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Ce mail qui a fait couler Dirk Tirez, l’ex-patron
de bpost : "Quel gâchis ! bpost n’avait pas besoin
de ça…”
Les soupçons de collusion entre bpost et des éditeurs pour la distribution de
journaux ont fait tomber quelques têtes. Dont le CEO, Dirk Tirez. Récit de ce qui a
conduit à la démission de ce patron réputé intègre.
Ariane van Caloen Journaliste économique à La Libre Belgique
Publié le 15-12-2022 à 08h00 - Mis à jour le 15-12-2022 à 09h58
Le 18 octobre, Dirk Tirez était interrogé par le service “compliance” de bpost. C’était quelques jours avant qu’il ne fasse “un pas de
côté” en tant que CEO. ©DLE
"Quel gâchis ! Bpost n’avait pas besoin de ça…” Le membre du conseil
d’administration de bpost qui s’exprime anonymement se montre dépité quand il
parle de l’enquête qui ébranle actuellement l’entreprise publique, et qui a conduit à la
démission du CEO, Dirk Tirez annoncée le 9 décembre dernier en même temps que
la con`rmation de sérieux soupçons de collusion avec le secteur des éditeurs pour
la nouvelle et l’actuelle concession de distribution de journaux. L’affaire est lourde de
conséquences. Des perquisitions, faites à l’initiative de l’Autorité belge de la
Concurrence (ABC), ont eu lieu au siège anversois de DPG, l’éditeur du Het Laatste
Nieuws notamment. Les enquêteurs cherchent à savoir si les concurrents de bpost
– et en particulier PPP – ont été écartés du contrat de la distribution de journaux.
Les montants en jeu sont énormes, tant pour l’État belge qui accorde un subside
d’environ 175 millions d’euros par an (ramené à 125 millions pour le contrat à partir
de 2024) que pour l’entreprise dont c’est une activité génératrice de milliers
d’emplois et de recettes (4 % de son chiffre d’affaires environ).
Encore aujourd’hui, ils sont nombreux à se demander comment ce patron à la
réputation d’intégrité irréprochable, très à cheval sur la bonne gouvernance, a
accepté de partir sans indemnité de départ. Car ceux qui l’ont côtoyé savent qu’il
n’est pas du genre affairiste. Même s’il aura bien manœuvré en coulisses pour
remplacer début 2020 Jean-Paul Van Avermaet, lui aussi obligé de partir à cause de
soupçons d’entente entre les entreprises de gardiennage quand il dirigeait G4S.
Alors, où ce juriste à l’intelligence incontestée a-t-il failli? À quel moment, cela a pu
déraper? Comme l’arrme De Standaard, a-t-il été éjecté par le président du PS,
soucieux de calmer la tempête autour d’une entreprise qui emploie près de 27000
personnes en Belgique? Paul Magnette a-t-il désigné un bouc émissaire, lui, qui
aurait notamment peu apprécié que l’ex-CEO vende la participation de 50% de
l’entreprise publique dans bpost banque à BNP Paribas Fortis?
Preuves écrites
C’est un mail daté du 15 novembre 2021 qui a coulé Dirk Tirez mais le conseil
d’administration de bpost qui avait décidé, il y a quelques mois, de faire un audit sur
ces pratiques douteuses, en a pris connaissance il y a quelques jours, voire
semaines. “Ces preuves écrites ont montré que Dirk Tirez était au moins au courant,
qu’il n’a pas entamé une action contre celui qui était à la manœuvre pour la
concession et même qu’il a menti au conseil d’administration et au début de
l’enquête diligentée par le conseil d’administration. Il a d’abord dit qu’il n’était pas au
courant, et puis qu’il avait oublié avant d’accepter de démissionner”, raconte une
source proche du dossier. On lui reproche donc de n’avoir pas tiré la sonnette
d’alarme. Pire, d’avoir menti. Par les temps qui courent, ça ne pardonne pas.
On l’a dit, cette preuve est arrivée récemment dans les mains de la présidente du
conseil d’administration, Audrey Hanard. Une Solvay woman âgée de 37 ans, qui fait
partie de la jeune garde du PS. Elle connaît le secrétaire d’État PS Thomas Dermine
et le très discret directeur de l’institut Emile Vandervelde Amaury Caprasse pour les
avoir croisés à l’ULB pendant ses études. Quand Paul Magnette l’a sortie de son
chapeau, ce fut la surprise. Elle incarne un nouveau style de gouvernance, moderne.
Elle vit entre Bruxelles et Londres où travaille son compagnon. Sur le point
d’accoucher, elle va se faire remplacer quelque temps à la présidence, mais loin
d’elle l’idée de lâcher le morceau, surtout en cette période où l’image du PS est
entachée par des scandales de corruption.
Dès que le conseil d’administration a pris connaissance de cette pièce à conviction,
il n’a pas hésité un instant : Dirk Tirez devait partir sans un euro d’indemnisation.
Audrey Hanard est allée en parler au Premier ministre, Alexander De Croo (Open
VLD) le lundi 5 décembre “avec tous les papiers où c’est écrit noir sur blanc”,
poursuit la source. Le jeudi 8 décembre, le CA laisse le choix au CEO : soit il est
licencié pour faute grave soit il s’en va de “commun accord”. Il accepte la deuxième
solution, mais clame le lendemain sur son compte LinkedIn, son “intégrité” vis-à-vis
d’une entreprise pour laquelle il travaille depuis 20 ans. Il fait comprendre qu’il n’a
rien à se reprocher. Ceux qui l’ont poussé dehors ne sont évidemment pas d’accord.
“Quel patron innocent va être d’accord de quitter l’entreprise sans un euro de
compensation ?”, poursuit une source proche du conseil d’administration.
Le fait que Dirk Tirez “n’ait pas donné l’exemple” a suscité une réaction virulente de
la ministre des Entreprises publiques, Petra De Sutter (Groen). Une réaction à la
hauteur de sa déception. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’elle a maille à
partir avec l’ex-CEO. Des tensions étaient apparues au moment de la vente d’Ubiway,
la `liale de bpost propriétaire des librairies Press Shop et Relay, au groupe de jeux et
de paris Golden Palace. Ce qui n’empêche toutefois pas Petra De Sutter de
considérer Dirk Tirez comme un bon gestionnaire. Elle salue son travail de
modernisation de cette entreprise détenue à 50% par l’État belge (le solde est coté
en Bourse) et le développement de l’e-commerce, essentiel pour contrebalancer la
baisse de l’activité de courrier.
Enjeux 0nanciers
La virulence du communiqué de Petra De Sutter contraste avec les propos mesurés
qu’elle a employés quand elle a été auditionnée au Parlement, après l’annonce le 24
octobre que Dirk Tirez “faisait un pas de côté” pour que l’audit du conseil
d’administration puisse se dérouler en toute sérénité. À ce moment-là, la ministre
Groen, assaillie de questions du député N-VA, Michaël Freilich, clamait que le CEO
était “présumé innocent”. Elle ne voulait pas anticiper les résultats de l’audit. Même
si ça sentait déjà mauvais. Le 18 octobre, Dirk Tirez avait été auditionné par le
service compliance de bpost et le bureau externe JonesDay et le 20 octobre le
dossier avait été transmis au parquet.
Dès l’instant où le CA a apporté les preuves à Petra De Sutter que Dirk Tirez était à
tout le moins au courant, elle a vu rouge. D’autant que le contrat du CEO est très
strict en matière de transparence à respecter vis-à-vis du conseil d’administration.
L’entreprise a voulu retenir les leçons du malheureux épisode de l’ex-CEO Jean-Paul
Van Avermaet auquel il fut reproché de n’avoir pas tout dit de l’enquête dont il faisait
l’objet au conseil d’administration. Dirk Tirez n’a donc pas respecté les sacro-saintes
règles de transparence. Il en paie le prix cher. Mais, il n’y aurait pas d’enrichissement
personnel. Même s’il peut toujours avoir des suspicions vu que la direction, y
compris le CEO, avait droit à des commissions liées à la signature de la concession
pour la distribution de journaux.
Ambiance délétère
Il se raconte qu’au sein de la direction de l’entreprise, l’ambiance est délétère. Dirk
Tirez n’est pas le seul à avoir été mis dehors. Deux autres dirigeants ont connu le
même sort dont Nicolas Meire, celui qui dirigeait l’activité de distribution de
journaux. En cinq ans, l’entreprise a connu trois CEO différents: Koen Van Gerven à
qui on a reproché une mauvaise gestion et le rachat trop onéreux de l’entreprise
américaine Radial spécialisée dans l’e-commerce, Jean-Paul Van Avermaet et Dirk
Tirez.
Le communiqué de bpost indique que ce dernier va collaborer à l’enquête en cours,
tout comme bpost qui a, selon toute vraisemblance, fait une demande de clémence
auprès de l’ABC en échange d’une participation active à l’enquête. Ce qui pourrait lui
permettre d’échapper à une amende si elle est la première à avoir fait la demande.
On ne connaîtra le verdict que dans des mois. En attendant plane le risque de
sanctions qui peuvent atteindre jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires en Belgique, soit
230 millions d’euros.
L’entreprise est soumise à un autre risque: qu’en sera-t-il de la concession? On sait
que l’Open Vld voudrait supprimer ce subside, arguant la montée en puissance de la
presse digitale. Les socialistes, eux, la défendent bec et ongles. Il y aura
probablement un compromis qui ira dans le sens d’une réduction du montant de la
concession. De quoi inquiéter bpost…
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Ce mail qui a fait couler Dirk Tirez, l’ex-patron de bpost : "Quel gâchis ! bpost n’avait pas
besoin de ça…”
Les soupçons de collusion entre bpost et des éditeurs pour la distribution de journaux ont
fait tomber quelques têtes. Dont le CEO, Dirk Tirez. Récit de ce qui a conduit à la démission
de ce patron réputé intègre.
Ariane van Caloen - Journaliste économique à La Libre Belgique
Publié le 15-12-2022 à 08h00 - Mis à jour le 15-12-2022 à 09h58
Le 18 octobre, Dirk Tirez était interrogé par le service “compliance” de bpost. C’était
quelques jours avant qu’il ne fasse “un pas de côté” en tant que CEO. ©DLE
"Quel gâchis ! Bpost n’avait pas besoin de ça…” Le membre du conseil d’administration de
bpost qui s’exprime anonymement se montre dépité quand il parle de l’enquête qui ébranle
actuellement l’entreprise publique, et qui a conduit à la démission du CEO, Dirk Tirez
annoncée le 9 décembre dernier en même temps que la confirmation de sérieux soupçons
de collusion avec le secteur des éditeurs pour la nouvelle et l’actuelle concession de
distribution de journaux. L’affaire est lourde de conséquences. Des perquisitions, faites à
l’initiative de l’Autorité belge de la Concurrence (ABC), ont eu lieu au siège anversois de
DPG, l’éditeur du Het Laatste Nieuws notamment. Les enquêteurs cherchent à savoir si les
concurrents de bpost – et en particulier PPP – ont été écartés du contrat de la distribution
de journaux.
Les montants en jeu sont énormes, tant pour l’État belge qui accorde un subside d’environ
175 millions d’euros par an (ramené à 125 millions pour le contrat à partir de 2024) que
pour l’entreprise dont c’est une activité génératrice de milliers d’emplois et de recettes (4 %
de son chiffre d’affaires environ).
Encore aujourd’hui, ils sont nombreux à se demander comment ce patron à la réputation
d’intégrité irréprochable, très à cheval sur la bonne gouvernance, a accepté de partir sans
indemnité de départ. Car ceux qui l’ont côtoyé savent qu’il n’est pas du genre affairiste.
Même s’il aura bien manœuvré en coulisses pour remplacer début 2020 Jean-Paul Van
Avermaet, lui aussi obligé de partir à cause de soupçons d’entente entre les entreprises de
gardiennage quand il dirigeait G4S. Alors, où ce juriste à l’intelligence incontestée a-t-il
failli? À quel moment, cela a pu déraper? Comme l’affirme De Standaard, a-t-il été éjecté
par le président du PS, soucieux de calmer la tempête autour d’une entreprise qui emploie
près de 27000 personnes en Belgique? Paul Magnette a-t-il désigné un bouc émissaire, lui,
qui aurait notamment peu apprécié que l’ex-CEO vende la participation de 50% de
l’entreprise publique dans bpost banque à BNP Paribas Fortis?
Preuves écrites
C’est un mail daté du 15 novembre 2021 qui a coulé Dirk Tirez mais le conseil
d’administration de bpost qui avait décidé, il y a quelques mois, de faire un audit sur ces
pratiques douteuses, en a pris connaissance il y a quelques jours, voire semaines. “Ces
preuves écrites ont montré que Dirk Tirez était au moins au courant, qu’il n’a pas entamé
une action contre celui qui était à la manœuvre pour la concession et même qu’il a menti au
conseil d’administration et au début de l’enquête diligentée par le conseil d’administration. Il
a d’abord dit qu’il n’était pas au courant, et puis qu’il avait oublié avant d’accepter de
démissionner”, raconte une source proche du dossier. On lui reproche donc de n’avoir pas
tiré la sonnette d’alarme. Pire, d’avoir menti. Par les temps qui courent, ça ne pardonne pas.
On l’a dit, cette preuve est arrivée récemment dans les mains de la présidente du conseil
d’administration, Audrey Hanard. Une Solvay woman âgée de 37 ans, qui fait partie de la
jeune garde du PS. Elle connaît le secrétaire d’État PS Thomas Dermine et le très discret
directeur de l’institut Emile Vandervelde Amaury Caprasse pour les avoir croisés à l’ULB
pendant ses études. Quand Paul Magnette l’a sortie de son chapeau, ce fut la surprise. Elle
incarne un nouveau style de gouvernance, moderne. Elle vit entre Bruxelles et Londres où
travaille son compagnon. Sur le point d’accoucher, elle va se faire remplacer quelque temps
à la présidence, mais loin d’elle l’idée de lâcher le morceau, surtout en cette période où
l’image du PS est entachée par des scandales de corruption.
Dès que le conseil d’administration a pris connaissance de cette pièce à conviction, il n’a pas
hésité un instant : Dirk Tirez devait partir sans un euro d’indemnisation. Audrey Hanard est
allée en parler au Premier ministre, Alexander De Croo (Open VLD) le lundi 5 décembre
“avec tous les papiers où c’est écrit noir sur blanc”, poursuit la source. Le jeudi 8 décembre,
le CA laisse le choix au CEO : soit il est licencié pour faute grave soit il s’en va de “commun
accord”. Il accepte la deuxième solution, mais clame le lendemain sur son compte LinkedIn,
son “intégrité” vis-à-vis d’une entreprise pour laquelle il travaille depuis 20 ans. Il fait
comprendre qu’il n’a rien à se reprocher. Ceux qui l’ont poussé dehors ne sont évidemment
pas d’accord. “Quel patron innocent va être d’accord de quitter l’entreprise sans un euro de
compensation ?”, poursuit une source proche du conseil d’administration.
Le fait que Dirk Tirez “n’ait pas donné l’exemple” a suscité une réaction virulente de la
ministre des Entreprises publiques, Petra De Sutter (Groen). Une réaction à la hauteur de sa
déception. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’elle a maille à partir avec l’ex-CEO. Des
tensions étaient apparues au moment de la vente d’Ubiway, la filiale de bpost propriétaire
des librairies Press Shop et Relay, au groupe de jeux et de paris Golden Palace. Ce qui
n’empêche toutefois pas Petra De Sutter de considérer Dirk Tirez comme un bon
gestionnaire. Elle salue son travail de modernisation de cette entreprise détenue à 50% par
l’État belge (le solde est coté en Bourse) et le développement de l’e-commerce, essentiel
pour contrebalancer la baisse de l’activité de courrier.
Enjeux financiers
La virulence du communiqué de Petra De Sutter contraste avec les propos mesurés qu’elle a
employés quand elle a été auditionnée au Parlement, après l’annonce le 24 octobre que
Dirk Tirez “faisait un pas de côté” pour que l’audit du conseil d’administration puisse se
dérouler en toute sérénité. À ce moment-là, la ministre Groen, assaillie de questions du
député N-VA, Michaël Freilich, clamait que le CEO était “présumé innocent”. Elle ne voulait
pas anticiper les résultats de l’audit. Même si ça sentait déjà mauvais. Le 18 octobre, Dirk
Tirez avait été auditionné par le service compliance de bpost et le bureau externe JonesDay
et le 20 octobre le dossier avait été transmis au parquet.
Dès l’instant où le CA a apporté les preuves à Petra De Sutter que Dirk Tirez était à tout le
moins au courant, elle a vu rouge. D’autant que le contrat du CEO est très strict en matière
de transparence à respecter vis-à-vis du conseil d’administration. L’entreprise a voulu
retenir les leçons du malheureux épisode de l’ex-CEO Jean-Paul Van Avermaet auquel il fut
reproché de n’avoir pas tout dit de l’enquête dont il faisait l’objet au conseil
d’administration. Dirk Tirez n’a donc pas respecté les sacro-saintes règles de transparence. Il
en paie le prix cher. Mais, il n’y aurait pas d’enrichissement personnel. Même s’il peut
toujours avoir des suspicions vu que la direction, y compris le CEO, avait droit à des
commissions liées à la signature de la concession pour la distribution de journaux.
Ambiance délétère
Il se raconte qu’au sein de la direction de l’entreprise, l’ambiance est délétère. Dirk Tirez
n’est pas le seul à avoir été mis dehors. Deux autres dirigeants ont connu le même sort dont
Nicolas Meire, celui qui dirigeait l’activité de distribution de journaux. En cinq ans,
l’entreprise a connu trois CEO différents: Koen Van Gerven à qui on a reproché une
mauvaise gestion et le rachat trop onéreux de l’entreprise américaine Radial spécialisée
dans l’e-commerce, Jean-Paul Van Avermaet et Dirk Tirez.
Le communiqué de bpost indique que ce dernier va collaborer à l’enquête en cours, tout
comme bpost qui a, selon toute vraisemblance, fait une demande de clémence auprès de
l’ABC en échange d’une participation active à l’enquête. Ce qui pourrait lui permettre
d’échapper à une amende si elle est la première à avoir fait la demande. On ne connaîtra le
verdict que dans des mois. En attendant plane le risque de sanctions qui peuvent atteindre
jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires en Belgique, soit 230 millions d’euros.
L’entreprise est soumise à un autre risque: qu’en sera-t-il de la concession? On sait que
l’Open Vld voudrait supprimer ce subside, arguant la montée en puissance de la presse
digitale. Les socialistes, eux, la défendent bec et ongles. Il y aura probablement un
compromis qui ira dans le sens d’une réduction du montant de la concession. De quoi
inquiéter bpost…
This email that sank Dirk Tirez, the ex-boss of bpost: "What a mess! bpost didn't need
this..."
Suspicions of collusion between bpost and publishers for the distribution of newspapers
have brought down some heads. Including the CEO, Dirk Tirez. Here's the story of what led
to the resignation of this boss, who was known for his integrity.
Ariane van Caloen
Business journalist at La Libre Belgique
Published on 15-12-2022 at 08h00 - Updated on 15-12-2022 at 09h58
JEMELLE, BELGIUM - APRIL 04 : CEO bpost Dirk Tirez pictured during the departure of the
first two bpost trucks carrying relief goods to Ukraine in the presence of CEO Dirk Tirez on
April 04, 2022 in Jemelle, Belgium, 04/04/2022 ( Photo by Didier Lebrun / Photonews
On October 18, Dirk Tirez was questioned by the compliance department of bpost. This was
a few days before he took a "step aside" as CEO. DLE
9
"What a mess! Bpost didn't need this..." The bpost board member speaking anonymously is
dejected when he talks about the investigation that is currently rocking the state-owned
company, and which led to the resignation of CEO Dirk Tirez announced on December 9 at
the same time as the confirmation of serious suspicions of collusion with the publishing
sector for the new and current newspaper distribution concession. The case has far-
reaching consequences. Searches, initiated by the Belgian Competition Authority (BCA),
were carried out at the Antwerp headquarters of DPG, the publisher of Het Laatste Nieuws,
among others. The investigators are looking into whether bpost's competitors - and in
particular PPP - have been excluded from the newspaper distribution contract.
The amounts involved are enormous, both for the Belgian government, which grants a
subsidy of around 175 million euros per year (reduced to 125 million for the contract from
2024), and for the company, whose business generates thousands of jobs and revenue
(around 4% of its turnover).
Even today, many people are still wondering how this boss with a reputation for impeccable
integrity, who is very much in favour of good governance, agreed to leave without any
severance pay. For those who have worked with him know that he is not a businessman.
Even if he did manoeuvre behind the scenes to replace Jean-Paul Van Avermaet at the
beginning of 2020, who was also forced to leave because of suspicions of collusion between
the security companies when he was running G4S. So where did this undisputedly intelligent
lawyer go wrong? At what point did it go wrong? As De Standaard states, was he ejected by
the president of the PS, anxious to calm the storm around a company that employs nearly
27,000 people in Belgium? Did Paul Magnette designate a scapegoat, since he was
reportedly unhappy that the ex-CEO sold the public company's 50% stake in bpost bank to
BNP Paribas Fortis?
Written evidence
It was an e-mail dated November 15, 2021 that sank Dirk Tirez, but the board of directors of
bpost, which had decided a few months ago to conduct an audit on these dubious practices,
became aware of it a few days or even weeks ago. "This written evidence showed that Dirk
Tirez was at least aware of this, that he did not take action against the person who was in
charge of the concession and even that he lied to the board of directors and at the
beginning of the investigation initiated by the board of directors. He first said he didn't know
about it, and then that he had forgotten about it before agreeing to resign," says a source
close to the case. He is therefore accused of not having sounded the alarm. Worse, of
having lied. In these times, this does not forgive.
As we said, this evidence recently came into the hands of the Chairman of the Board of
Directors, Audrey Hanard. A 37 year old Solvay woman, who is part of the young guard of
the PS. She knows the PS Secretary of State Thomas Dermine and the very discreet director
of the Emile Vandervelde Institute Amaury Caprasse, having met them at the ULB during her
studies. When Paul Magnette pulled it out of his hat, it was a surprise. She embodies a new,
modern style of governance. She lives between Brussels and London where her partner
works. On the verge of giving birth, she will be replaced for a while as president, but she has
no intention of giving up, especially at a time when the image of the SP is tainted by
corruption scandals.
As soon as the board of directors heard about this piece of evidence, they did not hesitate
for a moment: Dirk Tirez had to leave without a single euro of compensation. Audrey
Hanard went to talk to the Prime Minister, Alexander De Croo (Open VLD) on Monday 5
December "with all the papers where it is written in black and white", the source continues.
On Thursday 8 December, the Board of Directors gave the CEO the choice: either he was
dismissed for serious misconduct or he left by "mutual agreement". He accepts the second
solution, but the next day on his LinkedIn account, he proclaims his "integrity" towards a
company for which he has worked for 20 years. He makes it clear that he has nothing to
reproach himself for. Those who pushed him out obviously disagree. "Which innocent boss
is going to agree to leave the company without a euro of compensation?", continues a
source close to the board of directors.
The fact that Dirk Tirez "did not set an example" has provoked a virulent reaction from the
Minister for Public Enterprises, Petra De Sutter (Groen). A reaction that was as strong as her
disappointment. This is not the first time she has had a run-in with the former CEO. Tensions
arose at the time of the sale of Ubiway, the bpost subsidiary that owns the Press Shop and
Relay bookstores, to the Golden Palace gaming and betting group. However, this does not
prevent Petra De Sutter from considering Dirk Tirez a good manager. She praises his work to
modernize this company, 50% of which is owned by the Belgian state (the rest is listed on
the stock exchange), and the development of e-commerce, which is essential to
counterbalance the decline in the mail business.
Financial stakes
The virulence of Petra De Sutter's statement contrasts with the measured words she used
when she was heard in Parliament, after the announcement on October 24 that Dirk Tirez
was "stepping aside" so that the audit of the board of directors could proceed in all serenity.
At that time, Minister Groen, besieged by questions from N-VA MP Michaël Freilich, claimed
that the CEO was "presumed innocent". She did not want to anticipate the results of the
audit. Even though it already smelled bad. On 18 October, Dirk Tirez had been interviewed
by the bpost compliance department and the external firm JonesDay and on 20 October the
file had been forwarded to the public prosecutor.
As soon as the Board of Directors provided Petra De Sutter with evidence that Dirk Tirez was
at least aware of the matter, she saw red. Especially since the CEO's contract is very strict in
terms of transparency vis-à-vis the Board of Directors. The company wanted to learn the
lessons of the unfortunate episode of ex-CEO Jean-Paul Van Avermaet, who was accused of
not telling the Board of Directors everything about the investigation he was undergoing.
Dirk Tirez did not respect the sacrosanct rules of transparency. He is paying a high price for
it. But there would be no personal enrichment. Even though there may still be suspicions,
given that the management, including the CEO, was entitled to commissions linked to the
signing of the concession for the distribution of newspapers.
Unhealthy atmosphere
It is said that the atmosphere within the company's management is unhealthy. Dirk Tirez is
not the only one to have been thrown out. Two other managers have suffered the same
fate, including Nicolas Meire, who headed the newspaper distribution business. In five
years, the company has had three different CEOs: Koen Van Gerven, who was blamed for
poor management and the overpriced takeover of the American e-commerce company
Radial, Jean-Paul Van Avermaet and Dirk Tirez.
The bpost press release indicates that the latter will collaborate in the ongoing
investigation, as will bpost, which has apparently applied for leniency from the ABC in
exchange for active participation in the investigation. This could allow it to avoid a fine if it is
the first to have made the request. The verdict will not be known for months. In the
meantime, the risk of sanctions that can reach up to 10% of the turnover in Belgium, or 230
million euros, is high.
Another risk for the company is what will happen to the concession? It is known that the
Open Vld wants to abolish this subsidy, arguing that the digital press is gaining in power. The
socialists, on the other hand, defend it tooth and nail. There will probably be a compromise
in the sense of a reduction of the amount of the concession. This will worry bpost...
Deze e-mail die Dirk Tirez, de ex-baas van bpost, deed zinken: "Wat een rotzooi! bpost
had dit niet nodig...".
Vermoedens van collusie tussen bpost en uitgevers voor de distributie van kranten hebben
een aantal koppen doen rollen. Inclusief de CEO, Dirk Tirez. Hier is een verslag van wat
leidde tot het ontslag van deze baas, die bekend stond om zijn integriteit.
Ariane van Caloen
Bedrijfsjournalist bij La Libre Belgique
Gepubliceerd op 15-12-2022 om 08h00 - Bijgewerkt op 15-12-2022 om 09h58
JEMELLE, BELGIË - 04 APRIL : CEO bpost Dirk Tirez afgebeeld tijdens het vertrek van de
eerste twee bpost vrachtwagens met hulpgoederen naar Oekraïne op 04 april 2022 in
Jemelle, België ( Foto door Didier Lebrun / Photonews
Op 18 oktober werd Dirk Tirez ondervraagd door de compliance afdeling van bpost. Dit was
een paar dagen voordat hij een "stap opzij" deed als CEO. DLE
9
"Wat een puinhoop! Bpost had dit niet nodig..." Het lid van de raad van bestuur van bpost
dat anoniem sprak, was neerslachtig toen hij sprak over het onderzoek dat het
overheidsbedrijf momenteel door elkaar schudt, en dat leidde tot het ontslag van CEO Dirk
Tirez, dat op 9 december vorig jaar werd aangekondigd, tegelijk met de bevestiging van
ernstige vermoedens van collusie met de uitgeverssector voor de nieuwe en huidige
concessie voor de distributie van kranten. De zaak heeft verstrekkende gevolgen. De
huiszoekingen op initiatief van de Belgische mededingingsautoriteit (BCA) vonden plaats in
de Antwerpse hoofdzetel van DPG, de uitgever van onder meer Het Laatste Nieuws. De
onderzoekers willen weten of de concurrenten van bpost - en met name PPP - zijn
uitgesloten van het contract voor de distributie van kranten.
Het gaat om enorme bedragen, zowel voor de Belgische staat, die een subsidie van
ongeveer 175 miljoen euro per jaar toekent (verminderd tot 125 miljoen voor het contract
vanaf 2024), als voor het bedrijf, waarvoor deze activiteit duizenden banen en inkomsten
genereert (ongeveer 4% van de omzet).
Ook nu nog vragen veel mensen zich af hoe deze baas met een reputatie van onberispelijke
integriteit en een sterk engagement voor goed bestuur ermee heeft ingestemd te
vertrekken zonder een ontslagvergoeding. Want degenen die met hem gewerkt hebben
weten dat hij geen zakenman is. Ook al heeft hij achter de schermen gemanoeuvreerd om
begin 2020 Jean-Paul Van Avermaet te vervangen, die ook moest vertrekken vanwege
vermoedens van een kartel tussen beveiligingsbedrijven toen hij G4S leidde. Dus, waar ging
deze onbetwistbaar intelligente advocaat in de fout? Op welk punt ging het mis? Is hij, zoals
De Standaard stelt, weggestuurd door de voorzitter van de PS, die de storm rond een bedrijf
dat in België bijna 27.000 mensen tewerkstelt, wil bedaren? Heeft Paul Magnette een
zondebok aangewezen, die bijzonder ongelukkig zou zijn geweest met de verkoop door de
ex-CEO van het 50%-belang van het overheidsbedrijf in bpost bank aan BNP Paribas Fortis?
Schriftelijk bewijs
Het was een e-mail van 15 november 2021 die Dirk Tirez deed zinken, maar de raad van
bestuur van bpost, die enkele maanden geleden besloten had een audit uit te voeren naar
deze dubieuze praktijken, kreeg er enkele dagen of zelfs weken geleden kennis van. "Dit
schriftelijk bewijs toonde aan dat Dirk Tirez hiervan op zijn minst op de hoogte was, dat hij
niet optrad tegen de persoon die verantwoordelijk was voor de concessie en zelfs dat hij
loog tegen de raad van bestuur en bij het begin van het door de raad van bestuur
uitgevoerde onderzoek. Hij zei eerst dat hij het niet wist, en vervolgens dat hij het vergeten
was voordat hij instemde met zijn ontslag," aldus een bron dicht bij de zaak. Hij wordt er dus
van beschuldigd geen alarm te hebben geslagen. Erger nog, dat hij gelogen heeft. In deze
tijden is dat onvergeeflijk.
Zoals we al zeiden, is dit bewijs onlangs in handen gekomen van de voorzitter van de Raad
van Bestuur, Audrey Hanard. Een 37 jarige Solvay vrouw, die deel uitmaakt van de jonge
garde van de PS. Ze kent de PS-staatssecretaris Thomas Dermine en de zeer discrete
directeur van het Instituut Emile Vandervelde, Amaury Caprasse, omdat ze hen tijdens haar
studies aan de ULB heeft ontmoet. Toen Paul Magnette het uit zijn hoed haalde, was het
een verrassing. Zij belichaamt een nieuwe, moderne bestuursstijl. Ze woont tussen Brussel
en Londen waar haar partner werkt. Ze staat op het punt te bevallen en zal een tijdje
worden vervangen als voorzitter, maar ze is niet van plan het op te geven, zeker niet nu het
imago van de SP wordt aangetast door corruptieschandalen.
Zodra de raad van bestuur van dit bewijsmateriaal hoorde, aarzelden ze geen moment: Dirk
Tirez moest vertrekken zonder één euro compensatie. Audrey Hanard ging maandag 5
december praten met premier Alexander De Croo (Open VLD) "met alle papieren waar het
zwart op wit staat", vervolgde de bron. Op donderdag 8 december gaf de raad van bestuur
de CEO een keuze: of hij werd ontslagen wegens ernstig wangedrag of hij vertrok met
"wederzijds goedvinden". Hij accepteerde de tweede optie, maar de volgende dag
verkondigde hij op zijn LinkedIn-account zijn "integriteit" tegenover een bedrijf waarvoor hij
20 jaar had gewerkt. Hij maakte duidelijk dat hij zichzelf niets te verwijten had. Degenen die
hem eruit hebben geduwd zijn het daar duidelijk niet mee eens. "Welke onschuldige baas
gaat akkoord om het bedrijf te verlaten zonder één euro compensatie?
Het feit dat Dirk Tirez "geen voorbeeld heeft gesteld" heeft een virulente reactie uitgelokt
van Petra De Sutter (Groen), minister van Overheidsbedrijven. De reactie was even sterk als
haar teleurstelling. Dit is niet de eerste keer dat ze een aanvaring heeft met de ex-CEO. Er
ontstonden spanningen bij de verkoop van Ubiway, de dochteronderneming van bpost die
eigenaar is van de Press Shop en Relay-boekhandels, aan de gok- en weddenschapsgroep
Golden Palace. Dit belet Petra De Sutter echter niet om Dirk Tirez als een goede manager te
beschouwen. Zij prijst zijn werk voor de modernisering van dit bedrijf, dat voor 50% in
handen is van de Belgische staat (de rest is beursgenoteerd), en de ontwikkeling van de
elektronische handel, die essentieel is om de achteruitgang van de postactiviteiten tegen te
gaan.
Financiële belangen
De virulentie van de verklaring van Petra De Sutter staat in contrast met de gematigde
woorden die zij gebruikte toen zij in het Parlement werd gehoord, na de aankondiging op 24
oktober dat Dirk Tirez "een stap opzij doet" zodat de audit van de raad van bestuur in alle
sereniteit kan verlopen. Minister Groen, belaagd door vragen van N-VA-Kamerlid Michaël
Freilich, beweerde destijds dat de CEO "vermoedelijk onschuldig" was. Zij wilde niet
vooruitlopen op de resultaten van de controle. Ook al rook het al slecht. Op 18 oktober
werd Dirk Tirez gehoord door de compliance-afdeling van bpost en het externe bureau
JonesDay en op 20 oktober werd het dossier doorgestuurd naar het parket.
Zodra de raad van bestuur Petra De Sutter het bewijs leverde dat Dirk Tirez op zijn minst op
de hoogte was van de zaak, zag ze rood. Vooral omdat het contract van de CEO zeer strikt is
wat betreft transparantie ten opzichte van de raad van bestuur. Het bedrijf wilde leren van
de ongelukkige episode van ex-CEO Jean-Paul Van Avermaet, die ervan werd beschuldigd
het bestuur niet alles te hebben verteld over het onderzoek naar hem. Dirk Tirez
respecteerde de heilige regels van transparantie niet. Hij betaalt hier een hoge prijs voor.
Maar er zou geen persoonlijke verrijking zijn. Ook al kunnen er nog verdenkingen bestaan,
aangezien het management, met inbegrip van de CEO, recht had op commissies in verband
met de ondertekening van de concessie voor de distributie van kranten.
Ongezonde sfeer
Er wordt gezegd dat de sfeer binnen de bedrijfsleiding ongezond is. Dirk Tirez was niet de
enige die ontslagen werd. Twee andere managers zijn hetzelfde lot beschoren, waaronder
Nicolas Meire, die de leiding had over de distributie van kranten. In vijf jaar tijd heeft het
bedrijf drie verschillende CEO's gehad: Koen Van Gerven, die werd bekritiseerd voor slecht
management en de te dure overname van het Amerikaanse e-commerce bedrijf Radial,
Jean-Paul Van Avermaet en Dirk Tirez.
Uit het persbericht van bpost blijkt dat deze laatste zal meewerken aan het lopende
onderzoek, evenals bpost, dat naar alle waarschijnlijkheid bij de ABC een clementieverzoek
heeft ingediend in ruil voor actieve deelname aan het onderzoek. Hierdoor zou zij een boete
kunnen vermijden indien zij de eerste is die het verzoek heeft ingediend. Het vonnis zal nog
maanden op zich laten wachten. Ondertussen is het risico op boetes tot 10% van de omzet
in België, oftewel 230 miljoen euro, groot.
Een ander risico voor het bedrijf is wat er met de concessie zal gebeuren. Het is bekend dat
de Open Vld deze subsidie wil afschaffen, met als argument dat de digitale pers aan kracht
wint. De socialisten daarentegen verdedigen het met hand en tand. Er zal waarschijnlijk een
compromis komen in de zin van een verlaging van het bedrag van de concessie. Dit moet
bpost zorgen baren...

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221215 Ce mail qui a fait couler Dirk Tirez, l’ex-patron de bpost : "Quel gâchis ! bpost n’avait pas besoin de ça…” - La Libre (+ translation UK NL)

  • 1. Ce mail qui a fait couler Dirk Tirez, l’ex-patron de bpost : "Quel gâchis ! bpost n’avait pas besoin de ça…” Les soupçons de collusion entre bpost et des éditeurs pour la distribution de journaux ont fait tomber quelques têtes. Dont le CEO, Dirk Tirez. Récit de ce qui a conduit à la démission de ce patron réputé intègre. Ariane van Caloen Journaliste économique à La Libre Belgique Publié le 15-12-2022 à 08h00 - Mis à jour le 15-12-2022 à 09h58 Le 18 octobre, Dirk Tirez était interrogé par le service “compliance” de bpost. C’était quelques jours avant qu’il ne fasse “un pas de côté” en tant que CEO. ©DLE
  • 2. "Quel gâchis ! Bpost n’avait pas besoin de ça…” Le membre du conseil d’administration de bpost qui s’exprime anonymement se montre dépité quand il parle de l’enquête qui ébranle actuellement l’entreprise publique, et qui a conduit à la démission du CEO, Dirk Tirez annoncée le 9 décembre dernier en même temps que la con`rmation de sérieux soupçons de collusion avec le secteur des éditeurs pour la nouvelle et l’actuelle concession de distribution de journaux. L’affaire est lourde de conséquences. Des perquisitions, faites à l’initiative de l’Autorité belge de la Concurrence (ABC), ont eu lieu au siège anversois de DPG, l’éditeur du Het Laatste Nieuws notamment. Les enquêteurs cherchent à savoir si les concurrents de bpost – et en particulier PPP – ont été écartés du contrat de la distribution de journaux. Les montants en jeu sont énormes, tant pour l’État belge qui accorde un subside d’environ 175 millions d’euros par an (ramené à 125 millions pour le contrat à partir de 2024) que pour l’entreprise dont c’est une activité génératrice de milliers d’emplois et de recettes (4 % de son chiffre d’affaires environ). Encore aujourd’hui, ils sont nombreux à se demander comment ce patron à la réputation d’intégrité irréprochable, très à cheval sur la bonne gouvernance, a accepté de partir sans indemnité de départ. Car ceux qui l’ont côtoyé savent qu’il n’est pas du genre affairiste. Même s’il aura bien manœuvré en coulisses pour remplacer début 2020 Jean-Paul Van Avermaet, lui aussi obligé de partir à cause de soupçons d’entente entre les entreprises de gardiennage quand il dirigeait G4S. Alors, où ce juriste à l’intelligence incontestée a-t-il failli? À quel moment, cela a pu déraper? Comme l’arrme De Standaard, a-t-il été éjecté par le président du PS, soucieux de calmer la tempête autour d’une entreprise qui emploie près de 27000 personnes en Belgique? Paul Magnette a-t-il désigné un bouc émissaire, lui, qui aurait notamment peu apprécié que l’ex-CEO vende la participation de 50% de l’entreprise publique dans bpost banque à BNP Paribas Fortis? Preuves écrites C’est un mail daté du 15 novembre 2021 qui a coulé Dirk Tirez mais le conseil d’administration de bpost qui avait décidé, il y a quelques mois, de faire un audit sur ces pratiques douteuses, en a pris connaissance il y a quelques jours, voire semaines. “Ces preuves écrites ont montré que Dirk Tirez était au moins au courant, qu’il n’a pas entamé une action contre celui qui était à la manœuvre pour la concession et même qu’il a menti au conseil d’administration et au début de l’enquête diligentée par le conseil d’administration. Il a d’abord dit qu’il n’était pas au courant, et puis qu’il avait oublié avant d’accepter de démissionner”, raconte une source proche du dossier. On lui reproche donc de n’avoir pas tiré la sonnette d’alarme. Pire, d’avoir menti. Par les temps qui courent, ça ne pardonne pas.
  • 3. On l’a dit, cette preuve est arrivée récemment dans les mains de la présidente du conseil d’administration, Audrey Hanard. Une Solvay woman âgée de 37 ans, qui fait partie de la jeune garde du PS. Elle connaît le secrétaire d’État PS Thomas Dermine et le très discret directeur de l’institut Emile Vandervelde Amaury Caprasse pour les avoir croisés à l’ULB pendant ses études. Quand Paul Magnette l’a sortie de son chapeau, ce fut la surprise. Elle incarne un nouveau style de gouvernance, moderne. Elle vit entre Bruxelles et Londres où travaille son compagnon. Sur le point d’accoucher, elle va se faire remplacer quelque temps à la présidence, mais loin d’elle l’idée de lâcher le morceau, surtout en cette période où l’image du PS est entachée par des scandales de corruption. Dès que le conseil d’administration a pris connaissance de cette pièce à conviction, il n’a pas hésité un instant : Dirk Tirez devait partir sans un euro d’indemnisation. Audrey Hanard est allée en parler au Premier ministre, Alexander De Croo (Open VLD) le lundi 5 décembre “avec tous les papiers où c’est écrit noir sur blanc”, poursuit la source. Le jeudi 8 décembre, le CA laisse le choix au CEO : soit il est licencié pour faute grave soit il s’en va de “commun accord”. Il accepte la deuxième solution, mais clame le lendemain sur son compte LinkedIn, son “intégrité” vis-à-vis d’une entreprise pour laquelle il travaille depuis 20 ans. Il fait comprendre qu’il n’a rien à se reprocher. Ceux qui l’ont poussé dehors ne sont évidemment pas d’accord. “Quel patron innocent va être d’accord de quitter l’entreprise sans un euro de compensation ?”, poursuit une source proche du conseil d’administration. Le fait que Dirk Tirez “n’ait pas donné l’exemple” a suscité une réaction virulente de la ministre des Entreprises publiques, Petra De Sutter (Groen). Une réaction à la hauteur de sa déception. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’elle a maille à partir avec l’ex-CEO. Des tensions étaient apparues au moment de la vente d’Ubiway, la `liale de bpost propriétaire des librairies Press Shop et Relay, au groupe de jeux et de paris Golden Palace. Ce qui n’empêche toutefois pas Petra De Sutter de considérer Dirk Tirez comme un bon gestionnaire. Elle salue son travail de modernisation de cette entreprise détenue à 50% par l’État belge (le solde est coté en Bourse) et le développement de l’e-commerce, essentiel pour contrebalancer la baisse de l’activité de courrier. Enjeux 0nanciers
  • 4. La virulence du communiqué de Petra De Sutter contraste avec les propos mesurés qu’elle a employés quand elle a été auditionnée au Parlement, après l’annonce le 24 octobre que Dirk Tirez “faisait un pas de côté” pour que l’audit du conseil d’administration puisse se dérouler en toute sérénité. À ce moment-là, la ministre Groen, assaillie de questions du député N-VA, Michaël Freilich, clamait que le CEO était “présumé innocent”. Elle ne voulait pas anticiper les résultats de l’audit. Même si ça sentait déjà mauvais. Le 18 octobre, Dirk Tirez avait été auditionné par le service compliance de bpost et le bureau externe JonesDay et le 20 octobre le dossier avait été transmis au parquet. Dès l’instant où le CA a apporté les preuves à Petra De Sutter que Dirk Tirez était à tout le moins au courant, elle a vu rouge. D’autant que le contrat du CEO est très strict en matière de transparence à respecter vis-à-vis du conseil d’administration. L’entreprise a voulu retenir les leçons du malheureux épisode de l’ex-CEO Jean-Paul Van Avermaet auquel il fut reproché de n’avoir pas tout dit de l’enquête dont il faisait l’objet au conseil d’administration. Dirk Tirez n’a donc pas respecté les sacro-saintes règles de transparence. Il en paie le prix cher. Mais, il n’y aurait pas d’enrichissement personnel. Même s’il peut toujours avoir des suspicions vu que la direction, y compris le CEO, avait droit à des commissions liées à la signature de la concession pour la distribution de journaux. Ambiance délétère Il se raconte qu’au sein de la direction de l’entreprise, l’ambiance est délétère. Dirk Tirez n’est pas le seul à avoir été mis dehors. Deux autres dirigeants ont connu le même sort dont Nicolas Meire, celui qui dirigeait l’activité de distribution de journaux. En cinq ans, l’entreprise a connu trois CEO différents: Koen Van Gerven à qui on a reproché une mauvaise gestion et le rachat trop onéreux de l’entreprise américaine Radial spécialisée dans l’e-commerce, Jean-Paul Van Avermaet et Dirk Tirez. Le communiqué de bpost indique que ce dernier va collaborer à l’enquête en cours, tout comme bpost qui a, selon toute vraisemblance, fait une demande de clémence auprès de l’ABC en échange d’une participation active à l’enquête. Ce qui pourrait lui permettre d’échapper à une amende si elle est la première à avoir fait la demande. On ne connaîtra le verdict que dans des mois. En attendant plane le risque de sanctions qui peuvent atteindre jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires en Belgique, soit 230 millions d’euros.
  • 5. L’entreprise est soumise à un autre risque: qu’en sera-t-il de la concession? On sait que l’Open Vld voudrait supprimer ce subside, arguant la montée en puissance de la presse digitale. Les socialistes, eux, la défendent bec et ongles. Il y aura probablement un compromis qui ira dans le sens d’une réduction du montant de la concession. De quoi inquiéter bpost… Copyright © La Libre.be 1996-2022 Ipm sa - IPM | Ce site est protégé par le droit d'auteur | Rue des Francs 79, 1040 Bruxelles | Tel +32 (0)2 744 44 44 | N° d’entreprise BE 0403.508.716
  • 6. Ce mail qui a fait couler Dirk Tirez, l’ex-patron de bpost : "Quel gâchis ! bpost n’avait pas besoin de ça…” Les soupçons de collusion entre bpost et des éditeurs pour la distribution de journaux ont fait tomber quelques têtes. Dont le CEO, Dirk Tirez. Récit de ce qui a conduit à la démission de ce patron réputé intègre. Ariane van Caloen - Journaliste économique à La Libre Belgique Publié le 15-12-2022 à 08h00 - Mis à jour le 15-12-2022 à 09h58 Le 18 octobre, Dirk Tirez était interrogé par le service “compliance” de bpost. C’était quelques jours avant qu’il ne fasse “un pas de côté” en tant que CEO. ©DLE "Quel gâchis ! Bpost n’avait pas besoin de ça…” Le membre du conseil d’administration de bpost qui s’exprime anonymement se montre dépité quand il parle de l’enquête qui ébranle actuellement l’entreprise publique, et qui a conduit à la démission du CEO, Dirk Tirez annoncée le 9 décembre dernier en même temps que la confirmation de sérieux soupçons de collusion avec le secteur des éditeurs pour la nouvelle et l’actuelle concession de distribution de journaux. L’affaire est lourde de conséquences. Des perquisitions, faites à l’initiative de l’Autorité belge de la Concurrence (ABC), ont eu lieu au siège anversois de DPG, l’éditeur du Het Laatste Nieuws notamment. Les enquêteurs cherchent à savoir si les concurrents de bpost – et en particulier PPP – ont été écartés du contrat de la distribution de journaux. Les montants en jeu sont énormes, tant pour l’État belge qui accorde un subside d’environ 175 millions d’euros par an (ramené à 125 millions pour le contrat à partir de 2024) que pour l’entreprise dont c’est une activité génératrice de milliers d’emplois et de recettes (4 % de son chiffre d’affaires environ).
  • 7. Encore aujourd’hui, ils sont nombreux à se demander comment ce patron à la réputation d’intégrité irréprochable, très à cheval sur la bonne gouvernance, a accepté de partir sans indemnité de départ. Car ceux qui l’ont côtoyé savent qu’il n’est pas du genre affairiste. Même s’il aura bien manœuvré en coulisses pour remplacer début 2020 Jean-Paul Van Avermaet, lui aussi obligé de partir à cause de soupçons d’entente entre les entreprises de gardiennage quand il dirigeait G4S. Alors, où ce juriste à l’intelligence incontestée a-t-il failli? À quel moment, cela a pu déraper? Comme l’affirme De Standaard, a-t-il été éjecté par le président du PS, soucieux de calmer la tempête autour d’une entreprise qui emploie près de 27000 personnes en Belgique? Paul Magnette a-t-il désigné un bouc émissaire, lui, qui aurait notamment peu apprécié que l’ex-CEO vende la participation de 50% de l’entreprise publique dans bpost banque à BNP Paribas Fortis? Preuves écrites C’est un mail daté du 15 novembre 2021 qui a coulé Dirk Tirez mais le conseil d’administration de bpost qui avait décidé, il y a quelques mois, de faire un audit sur ces pratiques douteuses, en a pris connaissance il y a quelques jours, voire semaines. “Ces preuves écrites ont montré que Dirk Tirez était au moins au courant, qu’il n’a pas entamé une action contre celui qui était à la manœuvre pour la concession et même qu’il a menti au conseil d’administration et au début de l’enquête diligentée par le conseil d’administration. Il a d’abord dit qu’il n’était pas au courant, et puis qu’il avait oublié avant d’accepter de démissionner”, raconte une source proche du dossier. On lui reproche donc de n’avoir pas tiré la sonnette d’alarme. Pire, d’avoir menti. Par les temps qui courent, ça ne pardonne pas. On l’a dit, cette preuve est arrivée récemment dans les mains de la présidente du conseil d’administration, Audrey Hanard. Une Solvay woman âgée de 37 ans, qui fait partie de la jeune garde du PS. Elle connaît le secrétaire d’État PS Thomas Dermine et le très discret directeur de l’institut Emile Vandervelde Amaury Caprasse pour les avoir croisés à l’ULB pendant ses études. Quand Paul Magnette l’a sortie de son chapeau, ce fut la surprise. Elle incarne un nouveau style de gouvernance, moderne. Elle vit entre Bruxelles et Londres où travaille son compagnon. Sur le point d’accoucher, elle va se faire remplacer quelque temps à la présidence, mais loin d’elle l’idée de lâcher le morceau, surtout en cette période où l’image du PS est entachée par des scandales de corruption. Dès que le conseil d’administration a pris connaissance de cette pièce à conviction, il n’a pas hésité un instant : Dirk Tirez devait partir sans un euro d’indemnisation. Audrey Hanard est allée en parler au Premier ministre, Alexander De Croo (Open VLD) le lundi 5 décembre “avec tous les papiers où c’est écrit noir sur blanc”, poursuit la source. Le jeudi 8 décembre, le CA laisse le choix au CEO : soit il est licencié pour faute grave soit il s’en va de “commun accord”. Il accepte la deuxième solution, mais clame le lendemain sur son compte LinkedIn, son “intégrité” vis-à-vis d’une entreprise pour laquelle il travaille depuis 20 ans. Il fait comprendre qu’il n’a rien à se reprocher. Ceux qui l’ont poussé dehors ne sont évidemment pas d’accord. “Quel patron innocent va être d’accord de quitter l’entreprise sans un euro de compensation ?”, poursuit une source proche du conseil d’administration. Le fait que Dirk Tirez “n’ait pas donné l’exemple” a suscité une réaction virulente de la ministre des Entreprises publiques, Petra De Sutter (Groen). Une réaction à la hauteur de sa déception. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’elle a maille à partir avec l’ex-CEO. Des
  • 8. tensions étaient apparues au moment de la vente d’Ubiway, la filiale de bpost propriétaire des librairies Press Shop et Relay, au groupe de jeux et de paris Golden Palace. Ce qui n’empêche toutefois pas Petra De Sutter de considérer Dirk Tirez comme un bon gestionnaire. Elle salue son travail de modernisation de cette entreprise détenue à 50% par l’État belge (le solde est coté en Bourse) et le développement de l’e-commerce, essentiel pour contrebalancer la baisse de l’activité de courrier. Enjeux financiers La virulence du communiqué de Petra De Sutter contraste avec les propos mesurés qu’elle a employés quand elle a été auditionnée au Parlement, après l’annonce le 24 octobre que Dirk Tirez “faisait un pas de côté” pour que l’audit du conseil d’administration puisse se dérouler en toute sérénité. À ce moment-là, la ministre Groen, assaillie de questions du député N-VA, Michaël Freilich, clamait que le CEO était “présumé innocent”. Elle ne voulait pas anticiper les résultats de l’audit. Même si ça sentait déjà mauvais. Le 18 octobre, Dirk Tirez avait été auditionné par le service compliance de bpost et le bureau externe JonesDay et le 20 octobre le dossier avait été transmis au parquet. Dès l’instant où le CA a apporté les preuves à Petra De Sutter que Dirk Tirez était à tout le moins au courant, elle a vu rouge. D’autant que le contrat du CEO est très strict en matière de transparence à respecter vis-à-vis du conseil d’administration. L’entreprise a voulu retenir les leçons du malheureux épisode de l’ex-CEO Jean-Paul Van Avermaet auquel il fut reproché de n’avoir pas tout dit de l’enquête dont il faisait l’objet au conseil d’administration. Dirk Tirez n’a donc pas respecté les sacro-saintes règles de transparence. Il en paie le prix cher. Mais, il n’y aurait pas d’enrichissement personnel. Même s’il peut toujours avoir des suspicions vu que la direction, y compris le CEO, avait droit à des commissions liées à la signature de la concession pour la distribution de journaux. Ambiance délétère Il se raconte qu’au sein de la direction de l’entreprise, l’ambiance est délétère. Dirk Tirez n’est pas le seul à avoir été mis dehors. Deux autres dirigeants ont connu le même sort dont Nicolas Meire, celui qui dirigeait l’activité de distribution de journaux. En cinq ans, l’entreprise a connu trois CEO différents: Koen Van Gerven à qui on a reproché une mauvaise gestion et le rachat trop onéreux de l’entreprise américaine Radial spécialisée dans l’e-commerce, Jean-Paul Van Avermaet et Dirk Tirez. Le communiqué de bpost indique que ce dernier va collaborer à l’enquête en cours, tout comme bpost qui a, selon toute vraisemblance, fait une demande de clémence auprès de l’ABC en échange d’une participation active à l’enquête. Ce qui pourrait lui permettre d’échapper à une amende si elle est la première à avoir fait la demande. On ne connaîtra le verdict que dans des mois. En attendant plane le risque de sanctions qui peuvent atteindre jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires en Belgique, soit 230 millions d’euros. L’entreprise est soumise à un autre risque: qu’en sera-t-il de la concession? On sait que l’Open Vld voudrait supprimer ce subside, arguant la montée en puissance de la presse digitale. Les socialistes, eux, la défendent bec et ongles. Il y aura probablement un compromis qui ira dans le sens d’une réduction du montant de la concession. De quoi inquiéter bpost…
  • 9. This email that sank Dirk Tirez, the ex-boss of bpost: "What a mess! bpost didn't need this..." Suspicions of collusion between bpost and publishers for the distribution of newspapers have brought down some heads. Including the CEO, Dirk Tirez. Here's the story of what led to the resignation of this boss, who was known for his integrity. Ariane van Caloen Business journalist at La Libre Belgique Published on 15-12-2022 at 08h00 - Updated on 15-12-2022 at 09h58 JEMELLE, BELGIUM - APRIL 04 : CEO bpost Dirk Tirez pictured during the departure of the first two bpost trucks carrying relief goods to Ukraine in the presence of CEO Dirk Tirez on April 04, 2022 in Jemelle, Belgium, 04/04/2022 ( Photo by Didier Lebrun / Photonews On October 18, Dirk Tirez was questioned by the compliance department of bpost. This was a few days before he took a "step aside" as CEO. DLE 9 "What a mess! Bpost didn't need this..." The bpost board member speaking anonymously is dejected when he talks about the investigation that is currently rocking the state-owned company, and which led to the resignation of CEO Dirk Tirez announced on December 9 at the same time as the confirmation of serious suspicions of collusion with the publishing sector for the new and current newspaper distribution concession. The case has far- reaching consequences. Searches, initiated by the Belgian Competition Authority (BCA), were carried out at the Antwerp headquarters of DPG, the publisher of Het Laatste Nieuws, among others. The investigators are looking into whether bpost's competitors - and in particular PPP - have been excluded from the newspaper distribution contract. The amounts involved are enormous, both for the Belgian government, which grants a subsidy of around 175 million euros per year (reduced to 125 million for the contract from 2024), and for the company, whose business generates thousands of jobs and revenue (around 4% of its turnover). Even today, many people are still wondering how this boss with a reputation for impeccable integrity, who is very much in favour of good governance, agreed to leave without any severance pay. For those who have worked with him know that he is not a businessman. Even if he did manoeuvre behind the scenes to replace Jean-Paul Van Avermaet at the beginning of 2020, who was also forced to leave because of suspicions of collusion between the security companies when he was running G4S. So where did this undisputedly intelligent lawyer go wrong? At what point did it go wrong? As De Standaard states, was he ejected by the president of the PS, anxious to calm the storm around a company that employs nearly 27,000 people in Belgium? Did Paul Magnette designate a scapegoat, since he was reportedly unhappy that the ex-CEO sold the public company's 50% stake in bpost bank to BNP Paribas Fortis? Written evidence It was an e-mail dated November 15, 2021 that sank Dirk Tirez, but the board of directors of bpost, which had decided a few months ago to conduct an audit on these dubious practices, became aware of it a few days or even weeks ago. "This written evidence showed that Dirk
  • 10. Tirez was at least aware of this, that he did not take action against the person who was in charge of the concession and even that he lied to the board of directors and at the beginning of the investigation initiated by the board of directors. He first said he didn't know about it, and then that he had forgotten about it before agreeing to resign," says a source close to the case. He is therefore accused of not having sounded the alarm. Worse, of having lied. In these times, this does not forgive. As we said, this evidence recently came into the hands of the Chairman of the Board of Directors, Audrey Hanard. A 37 year old Solvay woman, who is part of the young guard of the PS. She knows the PS Secretary of State Thomas Dermine and the very discreet director of the Emile Vandervelde Institute Amaury Caprasse, having met them at the ULB during her studies. When Paul Magnette pulled it out of his hat, it was a surprise. She embodies a new, modern style of governance. She lives between Brussels and London where her partner works. On the verge of giving birth, she will be replaced for a while as president, but she has no intention of giving up, especially at a time when the image of the SP is tainted by corruption scandals. As soon as the board of directors heard about this piece of evidence, they did not hesitate for a moment: Dirk Tirez had to leave without a single euro of compensation. Audrey Hanard went to talk to the Prime Minister, Alexander De Croo (Open VLD) on Monday 5 December "with all the papers where it is written in black and white", the source continues. On Thursday 8 December, the Board of Directors gave the CEO the choice: either he was dismissed for serious misconduct or he left by "mutual agreement". He accepts the second solution, but the next day on his LinkedIn account, he proclaims his "integrity" towards a company for which he has worked for 20 years. He makes it clear that he has nothing to reproach himself for. Those who pushed him out obviously disagree. "Which innocent boss is going to agree to leave the company without a euro of compensation?", continues a source close to the board of directors. The fact that Dirk Tirez "did not set an example" has provoked a virulent reaction from the Minister for Public Enterprises, Petra De Sutter (Groen). A reaction that was as strong as her disappointment. This is not the first time she has had a run-in with the former CEO. Tensions arose at the time of the sale of Ubiway, the bpost subsidiary that owns the Press Shop and Relay bookstores, to the Golden Palace gaming and betting group. However, this does not prevent Petra De Sutter from considering Dirk Tirez a good manager. She praises his work to modernize this company, 50% of which is owned by the Belgian state (the rest is listed on the stock exchange), and the development of e-commerce, which is essential to counterbalance the decline in the mail business. Financial stakes The virulence of Petra De Sutter's statement contrasts with the measured words she used when she was heard in Parliament, after the announcement on October 24 that Dirk Tirez was "stepping aside" so that the audit of the board of directors could proceed in all serenity. At that time, Minister Groen, besieged by questions from N-VA MP Michaël Freilich, claimed that the CEO was "presumed innocent". She did not want to anticipate the results of the audit. Even though it already smelled bad. On 18 October, Dirk Tirez had been interviewed
  • 11. by the bpost compliance department and the external firm JonesDay and on 20 October the file had been forwarded to the public prosecutor. As soon as the Board of Directors provided Petra De Sutter with evidence that Dirk Tirez was at least aware of the matter, she saw red. Especially since the CEO's contract is very strict in terms of transparency vis-à-vis the Board of Directors. The company wanted to learn the lessons of the unfortunate episode of ex-CEO Jean-Paul Van Avermaet, who was accused of not telling the Board of Directors everything about the investigation he was undergoing. Dirk Tirez did not respect the sacrosanct rules of transparency. He is paying a high price for it. But there would be no personal enrichment. Even though there may still be suspicions, given that the management, including the CEO, was entitled to commissions linked to the signing of the concession for the distribution of newspapers. Unhealthy atmosphere It is said that the atmosphere within the company's management is unhealthy. Dirk Tirez is not the only one to have been thrown out. Two other managers have suffered the same fate, including Nicolas Meire, who headed the newspaper distribution business. In five years, the company has had three different CEOs: Koen Van Gerven, who was blamed for poor management and the overpriced takeover of the American e-commerce company Radial, Jean-Paul Van Avermaet and Dirk Tirez. The bpost press release indicates that the latter will collaborate in the ongoing investigation, as will bpost, which has apparently applied for leniency from the ABC in exchange for active participation in the investigation. This could allow it to avoid a fine if it is the first to have made the request. The verdict will not be known for months. In the meantime, the risk of sanctions that can reach up to 10% of the turnover in Belgium, or 230 million euros, is high. Another risk for the company is what will happen to the concession? It is known that the Open Vld wants to abolish this subsidy, arguing that the digital press is gaining in power. The socialists, on the other hand, defend it tooth and nail. There will probably be a compromise in the sense of a reduction of the amount of the concession. This will worry bpost...
  • 12. Deze e-mail die Dirk Tirez, de ex-baas van bpost, deed zinken: "Wat een rotzooi! bpost had dit niet nodig...". Vermoedens van collusie tussen bpost en uitgevers voor de distributie van kranten hebben een aantal koppen doen rollen. Inclusief de CEO, Dirk Tirez. Hier is een verslag van wat leidde tot het ontslag van deze baas, die bekend stond om zijn integriteit. Ariane van Caloen Bedrijfsjournalist bij La Libre Belgique Gepubliceerd op 15-12-2022 om 08h00 - Bijgewerkt op 15-12-2022 om 09h58 JEMELLE, BELGIË - 04 APRIL : CEO bpost Dirk Tirez afgebeeld tijdens het vertrek van de eerste twee bpost vrachtwagens met hulpgoederen naar Oekraïne op 04 april 2022 in Jemelle, België ( Foto door Didier Lebrun / Photonews Op 18 oktober werd Dirk Tirez ondervraagd door de compliance afdeling van bpost. Dit was een paar dagen voordat hij een "stap opzij" deed als CEO. DLE 9 "Wat een puinhoop! Bpost had dit niet nodig..." Het lid van de raad van bestuur van bpost dat anoniem sprak, was neerslachtig toen hij sprak over het onderzoek dat het overheidsbedrijf momenteel door elkaar schudt, en dat leidde tot het ontslag van CEO Dirk Tirez, dat op 9 december vorig jaar werd aangekondigd, tegelijk met de bevestiging van ernstige vermoedens van collusie met de uitgeverssector voor de nieuwe en huidige concessie voor de distributie van kranten. De zaak heeft verstrekkende gevolgen. De huiszoekingen op initiatief van de Belgische mededingingsautoriteit (BCA) vonden plaats in de Antwerpse hoofdzetel van DPG, de uitgever van onder meer Het Laatste Nieuws. De onderzoekers willen weten of de concurrenten van bpost - en met name PPP - zijn uitgesloten van het contract voor de distributie van kranten. Het gaat om enorme bedragen, zowel voor de Belgische staat, die een subsidie van ongeveer 175 miljoen euro per jaar toekent (verminderd tot 125 miljoen voor het contract vanaf 2024), als voor het bedrijf, waarvoor deze activiteit duizenden banen en inkomsten genereert (ongeveer 4% van de omzet). Ook nu nog vragen veel mensen zich af hoe deze baas met een reputatie van onberispelijke integriteit en een sterk engagement voor goed bestuur ermee heeft ingestemd te vertrekken zonder een ontslagvergoeding. Want degenen die met hem gewerkt hebben weten dat hij geen zakenman is. Ook al heeft hij achter de schermen gemanoeuvreerd om begin 2020 Jean-Paul Van Avermaet te vervangen, die ook moest vertrekken vanwege vermoedens van een kartel tussen beveiligingsbedrijven toen hij G4S leidde. Dus, waar ging deze onbetwistbaar intelligente advocaat in de fout? Op welk punt ging het mis? Is hij, zoals De Standaard stelt, weggestuurd door de voorzitter van de PS, die de storm rond een bedrijf dat in België bijna 27.000 mensen tewerkstelt, wil bedaren? Heeft Paul Magnette een zondebok aangewezen, die bijzonder ongelukkig zou zijn geweest met de verkoop door de ex-CEO van het 50%-belang van het overheidsbedrijf in bpost bank aan BNP Paribas Fortis? Schriftelijk bewijs Het was een e-mail van 15 november 2021 die Dirk Tirez deed zinken, maar de raad van bestuur van bpost, die enkele maanden geleden besloten had een audit uit te voeren naar
  • 13. deze dubieuze praktijken, kreeg er enkele dagen of zelfs weken geleden kennis van. "Dit schriftelijk bewijs toonde aan dat Dirk Tirez hiervan op zijn minst op de hoogte was, dat hij niet optrad tegen de persoon die verantwoordelijk was voor de concessie en zelfs dat hij loog tegen de raad van bestuur en bij het begin van het door de raad van bestuur uitgevoerde onderzoek. Hij zei eerst dat hij het niet wist, en vervolgens dat hij het vergeten was voordat hij instemde met zijn ontslag," aldus een bron dicht bij de zaak. Hij wordt er dus van beschuldigd geen alarm te hebben geslagen. Erger nog, dat hij gelogen heeft. In deze tijden is dat onvergeeflijk. Zoals we al zeiden, is dit bewijs onlangs in handen gekomen van de voorzitter van de Raad van Bestuur, Audrey Hanard. Een 37 jarige Solvay vrouw, die deel uitmaakt van de jonge garde van de PS. Ze kent de PS-staatssecretaris Thomas Dermine en de zeer discrete directeur van het Instituut Emile Vandervelde, Amaury Caprasse, omdat ze hen tijdens haar studies aan de ULB heeft ontmoet. Toen Paul Magnette het uit zijn hoed haalde, was het een verrassing. Zij belichaamt een nieuwe, moderne bestuursstijl. Ze woont tussen Brussel en Londen waar haar partner werkt. Ze staat op het punt te bevallen en zal een tijdje worden vervangen als voorzitter, maar ze is niet van plan het op te geven, zeker niet nu het imago van de SP wordt aangetast door corruptieschandalen. Zodra de raad van bestuur van dit bewijsmateriaal hoorde, aarzelden ze geen moment: Dirk Tirez moest vertrekken zonder één euro compensatie. Audrey Hanard ging maandag 5 december praten met premier Alexander De Croo (Open VLD) "met alle papieren waar het zwart op wit staat", vervolgde de bron. Op donderdag 8 december gaf de raad van bestuur de CEO een keuze: of hij werd ontslagen wegens ernstig wangedrag of hij vertrok met "wederzijds goedvinden". Hij accepteerde de tweede optie, maar de volgende dag verkondigde hij op zijn LinkedIn-account zijn "integriteit" tegenover een bedrijf waarvoor hij 20 jaar had gewerkt. Hij maakte duidelijk dat hij zichzelf niets te verwijten had. Degenen die hem eruit hebben geduwd zijn het daar duidelijk niet mee eens. "Welke onschuldige baas gaat akkoord om het bedrijf te verlaten zonder één euro compensatie? Het feit dat Dirk Tirez "geen voorbeeld heeft gesteld" heeft een virulente reactie uitgelokt van Petra De Sutter (Groen), minister van Overheidsbedrijven. De reactie was even sterk als haar teleurstelling. Dit is niet de eerste keer dat ze een aanvaring heeft met de ex-CEO. Er ontstonden spanningen bij de verkoop van Ubiway, de dochteronderneming van bpost die eigenaar is van de Press Shop en Relay-boekhandels, aan de gok- en weddenschapsgroep Golden Palace. Dit belet Petra De Sutter echter niet om Dirk Tirez als een goede manager te beschouwen. Zij prijst zijn werk voor de modernisering van dit bedrijf, dat voor 50% in handen is van de Belgische staat (de rest is beursgenoteerd), en de ontwikkeling van de elektronische handel, die essentieel is om de achteruitgang van de postactiviteiten tegen te gaan. Financiële belangen De virulentie van de verklaring van Petra De Sutter staat in contrast met de gematigde woorden die zij gebruikte toen zij in het Parlement werd gehoord, na de aankondiging op 24 oktober dat Dirk Tirez "een stap opzij doet" zodat de audit van de raad van bestuur in alle sereniteit kan verlopen. Minister Groen, belaagd door vragen van N-VA-Kamerlid Michaël Freilich, beweerde destijds dat de CEO "vermoedelijk onschuldig" was. Zij wilde niet
  • 14. vooruitlopen op de resultaten van de controle. Ook al rook het al slecht. Op 18 oktober werd Dirk Tirez gehoord door de compliance-afdeling van bpost en het externe bureau JonesDay en op 20 oktober werd het dossier doorgestuurd naar het parket. Zodra de raad van bestuur Petra De Sutter het bewijs leverde dat Dirk Tirez op zijn minst op de hoogte was van de zaak, zag ze rood. Vooral omdat het contract van de CEO zeer strikt is wat betreft transparantie ten opzichte van de raad van bestuur. Het bedrijf wilde leren van de ongelukkige episode van ex-CEO Jean-Paul Van Avermaet, die ervan werd beschuldigd het bestuur niet alles te hebben verteld over het onderzoek naar hem. Dirk Tirez respecteerde de heilige regels van transparantie niet. Hij betaalt hier een hoge prijs voor. Maar er zou geen persoonlijke verrijking zijn. Ook al kunnen er nog verdenkingen bestaan, aangezien het management, met inbegrip van de CEO, recht had op commissies in verband met de ondertekening van de concessie voor de distributie van kranten. Ongezonde sfeer Er wordt gezegd dat de sfeer binnen de bedrijfsleiding ongezond is. Dirk Tirez was niet de enige die ontslagen werd. Twee andere managers zijn hetzelfde lot beschoren, waaronder Nicolas Meire, die de leiding had over de distributie van kranten. In vijf jaar tijd heeft het bedrijf drie verschillende CEO's gehad: Koen Van Gerven, die werd bekritiseerd voor slecht management en de te dure overname van het Amerikaanse e-commerce bedrijf Radial, Jean-Paul Van Avermaet en Dirk Tirez. Uit het persbericht van bpost blijkt dat deze laatste zal meewerken aan het lopende onderzoek, evenals bpost, dat naar alle waarschijnlijkheid bij de ABC een clementieverzoek heeft ingediend in ruil voor actieve deelname aan het onderzoek. Hierdoor zou zij een boete kunnen vermijden indien zij de eerste is die het verzoek heeft ingediend. Het vonnis zal nog maanden op zich laten wachten. Ondertussen is het risico op boetes tot 10% van de omzet in België, oftewel 230 miljoen euro, groot. Een ander risico voor het bedrijf is wat er met de concessie zal gebeuren. Het is bekend dat de Open Vld deze subsidie wil afschaffen, met als argument dat de digitale pers aan kracht wint. De socialisten daarentegen verdedigen het met hand en tand. Er zal waarschijnlijk een compromis komen in de zin van een verlaging van het bedrag van de concessie. Dit moet bpost zorgen baren...