Exposé de Christian Thibault, directeur du département Environnement et Rural de l'IAU îdF, dans le cadre de la 3e Conférence régionale sur la transition énergétique organisé par la Région ÎDF et l'Arene le 9 avril 2013.
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Note de décryptage Agriculture et Sécurité Alimentaire 2016LucileD
La note de décryptage actualisée du Réseau Climat & Développement sur l'agriculture, la sécurité alimentaire et le climat.
Note préparée par Ali Abdou Bonguéré.
Le Salon de l'Agriculture s'est terminé sur une note positive : une forte hausse de visiteurs.
Il reste un carrefour d'influence incontournable.
Ici, l'essentiel à retenir de l'édition #SIA2018
Les enjeux de l’Agroécologie dans une perspective historique - Matthieu CalameAgroécologie Suisse
Plateforme Agroécologie 16.01.2014 Neuchâtel
Il existe un défi désormais reconnu pour résoudre le dilemme agricole entre :
- produire des aliments, de l’énergie, des matières premières ;
- préserver les ressources naturelles et plus généralement rester dans les « planet boundaries » (Rockström)
- en limitant l’exode rural qui crée les « bombes urbaines »
10e édition des Marchés Mondiaux du Lait et de la Viande
Avec Martial Marguet (Institut de l'Elevage), Guillaume Gauthier (FNB), Thierry Pouch (APCA), Philippe Chotteau et Gérard You (GEB-IDELE)
1962-1964 : première loi d'orientation agricole. 1980 : seconde loi d'orientation agricole. Ensuite, la cadence s'accélère : 1999, 2005 et, en 2010, la loi de modernisation de l'agriculture. Ballottée dans toutes ces directions, il n'est pas étonnant que l'agriculture française soit désorientée.
Note de décryptage Agriculture et Sécurité Alimentaire 2016LucileD
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Les enjeux de l’Agroécologie dans une perspective historique - Matthieu CalameAgroécologie Suisse
Plateforme Agroécologie 16.01.2014 Neuchâtel
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10e édition des Marchés Mondiaux du Lait et de la Viande
Avec Martial Marguet (Institut de l'Elevage), Guillaume Gauthier (FNB), Thierry Pouch (APCA), Philippe Chotteau et Gérard You (GEB-IDELE)
1962-1964 : première loi d'orientation agricole. 1980 : seconde loi d'orientation agricole. Ensuite, la cadence s'accélère : 1999, 2005 et, en 2010, la loi de modernisation de l'agriculture. Ballottée dans toutes ces directions, il n'est pas étonnant que l'agriculture française soit désorientée.
Etude sur les Neonicotinoides dans la filiere betterave
Agra geek
1. L’agence d’information agro-économique – Paris-Bruxelles - www.agrapresse.fr
Semaine du 2 avril 2012 – N° 3344
PRESSE HEBDO
Présidentielle
Déclarations Pac
Simplifications Les candidats planchent
en 2012
La campagne est ouverte
du 1er avril au 15 mai
devant la FNSEA
et la déclaration sera
Pas moins de sept candidats à l’élection présidentielle se sont présentés à
plus simple Montpellier le 29 mars au matin devant quelque 1 500 personnes à l’issue du
que l’an dernier. p. 15 congrès de la FNSEA. Un événement organisé par 22 organisations profes-
sionnelles de l’agriculture mais en fait orchestré par la fédération des syndi-
cats d’exploitants. Ce fut l’occasion, pour les candidats à l’élection des 22 avril
Schmallenberg et 6 mai de valoriser la place de l’agriculture dans la société et leur program-
La Russie me, soulignant l’urgence d’une amélioration de la compétitivité, voulant récon-
cilier l’agriculture et l’environnement tout en prônant le développement de
lèverait son toutes les formes d’agriculture. Une matinée consensuelle, chacun apportant,
embargo si ce n’est une partition différente, une tonalité plus personnelle. Seule Marine
Certaines origines en Le Pen choisit de jeter un pavé dans la mare en s’en prenant nommément à
matière d’exportation la FNSEA et à son président, Xavier Beulin, lui reprochant de défendre les OGM.
d’animaux vivants
pourraient être
’un se plaisait à rappeler son passé d’agriculteur (François Bayrou), l’autre
épargnées.
Ovins
p. 17
L mettait en garde contre la démagogie de ses adversaires (nicolas Dupont-
Aignan) sans s’en priver pour autant, l’une jouait carrément la provocation
(Marine Le Pen) tandis qu’un quatrième candidat insistait sur les maléfices de la
Les prix finance folle ou les promesses de l’agroéquipement (Jacques Cheminade). Eva Joly
assurait que les différences de point de vue entre son mouvement écologiste et les
soutenus par agriculteurs n’étaient pas si grandes ; nicolas Sarkozy parlait autant comme pré-
le manque sident actuel, annonçant un décret très attendu tout en disant que l’Europe « ne
peut pas continuer comme ça » ; François Hollande annonçait des grands chan-
Le manque d’offre au
tiers agricoles de sa présidence désirée, tels celui des coûts de production, de la
niveau mondial soutien
les prix des ovins. p. 26 gestion de l’eau, des coûts énergétiques ou encore de la création du statut d’un
groupement d’intérêt économique et environnemental.
Telle fut la matinée à laquelle assistèrent pas moins de 1 500 personnes, dans le
Centre grand Corum de Montpellier par un beau soleil printanier, quasi estival. 1 500 per-
Après le gel, sonnes plutôt attentives, surtout face aux deux leaders des sondages, mais ne dédai-
gnant pas les candidats plus modestes. une assemblée composée de congressistes
la sécheresse de la FnSEA réunis la veille auxquels s’étaient joints des dizaines d’invités des 22
Dans le Centre comme organisations (1) hôtes de l’événement.
dans d’autres régions, « Sur la question de la compétitivité, on reste sur notre faim », affirmait le prési-
le risque de sécheresse dent de la FnSEA Xavier Beulin, remarquant que la question embarrassait la plu-
est de plus en plus
part des candidats, notamment lorsqu’il s’agit de traiter des charges sociales. Le
probable. p. 32
président de la centrale syndicale de remarquer néanmoins une légère avancée de
nicolas Sarkozy, celui-ci affirmant que si l’union européenne ne censurait pas une
mesure sectorielle, l’allégement des charges d’employeurs sur les salariés perma-
2. événement
SOMMAIRE
L’éVéNeMeNt 1 Viticulture : le marché mondial du vin
Présidentielle : les candidats donne des signes de reprise 31
planchent devant la FNSeA Climatologie : en région Centre, après le gel,
la sécheresse pointe 32
LeADerS 11 Fruits et légumes : la Saf veut améliorer
les relations dans la filière fruits et légumes 33
LeS PoLitiqueS 12
Marché du sucre - Sucre : la production mondiale
n Politiques agricoles européennes attendue entre 173 et 177Mt en 2011-2012 34
Cadre financier 2014-2020 : la réforme Bois : La FNB (bois) prône des accords
de la Pac suspendue à un compromis de réciprocité, notamment avec la Chine 35
sur le budget européen 12
n Agrofournitures
réforme de la Pac : Dacian Ciolos
Sûreté sanitaire : les discussions sur la
exprime sa différence 13
réintroduction des farines animales avancent 37
traité de Lisbonne : entrée en vigueur de l’initiative
citoyenne européenne 14 AgriCuLture & SoCiété 39
Déclarations Pac 2012 : une simplification n Entreprises & distribution
des déclarations Pac en ligne en 2012 15
Promotion des produits agricoles : Bruxelles
n Monde veut améliorer les programmes européens
Schmallenberg : la russie pourrait lever en partie de promotion 39
son embargo sur les animaux vivants 17 n Environnement
Cycle de Doha : les négociateurs agricoles de l’oMC union européenne : les eurodéputés veulent
cherchent à sortir de l’impasse 18 que la Pac préserve la biodiversité 41
Sécurité alimentaire : aide de l’ue et appel de la FAo epandages aériens : les règles en matière
pour l’Afrique 18 d’épandage aérien changent,
Sénégal : le programme économique du nouveau la polémique demeure 42
président Macky Sall 20 n Santé animale 47
environnement : la gestion de l’eau, une des clefs Bien-être animal : le Parlement européen demande
pour lutter contre la faim 21 de limiter le temps de transport 44
n Organisations professionnelles agricoles n OGM
Syndicats : le procès des cotisations syndicales Mon 810 : dépôt d’un recours contre l’interdiction
débutera le 2 juillet à toulouse 22 du maïs Mon 810 en France 45
LeS ProDuCtioNS 24 n Nouvelles valorisations
n Productions animales innovation : création d’une plateforme pour
la valorisation des protéines végétales 46
Produits laitiers : Danone crée un centre de formation
en russie pour les éleveurs laitiers 24 recherche variétale : améliorer le miscanthus
et le sorgho pour produire des agro-matériaux 47
Jeunes bovins : la Confédération paysanne dénonce
les modalités de l’aide à l’engraissement 25 n Recherche & formation
ovins : le prix des ovins soutenu par le manque Publication scientifique : mortalité des abeilles :
de disponibilité mondiale 26 deux études mettent en cause les insecticides 48
n Sécurité alimentaire 49
Volailles : belle progression des ventes françaises
pour le foie gras en 2011 27 tABLeAux De BorD 50
n Productions végétales
Vin : La Commission « prête à discuter » AgeNDA 52
des droits de plantation, mais... 29
2 AGRA Presse Hebdo – N° 3344 – Lundi 2 avril 2012 Reproduction interdite
3. événement
Á Présidentielle : les candidats planchent devant la FNSEA
edito nents pourrait être étendu aux exploitants eux-mêmes. Autre engagement du
président de la République, l’accord, via un décret qui devrait paraître bien-
En phase ou non tôt, pour la possibilité de créer des retenues collinaires sans demande d’au-
torisation en deçà de 350 000 m3 d’eau. un dossier très sensible en cette
qu’est-ce qui est important pour une
catégorie socioprofessionnelle
période de sécheresse annoncée, largement évoqué par le congrès de la veille
comme les agriculteurs, dans leur et abordé par la quasi totalité des candidats à l’élection présidentielle.
relation avec un président de la répu- De fait, la question de l’environnement fut bien souvent au centre des pres-
blique ou celui qui aspire à l’être ? tations, chacun, ou presque voulant arrondir les angles d’un sujet chatouilleux
que ce président soit « en phase » pour les agriculteurs français. Eva Joly promit qu’elle s’opposait à une « éco-
avec les membres de cette catégo- logie punitive » tout en se disant convaincue que « la France n’abuse pas du
rie. que ce candidat comprenne
devant qui il se trouve. La rencontre principe de précaution ». De quoi soulever des murmures réprobateurs, bien
de sept candidats à la présidentielle en deçà des protestations vigoureuses quelques moments avant, contre les
avec la FNSeA le 29 mars est inté- provocations de Marine Le Pen. Celle-ci n’avait pas hésité, choisissant la fin
ressante à ce titre. elle a montré, par de sa prestation, à s’en prendre nommément à Xavier Beulin. Lui reprochant
exemple, que Marine Le Pen n’était d’agir autant comme patron de Sofiprotéol que comme président de la FnSEA,
justement pas vraiment en phase elle l’accusait de défendre l’introduction des OGM « dont les Français ne
avec la sensibilité de son audience.
Pas parce qu’elle a attaqué de front veulent pas », soutenait-elle. « Je n’ai aucune leçon à recevoir de Mme Le
xavier Beulin, défendu assez natu- Pen », lui rétorquait Xavier Beulin, regrettant l’utilisation « d’amalgames
rellement par ses confrères. on peut comme effet de tribune ».
être en phase et faire de la provoc ‘.
Au demeurant, la question des ogM (1) Accompagnement Stratégie - Comité de liaison des centres et associations de gestion partenaires;
n’était pas le bon prétexte.
Association générale des entreprises vinicoles ; Conseil national du réseau CER France ; Conseil
Ce qui montrait qu’elle n’avait pas nationale de l’enseignement privé ; Confédération de la Mutualité, de la Coopération et du Crédit
bien compris le public, c’était plutôt agricoles ; Groupama ; Mutualité sociale agricole ; Fédération nationale du Crédit agricole ; Coop de
les attaques si outrées contre l’in-
France ; Fédération des exportateurs de vins et spiritueux de France ; Fédération du négoce agricole
dustrie agroalimentaire. en évoquant
la « bibine Listel », Marine Le Pen ; Fédération nationale des courses françaises ; Fédération nationale des entrepreneurs des territoires
oubliait que devant elle se trouvaient ; Fédération nationale des métiers de la jardinerie ; Fédération nationale des syndicats d’exploitants
justement des agriculteurs pour qui agricoles ; Groupement national interprofessionnel des semences et plants ; Jeunes agriculteurs ;
il n’est pas dégradant de fournir le union des industriels de l’agroéquipement ; union des industries de la fertilisation ; union des indus-
rosé de Listel. Des syndicalistes pour tries de la protection des plantes ; union nationale des entrepreneurs du paysage ; union nationale
qui l’agroalimentaire peut être ponc-
des Maisons familiales rurales d’éducation et d’orientation.
tuellement un adversaire mais qui
sentent que ces entreprises sont plu-
tôt, sur le long terme, des alliées.
Au fond, eva Joly, ce jour-là, qui n’a
sans doute que 1% d’électeurs chez
les paysans, était peut-être moins à
côté de la plaque que Marine Le Pen
qui en compterait 17%. egalement
déphasé, François Bayrou, lorsqu’il
tenta de faire vibrer une corde sen-
sible, évoquant « l’agriculteur qui, en
bout de champ, ne trouve pas de voi-
sin à qui parler ». on ne s’adresse
pas à un rassemblement de repré-
sentants syndicaux comme on
s’adresse au grand public. Ces repré-
sentants demandaient moins de
l’émotion que des motions, des enga-
gements d’un homme qui prétend
diriger le pays.
Hervé Plagnol, rédacteur en chef
Reproduction interdite Lundi 2 avril 2012 – N° 3344 – AGRA Presse Hebdo 3
4. événement
Á Présidentielle : les candidats planchent devant la FNSEA
François Bayrou : pour des prix les plus vrais possible
i on me pousse un peu je dirais que je suis pour une politique de prix les plus vrais pos-
«S sible », annonce François Bayrou à plusieurs reprises. n’hésitant pas à jouer sur l’émotion
de l’exploitant agricole qu’il est, le candidat centriste livrait plus un plaidoyer sur sa sensibilité
agricole qu’un programme en tant que tel. Pour lui, l’agriculteur est protecteur et entrepreneur.
Protecteur de l’environnement et à ce titre doit pouvoir maîtriser sa ressource en eau alors que «
nous allons vers des crises pluviométriques plus importantes ». L’agriculteur entrepreneur, lui,
doit voir se réduire la paperasse et les contrôles « qui sont là pour aider et pas pour bloquer ». Et
François Bayrou de plaider pour une stabilisation des normes et la défense de l’organisation des
producteurs. Quant aux aides Pac, il s’agit moins de subventions que de compensations pour des
prix bas. C’est bien pour cela qu’il faut maintenir une régulation des marchés (on a abandonné
les quotas laitiers à tort mais il ne faut surtout pas abandonner les droits de plantation viticoles),
tandis « qu’il ne faut pas céder un millimètre de terrain sur le budget agricole européen ». Enfin,
la fiscalité agricole « est à remettre à plat mais pas sous la pression. C’est à vous de faire des pro-
positions », lance François Bayrou aux agriculteurs.
Jacques Cheminade : « pas de spéculation sur ce qu’on mange »
ACQuES Cheminade distingue deux types d’agriculture, l’une à forte intensité capitalistique,
J exportatrice, et l’autre à circuits courts, biologique, raisonnée. Pour lui, il faut rejeter l’affir-
mation selon laquelle la mise en concurrence de l’agriculture européenne est souhaitable. Et de
souhaiter que l’on revienne à une politique européenne des biotechnologies, sous contrôle public,
depuis la recherche jusqu’aux applications. Et le candidat « anti-finance folle » de stigmatiser les
grandes banques, souhaitant mettre fin à « la spéculation sur ce qu’on mange » et demandant la
séparation entre les banques de financement et les banques de détail. Mais Jacques Cheminade
insiste aussi sur les promesses technologiques de l’agroéquipement, rappelant le lien entre des
industries de pointe comme le spatial et les retombées pour les agriculteurs et leurs machines sou-
vent plus en avance que les voitures elles-mêmes.
nIcolas Dupont-Aignan : « la politique agricole détricotée »
TiGMATiSAnT « la démagogie » de ses concurrents, nicolas Dupont-Aignan promet que s’il est
S élu, il fera tout pour instaurer des prix rémunérateurs pour les agriculteurs. Pour le candidat
souverainiste, tout le mal vient du « détricotage systématique » de la Pac, notamment depuis le
« malheureux élargissement » de l’Europe aux pays de l’Est. Sous De Gaulle, qui n’hésitait pas à
utiliser la politique de la chaise vide, la Pac avait été négociée de manière favorable aux intérêts
de la France. Tout cela a disparu au fil des traités européens, dit-il. Et de condamner « la contrac-
tualisation qui est un mensonge organisé », brandissant le contrat proposé par Lactalis à ses pro-
ducteurs de lait. « Contrat de la honte, contrat de servage », dit-il, évoquant ensuite ces indus-
triels « qui iront chercher du lait en Roumanie ». Avec ces pays de l’Est, on ne s’en sortira qu’en
instaurant des montants compensatoires, prévoit nicolas Dupont-Aignan.
4 AGRA Presse Hebdo – N° 3344 – Lundi 2 avril 2012 Reproduction interdite
5. événement
Á Présidentielle : les candidats planchent devant la FNSEA
François Hollande : « installer et installer des agriculteurs »
ouS devons installer et installer des agriculteurs », martèle François Hollande. Suivant pré-
«N cisément la trame proposée par ses hôtes, le candidat favori des sondages du 2e tour prend
l’occasion d’annoncer les chantiers à ouvrir s’il est élu. C’est d’abord relever le défi alimentaire
de la planète en maintenant encore des organisations communes de marché dans le cadre euro-
péen. « il ne faut pas se résigner à ce que les marchés imposent leurs règles », dit-il. Concernant
les problèmes de sécheresse il faut dès maintenant une politique de long terme sur la ressource,
de même qu’une politique de diversification des sources d’énergie. ce qui signifie aussi des mar-
chés nouveaux pour l’agriculture. Des politiques à mener sur un, voire deux quinquennats, explique-
t-il, déclenchant les sourires de l’assemblée. Et de proposer un nouveau statut pour les exploita-
tions, le Groupement d’intérêt économique et environnemental, bénéficiant d’une fiscalité incitative
et d’accompagnements des institutions publiques. François Hollande annonce aussi vouloir por-
ter à 40% la part des produits locaux dans la restauration publique. Surtout, concernant la com-
pétitivité, il estime qu’il y a bel et bien un problème de charges excessives pour les employeurs
mais que la solution n’est pas un report de cette charge sur le consommateur. « Toute source de
financement doit être considérée », insiste-t-il, persuadé qu’il faut « engager une réforme du mode
de financement des prestations sociales ». Mais cela n’exclut pas une négociation européenne des-
tinée à une harmonisation sociale. François Hollande prône aussi une démarche de filière qui
passe par des contrats collectifs entre agriculteurs et industriels. Contrats qui permettent une pré-
visibilité des prix et des quantités. « Je crois, moi, aux corps intermédiaires », assure-t-il. Et d’in-
diquer que la création d’emplois dans l’enseignement qu’il a annoncé concerne aussi l’enseigne-
ment agricole, tout l’enseignement agricole, insiste-t-il faisant allusion au public et au privé.
marine Le Pen : « le libre échange est vecteur de chaos »
ne prendrai pas un centime aux salariés », clamait Marine Le Pen évoquant la réduction
«J e
des charges sociales sur les salariés de manière à alléger les coûts du travail. C’est une Marine
Le Pen volontiers provocatrice qui s’est adressée aux agriculteurs, allant jusqu’à accuser Xavier
Beulin de confondre son rôle de patron de Sofiprotéol et président de la FnSEA en défendant les
OGM. « Mme Le Pen n’a aucune leçon à me donner », répondait celui-ci, conscient que l’offensive
de la présidente du Front national était clairement murie et préméditée. Marine Le Pen se livrait
également à une critique en règle des entreprises agroalimentaires et de la grande distribution, évo-
quant la « bibine de Listel » ce qui ne manquait pas de susciter de vives réactions de l’audience, mani-
festement pas d’accord sur cette vision. « Pas question de brader les AoC », affirmait-elle, évoquant
un « collectivisme ultralibéral » et encore ce « machin ultralibéral » que constituerait la réforme de
la Pac. « Aux entreprises agroalimentaires, je demanderai des comptes », prévenait-elle.
nicolas Sarkozy : « les agriculteurs ne sont
pas des jardiniers »
RéSiDEnT de la République sortant, nicolas Sarkozy pouvait à la fois faire campagne comme
P candidat et annoncer quelques bonnes nouvelles pour les agriculteurs « qui sont des entre-
Reproduction interdite Lundi 2 avril 2012 – N° 3344 – AGRA Presse Hebdo 5
6. événement
Á Présidentielle : les candidats planchent devant la FNSEA
preneurs, pas des jardiniers ». Ainsi, il affirmait avoir donné son feu vert à la possibilité de créer
des retenues collinaires sans demande d’autorisation dans le cas où elles représentent moins de
350 000 m3 d’eau. Faisant l’éloge de la Pac, il rappelait ses deux exigences face à l’Europe : d’une
part la mise en place d’une véritable politique de gestion de l’espace Schengen (libre-circulation
des personnes) ; d’autre part, la possibilité de réserver une proportion des approvisionnements
en cantines publiques à des produits d’origine locale. « L’europe ne peut plus continuer comme
cela », affirmait le président-candidat. Si elle ne fait rien d’ici un an, « nous le ferons nous-mêmes »,
affirme nicolas Sarkozy. Critiquant l’ouverture sans contrôle des frontières, il demandait : alors
que les éleveurs européens respectent la traçabilité et le bien-être animal, « pourquoi faire venir
de la viande de pays où le terme de traçabilité n’existe même pas et où les règles de bien-être ani-
mal sont inexistantes ? » nicolas Sarkozy se félicitait d’avoir obtenu un accord pour le maintien
en euros courants du budget de la Pac de même que d’avoir fait prendre des mesures (TVA emploi
notamment) pour alléger les charges salariales des exploitants. Et de promettre : « Si la Com-
mission européenne dit que ce n’est pas une mesure sectorielle, nous étendrons l’allègement des
cotisations sociales aux exploitants non salariés ». Et de conclure par une pique à l’encontre du
candidat socialiste : « Ce n’est pas nous qui voulons travailler avec les Verts ! »
eva Joly : « le développement durable implique un changement
de modèle »
« clash » semblait devoir venir de la confrontation entre les représentants agricoles et Eva
L E
Joly, la candidate d’Europe-Ecologie-Les Verts. il n’en a rien été et la candidate a laissé le rôle
de provocatrice à Marine Le Pen. Eva Joly a été au contraire plutôt consensuelle, justifiant tout
au plus le principe de précaution et s’affirmant radicalemenrt contre les OGM, non sans provo-
quer quelques murmures. Quelques murmures appuyés aussi lorsqu’elle évoqua, ironie ou incons-
cience (?) être conseillée par les agriculteurs que sont René Louailhe et José Bové, oubliant qu’elle
citait là deux ex-adversaires syndicalistes de la Confédération paysanne. Eva Joly s’efforçait néan-
moins de « montrer nos convergences, évoquant « la bataille qualitative qui doit être gagnée après
que la bataille quantitative eut été remportée ». Plus tranchée était sa position concernant la voca-
tion exportatrice de l’Europe, la candidate estimant que l’uE n’avait pas vocation à nourrir le
monde et citant à ce sujet, Luc Guyau, ce qui rendait dubitatifs les congressistes.
6 AGRA Presse Hebdo – N° 3344 – Lundi 2 avril 2012 Reproduction interdite
7. événement
Á Présidentielle : les candidats planchent devant la FNSEA
Congrès de la FNSEA
Une Europe omniprésente
en attendant le futur président
Précédant le grand oral des candidats à l’Elysée, le congrès de la FNSEA qui s’est déroulé les 27 et 28 mars
à Montpellier aura surtout été dominé par les interventions du président Xavier Beulin et du commissaire
européen à l’Agriculture, Dacian Ciolos. Points phares : le budget de la Pac, la relation tumultueuse « agri-
culture/environnement » et le gel.
i « globalement, quand même, l’ambiance sur le terrain est nettement meilleure qu’il y a un
S an, parce que dans la plupart des productions, la situation s’est améliorée », c’est du « déclin »
de l’agriculture dont a parlé, le 28 mars, le président de la FnSEA, et de « barre à redres-
ser », devant le commissaire européen à l’Agriculture, Dacian Ciolos, convié à un échange avec
les agriculteurs en fin d’après-midi. Première inquiétude pointée par Xavier Beulin : le budget de
la future Pac. « Les Anglais demandent une ristourne sur leur contribution qui n’est toujours pas
traitée » et les Allemands montrent des signes « inquiétants ». « Je veux parler des élections en
Sarre allemande, le week-end dernier, où Angela Merkel a perdu sa majorité – ce qui va l’obliger
sans doute à recomposer sa gouvernance », a-t-il auguré. Le président de la FnSEA craint une
position allemande « extrêmement rigide » non pas en matière budgétaire, mais « sur l’incapacité
à prendre une décision sur la fin de l’année ».
Pac : « Rien n’est gagné »
Pour le commissaire européen, l’incertitude vient du Conseil et du Parlement européens qui auront
à se prononcer sur la proposition budgétaire faite par le collège des commissaires européens. Le
consensus autour de ce budget préconisé, « aussi consistant que possible au regard des restric-
tions budgétaires », fut déjà difficile à trouver, a rappelé Dacian Ciolos. En clair, « rien n’est gagné
jusqu’à la décision finale ». « Les discussions entre les ministres des Finances sont en cours.
ensuite, le Parlement européen devra s’exprimer par un vote sur le budget global ». C’est seule-
ment à ce moment-là qu’un travail significatif pourra être engagé sur le contenu de la Pac. « Cela
nous fait craindre que l’échéance du 1er janvier 2014 ait beaucoup de difficultés à être tenue »,
s’est inquiété Xavier Beulin.
Marché et durabilité : des approches « complémentaires »
« Produire pour le marché ne va pas à l’encontre de la bonne gestion des ressources naturelles »,
a poursuivi Dacian Ciolos, interpellé par un agriculteur sur l’incompatibilité des approches « mar-
ché » et « durabilité ». « on doit concilier une bonne fois pour toute ces deux approches » au sein
de la Pac, a-t-il insisté. Et de faire la lumière sur les 7% de zones d’intérêt écologiques, dénoncés
par les agriculteurs comme une nouvelle pression foncière. « Je souhaite souligner qu’il ne s’agit
pas de jachère. on n’a jamais dit qu’il s’agissait de sortir 7% des terres arables de la production
pour les faire en jachère écologique ». il existe d’autres types de surfaces que des terres arables,
a-t-il précisé. La Commission clarifiera dans les semaines qui viennent la question. Et quand bien
même, a poussé jusqu’aux sifflets le commissaire européen, « la jachère obligatoire a existé jus-
qu’en 2008, sur quelques millions d’hectares. or d’après nos statistiques, on a toujours 4,5 mil-
Reproduction interdite Lundi 2 avril 2012 – N° 3344 – AGRA Presse Hebdo 7
8. événement
Á Présidentielle : les candidats planchent devant la FNSEA
Le syndicalisme agricole investit les comités
L orSdu huis clos qui a débuté le congrès,
le 27 mars, xavier Beulin a fait part de
nombreuses interpellations en matière
Autre point positif : « Nous commençons à être
entendus sur la difficile question du stockage de
l’eau. Un décret devrait être publié dans les jours
d’environnement. L’occasion rare pour lui de se qui viennent – fixant un seuil à 350 000 m3, en
réjouir de points positifs en la matière. À l’initiative deçà duquel il n’y aurait pas besoin d’autorisation
du Premier ministre, « dix-huit régions ont en effet pour pouvoir investir dans une réserve d’eau
déjà rencontré leur préfet, leur Dreal et leur Draaf qu’elle soit collinaire ou artificielle ». et d’ajouter :
pour faire un point de situation sur l’ensemble des « Ça n’est pas un propos politique, mais je le dis au
mesures qui concernent la relation passage, si le Premier ministre ne s’était pas investi
agriculture/environnement ». or, ces rencontres ont lui-même, je pense que l’on serait toujours à la case
abouti à une présence plus significative du départ, c’est-à-dire un beau discours signé de
syndicalisme agricole dans les comités régionaux, Nicolas Sarkozy en juillet dernier, mais rien
locaux etc., « là où sont prises grand nombre de derrière ».
décisions importantes concernant l’agriculture ».
lions d’hectares en jachère jusqu’en 2008, qui ne sont toujours pas cultivés ». Selon le commis-
saire européen, la solution pour une meilleure compatibilité « agriculture/environnement » doit
surtout passer par une simplification réglementaire. Et de renvoyer la balle au niveau national :
« Comment peut-on expliquer que la même norme européenne puisse représenter dans un État
membre, un formulaire d’une demie page et la même norme dans un autre État membre, 5, 10,
voire 15 pages ». Pour mettre fin à ces excès, la Commission européenne étudie un dispositif de
valorisation des états modèles. Xavier Beulin a préconisé une autre valorisation, la reconnais-
sance des efforts des agriculteurs en matière d’écologie. « Nous voulons sortir d’une écologie puni-
tive et dogmatique pour une écologique responsable, raisonnée. il faut aussi que l’on arrête de
demander beaucoup à l’agriculture ».
Situation climatique inquiétante
Parmi les autres questions fortes revenues lors du congrès, la situation climatique a suscité beau-
coup de réactions, en particulier le gel climatique survenu en février et en mars dans « les régions
Lorraine, un bout de la Champagne-Ardenne, une partie de la Bourgogne et une partie du Centre »,
a précisé Xavier Beulin. un phénomène qui laisse déjà des traces : « Plusieurs centaines de mil-
liers d’hectares ont dû être ressemés et d’autres vont changer de destination ». « Comment va
s’appliquer la Pac sur ces surfaces ?, a interrogé le président de la FnSEA, quelles mesures envi-
ronnementales? Rotationnelles ? Quels contrôles ? ». Pour les agriculteurs touchés, il s’agit en
effet de faire reconnaître dans un premier temps leur situation. Mais un cas pose problème, « c’est
celui des parcelles qui ne sont pas détruites à 100% » – « ce sont des grands ronds où il n’y a plus
rien, mais qui ne justifient pas d’être retournés ». Comment vont-ils être interprétés par les contrôles
le plus souvent satellitaires aujourd’hui ?, a interrogé Xavier Beulin. Autre questionnement sur
ce même sujet autour des mesures agro-environementales (MAE) : « Des cas de force majeure
sont prévus dans le règlement – ce que nous allons bien évidemment faire valoir. Mais il faut que
derrière, cela permette à l’agriculteur de ressemer autre chose. Des points d’aménagements seront
nécessaires ». Le président a annoncé qu’il se rendrait dans les jours qui viennent dans ces régions
pour établir un point plus précis de la situation. Le congrès fut aussi l’occasion pour lui d’évo-
quer le déficit pluviométrique « évident dans la plupart des régions de France » qui sévit en par-
ticulier sur le grand Ouest, sur une partie du Centre et une partie du sud de la France. La cellule
sécheresse a été activée, a-t-il annoncé.
Les perspectives : la réforme de la fiscalité ?
Lors de son dernier congrès à Saint Malo, la FnSEA avait pris l’engagement de trouver des moyens
pouvant permettre de sécuriser les systèmes agricoles face à la volatilité des cours et au désen-
8 AGRA Presse Hebdo – N° 3344 – Lundi 2 avril 2012 Reproduction interdite
9. événement
Á Présidentielle : les candidats planchent devant la FNSEA
gagement des pouvoirs publics sur la gestion des crises. C’est du côté de la fiscalité, abordée au
cours d’une table ronde, le 28 mars, que la solution est actuellement pressentie. « une fiscalité
différenciée pour celui qui transmet et celui qui s’installe », concourrait, selon le sénateur socia-
liste Didier Guillaume, à notamment améliorer la succession. « L’agriculture française est l’une
des plus performantes en europe, mais pas la plus compétitive, ça renvoie le débat à la fiscalité
appliquée en France », a de son côté pointé l’eurodéputé uMP Michel Dantin, avant de rappeler
le bémol à une éventuelle réforme : la fiscalité est plus élevée en France, aussi parce qu’on attend
beaucoup du pouvoir. (RA)
Réseaux sociaux
Sur Twitter, un « a-geek-culteur »
« rend l’agriculture accessible »
Adepte convaincu de Twitter, il poste aussi chaque semaine un billet sur son blog et envisage par ailleurs de
créer un réseau professionnel dédié au monde agricole. Hervé Pillaud, éleveur en Vendée et secrétaire géné-
rale de la FDSEA85, s’est engagé sur la voie du 2.0 depuis plus d’un an : les 27 et 28 mars, il a « live twee-
té » le congrès de la FNSEA.
Pour quelle raison vous êtes-vous lancé sur Twitter?
En plus d’être secrétaire général de la FDSEA85, je m’investis dans le suivi depuis près de cinq
ans, de l’évolution du contenu d’un journal qui s’appelle La Vendée agricole. C’est le directeur
de la rédaction qui est également le directeur de la FDSEA85 qui m’a dit l’an dernier : « il faut
que tu t’engages sur Twitter, voir ce que ça donne, ce qu’est un réseau... ». Donc, au départ, j’ai
simplement essayé Twitter. Et là où je me suis pris particulièrement au jeu, c’est en juin dernier,
lors du G120 : j’ai eu le privilège d’y participer et c’est à cette occasion que j’ai fait du live tweet
(qui signifie faire vivre l’évènement en direct via Twitter). Depuis, j’ai toujours continué.
... Jusqu’à suivre et commenter le congrès de la FNSEA sur Twitter, les 27 et 28 mars. Quel est
l’intérêt d’une telle démarche ?
Ces informations intéressent autant les personnes du monde agricole que celles extérieures à ce
monde. C’est l’avantage de Twitter : vous pouvez à la fois rendre l’agriculture accessible à ceux
qui la connaissent mal, voire pas du tout, et informer ceux qui la connaissent déjà. Concernant
le congrès, les agriculteurs ont bien souvent envie de savoir ce qui s’y dit ... des agriculteurs fran-
çais mais aussi canadiens avec qui je suis entré en contact via Twitter. C’est l’autre avantage : le
réseau ne connaît pas de frontière.
Est-ce à dire que de nombreux agriculteurs utilisent Twitter?
Pour le moment, il y a peu d’agriculteurs, mais beaucoup sont équipés de smartphones qui est
l’outil privilégié pour tweeter. Je suis persuadé que nombreux vont y venir. Pour le moment, ils
ont surtout des comptes sur Facebook. Mais ça n’a rien à voir avec Twitter : le premier se fait à
titre privé, le second est en général professionnel, c’est un relais qui peut permettre en plus de se
tenir informés, de sortir de l’isolement. Et ça, c’est très important, notamment pour les agricul-
teurs.
Reproduction interdite Lundi 2 avril 2012 – N° 3344 – AGRA Presse Hebdo 9
10. événement
Á Présidentielle : les candidats planchent devant la FNSEA
Quel type d’informations tweetez-vous ?
Des informations qui relèvent surtout de l’agriculture. J’ai par exemple com-
menté sur Twitter l’un des concours du Salon international de l’agriculture.
J’ai aussi envoyé des photos de cet évènement, comme pour le congrès de la
FnSEA... Je diffuse souvent des informations syndicales, je transmets par-
fois des articles que j’ai pu trouver intéressants...mais je peux aussi échan-
ger sur le temps qu’il fait. il y a quelques jours, j’ai pris une photo de mes
vaches dans ma prairie, simplement parce que je trouvais cela beau. Et c’est
drôle, mais c’est une photo qui a beaucoup circulé.
Estimez-vous que Twitter peut amener quelque chose à
l’agriculture?
À la FnSEA, mais ailleurs aussi, on travaille beaucoup sur le fond. Et ce tra-
vail a parfois du mal à être diffusé. il y a tellement de données qui restent dans les placards... Or
pour moi, l’outil le plus efficace – pour transmettre cette information –, c’est bien Twitter. Donc,
oui, cela peut permettre d’écouler de l’information.
En 140 mots maximum pour chaque message, vous êtes ainsi susceptible de diffuser tout ce que
vous souhaitez. Vous êtes-vous fixé des règles ?
Oui, je m’impose des règles déontologiques par rapport à mon propre syndicat. Par exemple, je
ne retweete pas les messages des autres syndicats par exemple. C’est le cas pour d’autres comptes
pour d’autres raisons. Pour autant, si je ne les retweete pas, je les suis, ce qui me permet de me
tenir au courant. Par ailleurs, je suis d’une nature aussi impulsive, aussi je fais très attention à ne
pas balancer des choses sous le coup de la colère. Autre règle : quand un évènement est en huis
clos, je ne tweete pas là non plus. il est hors de question de divulguer les huis clos via les réseaux.
Vous tenez aussi un blog ? Depuis combien de temps ? Est-ce un complément à Twitter ?
Mon blog est fonctionnel depuis un an. Le cheminement est le même, ça a été au début pour
essayer et puis je me suis pris au jeu. J’écris depuis longtemps des billets dans la Vendée agricole,
maintenant, je les fais aussi pour mon blog. Je m’oblige à en écrire un chaque dimanche matin.
Le dernier en date parlait des sons que j’aime entendre. Mais globalement c’est un blog qui parle
d’agriculture. Et je mentionne sur Twitter chacun de mes nouveaux billets publiés sur mon blog,
avec un lien pour y accéder.
Des professions ont mis en place des réseaux sociaux qui leur sont réservés. Cela existe-t-il en agriculture?
Cela existe en effet, mais ça ne fonctionne pas très bien pour le moment. J’ai une idée dans ce
domaine-là que j’aimerais beaucoup voir se mettre en place. Je participe en effet à l’association
AEi (Agriculture écologiquement intensive). C’est quelque chose qui va demander beaucoup
d’échanges entre les agriculteurs. Et, je suis partisan de l’ouverture la plus large possible... Les
réseaux sociaux peuvent servir à cela. Selon moi, ça peut être possible.
Vous semblez être un a-geek-culteur assidu... Quand trouvez-vous le temps de tweeter?
Tout le temps et partout. Partout, sauf au volant... Mais sinon, je ne m’impose pas de restriction. D’au-
tant que j’ai deux fils, et qu’il n’y a guère que ma femme qui ne soit pas geek à la maison. nous
avons cinq ordinateurs fixes, trois portables et autant de smartphones que nous sommes, j’ai aussi
une plaquette. C’est quelque chose qui non seulement m’intéresse, mais me plaît. Et c’est loin d’être
une addiction à une forme de relations virtuelles... Je rencontre en effet – réellement – d’autres twee-
tos qui aiment, comme moi, échanger et se tenir informés. PROPOS RECUEiLLiS PAR ROSANNE ARiES
Pour suivre Hervé Pillaud sur Twitter : @Herve_Pillaud, et via son blog : www.hervepillaud.blogspot.com
10 AGRA Presse Hebdo – N° 3344 – Lundi 2 avril 2012 Reproduction interdite
11. Leaders
Départ de Jean-Marc Bournigal du ministère de l’Agriculture
En direct de Bruxelles
Jean-Marc Bournigal a été nommé président de l’Institut national de
recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agri-
culture (Irstea), par décret du 23 mars, paru au J.O du 24 mars. Il quitte
Echéance incertaine ainsi la direction du cabinet du ministre de l’Agriculture, Bruno Le
Maire et est remplacé par son adjoint, Julien Steimer. A l’Irstea, Jean-
La Pac nouvelle pourra-t-elle être Marc Bournigal remplace Roger Genet qui assure depuis le 7 mars la
mise en œuvre début 2014 ? Jim Direction générale de la recherche et de l’innovation au sein du minis-
Paice, ministre d’Etat britannique tère de la Recherche et de l’Enseignement supérieur.
chargé de l’agriculture et de l’envi-
ronnement, en doute, estimant même Béatrice Dingli nommée à la direction de Vivea
que cette échéance est « irréaliste » Béatrice Dingli remplacera, à partir du 1er avril 2012 Jean-Jacques Lous-
et devra sans doute être repoussée souarn à la direction générale de Vivéa, le fonds d’assurance formation
d’un an. A mi-chemin de la prési- du secteur agricole. Béatrice Dingli est directrice générale adjointe depuis
dence danoise de l’Union, constate- décembre 2012 et, depuis 2008, déléguée régionale à la délégation Sud,
t-il, les Vingt-sept en sont encore à qui couvre Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon et l’île de
parler de simplification, au lieu de la Réunion. Son prédécesseur, Jean-Jacques Loussouarn, part en retraite,
progresser sur les volets les plus après 37 ans passés dans les secteurs de l’agriculture et de la forma-
importants de la réforme. Or, il leur tion.
faudrait conclure fin 2012 pour que
la réglementation de l’après-2013
puisse être mise en place dans les
temps. A la difficulté de la négocia-
tion agricole proprement dite s’ajoute
la complexité des marchandages sur
le cadre financier 2014-2020 de l’UE
dans lesquels les chefs d’État et de
gouvernement doivent encore se lan-
cer. Co-décisionnaire, le Parlement
européen n’adoptera d’ailleurs pas
sa position définitive sur la réforme
de la Pac tant que les données bud-
gétaires ne seront pas connues. « Pas
d’argent, pas de vote », a ainsi résumé
le député démocrate-chrétien alle-
mand Peter Jahr. Quant au libéral bri-
tannique George Lyon, il a souligné
ironiquement que, faute d’accord sur
les finances, il faudra s’en tenir au
statu quo, c’est-à-dire aux chiffres
de 2013 augmentés chaque année de
l’inflation, ce qui, selon lui, serait
même mieux pour la Pac que le cadre
pluriannuel proposé par la Commis-
sion européenne... De toute façon, il
n’est pas sûr non plus que les parle-
mentaires « agricoles » soient, sur le
plan législatif, en mesure de pré-
senter leur projet dans les temps.
Agra Europe
Reproduction interdite Lundi 2 avril 2012 – N° 3344 – AGRA Presse Hebdo 11
12. Les politiques
POLITIQUES AGRICOLES EUROPÉENNES
Cadre financier 2014-2020
La réforme de la Pac suspendue
à un compromis sur le budget européen
Les ministres des affaires européennes des Vingt-sept ont commencé à s’attaquer au projet de cadre finan-
cier 2014-2020 de l’UE, dont ils aborderont le volet agricole le 24 avril. L’objectif est de parvenir à boucler
cette négociation à la fin de l’année. Tant que les chiffres définitifs du budget ne seront pas connus, le
Parlement européen ne procédera pas au vote sur la réforme de la Pac.
près un échange de vues sur d’autres chapitres le 26 mars, les ministres de l’UE chargés
A des affaires européennes aborderont le 24 avril les volets agriculture (plafonds annuels des
dépenses, redistribution des paiements directs, aide alimentaire aux plus démunis, etc.) et
cohésion du cadre financier de l’Union proposé par la Commission de Bruxelles pour la période
2014-2020. À partir de la mi-mai, ils traiteront tous les éléments du dossier Les chefs d’État et de
gouvernement en débattront lors de leur réunion des 28 et 29 juin, l’objectif étant de conclure les
négociations à la fin de l’année. La question devait par ailleurs être examinée sans conclusion lors
d’une rencontre informelle des ministres des finances les 30 et 31 mars à Copenhague.
« Pas d’argent, pas de vote »
Au parlement européen, la commission des budgets devrait préparer un rapport intérimaire sur
le prochain cadre financier début octobre, parallèlement à des discussions informelles entre les
représentants des députés et le Conseil des ministres. Les résultats de ces pourparlers seront régu-
lièrement transmis, entre autres, à la commission parlementaire de l’agriculture. Cette dernière,
en tout cas, considère que l’assemblée ne pourra voter sur la réforme de la pac qu’une fois qu’au-
ront été agréés les chiffres définitifs du budget de l’UE pour 2014-2020 (1).
« Pas d’argent, pas de vote », a ainsi résumé le démocrate-chrétien allemand peter Jahr. Faute
d’accord budgétaire, l’UE s’en tiendra au statu quo, c’est-à-dire aux chiffres de 2013 augmentés
chaque année de l’inflation, ce qui, selon le libéral britannique George Lyon, serait encore mieux
pour la pac que le cadre financier tel qu’il est proposé par la Commission européenne...
Opposition au Fonds d’ajustement à la mondialisation
Lors de l’échange de vues du 26 mars des ministres des affaires européennes, une minorité –
suède, Allemagne, royaume-Uni, république tchèque, slovaquie, pays-Bas, Estonie et Lettonie
– s’est constituée contre le renouvellement du Fonds européen d’ajustement à la mondialisation
pour 2014-2020, estimant que le rôle dévolu à celui-ci relève du niveau national et pas du niveau
communautaire.Or, la Commission européenne propose qu’une enveloppe pouvant aller jusqu’à
2,8 milliards d’euros soit, dans le prochain cadre financier, réservée au sein de ce fonds à des
mesures éventuelles pour l’agriculture. par ailleurs, plusieurs États membres – Italie, pologne,
portugal, Hongrie, roumanie, république tchèque, slovaquie, slovénie, Lettonie, Bulgarie et
Malte – ont demandé que, si la macro-conditionnalité (suspension des versements de l’UE en cas
de non-respect des critères de discipline budgétaire au niveau national) est appliquée aux fonds
structurels, de développement rural et pour la pêche, elle doit l’être à toutes les dépenses de l’UE
couvertes par le cadre financier pluriannuel 2014-2020. (FXS)
(1) Voir n° 3343 du 26/03/12
12 AGRA Presse Hebdo – N° 3344 – Lundi 2 avril 2012 Reproduction interdite
13. Les politiques
Réforme de la Pac
Dacian Ciolos exprime sa différence
« Le soutien financier pour l’agriculture doit inciter les agriculteurs à produire des biens publics. L’objectif n’est
pas qu’en échange, ils soient abandonnés aux incertitudes insurmontables des marchés et de la nature »,
estime le commissaire européen à l’agriculture qui, prenant quelque distance par rapport à ses prédéces-
seurs, regrette que « les vingt dernières années (aient) été marquées par un désengagement progressif des
pouvoirs publics » et que « nous (ayons) renoncé à la plupart de nos prérogatives d’action sur les marchés ».
ErtEs, le contexte économique et financier de l’époque « poussait à supprimer les mesures
C inefficaces », mais « ce que l’on constate, c’est que nous n’avons pas mis en place de méca-
nismes alternatifs », a déclaré Dacian Ciolos lors du 5e Forum pour le futur de l’agricul-
ture, le 27 mars à Bruxelles. « Nous avons, avec les filets de sécurité, des traces des anciens outils,
pas de véritables outils d’action pour anticiper, agir, donner les moyens aux agriculteurs de faire
face à des crises de plus en plus nombreuses », a-t-il constaté, déplorant que « nous (ayons) laissé
l’impression d’un désengagement, sans pour autant rendre la pac plus facile à comprendre ».
« Pompiers avec un arrosoir »
« Nous avons démantelé une certaine vision de la gestion encadrée des marchés. Il fallait le faire.
Mais nous avons fait seulement la moitié du chemin », a estimé le commissaire européen, consta-
tant que, « avec la politique agricole actuelle, nous sommes des pompiers qui travaillons avec un
arrosoir ».
« Nous devons repenser le rôle des pouvoirs publics, redonner de la consistance à nos outils,
notamment aux paiements directs, et revoir la place des acteurs professionnels, notamment dans
la gestion des marchés, a-t-il dit. Les professionnels doivent avoir les moyens de faire face aux
marchés de façon durable ». « Nous devons également revoir nos règles de la concurrence pour
les rendre cohérentes avec la réalité » du secteur agricole qui « n’est pas un secteur comme les
autres », a ajouté Dacian Ciolos.
« Il est du rôle des pouvoirs publics, avec une politique agricole et un budget public, de “réconci-
lier” les attentes contradictoires des marchés et de la société », a-t-il conclu, avertissant que les pro-
positions de la Commission pour la pac après 2013 ne sont « qu’un premier pas » et que « beau-
coup de choses seront encore à faire après ou à côté de cette réforme ».
« Encore beaucoup à faire », selon le commissaire... à l’environnement
Au cours de ce Forum pour le futur de l’agriculture présidé par Franz Fischler, ancien commis-
saire européen à l’agriculture, Janez potocnik, le commissaire à l’environnement, a affirmé que
« l’agriculture européenne est en bonne voie pour établir des bases plus durables », mais qu’ « il
reste encore beaucoup à faire avant que le travail ne soit terminé ».
selon lui, « l’écologisation de la Pac représente l’approche logique – c’est ce que le public veut,
c’est ce dont l’environnement a besoin et c’est ce qu’il faut aux agriculteurs pour assurer leur acti-
vité sur le long terme ». pour sa part, John Atkin, du groupe syngenta, cofondateur du forum, a
souligné que « l’approche excessivement prudente adoptée par l’Europe à l’égard des technolo-
gies agricoles est inutile et constitue un obstacle à la réduction du déficit de productivité ».
Projet d’avis du Comité des régions
La commission des ressources naturelles du Comité des régions de l’UE a adopté le 26 mars un
projet d’avis du socialiste français rené souchon, président du conseil régional d’Auvergne, qui
souligne la nécessité d’une régulation publique des marchés agricoles. Cette prise de position sur
Reproduction interdite Lundi 2 avril 2012 – N° 3344 – AGRA Presse Hebdo 13
14. Les politiques
les propositions de réforme de la pac de la Commission européenne, qui sera présentée le 3 mai
en session plénière du Comité des régions plaide aussi pour :
– un réexamen des effets de la disparition des quotas laitiers et sucriers et des droits de planta-
tion viticoles ;
– une dégressivité des paiements directs dès 100 000 euros par exploitation (au lieu de 150 000
euros), avec un plafonnement à 200 000 euros (au lieu de 300 000 euros) ;
– des mesures de verdissement qui tiennent compte des réalités agricoles et environnementales
locales, élaborées en concertation avec les agriculteurs, ainsi que la reconnaissance des prairies
comme « zones d’intérêt écologique » ;
– l’extension des soutiens en faveur de toutes les nouvelles installations d’agriculteurs, tout en
ciblant en priorité celle des jeunes ;
– le maintien du couplage des aides, en particulier dans les zones soumises à des contraintes natu-
relles et les zones ultrapériphériques ;
– la mise en place de sous-programmes thématiques de développement rural en faveur des pro-
ductions sous signes officiels de qualité et de l’agriculture périurbaine ;
– le maintien du budget de la pac au moins à son niveau actuel ;
– une nouvelle gouvernance, avec une forte implication des régions. (FXS)
Traité de Lisbonne
Entrée en vigueur de l’initiative
citoyenne européenne
L’initiative citoyenne, issue du traité de Lisbonne, est entrée en application le 1er avril. Greenpeace avait eu
recours, avant l’heure, à ce dispositif pour demander l’interdiction de toute autorisation d’OGM tant que de
nouvelles méthodes d’évaluation ne seraient pas mises en œuvre.
’InItIAtIVE citoyenne est entrée en application le 1er avril. C’est une des principales innova-
L tions du traité de Lisbonne – entré en vigueur en décembre 2009 – qui permet aux citoyens
européens – au nombre d’un million et réparti dans au moins sept Etats membres – de sou-
mettre à la Commission européenne une proposition législative (voir encadré).
Greenpeace a été le premier à s’emparer de cette possibilité en présentant au mois de décembre
2010, une pétition réunissant plus d’un million de signatures demandant d’arrêter toute nouvelle
autorisation de mise en culture de plante génétiquement modifiée au sein de l’Union européenne
tant que des évaluations sanitaires « exhaustives, indépendantes et scientifiques » des OGM n’au-
ront pas été réalisées (1).
D’autres initiatives dans les starting blocks
La démarche a été jugée non conforme d’une part parce qu’à l’époque elle a été présentée avant
l’entrée en application officielle de l’initiative citoyenne et d’autre part, même aujourd’hui, elle
ne serait pas recevable car elle ne répond pas à tous les critères techniques requis par la Com-
mission (notamment les date et lieu de naissance ainsi que le numéro de pièce d’identité des signa-
taires n’ont pas été collectés). La démarche de Greenpeace, qui avait été lancée suite à l’autori-
sation de mise en culture de la pomme de terre transgénique Amflora de BAsF – le premier OGM
autorisé depuis le Mon 810 en 1998 –, avait surtout eu pour but d’alerter la Commission, le par-
lement et les États membres. Greenpeace ne compte d’ailleurs pas pour le moment relancer sa
démarche, aucun nouvel OGM n’ayant obtenu le feu vert de Bruxelles depuis cette action. Mais
14 AGRA Presse Hebdo – N° 3344 – Lundi 2 avril 2012 Reproduction interdite
15. Les politiques
Initiative citoyenne : comment ça marche ?
E ntrée en vigueur le 1er avril
2012, l’initiative citoyenne
permet à un million de citoyens
1er avril 2012 afin de pouvoir
prendre les dispositions
administratives nécessaires au
74 250 en Allemagne,
55 500 en France, 38 250
en Pologne, 16 500 en
européens venant de sept États niveau national. Dans un premier Belgique…). Après vérification
membre au minimum de temps, les organisateurs issus des déclarations de soutien et
demander directement à la de sept pays de l’UE doivent examen de la requête par
Commission européenne de déposer une demande la Commission européenne, celle
formuler une proposition d’enregistrement d’initiative. Ils ci, si elle décide de donner suite
législative. Les modalités disposent alors de 12 mois pour à l’initiative, engage une
d’application ont été adoptées le recueillir un million procédure législative classique
16 février 2011, mais les États de signatures. Un minimum qui passe par un vote au
membres avaient demandé un de signatures est requis pour Parlement européen et au
report d’application au chaque pays (par exemple : Conseil.
si les États membres ne parviennent pas à trouver un compromis sur les nouvelles modalités d’au-
torisation de mise en culture des OGM au sein de l’UE (2), Greenpeace pourrait revenir à la
charge avec une initiative citoyenne conforme cette fois.
D’autres initiatives, dans des domaines divers et variés, attendent l’adoption définitive du dispo-
sitif pour se lancer (place du nucléaire en Europe, pluralisme des media…). Une pétition comme
celle plaidant pour limiter à 8 heures maximum le transport des animaux vers l’abattoir qui a
réuni un million de signatures en Europe (3), pourrait également emprunter ce cadre si les ins-
tances européennes ne répondent pas à cette revendication. (AG)
(1) Voir n° 3279 du 13/12/2010
(2) Voir n° 3342 du 19/3/2012
(3) Voir même numéro
Déclarations Pac 2012
Une simplification des déclarations Pac
en ligne en 2012
La campagne 2012 de déclaration en ligne des demandes d’aides Pac sera ouverte du 1er avril au 15 mai
inclus sous une version simplifiée. C’est ce qu’a indiqué Eric Allain, directeur général des politiques agricoles,
agroalimentaires et des territoires, lors d’une conférence de presse au ministère de l’Agriculture le 28 mars.
Signalant une hausse du taux de télédéclarations en France en 2011, il a détaillé les nouveautés du portail en
ligne « telepac », ainsi que les changements concernant le couplage des aides publiques à l’agriculture en 2012.
du 1er avril au 15 mai inclus, la campagne 2012 de déclaration en ligne des
«O
uvERtE
demandes d’aides Pac a été simplifiée », a indiqué le 28 mars Eric Allain, directeur
général des politiques agricoles, agroalimentaires et des territoires. se félicitant d’un
taux de « télédéclaration » atteignant les 55% en France en 2011, « soit une progression de 14
points par rapport à 2010 » il a souhaité présenter les nouveautés de la campagne 2012 de « tele-
pac ».
Une campagne 2012 de télédéclarations Pac simplifiée
Afin de simplifier les démarches des agriculteurs lors de leurs déclarations pac sur internet, les
données télédéclarées l’an dernier ont été enregistrées afin de préremplir les formulaires en ligne.
Reproduction interdite Lundi 2 avril 2012 – N° 3344 – AGRA Presse Hebdo 15
16. Les politiques
Autres simplifications en 2012, la suppression de la déclaration annuelle du respect des engage-
ments des mesures agroenvironnementales (MAE), la fin de l’envoi d’une copie de la déclaration
du parcellaire ou la possibilité de signer de façon électronique les télédéclarations. Cette simpli-
fication répond notamment aux critiques de la FDsEA de la Marne qui appelle au boycott des
télédéclarations cette année. « par cette action collective, la FDsEA entend montrer sa solidarité
envers deux agriculteurs marnais privés de 100 % des primes 2011 pour l’un, et d’une partie des
primes pour l’autre », indique un communiqué de la fédération marnaise. Ces suppressions d’aides
ont fait suite à l’absence de signature électronique de la déclaration dans un cas, et de l’oubli de
cocher une case dans l’autre. pourtant, Eric Allain a assuré que des dispositifs de contrôles auto-
matiques des déclarations remplies par les agriculteurs avaient été mis en place afin d’éviter ce
genre d’omissions.
Quelques évolutions réglementaires pour les aides Pac en 2012
« Si 2011 s’est caractérisée par une stabilité réglementaire, quelques changements interviennent
en 2012 », a souligné Eric Allain. Ainsi, des aides sont désormais découplées, telles celles à la
transformation de fourrages séchés, du lin et du chanvre pour la production de fibres, et celles à
la production de pomme de terre féculières, primes incluses. Les aides aux fruits à coques, celles
spécifiques au riz, et à la production de semences ou de protéagineux, sont aussi découplées. En
revanche, trois nouvelles aides couplées apparaissent en 2012 : l’aide à la qualité du tabac, celles
aux légumineuses fourragères destinées à la déshydratation et l’aide supplémentaire aux protéa-
gineux, ainsi que les aides destinées à l’engraissement des jeunes bovins. En outre, la fin du décou-
plage de l’aide à la tomate transformée sera mise en place en 2012, a indiqué Eric Allain. Il a enfin
signalé qu’en 2011, sur les 11 milliards d’euros versés au titre de la pac à l’ensemble des agri-
culteurs français, plus de 8 milliards l’ont été par voie électronique. À 55%, la France atteint la
moyenne européenne du taux de télédaclarations en 2011, alors que d’autres pays comme l’Ita-
lie, l’Espagne ou la Hongrie, ayant rendu obligatoire la télédéclaration, sont à 100%. (FG)
En bREF
Aide aux démunis : le Parlement demande à la Commission de se battre
Interrogée par le parlement européen, la Commission de Bruxelles a assuré le 29 mars qu’elle
n’abandonnerait pas son droit d’initiative pour tenter d’obtenir, malgré l’opposition de plusieurs
Etats membres, le maintien au-delà de 2013 du programme communautaire de distribution de
produits alimentaires aux personnes les plus démunies de l’UE (1). Devant les députés, qui crai-
gnent l’abandon de cette aide, le commissaire européen Olli rehn a rappelé que, dans son projet
de cadre financier de l’Union pour 2014-2020, la Commission propose d’y consacrer 2,5 mil-
liards d’euros au titre de la politique sociale.
Bruxelles étudie diverses options afin d’insérer le futur programme de distribution d’aliments
dans la politique de cohésion, a également précisé le commissaire européen.
(1) Voir n° 3338 du 20/02/12
Budget : annulation de pénalités imposées par Bruxelles à quatre pays
Le tribunal de l’UE a annulé le 29 mars une décision d’avril 2007 de la Commission européenne
qui imposait des pénalités à quatre des dix Etats membres ayant intégré l’Union en 2004 pour
avoir constitué des stocks excédentaires de différents produits agricoles avant leur adhésion au
1er mai 2004 (1). pour « couvrir les coûts de l’élimination » de ces produits, la pologne avait ainsi
été tenue de verser au budget communautaire 12,449 millions d’euros, la slovaquie 3,634 mil-
lions, la république tchèque 12,287 millions, la Lituanie 3,181 millions. par la suite, ces pays
ont formé un recours en annulation de la décision de Bruxelles (2).
Les juges estiment que les versements qui leur ont été infligés ne sont pas des contributions finan-
cières prévues par l’acte d’adhésion pour couvrir les frais d’élimination des excédents, mais de
16 AGRA Presse Hebdo – N° 3344 – Lundi 2 avril 2012 Reproduction interdite
17. Les politiques
simples paiements mis à la charge des nouveaux Etats membres au profit de la Communauté. Les
produits en question ont pu en effet s’intégrer définitivement au marché intérieur.
(1) Voir n° 3099 du 09/04/07
(2) Voir n° 3107 du 04/06/07
MONDE
Schmallenberg
La Russie pourrait lever en partie
son embargo sur les animaux vivants
Les services vétérinaires russes ont annoncé que l’interdiction d’importation d’animaux vivants en prove-
nance de l’Union européenne à cause de virus de Schmallenberg pourrait être en partie levée. Le Danemark
et l’Espagne pourraient voir leurs exportations reprendre. De son côté, le bélarus a décidé de suspendre les
importations de bétail vivant (porcs, bovins, ovins) européen.
rUssIE pourrait en partie lever l’embargo imposé sur les importations d’animaux vivants
L
A
et de matériel génétique en provenance de l’UE européenne du fait de l’épizootie de virus
de schmallenberg (1). En effet, le Danemark et l’Espagne pourraient voir leurs expéditions
d’animaux vivants vers la russie de nouveau autorisées. « On va reprendre les importations, mais
pas de tout le monde », a en effet annoncé le chef de l’agence fédérale russe de contrôle vétéri-
naire, sergueï Dankvert. « Nous allons revoir notre position pour le Danemark, ils travaillent effi-
cacement », a précisé sergueï Dankvert. Les services vétérinaires danois vont être reçus par les
autorités russes prochainement. Une des conditions nécessaires est la mise en place d’un système
fiable de contrôle sur la sécurité des exportations. L’Espagne pourrait aussi voir ses exportations
reprendre, même si aucune date n’est pour le moment précisée.
Dans une lettre adressée à la ministre russe de l’agriculture, Elena skrynnik, le commissaire euro-
péen John Dalli demande de rencontrer le plus vite possible les autorités sanitaires de Moscou. Il
souhaite que l’agence fédérale de contrôle vétérinaire russe (rosselkhoznadzor) lui fournisse une
évaluation du risque sanitaire posé par la gestion européenne de l’épidémie de schmallenberg au
regard des règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). L’UE a déjà commencé à
prendre des mesures correctives pour répondre aux préoccupations soulevées par les autorités
russes pour justifier l’embargo (comme le non-respect des règles de documentation), précise le
commissaire Dalli.
Le bélarus aussi bloque les importations d’animaux européens
par ailleurs, le Bélarus a annoncé qu’il allait suspendre « temporairement à partir du 23 mars les
importations de l’UE de bétail à cornes et de porcs vivants, suite à la détection de nouveaux cas
de maladie provoquée par le virus de schmallenberg sur le territoire des pays membres de l’UE
». Exception sera accordée aux animaux mis en quarantaine dans le pays d’origine et mis sous
contrôle de vétérinaires du Bélarus. Le pays s’ajoute ainsi à la liste des États – russie en tête –
qui ont fermé leurs frontières aux importations à cause du nouveau virus. (AG)
(1) Voir n° 3343 du 26/3/2012, n° 3340 du 5/03/12 et n° 3342 du 19/03/12
Reproduction interdite Lundi 2 avril 2012 – N° 3344 – AGRA Presse Hebdo 17
18. Les politiques
Cycle de Doha
Les négociateurs agricoles de l’OMC
cherchent à sortir de l’impasse
Lors de leur première réunion depuis la Conférence ministérielle de l’OMC en décembre 2011, les négocia-
teurs agricoles du cycle de Doha se sont engagés à envisager de nouvelles approches pour tenter de faire
progresser leurs travaux.
ON sentiment est que, dans l’ensemble, nous sommes encore au stade de clarifier où
«M en sont les choses, avant de déterminer où cela nous mènera », a admis le 22 mars
l’ambassadeur néo-zélandais, John Adank, devant le groupe des négociations agri-
coles de l’OMC dont il assure la présidence. « Nous devons nous écouter soigneusement les uns
les autres », a-t-il demandé.
C’était la première fois que ces négociateurs se retrouvaient à Genève depuis la conférence minis-
térielle de décembre 2011 qui a reconnu que le cycle Doha est dans une impasse et prôné un chan-
gement d’approche.
selon John Adank, les divergences portent entre autres sur la question de savoir quels sont les
sujets agricoles qui pourraient être agréés avant un compromis global, au titre d’une « récolte
précoce », et si des décisions sont possibles dans le climat actuel.
Au cours de la discussion, l’Australie a ainsi estimé que le dossier de la concurrence à l’exporta-
tion – subventions, crédit, aide alimentaire, entreprises d’Etat – est mûr pour un accord précoce.
Ce à quoi l’UE a répondu que tout engagement dans ce domaine reste lié à un accord sur tous les
chapitres de la négociation agricole du cycle de Doha ainsi que sur le volet indications géogra-
phiques des règles de propriété intellectuelle.
par ailleurs, le président récemment élu du groupe de négociation de l’OMC sur un registre multi-
latéral des indications géographiques pour les vins et les spiritueux, l’ambassadeur nigérian Yonov
Frederick Agah, a informé les délégations, le 23 mars, qu’il tiendrait des consultations sur la manière
de suivre les instructions données par les ministres en décembre. (FXS)
Sécurité alimentaire
Aide de l’UE et appel de la FAO
pour l’Afrique
La Commission européenne a proposé le 23 mars un programme d'aide, d'une valeur de 164,5 millions d'eu-
ros, pour renforcer la sécurité alimentaire dans les pays du Sahel. Le même jour, la FAO a a lancé un appel
urgent de 50 millions de dollars pour la Corne de l'Afrique.
aide de 164,5 millions d'euros a été préconisée par la Commission européenne pour
U
nE
renforcer la sécurité alimentaire dans les pays du sahel. Bruxelles, qui souligne que 15
millions de personnes risquent de souffrir de famine dans la région, a déjà mobilisé 123,5
millions d'euros pour apporter une réponse humanitaire précoce à cette crise.
18 AGRA Presse Hebdo – N° 3344 – Lundi 2 avril 2012 Reproduction interdite
19. Les politiques
Les soutiens de l’UE à l’Afrique subsaharienne
globalement efficaces
D ans un rapport publié le 28 mars, la Cour
des comptes européenne juge généralement
efficace l’aide, de plus de 3,1 milliards d’euros au
réaction à la crise des prix alimentaires de 2007-
2008, n’a pas été conçue pour faire face à la
volatilité à long terme des prix des denrées
total, que l’UE a apporté sur la période 2002-2010 alimentaires.La Cour des comptes propose, entre
à l’Afrique subsaharienne dans le domaine autres recommandations, que la Commission de
de la sécurité alimentaire. Elle estime néanmoins Bruxelles étudie la possibilité de mettre en place un
que d’importantes améliorations peuvent encore instrument permanent qui permettrait de remédier,
être apportées sur plusieurs points, citant par le cas échéant, aux conséquences des crises
exemple la Facilité alimentaire qui, instituée en alimentaires affectant les pays en développement.
Ce nouveau programme soutiendra les systèmes nationaux existants de sécurité alimentaire gérés
par les gouvernements. De plus, des initiatives d’« argent/nourriture-contre-travail » seront ren-
forcées au profit des plus démunis, pour qu'ils puissent se permettre d'acheter de la nourriture,
et les fermiers recevront des bons pour des semences et des engrais. En outre, ajoute la Com-
mission, l'information sur la sécurité alimentaire et la nutrition sera améliorée à travers de meilleurs
systèmes d'alerte précoce sur la situation alimentaire.
L’allocation proposée vient s'ajouter aux financements déjà prévus ou en cours au profit de la
sécurité alimentaire dans la région, d'une valeur de 208 millions d'euros, portant la contribution
totale de l'UE à quelque 373 millions d'euros pour 2007-2013.
Déficit de financement
De son côté, la FAO a lancé un appel urgent de 50 millions de dollars pour couvrir le déficit de
financement des activités agricoles et pastorales prioritaires à déployer dans la Corne de l'Afrique
avant et durant la prochaine campagne de semis, coïncidant avec la saison des pluies qui s'étend
d'avril à juin.
selon l’agence de l’Onu, bien que la situation dans les zones de la région victimes de la séche-
resse se soit considérablement améliorée ces derniers mois, on estime que 8,1 millions d'habi-
tants ont encore besoin d'une assistance (Ethiopie 3,2 millions, Kenya : 2,2 millions, somalie 2,5
millions, Djibouti 180 000).
Les activités d'urgence planifiées prévoient la distribution de semences vivrières et potagères, la
création de petits périmètres d'irrigation et la gestion de programmes « argent-contre-travail »
pour réhabiliter les infrastructures agricoles vitales. Les initiatives concernant l'élevage com-
prennent le soutien à la production fourragère et le démarrage ou l'intensification des campagnes
de vaccination.
pour 2012, la FAO lance un appel d’un montant total de 293,7 millions de dollars destinés à une
combinaison d'opérations d'urgence et de développement à plus long terme dans la Corne de
l'Afrique, dont 101,7 millions – moins de la moitié – ont déjà été reçus. Il reste par conséquent
un important déficit de financement, dont les 50 millions requis d'urgence dans les trois pro-
chains mois. (FXS)
Reproduction interdite Lundi 2 avril 2012 – N° 3344 – AGRA Presse Hebdo 19
20. Les politiques
Sénégal
Le programme économique
du nouveau président Macky Sall
Macky Sall, 51 ans, nouveau président du Sénégal, élu le 25 mars pour un mandat de 7 ans, se propose de
mettre en place un programme économique qui sera marqué par un « mix » entre croissance et austérité.
Réduction du train de vie de l’Etat, avec un gouvernement de 25 ministres (contre une quarantaine), et sup-
pression de 15 ambassades du Sénégal à l’étranger, ainsi que des voyages en première classe, pour les
ministres, et des logements conventionnés, constituent quelques aspects de ce programme qu’il a dénom-
mé : « La voie de la croissance ».
E programme économique de Macky sall se concentre sur 3 priorités : la jeunesse, les
L femmes, et le monde rural. Il consiste à apporter une protection, des perspectives et des
opportunités d’emploi.
pour les jeunes, il prévoit la création de 500 000 emplois pendant 7 ans. par ailleurs, sera mis en
place un fonds de garantie de 40 milliards de francs CFA (60,79 millions d’euros) pour faciliter
l’accès des femmes au crédit. Il s’y ajoute un investissement de 300 milliards de francs CFA (457,34
millions d’euros) dans les secteurs de la santé, de l’éducation, de la formation professionnelle, de
la recherche et de l’innovation, de la restructuration des banlieues, et de l’aménagement du ter-
ritoire, pour faire des villes un « levier » de développement.
Le programme prévoit aussi la mise en œuvre d’un pacte pour la petite entreprise et les pME/pMI
dans les secteurs de l’agriculture, du Btp (Bâtiment et travaux publics) et de la construction, du
tourisme, des tIC (technologies de l’information et de la communication), et de la culture. Un
« small Business Act » à la sénégalaise s’appuyant sur une Caisse des dépôts et consignation réfor-
mée, a pour but de mener une politique favorable à la création d’entreprises, à l’investissement
et la création d’emplois et de richesses.
L’agriculture, moteur du développement sénégalais
L’agriculture sera l’une des priorités du nouveau chef de l’Etat sénégalais, pour qui c’est dans ce
secteur que se trouve le véritable « moteur » du développement, pour stimuler l’ensemble de l’éco-
L’agriculture sénégalaise : plus de 70% de la population
L ’AgrICULtUrE au Sénégal qui
occupe plus de 70%
de la population, est considérée
l’eau douce et l’eau salée,
appelée aussi menace
d’intrusion marine, indique
2011/2012, 25 milliards
de francs CFA (38,11 millions
d’Euros) pour l’achat
comme le moteur la FAO. Conséquence, la part de semences et d’intrants
de la croissance de l’économie dans le Produit intérieur brut agricoles, il prévoyait de
du pays. Elle traverse une passe (PIB) baisse chaque année. En consacrer, en 2012, 165 autres
difficile, due au déficit 2004, elle représentait 17,9% milliards de francs CFA
pluviomètrique chronique, du PIB. Pour faire face à cette (251,5 millions d’euros), à
à la mévente des récoltes situation, le président Abdoulaye l’aménagement de terres dans
d’arachide, à la réduction Wade avait entrepris un vaste le cadre du programme
des terres de culture à cause programme de développement d’autosuffisance en riz, au nord
de la salinité, ainsi qu’à agricole, marqué par la et au sud, en plus du Plan retour
l’acidification ou érosion éolienne mécanisation, la diversification vers l’agriculture qui a créé
des sols, à l’ensablement des et la permanence des activités 24 fermes agricoles, et le soutien
terres de bas-fonds, et au risque agricoles en toutes saisons. à l’entreprenariat rural qui
de rupture de l’équilibre entre Après avoir investi, en a financé 1 514 projets.
20 AGRA Presse Hebdo – N° 3344 – Lundi 2 avril 2012 Reproduction interdite
21. Les politiques
nomie et améliorer les niveaux de vie des sénégalais. L’objectif est d’avoir une agriculture
« moderne » et suffisamment « productive » pour transformer le sénégal dans les 7 prochaines
années. Le financement prévu dans ce secteur est de 2 000 milliards de francs CFA (plus de 3
milliards d’euros).
pour Macky sall, le modèle économique mis en place par son prédécesseur, Abdoulaye Wade dont
il a été premier ministre d’avril 2004 à juin 2007, « n’est pas suffisamment productif » pour créer
les emplois et les richesses nécessaires au développement du pays. Au pouvoir depuis 2000, Abdou-
laye Wade avait mis en place un vaste programme économique basé sur la construction d’infra-
structures, le retour vers l’agriculture (rEVA). Il avait aussi lancé une Grande offensive pour
l’abondance de la nourriture et de l’agriculture (GOAnA) qui visait à assurer l’autosuffisance ali-
mentaire du pays.
Macky sall prévoit la création de 6 pôles de développement économique à travers le pays, et une
bourse de sécurité familiale de 100 000 francs CFA (152,44 euros) par an qui apportera un com-
plément financier aux mères des familles les plus défavorisées. Quelque 250 000 familles, au
moins, sont concernées par ce programme. (IC)
Environnement
La gestion de l’eau, une des clefs
pour lutter contre la faim
La gestion de l’eau en agriculture devra être au cœur des discussions du sommet de la Terre Rio+20, a
demandé ban Ki Moon, le secrétaire général de l’OnU, à l’occasion de la journée mondiale de l’eau le 22 mars.
I NOuS n’utilisons pas l’eau de façon plus avisée dans l’agriculture, nous ne serons pas
«s en mesure d’éliminer la faim et nous ouvrirons la porte à toute une série d’autres maux,
notamment la sécheresse, la famine et l’instabilité politique », a prévenu le secrétaire
général de l’OnU, Ban Ki Moon, à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau 2012, le 22 mars.
Cette année, la journée était organisée par la FAO (Organisation des nations unies pour l’agri-
culture et l’alimentation) sur le thème : « L’eau et la sécurité alimentaire ». « Au prochain Som-
met de la terre Rio+20 (du 20 au 22 juin 2012 à Rio de Janeiro, NDLR), la communauté inter-
nationale devra faire les liens entre la sécurité hydrique et la sécurité alimentaire et nutritionnelle
dans le cadre d’une économie verte », a insisté Ban Ki Moon.
« Si, depuis le premier sommet de la terre à Rio, de nombreux pays ont fait de grands pas en
avant dans la gestion de leurs ressources hydriques, il reste encore beaucoup à accomplir », a
estimé le directeur général de la FAO José Graziano da silva. selon la FAO, les principales prio-
rités pour les années à venir seront de renforcer la résilience des agriculteurs contre le change-
ment climatique, d’améliorer la gouvernance de l’eau, et créer des institutions en mesure d’amé-
liorer la gestion nationale et régionale de l’eau. On estime que l’agriculture est responsable de
70% de tous les prélèvements mondiaux d’eau douce et d’eaux souterraines. (AG)
En bREF
Etiquetage : les États-Unis en appel à l’OMC
Les États-Unis font appel du jugement de l’OMC qui met en cause leur loi sur l’étiquetage de la
viande (1). Attaquée par le Canada et le Mexique et connue sous la dénomination de COOL, cette
législation impose la mention du pays d’origine sur la viande vendue sur le marché américain.
Reproduction interdite Lundi 2 avril 2012 – N° 3344 – AGRA Presse Hebdo 21