7. Contre-pied
CORPORATE EUROPEAN OBSERVATORY,
LA BÊTE NOIRE DES LOBBYISTES
la majeur partie des décisions politiques européennes, une organisation non-gouvernementale
Révéler les dessous de la politique et de l’économie européenne…
12
A
Bruxelles, où se nouent
et se dénouent les intri-
gues de la politique eu-
ropéenne, une organisation non
gouvernementale a décidé de
ans, le Corporate European Ob-
servatory (CEO) travaille à dévoi-
des lobbys et des entreprises,
qui participent selon elle à exa-
cerber les différences sociales
et nuisent à la préservation de
l’environnement. Pour faire face
à des lobbys et entreprises sur-
puissants, l’organisation a décidé
de jouer la carte de la transpa-
rence. Dans cet objectif, CEO a
mis en ligne ses comptes, avec
les dépenses annuelles mais
aussi les montants des subven-
tions versées par des fondations
comme Adessium, Isvara, ou In-
vestigation Agency, qui toutes se
mobilisent pour dévoiler les dé-
rives de la société néo-capitaliste
actuelle. En 2012, l’ONG a donc
récolté 660 930€, pour des dé-
penses s’élevant à 656 634€, soit
-
rence des budgets, mais aussi
indépendance vis-à-vis de l’UE
et des gouvernements des états-
membres, dont CEO ne perçoit
aucune subvention.
de chercheurs indépendants im-
plantés un peu partout en Europe
et dans le monde, mais aussi une
équipe purement administrative,
composé d’un éditeur, d’adminis-
de presse et un conseil consulta-
tif où chaque membre est respon-
sable d’un pays ou d’une région
du monde .
Sous forme de rapports visibles
sur leur site, CEO rend compte
des dysfonctionnements de la po-
litique européenne. Parmi leurs
thèmes de prédilection, le com-
et l’énergie mais aussi l’agro-ali-
mentaire et la EFSA…
“Shame on the bee-killers !”
Roundup pour Monsanto, néo-
nicotinoïde pour Syngenta, Bayer
et BASF ! Cet insecticide hau-
tement toxique est notamment
l’un des principaux responsables
dans la disparition de 20 à 50%
des effectifs des ruches chaque
année. Parmi les autres causes
de cette disparition, les change-
ments climatiques, mais aussi la
disparition de la biodiversité au
-
lon les normes des entreprises
de l’agroalimentaire. En parte-
nariat avec Public Eye Award,
une association qui pointe du
doigt toutes les pratiques com-
merciales irresponsables, CEO
a publié le 26 novembre dernier
un rapport intitulé « Shame on
the bee-killers ! ». L’ONG y dé-
nonce la lourde stratégie mise
en place par les entreprises et
leurs lobbys pour préserver leur
marché de nouvelles législations
et politiques… Syngenta, Bayer
et BASF sont même allés de-
vant la justice pour poursuivre la
Commission Européenne suite à
l’interdiction de commercialiser
leurs produits en Europe. Les
abeilles, pollinisateurs naturels,
sont essentiels à l’environnement
et jouent notamment un rôle cru-
cial dans la chaine de produc-
tions des matières premières
alimentaires. Selon le rapport de
CEO, leur disparition entrainerait
immanquablement une hausse
des coûts de production et donc
de l’alimentaire. «Si l’abeille dis-
paraissait de la surface du globe,
l’homme n’aurait plus que quatre
années à vivre », disait Einstein.
Il n’y a plus qu’à espérer qu’Eins-
tein se soit trompé…
Scandale de la viande de che-
val, excréments dans les plats
le monde de l’agroalimentaire a
été durement secoué. Suite à ces
scandales, l’Autorité Européenne
de Sécurité des Aliments a déci-
dé de durcir sa politique et de re-
dorer son image… en apparence
! Car un rapport du CEO, datant
d’Octobre dernier révèle bien
autre chose. Selon une étude
menée et publiée par le CEO,
209 seraient concernés par un
les entreprises de l’agroalimen-
taire. Quand est-il de leur neu-
tralité supposée, lorsqu’ils sont
rémunérés à la fois par la EFSA
et par les entrepises de l’agroli-
mentaire? Car on le sait bien,
on ne crache pas sur la main qui
nous fait vivre...