Le Briefing de Bruxelles sur « L’avenir de l’alimentation et de la transformation agricole » organisé par le CTA, la Commission européenne/EuropeAid, le Secrétariat ACP et CONCORD s’est tenu le mercredi 26 février 2020 de 9h00 à 13h00 au Secrétariat ACP, 451 Avenue Georges Henri, 1200 Bruxelles, Salle C.
Ce briefing a partagé diverses perspectives sur les systèmes alimentaires durables et sains, l’avenir du travail dans l’agriculture et le besoin de nouvelles compétences dans des chaînes alimentaires très complexes, les effets des innovations, les chaînes de valeur et le commerce équitables et inclusifs.
Le public était composé de décideurs politiques des pays ACP et de l’UE, de groupes de la société civile, de réseaux de recherche et de praticiens du développement, du secteur privé et d’organisations internationales basé à Bruxelles ainsi que des représentants d’organisations régionales ACP.
Similaire à Briefing de Bruxelles n.60; Marissa Ryan: Les systèmes alimentaires dirigés par les agriculteurs au cœur de la transformation agricole (20)
Briefing de Bruxelles n.60; Marissa Ryan: Les systèmes alimentaires dirigés par les agriculteurs au cœur de la transformation agricole
1. Briefing de Bruxelles du CTA, 26 fév.
2020
Marissa RYAN, Oxfam International
LES SYSTÈMES
ALIMENTAIRES GÉRÉS PAR
LES AGRICULTEURS AU
CŒUR DE LA
TRANSFORMATION
AGRICOLE
2. CONTEXTE ET ENJEUX
• Les petits producteurs ne sont pas suffisamment reconnus
ni soutenus politiquement et financièrement (soutien des
gouvernements locaux/APD)
• Les politiques publiques ont souvent tendance à privilégier
l'agriculture industrielle à grande échelle
• Souvent, les petits exploitants ne bénéficient pas de prix
équitables pour les biens qu'ils produisent, leurs revenus
sont insuffisants et ne leur garantissent pas un niveau de vie
décent (« revenu de subsistance »)
• Les petites exploitantes agricoles sont particulièrement
exposées aux risques et au manque de perspectives
Les petits producteurs, qui sont les
principaux investisseurs du secteur
agricole :
• Produisent environ 70 % de
l'approvisionnement alimentaire
mondial ;
• Jouent un rôle essentiel dans la
réduction de la pauvreté rurale et la
protection de la biodiversité ;
• Pratiquent l'agriculture familiale, un
secteur stratégique doté d'un énorme
potentiel de création d'emplois pour
les jeunes ruraux.
3. JETONS UN
REGARD EN
ARRIÈRE
Ce qui a changé depuis la crise des prix alimentaires :
• Le développement agricole a attiré l'attention de la communauté
internationale ;
• Hausse considérable de l'APD, des initiatives multilatérales de
réinvestissement dans l'agriculture, et des actions
intergouvernementales visant à placer la sécurité alimentaire au
centre des préoccupations politiques ;
• Promotion des investissements du secteur privé et des PPP
(souvent sans aucune réflexion approfondie sur les types
d'investissements nécessaires pour soutenir le SSP).
Ce qui n’a pas changé depuis la crise des prix alimentaires :
• Les niveaux d'investissement public dans l'agriculture sont toujours
cruellement insuffisants ; aucune augmentation de l'aide n’est
prévue à long terme ;
• La concentration des entreprises reste forte (et notamment des
méga-fusions) ;
• Nous produisons suffisamment de denrées alimentaires pour
nourrir toute la population mondiale, pourtant, une personne sur
neuf souffre toujours de la faim ;
• On n’a observé aucun changement de paradigme sous l'effet de la
crise des prix alimentaires.
Le système alimentaire mondial actuel crée des inégalités causées
par (et entraînant) un manque de représentation et d’influence des
personnes les plus durement touchées.
Principaux facteurs de la
crise des prix alimentaires
de 2007-2008
Concentration de la distribution et de
l'approvisionnement en intrants
(marginalisation des petits acteurs)
Baisse des investissements publics (gouv.)
et de l'aide au développement (donateurs)
dans le secteur agricole
Libéralisation des échanges dans le
secteur agroalimentaire
Spéculation et financiarisation de
l'alimentation et des terres
4. PROJETONS-
NOUS DANS
L’AVENIR
Les décisions que nous
prenons aujourd'hui
détermineront notre
situation dans dix ans
• Il est nécessaire d'opérer un changement de paradigme dans le développement
agricole afin de créer des mosaïques de systèmes de production durables et
régénératifs, s'inscrivant dans les contextes plus généraux des systèmes alimentaires
et du développement rural.
• De nouveaux indicateurs sont nécessaires pour mesurer les « progrès » de
l'agriculture, et pas seulement les rendements ou la productivité (critères trop
restrictifs). Il s’agit d’indicateurs comme la production totale, la teneur en nutriments
des produits, les risques sanitaires, la résistance aux chocs (climat, prix...), la
fourniture de services écosystémiques, l'efficacité des ressources, la création
d'emplois, l'équité sociale et la participation des producteurs/personnes dans la
gestion des systèmes alimentaires.
• Par définition, les systèmes diversifiés visent à générer des produits diversifiés, tout
en offrant une série d'avantages environnementaux et sociaux.
• Selon cette approche globale, l'agriculteur n’est pas seulement un producteur de
biens agricoles, mais aussi le gestionnaire d'un système agro-écologique fournissant
un certain nombre de biens et de services publics (y compris une réponse globale à la
crise climatique).
• Les obstacles qui entravent cette transformation sont essentiellement de nature
politique.
CONTEXTE
Quand le changement
climatique se transforme
en crise climatique
5. LES 3 MONDES RURAUXMonde rural
• Producteurs ayant accès au
financement, à l'information, aux
infrastructures
• Capables de se développer et
d'accéder plus facilement à des
marchés formels ou coordonnés
• Principalement des hommes
• « Les plus riches parmi les pauvres »
• 2 à 10 % des producteurs Monde rural
• Petits exploitants qui « tiennent bon »
• Moins organisés de manière formelle sur le marché ; font
plus d’échanges dans le secteur informel
• Peuvent tirer une partie de leurs revenus d'un travail salarié
• Les institutions publiques et les entreprises
agroalimentaires leur sont généralement inaccessibles
• Majeure partie des petits exploitants
Monde rural
• Citoyens ruraux les plus marginalisés :
paysans métayers, ouvriers agricoles
• Plus susceptibles de dépendre de
possibilités d’emploi non agricoles
• Souvent dénués de terres ou presque
• Ménages dirigés par une femme
• Souvent, les politiques et les initiatives
commerciales qui soutiennent la
production des petits exploitants ne
répondent pas à leurs besoins
• Au moins 25 % des petits exploitants
6. • Monde rural : ses agriculteurs sont ceux qui profitent le
plus des investissements commerciaux et qui renforcent les
maillons formels de la chaîne de valeur.
• Monde rural : les marchés informels sont
particulièrement importants pour ses agriculteurs ; des
politiques visant à renforcer plutôt qu'à affaiblir ces
marchés sont nécessaires : investissements dans les
infrastructures physiques (routes, espaces pour les marchés
locaux...), investissements dans les activités locales de
transformation, d'entreposage et de stockage, informations
sur les marchés, transparence des échanges de produits.
• Monde rural : ses agriculteurs bénéficient de mesures
visant à promouvoir des conditions de travail équitables et
des secteurs générateurs de main-d'œuvre.
TROIS MONDES RURAUX :
POURQUOI LA DISTINCTION EST-
ELLE IMPORTANTE ?
Les politiques agricoles,
commerciales, d'investissement et
de développement doivent refléter
la diversité des sociétés rurales
Elles doivent en particulier
répondre aux besoins et aux
aspirations des mondes ruraux
verts et jaunes qui, autrement,
risqueraient d'être ignorées
7. TROIS MONDES RURAUX :
POURQUOI LA DISTINCTION EST-
ELLE IMPORTANTE ?
• Il est possible de choisir parmi toute une série d'interventions et d'outils de financement : leur effet
et leurs résultats varieront en fonction du groupe cible.
• La coopération avec le secteur privé risque de n'atteindre qu'une petite partie des producteurs ;
prise de conscience insuffisante du fait que la coopération avec le secteur privé et le financement
mixte ne sont pas adaptés aux contextes nationaux difficiles et ne permettent pas d'atteindre les
groupes marginalisés.
• Importance des investissements publics pour permettre à la majorité des petits agriculteurs (des
mondes ruraux 2 et 3) de libérer tout leur potentiel.
Quels sont leurs points communs ?
Les petits producteurs devraient être au cœur de la transformation inclusive de l'agriculture. Il faut
renforcer leur agencéité (cette transition doit se faire avec – et pas sans – eux, pas à leur détriment).
8. Objectifs de développement durable (ODD)
Accord de Paris
Directives adoptées par le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) :
• Directives volontaires à l’appui de la concrétisation progressive du droit à une alimentation
adéquate
• Directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables
aux terres, aux pêches et aux forêts
• Recommandations politiques « Investir dans la petite agriculture »
• Recommandations politiques « Établir un lien entre les petits exploitants et les marchés »
Déclaration des Nations unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant
dans les zones rurales
Plan d'action mondial de la Décennie des Nations unies pour l'agriculture familiale
Agenda 2063 de l'Union africaine
….
Nous disposons déjà d’un cadre
politique convenu au niveau
mondial
9. De la politique à la pratique
Principes directeurs relatifs à la transformation
du secteur agricole et aux systèmes
alimentaires• Un cadre relatif aux droits humains favorisant des investissements responsables dans l'agriculture
Pour protéger et promouvoir les droits et la dignité des petits producteurs.
Mener un débat inclusif et transparent et favoriser des politiques publiques décidées démocratiquement dans les pays
concernés.
• Une approche territoriale des systèmes
Reconnaître la diversité des communautés locales et la nécessité qui en découle de trouver des solutions adaptées à chaque
contexte local.
Souligner l'importance des marchés territoriaux par lesquels transite la majeure partie des aliments consommés et qui sont
fréquentés par la plupart des petits producteurs (en particulier les femmes).
Définir la notion de « chaînes de valeur » dans le contexte d'un système de petite agriculture familiale multifonctionnelle, tout
en reconnaissant que la « valeur ajoutée » n'est pas seulement économique, mais aussi sociale.
Adopter des mesures qui permettent de préserver la valeur des zones rurales afin de la réinvestir et de créer des emplois.
• Agroécologie et systèmes alimentaires territoriaux
Promouvoir les approches agroécologiques et en faire un élément essentiel de la transition vers des systèmes alimentaires
plus justes et plus durables et du renforcement de la résilience au changement climatique.
Un rapport du GIEC présente l'agroécologie comme une solution qui peut aider notre planète à s'adapter au changement
climatique tout en offrant de multiples avantages.
10. • Égalité hommes-femmes et droits des femmes
Il faut redoubler d'efforts pour garantir le droit des femmes rurales à accéder aux terres et aux autres ressources
naturelles, à les contrôler et à en être propriétaires, ainsi que pour améliorer leur accès aux infrastructures et aux
marchés ruraux.
Analyser et mettre en œuvre des politiques et des initiatives tenant compte de l'égalité hommes-femmes.
Prendre des mesures ciblées afin d'autonomiser les agricultrices.
• Les jeunes et l’agriculture
Le secteur agroalimentaire (de la production à la consommation, en passant par la transformation, le transport et la
commercialisation) recèle un réel potentiel de création d'emplois et de moyens de subsistance pour les jeunes.
Les stratégies visant à pallier le manque d'emplois pour les jeunes sont souvent inefficaces, car elles ne considèrent
pas les jeunes comme des décideurs économiques individuels et ne tiennent pas compte de leur ancrage profond
dans les réseaux familiaux et sociaux.
• Responsabilité et participation
Veiller à ce que la voix des petits producteurs de denrées alimentaires et des MPME agroalimentaires locales soit
prise en compte.
Éviter les dynamiques de pouvoir inégales et les conflits d'intérêts.
Renforcer les structures et les plateformes existantes des organisations de petits producteurs et des OSC.
De la politique à la pratique
Principes directeurs relatifs à la transformation
du secteur agricole et aux systèmes
alimentaires
11. Ce Sommet sera l'occasion de relancer les discussions sur la gouvernance alimentaire sur la scène internationale,
en soulignant le rôle central qu’elle joue dans le développement rural et la réalisation des Objectifs de
développement durable. Toutefois, plusieurs questions se posent encore :
• Le Sommet sera-t-il inclusif et démocratique ? Quelle sera la place accordée aux organisations de producteurs
et à la société civile ?
• Quel sera le rôle des acteurs du secteur privé (souvent très influents) ?
• Le Sommet vise-t-il à s'attaquer aux causes profondes du problème ou adoptera-t-il (une fois de plus) une
approche axée sur les technologies et l'innovation ?
Ce que nous attendons de ce Sommet :
• Qu'il adopte une approche centrée sur les individus et fondée sur les droits humains, permettant aux
personnes les plus touchées de faire entendre leur voix ;
• Qu'il privilégie des solutions adaptées aux différents contextes et favorisant une transformation
agroécologique diversifiée ;
• Qu'il reconnaisse le rôle du CSA et s'appuie sur ses travaux (dont le document du groupe de travail sur les
systèmes alimentaires et la nutrition qui sera adopté en octobre 2020).
Le Sommet des Nations unies sur les
systèmes alimentaires (2021), un
rendez-vous attendu
12. Les objectifs de politique étrangère risquent de
supplanter les objectifs de développement
(migration, commerce, recherche de nouveaux
marchés pour la production agricole de l'UE...)
L'accent est mis sur la participation du secteur privé
et le financement mixte ; cette approche ouvre de
nouvelles perspectives, mais comporte aussi des
risques sérieux. Qui en profite le plus ?
Aucun volet n’est consacré au financement des
systèmes agricoles/alimentaires dans le nouvel
instrument de financement du développement de
l'UE, le NDICI (CFP 2021-2027).
Même si l'UE accorde une attention
considérable à l'agriculture et à la
sécurité alimentaire, on observe une
évolution rapide du contexte dans
lequel l’UE apporte son aide au
développement agricole.
13. RECOMMANDATIONS CONCERNANT
LE PARTENARIAT ACP-UE DANS LE
DOMAINE DE L'AGRICULTURE
• Adopter une approche prudente lors de toute collaboration avec le secteur privé ; recueillir davantage
d'éléments pour évaluer les effets sur le développement pouvant être obtenus par le biais du financement
mixte, déterminer qui en bénéficie le plus et vérifier si le financement mixte constitue bien un outil
approprié pour soutenir les petits producteurs.
• La coopération avec le secteur privé et le financement mixte ne doivent pas compromettre l'utilisation des
fonds publics destinés à réduire les inégalités et à créer un environnement favorable aux petits producteurs.
• Mettre en place des mécanismes plus solides pour assurer la cohérence des politiques pour le
développement durable des politiques agricole, alimentaire et commerciale de l'UE, en tenant compte des
droits humains et du Programme de développement durable à l'horizon 2030.
• La phase de programmation de la coopération au développement de l'UE pour la période 2021-2027
(CFP/NDICI) devrait garantir que la SAN et l'agriculture restent des domaines d'intervention prioritaires
pour la coopération au développement de l'UE, notamment en adoptant une approche globale concernant
les systèmes alimentaires.
14. Agissons dans un souci de
durabilité environnementale et
d'innovation sociale, en établissant
un lien entre la production et la
consommation des aliments, tout
en favorisant des solutions
adaptées au contexte local qui
reposent sur la participation des
populations locales et sur leurs
connaissances.
EN
CONCLUSION
15. PERSONNE DE CONTACT
Marissa Ryan
Directrice adjointe Plaidoyer et Campagnes | Responsable d’Oxfam EU
marissa.ryan@oxfam.org
MERCI
Notes de l'éditeur
De nombreuses personnes souffrent de la faim parce que le système alimentaire est défaillant. Cette situation n’est pas seulement due aux sécheresses, aux mauvaises récoltes ou à un accès insuffisant aux marchés. Certes, ces phénomènes sont bien réels, mais ce ne sont que des symptômes et non des causes de l’insécurité alimentaire.
Cette situation est due à toute une série de facteurs tels que le manque d'accès aux ressources productives, l'accaparement des terres, les inégalités hommes-femmes, le changement climatique, la flambée des prix des denrées alimentaires et l'agriculture intensive.
> Les inégalités inhérentes à notre système alimentaire mondial sont flagrantes : la prise de décision et le pouvoir sont concentrés dans les mains de quelques élites au sein des gouvernements et des entreprises, alors que trop souvent, les centaines de millions de petits producteurs, dont de nombreuses femmes, qui produisent la majeure partie de nos aliments, et les milliards de personnes, comme vous et moi, qui les consomment n'ont pas voix au chapitre.
METTRE L'ACCENT SUR LE CLIMAT
Les critères utilisés pour mesurer les progrès de l'agriculture (par exemple, le rendement de certaines cultures ou la productivité par travailleur) favorisent généralement les monocultures industrielles à grande échelle.
Par définition, les systèmes diversifiés visent à générer des produits diversifiés, tout en offrant une série d'avantages environnementaux et sociaux au sein de l'exploitation agricole et en dehors de celle-ci. Les données montrent que ces systèmes peuvent concurrencer l'agriculture industrielle au niveau de la production totale, et qu'ils sont particulièrement performants en cas de pression exercée sur l’environnement.
Des indicateurs de performance agricole trop restrictifs ne permettent pas de rendre compte de bon nombre de ces avantages.
De nouveaux indicateurs doivent être élaborés pour intégrer, outre les rendements et la productivité, les éléments suivants lors de l'évaluation des politiques agricoles : production totale, teneur en éléments nutritifs des produits, risques sanitaires, résistance aux chocs (climat, prix...), fourniture de services écosystémiques, efficacité des ressources, création d'emplois ; et une dimension sociale plus large qui n'est pas uniquement liée à l'emploi, comme l'équité sociale et la participation des agriculteurs/personnes à la gestion des systèmes alimentaires.
IL EST IMPORTANT DE LE SOULIGNER QUE :
Nous ne devrions pas préconiser un processus de modernisation allant du monde rural le « moins développé » (MR3/jaune) au « plus développé » (MR1/rouge).
Il s'agit d'un outil d'analyse ; il met en évidence la diversité des acteurs agricoles et montre que les petits producteurs ne forment pas un groupe homogène.
N.B. : le MR2/vert est le plus important parce qu’il compte le plus grand nombre d'agriculteurs et parce que ce sont eux qui nourrissent la planète.
L'objectif n'est pas d'aider les producteurs du MR2/vert à passer dans le MR1/rouge (qui fonctionne selon un « business plan » totalement différent), mais de leur permettre de travailler dans de meilleures conditions qu'aujourd'hui.
[L'objectif principal des MR3/jaune et MR2/vert est de favoriser l'autoconsommation, un élément à ne pas négliger.]
Nous devons bien prendre conscience des limites de certains types d'interventions (cf. l'accent mis sur le secteur privé).
LE RAPPORT DU GROUPE D’EXPERTS DE HAUT NIVEAU DU CSA (FAO) sur l'agroécologie et autres innovations (2019) recommande au CSA d'examiner l'importance croissante du concept d’ « agencéité » et d’envisager la possibilité d’en faire le cinquième pilier de la sécurité alimentaire et nutritionnelle (SAN) afin de favoriser la concrétisation du droit à une alimentation adéquate.
Par « agencéité », on entend la capacité des individus ou des communautés à définir les systèmes alimentaires et les résultats nutritionnels qu'ils souhaitent, ainsi que leur capacité à prendre des mesures et faire des choix de vie stratégiques pour les protéger.
La déclaration ministérielle publiée à l’issue de la troisième conférence ministérielle UA-UE sur l’agriculture (juin 2019, Rome) réaffirme la volonté de l’UA et de l’UE de respecter les quatre premiers documents susmentionnés (elle ne contient cependant aucun engagement explicite concernant les deux documents de recommandations politiques du CSA).
Les principes directeurs sont basés sur la position des OSC sur la coopération UA-UE concernant les systèmes agroalimentaires.
Les jeunes et l’agriculture : à titre d'exemple, 60 % de la population croissante d'Afrique est âgée de moins de 30 ans.
L’idée des « plateformes multipartites » paraît intéressante, mais souvent, ces plateformes n’offrent PAS aux organisations de producteurs et à la société civile de véritables possibilités ou espaces de participation et d’expression.
- Approche centrée sur les individus vs approche centrée sur le secteur privé (cf. Forum économique mondial)
- Transformation agroécologique diversifiée vs intégration des chaînes de valeur mondiales et compétitivité agro-industrielle
Nous devons nous demander si les mesures mentionnées ci-dessus sont à la hauteur des enjeux actuels (cf. diapositive précédente).