Ce communique de dissolution du G-8 a été mis a la disposition du public via un de ses membres. Ceci a été fait suite a un Twitt de Mathias Pierre annonçant la dissolution du groupe
1. DISSOLUTION DU G-8
Des candidats à la Présidence engagés dans le processus électoral devant
conduire à l’installation du nouveau Président élu le 7 février 2016,
communément appelé Groupe des 8 (G-8), avait décidé, en date du 2
novembre 2015, sans se départir de leurs positions idéologiques et politiques,
de se constituer en groupe, sur la base d’un idéal commun, en vue d’obtenir :
1. La formation d’une commission d’enquête indépendante de
vérification électorale chargée de restituer la sincérité du scrutin pour
tout le processus électoral ;
2. La Démission du Conseil électorale provisoire (CEP) de Pierre-Louis
Opont ;
3. La Formation d’un CEP indépendant ;
4. Le départ du président Michel Joseph Martelly et la mise en place d’un
gouvernement provisoire de consensus ayant principalement pour
attributions de :
Mettre en place la commission d’enquête indépendante composée de cinq
membres désignés par des secteurs crédibles : Association des médias, sous
la supervision de l’Association Nationale des Médias Haïtiens (ANMH) ; le
secteur des droits humains, sous les auspices de la Plateforme haïtienne
pour la Défense des Droits humains (POHDH) ; les organisations de femmes,
sous la direction de Solidarite Fanm Ayisyèn (SOFA) ; l’Université, supervisée
par le Recteur de l’Université d’État d’Haïti (UEH) et le groupe d’observateurs
nationaux de l’élection, sous le contrôle de la Commission Justice et Paix
(JILAP).
Cette commission devrat avoir pour tâches de :
a) approfondir l’évaluation réalisée par la Commission d’Évaluation
électorale indépendante (CEEI) et épurer le processus de vote par l’analyse
des Listes électorales partielles (LEP), des feuilles de comptage, des procès-
verbaux et des plaintes déposées afin de de déterminer l’ampleur des
irrégularités et des fraudes ;
b) identifier et recommander l’exclusion du processus des bénéficiaires
avérés des cas de fraudes ;
c) réévaluer les décisions des BCED et du BCEN ;
d) recommander au gouvernement provisoire de consensus toutes mesures
jugées utiles et susceptibles de rétablir la confiance.
Considérant que le Gouvernement de Joseph Michel Martelly n’a pas réussi
à organiser pour un seul candidat le deuxième tour de l’élection présidentielle
prévu pour les 27 décembre 2015 et 24 janvier 2016 grâce à la résistance du
peuple haïtien agissant sous le leadership du G-8 et la ferme détermination
2. du candidat Jude CÉLESTIN de ne pas se soumettre aux dictats d’une frange
de la communauté internationale et de jouer le rôle de figurant dans une
mascarade dont les résultats étaient connus d’avance ;
Considérant que le départ du pouvoir de l’ex-président Joseph Michel
Martelly appelle à une période d’observation et une forme de dégèle ;
Considérant la mise en place par l’Assemblée nationale d’un président
provisoire pour un mandat strictement limité dans le temps ;
Considérant la mise en place par ce président provisoire, de concert avec le
parlement, d’un gouvernement provisoire ;
Considérant que la fusion totale du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif
consacre la mise à l’écart des partis et plateformes politiques, de même que
les secteurs vitaux du pays ;
Considérant que le président provisoire a travaillé à la mise en place d’un
nouveau Conseil électoral provisoire et de la Commission d’enquête
indépendante de vérification électorale ;
Considérant que même la commission présidentielle de Marthelly avait
reconnu des fraudes massives dans le scrutin du 25 octobre sans aller au
bout de sa logique dans ses recommandations et que dès lors aucune autre
commission ne peut aujourd’hui prétendre qu’il n’y a pas eu de fraudes
massives encore moins refuser d’exclure du processus les bénéficiaires
avérés des cas de fraudes ;
Considérant que la formation de la Commission d’enquête indépendante
de vérification électorale offre raisonnablement à chacun des membres du
G-8 l’opportunité de faire valoir leurs; que la probabilité d’une compétition
opposant deux membres du G-8 pour le second tour de la présidentielle est
très forte ;
Considérant qu’il y a lieu d’éviter toutes frictions au sein du G-8 qui est resté
uni et solidaire pendant toute la durée de son existence ;
Il a été arrêté et convenu ce qui suit :
Article 1 : Le groupe des candidats à la Présidence engagés dans le
processus électoral devant conduire à l’installation du nouveau président élu
le 7 février 2016, communément appelé Groupe des 8 (G-8), est, à partir de la
date de la présente, dissous.
Article 2 : Les anciens membres du G-8 restent attachés aux clauses de
confidentialités marquant leurs relations, leurs délibérations et leur
fonctionnement tant dans leurs rapports internes que dans ceux avec des
partenaires nationaux et internationaux.
3. Article 3 : Les dispositions de l’article 2 constituent également un pacte de
non- agression pour tous les membres du G-8 dans le cadre des compétions
électorales à venir.
Fait à Port-au-Prince, le 10 mai 2016
Suivent les signatures :
Sauveur Pierre ÉTIENNE Jean-Charles MOÏSE
Jude CÉLESTIN Jean-Henry CÉANT
Steven I. BENOÎT Éric JEAN-BAPTISTE
Mario ANDRÉSOL Samuel MADISTIN