200605 europe positionnement_delaconfédérationpaysanne
1. Pour la Confédération Paysanne…
La position de la Confédération paysanne peut sembler paradoxale. Classifié dans la nomenclature
institutionnelle syndicat de patrons, de petits patrons employeurs de main d’œuvre parfois
temporairement, parfois à temps plein, ce syndicat de patrons se positionne au côté des travailleurs
de la terre en lutte contre leurs exploiteurs….
Rien d’étonnant à cela au vu des thèses défendues par la Conf. Mais par ailleurs, il est difficile de
transformer cette position de soutien en participation active à la dénonciation et ensuite à la solidarité
concrète dans les luttes que mènent parfois les travailleurs saisonniers trop souvent dans la solitude
et l’invisibilité.
Les idées sont simples et les faits têtus :
•La politique agricole libérale engendre la disparition des petites fermes dans les pays riches et dans
les pays cibles des exportations des surplus agricoles. Elle est doublement criminelle : en
assassinant les savoir faire locaux, elle empêche la production locale qui ne peut plus être
rémunérée, et elle organise par là même la déportation de centaines de milliers de personnes,
souvent issues du milieu rural, qui vont se trouver pour beaucoup en situation d’esclavage et de
servitude dans les «eldorados» promis.
•Quand les prix de vente baissent, c’est souvent parce qu’a été organisé, planifié un certain volume
de surproduction afin de peser sur le marché. C’est pareil sur le marché des fruits et légumes et
sur le marché du travail (national ou international, dont les codes sont chaque jour un peu plus
érodés). C’est une évidence que lorsque les prix sont bas, le travail ne peut plus être rémunéré.
Celui du paysan, comme celui de l’ouvrier. La lutte pour le respect du droit du travail, au logement,
des droits de l’homme pour les salariés (saisonniers ou non) dans les champs est donc le synonyme
complémentaire de la lutte du paysan pour un revenu ou des prix rémunérateurs.
Une des difficultés rencontrées lors des luttes est celle des intérêts immédiats des uns et des autres,
et celle des moyens que chacun a à sa disposition pour poser ses revendications et les négocier (pas
de syndicat de travailleurs agricoles au sens strict, corporatisme du syndicat agricole, lié à ses statuts,
ses adhérents…). Il faut donc dépasser dans nos rencontres ces contradictions, qui sont réelles mais
secondaires. Une fois mis en route le traitement des «urgences», en utilisant tous les outils
disponibles, il faut donner du sens au concept de souveraineté alimentaire, et l’imposer dans le corps
du discours et des pratiques des politiques. Travail de longue haleine, mais indispensable pour assurer
et garantir l’accès à la nourriture des peuples du monde.
Pour la Confédération Paysanne…
2. et le soutien financier de :
■ Un monde par tous,
sous l'égide de la Fondation de France
■ Foundation for population, migration
and environment (Suisse)
Coordination Paysanne Européenne
European Farmers CoordinationCPE
Avec les partenaires :CONFÉDÉRATION PAYSANNE
104, rue Robespierre 93170 Bagnolet
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