Le Briefing de Bruxelles sur L’agroécologie au service des systèmes alimentaires durables organisé par le CTA, la Commission européenne/EuropeAid, le Secrétariat ACP, CONCORD et IPES-FOOD s’est tenu le mercredi 15 janvier 2020 de 9h00 à 13h00 au Secrétariat ACP, 451 Avenue Georges Henri, 1200 Bruxelles, Salle C.
Ce briefing a examiné les concepts, tendances et perspectives des approches agroécologiques et leurs implications pour l’avenir des systèmes alimentaires. Des succès de terrain et modèles innovants d’agroécologie dans différentes parties du monde ont été présentés ainsi que les enseignements à en tirer pour les diffuser à plus grande échelle.
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BB59: Soutenir une agroécologie résiliente au changement climatique au Malawi - Ellen Matupi
1. Soutien à l’agroécologie résiliente face au climat au
Malawi
Ellen Matupi
Présidente
Coalition des agricultrices du Malawi
(COWFA)
2. Sommaire
• Impact du changement climatique au Malawi
• 2019 : les ravages suite au passage du cyclone
Idai
• Difficultés spécifiques rencontrées par les
agricultrices
• Multiplication des semences
• Cultures intercalaires
• Production de lisier
• Avantages de l’agroécologie
3. Impact du changement climatique au
Malawi
• Au cours de ces dernières années, des
catastrophes ont touché le Malawi
pratiquement tous les ans
• El Nino en 2015/16 ; le cyclone Idai en 2019
• Inondations dévastatrices, vagues de
sécheresse, légionnaire d’automne,
dégradation des terres
– Le gouvernement a déclaré l’état d’urgence
4. 2019 : les ravages suite au passage du
cyclone Idai
• En 2019, de terribles inondations ont dévasté le Malawi - des
cultures et des champs ont été inondés, des gens et des bêtes
ont péri noyés.
• J’ai été moi aussi touchée par cette catastrophe et j’ai
pratiquement tout perdu – les cultures sur les hauteurs sont
les seules à avoir été épargnées par les inondations.
• En 2016, suite à l’absence de précipitations, les cultures ont
dépéri, en raison du manque d’eau et des températures trop
élevées.
• De nouveaux ravageurs sont apparus – le légionnaire
d’automne n’est toujours pas sous contrôle.
• Nous avons été touchés par l’insécurité alimentaire.
5. Difficultés spécifiques rencontrées
par les agricultrices
• Les agricultrices ne possèdent pas de terres, elles
ne peuvent donc pas décider ce qu’elles vont
planter car elles ne possèderont plus forcément
cette terre demain
• Accès limité aux services publics de vulgarisation
agricole (1 agent de vulgarisation pour plus de
3000 agriculteurs)
• Les services publics de vulgarisation
n’encouragent pas l’agroécologie
• En raison de la participation limitée des petites
agricultrices au processus de décision, les besoins
de ces petites exploitantes sont négligés
6. Multiplication des semences
• Les petites agricultrices de la COWFA et moi-
même :
• produisons, utilisons, stockons et partageons des
semences indigènes
• avons mis en place des banques de semences
• L’utilisation des semences est encouragée et les
semences sont échangées entre les agricultrices
et lors de foires aux semences
• Cela nous donne les moyens, à nous petites
agricultrices, de contrôler complètement les
semences et de décider de ce que nous allons
semer et planter et à quel moment
7. Multiplication des semences, suite
• Les petites agricultrices n’ont pas les moyens
d’acheter exclusivement des semences
(hybrides)
• Les semences hybrides sont chères et celles
qui les utilisent ne peuvent pas toujours se les
procurer à temps
8. Cultures intercalaires
• Pratique agricole utilisée par les petites
agricultrices de la COWFA
• La culture intercalaire implique de semer ou de
faire pousser plusieurs cultures en même temps
sur la même parcelle
• Offre une solution au problème de la pénurie de
terres à laquelle doivent faire face les petites
agricultrices
• Je cultive sur 5 hectares de terres : 3 hectares de
maïs, 1 hectare de haricots, 1 hectare moitié soja
et moitié arachides
9. • Les légumineuses (notamment les haricots - sugar
beans -, les graines de soja) fixent l’azote et
fertilisent naturellement le sols
• Cette pratique est présentée et diffusées auprès
des agricultrices de la COWFA par le biais de foires
semencières et de visites d’étude
• ActionAid Malawi nous aide en documentant les
meilleures pratiques et en les diffusant à grande
échelle auprès des agricultrices, et ce à tous les
niveaux
Cultures intercalaires, suite
10. Production de lisier
• Nous produisons du lisier à partir des cultures et
des déjections animales – bétail, élevage caprin
et porcin
• Nous l’utilisons pour fabriquer du compost pour
le sol qui apporte aux cultures les éléments
nutritifs dont elles ont besoin
• Nous utilisons la technique du paillage – j’utilise
l’herbe sèche pour couvrir le sol, qui conserve
ainsi son humidité
• Utilisation des connaissances et des pratiques
traditionnelles pour lutter contre les nuisibles,
notamment le légionnaire d’automne
11. Production de lisier (agroécologie),
suite
• Une amie est venue de me trouver pour me
dire : « Ellen, pourquoi perds-tu ton temps à
aller chercher de l’engrais alors que tu élèves
des porcs, des vaches et de la volaille? » Elle
m’a expliqué comment fabriquer cet engrais à
partir du lisier. J’ai suivi ses conseils et j’ai
utilisé ce lisier. Depuis, je l’utilise toujours.
• Désormais, je n’utilise plus d’engrais
chimiques !
12. Production de lisier (agroécologie),
suite
• Cette année, j’ai voulu aussi montrer aux
habitants de la ville les avantages de
l’agroécologie.
• Je possède une petite parcelle en ville. J’ai
apporté du lisier. Toutes mes amies sont
venues voir. A présent, elles utilisent toutes du
lisier comme engrais.
13. A propos de l’agroécologie
• On pense généralement que l’agriculture
durable ou les méthodes agroécologiques sont
moins productives que les systèmes agricoles
à forte utilisation d’intrants. C’est faux !
• Je l’ai moi-même constaté.
• En 2008, j’ai planté du maïs. Je n’avais pas
d’argent pour acheter de l’engrais. Ma récolte
a été très mauvaise. Le sol manquait de
nutriments naturels.
14. Avantages de l’agroécologie
• Les agricultrices du réseau de la COWFA et
donc moi-même avons adopté des méthodes
agroécologiques qui nous ont permis d’obtenir
des rendements identiques et parfois
nettement supérieurs à ceux obtenus avec les
méthodes traditionnelles
• Je collabore depuis des nombreuses années
avec les agricultrices des villages. Elles
connaissent à présent ces pratiques, et les
utilisent.
15. Avantages, suite
• Les pratiques agroécologiques sont importantes
pour les femmes. Elles sont bon marché et nous
permettent de produire l’engrais au niveau local.
• Elles retiennent l’humidité dans les sols, ce qui
est essentiel pour les cultures. Sans eau, les
cultures ne poussent pas.
• Les engrais chimiques rendent le sol très dur et
l’eau ne pénètre que difficilement dans le sol.