à notre prière, car lui se disait non-croyant. Ces gens-là nous
confrontent parfois à nos limites et notre impuissance, et la possibilité de téléphoner à un ancien
habitant pour demander un conseil est alors un vrai cadeau. La Colline se révèle ainsi à nos yeux
comme un véritable réseau de solidarité dont les habitants ne sont que la partie visible de
l’iceberg, et la prière notre arme la plus puissante à laquelle nous sommes acculés par ce genre
d’évènements. Rendons grâces à Dieu pour Sa force qui se déploie dans notre faiblesse et la
belle mission qui nous est coniée !
Par Florence Percevaut
Poustinikki...
5. temps, ou plutôt : cet instant où les secondes s'égrainent à leur propre rythme, laissant place
au recueillement et à la contemplation. Merci et… à bientôt ! Thierry
Revenir « chez moi » ici, quel cadeau !
Merci pour ce lieu de silence - si rare ! - de simplicité et de générosité. Merci à vous tous qui
le faites vivre au jour le jour. JOIE ! Katia
Leschantiersde2018 LaudatoSi
Comme précédemment évoqué, le chantier le plus audacieux de l’année 2018 aura été
l’installation des deux tiny houses. Soulignons la formidable énergie de toute l’équipe des
habitants, et des amis qui nous ont aidés à porter ce beau projet ; un immense merci à tous.
Du jus et des fruits en abondance : qui n’a pas remarqué ce magniique verger en leur au
printemps, les arbres verdir, se déployer, se gorger de ce soleil abondant qui a étonnamment
inondé la Belgique tout au long de l’année et fait grossir à vue d’œil les nombreux fruits accrochés
aux branches ? Et voici près de 800 kg de pommes récoltés sur 4 fruitiers par une belle équipe
de volontaires, apportés au pressoir
de Jonathan à Mont-Saint-Guibert,
pour en récupérer 540 litres de jus de
pomme ! Il est encore en vente ;
c’est un petit coup de pouce pour la
Colline et en plus il est délicieux !
Des œufs frais : après les
moutons, les fruitiers et les ruches,
voici les poules qui sont arrivées
dans le pré-verger ! Nous y avons
construit un beau poulailler et les
poulettes se font une joie de
gambader dans les prairies. Notre
plus grand bonheur dans tout ça ?
Les œufs frais, un vrai délice !
Plantation de haies, d’arbres fruitiers : après l’installation des deux tiny houses, l’équipe a de
nouveau rassemblé ses forces durant hiver pour planter 100 mètres de haies, 6 arbres fruitiers
et préparer le terrain pour des zones leuries qui embelliront le Colline !
Potager : le potager, relancé en 2018, a donné des fruits et des leurs en abondance pour
notre plus grand plaisir gustatif ! Cette année, le potager change de place pour s’installer sur
l’ancien terrain de la yourte à l’entrée de la Colline. En parlant de légumes, François Wiaux,
maraîcher de Graines d’Avenir, entame sa troisième saison de culture maraîchère sur le terrain
de la Colline ; il approvisionne 40 familles voisines !
Journées bois et entretien du terrain : si le terrain de la Colline est luxuriant, les arbres morts
se comptent par dizaines. Nous avons redoublé d’efort en organisant, en plus des journées
travaux, une « journée bois » par mois durant tout l’hiver. Nous avons rameuté les biscotos de
nos amis, leur bonne humeur et leur soutien pour tronçonner et fendre du bois dans une
ambiance chaleureuse et conviviale ; les stocks sont refaits pour chaufer les poustinias
extérieures ! L’aventure continue l’hiver prochain, bienvenue à chacun d’entre vous !
Un nouveau poêle à bois à la Paix : qui n’a pas connu quelques embarras pour allumer le
poêle de la Paix ? C’est désormais une histoire ancienne, un nouveau poêle y a été installé ! Ne
gardez donc pas vos anciennes habitudes de bien charger le feu avant d’aller dormir, en vue de
passer les nuits fraîches, car vous risqueriez de vous réveiller en pleine sueur au milieu de la
nuit (c’est déjà arrivé, oui oui … !).
Par Quentin Triest
Le cadre verdoyant, naturel et sauvage de la Colline nous rappelle chaque jour que la
création est lente, riche et précieuse. Elle respecte un rythme de croissance patient et
harmonieux qui bouscule et contraste avec ce monde tourbillonnant qui prône des changements
de plus en plus rapides. Un monde qui axe son objectif de bonheur sur le progrès et sur la vitesse
à laquelle il progresse.
A L’image de la nature, la Colline nous autorise et nous aide à réapprendre la contemplation,
la patience, le contact humain et la relation à Dieu. Comment ne pas penser à saint François
d’Assise et lui conier tout particulièrement ce si beau projet ?
Voici une prière pour notre Terre, écrite par le Pape François dans sa lettre encyclique
« Laudato Si »
« Dieu tout puissant
Qui est présent dans tout l’univers
Et dans la plus petite de tes créatures,
Toi qui entoure de ta tendresse tout ce qui existe,
Répands sur nous la force de ton amour pour que nous protégions la vie et la beauté.
Inonde-nous de paix, pour que nous vivions
Comme frères et sœurs
Sans causer de dommages à personne.
O Dieu des pauvres,
Aide-nous à secourir les abandonnés
Et les oubliés de cette terre
Qui valent tant à tes yeux. Guéris nos vies,
Pour que nous soyons des protecteurs du monde et non des prédateurs,
Pour que nous semions la beauté
Et non la pollution ni la destruction.
Touche les cœurs
De ceux qui cherchent seulement des proits
Aux dépens de la terre et des pauvres.
Apprends-nous à découvrir
La valeur de chaque chose,
À contempler, émerveillés,
À reconnaître que nous sommes profondément unis
À toutes les créatures
Sur notre chemin vers ta lumière ininie.
Merci parce que tu es avec nous tous les jours.
Soutiens-nous, nous t’en prions,
Dans notre lutte pour la justice, l’amour et la paix. »
6. Habitantsetspiritualité...
Exercices Spirituels pour un Discernement Apostolique en Commun ( www.esdac.net )
A partir de la journée du samedi 22 septembre 2018
Les habitants, membres du Conseil d’administration et certains de l’assemblée générale
ont pris part à une journée guidée par deux intervenantes de la méthode ESDAC. Un moment
d’écoute en profondeur, du Seigneur et des uns les autres, pour nommer nos attentes à l’idée
d’entamer un processus de discernement communautaire. Il reste tant de noeuds, de questions
qui demandent à être mieux écoutées pour mieux aborder l’avenir.
Pour entrer véritablement dans la dynamique de l’Esprit, ce samedi, ESDAC nous invite à nous
« camper » dans notre position de disciples en prenant d’abord du temps avec Jésus, son action
et sa parole : Nous avons ainsi passé une heure
chacun de notre côté avec cette page d’Evangile tirée
de la liturgie du jour en Marc, 9,33-37 « Qui est le plus
grand ?»
Nous sommes invités à nous laisser faire par cette
rencontre, sans plan préconçu du genre : « Qu’est-ce
que je vais tirer de cela pour le partage, pour la
Colline, etc. » Mais plutôt : dans la situation intérieure
où je suis, maintenant, en quoi Jésus me rejoint-il ?
Je ne peux vous relater ici que ce qui m’a rejoint dans
ce récit :
Ceux qui sont avec Jésus (donc moi aussi) se
retrouvent avec lui « à la maison » donc dans
l’intimité, et Jésus s’intéresse à ce qu’ils pensent au
fond d’eux-mêmes.
La prière peut débuter par une interrogation sur ce qui
se passe au fond de moi.
Les disciples ont une préoccupation fort étrangère à
tout ce à quoi ils ont participé précédemment :
multiplication des pains, Transiguration et surtout, par deux fois, prémonition par Jésus de sa
Passion et sa Résurrection.
Ils ne comprennent décidément rien, eux non plus, cela me rassure.
Pour les aider à comprendre, Jésus place un enfant au milieu d’eux : un enfant, un rien du tout
(à l’époque !), un in-signiiant, sans prérogative et sans pouvoir : c’est cette personne-là que
Jésus leur demande d’accueillir pour l’accueillir lui-même et par là accueillir, rencontrer le Père.
Je vous laisse faire les liens que vous voudrez avec la problématique de la Colline :
Un lieu où on se retrouve avec Jésus dans l’intimité, où on peut lui conier nos pensées les plus
profondes, les moins avouables, et l’écouter répondre.
A la Colline aussi, parfois, on se querelle pour savoir qui est le plus grand, qui a le pouvoir ; on
ne comprend rien…
A la Colline encore, on est amené à accueillir le moins que rien, l’enfant, le pauvre… pour
recevoir Dieu lui-même, inattendu, déroutant, dérangeant…
Sur la Colline, à l’heure actuelle, nous nous sentons, habitants, investis d’une nécessité à
approfondir les fondamentaux qui font la spéciicité de ce lieu. Approfondir notre connaissance
de la poustinia, réléchir à la manière d’accueillir, nourrir notre foi, etc. Une belle unité est en train
de se construire entre nous et nous permet de vivre des temps de partage, de rélexions, de
formation…
Citons, par exemple :
Un temps de partage à propos de la charte à partir de laquelle nous avons pu goûter à des
fondamentaux encore tellement d’actualité. L’occasion de se redire notre « oui » pour le temps
et l’énergie investis à ce lieu, source de nombreuses Grâces.
Un moment d’écoute autour du témoignage de Michel Paternostre, sur le combat spirituel
et sa vision du récit du combat de Jacob, à la lumière de ce lieu de désert.
Nous prenons aussi des temps pour discuter de notre engagement, nos expériences
belles et diiciles, à vivre la poustinia dans notre quotidien.
À partir de témoignages poignants et de séjours parfois confrontants, nous avons
régulièrement un moment de relecture des expériences vécues par nos hôtes en poustinia. Nous
goûtons à l’importance de nous nourrir des retours positifs partagés par les poustinikki. Nous
mesurons aussi l’attention qui doit être portée aux personnes qui vivent parfois de gros combats
spirituels durant leurs séjours.
Nous sommes d’ailleurs en chemin pour recréer un noyau de personnes extérieures
formées qui pourront ofrir un accompagnement spritituel de qualité aux poustinikki.
Bruno Eliat viendra aussi nous ofrir un moment d’enseignement sur le vitrail de la chapelle
et toute sa symbolique avec le combat de Jacob.
Citons aussi la projection du ilm sur le pape François « Un homme de parole » à laquelle
a participé une trentaine de personnes. L’occasion de vouloir se mettre davantage à la suite de
St François et de prendre soin de toute la Création.
Quelques habitants se retrouvent régulièrement en journée pour vivre un temps de
partage d’évangile dans la chapelle, une belle occasion de faire unité en Christ.
Une fois par mois, c’est aussi l’occasion pour certains habitants de rejoindre le groupe de
partage thématique organisé par Véronique, rattachée à la paroisse de Perbais.
Le P. Bernard Sorel, Poustinik oiciellement reconnu comme tel par le diocèse, est venu nous
donner un enseignement avec des conseils pratiques pour bien vivre ces temps de désert, ce qui
sera, dans la logique des vases communicants, aussi proitable aux habitants qu'à ceux qu'ils
accueilleront.
Citons, pour terminer, le livre de Catherine Doherty qui revient sur les tables de chevet
pour nous enseigner la spiritualité de la poustinia et nous donner l’occasion de partager
davantage quelques extraits entre habitants. Nous avons d’ailleurs reçu une petite mise à jour de
son histoire lors d’un enseignement donné par Florence.
Voilà un bon point de départ de rélexion et de partage commun, non ?
L’Assemblée générale a décidé de s’engager à vivre deux week-ends (en mai et juin) pour
descendre à l’écoute de ce que Dieu attend de ce lieu, à la lumière des fondements déjà établis.
par Géry Desguin
EncheminavecESDAC
7. Appel à dons
La Colline de Penuel porte 2 projets qui ont pour objectifs d’améliorer les conditions d’accueil
des poustinikki et de répondre aux nombreuses demandes de séjour en Poustinia.
Votre soutien nous aidera à les réaliser !
1 - Construction d’un atelier polyvalent
Nous souhaitons construire un atelier en bois pour remplacer l’ancienne serre qui se dégrade. Les
outils de jardinage y rouillent à cause des fuites d’eau et le bois que nous y stockons pour chaufer les
Poustinias reste humide et se mélange aux bris de verre. Cette construction vétuste n’est pas appropriée
à ces usages et ne nous sert plus à produire des légumes comme autrefois. Grâce au soutien de deux
jeunes artisans Compagnons du devoir, nous envisageons la construction d’un espace « polyvalent »
fermé (bardage bois) pour améliorer l’ensemble des conditions d’accueil des poustinikki à la Colline
de Penuel :
� Un espace de rangement : de tous les outils nécessaire à l’entretien du terrain
� Un espace d’atelier de travail : pour assurer la bonne gestion des bâtiments et des
Poustinias
� Un espace sanitaire : situé à proximité des Poustinias dispersées sur le terrain
� Un espace de rangement du bois: pour chaufer les Poustinias extérieures
2 - Construction d’une nouvelle Poustinia & rénovation des Poustinias
L’accueil en Poustinia étant la vocation première de la Colline de Penuel, il est de notre devoir de
prendre soin de ces lieux tant appréciés. Nous rénoverons la toiture et l’isolation de la Poustinia Saint
Michel, ainsi que la porte et les fenêtres de La Paix. Ces travaux de rénovation amélioreront le confort
de ces Poustinias en hiver, période propice au recueillement et au temps de désert, alors que pour
l’instant, seule la Poustinia Saint Raphaël est bien isolée et adaptée pour le froid.
Construire une nouvelle Poustinia devient nécessaire pour faire face aux demandes toujours plus
nombreuses et le terrain dispose encore de potentiel pour y construire un nouveau petit havre de paix.
Saint François inspirera-t-il le nom de ce nouvel ermitage au cœur de la Colline de Penuel ?
Espace Polyvalent Rénovation des Poustinias Nouvelle Poustinia
23.000 € (2019) Saint-Michel : 7.000 € (2019)
La Paix : 6.000 € (2020-21)
20.000 € (2020)
Faire un don ?
Ces projets seront rendus possibles en collectant un beau montant grâce à la générosité de ceux qui
portent la Colline dans leur cœur. Pour mener à bien ces projets, nous avons opté pour une formule
mixte :
1. Le don 2. Le don avec contrepartie 3. Ordre permanent
Le don simple pour soutenir le Le don avec contrepartie de votre Un soutien régulier pour soutenir
projet ; un immense merci! choix à découvrir sur notre site ! les projets en perspective ;
merci !
Le plus simple : verser votre don sur le compte de la Colline de Penuel : BE55 0682 1216 9844 avec
une communication « Don projets » ou « Don solidaire : contrepartie de votre choix » ou « Don
projets : ordre permanent »
Retrouvez le dossier détaillé des projets sur notre site www.penuel.be – Merci !