1. Chapitre 27
LA GUÉRISON DU RÊVE
II. La peur de la
guérison (1)
La guérison est-elle effrayante? Pour
beaucoup, oui. Car l’accusation fait barrage
à l’amour, et les corps abîmés sont des
accusateurs. Ils bloquent fermement le
chemin de la confiance et de la paix,
proclamant que les frêles ne peuvent avoir
confiance et que les abîmés n’ont pas de
motifs de paix. Qui a été blessé par son
frère, et pourrait encore l’aimer et lui faire
confiance? Il a attaqué et il attaquera
encore. Ne le protège pas, parce que ton
corps abîmé montre que tu dois être
protégé de lui. Pardonner peut être un
acte de charité, mais ce n’est pas son dû. Il
peut être pris en pitié pour sa culpabilité,
mais pas exonéré. Et si tu lui pardonnes
ses offenses, tu ne fais qu’ajouter à toute
la culpabilité qu’il a réellement méritée.
2. Chapitre 27
LA GUÉRISON DU RÊVE
II. La peur de la
guérison (2)
Les non-guéris ne peuvent pardonner. Car
ils sont les témoins de ce que le pardon est
injuste. Ils voudraient conserver les
conséquences de la culpabilité sur laquelle
ils passent. Or nul ne peut pardonner un
péché qu’il croit réel. Et ce qui a des
conséquences doit être réel, parce que ce
qu’il a fait peut être vu. Le pardon n’est
pas la pitié, qui ne cherche qu’à pardonner
ce qu’elle pense être la vérité. Le bien ne
peut être rendu pour le mal, car le pardon
ne commence pas par établir le péché
pour ensuite le pardonner. Qui peut dire
en le pensant vraiment : « Mon frère, tu
m’as blessé, et pourtant, parce que je suis
le meilleur des deux, je te pardonne ma
blessure. » Son pardon et ta blessure ne
peuvent exister ensemble. L’un nie l’autre
et doit le rendre faux.
3. Chapitre 27
LA GUÉRISON DU RÊVE
II. La peur de la
guérison (3)
Être témoin du péché et pourtant le
pardonner, c’est un paradoxe que la raison ne
saurait voir. Car cela maintient que ce qui t’a
été fait ne mérite pas de pardon. Et en le
donnant, tu accordes miséricorde à ton frère
mais conserves la preuve qu’il n’est pas
vraiment innocent. Les malades restent des
accusateurs. Ils ne peuvent pardonner ni à
leurs frères ni à eux-mêmes. Car nul en qui
repose le véritable pardon ne peut souffrir. Il
ne tient pas la preuve du péché sous les yeux
de son frère. Ainsi il doit avoir passé par-
dessus et l’avoir ôté des siens. Le pardon ne
peut pas être pour l’un et non pour l’autre.
Qui pardonne est guéri. Et dans sa guérison
réside la preuve qu’il a véritablement
pardonné et qu’il ne conserve aucune trace
de condamnation qu’il voudrait encore se
reprocher à lui-même ou à toute chose
vivante.
4. Chapitre 27
LA GUÉRISON DU RÊVE
II. La peur de la
guérison (4)
Le pardon n’est pas réel à moins qu’il
apporte une guérison à ton frère et à toi.
Tu dois attester que ses péchés n’ont pas
d’effet sur toi pour démontrer qu’ils ne
sont pas réels. Autrement, comment
pourrait-il être sans péché? Et comment
son innocence pourrait-elle être justifiée à
moins que ses péchés n’aient pas d’effet
qui légitime la culpabilité? Les péchés sont
au-delà du pardon justement parce qu’ils
entraîneraient des effets qui ne peuvent
être entièrement défaits et sur lesquels il
n’est pas possible de passer entièrement.
Dans leur défaire réside la preuve que ce
ne sont que des erreurs. Laisse-toi être
guéri afin d’être à même de pardonner, en
offrant le salut à ton frère et à toi.
5. Chapitre 27
LA GUÉRISON DU RÊVE
II. La peur de la
guérison (5)
Un corps brisé montre que l’esprit n’a
pas été guéri. Un miracle de guérison
prouve que la séparation est sans
effet. Ce que tu voudrais prouver à ton
frère, tu le croiras. La puissance du
témoignage vient de ta croyance. Et
tout ce que tu dis, fais ou penses ne
fait que témoigner de ce que tu lui
enseignes. Ton corps peut être le
moyen d’enseigner qu’il n’a jamais
souffert à cause de lui. Et dans sa
guérison, il peut offrir à ton frère le
témoignage muet de son innocence.
C’est ce témoignage qui peut parler
avec une puissance plus grande qu’un
millier de langues. Car là son pardon
lui est prouvé.
6. Chapitre 27
LA GUÉRISON DU RÊVE
II. La peur de la
guérison (6) 1/2
Un miracle ne peut lui offrir rien de
moins qu’il ne t’a donné. Ainsi ta
guérison montre que ton esprit est
guéri, et qu’il a pardonné ce que
ton frère n’a pas fait. Ainsi il est
convaincu que son innocence n’a
jamais été perdue, et il est guéri
avec toi. Ainsi le miracle défait
toutes les choses dont le monde
atteste qu’elles ne peuvent jamais
être défaites. Et le désespoir et la
mort doivent disparaître devant
l’ancien clairon sonnant l’appel de la
vie.
7. Chapitre 27
LA GUÉRISON DU RÊVE
II. La peur de la
guérison (7) 2/2
La puissance de cet appel est bien au-
delà du faible et misérable cri de la
mort et de la culpabilité. L’appel
ancien du Père à Son Fils, et du Fils
aux Siens, sera la dernière trompette
que le monde entendra jamais. Frère,
il n’y a pas de mort. Et cela tu
l’apprends lorsque tu souhaites
seulement montrer à ton frère que tu
n’as eu aucune blessure de lui. Il pense
que ton sang est sur ses mains, ainsi
se tient-il pour condamné. Or il t’est
donné de lui montrer, par ta guérison,
que sa culpabilité n’est que le tissu
d’un rêve insensé.
8. Chapitre 27
LA GUÉRISON DU RÊVE
II. La peur de la
guérison (8)
Comme les miracles sont justes ! Car ils
accordent un don égal de pleine délivrance
de la culpabilité à ton frère et à toi. Ta
guérison lui épargne de la douleur aussi
bien qu’à toi, et tu es guéri parce que tu lui
as souhaité du bien. Telle est la loi à
laquelle obéit le miracle : que la guérison
ne voit pas de particularité du tout. Elle ne
vient pas de la pitié mais de l’amour. Et
l’amour prouverait que toute souffrance
n’est que vaine imagination, un souhait sot
et sans effet. Ta santé est un résultat de
ton désir de voir ton frère sans tache de
sang sur ses mains et sans culpabilité sur
son cœur, rendu lourd de la preuve du
péché. Et ce que tu souhaites t’est donné à
voir.
9. Chapitre 27
LA GUÉRISON DU RÊVE
II. La peur de la
guérison (9)
Le «coût» de ta sérénité, c’est la sienne.
Voilà le «prix» que le Saint-Esprit et le
monde interprètent différemment. Le
monde le perçoit comme l’énoncé du « fait
» que ton salut sacrifie le sien. Le Saint-
Esprit connaît que ta guérison est le
témoin de la sienne, et qu’elle ne peut pas
du tout être à part de la sienne. Aussi
longtemps qu’il consent à souffrir, tu es
non guéri. Or tu peux lui montrer que sa
souffrance est sans but et entièrement
sans cause. Montre-lui ta guérison, et il ne
consentira plus à souffrir. Car son
innocence a été établie à tes yeux comme
aux siens. Et le rire remplacera vos soupirs,
parce que le Fils de Dieu s’est souvenu
qu’il est le Fils de Dieu.
10. Chapitre 27
LA GUÉRISON DU RÊVE
II. La peur de la
guérison (10)
Qui donc a peur de la guérison? Seulement
ceux pour qui le sacrifice et la douleur de
leur frère représentent leur propre
sérénité. Leur impuissance et leur faiblesse
représentent leurs motifs pour justifier sa
souffrance. La constante brûlure de la
culpabilité dont il souffre sert à prouver
qu’il est esclave, alors qu’ils sont libres.
Leur constante souffrance démontre qu’ils
sont libres parce qu’ils le tiennent lié. Et la
maladie est désirée pour prévenir un
changement dans l’équilibre des sacrifices.
Comment le Saint-Esprit pourrait-Il
S’arrêter un instant, même moins, pour
considérer un tel argument en faveur de la
maladie? Et ta guérison a-t-elle besoin
d’être retardée parce que tu t’arrêtes pour
écouter l’insanité?
11. Chapitre 27
LA GUÉRISON DU RÊVE
II. La peur de la
guérison (11)
La correction n’est pas ta fonction. Elle
appartient à Celui Qui connaît ce qu’est la
justice, et non la culpabilité. Si tu assumes
le rôle de la correction, tu perds la fonction
du pardon. Nul ne peut pardonner jusqu’à
ce qu’il ait appris que la correction est
seulement de pardonner et jamais
d’accuser. Seul, tu ne peux pas voir qu’ils
sont les mêmes; par conséquent, la
correction n’est pas de toi. Identité et
fonction sont les mêmes, et c’est par ta
fonction que tu te connais toi-même.
Ainsi, si tu confonds ta fonction avec la
fonction d’un Autre, ta confusion doit
s’étendre à toi-même et à ce que tu es.
Qu’est-ce que la séparation, sinon le
souhait de prendre à Dieu Sa fonction et
de nier que c’est la Sienne? Or si ce n’est
pas la Sienne, ce n’est pas la tienne, car tu
dois perdre ce que tu voudrais prendre.
12. Chapitre 27
LA GUÉRISON DU RÊVE
II. La peur de la
guérison (12)
Dans un esprit divisé, l’identité doit
sembler être divisée. Nul ne peut
percevoir comme étant unifiée une
fonction qui a des buts conflictuels et des
fins différentes. La correction, pour un
esprit aussi divisé, doit être une façon de
punir les péchés que tu penses être les
tiens en quelqu’un d’autre. C’est ainsi qu’il
devient ta victime, et non ton frère,
différent de toi en ceci qu’il est plus
coupable et qu’il a donc besoin de ta
correction, étant celui qui est plus
innocent que lui. Cela coupe sa fonction de
la tienne, et donne aux deux un rôle
différent. Ainsi vous ne pouvez pas être
perçus comme ne faisant qu’un, avec une
fonction indivisée qui signifierait une
identité partagée avec une seule fin.
13. Chapitre 27
LA GUÉRISON DU RÊVE
II. La peur de la
guérison (13)
La correction que tu ferais, toi, doit
séparer, parce que c’est la fonction à
elle donnée par toi. Quand tu perçois
que la correction est la même chose
que le pardon, alors tu connais aussi
que l’Esprit du Saint-Esprit et le tien
ne font qu’Un. Ainsi ta propre Identité
est trouvée. Or Il doit travailler avec ce
qui lui est donné, et tu ne Lui accordes
que la moitié de ton esprit. C’est
pourquoi Il représente l’autre moitié
et semble avoir un autre but que celui
que tu chéris et penses être le tien.
Ainsi ta fonction semble être divisée,
avec une moitié opposée à une
moitié. Et ces deux moitiés semblent
représenter une division à l’intérieur
d’un soi perçu comme étant deux.
14. Chapitre 27
LA GUÉRISON DU RÊVE
II. La peur de la
guérison (14)
Considère comment cette perception de
soi doit s’étendre, sans passer sur le fait
que chaque pensée s’étend parce que c’est
son but, étant ce qu’elle est réellement.
D’une idée de soi étant deux, vient la vue
nécessaire d’une fonction divisée entre les
deux. Et ce que tu voudrais corriger n’est
qu’une moitié de l’erreur, que tu penses
l’être tout entière. Les péchés de ton frère
deviennent la cible centrale de la
correction, de peur que tes erreurs et les
siennes soient vues comme ne faisant
qu’un. Les tiennes sont des erreurs, mais
les siennes sont des péchés et pas les
mêmes que les tiennes. Les siennes
méritent la punition, tandis que sur les
tiennes, en toute justice, il faudrait passer.
15. Chapitre 27
LA GUÉRISON DU RÊVE
II. La peur de la
guérison (15)
Tes propres erreurs, dans cette
interprétation de la correction, tu ne les
verras même pas. Le point de mire de la
correction a été placé à l’extérieur de toi,
sur un qui ne peut pas faire partie de toi
tant que dure cette perception. Ce qui est
condamné ne peut jamais être retourné à
son accusateur, qui l’a haï et qui le hait
encore comme symbole de sa peur. Voilà
ton frère, point de mire de ta haine,
indigne de faire partie de toi et donc à
l’extérieur de toi; l’autre moitié, qui est
niée. Et seul ce qui est laissé sans sa
présence est perçu comme toi tout entier.
Pour cette moitié restante, le Saint-Esprit
doit représenter l’autre moitié, jusqu’à ce
que tu reconnaisses que c’est l’autre
moitié. Et cela Il le fait en vous donnant à
toi et à lui une fonction qui est une, et non
différente.
16. Chapitre 27
LA GUÉRISON DU RÊVE
II. La peur de la
guérison (16)
La correction est la fonction donnée aux deux,
mais ni à l’un ni à l’autre seul. Et lorsqu’elle est
remplie de façon partagée, elle doit corriger
les erreurs en toi et lui. Elle ne peut pas laisser
des erreurs non guéries en l’un et libérer
l’autre. Cela est un but divisé, qui ne peut pas
être partagé, et ce ne peut donc pas être le
but dans lequel le Saint-Esprit voit le Sien. Et
tu peux être sûr qu’il ne remplira pas une
fonction qu’il ne voit pas et ne reconnaît pas
pour Sienne. Car c’est ainsi seulement qu’il
peut garder la tienne préservée intacte,
malgré Vos vues séparées sur ce qu’est ta
fonction. S’il soutenait une fonction divisée, tu
serais certes perdu. C’est Son inaptitude à voir
Son but divisé et distinct pour toi et lui qui te
préserve d’avoir conscience d’une fonction qui
n’est pas la tienne. Et c’est ainsi que la
guérison vous est donnée à toi et à lui.
17. Chapitre 27
LA GUÉRISON DU RÊVE
II. La peur de la
guérison (17)
La correction doit être laissée à Celui Qui
connaît que correction et pardon sont les
mêmes. Avec une moitié d’esprit, cela
n’est pas compris. Laisse donc la correction
à l’Esprit qui est uni, et qui fonctionne
comme un seul parce qu’il n’est pas divisé
sur son but et qu’il conçoit une fonction
indivisée comme sa seule fonction. Ici la
fonction qui lui est donnée est conçue
comme lui étant Propre et non à part de
celle que garde le Donneur parce qu’elle a
été partagée. Dans Son acceptation de
cette fonction résident les moyens par
lesquels ton esprit est unifié. Son but
indivisé unifie les moitiés de toi que tu
perçois comme séparées. Et chacune
pardonne à l’autre, afin qu’il accepte son
autre moitié comme faisant partie de lui.