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Cahier des
entrepreneurs 2020
3ème édition
En partenariat avec
Qui aurait prédit le contexte de cette troisième édition de notre
cahier des entrepreneurs ? Une crise mondiale, sanitaire d’abord, et
un pic d’incertitudes.
Remercions les soignants, accompagnons les familles meurtries, et
respectons les mesures pour prévenir la contagion.
Sans augurer du monde de demain, nous appelons de nos vœux une
place pour l’innovation et les entrepreneurs, les audacieux, ceux qui
ouvrent des passages pour servir les autres face à l’urgence. Ou pour
répondre d’une nouvelle façon à un besoin, offrir de nouvelles
expériences à des clients.
Dans ce contexte, nous ne pouvions pas laisser tomber les
entrepreneurs qui nous ont déjà accordé leur confiance et devions
inventer un nouveau modèle. Ce cahier reprend les témoignages et
les projets d’entrepreneurs intervenus sur notre blog, avec cette
année un « retour arrière » sur les projets présentés dans les éditions
précédentes « Que sont-ils devenus ? »
Nous renouvelons notre partenariat avec le Conseil supérieur des
Experts-comptables, très fortement mis à contribution pendant cette
crise !
Ce cahier spécial nous permet de remercier les entrepreneurs de leur
confiance et de remettre en lumière leurs témoignages, leurs projets,
leur entreprise, leurs rêves et aussi leurs expériences et conseils !
Pour l’équipe ISLEAN, Louis-Alexandre Louvet
Le Conseil supérieur est heureux de s’associer,
cette année encore, à l’évènement « Concours
de l’entrepreneur 2020 » en tant que partenaire
officiel de cette 3ème édition visant à inventer
l’entreprise du futur.
Dans cette période incertaine, complexe et sans
précédent, les experts-comptables sont
totalement mobilisés pour soutenir les chefs
d’entreprise qui affrontent la crise du Covid-19
afin de les écouter, les accompagner au
Charles-René Tandé, Président du CSOEC
quotidien et leur apporter des réponses dans les délais les plus
courts.
Face à cette crise, cette collaboration illustre notre engagement de
proximité et de confiance vis-à-vis des entrepreneurs pour bâtir
ensemble le monde de demain.
J’ai la conviction qu’il nous faut dès maintenant poursuivre nos
réflexions et actions, pour en tirer ensemble les enseignements afin
de mieux préparer l’avenir.
Le partage d’expériences de ces start-ups qui ont su s’approprier les
potentialités offertes par l’ère numérique, se démarquer et innover,
est une source d’inspiration qui nous rappelle qu’il est indispensable
de se renouveler constamment, se réinventer, oser… pour se
transformer et sortir grandi de cette crise sanitaire.
ENTREPRENEURS DE NOTRE
CAHIER 2020
MERCI À ELLES ET EUX D’INVENTER
L’ENTREPRISE DE DEMAIN !
Anastasia Pichereau Christophe Aubé Marie-Pauline Talabard Paul Schwebius
Sylvain Gilibert Taha Zemmouri Louis Jarjat Amédée Levillain
Ludivine Hamy Karel Bourgois Timothée Soubise Alexis Bouanani
Julien Niquet et Benjamin Pedrini Benjamin Brial Yoann Magnin
Atometrics
La data ultra-locale
MyDiabby
Améliorer le suivi des patients diabétiques
Knowa
Une plateforme de gouvernance
NetR
Des données structurées pour les data
sciences en santé
Lifeaz
Le défibrillateur pour tous
AgreenCulture
Acteur de l’écologie agricole
Pouloulou
« Des choix responsables sans prise
de bec ! »
DataGenius
Data Lab externalisé et valorisation des
données
Naelis
Un moteur de calcul pour les acteurs de
l’énergie
Volterres
Garantir l’origine de l’énergie verte
Epsor
L’épargne salariale nouvelle génération
Cycloid
Offrir aux entreprises un framework DevOps
La data pour tous
Bien être, bien manger
Nouveaux services
pour l’entreprise
Solikend
Pendant les vacances, faites du tourisme
solidaire
Vivaling
Le monde est à eux… And yours…
De toda la familia !
Voyager, bouger31
Voxist
Le répondeur intelligent
Productivité39
6
16
22
Que sont-ils devenus ?
Tilkal
La traçabilité des produits grâce à la
blockchain et à la supply chain digitale
La Drenche
Un journal web et papier sur la civic tech
Asso Connect
La transformation digitale des
associations
Askeet
L’outil de référence des entreprises
recherchant un logiciel, un prestataire
KAZoART
L’achat d’œuvres d’art en ligne
Nouveauté 2020 : une section avec les
entrepreneurs de nos précédents cahiers
CapCar
La vente de véhicules entre particuliers
D’Estrëe
Les accessoires haut de gamme
Promis
La plateforme qui réconcilie les
entrepreneurs avec le monde de l'assurance
WeUp Learning
Création de MOOC
Medaviz
La téléconsultation médicale
43
Anastasia Pichereau
La promesse de MyDiabby : améliorer
le suivi des patients diabétiques
Anastasia Pichereau, co-fondatrice et CEO de MyDiabby | Propos recueillis par Allyriane Mazars, Décembre 2019
Quel est le service développé par MyDiabby ?
MyDiabby est une plateforme de télémédecine ou
télésurveillance qui relie les patients diabétiques à leur
médecin habituel. Elle permet de rassembler les données
patient relatives au diabète, et de les partager à son
équipe médicale. L’équipe médicale peut ainsi être
alertée ou alerter le patient en cas de besoin, et le guider
à distance avec un accès à ses données en temps réel :
glycémies (taux de sucre dans le sang), activités
physiques, repas précis etc.
L’utilisateur peut entrer ces informations à la main dans
l’application, ou les transférer directement via ses
appareils connectés (lecteur de glycémie, pompe à
insuline). Ce point est important car le suivi habituel des
diabétiques se fait en consultation avec un médecin
diabétologue, tous les 3 à 6 mois selon la charge du
centre hospitalier. Cela est souvent insuffisant pour une
pathologie à gérer quotidiennement sans interruption. Le
besoin de télésurveillance apparaît donc assez
clairement, d’où l’idée de plateforme interactive.
C’est au sein des locaux de la Fédération Française des
Diabétiques que se situent les bureaux de MyDiabby
Healthcare. Coïncidence ? Pas vraiment, quand on sait
que la start-up oeuvre également pour l’amélioration du
quotidien des personnes atteintes de diabète. En effet,
dans un pays où le nombre de patients augmente, les
équipes médicales spécialisées sont de plus en plus
sollicitées par leur besoin de suivi. MyDiabby a su
apporter une solution pour simplifier malgré tout cet
accompagnement.
Quels ont été les premiers retours d’expérience ?
A l’origine, la plateforme n’était qu’un simple tableau de
suivi. Les fonctionnalités ont été ajoutées au fur et à
mesure, grâce aux différents retours des utilisateurs
patients et médecins. Aujourd’hui la plateforme est très
complète, puisqu’elle intègre une multitude de données
détaillées sous forme de tableau de bord et de graphiques
de résultats. Le médecin peut donc connaître la journée
type de son patient en détail, ainsi que ses tendances
moyennes de résultats. On est loin du traditionnel carnet
de suivi papier à présenter à chaque consultation !
Les équipes ont non seulement accès à des données
fiables, mais également à des outils qui leur permettent
d’optimiser leur temps de gestion des dossiers patients.
Plus de paperasse administrative !
Quel est l’historique du projet ?
MyDiabby a vu le jour il y a 5 ans, avec une première
version de plateforme créée en avril 2015. A l’origine,
nous souhaitions aider les patientes atteintes de diabète
gestationnel, autrement dit le diabète de grossesse
nécessitant un suivi très rapproché. Le projet a très bien
marché, c’est pourquoi nous avons décidé d’ouvrir la
plateforme aux diabètes de type 1 et 2, en 2017.
L’enjeu reste le même : donner aux équipes médicales les
moyens de bien suivre leurs patients même à distance. Le
diabète est une pathologie qui requiert des soins et
adaptations à chaque moment de la journée, et dont les
besoins de traitement varient souvent. Le suivi régulier est
la clé d’un diabète équilibré, peu importe le type.
MyDiabby aide les équipes soignantes à travailler dans de
meilleures conditions en leur facilitant l’accès aux
données des patients, afin qu’elles puissent les orienter
au mieux dans leur traitement.
Aujourd’hui la plateforme est très
complète, puisqu’elle intègre une
multitude de données détaillées sous
forme de tableau de bord et de
graphiques de résultats
6Bien être, bien manger
La France fait beaucoup d’efforts pour
développer la médecine connectée
Comment voyez-vous l’évolution du secteur de
la santé avec l’arrivée des nouvelles
technologies et du numérique ?
Le secteur se développe avec les nouvelles technologies.
De nos jours, on voit de tout, et notamment des boîtes qui
misent sur des logiciels non spécialisés qui font de tout,
mais qui bloquent au niveau de la pratique médicale.
MyDiabby se positionne comme un logiciel spécialisé, un
outil de travail pour le diabète. Le but, c’est d’être inter-
opérable avec tous les traitements, dispositifs et bases de
données qu’on peut trouver. Il faut le voir comme un
collecteur de données, un outil patient et non un
concurrent à certains outils de collecte de données santé
plus généraux comme le Dossier Médical Partagé par
exemple. Nous sommes un peu comme un maillon de la
chaîne entre le patient et son médecin.
La promesse de MyDiabby : améliorer
le suivi des patients diabétiques
Anastasia Pichereau, co-fondatrice et CEO de MyDiabby | Propos recueillis par Allyriane Mazars, Décembre 2019
Un enjeu central : se faire rembourser
par la Sécurité Sociale
Quelles sont les prochaines étapes et enjeux ?
Si la plateforme fonctionne à merveille, la question se
pose autour des appareils connectés à la plateforme. De
nombreux lecteurs de glycémie, applications et pompes à
insuline différents existent sur le marché.
Certains peuvent être reliés à l’application, mais pas
tous, et cela prend du temps d’obtenir l’accord des
fabricants quant à l’utilisation de leurs appareils avec
notre plateforme. Ce détail ralenti l’utilisation de
MyDiabby par les patients car cela leur demande plus de
temps d’entrer les données manuellement lorsque
l’appareil ne se connecte pas automatiquement.
L’avantage de MyDiabby c’est que nous fonctionnons
quand même avec plusieurs appareils et n’obligeons en
aucun cas les patients à en utiliser un plutôt qu’un autre.
Autre enjeu : le remboursement par la sécurité sociale.
Nous avons déjà pu obtenir des remboursements, ce qui
est une bonne chose. Actuellement, nous lançons une
démarche de remboursement sur 3000 patientes en
diabète gestationnel. La rémunération de l’acte de
télésurveillance est encore aujourd’hui difficile à obtenir.
L’idée est de procéder par segmentation (diabète
gestationnel, type 1, type 2…) et d’y aller pas à pas afin
d’apporter l’outil à un maximum d’équipes médicales et
leurs patients.
En outre, en mars 2020, pour garantir aux patients la
continuité des soins avec leur médecin à la suite des
mesures de confinement, nous avons intégré en urgence
à notre plateforme la téléconsultation, autre acte de
télémédecine, qui permet une consultation entre un
patient et son médecin via un appel vidéo.
Souhaitez-vous étendre MyDiabby à d’autres
secteurs de la santé ?
Pour l’instant, on reste spécialisés dans le diabète car
c’est une pathologie dont le nombre de cas augmente et
qui concerne énormément de profils différents. Que ce
soit les différents types (1, 2 ou gestationnel), les
segments de population que cela touche, ou encore les
différentes étapes dans la maladie (le diabète des
enfants, la découverte du diabète, le diabète à la
grossesse, le passage sous pompe à insuline etc.), il y a
énormément d’éléments à prendre en compte et d’aide à
apporter.
Cela dépend des pays auxquels on la compare et à quel
niveau, mais globalement, beaucoup d’efforts sont fournis
en France dans le développement de la médecine
connectée. C’est sûr que nous ne sommes par exemple
pas autant avancés que l’Estonie au niveau du Dossier
Médical Partagé, mais contrairement à eux, on ne part
pas de zéro. La mise en place se fait progressivement.
Par contre, au niveau du remboursement de la
télémédecine, on n’est pas si mal. Il y a beaucoup
d’efforts au niveau du numérique pour se détacher des
processus habituels de remboursement. Il y a désormais
une nouvelle tendance à faire des expérimentations en
temps réel afin de gagner du temps et de laisser la place
aux petites structures grâce à des nouveaux modes de
financements plus accessibles (article 51 LFFS 2018).
La France et l’e-santé : en avance ou en retard ?
7Bien être, bien manger
Anastasia Pichereau
Et à l’international ?
Nous comptons déjà quelques utilisateurs en Suisse, en
Belgique et en Algérie ! Nous souhaitons effectivement
nous ouvrir davantage à l’étranger, le tout étant de
s’adapter aux différents modes de fonctionnement des
pays face à la maladie et sa prise en charge.
Qu’en pensent les médecins et autres
professionnels de la santé ?
Tout le monde a son mot à dire car tous nos utilisateurs
sont notre comité scientifique, on prend des retours de
tout le monde, praticiens ou patients. Des mises à jour
sont effectuées quasiment toutes les semaines sur
MyDiabby.
De manière générale, les médecins sont motivés à
travailler avec une plateforme de données car ils sont
débordés, et donc partants dès qu’on peut leur apporter
de l’aide. Il y a cependant des réticentes et notamment à
cause des bruits ambiants sur les questions de
confidentialité liées au RGPD. Ce qu’on essaie de faire
comprendre, c’est que nous ne sommes pas un
laboratoire pharmaceutique qui vise uniquement à vendre
un produit ou service, mais bien un outil mis en place
pour les aider au quotidien. On réalise beaucoup de
formations avec eux. Le but est d’avoir une mise en place
rapide, simple : ils ont juste à se connecter et on
s’occupe de tout !
Anastasia Pichereau
La promesse de MyDiabby : améliorer
le suivi des patients diabétiques
Au niveau des patients, ils sont en général très ouverts à
cet outil et il y a peu de réticences de ce côté-là. Ils ne se
sentent pas “fliqués”, et ont toujours le choix quant à
l’utilisation, ou non, de la plateforme. Nous comptons
même un certain nombre de personnes âgées qui s’y
mettent et en sont satisfaites !
Concernant la question de confidentialité des données et
le RGPD, nous ne faisons pas vraiment face à des
réticences, mais plutôt des nouveaux questionnements
de la part d’utilisateurs qui n’utilisaient pas forcément ce
type d’outil avant.
Pour conclure, en une phrase, la e-santé c’est
quoi pour vous ?
La e-santé c’est une évolution évidente du secteur de la
santé aujourd’hui.
Et les patients, comment vivent-ils l’intrusion du
numérique dans un contexte médical souvent
perçu comme intime, parfois loin des
considérations digitales ?
Le diabète est un trouble de l’assimilation des sucres
apportés par l’alimentation, et se traduit par un taux de
glucose dans le sang élevé.*
On distingue 2 types :
• Type 1 (6% des cas) : absence totale de production
d’insuline par le pancréas, maladie auto-immune sans
réelle cause prédéfinie.
• Type 2 (90% des cas) : insuffisance de production
d’insuline par le pancréas ou résistance à celle-ci, lié à
une mauvaise hygiène de vie.
Le diabète gestationnel lui n’apparaît que pendant certains
cas de grossesse.
Le diabète, une maladie chronique du siècle qui
ne cesse d’augmenter
En France, pas moins de 5% de la population souffre de
diabète, pourcentage croissant tout au long du siècle
dernier.**
On distingue plusieurs types de diabète, dont la cause et
les traitements sont distincts, mais dont le suivi requis est
tout aussi rigoureux. Dans tous les cas, un diabète non
équilibré sur la durée peut mener à de nombreuses
complications plus ou moins vitales, d’où l’importance de
maintenir une stabilité au jour le jour.
Face au nombre croissant des diagnostics, la cadence du
suivi des patients est de plus difficile à assurer pour les
médecins spécialistes (diabétologues), ce qui peut
engendrer des rendez-vous de contrôle de plus en plus
espacés (tous les 3 à 6 mois, voire plus).***
*: Fédération Française des Diabétiques
**:https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-
traumatismes/diabete/donnees/#tabs
***: Prévisions d’évolution de pathologies par l’Assurance
Maladie sur 5 ans, 2015
Zoom sur le diabète
Anastasia Pichereau, co-fondatrice et CEO de MyDiabby | Propos recueillis par Allyriane Mazars, Décembre 2019
8Bien être, bien manger
Marie-Pauline Talabard
NetR : des données structurées
et labellisées pour les data sciences
en santé
Nous voulons résoudre le problème d’accès à la donnée
de santé ! C’est un vrai enjeu de nos jours, et pour tous
les acteurs de la santé, médecins, industriels, hôpitaux…
J’ai pu le vivre moi-même dans mon activité
professionnelle. En effet, ingénieur de formation (de
l’école des Mines de Saint-Etienne), j’ai poursuivi mes
études en médecine. Je suis actuellement interne de
radiologie à Paris.
Mes deux casquettes, à la fois ingénieur et médecin,
m’ont rapidement fait me poser des questions sur la
matière première que j’appréhendais au quotidien…
l’image médicale et donc la donnée de santé. J’ai surtout
vu l’importance de cette donnée, la difficulté d’avoir une
donnée structurée et valorisée.
Avec NetR, nous agissons pour favoriser l’innovation en
simplifiant l’accès à la donnée, tout en respectant les
contraintes de réglementation et de sécurité (par
exemple, la RPGD).
NetR est une plateforme mettant à disposition des
données de santé anonymisées et structurées, de façon
sécurisée, labellisées et annotées pour les usages de
data science en santé, et en particulier pour l’intelligence
artificielle.
Concrètement, nous structurons des données de santé
directement sur le terrain, au sein même des hôpitaux et
des cliniques, et nous constituons des bases de données
labellisées et qualifiées ; notre valeur est dans la
transformation et le nettoyage de la donnée, étape
souvent longue et complexe pour les industriels et autres
start-up de l’écosystème MedTech qui souhaitent ensuite
développer des usages autour de ces données.
Nos algorithmes de traitement du langage sont capables
d’analyser des grands volumes de comptes-rendus
médicaux, et nous permettent d’extraire les informations
pertinentes pour constituer une base de données
structurée, entièrement labellisée.
Quel est le service développé par NetR ?
A quel problème souhaites-tu répondre avec
NetR ?
NetR existe depuis bientôt un an maintenant, toujours
hébergé à Station F et désormais incubé dans le
programme iPEPS de l’Institut du cerveau et de la moelle
épinière (ICM). L’environnement dont on bénéficie à
Station F est extrêmement dynamique et innovant, ce qui
est une chance et nous apporte chaque jour son lot de
nouveaux défis et de nouvelles opportunités.
L’objectif qu’on s’était fixé en début d’année était simple :
valider le marché et comprendre comment se positionner
dans un secteur complexe et très concurrentiel. Pour cela,
on a testé, interrogé, essayé, échoué et aussi réussi à
avancer.
D’ailleurs dans l’ensemble, on est très fier et content du
chemin parcouru ; d’abord parce qu’on est allé plus vite
que prévu, et aussi parce qu’on a prôné une approche
frugale pour nos débuts (ce que le bon start-upper appelle
en franglais “bootstrapper”), ce qui a posteriori était, je
crois, un très bon choix.
Comment as-tu décidé de devenir entrepreneur
et de créer NetR ?
Je suis arrivée dans l’entrepreneuriat par opportunité. J’ai
été approchée par un incubateur pré-team Entrepreneur
First et j’ai été sélectionnée parmi les 2 000 candidats
pour participer à leur programme de création d’équipe. Ce
fut décisif car après avoir pitché mon idée j’ai pu trouver
mon futur associé !
Nous sommes très complémentaires avec Baptiste ce qui
fait la force de notre équipe ; il a un profil technique et
l’expérience de projets web, et de l’entrepreneuriat. Cette
rencontre m’a permis de lever mes doutes et de me lancer
! En effet, nous nous lancions dans l’aventure sans trop de
risque grâce à un accompagnement de 6 mois, financé
par l’incubateur et nous avions gagné une place à Station
F.
Nous voulons résoudre le problème
d’accès à la donnée de santé ! C’est
un vrai enjeu de nos jours, et pour
tous les acteurs de la santé,
médecins, industriels, hôpitaux
Quel bilan fais-tu sur NetR ?
Marie-Pauline Talabard, co-fondatrice et CEO de NetR | Propos recueillis par Flavie Joos, Décembre 2019
9Bien être, bien manger
Et au fait, d’où vient le nom “NetR” ?
NetR est une référence au Dr Frank Netter, un chirurgien
américain bien connu des étudiants en médecine, qui a
illustré des atlas d’anatomie avec un talent incroyable.
C’est aussi un mash-up entre “network” et “docteur”.
Chez NetR, on croit au pouvoir de l’intelligence collective
et on est convaincu que la tradition médicale peut servir à
améliorer la médecine de demain.
Marie-Pauline Talabard
NetR : des données structurées
et labellisées pour les data sciences
en santéMarie-Pauline Talabard, co-fondatrice et CEO de NetR | Propos recueillis par Flavie Joos, Décembre 2019
La France accuse actuellement un retard en matière de e-
santé; notamment en lien avec la mise en place
laborieuse du dossier médical partagé. Les systèmes
d’information dans l’écosystème du soin ont été
implémentés de façon très hétérogène et disparate, sans
réelle unification au niveau national et on en paye
aujourd’hui les conséquences. L’Etat a toutefois pris
conscience de ces enjeux et semble actuellement dans
une dynamique très positive vis à vis des sujets de
numérique en santé.
Pour preuve, le remboursement des consultations de
télémédecine et le déploiement du DMP sont des
indicateurs de la politique mise en place. A mon sens,
outre le fait d’être des signaux forts de l’engagement du
gouvernement, ces décisions ouvrent également de
nouvelles opportunités en terme de partenariats et de
collaborations entre les institutions publiques (hôpitaux,
agences de santé, etc) et les acteurs privés (soignants,
mutuelles, industriels, etc.)
L’e-santé, on y vient ? Comment vois-tu
l’évolution du secteur de la santé avec l’arrivée
des nouvelles technologies, du numérique ?
Le numérique a déjà largement révolutionné la santé, en
apportant des outils toujours plus performants au service
des médecins et au chevet des patients.
En revanche, la mise en œuvre des outils numériques
dans le système de soins est pour moi, encore loin d’être
aboutie. Le numérique doit rester un outil qui facilite la
prise en charge du patient, sans le mettre en danger ni
alourdir la tâche des soignants et ce n’est pas gagné.
La mise en œuvre des outils
numériques dans le système de soins
est encore loin d’être aboutie
Quel est ton point de vue sur la position de la
France sur les sujets de e-santé ?
En France particulièrement, on a un immense enjeu à ce
niveau là. La santé fait partie des piliers du pacte social
français et pour maintenir un haut niveau de qualité de
soins, tout en restant fidèles aux valeurs européennes en
matière de santé, il est plus que nécessaire d’amorcer
rapidement et massivement des efforts sur le numérique
en santé. Cela passera, à mon sens, par la formation,
l’innovation et le développement de nouveaux modèles de
financement du système de santé.
Avec NetR, on tâche dans la limite de nos moyens, d’agir
sur ces deux derniers points, tout en restant lucide sur
l’ampleur de ces enjeux.
Quelles sont les prochaines étapes ?
Aujourd’hui, NetR croît vite et on a besoin d’agrandir
l’équipe pour se développer. Les mois à venir seront
essentiellement consacrés à développer l’équipe et
avancer sur la construction du produit.
On a initialement verticalisé nos compétences et nos
efforts sur un type de données – l’imagerie médicale –
mais on souhaite pouvoir traiter toutes les sources de
données de santé non structurées, ce qui de fait nous
ouvrira de nouveaux secteurs d’activité et de nouveaux
cas d’usage.
A plus long terme, on a l’ambition de permettre au
système de santé de développer une autre activité que le
soin, par l’innovation notamment, et tous nos efforts sont
résolument tournés vers cet objectif, qui bénéficiera en
premier à améliorer la qualité des soins pour les patients.
10Bien être, bien manger
Les craintes vis à vis du numérique en santé sont en
partie justifiées. En effet, on reste en Europe très
sensible à l’usage des données personnelles et
notamment quand on touche à la sphère médicale. L’Etat
est théoriquement le garant de la sécurité des citoyens
dans ce type de situation et a pour mission de réguler la
mise en place des outils numériques en santé.
Néanmoins, cette régulation ne doit pas non plus freiner
les avancées technologiques et scientifiques, au risque
de voir notre système de santé perdre en qualité. C’est la
raison pour laquelle les usages du numérique en santé
doivent nécessairement s’accompagner d’évolution
réglementaire, éthique, et sociétale.
De fait, la relation médecin-patient sera impactée par ces
nouveaux outils et il est aussi de la responsabilité des
professionnels de santé de veiller à ce que cette relation
demeure la plus qualitative et humaine possible, que ce
soit à travers un smartphone ou pas.
Marie-Pauline Talabard
Pour moi la e-santé c’est avant tout de la santé, au même
titre que la télémédecine est avant tout de la médecine.
C’est aussi à mon sens synonyme de progrès et de
performance. Progrès parce qu’à l’échelle de l’humanité,
le numérique a apporté un immense bénéfice au plus
grand nombre et il n’y aucune raison que la santé n’en
bénéficie pas.
Et performance parce que les usages des nouvelles
technologies laissent penser que demain, on sera
capables de poser de meilleurs diagnostics, plus
précoces, plus précis, plus sûr, et d’apporter de meilleurs
traitements pour prendre en charge les patients.
Pour conclure, en 3 mots, la e-santé c’est quoi
pour toi ?
Marie-Pauline Talabard, co-fondatrice et CEO de NetR | Propos recueillis par Flavie Joos, Décembre 2019
Et les patients, comment vivent-ils l’intrusion du
numérique dans un contexte médical souvent
perçu comme intime, encore loin de ces
considérations digitales ?
La plupart des professionnels de santé sont favorables à
l’adoption de nouveaux outils, sous réserve qu’ils
facilitent et simplifient leur mission; prodiguer le meilleur
soin possible à la population. La numérisation du
système de santé devra donc nécessairement prendre en
compte ce contexte pour avoir la meilleure adoption
possible.
La formation des professionnels de santé aux outils
numériques est aujourd’hui un enjeu; d’une part pour
l’usage même de ces outils mais aussi et surtout pour
recentrer le professionnel de santé sur la relation avec le
patient.
Selon toi, que pensent les professionnels de
santé de la transformation numérique de leur
activité ?
11Bien être, bien manger
NetR : des données structurées
et labellisées pour les data sciences
en santé
Christophe Aubé
AgreenCulture, acteur de l’écologie
agricole
L’objectif est ambitieux, de plus en plus d’agriculteurs
souhaitent s’orienter vers l’agro-écologie. Cependant, le
machinisme agricole actuel ne leur permet pas
d’atteindre cet objectif : contraintes trop fortes,
investissement initial trop important. AgreenCulture
développe des solutions innovantes autour de l’agro-
écologie pour répondre aux enjeux des grandes cultures.
Ces solutions s’appuient sur des technologies
économiques et écologiques grâce à la robotique.
AgreenCulture (AGC) c’est donc le choix de l’écologie
low cost !
Le pitch : « Le dataculteur, votre profit pour
l’écologie »
Christophe Aubé, fondateur de AgreenCulture | Propos recueillis par Flavie Joos, Janvier 2019
C’est donc armé de sa formation d’ingénieur aéronautique
et une première expérience dans le groupe Safran que
Christophe a cherché à apporter une solution à ces
problématiques :
• Comment investir dans des machines de haute
précision sans affecter l’équilibre financier de
l’exploitation agricole ?
• Comment réduire la consommation de produits
chimiques sans exploser les coûts de désherbage ?
• Comment augmenter l’efficacité des traitements pour
se consacrer pleinement à l’activité d’exploitation des
champs ?
Alors concrètement, quelle est cette solution ?
AgreenCulture a conçu et développé un système de
guidage de haute précision (basée sur des technologies
de géo-positionnement) couplée d’un programme
d’intelligence artificielle, intégré dans des robots afin de
désherber les champs de manière mécanique et ou
n’utilisant que le minimum de substance chimique.
L’intelligence artificielle intégrée au robot permet aux
agriculteurs d’aller plus loin encore dans l’analyse de leur
environnement en leur fournissant des données et
recommandations sur les actions à réaliser sur leurs
champs ; et finalement, d’améliorer la rentabilité de leur
exploitation.
Robustesse et contraintes de
l’environnement, exigences de
sécurité, besoin de haute performance
Quelle est l’origine du projet AgreenCulture ?
Christophe, cofondateur et président d’AgreenCulture,
est fils d’agriculteur ; il a baigné dès le plus jeune âge
dans les enjeux et les problématiques de l’agriculture. Il
se souvient notamment des années qui ont suivi la crise
économique de 2008 et des difficultés des agriculteurs,
limités dans leur capacité d’investissement alors qu’une
réelle conscience écologique se développait dans le
milieu agricole.
Il s’est naturellement tourné vers ce qu’il connaissait, la
robotique. En 2016, il crée avec deux autres co-
fondateurs AgreenCulture.
Les trois co-fondateurs, tous issus de l’aéronautique, ont
bien conscience de la complexité que représente le milieu
de l’agriculture : robustesse et contraintes de
l’environnement, exigences de sécurité, besoin de haute
performance.
Ces contraintes sont similaires à celles qu’ils ont
rencontrés dans l’aéronautique ce qui leur a permis de
répondre aux mieux aux besoins de la robotique agricole.
AgreenCulture rachète rapidement une société
spécialisée en positionnement par satellites, la
technologie GNSS (Géolocalisation et navigation par un
système satellitaire) intégrée se révélant être la solution la
plus économique et fiable. Par ce rachat, AgreenCulture,
qui garantit sa position à tout instant, intègre totalement
les solutions technologiques de GNSS, récupère 7 ans de
savoir-faire et de R&D et gagne en légitimité et crédibilité
auprès des industriels et investisseurs.
L’équipe s’agrandit et intègre des ingénieurs agronomes
afin de collecter au plus proche du terrain les besoins des
agriculteurs.
12Bien être, bien manger
AgreenCulture, acteur de l’écologie
agricole
Christophe Aubé, fondateur de AgreenCulture | Propos recueillis par Flavie Joos, Janvier 2019
Un business model au plus proche des acteurs
historiques du machinisme agricole
AgreenCulture commercialise ses solutions de robotique
agricole auprès de concessionnaires ou de coopératives
désirant offrir des nouveaux services à leur adhérents
(environ 15% du chiffre d’affaires) ou de sociétés
industrielles pour accompagner la robotisation des
machines agricoles. En particulier, AgreenCulture conçoit
et développe une gamme de petit robot, performant et
abordable financièrement, dont ils maîtrisent la
conception de bout en bout ; ce qui leur permet aussi de
réaliser leur R&D, faire des tests, trouver des évolutions
et innovations. Comme AGC demeure “fabless”, la
production est sous-traitée en France.
AgreenCulture développe une relation de collaboration
avec ses clients (par exemple le leader mondial de la
machine agricole Kuhn); les industriels agricoles ne
maîtrisant pas les technologies de robotique apportées
par les AgreenCulture, il s’agit donc de les accompagner
dans la montée en compétences sur les aspects
matériels et logiciel de la technologie.
A contrario, les industriels apportent leur expertise et
connaissances sur le machinisme agricole afin d’élaborer
des robots performants répondant au mieux aux besoins
des agriculteurs. Ce sont les industriels qui en bout de
chaine industrialisent et commercialisent les solutions
développées conjointement. En s’appuyant sur la
puissance industrielle de ses partenaires AgreenCulture
peut se focaliser sur son cœur de métier, son expertise
en robotique et IA, sans avoir à investir fortement dans
l’industrialisation et la commercialisation des solutions.
AgreenCulture gagne ainsi des points par rapport à ses
concurrents, sociétés de robotiques agricoles comme
Vitibot ou Naïo Techonologies, en proposant des
solutions environ une fois et demi moins chère.
Le bilan AgreenCulture : une implantation
grandissante et reconnue sur le marché de la
robotique agricole
Aujourd’hui, Christophe Aubé résume ainsi l’aventure
AgreenCulture : « Il y a quatre ans, j’étais seul.
Aujourd’hui nous sommes 32 collaborateurs et nous
signons tous les 8 mois de nouveaux contrats structurants
et pérennes de projets de robotisation. Notre expertise est
reconnue auprès du public spécialisé et le milieu agricole
s’adresse à nous pour répondre à ses besoins de
robotique agricole. »
AgreenCulture fait bouger les lignes, à la fois sur le
marché des roboticiens agricoles mais aussi des
tractoristes (un robot peut remplacer les tracteurs
historiquement utilisés) et le marché de l’industrie
phytosanitaire en permettant aux agriculteurs d’exploiter
de manière écologique leurs champs en utilisant moins
d’intrants et sans impact sur l’emploi ou les coûts
d’exploitation.
L’ambition d’AgreenCulture est cependant de faire de ses
éventuels concurrents des partenaires pour enclencher
collectivement la transition écologique de l’agriculture.
Cela passe par des partenariats avec les acteurs
historiques pour mettre au point des systèmes de
reconnaissance afin de réduire l’utilisation de produits
chimiques.
Trois mots sur votre expérience entrepreneuriale ?
• En tant qu’ingénieur, on aime les technologies et les
systèmes complexes mais il ne faut pas oublier qu’on
développe un produit pour répondre à un besoin client !
Le gros écueil est de vouloir développer un produit
basé sur la technologie et non le cas d’usage.
• Votre seul patron c’est votre client : il faut savoir
baisser ses exigences car au final ce sera lui le payeur.
• Un partenaire qui ne veut pas payer est un
opportuniste qu’il faut vite abandonner ! Un industriel
qui investit dès le début dans votre technologie
reconnaît la valeur de votre produit ; c’est un gage de
partenariat réussi. Un partenaire qui vous demande
des adaptations sur votre produit sans jamais investir
ne sera jamais fiable sur le long terme et cherche
seulement à étudier votre technologie. »
Christophe Aubé
13Bien être, bien manger
Pouloulou : « Des choix responsables
sans prise de bec ! »
Chez Pouloulou nous proposons des choix alimentaires
responsables sans prise de bec ! Nous accompagnons
les consommateurs vers des choix responsables sur ce
qu’ils aiment, en développant une dimension ludique et
pédagogique. Ainsi nous voulons être drôles plutôt que
moralisateurs, faire rire plutôt que faire peur !
Nous proposons aux particuliers et aux entreprises des
produits et services autour de la consommation
responsable.
Par exemple, nous avons commencé notre projet avec
un service d’adoption de poule : les clients peuvent
donner un nom à leur poule et recevoir chaque semaine
des œufs bios et extra frais issus du poulailler où vit leur
poule ! Ainsi nous offrons bien plus qu’un service de
livraison d’œufs mais une véritable expérience éco
responsable autour de la poule.
Paul Schwebius, co-fondateur de Pouloulou et alumni d’ISLEAN | Propos recueillis par Flavie Joos, Septembre 2019
Nous nous appuyons sur un sourcing fort car c’est la base
de notre projet ; nous aurons seulement 300 références
dans le magasin (en comparaison, un magasin « Bio c’est
bon » compte environ 5000 références ! on ne vous parle
même pas des hyper marchés…) auprès de fournisseurs
que nous aurons sélectionnés précautionneusement.
Nous allons aussi établir une charte et surtout créer une
relation de proximité avec les éleveurs et fournisseurs
avec qui nous travaillons, car nous les considérons
comme de vrais partenaires.
Voici de bien beaux projets, comment allez-vous
vous y prendre ?
Le marché du bio pèse pour 5
milliards d’euros sur un marché total
de l’alimentation estimé à 80 milliards
Et maintenant, quels objectifs et ambitions pour
Pouloulou ?
Grâce à ce premier service nous avons eu nos premiers
clients… 300 clients en 3 mois ! Mais nous nous sommes
confrontés à des problèmes logistiques de livraison lors
du passage à la mise à l’échelle. Nous avons donc
décidé de bifurquer sur d’autres services.
Nous avons réalisé plein d’expérimentations et nous
avons bien vu qu’il y avait un intérêt pour l’Alimentation
Responsable ; en effet, les gens ressentent un manque
de sens dans leur mode de consommation actuelle : des
millions de références dans les magasins, des publicités
promouvant la consommation de masse, des services
clients souvent négligés…
Alors qu’en parallèle, les clients ont de nouvelles attentes
et exigences sur leur consommation : avoir un impact
positif sur la planète, connaitre l’origine de produits qu’ils
consomment, savoir qui sont les producteurs ou
fournisseurs et si possible qu’ils soient locaux, vivre de
nouvelles expériences sans être contraints dans leurs
habitudes d’achats…
Actuellement le marché du bio pèse pour 5 Md€ sur un
marché total de l’Alimentation estimé à 80 Md d’euros.
Son niveau de maturité n’est cependant qu’à 50%. Sans
parler des nouvelles tendances sur des modes alternatifs
de consommation comme la viande in vitro, l’agriculture
urbaine, le vrac…etc. Il y a donc encore beaucoup à faire
dans ce domaine et la demande est déjà bien d’actualité !
Pour répondre à ces nouvelles attentes, notre objectif à
long terme est de créer un réseau de concept stores : les
comptoirs de la ferme. Nous voulons ainsi sensibiliser tout
un chacun via des ateliers pédagogiques et conviviaux,
des événements autour de la consommation responsable.
Nous proposerons aussi des épiceries éco-responsables :
sourcing transparent, produits bons pour la santé et bons
pour la planète.
Le pitch Pouloulou : « Des choix responsables
sans prise de bec ! »
Ensuite, nous allons mener des expérimentations pour
tester notre concept et ça commence dès cette semaine
avec notre 1er lieu éphémère dédié à l’alimentation
responsable ! Ouverture des portes ce jeudi 17 octobre,
pendant 3 semaines, alors ramène ta fraise ! Nous allons
y organiser des ateliers pour les enfants et les adultes,
nous aurons plus de 30 partenaires sur la durée de
l’événement, avec des conférences et tables rondes, et
une épicerie responsable. Cet événement est un vrai
tremplin pour nous, au-delà du test de notre concept, c’est
aussi l’occasion de faire valoir nos produits et services, et
convaincre de potentiels investisseurs de nous
accompagner.
Un événement éphémère dédié à
l’alimentation responsable s’est
déroulé fin 2019
Paul Schwebius
14Bien être, bien manger
Pouloulou : « Des choix responsables
sans prise de bec ! »
Et quelle équipe se cache derrière Pouloulou ?
Pouloulou c’est un trio d’associés un peu original ; je ne
connaissais pas mes deux associés avant de lancer
Pouloulou ! Nous nous sommes rencontrés sur un « site
de rencontre pour startuppers » : Startup only ! Mes deux
autres associés avaient un projet d’adoption de poules et
ils cherchaient un troisième larron pour se lancer dans
l’aventure !
Nous avons commencé à travailler ensemble sur les mini
projets, pour apprendre à nous connaître et ça a «
matché » ! Cela fait maintenant un an que nous
travaillons ensemble sur notre projet et cela fonctionne
très bien. Pourquoi ? Parce que nous avons réussi à
mettre en place ce qu’il y a de fondamental dans une
relation : la confiance et l’écoute !
Nous avons mis en place une gouvernance et un mode
travail totalement transparent : une réunion
opérationnelle par semaine, un afterwork par semaine ou
nous parlons de tout autre chose que Pouloulou sauf
deux questions : qu’est ce qui va bien et mal en ce
moment ? Bref, on se dit tout chaque semaine, autour
d’un verre ou d’un bon repas !
Nous avons aussi décidé de casser les silos et de
travailler en transverse, nous sommes trois couteaux
suisses ayant eu des expériences précédentes dans des
environnements très challengeants et développant notre
endurance au travail (fonds d’investissement, milieu
d’affaires, conseil, grande consommation…) ; nous
sommes donc à l’aise sur tous les sujets et sommes
interchangeables pour gagner en flexibilité et réactivité.
Paul Schwebius, co-fondateur de Pouloulou | Propos recueillis par Flavie Joos, Septembre 2019
Je me réveille tous les matins, en me disant que je sais
pourquoi je me lève malgré la fatigue ; voilà ce que
m’apporte l’entrepreneuriat ! J’apprends au quotidien, je
participe à des projets auxquels je crois, avec des
personnes qui partagent la même passion, je me
dépasse, je travaille pour moi-même au service de la
société. C’est forcément gratifiant ! C’est une chance
d’entreprendre qui plus est dans de bonnes conditions
telles que les nôtres : être incubé a Station F est un
véritable atout pour Pouloulou et une belle expérience
riche d’enseignements pour nous.
Mon principal conseil : il est primordial d’être ultra
transparent avec ses associées, sinon c’est l’enfer !
Ensuite, il ne faut pas hésiter à s’appuyer sur son réseau
et de manière générale sur ses expériences passées.
Enfin, il ne faut pas avoir peur de faire les choses, de
tenter… au pire on te dira non et tu feras autre chose,
autrement !
Ton retour personnel sur l’entrepreneuriat :
quels sont tes conseils ?
Nous avons mis en place une
gouvernance et un mode travail
totalement transparent
Paul Schwebius
15Bien être, bien manger
Après un an et demi, Pouloulou se transforme en association,
pour accompagner d'une autre façon l'intérêt suscité auprès des
consommateurs depuis le début de l’aventure et continuer à les sensibiliser
à la consommation responsable.
L'engouement et les retours permettent de marquer l'intérêt de principe
sur la consommation plus responsable, intérêt dont la monétisation est
encore à écrire avec les consommateurs.
Sylvain Gilibert
Atometrics : la data ultra-locale
Le problème initial est l’écart que nous avons constaté
entre la profusion des données et informations
économiques de qualité et leur utilisation : la France est
plutôt très bien pourvue en information qualifiée et en
données quantitatives grâce à des producteurs de
qualité. Pour n’en citer qu’un seul, l’Insee par exemple
publie des données d’une grande richesse. Par ailleurs,
les politiques d’Open data ont permis de rendre
publiques beaucoup d’informations de valeur.
Mais le problème, c’est que personne ne sait vraiment les
utiliser : où sont ces données ? Comment les mettre en
valeur ? Comment les croiser ? Nous avons donc voulu
répondre à ce problème en facilitant l’accès à des
données économiques de qualité, faciles à comprendre
dans son contexte et qui ne soit pas non plus hors de prix
Quel est le problème à résoudre qui a lancé
Atometrics ?
Comment avez-vous lancé le projet ?
Nous avons commencé par développer un premier
produit trop complexe. Notre promesse étant d’aider les
TPE et PME dans le secteur du Retail à analyser leur
performance économique et à prendre des décisions
éclairées en se comparant par rapport à leurs pairs.
Cet outil était à la fois trop « technique » mais aussi pas
assez spécifique pour la cible que nous visions. Nous
nous sommes également heurtés à la difficulté
commerciale de s’adresser à un marché très atomisé et
hétérogène.
Toutefois, la présentation de ce premier outil nous a
permis de constater un réel intérêt des banquiers et des
experts-comptables pour des données pertinentes et
accessibles. Nous avons donc fait évoluer notre
plateforme pour permettre de donner un accès facile à
des informations fiables, enrichies (multi-sources) et
géolocalisées à ces professionnels, qui sont au service
des TPE et PME.
Pour simplifier, nous proposons aujourd’hui une
plateforme très complète et personnalisable d’études
économiques ultra-locales pour toute la France. Elle
couvre actuellement plus de 100 secteurs d’activité.
Notre activité se fait en BtoB et est tournée vers les
grands comptes (banques et réseau d’experts-
comptables). Nous avons d’ailleurs établi plusieurs
partenariats nationaux d’accès à notre plateforme.
Sylvain Gilibert, co-fondateur d’Atometrics | Propos recueillis par Louis-Alexandre Louvet, Août 2019
16La data pour tous
Atometrics aujourd’hui ?
Nous sommes 3 associés, dont 2 co-fondateurs. Nous
avons embauché notre premier salarié récemment et
prévoyons un deuxième recrutement en septembre. Nous
travaillons aussi avec un réseau de freelances. Avec plus
de 10 millions de Siret répertoriés et mis à jour
quotidiennement, notre plateforme propose d’abord une
recherche personnalisable sur des informations fraîches
et géolocalisées.
A titre d’exemple, si vous voulez réaliser une étude du
marché des salons de coiffure présents à Malakoff, il vous
suffit de renseigner un numéro SIREN ou une adresse
dans notre plateforme et elle propose une agrégation des
principales informations économiques locales : les
concurrents, leurs ratios financiers clés, les cessions de
fonds de commerce (acheteurs, vendeurs, prix), les
caractéristiques de la population résidente et de passage
etc. Nous décrivons également les tendances macro-
économiques du marché et proposons des informations
pratiques permettant d’approfondir l’analyse.
Les banques apprécient aussi le fait que nos données
soient uniformes de bout-en-bout : quand le chargé de
clientèle prépare son entretien pour financer la croissance
d’un restaurant à Compiègne, grâce à notre plateforme, il
peut appréhender le métier et l’environnement local de
son client. Lorsqu’il constitue le dossier de financement et
le communique à l’analyse Crédit ou à l’analyste Risque
pour validation, ces deux derniers utilisent les mêmes
données pour réaliser leur analyse. Par construction,
notre plateforme leur propose un outil unique et objectif,
ce qui permet de gagner du temps et d’améliorer la
coopération entre ces deux métiers.
Enfin, nous avons misé sur la multiplicité des interfaces
pour rendre nos analyses accessibles: (1) une plateforme
SaaS, (2) la communication de données via une API
(marque blanche) et (3) la réalisation d'extractions et
d'analyses sur-mesure pour répondre à des besoins
spécifiques.
Les banques apprécient que nos
données soient uniformes
Sylvain Gilibert
Les suites du développement ?
Depuis le lancement de notre nouvelle plateforme, nous
avons axé nos évolutions comme suit: offrir un niveau de
performance croissant aux utilisateurs, créer de
nouvelles fonctionnalités correspondant à leur
besoins/cas d’usages et compléter qualitativement les
données contenues dans notre base.
Dans cette optique, nous avons récemment :
● Ajouté des modules de benchmark des comptes/des
business plans et de valorisation de fonds de
commerce
● Augmenté le nombre de secteurs couverts suivant
les demandes de nos clients en intégrant 75
nouveaux secteurs
● Ajouté des données financières additionnelles sur
plus de 200 000 établissements grâce à des
partenariats
A court et moyen termes, nous prévoyons notamment
d’intégrer les données sur les ventes immobilières (en
particulier les locaux commerciaux), de développer un
nouveau module permettant de visualiser toutes les
évolutions sur un secteur/une période donnée ou encore
de permettre la constitution de panels sur la base d’une
recherche textuelle pour pouvoir s’affranchir des codes
d’activité.
Nous allons également préparer la deuxième du rapport
"Attractivité des villes pour les petites entreprises” réalisé
Atometrics : la data ultra-locale
Sylvain Gilibert, co-fondateur d’Atometrics | Propos recueillis par Louis-Alexandre Louvet, Août 2019
Quels enseignements pour Sylvain ?
Quand j’y repense, je me dis que nous avons beaucoup
appris, grâce à nos nombreuses erreurs !
Nous avons par exemple appris qu’un projet avec une
forte composante technologique, comme le nôtre, doit être
blindé dans la sécurisation de la propriété intellectuelle de
son code informatique. Ce qu’est notre deuxième version
de plateforme !
Ensuite, nous avons constaté qu’un produit n’est pas
nécessairement bon s’il est complexe : notre première
plateforme était trop technique et nous nous sommes
désormais recentrés sur la méthodologie avec
démonstrateur client afin de mettre les utilisateurs au
centre de notre démarche de conception.
Enfin, nous avons appris la patience face à
l’entrepreneuriat : nos clients étant des grandes
entreprises, ils doivent gérer leurs cycles de décision
internes, malgré l’enthousiasme pour la plateforme. Cela
peut prendre du temps (beaucoup de temps !) et cette
patience, assortie de professionnalisme tout du long, finit
par payer. Il faut savoir rester vaillant et fiable dans la
durée, sans baisser les bras.
Quelques conseils pour ceux qui voudraient se
lancer ?
On le lit, on le sait mais on fait quand même l’erreur alors
je vais le répéter : avant de se lancer dans des
développements de produits, testez vos concepts et vos
produits – même numériques – auprès de vos clients
cibles. Le deuxième conseil est plus personnel : ne restez
pas seul. Une équipe et des associés sont de vrais atouts
pour apporter des regards complémentaires et gérer à
plusieurs les joies, les perspectives et parfois les coups
durs !
17La data pour tous
par l’Observatoire FCGA/atometrics en espérant qu’il
permette de contribuer à la compréhension et à l'analyse
de l’impact de la crise actuelle sur le tissu entrepreneurial
français.
Taha Zemmouri
DataGenius : Data Lab externalisé
et valorisation des data
Taha Zemmouri , fondateur et CEO de DataGenius | Propos recueillis par Flavie Joos, Août 2019
Tout a commencé par un cours entrepreneuriat à l’EM
Lyon, où j’ai réalisé mon année de Master 2. Le cours
s’intitulait (en tout cas je l’ai compris ainsi !) : « Comment
monter sa boite quand on n’a pas d’idée ? ».
Le professeur nous citait des exemples comme Microsoft,
HP,etc à la base, ces sociétés étaient des « boites de
prestas », puis elles se sont rendu compte que ce que
demandait le client était réplicable et ont donc développé
des produits. Le concept m’a marqué alors j’ai décidé de
tenter le coup avec la Data Science !
DataGenius a été créé en avril 2017, dans l’optique donc
d’être sous un format de société de conseil spécialisée en
Data Science tout en développant parallèlement des
produits scalables.
Nous ne nous considérons pas comme une startup
classique développant et vendant un produit mais plutôt
comme un Data Lab externalisé, permettant aux
entreprises de faire valoir leurs données grâce aux
nouvelles technologies, voilà le concept de DataGenius.
Nous menons donc des projets de Data Science et d’IA
(Intelligence Artificielle) pour nos clients en intégrant une
forte composante algorithmique, avec l’usage de
technologies innovantes comme le machine learning,
NLP (Natural Language Processsing) …
Notre force est de mettre en place et à disposition des
clients (métiers et DSI) nos équipes d’experts, Data
Scientists et Consultants, pour faire le lien entre les
stratégies métiers et les capacités technologiques sous-
jacentes.
En 3 mots, quel est le concept derrière
DataGenius ?
Quels sont les problèmes de tes clients et
quelles solutions tu leur apportes ?
Nous évaluons trois niveaux de maturité chez nos clients
concernant leur data et leurs connaissances sur le sujet,
et leur apportons trois niveaux de services associés :
• « J’ai des données mais je ne sais pas quoi en faire et
je ne sais pas ce qu’est la data science » : à ce
problème notre solution est simple, nous leur
proposons un diagnostic Data réalisé par un de nos
consultants ; c’est une 1ère étape, stratégique et
business autour de la data
• « J’ai une petite idée de valorisation de mes data mais
je n’y connais rien » : dans ce cas là nous proposons
un accompagnement de bout en bout pour mener un
projet data, de la définition, conception à la production
et au déploiement de solutions sur-mesure (ex. outils
de détection de fraude, de gestion des réclamations
clients, d’optimisation de ressources,etc.).
Comment as-tu eu l’idée de créer DataGenius ?
• « Je connais mes data et j’ai besoin d’une expertise sur
une compétence ou une techno spécifique » : dans ce
dernier cas nous apportons l’expert sur ladite
compétence (ex. NLP, Machine learning, data
visualisation… etc.) ou technologie (ex. spaCy,
Tensorflow, Scrappy, Spark, Hadoop, Django, Docker,
etc.).
Nous avons aussi développé des solutions pré-
packagées, à force de les avoir déployées chez nos
clients et afin de s’adapter aux formats de données :
traitement des appels téléphoniques, web scraping et
analyse de contenu de fichier Word et PDF.
Tout a commencé par un cours
entrepreneuriat à l’EM Lyon, où j’ai
réalisé mon année de Master 2
Nous évaluons trois niveaux de
maturité chez nos clients
18La data pour tous
19
Dans l’entrepreneuriat tu passes ton temps à gérer les «
emmerdes » pas prévues ! Pour monter une boite, pas
besoin d’être très intelligent, mais il faut juste avoir une
grosse capacité à encaisser les coups et être très
résilient.
Un petit mot pour la fin : ton retour personnel
sur l’aventure entrepreneuriale ?
DataGenius : Data Lab externalisé
et valorisation des data
Taha Zemmouri , fondateur et CEO de DataGenius | Propos recueillis par Flavie Joos, Août 2019
Nos ambitions sont grandes mais raisonnables :
grossir et atteindre d'ici quelques années quelques
millions d'euros de chiffre d'affaire, se développer et
lancer les produits auxquels on croit, les
implémenter chez nos clients et les accompagner
sur le long terme.
Nous développons ainsi un nouveau produit, AI-
Compare : une solution SaaS fournissant une
interface connectée aux grands (IBM, Amazon,
Google, Microsoft, etc.) et aux petits fournisseurs
d'intelligence artificielle. Notre solution permet aux
utilisateurs de comparer les performances de ces
fournisseurs en fonction de leurs données et de les
utiliser directement via notre API, offrant ainsi une
grande flexibilité et facilitant le changement de
fournisseur et l'optimisation des performances.
Notre site référence d'ores et déjà plusieurs
centaines de fournisseurs que nous allons petit à
petit intégrer à notre interface
Quelles sont les prochaines étapes pour
DataGenius ?
La data pour tous
Quel bilan fais-tu après plus de deux ans
d’activités ?
Aujourd’hui, DataGenius ce sont plusieurs employés qui
travaillent quotidiennement pour nos clients, sur des
projets divers, dans des secteurs variés : pharmacie,
assurances,etc. Nous ne sommes pas spécialisés dans un
secteur en particulier même si nous commençons à
développer une réelle expertise autour des sujets de la
santé et de la pharmacie ; cela est purement lié à notre
écosystème : étant basé à Lyon, bassin de l’industrie
pharmaceutique, nous y avons eu de belles opportunités.
Nous avons monté la boite avec un capital initial de 2 500
€, nous n’avons pas fait de levée de fonds et sommes
rentables car notre business model de vente de projets au
forfait ne nécessite pas de gros investissements amont
comme cela aurait été le cas si nous avions créé un
produit. Quant aux produits pré packagés que nous
développons, nous les concevons en co-innovation avec
nos clients historiques devenus des partenaires.
Tu passes ton temps à gérer les
« emmerdes » pas prévues
Taha Zemmouri
Louis Jarjat
Naelis : un moteur de calcul
pour les acteurs de l’énergie
Nous sommes sur un périmètre de niche donc si on ne
contextualise pas, on n’y comprend pas grand chose.
Au départ, il y avait peu d’échange de mesures dans le
monde de l’énergie pour deux raisons principales :
• Il n’y avait qu’un acteur : EDF-GDF donc des relations
contractuelles uniquement entre l’acteur institutionnel
et les consommateurs
• Le réseau ne renvoyait que peu de mesures : des
courbes de charge (une mesure toutes les dix
minutes) pour le haut de portefeuille, des index (une
mesure par mois, voire par trimestre) pour le marché
de masse. Avec les compteurs intelligents (smart
metering), on passe à une “démocratisation de la
courbe de charge” : une mesure toutes les 10 minutes
pour tout le monde, donc il y a un effet volume
L’ouverture du marché et le passage au Smart Grid ont
eu plusieurs conséquences :
• Le démantèlement de l’acteur historique en 6 entités :
• Deux gestionnaires de réseau de transport : RTE
pour l’électricité, GRTgaz pour le gaz
• Deux gestionnaires de réseau de distribution :
Enedis (ex-ErDF) pour l’électricité, GRDF pour le
gaz
• Deux fournisseurs : EDF pour l’électricité, GDF,
puis GDF Suez, puis Engie pour le gaz
• La multiplication des acteurs : fournisseurs,
responsables d’équilibre, acteurs de flexibilité… Cette
multiplication des acteurs a amené une
démultiplication des relations contractuelles
• La génération de multitude de données grâce au
réseau intelligent symbolisé par les compteurs
intelligents notamment (smart metering : Linky pour
l’électricité et Gazpar pour le gaz). Ces nouveaux
compteurs communiquent dans les deux sens et
permettent surtout d’acquérir des mesures plus fines
qu’avant
A quelle problématique répond Naelis ?
Louis Jarjat, co-fondateur de Naelis | Propos recueillis par Antoine Matta, Juillet 2019
Quel est le concept que vous proposez pour y
répondre ?
Pour pouvoir exploiter les données, on a édité un logiciel,
Novae, qui est en fait un moteur de calcul. Or quel est
l’intérêt d’un moteur de calcul ? C’est de pouvoir tirer de la
valeur à partir de données numériques. Novae permet de
construire interactivement des formules de calcul
complexes et d’obtenir des résultats de manière
immédiate.
Il y a donc de multiples contextes dans lesquels Novae
peut être utilisé pour une multitude de cas d’utilisation.
On parle évidemment de nouvelles offres commerciales,
mais au-delà de nouveaux services. Et c’est là que se
situent les principaux gisements de business.
Tirer de la valeur à partir des données
de mesure énergétique
Thomas, Joël et moi intervenons dans ce contexte depuis
plus de vingt ans et plus spécifiquement sur tout ce qui
concerne l’exploitation des données de mesure
énergétique dans les systèmes d’information.
Tous les projets auxquels nous avons participé
commençaient par une phase de définition et de
conception de concepts transverses :
• Courbes de charge, index, découpages
horosaisonniers (été/hiver, heures pleines/heures
creuses, pointe) …
• Gestion de la périodicité (5’, 10’, 15’, 20’, 30’…), des
arrondis, du changement d’heure été/hiver
• Calculs d’énergies à partir de puissances, de
puissances à partir d’énergies, de monotones…
Il nous est apparu nécessaire de construire un outil qui
prendrait en compte les éléments de base en termes de
concept ou de fonctionnalités pour tous les acteurs.
Pour revenir à la question initiale, le problème auquel on a
donc voulu répondre est tirer de la valeur à partir des
données de mesure énergétique. On a développé un outil
qui exploite les données de mesure de manière
transverse.
On compte utiliser ce socle pour développer des
utilisations spécifiques. L’histoire nous donne raison. La
Commission de régulation de l’énergie (CRE) a établi des
perspectives sur la gestion de données de mesure qui
entérinent notre vision et valident nos choix.
20La data pour tous
Je reculais à l’idée de monter une boîte car je pensais que
pour en gérer une, il fallait tout maîtriser : le contractuel, le
juridique, la comptabilité. On m’a aidé à comprendre que
la première chose à faire quand on crée une entreprise,
c’est de savoir s’entourer. Il est illusoire et inule de savoir
tout faire.
Pour le juridique, il faut un avocat, la comptabilité, il faut
un comptable, les finances, un banquier. J’ai appris à ne
pas savoir. La non-maîtrise était un stress, maintenant je
suis entouré de personnes qui vont m’apporter une
réponse à tout problème que je rencontre.
Quel apport personnel et partage d’expérience
en tirez-vous ?
Quels conseils donnez-vous à ceux qui ont envie
de se lancer dans l’entrepreneuriat ?
Le conseil que je donne est qu’il faut tenter : il ne faut pas
se dire avant d’y aller je veux tout connaître. Puis quand je
vais savoir tout ça, je vais créer ma boîte. La bonne
démarche est de se dire : il faut un cœur de métier, des
compétences, des convictions et pour les choses autour, il
y a des spécialistes, il faut s’entourer des bonnes
personnes. Il ne faut pas avoir peur d’être accompagné.
Comment avez-vous lancé le projet ?
Nous sommes trois fondateurs tous issus du monde de
l’énergie (électricité et gaz) et spécialisés dans la gestion
des données de mesure. Au départ, chacun de nous a
conduit sa propre réflexion et a poussé ses idées vers
son management.
Chacun de nous avait une volonté d’entrepreneuriat mais
pas nécessairement d’indépendance. C’est le manque de
volonté et de soutien dans nos sociétés respectives qui
nous a décidé à créer notre propre structure en 2017.
Naelis aujourd’hui ? Les perspectives de
développement ?
On essaie de signer notre premier client. Les structures
qui ont le plus besoin de valoriser les données de mesure
énergétique pour l’instant sont les gestionnaires et
distributeurs du réseau comme RTE, Enedis, GRTGaz,
GRDF.
Notre souci vient de la transversalité de Novae : pour
appréhender son utilité, notre interlocuteur doit maîtriser
ses besoins cœur de métier : on n’a pas de souci pour
trouver des interlocuteurs au niveau opérationnel mais on
en a pour l’instant pour concrétiser les opportunités
commerciales. On n’est pas attractif d’un point de vue
achat. Toutefois, on espère signer notre premier client
cette année.
A terme, on vise tous les clients de l’énergie à l’exception
des particuliers : transporteurs, distributeurs,
fournisseurs, gros consommateurs.
Naelis : un moteur de calcul
pour les acteurs de l’énergie
Louis Jarjat, co-fondateur de Naelis | Propos recueillis par Antoine Matta, Juillet 2019
A terme, on vise tous les clients de
l’énergie à l’exception des particuliers
Louis Jarjat
21La data pour tous
Amédée Levillain
Knowa : une plateforme
de gouvernance
Amédée Levillain, co-fondateur de Knowa| Propos recueillis par Alexandra Tondowski, Octobre 2019
Avec Knowa, nous voulions répondre à des enjeux de
structuration des échanges d’informations en partant de
la gouvernance au niveau exécutif des organisations qui
aujourd’hui sont de plus en plus complexes, les équipes
étant éparses, et de manière croissante décentralisées
puisque à la fois internes et externes. Knowa se présente
comme “Complex governance, made simple”.
Nous sommes partis de l’industrie des fonds de pension
à prestations définies au Royaume-Uni (2TR de passifs)
– dans laquelle nous opérons au travers de notre cabinet
Zephyrus. Cette industrie est gérée par des trustees
(avec une fonction de non exécutifs indépendants), qui
opèrent via un management externalisé (des consultant
externes), en collaboration avec leur employeur.
A ce titre, nous y trouvons tous les ingrédients d’une
gouvernance compliquée : beaucoup de prestataires
externes interviennent et les trustees doivent échanger et
collaborer dans leur propre écosystème (le Board, les
conseils et le régulateur) mais aussi avec leur employeur
en respectant les « chinese walls ».
Il existe donc une tension entre collaboration et nécessité
de respecter des échanges privés. L’USP de Knowa est
de pouvoir connecter des espaces privés de
gouvernance dans un espace «connecté » où se
déroulent les négociations.
Quel est le problème à résoudre qui a lancé
Knowa ?
Comment avez-vous lancé le projet ?
Nous avons lancé Knowa il y a deux ans. Le besoin est
d’abord venu de notre cabinet Zephyrus -Knowa est
devenu notre outil interne – puis de nos clients.
Knowa a donc remplacé l’email en interne chez Zephyrus,
puis nous l’avons proposé à nos clients.
L’utilisation de Knowa a permis de massivement
augmenter la productivité de nos équipes, notamment
dans la phase de on boarding de nos nouveaux
consultants qui ont accès à la connaissance en deux clics.
Comme nos clients ont été enthousiastes, nous avons
voulu proposer notre solution à des acteurs qui n’étaient
pas encore nos clients et cela a finalement débordé le
cadre des fonds de pension; car Knowa est intéressant
pour gérer les transactions dans des contextes M&A (de
la due diligence à la vente), pour la gestion d’une
copropriété, pour une société de Private equity ou un
family office qui souhaite gérer ses participations et
relations avec ses actionnaires/membres de la famille,
pour gérer une joint-venture etc.
Knowa, c’est le croisement de l’accumulation structurée
de la connaissance (knowledge) et de la volonté de
partage tout en évitant la dispersion de cette
connaissance et des informations, en les rassemblant sur
une même plateforme (idée de l’Arche de Noé ou Noa
Arch en anglais), tout en résolvant la contradiction entre
collaboration et « chinese walls ».
« Si Slack et DropBox avaient un
enfant, et que celui-ci avait pris les
meilleures qualités de chacun de ses
parents, il s’appellerait Knowa »
Les informations échangées le sont de de manière simple
et intuitive (en évitant les pièges des outils collaboratifs
actuels comme Slack ou Teams qui sont trop « chatty »).
Nous passons du paradigme « all over the place » à « all
in one place » avec un focus particulier sur le UI (il doit
être simple, intuitif et sérieux puisque nos clients sont des
exécutifs).
Pour résumer notre solution : si Slack et DropBox avaient
un enfant, et que celui-ci avait pris les meilleures qualités
de chacun de ses parents, il s’appellerait Knowa.
Aujourd’hui la collaboration se fait par e-mail, ce qui pose
trois problèmes majeurs :
1. Le mail n’est pas un outil collaboratif
2. Et avec le mail on perd la propriété physique de son
information (on ne contrôle plus le destin d’un mail
une fois envoyé)
3. Les mails perdent le lien avec les documents
échangés donc la connaissance
Avec Knowa nous avons voulu faire en sorte de créer un
système collaboratif où les trustees redeviennent
propriétaires de leur information et de tous les
documents.
22Nouveaux services pour l’entreprise
Amédée Levillain
Knowa : une plateforme
de gouvernance
Amédée Levillain, co-fondateur de Knowa| Propos recueillis par Alexandra Tondowski, Octobre 2019
L’idée est bien sûr de vendre le plus possible ! Nous
avons commencé en nous positionnant volontairement
dans une niche (la stratégie Zero to one), le but étant de
devenir les meilleurs dans cette niche et seulement après
d’aller ailleurs et d’élargir les horizons à la fois en termes
de secteurs et de géographie – aux États Unis, au
Canada, aux Pays-Bas etc.
Quel accompagnement au démarrage
du projet ?
J’ai créé une première boîte sans réellement réfléchir au
partenaire avec qui j’étais associé et cela n’a pas
fonctionné ; puis, ayant appris de mes erreurs, j’ai créé
Zephyrus avec un associé à la personnalité
complémentaire à la mienne, ainsi qu’avec un Chairman
qui a su canaliser notre énergie. Le meilleur ami de
l’entrepreneur est le focus.
Et c’est Zephyrus qui a servi de tremplin à Knowa,
puisque nous sommes partis de nos besoins en interne
pour créer cette solution. C’est le modèle Amazon : « we
are our first customer ».
Knowa aujourd’hui ?
Aujourd’hui Knowa en est aux prémices d’une stratégie
go to market, il faut donc transformer l’essai. Nous avons
signé notre premier client externe il y a deux mois et
pensons que nous serons à une vingtaine d’ici 6 mois.
Avec Knowa nous fonctionnons sur le mode de “l’école
américaine”, c’est à dire que nous lançons des MVP puis
par itérations successive via des pilotes (nous en avons
une quinzaine) nous améliorons la solution.
Les suites du développement ?
Les gens sont “gavés” de solutions
tech souvent peu adaptées à leurs
besoins réels et plus des gadgets
Pourquoi êtes-vous entrepreneur, et pas
salarié ?
J’ai commencé ma carrière en travaillant dans une
banque d’affaires puis j’ai démissionné en 2006 pour
monter ma première boite. En tant qu’employé, j’étais
frustré car je proposais plein d’idées et de business plans
qui plaisaient mais qui n’étaient jamais concrétisés.
J’ai donc choisi de me lancer, je suis un rêveur mû par de
grosses convictions et une volonté d’aboutir : c’est ma
définition de l’entrepreneur. On n’est jamais mieux servi
que par soi-même quand on croit à son projet.
Nous avons signé notre premier client
externe il y a deux mois (septembre
2019)
Les freins principaux aujourd’hui à notre développement,
sont contextuels – les gens sont “gavés” de solutions tech
souvent peu adaptées à leurs besoins réels et plus des
gadgets- mais aussi culturels : les gens ont toujours été
habitués aux mails pour collaborer (par manque de choix
et parce que nécessité fait loi) – tandis que nous sommes
convaincus que les mails ne s’y prêtent absolument pas.
Or, Knowa ne fonctionne que si les gens jouent vraiment
le jeu… Il faut avoir des “capitaines” qui partagent et
portent notre vision pour changer les habitudes dans les
différents marchés.
Néanmoins le fait que les systèmes de gouvernance –
dans notre secteur – sont forcés par la régulation à
devenir plus robustes au quotidien, constitue un vrai
moteur pour Knowa. Enfin, le succès de Slack ou de Front
montrent bien que les acteurs ont pris conscience de la
déficience du mail comme outil collaboratif.
Nous faisons le choix de ne pas développer trop de
fonctionnalités et faisons attention à ne pas nous laisser
happer par les desiderata des clients – afin de ne pas
développer des fonctionnalités anecdotiques. Nous
sommes très focalisés sur l’argent que nous dépensons.
23Nouveaux services pour l’entreprise
Le lancement de Knowa a élargi mes horizons et m’a
permis de découvrir le monde de la tech et de sa
“tuyauterie” – je pense aux développeurs avec qui nous
avons travaillé à Cracovie, la nécessité de comprendre le
code, le concept d’API, les aspects de sécurité…
Knowa : une plateforme
de gouvernance
Amédée Levillain, co-fondateur de Knowa| Propos recueillis par Alexandra Tondowski, Octobre 2019
Il ne faut pas manquer d’ambition et donc ne pas
repousser le succès, toutefois comme je l’ai dit
précédemment, une boîte ne se monte pas en un an – au
risque d’oublier, notamment, tout l’aspect culturel.
Or, la culture d’une boîte, c’est fondamental : vous devez
partager des valeurs communes avec les gens ; car votre
boîte passera par des hauts et des bas, et ce qui la
maintiendra à flots, c’est ce partage de valeurs.
Il faut définir son « why », la Silicon Valley appelle cela le
« Massive Transformational Purpose »: celui-ci doit avoir
de la substance (éviter les tartes à la crème sur le thème
« je vais changer le monde ») et tout le monde doit y
adhérer. L’idéal est donc de le co-construire, car chaque
employé sera gardien du « why » et devra tenir le même
discours auprès des clients. Le « why » ne peut pas
mentir ou sembler pipo.
Le « why » doit donc être cohérent et garant d’une
cohésion au sein de la boîte et cela se répercute
positivement sur votre croissance. Le client doit adhérer
au « why » pour fendre les freins culturels.
On ne créait pas une boîte, même
dans le secteur de la Tech – en un an
– même si l’on a la volonté d’aller vite
Cela a aussi confirmé que l’on ne créait pas une boîte,
même dans le secteur de la Tech – en un an – même si
l’on a la volonté d’aller vite.
Car lorsque l’on développe un produit tech, on peut être
tenté de vendre à des actionnaires l’idée que ça va être
la prochaine unicorne en un an, mais on se tire une balle
dans le pied car il faut être capable de sortir rapidement
un business plan exponentiel…on prend le risque de
passer plus de temps à vendre le rêve à l’investisseur
pour justifier une valorisation délirante plutôt que de
construire des fondations solides qui nécessite un travail
laborieux qui par définition prend du temps.
Pour résumer, il faut agir avec un état d’esprit de « moon
shot » mais être aussi être paysan i.e. savoir labourer la
terre quotidiennement et avec assiduité, et donc prendre
son temps.
Quels enseignements pour Amédée ? Quelques conseils pour ceux qui voudraient se
lancer ?
Amédée Levillain
24Nouveaux services pour l’entreprise
Nous allons signer un premier commercial qui permettra
de vendre 30 licences (approche B2B2c) et développer
une fonctionnalité BoardPack pour avoir toute la vie du
Board sur Knowa : avant le board, pendant le board et
après le board.
Quelle est votre actualité pour 2020 ?
Julien Niquet
Epsor : l’épargne salariale
nouvelle génération
De l’épargne salariale, beaucoup de gens connaissent
les mots “intéressement” et “participation”, mais
personne ne sait vraiment à quoi ils correspondent.
Aujourd’hui, c’est un sujet complexe, qui fait peur autant
aux entreprises qu’aux salariés.
L’idée d’EPSOR est de faire passer ce dispositif très
financier à un vrai dispositif RH, et de montrer en quoi il
est gagnant-gagnant à la fois pour les entreprises et leurs
salariés.
Le problème auquel nous répondons est donc double :
• Du côté des entreprises, et en particulier des TPE et
PME, les problématiques récurrentes sont celles
autour des ressources humaines : coût du travail,
attractivité de l’entreprise et recrutement des talents.
Les PME le savent peu, mais l’épargne salariale, par
un accord d’intéressement par exemple, permet de
répondre à ces trois enjeux : c’est un dispositif RH
attractif et à moindre coût pour l’entreprise. En bonus :
des dispositions de la loi PACTE entrées en vigueur
au 1er janvier 2019 ont supprimé le forfait social sur
l’intéressement pour les entreprises de moins de 250
salariés. Donc l’entreprise peut verser des primes
d’intéressement à son équipe, sans payer de charges.
Si l’entreprise veut verser 1 000€ à l’un de ses
salariés, cela lui coûte 1 000€ et le salarié en reçoit
903€ (après CSG CRDS), vs 380€ dans un système
de prime classique (avec un taux d’imposition
marginal de 30%).
Quel est le problème auquel répond Epsor ?
Julien Niquet, co-fondateur d’Epsor | Propos recueillis par Ange Miezan, Avril 2019
Epsor n’a bien entendu pas inventé l’épargne salariale,
mais l’épargne salariale nouvelle génération peut-être bien
! 😉
Jusqu’à présent, les PME n’avaient pas adopté largement
ces dispositifs, en raison de leur complexité et de la
lourdeur administrative associée. Les chiffres parlent
d’eux-mêmes : seuls 20,6% des salariés d’entreprises de
10 à 49 salariés bénéficient d’épargne salariale
aujourd’hui, contre 93% des salariés d’entreprises de
+1000 salariés.
Avec Epsor, nous souhaitons démocratiser l’accès à
l’épargne salariale aux PME. C’est pour cela que nous
offrons une plateforme simple et intuitive, qui rend le sujet
lisible pour les entreprises. Elles sont par ailleurs
accompagnées à toutes les étapes dans leurs démarches
administratives.
Quelle est votre promesse ?
Une fiscalité avantageuse, au bénéfice de l’entreprise
et de ses salariés donc ! Chez Epsor, nous
accompagnons les entreprises dans toutes leurs
démarches administratives et nous proposons une
solution 100% en ligne, pour une mise en place simple
et rapide
• Par ailleurs, les salariés qui bénéficient
d’intéressement ou de participation aujourd’hui se
rendent souvent mal compte de l’intérêt de ces
dispositifs. Ils ne sont pas du tout accompagnés, que
ce soit par une formation initiale sur le sujet de
l’épargne salariale, ou dans leurs choix d’épargne
ensuite s’ils décident de placer leurs primes. C’est
vraiment dommage, car intéressement et participation
sont des dispositifs RH très puissants, qui
accompagnent les salariés dans tous leurs projets de
vie. C’est pour cela qu’avec Epsor, nous les
accompagnons avec un module de conseil en ligne,
pour faire les choix adaptés à leur situation personnelle
S’adapter aux entreprises et aux
salariés
25Nouveaux services pour l’entreprise
Epsor : l’épargne salariale
nouvelle génération
Epsor aujourd’hui ?
Les suites du développement ?
Il y a un momentum assez fort aujourd’hui sur l’épargne
salariale grâce à la loi PACTE. Elle est importante car elle
vient renforcer l’intérêt fiscal du dispositif et refondre
complètement le sujet de l’épargne retraite. Cela ouvre de
bonnes perspectives de développement de nouveaux
produits pour Epsor, pour mieux adresser ce marché de
l’épargne retraite.
Aujourd’hui, notre priorité est l’acquisition de nouveaux
clients et l’augmentation de la notoriété de l’entreprise.
Nous commençons à avoir des entreprises connues, qui
vont servir de références pour accélérer notre
développement commercial. Notre objectif est d’atteindre
la centaine d’entreprises clientes dès que possible.
En parallèle, nous communiquons sur les réseaux
sociaux, nous créons du contenu et nous nouons des
relations avec les journalistes pour construire notre
marque et notre notoriété.
Comment avez-vous lancé le projet ?
Notre promesse pour l’entreprise, c’est de proposer un
dispositif RH puissant à leurs salariés, tout en réalisant
des économies. Nous sommes 100% transparents sur
les frais, contrairement aux offres plus classiques,
chacun sait parfaitement ce qu’il paye !
Notre promesse pour les salariés, c’est de ne plus avoir
besoin de demander à son collègue de bureau quel
support d’épargne choisir. Nous les guidons, pour qu’ils
comprennent à la fois l’intérêt de ces dispositifs et qu’ils
puissent faire les meilleurs choix d’épargne pour réaliser
leurs projets.
Les trois premiers mois qui ont suivi
mon départ de la Société Générale ont
été une phase assez vertigineuse
Julien Niquet
26Nouveaux services pour l’entreprise
Julien Niquet, co-fondateur d’Epsor | Propos recueillis par Ange Miezan, Avril 2019
Nous sommes 3 associés : Benjamin (Pedrini) et moi
nous sommes rencontrés à l’inspection, à la Société
Générale. Après 9 ans là-bas, j’ai eu envie d’autre chose,
je suis donc parti fin 2016, sans trop savoir ce que j’allais
faire.
Avec Benjamin, nous avions envie d’entreprendre et le
sujet de l’épargne salariale est vite arrivé. Il a le mérite
d’être à la croisée du monde financier, que nous
connaissions très bien, et du monde RH, qui nous
passionne. Nous pensons qu’il est bon de rappeler que
l’entreprise est d’abord une aventure collective, faite
d’hommes et de femmes.
Quand l’idée a émergé, le timing et le sujet étaient les
bons et nous nous sommes lancés dans l’aventure
entrepreneuriale ! Nous avons rencontré Julien (Murgey),
notre associé et CTO, grâce au réseau.
Fin mars 2020, Epsor compte désormais 55
collaborateurs, équipe des entreprises en épargne
salariale de toutes tailles de la TPE à l’ETI (plusieurs
dizaines de milliers de salariés).
La levée de fonds de juillet 2019 nous a permis de mettre
un coup d’accélérateur important sur notre
développement commercial et produit. Des entreprises
de taille plus importante ont transféré leur dispositif vers
Epsor, nous avons élargi notre base de services
disponibles aux entreprises et fait grossir les équipes
d'experts en charge d’assurer la relation avec les
entreprises et nos épargnants.
Malgré le contexte de la crise sanitaire de mars 2020,
nous conservons des perspectives de développement
importantes, le choc financier induit par cette crise met
d’autant plus en exergue nos forces, comme le conseil
aux salariés.
Sans être très original, la première chose est d’oser !
Beaucoup ont envie de ce type d’aventure mais se disent
que les risques sont trop importants. Il faut oser, avoir
confiance en ses forces. Personne n’est parfait, il y aura
des erreurs en cours de route, le tout est de commencer.
Il faut aussi avoir une vision pour soi-même, être capable
de se projeter. Par le passé, j’ai eu un coach qui m’a fait
réfléchir à mes fiertés sur les dix dernières années. En
faisant l’exercice, je me suis rendu compte qu’il y en avait
assez peu. Ce qui me rendait le plus fier remontait à mes
années d’étude : construire une équipe, l’emmener vers
une vision commune. C’est ce qui me porte et me motive
fondamentalement.
Je me suis dit que si à 40 ans, je me retournais et que
j’avais encore le même ressenti sur les cinq dernières
années, j’aurais loupé quelque chose. C’est pour cela
que j’ai radicalement changé de vie ! Il faut se projeter,
se demander ce qu’on pourrait regretter si on continue
dans la direction qu’on a prise. Suis-je là par choix ou
non ? Le but n’est pas de se culpabiliser si ce n’est pas le
cas, mais plutôt de s’en rendre compte et de faire évoluer
son chemin.
Je crois vraiment qu’on ne regrette jamais de s’être
trompé. En revanche, on regrette toujours de ne pas
avoir essayé !
Julien Niquet
27Nouveaux services pour l’entreprise
Après plus d’un an d’entrepreneuriat, quelles
sont les leçons que tu retiens ?
Pour moi, les risques étaient mesurés, il n’y a pas eu de
crainte véritable de se lancer. Ce n’est cependant pas un
long fleuve tranquille, c’est une aventure exigeante, qui
réclame une attention de tous les instants, mais c’est
important d’avoir confiance en soi et un bon stock
d’énergie pour avancer ! Il y a toujours un fil à tirer pour
aller plus loin.
Malgré les moments plus difficiles, comme dans toutes les
entreprises, je trouve qu’entreprendre est génial. Un peu
comme les enfants : c’est épuisant mais génial !
Ce n’est pas évident de quitter une position confortable
pour se lancer dans l’inconnu. Les trois premiers mois qui
ont suivi mon départ de la Société Générale ont été une
phase assez vertigineuse.
C’était le moment où je n’avais pas encore d’idée précise
d’entreprise, cette situation “d’attente” était la plus
compliquée. Depuis que nous avons eu l’idée d’Epsor, la
machine est lancée et elle ne s’arrête plus !
Je suis ravi d’avoir sauté le pas de l’entrepreneuriat, c’est
une aventure géniale !
Julien Niquet, co-fondateur d’Epsor | Propos recueillis par Ange Miezan, Avril 2019
Quelques conseils pour ceux qui voudraient se
lancer ?
Epsor : l’épargne salariale
nouvelle génération
Benjamin Brial
• D’un point de vue managérial, il s’agit d’une démarche
visant à casser les silos entre les équipes de
développement et les équipes d’exploitation, fluidifier
la communication et les processus au fur et à mesure
du projet de déploiement d’un SI
• D’un point de vue RH, le terme désigne ce nouveau
type de poste aux compétences transverses de
développement et d’ingénierie système, en interface
entre les équipes de développement et d’exploitation
• D’un point de vue projet SI, il s’agit d’une nouvelle
méthode, poussant encore plus loin l’agilité afin de
paralléliser et fusionner les étapes de développement,
d’intégration puis de mise en production et exploitation
des SI
Enfin cette nouvelle approche s’appuie sur un framework
DevOps intégrant toutes les fonctionnalités nécessaires à
la gestion des déploiements et d’infrastructures Cloud et
on-premise pour tout type d’applications et d’outils autour
de la gestion de configurations, de monitoring, de suivi
des coûts d’hébergement…
Aujourd’hui je vous propose l’éclairage pointu de
Benjamin Brial, fondateur de Cycloid pour comprendre un
peu mieux les enjeux sous-jacents au concept de
DevOps.
DevOps, le terme est de plus en plus présent
dans les organisations, mais que signifie-t-il ? Il
peut faire référence à plusieurs concepts selon
le contexte :
A quels enjeux répond Cycloid ?
L’enjeu est de taille : les silos au sein des départements
IT sont profondément ancrés, les objectifs distincts voire
opposés entre les équipes de développement et les
exploitants dans une DSI. Les premiers doivent produire
vite, faire évoluer des applicatifs en fonction des besoins
métiers (leurs clients internes), les seconds doivent
maintenir des infrastructures mouvantes et assurer la
disponibilité des applicatifs (pour les métiers aussi) ! Il
existe donc des frictions naturelles entre recherche de
flexibilité et besoin de stabilité.
Cycloid apporte à la fois une offre de produit et service en
direct ou via un réseau de partenaires. Nous mettons à
disposition de nos clients un framework DevOps en SaaS
public, dédié ou on-premise visant à simplifier et optimiser
la démarche DevOps et l’adoption du Cloud privé avec
Vmware / Openstack, public avec Amazon Web Services,
Flexible Engine d’Orange Business Services, Google Cloud
Platform et Microsoft Azure notamment. La solution est
interopérable avec tout ce qui s’appelle en API.
Cycloid articule son offre autour d’un framework DevOps
qui couvre l’intégralité du cycle de développement, du
dépôt de code à la production. Vous y trouverez :
• TerraCognita : un reverse Terraform vous permettant de
générer votre infra as code à la volée depuis votre
compte cloud
• StackCraft : un designer d’infrastructure en glisser-
déposer générant votre infra as code sur Terraform
• InfraView : une fonctionnalité permettant de visualiser
votre schéma d’architecture à jour
• Service Catalog : un catalogue de services proposant
des modèles pré-configurés (stacks)
• Une pipeline CI/CD embarquée avec Concourse,
Ansible, Pacer, K8S, Terraform pour une orchestration
complète
Sont également inclus le monitoring, les logs, les
évènements et la gestion sécurisée des identifiants et mots
de passe, une présentation globale des infrastructures et
des applications et une vue détaillée des coûts
d’hébergement. La solution est par ailleurs totalement
interopérable avec des outils déjà intégrés chez le client.
Comptant parmi les rares acteurs français certifiés
Advanced Technology partner par AWS, la société cible
aussi bien les grands comptes souhaitant industrialiser leur
approche DevOps en comblant les briques manquantes
que les petites équipes cherchant à s’outiller de bout en
bout.
Quelle solution apporte Cycloid ?
Cycloid offre un framework DevOps
de bout en bout pour simplifier
l’adoption du DevOps et du Cloud
Par ailleurs, il est difficile de recruter ou de former des
DevOps et ces profils sont souvent surchargés. De plus,
les outils sont de plus en plus nombreux à intégrer et
maintenir et les hébergements sont tout aussi divers : on-
premise, Cloud privé, public, etc. Le PaaS (Platform as a
Service) n’est pas la réponse à tous les besoins. Il y a
besoin d’automatisation, de neutralité et de consolidation.
28Nouveaux services pour l’entreprise
Comment Cycloid offre aux entreprises
un framework « DevOps » ?
Cycloid recouvre tout le cycle du
DevOps : du dépôt de code à la
production
Benjamin Brial, fondateur de Cycloid | Propos recueillis par Flavie Joos, Avril 2019
Le DevOps se caractérise par trois aspects selon nous :
• Culturel : l’organisation se doit d’évoluer, casser les
silos, remettre en question les processus traditionnels
et habituels
• Humain : les compétences des équipes DevOps sont
au cœur de la démarche et permettent la
transversalité des activités (développement,
opérations, automatisation)
• Outillage : un framework est le support essentiel à
l’accompagnement de la démarche DevOps pour
simplifier les processus et piloter l’activité de bout en
bout. En centralisant tous les outils, types
d’applications et d’hébergements et en rassemblant
les équipes au sein d’une console collaborative, il offre
le bon outil à chaque étape (dépôt de code, gestion de
configuration, infrastructure as code, monitoring…)
Derrière cette démarche il y a surtout des gains
considérables à évaluer comme la diminution du time to
market, la réduction des problèmes en production,
l’amélioration de la communication et de la collaboration
dans les équipes, la fluidité des processus, davantage de
flexibilité sur les infrastructures, l’économie de
ressources…
Bref, le DevOps selon Cycloid c’est optimiser les
ressources, donner de la visibilité à toutes les parties
prenantes, automatiser le plus d’actions possible et
utiliser de manière efficiente le Cloud.
Notre bilan après presque 5 ans d’activité, nous avons
signés de manière organique des start-ups comme des
clients grands comptes, implantés dans plusieurs pays
européens (gros consommateurs de Cloud), nous
réalisons un chiffre d’affaires de plusieurs millions d’euros,
et nous pouvons compter sur un solide réseau de
partenaires tant sur l’intégration que l’accompagnement et
la conduite du changement auprès de nos clients.
En termes d’objectifs, la levée de fond de 4.5 millions
d’euros réalisée auprès d’Orange Digital Venture et de la
BPI en avril 2019 nous a permis d’accélérer le
développement commercial et marketing en France et
nous ambitionnons d’ouvrir plusieurs pays en Europe en
direct. Nous prévoyons également de former de nouveaux
partenariats technologiques.
Quels sont les enjeux et nouveaux défis pour
Cycloid en 2020 ?
Comment Cycloid offre aux entreprises
un framework « DevOps » ?
Benjamin Brial, fondateur de Cycloid | Propos recueillis par Flavie Joos, Avril 2019
DevOps selon Cycloid, c’est quoi ?
Cycloid : bilan et avenir d’une société
en plein essor
29Nouveaux services pour l’entreprise
Benjamin Brial
Il n’y pas vraiment d’équivalent à notre framework
DevOps sur le marché. Nous sommes en concurrence
avec une poignée de sociétés dans le monde sur des
modules spécifiques à chaque fois et nous sommes
leader sur le marché français, les autres sont sur le
marché américain.
Seulement un quart des entreprises ont adopté des
démarches Cloud et DevOps, auprès desquelles nous
pouvons apporter notre framework et notre
accompagnement. Mais cela veut aussi dire qu’il reste
75% des entreprises à « évangéliser » et accompagner
dans la transition vers les pratiques et technologies du
Cloud.
Ce qu’il faut comprendre et ce sur quoi nous apportons
notre expertise et notre aide aux enjeux majeurs avec
Cycloid, c’est la triple révolution que les Ops vivent
actuellement :
• La révolution du Cloud qui bouleverse les traditionnels
déploiements sur serveurs physiques
• Le développement de l’automatisation : ce qu’on peut
appeler « infrastructure as code »
• L’agilité et le déploiement continu apporté par le
DevOps
Comment se positionne Cycloid sur son marché ?
Après cette expérience, j’ai voulu pousser le modèle plus
loin et le seul moyen était de créer ma propre entreprise.
Mon ambition au quotidien est de repenser l’organisation
pour qu’elle s’adapte aux gens et non l’inverse, aligner
les intérêts de chacun avec ceux de la société, impliquer
les équipes dans l’organisation et les décisions…
C’est très stimulant d’avoir un projet d’entreprise, un
projet collectif. Mon objectif est de concilier la croissance
de l’entreprise avec le bien-être au travail.
Entreprendre c’est prendre des risques : partir de zéro
sans salaire, ce n’est pas donné à tout le monde.
Pour donner quelques chiffres : 9 start-up sur 10 ne
passent pas le cap des 3 ans. En France, en 2018, il y a
eu 500 levées de fonds pour 4,5 milliards d’euros ; mais
après investissement, seul un tiers des start-up arrive à
poursuivre leur activité. Sur ce dernier tiers, à peine 1%
deviennent des success stories, les autres arrivent
seulement à rembourser l’investissement initial.
Il faut donc être pragmatique, écouter le marché et les
besoins des clients, prendre le temps de développer
quelque chose qui a du sens et s’entourer des personnes
souhaitant travailler en équipe. L’équipe et les personnes,
c’est ce qu’il y a de plus important !
Pour plus d’information, c’est par ICI !
Quel retour pourrais-tu faire sur ton expérience
d’entrepreneur ?
Benjamin Brial, fondateur de Cycloid | Propos recueillis par Flavie Joos, Avril 2019
Peux-tu nous expliquer le modèle d’entreprise
que tu as créé ?
Cycloid c’est aussi un modèle
d’entreprise libérée
30Nouveaux services pour l’entreprise
Benjamin Brial
Comment Cycloid offre aux entreprises
un framework « DevOps » ?
Pour donner quelques exemples concrets, nous avons un
ADN remote first ce qui implique que la quasi totalité des
collaborateurs travaillent à distance et sont répartis dans
plusieurs pays en Europe ; nous attachons beaucoup
d’importance à la responsabilisation de tous. Nous avons
aussi une transparence totale sur les salaires, les
recrutements sont collectifs. Nous impliquons toute
l’équipe dans la prise de décisions structurantes pour
l’entreprise en nous réunissant tous les 4 mois pour définir
ensemble la stratégie du trimestre suivant. Aussi, chacun
est libre de se positionner sur les projets internes qui lui
tiennent à cœur.
Tout cela ne se fait pas en un jour, nous progressons par
itérations, par tâtonnement, il n’y a pas une seule bonne
réponse mais autant de modèles que d’entreprises.
Qu’est ce qui t’a amené à créer Cycloid ?
Initialement, je n’avais pas spécialement envie de monter
ma boite ; d’ailleurs je n’aime pas trop le terme « start-up
» que je trouve assez galvaudé, qui fait briller des étoiles
dans les yeux avec malheureusement des résultats en-
dessous des promesses qu’il véhicule à ceux qui
souhaitent se lancer dans l’aventure.
Je travaillais à la direction commerciale d’une entreprise
rachetée par un gros concurrent américain. J’avais à
l’époque développé une nouvelle façon de travailler au
sein de l’équipe commerciale, cassant les silos et les
codes (prime collective et égale pour tous, un seul objectif
commun à l’équipe).
Pendant les vacances, faites du
tourisme solidaire avec Solikend !
Yoann Magnin, fondateur de Solikend | Propos recueillis par Antoine Bernardi, Décembre 2019
Ingénieur de formation et salarié du ministère de
l’écologie, depuis plusieurs années, Yoann Magnin a eu
envie de quitter ce qu’il connaissait pour évoluer dans le
monde de l’entrepreneuriat.
Motivé par l’envie de porter un projet qui a du sens, l’idée
de développer un concept qui présente de nombreux
intérêts sur le plan social et d’avoir un impact significatif
dans cet environnement fait pour lui totalement sens.
Rejoindre l’incubateur ESTIA a été l’élément déterminant
qui a permis de pleinement s’intégrer dans l’univers start-
up, d’être entouré de personnes avec les mêmes
problématiques, et de bénéficier de l’accompagnement de
professionnels tel que le CSO.
Le but de Solikend est de transformer les chambres
d’hôtels inoccupées en chambres associatives. C’est un
concept surprenant puisque 100% du paiement de la
nuité est reversé aux associations.
L’idée est venue du croisement de 2 constats :
• La difficulté pour les associations de trouver des fonds
pour mettre en place des actions associatives
• La disponibilité des chambres des hôteliers de la
région
Le concept imaginé autour de ces deux constats a été
challengé en partenariat avec des professionnels du
secteur hôteliers et associatifs pour bâtir avec eux les
fondations de ce que serait Solikend.
Initié à Biarritz il y a 3 ans, le projet a été pour la
première fois expérimenté en 2018 avec 7 hôtels et 3
associations partenaires. L’objectif de cette
expérimentation était de prouver que chaque acteur du
système bâti – associations, hôteliers et client – jouerait
son rôle dans la chaîne dans un modèle économique
novateur.
Le modèle de Solikend se veut être positif pour le client
en terme d’expérience et d’engagement, positif pour les
associations en terme de capacité de financement, et aux
hôteliers en terme de valorisation et de démarche
citoyenne.
Selon les offres, 5 à 25% du prix de la chambre est
reversé à une association. Association elle-même choisie
par le client. C’est également le client qui assure
aujourd’hui la rémunération de Solikend. Rémunération
proposée sous la forme d’une contribution lui étant
suggérée à la réservation de la chambre. Les client
jouent naturellement le jeux et laissent généralement
entre 15 et 20% de prix de la chambre en rémunération
car ils sont sensibles aux problématiques de Solikend et
souhaitent d’eux-même soutenir une association.
En quelques mots, Solikend c’est quoi ? Mais d’où vous est venue l’idée de Solikend ?
Le concept de Solikend a été imaginé dans un hôtel et
construit en concertation avec les professionnels de
l’hôtellerie et de la vie associative.
Sur cette base, le projet a naturellement évolué en start-
up et remporté plusieurs appels à projet en Nouvelle
Aquitaine, et est depuis septembre officiellement lancé.
Les client jouent naturellement le
jeu et laissent généralement entre
15 et 20% de prix de la chambre
Une précédente expérience en tant
qu’entrepreneur ?
31Voyager, bouger
Yoann Magnin
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ISLEAN - Cahier des entrepreneurs 2020

  • 1. Cahier des entrepreneurs 2020 3ème édition En partenariat avec
  • 2. Qui aurait prédit le contexte de cette troisième édition de notre cahier des entrepreneurs ? Une crise mondiale, sanitaire d’abord, et un pic d’incertitudes. Remercions les soignants, accompagnons les familles meurtries, et respectons les mesures pour prévenir la contagion. Sans augurer du monde de demain, nous appelons de nos vœux une place pour l’innovation et les entrepreneurs, les audacieux, ceux qui ouvrent des passages pour servir les autres face à l’urgence. Ou pour répondre d’une nouvelle façon à un besoin, offrir de nouvelles expériences à des clients. Dans ce contexte, nous ne pouvions pas laisser tomber les entrepreneurs qui nous ont déjà accordé leur confiance et devions inventer un nouveau modèle. Ce cahier reprend les témoignages et les projets d’entrepreneurs intervenus sur notre blog, avec cette année un « retour arrière » sur les projets présentés dans les éditions précédentes « Que sont-ils devenus ? » Nous renouvelons notre partenariat avec le Conseil supérieur des Experts-comptables, très fortement mis à contribution pendant cette crise ! Ce cahier spécial nous permet de remercier les entrepreneurs de leur confiance et de remettre en lumière leurs témoignages, leurs projets, leur entreprise, leurs rêves et aussi leurs expériences et conseils ! Pour l’équipe ISLEAN, Louis-Alexandre Louvet
  • 3. Le Conseil supérieur est heureux de s’associer, cette année encore, à l’évènement « Concours de l’entrepreneur 2020 » en tant que partenaire officiel de cette 3ème édition visant à inventer l’entreprise du futur. Dans cette période incertaine, complexe et sans précédent, les experts-comptables sont totalement mobilisés pour soutenir les chefs d’entreprise qui affrontent la crise du Covid-19 afin de les écouter, les accompagner au Charles-René Tandé, Président du CSOEC quotidien et leur apporter des réponses dans les délais les plus courts. Face à cette crise, cette collaboration illustre notre engagement de proximité et de confiance vis-à-vis des entrepreneurs pour bâtir ensemble le monde de demain. J’ai la conviction qu’il nous faut dès maintenant poursuivre nos réflexions et actions, pour en tirer ensemble les enseignements afin de mieux préparer l’avenir. Le partage d’expériences de ces start-ups qui ont su s’approprier les potentialités offertes par l’ère numérique, se démarquer et innover, est une source d’inspiration qui nous rappelle qu’il est indispensable de se renouveler constamment, se réinventer, oser… pour se transformer et sortir grandi de cette crise sanitaire.
  • 4. ENTREPRENEURS DE NOTRE CAHIER 2020 MERCI À ELLES ET EUX D’INVENTER L’ENTREPRISE DE DEMAIN ! Anastasia Pichereau Christophe Aubé Marie-Pauline Talabard Paul Schwebius Sylvain Gilibert Taha Zemmouri Louis Jarjat Amédée Levillain Ludivine Hamy Karel Bourgois Timothée Soubise Alexis Bouanani Julien Niquet et Benjamin Pedrini Benjamin Brial Yoann Magnin
  • 5. Atometrics La data ultra-locale MyDiabby Améliorer le suivi des patients diabétiques Knowa Une plateforme de gouvernance NetR Des données structurées pour les data sciences en santé Lifeaz Le défibrillateur pour tous AgreenCulture Acteur de l’écologie agricole Pouloulou « Des choix responsables sans prise de bec ! » DataGenius Data Lab externalisé et valorisation des données Naelis Un moteur de calcul pour les acteurs de l’énergie Volterres Garantir l’origine de l’énergie verte Epsor L’épargne salariale nouvelle génération Cycloid Offrir aux entreprises un framework DevOps La data pour tous Bien être, bien manger Nouveaux services pour l’entreprise Solikend Pendant les vacances, faites du tourisme solidaire Vivaling Le monde est à eux… And yours… De toda la familia ! Voyager, bouger31 Voxist Le répondeur intelligent Productivité39 6 16 22 Que sont-ils devenus ? Tilkal La traçabilité des produits grâce à la blockchain et à la supply chain digitale La Drenche Un journal web et papier sur la civic tech Asso Connect La transformation digitale des associations Askeet L’outil de référence des entreprises recherchant un logiciel, un prestataire KAZoART L’achat d’œuvres d’art en ligne Nouveauté 2020 : une section avec les entrepreneurs de nos précédents cahiers CapCar La vente de véhicules entre particuliers D’Estrëe Les accessoires haut de gamme Promis La plateforme qui réconcilie les entrepreneurs avec le monde de l'assurance WeUp Learning Création de MOOC Medaviz La téléconsultation médicale 43
  • 6. Anastasia Pichereau La promesse de MyDiabby : améliorer le suivi des patients diabétiques Anastasia Pichereau, co-fondatrice et CEO de MyDiabby | Propos recueillis par Allyriane Mazars, Décembre 2019 Quel est le service développé par MyDiabby ? MyDiabby est une plateforme de télémédecine ou télésurveillance qui relie les patients diabétiques à leur médecin habituel. Elle permet de rassembler les données patient relatives au diabète, et de les partager à son équipe médicale. L’équipe médicale peut ainsi être alertée ou alerter le patient en cas de besoin, et le guider à distance avec un accès à ses données en temps réel : glycémies (taux de sucre dans le sang), activités physiques, repas précis etc. L’utilisateur peut entrer ces informations à la main dans l’application, ou les transférer directement via ses appareils connectés (lecteur de glycémie, pompe à insuline). Ce point est important car le suivi habituel des diabétiques se fait en consultation avec un médecin diabétologue, tous les 3 à 6 mois selon la charge du centre hospitalier. Cela est souvent insuffisant pour une pathologie à gérer quotidiennement sans interruption. Le besoin de télésurveillance apparaît donc assez clairement, d’où l’idée de plateforme interactive. C’est au sein des locaux de la Fédération Française des Diabétiques que se situent les bureaux de MyDiabby Healthcare. Coïncidence ? Pas vraiment, quand on sait que la start-up oeuvre également pour l’amélioration du quotidien des personnes atteintes de diabète. En effet, dans un pays où le nombre de patients augmente, les équipes médicales spécialisées sont de plus en plus sollicitées par leur besoin de suivi. MyDiabby a su apporter une solution pour simplifier malgré tout cet accompagnement. Quels ont été les premiers retours d’expérience ? A l’origine, la plateforme n’était qu’un simple tableau de suivi. Les fonctionnalités ont été ajoutées au fur et à mesure, grâce aux différents retours des utilisateurs patients et médecins. Aujourd’hui la plateforme est très complète, puisqu’elle intègre une multitude de données détaillées sous forme de tableau de bord et de graphiques de résultats. Le médecin peut donc connaître la journée type de son patient en détail, ainsi que ses tendances moyennes de résultats. On est loin du traditionnel carnet de suivi papier à présenter à chaque consultation ! Les équipes ont non seulement accès à des données fiables, mais également à des outils qui leur permettent d’optimiser leur temps de gestion des dossiers patients. Plus de paperasse administrative ! Quel est l’historique du projet ? MyDiabby a vu le jour il y a 5 ans, avec une première version de plateforme créée en avril 2015. A l’origine, nous souhaitions aider les patientes atteintes de diabète gestationnel, autrement dit le diabète de grossesse nécessitant un suivi très rapproché. Le projet a très bien marché, c’est pourquoi nous avons décidé d’ouvrir la plateforme aux diabètes de type 1 et 2, en 2017. L’enjeu reste le même : donner aux équipes médicales les moyens de bien suivre leurs patients même à distance. Le diabète est une pathologie qui requiert des soins et adaptations à chaque moment de la journée, et dont les besoins de traitement varient souvent. Le suivi régulier est la clé d’un diabète équilibré, peu importe le type. MyDiabby aide les équipes soignantes à travailler dans de meilleures conditions en leur facilitant l’accès aux données des patients, afin qu’elles puissent les orienter au mieux dans leur traitement. Aujourd’hui la plateforme est très complète, puisqu’elle intègre une multitude de données détaillées sous forme de tableau de bord et de graphiques de résultats 6Bien être, bien manger
  • 7. La France fait beaucoup d’efforts pour développer la médecine connectée Comment voyez-vous l’évolution du secteur de la santé avec l’arrivée des nouvelles technologies et du numérique ? Le secteur se développe avec les nouvelles technologies. De nos jours, on voit de tout, et notamment des boîtes qui misent sur des logiciels non spécialisés qui font de tout, mais qui bloquent au niveau de la pratique médicale. MyDiabby se positionne comme un logiciel spécialisé, un outil de travail pour le diabète. Le but, c’est d’être inter- opérable avec tous les traitements, dispositifs et bases de données qu’on peut trouver. Il faut le voir comme un collecteur de données, un outil patient et non un concurrent à certains outils de collecte de données santé plus généraux comme le Dossier Médical Partagé par exemple. Nous sommes un peu comme un maillon de la chaîne entre le patient et son médecin. La promesse de MyDiabby : améliorer le suivi des patients diabétiques Anastasia Pichereau, co-fondatrice et CEO de MyDiabby | Propos recueillis par Allyriane Mazars, Décembre 2019 Un enjeu central : se faire rembourser par la Sécurité Sociale Quelles sont les prochaines étapes et enjeux ? Si la plateforme fonctionne à merveille, la question se pose autour des appareils connectés à la plateforme. De nombreux lecteurs de glycémie, applications et pompes à insuline différents existent sur le marché. Certains peuvent être reliés à l’application, mais pas tous, et cela prend du temps d’obtenir l’accord des fabricants quant à l’utilisation de leurs appareils avec notre plateforme. Ce détail ralenti l’utilisation de MyDiabby par les patients car cela leur demande plus de temps d’entrer les données manuellement lorsque l’appareil ne se connecte pas automatiquement. L’avantage de MyDiabby c’est que nous fonctionnons quand même avec plusieurs appareils et n’obligeons en aucun cas les patients à en utiliser un plutôt qu’un autre. Autre enjeu : le remboursement par la sécurité sociale. Nous avons déjà pu obtenir des remboursements, ce qui est une bonne chose. Actuellement, nous lançons une démarche de remboursement sur 3000 patientes en diabète gestationnel. La rémunération de l’acte de télésurveillance est encore aujourd’hui difficile à obtenir. L’idée est de procéder par segmentation (diabète gestationnel, type 1, type 2…) et d’y aller pas à pas afin d’apporter l’outil à un maximum d’équipes médicales et leurs patients. En outre, en mars 2020, pour garantir aux patients la continuité des soins avec leur médecin à la suite des mesures de confinement, nous avons intégré en urgence à notre plateforme la téléconsultation, autre acte de télémédecine, qui permet une consultation entre un patient et son médecin via un appel vidéo. Souhaitez-vous étendre MyDiabby à d’autres secteurs de la santé ? Pour l’instant, on reste spécialisés dans le diabète car c’est une pathologie dont le nombre de cas augmente et qui concerne énormément de profils différents. Que ce soit les différents types (1, 2 ou gestationnel), les segments de population que cela touche, ou encore les différentes étapes dans la maladie (le diabète des enfants, la découverte du diabète, le diabète à la grossesse, le passage sous pompe à insuline etc.), il y a énormément d’éléments à prendre en compte et d’aide à apporter. Cela dépend des pays auxquels on la compare et à quel niveau, mais globalement, beaucoup d’efforts sont fournis en France dans le développement de la médecine connectée. C’est sûr que nous ne sommes par exemple pas autant avancés que l’Estonie au niveau du Dossier Médical Partagé, mais contrairement à eux, on ne part pas de zéro. La mise en place se fait progressivement. Par contre, au niveau du remboursement de la télémédecine, on n’est pas si mal. Il y a beaucoup d’efforts au niveau du numérique pour se détacher des processus habituels de remboursement. Il y a désormais une nouvelle tendance à faire des expérimentations en temps réel afin de gagner du temps et de laisser la place aux petites structures grâce à des nouveaux modes de financements plus accessibles (article 51 LFFS 2018). La France et l’e-santé : en avance ou en retard ? 7Bien être, bien manger Anastasia Pichereau Et à l’international ? Nous comptons déjà quelques utilisateurs en Suisse, en Belgique et en Algérie ! Nous souhaitons effectivement nous ouvrir davantage à l’étranger, le tout étant de s’adapter aux différents modes de fonctionnement des pays face à la maladie et sa prise en charge.
  • 8. Qu’en pensent les médecins et autres professionnels de la santé ? Tout le monde a son mot à dire car tous nos utilisateurs sont notre comité scientifique, on prend des retours de tout le monde, praticiens ou patients. Des mises à jour sont effectuées quasiment toutes les semaines sur MyDiabby. De manière générale, les médecins sont motivés à travailler avec une plateforme de données car ils sont débordés, et donc partants dès qu’on peut leur apporter de l’aide. Il y a cependant des réticentes et notamment à cause des bruits ambiants sur les questions de confidentialité liées au RGPD. Ce qu’on essaie de faire comprendre, c’est que nous ne sommes pas un laboratoire pharmaceutique qui vise uniquement à vendre un produit ou service, mais bien un outil mis en place pour les aider au quotidien. On réalise beaucoup de formations avec eux. Le but est d’avoir une mise en place rapide, simple : ils ont juste à se connecter et on s’occupe de tout ! Anastasia Pichereau La promesse de MyDiabby : améliorer le suivi des patients diabétiques Au niveau des patients, ils sont en général très ouverts à cet outil et il y a peu de réticences de ce côté-là. Ils ne se sentent pas “fliqués”, et ont toujours le choix quant à l’utilisation, ou non, de la plateforme. Nous comptons même un certain nombre de personnes âgées qui s’y mettent et en sont satisfaites ! Concernant la question de confidentialité des données et le RGPD, nous ne faisons pas vraiment face à des réticences, mais plutôt des nouveaux questionnements de la part d’utilisateurs qui n’utilisaient pas forcément ce type d’outil avant. Pour conclure, en une phrase, la e-santé c’est quoi pour vous ? La e-santé c’est une évolution évidente du secteur de la santé aujourd’hui. Et les patients, comment vivent-ils l’intrusion du numérique dans un contexte médical souvent perçu comme intime, parfois loin des considérations digitales ? Le diabète est un trouble de l’assimilation des sucres apportés par l’alimentation, et se traduit par un taux de glucose dans le sang élevé.* On distingue 2 types : • Type 1 (6% des cas) : absence totale de production d’insuline par le pancréas, maladie auto-immune sans réelle cause prédéfinie. • Type 2 (90% des cas) : insuffisance de production d’insuline par le pancréas ou résistance à celle-ci, lié à une mauvaise hygiène de vie. Le diabète gestationnel lui n’apparaît que pendant certains cas de grossesse. Le diabète, une maladie chronique du siècle qui ne cesse d’augmenter En France, pas moins de 5% de la population souffre de diabète, pourcentage croissant tout au long du siècle dernier.** On distingue plusieurs types de diabète, dont la cause et les traitements sont distincts, mais dont le suivi requis est tout aussi rigoureux. Dans tous les cas, un diabète non équilibré sur la durée peut mener à de nombreuses complications plus ou moins vitales, d’où l’importance de maintenir une stabilité au jour le jour. Face au nombre croissant des diagnostics, la cadence du suivi des patients est de plus difficile à assurer pour les médecins spécialistes (diabétologues), ce qui peut engendrer des rendez-vous de contrôle de plus en plus espacés (tous les 3 à 6 mois, voire plus).*** *: Fédération Française des Diabétiques **:https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et- traumatismes/diabete/donnees/#tabs ***: Prévisions d’évolution de pathologies par l’Assurance Maladie sur 5 ans, 2015 Zoom sur le diabète Anastasia Pichereau, co-fondatrice et CEO de MyDiabby | Propos recueillis par Allyriane Mazars, Décembre 2019 8Bien être, bien manger
  • 9. Marie-Pauline Talabard NetR : des données structurées et labellisées pour les data sciences en santé Nous voulons résoudre le problème d’accès à la donnée de santé ! C’est un vrai enjeu de nos jours, et pour tous les acteurs de la santé, médecins, industriels, hôpitaux… J’ai pu le vivre moi-même dans mon activité professionnelle. En effet, ingénieur de formation (de l’école des Mines de Saint-Etienne), j’ai poursuivi mes études en médecine. Je suis actuellement interne de radiologie à Paris. Mes deux casquettes, à la fois ingénieur et médecin, m’ont rapidement fait me poser des questions sur la matière première que j’appréhendais au quotidien… l’image médicale et donc la donnée de santé. J’ai surtout vu l’importance de cette donnée, la difficulté d’avoir une donnée structurée et valorisée. Avec NetR, nous agissons pour favoriser l’innovation en simplifiant l’accès à la donnée, tout en respectant les contraintes de réglementation et de sécurité (par exemple, la RPGD). NetR est une plateforme mettant à disposition des données de santé anonymisées et structurées, de façon sécurisée, labellisées et annotées pour les usages de data science en santé, et en particulier pour l’intelligence artificielle. Concrètement, nous structurons des données de santé directement sur le terrain, au sein même des hôpitaux et des cliniques, et nous constituons des bases de données labellisées et qualifiées ; notre valeur est dans la transformation et le nettoyage de la donnée, étape souvent longue et complexe pour les industriels et autres start-up de l’écosystème MedTech qui souhaitent ensuite développer des usages autour de ces données. Nos algorithmes de traitement du langage sont capables d’analyser des grands volumes de comptes-rendus médicaux, et nous permettent d’extraire les informations pertinentes pour constituer une base de données structurée, entièrement labellisée. Quel est le service développé par NetR ? A quel problème souhaites-tu répondre avec NetR ? NetR existe depuis bientôt un an maintenant, toujours hébergé à Station F et désormais incubé dans le programme iPEPS de l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM). L’environnement dont on bénéficie à Station F est extrêmement dynamique et innovant, ce qui est une chance et nous apporte chaque jour son lot de nouveaux défis et de nouvelles opportunités. L’objectif qu’on s’était fixé en début d’année était simple : valider le marché et comprendre comment se positionner dans un secteur complexe et très concurrentiel. Pour cela, on a testé, interrogé, essayé, échoué et aussi réussi à avancer. D’ailleurs dans l’ensemble, on est très fier et content du chemin parcouru ; d’abord parce qu’on est allé plus vite que prévu, et aussi parce qu’on a prôné une approche frugale pour nos débuts (ce que le bon start-upper appelle en franglais “bootstrapper”), ce qui a posteriori était, je crois, un très bon choix. Comment as-tu décidé de devenir entrepreneur et de créer NetR ? Je suis arrivée dans l’entrepreneuriat par opportunité. J’ai été approchée par un incubateur pré-team Entrepreneur First et j’ai été sélectionnée parmi les 2 000 candidats pour participer à leur programme de création d’équipe. Ce fut décisif car après avoir pitché mon idée j’ai pu trouver mon futur associé ! Nous sommes très complémentaires avec Baptiste ce qui fait la force de notre équipe ; il a un profil technique et l’expérience de projets web, et de l’entrepreneuriat. Cette rencontre m’a permis de lever mes doutes et de me lancer ! En effet, nous nous lancions dans l’aventure sans trop de risque grâce à un accompagnement de 6 mois, financé par l’incubateur et nous avions gagné une place à Station F. Nous voulons résoudre le problème d’accès à la donnée de santé ! C’est un vrai enjeu de nos jours, et pour tous les acteurs de la santé, médecins, industriels, hôpitaux Quel bilan fais-tu sur NetR ? Marie-Pauline Talabard, co-fondatrice et CEO de NetR | Propos recueillis par Flavie Joos, Décembre 2019 9Bien être, bien manger
  • 10. Et au fait, d’où vient le nom “NetR” ? NetR est une référence au Dr Frank Netter, un chirurgien américain bien connu des étudiants en médecine, qui a illustré des atlas d’anatomie avec un talent incroyable. C’est aussi un mash-up entre “network” et “docteur”. Chez NetR, on croit au pouvoir de l’intelligence collective et on est convaincu que la tradition médicale peut servir à améliorer la médecine de demain. Marie-Pauline Talabard NetR : des données structurées et labellisées pour les data sciences en santéMarie-Pauline Talabard, co-fondatrice et CEO de NetR | Propos recueillis par Flavie Joos, Décembre 2019 La France accuse actuellement un retard en matière de e- santé; notamment en lien avec la mise en place laborieuse du dossier médical partagé. Les systèmes d’information dans l’écosystème du soin ont été implémentés de façon très hétérogène et disparate, sans réelle unification au niveau national et on en paye aujourd’hui les conséquences. L’Etat a toutefois pris conscience de ces enjeux et semble actuellement dans une dynamique très positive vis à vis des sujets de numérique en santé. Pour preuve, le remboursement des consultations de télémédecine et le déploiement du DMP sont des indicateurs de la politique mise en place. A mon sens, outre le fait d’être des signaux forts de l’engagement du gouvernement, ces décisions ouvrent également de nouvelles opportunités en terme de partenariats et de collaborations entre les institutions publiques (hôpitaux, agences de santé, etc) et les acteurs privés (soignants, mutuelles, industriels, etc.) L’e-santé, on y vient ? Comment vois-tu l’évolution du secteur de la santé avec l’arrivée des nouvelles technologies, du numérique ? Le numérique a déjà largement révolutionné la santé, en apportant des outils toujours plus performants au service des médecins et au chevet des patients. En revanche, la mise en œuvre des outils numériques dans le système de soins est pour moi, encore loin d’être aboutie. Le numérique doit rester un outil qui facilite la prise en charge du patient, sans le mettre en danger ni alourdir la tâche des soignants et ce n’est pas gagné. La mise en œuvre des outils numériques dans le système de soins est encore loin d’être aboutie Quel est ton point de vue sur la position de la France sur les sujets de e-santé ? En France particulièrement, on a un immense enjeu à ce niveau là. La santé fait partie des piliers du pacte social français et pour maintenir un haut niveau de qualité de soins, tout en restant fidèles aux valeurs européennes en matière de santé, il est plus que nécessaire d’amorcer rapidement et massivement des efforts sur le numérique en santé. Cela passera, à mon sens, par la formation, l’innovation et le développement de nouveaux modèles de financement du système de santé. Avec NetR, on tâche dans la limite de nos moyens, d’agir sur ces deux derniers points, tout en restant lucide sur l’ampleur de ces enjeux. Quelles sont les prochaines étapes ? Aujourd’hui, NetR croît vite et on a besoin d’agrandir l’équipe pour se développer. Les mois à venir seront essentiellement consacrés à développer l’équipe et avancer sur la construction du produit. On a initialement verticalisé nos compétences et nos efforts sur un type de données – l’imagerie médicale – mais on souhaite pouvoir traiter toutes les sources de données de santé non structurées, ce qui de fait nous ouvrira de nouveaux secteurs d’activité et de nouveaux cas d’usage. A plus long terme, on a l’ambition de permettre au système de santé de développer une autre activité que le soin, par l’innovation notamment, et tous nos efforts sont résolument tournés vers cet objectif, qui bénéficiera en premier à améliorer la qualité des soins pour les patients. 10Bien être, bien manger
  • 11. Les craintes vis à vis du numérique en santé sont en partie justifiées. En effet, on reste en Europe très sensible à l’usage des données personnelles et notamment quand on touche à la sphère médicale. L’Etat est théoriquement le garant de la sécurité des citoyens dans ce type de situation et a pour mission de réguler la mise en place des outils numériques en santé. Néanmoins, cette régulation ne doit pas non plus freiner les avancées technologiques et scientifiques, au risque de voir notre système de santé perdre en qualité. C’est la raison pour laquelle les usages du numérique en santé doivent nécessairement s’accompagner d’évolution réglementaire, éthique, et sociétale. De fait, la relation médecin-patient sera impactée par ces nouveaux outils et il est aussi de la responsabilité des professionnels de santé de veiller à ce que cette relation demeure la plus qualitative et humaine possible, que ce soit à travers un smartphone ou pas. Marie-Pauline Talabard Pour moi la e-santé c’est avant tout de la santé, au même titre que la télémédecine est avant tout de la médecine. C’est aussi à mon sens synonyme de progrès et de performance. Progrès parce qu’à l’échelle de l’humanité, le numérique a apporté un immense bénéfice au plus grand nombre et il n’y aucune raison que la santé n’en bénéficie pas. Et performance parce que les usages des nouvelles technologies laissent penser que demain, on sera capables de poser de meilleurs diagnostics, plus précoces, plus précis, plus sûr, et d’apporter de meilleurs traitements pour prendre en charge les patients. Pour conclure, en 3 mots, la e-santé c’est quoi pour toi ? Marie-Pauline Talabard, co-fondatrice et CEO de NetR | Propos recueillis par Flavie Joos, Décembre 2019 Et les patients, comment vivent-ils l’intrusion du numérique dans un contexte médical souvent perçu comme intime, encore loin de ces considérations digitales ? La plupart des professionnels de santé sont favorables à l’adoption de nouveaux outils, sous réserve qu’ils facilitent et simplifient leur mission; prodiguer le meilleur soin possible à la population. La numérisation du système de santé devra donc nécessairement prendre en compte ce contexte pour avoir la meilleure adoption possible. La formation des professionnels de santé aux outils numériques est aujourd’hui un enjeu; d’une part pour l’usage même de ces outils mais aussi et surtout pour recentrer le professionnel de santé sur la relation avec le patient. Selon toi, que pensent les professionnels de santé de la transformation numérique de leur activité ? 11Bien être, bien manger NetR : des données structurées et labellisées pour les data sciences en santé
  • 12. Christophe Aubé AgreenCulture, acteur de l’écologie agricole L’objectif est ambitieux, de plus en plus d’agriculteurs souhaitent s’orienter vers l’agro-écologie. Cependant, le machinisme agricole actuel ne leur permet pas d’atteindre cet objectif : contraintes trop fortes, investissement initial trop important. AgreenCulture développe des solutions innovantes autour de l’agro- écologie pour répondre aux enjeux des grandes cultures. Ces solutions s’appuient sur des technologies économiques et écologiques grâce à la robotique. AgreenCulture (AGC) c’est donc le choix de l’écologie low cost ! Le pitch : « Le dataculteur, votre profit pour l’écologie » Christophe Aubé, fondateur de AgreenCulture | Propos recueillis par Flavie Joos, Janvier 2019 C’est donc armé de sa formation d’ingénieur aéronautique et une première expérience dans le groupe Safran que Christophe a cherché à apporter une solution à ces problématiques : • Comment investir dans des machines de haute précision sans affecter l’équilibre financier de l’exploitation agricole ? • Comment réduire la consommation de produits chimiques sans exploser les coûts de désherbage ? • Comment augmenter l’efficacité des traitements pour se consacrer pleinement à l’activité d’exploitation des champs ? Alors concrètement, quelle est cette solution ? AgreenCulture a conçu et développé un système de guidage de haute précision (basée sur des technologies de géo-positionnement) couplée d’un programme d’intelligence artificielle, intégré dans des robots afin de désherber les champs de manière mécanique et ou n’utilisant que le minimum de substance chimique. L’intelligence artificielle intégrée au robot permet aux agriculteurs d’aller plus loin encore dans l’analyse de leur environnement en leur fournissant des données et recommandations sur les actions à réaliser sur leurs champs ; et finalement, d’améliorer la rentabilité de leur exploitation. Robustesse et contraintes de l’environnement, exigences de sécurité, besoin de haute performance Quelle est l’origine du projet AgreenCulture ? Christophe, cofondateur et président d’AgreenCulture, est fils d’agriculteur ; il a baigné dès le plus jeune âge dans les enjeux et les problématiques de l’agriculture. Il se souvient notamment des années qui ont suivi la crise économique de 2008 et des difficultés des agriculteurs, limités dans leur capacité d’investissement alors qu’une réelle conscience écologique se développait dans le milieu agricole. Il s’est naturellement tourné vers ce qu’il connaissait, la robotique. En 2016, il crée avec deux autres co- fondateurs AgreenCulture. Les trois co-fondateurs, tous issus de l’aéronautique, ont bien conscience de la complexité que représente le milieu de l’agriculture : robustesse et contraintes de l’environnement, exigences de sécurité, besoin de haute performance. Ces contraintes sont similaires à celles qu’ils ont rencontrés dans l’aéronautique ce qui leur a permis de répondre aux mieux aux besoins de la robotique agricole. AgreenCulture rachète rapidement une société spécialisée en positionnement par satellites, la technologie GNSS (Géolocalisation et navigation par un système satellitaire) intégrée se révélant être la solution la plus économique et fiable. Par ce rachat, AgreenCulture, qui garantit sa position à tout instant, intègre totalement les solutions technologiques de GNSS, récupère 7 ans de savoir-faire et de R&D et gagne en légitimité et crédibilité auprès des industriels et investisseurs. L’équipe s’agrandit et intègre des ingénieurs agronomes afin de collecter au plus proche du terrain les besoins des agriculteurs. 12Bien être, bien manger
  • 13. AgreenCulture, acteur de l’écologie agricole Christophe Aubé, fondateur de AgreenCulture | Propos recueillis par Flavie Joos, Janvier 2019 Un business model au plus proche des acteurs historiques du machinisme agricole AgreenCulture commercialise ses solutions de robotique agricole auprès de concessionnaires ou de coopératives désirant offrir des nouveaux services à leur adhérents (environ 15% du chiffre d’affaires) ou de sociétés industrielles pour accompagner la robotisation des machines agricoles. En particulier, AgreenCulture conçoit et développe une gamme de petit robot, performant et abordable financièrement, dont ils maîtrisent la conception de bout en bout ; ce qui leur permet aussi de réaliser leur R&D, faire des tests, trouver des évolutions et innovations. Comme AGC demeure “fabless”, la production est sous-traitée en France. AgreenCulture développe une relation de collaboration avec ses clients (par exemple le leader mondial de la machine agricole Kuhn); les industriels agricoles ne maîtrisant pas les technologies de robotique apportées par les AgreenCulture, il s’agit donc de les accompagner dans la montée en compétences sur les aspects matériels et logiciel de la technologie. A contrario, les industriels apportent leur expertise et connaissances sur le machinisme agricole afin d’élaborer des robots performants répondant au mieux aux besoins des agriculteurs. Ce sont les industriels qui en bout de chaine industrialisent et commercialisent les solutions développées conjointement. En s’appuyant sur la puissance industrielle de ses partenaires AgreenCulture peut se focaliser sur son cœur de métier, son expertise en robotique et IA, sans avoir à investir fortement dans l’industrialisation et la commercialisation des solutions. AgreenCulture gagne ainsi des points par rapport à ses concurrents, sociétés de robotiques agricoles comme Vitibot ou Naïo Techonologies, en proposant des solutions environ une fois et demi moins chère. Le bilan AgreenCulture : une implantation grandissante et reconnue sur le marché de la robotique agricole Aujourd’hui, Christophe Aubé résume ainsi l’aventure AgreenCulture : « Il y a quatre ans, j’étais seul. Aujourd’hui nous sommes 32 collaborateurs et nous signons tous les 8 mois de nouveaux contrats structurants et pérennes de projets de robotisation. Notre expertise est reconnue auprès du public spécialisé et le milieu agricole s’adresse à nous pour répondre à ses besoins de robotique agricole. » AgreenCulture fait bouger les lignes, à la fois sur le marché des roboticiens agricoles mais aussi des tractoristes (un robot peut remplacer les tracteurs historiquement utilisés) et le marché de l’industrie phytosanitaire en permettant aux agriculteurs d’exploiter de manière écologique leurs champs en utilisant moins d’intrants et sans impact sur l’emploi ou les coûts d’exploitation. L’ambition d’AgreenCulture est cependant de faire de ses éventuels concurrents des partenaires pour enclencher collectivement la transition écologique de l’agriculture. Cela passe par des partenariats avec les acteurs historiques pour mettre au point des systèmes de reconnaissance afin de réduire l’utilisation de produits chimiques. Trois mots sur votre expérience entrepreneuriale ? • En tant qu’ingénieur, on aime les technologies et les systèmes complexes mais il ne faut pas oublier qu’on développe un produit pour répondre à un besoin client ! Le gros écueil est de vouloir développer un produit basé sur la technologie et non le cas d’usage. • Votre seul patron c’est votre client : il faut savoir baisser ses exigences car au final ce sera lui le payeur. • Un partenaire qui ne veut pas payer est un opportuniste qu’il faut vite abandonner ! Un industriel qui investit dès le début dans votre technologie reconnaît la valeur de votre produit ; c’est un gage de partenariat réussi. Un partenaire qui vous demande des adaptations sur votre produit sans jamais investir ne sera jamais fiable sur le long terme et cherche seulement à étudier votre technologie. » Christophe Aubé 13Bien être, bien manger
  • 14. Pouloulou : « Des choix responsables sans prise de bec ! » Chez Pouloulou nous proposons des choix alimentaires responsables sans prise de bec ! Nous accompagnons les consommateurs vers des choix responsables sur ce qu’ils aiment, en développant une dimension ludique et pédagogique. Ainsi nous voulons être drôles plutôt que moralisateurs, faire rire plutôt que faire peur ! Nous proposons aux particuliers et aux entreprises des produits et services autour de la consommation responsable. Par exemple, nous avons commencé notre projet avec un service d’adoption de poule : les clients peuvent donner un nom à leur poule et recevoir chaque semaine des œufs bios et extra frais issus du poulailler où vit leur poule ! Ainsi nous offrons bien plus qu’un service de livraison d’œufs mais une véritable expérience éco responsable autour de la poule. Paul Schwebius, co-fondateur de Pouloulou et alumni d’ISLEAN | Propos recueillis par Flavie Joos, Septembre 2019 Nous nous appuyons sur un sourcing fort car c’est la base de notre projet ; nous aurons seulement 300 références dans le magasin (en comparaison, un magasin « Bio c’est bon » compte environ 5000 références ! on ne vous parle même pas des hyper marchés…) auprès de fournisseurs que nous aurons sélectionnés précautionneusement. Nous allons aussi établir une charte et surtout créer une relation de proximité avec les éleveurs et fournisseurs avec qui nous travaillons, car nous les considérons comme de vrais partenaires. Voici de bien beaux projets, comment allez-vous vous y prendre ? Le marché du bio pèse pour 5 milliards d’euros sur un marché total de l’alimentation estimé à 80 milliards Et maintenant, quels objectifs et ambitions pour Pouloulou ? Grâce à ce premier service nous avons eu nos premiers clients… 300 clients en 3 mois ! Mais nous nous sommes confrontés à des problèmes logistiques de livraison lors du passage à la mise à l’échelle. Nous avons donc décidé de bifurquer sur d’autres services. Nous avons réalisé plein d’expérimentations et nous avons bien vu qu’il y avait un intérêt pour l’Alimentation Responsable ; en effet, les gens ressentent un manque de sens dans leur mode de consommation actuelle : des millions de références dans les magasins, des publicités promouvant la consommation de masse, des services clients souvent négligés… Alors qu’en parallèle, les clients ont de nouvelles attentes et exigences sur leur consommation : avoir un impact positif sur la planète, connaitre l’origine de produits qu’ils consomment, savoir qui sont les producteurs ou fournisseurs et si possible qu’ils soient locaux, vivre de nouvelles expériences sans être contraints dans leurs habitudes d’achats… Actuellement le marché du bio pèse pour 5 Md€ sur un marché total de l’Alimentation estimé à 80 Md d’euros. Son niveau de maturité n’est cependant qu’à 50%. Sans parler des nouvelles tendances sur des modes alternatifs de consommation comme la viande in vitro, l’agriculture urbaine, le vrac…etc. Il y a donc encore beaucoup à faire dans ce domaine et la demande est déjà bien d’actualité ! Pour répondre à ces nouvelles attentes, notre objectif à long terme est de créer un réseau de concept stores : les comptoirs de la ferme. Nous voulons ainsi sensibiliser tout un chacun via des ateliers pédagogiques et conviviaux, des événements autour de la consommation responsable. Nous proposerons aussi des épiceries éco-responsables : sourcing transparent, produits bons pour la santé et bons pour la planète. Le pitch Pouloulou : « Des choix responsables sans prise de bec ! » Ensuite, nous allons mener des expérimentations pour tester notre concept et ça commence dès cette semaine avec notre 1er lieu éphémère dédié à l’alimentation responsable ! Ouverture des portes ce jeudi 17 octobre, pendant 3 semaines, alors ramène ta fraise ! Nous allons y organiser des ateliers pour les enfants et les adultes, nous aurons plus de 30 partenaires sur la durée de l’événement, avec des conférences et tables rondes, et une épicerie responsable. Cet événement est un vrai tremplin pour nous, au-delà du test de notre concept, c’est aussi l’occasion de faire valoir nos produits et services, et convaincre de potentiels investisseurs de nous accompagner. Un événement éphémère dédié à l’alimentation responsable s’est déroulé fin 2019 Paul Schwebius 14Bien être, bien manger
  • 15. Pouloulou : « Des choix responsables sans prise de bec ! » Et quelle équipe se cache derrière Pouloulou ? Pouloulou c’est un trio d’associés un peu original ; je ne connaissais pas mes deux associés avant de lancer Pouloulou ! Nous nous sommes rencontrés sur un « site de rencontre pour startuppers » : Startup only ! Mes deux autres associés avaient un projet d’adoption de poules et ils cherchaient un troisième larron pour se lancer dans l’aventure ! Nous avons commencé à travailler ensemble sur les mini projets, pour apprendre à nous connaître et ça a « matché » ! Cela fait maintenant un an que nous travaillons ensemble sur notre projet et cela fonctionne très bien. Pourquoi ? Parce que nous avons réussi à mettre en place ce qu’il y a de fondamental dans une relation : la confiance et l’écoute ! Nous avons mis en place une gouvernance et un mode travail totalement transparent : une réunion opérationnelle par semaine, un afterwork par semaine ou nous parlons de tout autre chose que Pouloulou sauf deux questions : qu’est ce qui va bien et mal en ce moment ? Bref, on se dit tout chaque semaine, autour d’un verre ou d’un bon repas ! Nous avons aussi décidé de casser les silos et de travailler en transverse, nous sommes trois couteaux suisses ayant eu des expériences précédentes dans des environnements très challengeants et développant notre endurance au travail (fonds d’investissement, milieu d’affaires, conseil, grande consommation…) ; nous sommes donc à l’aise sur tous les sujets et sommes interchangeables pour gagner en flexibilité et réactivité. Paul Schwebius, co-fondateur de Pouloulou | Propos recueillis par Flavie Joos, Septembre 2019 Je me réveille tous les matins, en me disant que je sais pourquoi je me lève malgré la fatigue ; voilà ce que m’apporte l’entrepreneuriat ! J’apprends au quotidien, je participe à des projets auxquels je crois, avec des personnes qui partagent la même passion, je me dépasse, je travaille pour moi-même au service de la société. C’est forcément gratifiant ! C’est une chance d’entreprendre qui plus est dans de bonnes conditions telles que les nôtres : être incubé a Station F est un véritable atout pour Pouloulou et une belle expérience riche d’enseignements pour nous. Mon principal conseil : il est primordial d’être ultra transparent avec ses associées, sinon c’est l’enfer ! Ensuite, il ne faut pas hésiter à s’appuyer sur son réseau et de manière générale sur ses expériences passées. Enfin, il ne faut pas avoir peur de faire les choses, de tenter… au pire on te dira non et tu feras autre chose, autrement ! Ton retour personnel sur l’entrepreneuriat : quels sont tes conseils ? Nous avons mis en place une gouvernance et un mode travail totalement transparent Paul Schwebius 15Bien être, bien manger Après un an et demi, Pouloulou se transforme en association, pour accompagner d'une autre façon l'intérêt suscité auprès des consommateurs depuis le début de l’aventure et continuer à les sensibiliser à la consommation responsable. L'engouement et les retours permettent de marquer l'intérêt de principe sur la consommation plus responsable, intérêt dont la monétisation est encore à écrire avec les consommateurs.
  • 16. Sylvain Gilibert Atometrics : la data ultra-locale Le problème initial est l’écart que nous avons constaté entre la profusion des données et informations économiques de qualité et leur utilisation : la France est plutôt très bien pourvue en information qualifiée et en données quantitatives grâce à des producteurs de qualité. Pour n’en citer qu’un seul, l’Insee par exemple publie des données d’une grande richesse. Par ailleurs, les politiques d’Open data ont permis de rendre publiques beaucoup d’informations de valeur. Mais le problème, c’est que personne ne sait vraiment les utiliser : où sont ces données ? Comment les mettre en valeur ? Comment les croiser ? Nous avons donc voulu répondre à ce problème en facilitant l’accès à des données économiques de qualité, faciles à comprendre dans son contexte et qui ne soit pas non plus hors de prix Quel est le problème à résoudre qui a lancé Atometrics ? Comment avez-vous lancé le projet ? Nous avons commencé par développer un premier produit trop complexe. Notre promesse étant d’aider les TPE et PME dans le secteur du Retail à analyser leur performance économique et à prendre des décisions éclairées en se comparant par rapport à leurs pairs. Cet outil était à la fois trop « technique » mais aussi pas assez spécifique pour la cible que nous visions. Nous nous sommes également heurtés à la difficulté commerciale de s’adresser à un marché très atomisé et hétérogène. Toutefois, la présentation de ce premier outil nous a permis de constater un réel intérêt des banquiers et des experts-comptables pour des données pertinentes et accessibles. Nous avons donc fait évoluer notre plateforme pour permettre de donner un accès facile à des informations fiables, enrichies (multi-sources) et géolocalisées à ces professionnels, qui sont au service des TPE et PME. Pour simplifier, nous proposons aujourd’hui une plateforme très complète et personnalisable d’études économiques ultra-locales pour toute la France. Elle couvre actuellement plus de 100 secteurs d’activité. Notre activité se fait en BtoB et est tournée vers les grands comptes (banques et réseau d’experts- comptables). Nous avons d’ailleurs établi plusieurs partenariats nationaux d’accès à notre plateforme. Sylvain Gilibert, co-fondateur d’Atometrics | Propos recueillis par Louis-Alexandre Louvet, Août 2019 16La data pour tous Atometrics aujourd’hui ? Nous sommes 3 associés, dont 2 co-fondateurs. Nous avons embauché notre premier salarié récemment et prévoyons un deuxième recrutement en septembre. Nous travaillons aussi avec un réseau de freelances. Avec plus de 10 millions de Siret répertoriés et mis à jour quotidiennement, notre plateforme propose d’abord une recherche personnalisable sur des informations fraîches et géolocalisées. A titre d’exemple, si vous voulez réaliser une étude du marché des salons de coiffure présents à Malakoff, il vous suffit de renseigner un numéro SIREN ou une adresse dans notre plateforme et elle propose une agrégation des principales informations économiques locales : les concurrents, leurs ratios financiers clés, les cessions de fonds de commerce (acheteurs, vendeurs, prix), les caractéristiques de la population résidente et de passage etc. Nous décrivons également les tendances macro- économiques du marché et proposons des informations pratiques permettant d’approfondir l’analyse. Les banques apprécient aussi le fait que nos données soient uniformes de bout-en-bout : quand le chargé de clientèle prépare son entretien pour financer la croissance d’un restaurant à Compiègne, grâce à notre plateforme, il peut appréhender le métier et l’environnement local de son client. Lorsqu’il constitue le dossier de financement et le communique à l’analyse Crédit ou à l’analyste Risque pour validation, ces deux derniers utilisent les mêmes données pour réaliser leur analyse. Par construction, notre plateforme leur propose un outil unique et objectif, ce qui permet de gagner du temps et d’améliorer la coopération entre ces deux métiers. Enfin, nous avons misé sur la multiplicité des interfaces pour rendre nos analyses accessibles: (1) une plateforme SaaS, (2) la communication de données via une API (marque blanche) et (3) la réalisation d'extractions et d'analyses sur-mesure pour répondre à des besoins spécifiques. Les banques apprécient que nos données soient uniformes
  • 17. Sylvain Gilibert Les suites du développement ? Depuis le lancement de notre nouvelle plateforme, nous avons axé nos évolutions comme suit: offrir un niveau de performance croissant aux utilisateurs, créer de nouvelles fonctionnalités correspondant à leur besoins/cas d’usages et compléter qualitativement les données contenues dans notre base. Dans cette optique, nous avons récemment : ● Ajouté des modules de benchmark des comptes/des business plans et de valorisation de fonds de commerce ● Augmenté le nombre de secteurs couverts suivant les demandes de nos clients en intégrant 75 nouveaux secteurs ● Ajouté des données financières additionnelles sur plus de 200 000 établissements grâce à des partenariats A court et moyen termes, nous prévoyons notamment d’intégrer les données sur les ventes immobilières (en particulier les locaux commerciaux), de développer un nouveau module permettant de visualiser toutes les évolutions sur un secteur/une période donnée ou encore de permettre la constitution de panels sur la base d’une recherche textuelle pour pouvoir s’affranchir des codes d’activité. Nous allons également préparer la deuxième du rapport "Attractivité des villes pour les petites entreprises” réalisé Atometrics : la data ultra-locale Sylvain Gilibert, co-fondateur d’Atometrics | Propos recueillis par Louis-Alexandre Louvet, Août 2019 Quels enseignements pour Sylvain ? Quand j’y repense, je me dis que nous avons beaucoup appris, grâce à nos nombreuses erreurs ! Nous avons par exemple appris qu’un projet avec une forte composante technologique, comme le nôtre, doit être blindé dans la sécurisation de la propriété intellectuelle de son code informatique. Ce qu’est notre deuxième version de plateforme ! Ensuite, nous avons constaté qu’un produit n’est pas nécessairement bon s’il est complexe : notre première plateforme était trop technique et nous nous sommes désormais recentrés sur la méthodologie avec démonstrateur client afin de mettre les utilisateurs au centre de notre démarche de conception. Enfin, nous avons appris la patience face à l’entrepreneuriat : nos clients étant des grandes entreprises, ils doivent gérer leurs cycles de décision internes, malgré l’enthousiasme pour la plateforme. Cela peut prendre du temps (beaucoup de temps !) et cette patience, assortie de professionnalisme tout du long, finit par payer. Il faut savoir rester vaillant et fiable dans la durée, sans baisser les bras. Quelques conseils pour ceux qui voudraient se lancer ? On le lit, on le sait mais on fait quand même l’erreur alors je vais le répéter : avant de se lancer dans des développements de produits, testez vos concepts et vos produits – même numériques – auprès de vos clients cibles. Le deuxième conseil est plus personnel : ne restez pas seul. Une équipe et des associés sont de vrais atouts pour apporter des regards complémentaires et gérer à plusieurs les joies, les perspectives et parfois les coups durs ! 17La data pour tous par l’Observatoire FCGA/atometrics en espérant qu’il permette de contribuer à la compréhension et à l'analyse de l’impact de la crise actuelle sur le tissu entrepreneurial français.
  • 18. Taha Zemmouri DataGenius : Data Lab externalisé et valorisation des data Taha Zemmouri , fondateur et CEO de DataGenius | Propos recueillis par Flavie Joos, Août 2019 Tout a commencé par un cours entrepreneuriat à l’EM Lyon, où j’ai réalisé mon année de Master 2. Le cours s’intitulait (en tout cas je l’ai compris ainsi !) : « Comment monter sa boite quand on n’a pas d’idée ? ». Le professeur nous citait des exemples comme Microsoft, HP,etc à la base, ces sociétés étaient des « boites de prestas », puis elles se sont rendu compte que ce que demandait le client était réplicable et ont donc développé des produits. Le concept m’a marqué alors j’ai décidé de tenter le coup avec la Data Science ! DataGenius a été créé en avril 2017, dans l’optique donc d’être sous un format de société de conseil spécialisée en Data Science tout en développant parallèlement des produits scalables. Nous ne nous considérons pas comme une startup classique développant et vendant un produit mais plutôt comme un Data Lab externalisé, permettant aux entreprises de faire valoir leurs données grâce aux nouvelles technologies, voilà le concept de DataGenius. Nous menons donc des projets de Data Science et d’IA (Intelligence Artificielle) pour nos clients en intégrant une forte composante algorithmique, avec l’usage de technologies innovantes comme le machine learning, NLP (Natural Language Processsing) … Notre force est de mettre en place et à disposition des clients (métiers et DSI) nos équipes d’experts, Data Scientists et Consultants, pour faire le lien entre les stratégies métiers et les capacités technologiques sous- jacentes. En 3 mots, quel est le concept derrière DataGenius ? Quels sont les problèmes de tes clients et quelles solutions tu leur apportes ? Nous évaluons trois niveaux de maturité chez nos clients concernant leur data et leurs connaissances sur le sujet, et leur apportons trois niveaux de services associés : • « J’ai des données mais je ne sais pas quoi en faire et je ne sais pas ce qu’est la data science » : à ce problème notre solution est simple, nous leur proposons un diagnostic Data réalisé par un de nos consultants ; c’est une 1ère étape, stratégique et business autour de la data • « J’ai une petite idée de valorisation de mes data mais je n’y connais rien » : dans ce cas là nous proposons un accompagnement de bout en bout pour mener un projet data, de la définition, conception à la production et au déploiement de solutions sur-mesure (ex. outils de détection de fraude, de gestion des réclamations clients, d’optimisation de ressources,etc.). Comment as-tu eu l’idée de créer DataGenius ? • « Je connais mes data et j’ai besoin d’une expertise sur une compétence ou une techno spécifique » : dans ce dernier cas nous apportons l’expert sur ladite compétence (ex. NLP, Machine learning, data visualisation… etc.) ou technologie (ex. spaCy, Tensorflow, Scrappy, Spark, Hadoop, Django, Docker, etc.). Nous avons aussi développé des solutions pré- packagées, à force de les avoir déployées chez nos clients et afin de s’adapter aux formats de données : traitement des appels téléphoniques, web scraping et analyse de contenu de fichier Word et PDF. Tout a commencé par un cours entrepreneuriat à l’EM Lyon, où j’ai réalisé mon année de Master 2 Nous évaluons trois niveaux de maturité chez nos clients 18La data pour tous
  • 19. 19 Dans l’entrepreneuriat tu passes ton temps à gérer les « emmerdes » pas prévues ! Pour monter une boite, pas besoin d’être très intelligent, mais il faut juste avoir une grosse capacité à encaisser les coups et être très résilient. Un petit mot pour la fin : ton retour personnel sur l’aventure entrepreneuriale ? DataGenius : Data Lab externalisé et valorisation des data Taha Zemmouri , fondateur et CEO de DataGenius | Propos recueillis par Flavie Joos, Août 2019 Nos ambitions sont grandes mais raisonnables : grossir et atteindre d'ici quelques années quelques millions d'euros de chiffre d'affaire, se développer et lancer les produits auxquels on croit, les implémenter chez nos clients et les accompagner sur le long terme. Nous développons ainsi un nouveau produit, AI- Compare : une solution SaaS fournissant une interface connectée aux grands (IBM, Amazon, Google, Microsoft, etc.) et aux petits fournisseurs d'intelligence artificielle. Notre solution permet aux utilisateurs de comparer les performances de ces fournisseurs en fonction de leurs données et de les utiliser directement via notre API, offrant ainsi une grande flexibilité et facilitant le changement de fournisseur et l'optimisation des performances. Notre site référence d'ores et déjà plusieurs centaines de fournisseurs que nous allons petit à petit intégrer à notre interface Quelles sont les prochaines étapes pour DataGenius ? La data pour tous Quel bilan fais-tu après plus de deux ans d’activités ? Aujourd’hui, DataGenius ce sont plusieurs employés qui travaillent quotidiennement pour nos clients, sur des projets divers, dans des secteurs variés : pharmacie, assurances,etc. Nous ne sommes pas spécialisés dans un secteur en particulier même si nous commençons à développer une réelle expertise autour des sujets de la santé et de la pharmacie ; cela est purement lié à notre écosystème : étant basé à Lyon, bassin de l’industrie pharmaceutique, nous y avons eu de belles opportunités. Nous avons monté la boite avec un capital initial de 2 500 €, nous n’avons pas fait de levée de fonds et sommes rentables car notre business model de vente de projets au forfait ne nécessite pas de gros investissements amont comme cela aurait été le cas si nous avions créé un produit. Quant aux produits pré packagés que nous développons, nous les concevons en co-innovation avec nos clients historiques devenus des partenaires. Tu passes ton temps à gérer les « emmerdes » pas prévues Taha Zemmouri
  • 20. Louis Jarjat Naelis : un moteur de calcul pour les acteurs de l’énergie Nous sommes sur un périmètre de niche donc si on ne contextualise pas, on n’y comprend pas grand chose. Au départ, il y avait peu d’échange de mesures dans le monde de l’énergie pour deux raisons principales : • Il n’y avait qu’un acteur : EDF-GDF donc des relations contractuelles uniquement entre l’acteur institutionnel et les consommateurs • Le réseau ne renvoyait que peu de mesures : des courbes de charge (une mesure toutes les dix minutes) pour le haut de portefeuille, des index (une mesure par mois, voire par trimestre) pour le marché de masse. Avec les compteurs intelligents (smart metering), on passe à une “démocratisation de la courbe de charge” : une mesure toutes les 10 minutes pour tout le monde, donc il y a un effet volume L’ouverture du marché et le passage au Smart Grid ont eu plusieurs conséquences : • Le démantèlement de l’acteur historique en 6 entités : • Deux gestionnaires de réseau de transport : RTE pour l’électricité, GRTgaz pour le gaz • Deux gestionnaires de réseau de distribution : Enedis (ex-ErDF) pour l’électricité, GRDF pour le gaz • Deux fournisseurs : EDF pour l’électricité, GDF, puis GDF Suez, puis Engie pour le gaz • La multiplication des acteurs : fournisseurs, responsables d’équilibre, acteurs de flexibilité… Cette multiplication des acteurs a amené une démultiplication des relations contractuelles • La génération de multitude de données grâce au réseau intelligent symbolisé par les compteurs intelligents notamment (smart metering : Linky pour l’électricité et Gazpar pour le gaz). Ces nouveaux compteurs communiquent dans les deux sens et permettent surtout d’acquérir des mesures plus fines qu’avant A quelle problématique répond Naelis ? Louis Jarjat, co-fondateur de Naelis | Propos recueillis par Antoine Matta, Juillet 2019 Quel est le concept que vous proposez pour y répondre ? Pour pouvoir exploiter les données, on a édité un logiciel, Novae, qui est en fait un moteur de calcul. Or quel est l’intérêt d’un moteur de calcul ? C’est de pouvoir tirer de la valeur à partir de données numériques. Novae permet de construire interactivement des formules de calcul complexes et d’obtenir des résultats de manière immédiate. Il y a donc de multiples contextes dans lesquels Novae peut être utilisé pour une multitude de cas d’utilisation. On parle évidemment de nouvelles offres commerciales, mais au-delà de nouveaux services. Et c’est là que se situent les principaux gisements de business. Tirer de la valeur à partir des données de mesure énergétique Thomas, Joël et moi intervenons dans ce contexte depuis plus de vingt ans et plus spécifiquement sur tout ce qui concerne l’exploitation des données de mesure énergétique dans les systèmes d’information. Tous les projets auxquels nous avons participé commençaient par une phase de définition et de conception de concepts transverses : • Courbes de charge, index, découpages horosaisonniers (été/hiver, heures pleines/heures creuses, pointe) … • Gestion de la périodicité (5’, 10’, 15’, 20’, 30’…), des arrondis, du changement d’heure été/hiver • Calculs d’énergies à partir de puissances, de puissances à partir d’énergies, de monotones… Il nous est apparu nécessaire de construire un outil qui prendrait en compte les éléments de base en termes de concept ou de fonctionnalités pour tous les acteurs. Pour revenir à la question initiale, le problème auquel on a donc voulu répondre est tirer de la valeur à partir des données de mesure énergétique. On a développé un outil qui exploite les données de mesure de manière transverse. On compte utiliser ce socle pour développer des utilisations spécifiques. L’histoire nous donne raison. La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a établi des perspectives sur la gestion de données de mesure qui entérinent notre vision et valident nos choix. 20La data pour tous
  • 21. Je reculais à l’idée de monter une boîte car je pensais que pour en gérer une, il fallait tout maîtriser : le contractuel, le juridique, la comptabilité. On m’a aidé à comprendre que la première chose à faire quand on crée une entreprise, c’est de savoir s’entourer. Il est illusoire et inule de savoir tout faire. Pour le juridique, il faut un avocat, la comptabilité, il faut un comptable, les finances, un banquier. J’ai appris à ne pas savoir. La non-maîtrise était un stress, maintenant je suis entouré de personnes qui vont m’apporter une réponse à tout problème que je rencontre. Quel apport personnel et partage d’expérience en tirez-vous ? Quels conseils donnez-vous à ceux qui ont envie de se lancer dans l’entrepreneuriat ? Le conseil que je donne est qu’il faut tenter : il ne faut pas se dire avant d’y aller je veux tout connaître. Puis quand je vais savoir tout ça, je vais créer ma boîte. La bonne démarche est de se dire : il faut un cœur de métier, des compétences, des convictions et pour les choses autour, il y a des spécialistes, il faut s’entourer des bonnes personnes. Il ne faut pas avoir peur d’être accompagné. Comment avez-vous lancé le projet ? Nous sommes trois fondateurs tous issus du monde de l’énergie (électricité et gaz) et spécialisés dans la gestion des données de mesure. Au départ, chacun de nous a conduit sa propre réflexion et a poussé ses idées vers son management. Chacun de nous avait une volonté d’entrepreneuriat mais pas nécessairement d’indépendance. C’est le manque de volonté et de soutien dans nos sociétés respectives qui nous a décidé à créer notre propre structure en 2017. Naelis aujourd’hui ? Les perspectives de développement ? On essaie de signer notre premier client. Les structures qui ont le plus besoin de valoriser les données de mesure énergétique pour l’instant sont les gestionnaires et distributeurs du réseau comme RTE, Enedis, GRTGaz, GRDF. Notre souci vient de la transversalité de Novae : pour appréhender son utilité, notre interlocuteur doit maîtriser ses besoins cœur de métier : on n’a pas de souci pour trouver des interlocuteurs au niveau opérationnel mais on en a pour l’instant pour concrétiser les opportunités commerciales. On n’est pas attractif d’un point de vue achat. Toutefois, on espère signer notre premier client cette année. A terme, on vise tous les clients de l’énergie à l’exception des particuliers : transporteurs, distributeurs, fournisseurs, gros consommateurs. Naelis : un moteur de calcul pour les acteurs de l’énergie Louis Jarjat, co-fondateur de Naelis | Propos recueillis par Antoine Matta, Juillet 2019 A terme, on vise tous les clients de l’énergie à l’exception des particuliers Louis Jarjat 21La data pour tous
  • 22. Amédée Levillain Knowa : une plateforme de gouvernance Amédée Levillain, co-fondateur de Knowa| Propos recueillis par Alexandra Tondowski, Octobre 2019 Avec Knowa, nous voulions répondre à des enjeux de structuration des échanges d’informations en partant de la gouvernance au niveau exécutif des organisations qui aujourd’hui sont de plus en plus complexes, les équipes étant éparses, et de manière croissante décentralisées puisque à la fois internes et externes. Knowa se présente comme “Complex governance, made simple”. Nous sommes partis de l’industrie des fonds de pension à prestations définies au Royaume-Uni (2TR de passifs) – dans laquelle nous opérons au travers de notre cabinet Zephyrus. Cette industrie est gérée par des trustees (avec une fonction de non exécutifs indépendants), qui opèrent via un management externalisé (des consultant externes), en collaboration avec leur employeur. A ce titre, nous y trouvons tous les ingrédients d’une gouvernance compliquée : beaucoup de prestataires externes interviennent et les trustees doivent échanger et collaborer dans leur propre écosystème (le Board, les conseils et le régulateur) mais aussi avec leur employeur en respectant les « chinese walls ». Il existe donc une tension entre collaboration et nécessité de respecter des échanges privés. L’USP de Knowa est de pouvoir connecter des espaces privés de gouvernance dans un espace «connecté » où se déroulent les négociations. Quel est le problème à résoudre qui a lancé Knowa ? Comment avez-vous lancé le projet ? Nous avons lancé Knowa il y a deux ans. Le besoin est d’abord venu de notre cabinet Zephyrus -Knowa est devenu notre outil interne – puis de nos clients. Knowa a donc remplacé l’email en interne chez Zephyrus, puis nous l’avons proposé à nos clients. L’utilisation de Knowa a permis de massivement augmenter la productivité de nos équipes, notamment dans la phase de on boarding de nos nouveaux consultants qui ont accès à la connaissance en deux clics. Comme nos clients ont été enthousiastes, nous avons voulu proposer notre solution à des acteurs qui n’étaient pas encore nos clients et cela a finalement débordé le cadre des fonds de pension; car Knowa est intéressant pour gérer les transactions dans des contextes M&A (de la due diligence à la vente), pour la gestion d’une copropriété, pour une société de Private equity ou un family office qui souhaite gérer ses participations et relations avec ses actionnaires/membres de la famille, pour gérer une joint-venture etc. Knowa, c’est le croisement de l’accumulation structurée de la connaissance (knowledge) et de la volonté de partage tout en évitant la dispersion de cette connaissance et des informations, en les rassemblant sur une même plateforme (idée de l’Arche de Noé ou Noa Arch en anglais), tout en résolvant la contradiction entre collaboration et « chinese walls ». « Si Slack et DropBox avaient un enfant, et que celui-ci avait pris les meilleures qualités de chacun de ses parents, il s’appellerait Knowa » Les informations échangées le sont de de manière simple et intuitive (en évitant les pièges des outils collaboratifs actuels comme Slack ou Teams qui sont trop « chatty »). Nous passons du paradigme « all over the place » à « all in one place » avec un focus particulier sur le UI (il doit être simple, intuitif et sérieux puisque nos clients sont des exécutifs). Pour résumer notre solution : si Slack et DropBox avaient un enfant, et que celui-ci avait pris les meilleures qualités de chacun de ses parents, il s’appellerait Knowa. Aujourd’hui la collaboration se fait par e-mail, ce qui pose trois problèmes majeurs : 1. Le mail n’est pas un outil collaboratif 2. Et avec le mail on perd la propriété physique de son information (on ne contrôle plus le destin d’un mail une fois envoyé) 3. Les mails perdent le lien avec les documents échangés donc la connaissance Avec Knowa nous avons voulu faire en sorte de créer un système collaboratif où les trustees redeviennent propriétaires de leur information et de tous les documents. 22Nouveaux services pour l’entreprise
  • 23. Amédée Levillain Knowa : une plateforme de gouvernance Amédée Levillain, co-fondateur de Knowa| Propos recueillis par Alexandra Tondowski, Octobre 2019 L’idée est bien sûr de vendre le plus possible ! Nous avons commencé en nous positionnant volontairement dans une niche (la stratégie Zero to one), le but étant de devenir les meilleurs dans cette niche et seulement après d’aller ailleurs et d’élargir les horizons à la fois en termes de secteurs et de géographie – aux États Unis, au Canada, aux Pays-Bas etc. Quel accompagnement au démarrage du projet ? J’ai créé une première boîte sans réellement réfléchir au partenaire avec qui j’étais associé et cela n’a pas fonctionné ; puis, ayant appris de mes erreurs, j’ai créé Zephyrus avec un associé à la personnalité complémentaire à la mienne, ainsi qu’avec un Chairman qui a su canaliser notre énergie. Le meilleur ami de l’entrepreneur est le focus. Et c’est Zephyrus qui a servi de tremplin à Knowa, puisque nous sommes partis de nos besoins en interne pour créer cette solution. C’est le modèle Amazon : « we are our first customer ». Knowa aujourd’hui ? Aujourd’hui Knowa en est aux prémices d’une stratégie go to market, il faut donc transformer l’essai. Nous avons signé notre premier client externe il y a deux mois et pensons que nous serons à une vingtaine d’ici 6 mois. Avec Knowa nous fonctionnons sur le mode de “l’école américaine”, c’est à dire que nous lançons des MVP puis par itérations successive via des pilotes (nous en avons une quinzaine) nous améliorons la solution. Les suites du développement ? Les gens sont “gavés” de solutions tech souvent peu adaptées à leurs besoins réels et plus des gadgets Pourquoi êtes-vous entrepreneur, et pas salarié ? J’ai commencé ma carrière en travaillant dans une banque d’affaires puis j’ai démissionné en 2006 pour monter ma première boite. En tant qu’employé, j’étais frustré car je proposais plein d’idées et de business plans qui plaisaient mais qui n’étaient jamais concrétisés. J’ai donc choisi de me lancer, je suis un rêveur mû par de grosses convictions et une volonté d’aboutir : c’est ma définition de l’entrepreneur. On n’est jamais mieux servi que par soi-même quand on croit à son projet. Nous avons signé notre premier client externe il y a deux mois (septembre 2019) Les freins principaux aujourd’hui à notre développement, sont contextuels – les gens sont “gavés” de solutions tech souvent peu adaptées à leurs besoins réels et plus des gadgets- mais aussi culturels : les gens ont toujours été habitués aux mails pour collaborer (par manque de choix et parce que nécessité fait loi) – tandis que nous sommes convaincus que les mails ne s’y prêtent absolument pas. Or, Knowa ne fonctionne que si les gens jouent vraiment le jeu… Il faut avoir des “capitaines” qui partagent et portent notre vision pour changer les habitudes dans les différents marchés. Néanmoins le fait que les systèmes de gouvernance – dans notre secteur – sont forcés par la régulation à devenir plus robustes au quotidien, constitue un vrai moteur pour Knowa. Enfin, le succès de Slack ou de Front montrent bien que les acteurs ont pris conscience de la déficience du mail comme outil collaboratif. Nous faisons le choix de ne pas développer trop de fonctionnalités et faisons attention à ne pas nous laisser happer par les desiderata des clients – afin de ne pas développer des fonctionnalités anecdotiques. Nous sommes très focalisés sur l’argent que nous dépensons. 23Nouveaux services pour l’entreprise
  • 24. Le lancement de Knowa a élargi mes horizons et m’a permis de découvrir le monde de la tech et de sa “tuyauterie” – je pense aux développeurs avec qui nous avons travaillé à Cracovie, la nécessité de comprendre le code, le concept d’API, les aspects de sécurité… Knowa : une plateforme de gouvernance Amédée Levillain, co-fondateur de Knowa| Propos recueillis par Alexandra Tondowski, Octobre 2019 Il ne faut pas manquer d’ambition et donc ne pas repousser le succès, toutefois comme je l’ai dit précédemment, une boîte ne se monte pas en un an – au risque d’oublier, notamment, tout l’aspect culturel. Or, la culture d’une boîte, c’est fondamental : vous devez partager des valeurs communes avec les gens ; car votre boîte passera par des hauts et des bas, et ce qui la maintiendra à flots, c’est ce partage de valeurs. Il faut définir son « why », la Silicon Valley appelle cela le « Massive Transformational Purpose »: celui-ci doit avoir de la substance (éviter les tartes à la crème sur le thème « je vais changer le monde ») et tout le monde doit y adhérer. L’idéal est donc de le co-construire, car chaque employé sera gardien du « why » et devra tenir le même discours auprès des clients. Le « why » ne peut pas mentir ou sembler pipo. Le « why » doit donc être cohérent et garant d’une cohésion au sein de la boîte et cela se répercute positivement sur votre croissance. Le client doit adhérer au « why » pour fendre les freins culturels. On ne créait pas une boîte, même dans le secteur de la Tech – en un an – même si l’on a la volonté d’aller vite Cela a aussi confirmé que l’on ne créait pas une boîte, même dans le secteur de la Tech – en un an – même si l’on a la volonté d’aller vite. Car lorsque l’on développe un produit tech, on peut être tenté de vendre à des actionnaires l’idée que ça va être la prochaine unicorne en un an, mais on se tire une balle dans le pied car il faut être capable de sortir rapidement un business plan exponentiel…on prend le risque de passer plus de temps à vendre le rêve à l’investisseur pour justifier une valorisation délirante plutôt que de construire des fondations solides qui nécessite un travail laborieux qui par définition prend du temps. Pour résumer, il faut agir avec un état d’esprit de « moon shot » mais être aussi être paysan i.e. savoir labourer la terre quotidiennement et avec assiduité, et donc prendre son temps. Quels enseignements pour Amédée ? Quelques conseils pour ceux qui voudraient se lancer ? Amédée Levillain 24Nouveaux services pour l’entreprise Nous allons signer un premier commercial qui permettra de vendre 30 licences (approche B2B2c) et développer une fonctionnalité BoardPack pour avoir toute la vie du Board sur Knowa : avant le board, pendant le board et après le board. Quelle est votre actualité pour 2020 ?
  • 25. Julien Niquet Epsor : l’épargne salariale nouvelle génération De l’épargne salariale, beaucoup de gens connaissent les mots “intéressement” et “participation”, mais personne ne sait vraiment à quoi ils correspondent. Aujourd’hui, c’est un sujet complexe, qui fait peur autant aux entreprises qu’aux salariés. L’idée d’EPSOR est de faire passer ce dispositif très financier à un vrai dispositif RH, et de montrer en quoi il est gagnant-gagnant à la fois pour les entreprises et leurs salariés. Le problème auquel nous répondons est donc double : • Du côté des entreprises, et en particulier des TPE et PME, les problématiques récurrentes sont celles autour des ressources humaines : coût du travail, attractivité de l’entreprise et recrutement des talents. Les PME le savent peu, mais l’épargne salariale, par un accord d’intéressement par exemple, permet de répondre à ces trois enjeux : c’est un dispositif RH attractif et à moindre coût pour l’entreprise. En bonus : des dispositions de la loi PACTE entrées en vigueur au 1er janvier 2019 ont supprimé le forfait social sur l’intéressement pour les entreprises de moins de 250 salariés. Donc l’entreprise peut verser des primes d’intéressement à son équipe, sans payer de charges. Si l’entreprise veut verser 1 000€ à l’un de ses salariés, cela lui coûte 1 000€ et le salarié en reçoit 903€ (après CSG CRDS), vs 380€ dans un système de prime classique (avec un taux d’imposition marginal de 30%). Quel est le problème auquel répond Epsor ? Julien Niquet, co-fondateur d’Epsor | Propos recueillis par Ange Miezan, Avril 2019 Epsor n’a bien entendu pas inventé l’épargne salariale, mais l’épargne salariale nouvelle génération peut-être bien ! 😉 Jusqu’à présent, les PME n’avaient pas adopté largement ces dispositifs, en raison de leur complexité et de la lourdeur administrative associée. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : seuls 20,6% des salariés d’entreprises de 10 à 49 salariés bénéficient d’épargne salariale aujourd’hui, contre 93% des salariés d’entreprises de +1000 salariés. Avec Epsor, nous souhaitons démocratiser l’accès à l’épargne salariale aux PME. C’est pour cela que nous offrons une plateforme simple et intuitive, qui rend le sujet lisible pour les entreprises. Elles sont par ailleurs accompagnées à toutes les étapes dans leurs démarches administratives. Quelle est votre promesse ? Une fiscalité avantageuse, au bénéfice de l’entreprise et de ses salariés donc ! Chez Epsor, nous accompagnons les entreprises dans toutes leurs démarches administratives et nous proposons une solution 100% en ligne, pour une mise en place simple et rapide • Par ailleurs, les salariés qui bénéficient d’intéressement ou de participation aujourd’hui se rendent souvent mal compte de l’intérêt de ces dispositifs. Ils ne sont pas du tout accompagnés, que ce soit par une formation initiale sur le sujet de l’épargne salariale, ou dans leurs choix d’épargne ensuite s’ils décident de placer leurs primes. C’est vraiment dommage, car intéressement et participation sont des dispositifs RH très puissants, qui accompagnent les salariés dans tous leurs projets de vie. C’est pour cela qu’avec Epsor, nous les accompagnons avec un module de conseil en ligne, pour faire les choix adaptés à leur situation personnelle S’adapter aux entreprises et aux salariés 25Nouveaux services pour l’entreprise
  • 26. Epsor : l’épargne salariale nouvelle génération Epsor aujourd’hui ? Les suites du développement ? Il y a un momentum assez fort aujourd’hui sur l’épargne salariale grâce à la loi PACTE. Elle est importante car elle vient renforcer l’intérêt fiscal du dispositif et refondre complètement le sujet de l’épargne retraite. Cela ouvre de bonnes perspectives de développement de nouveaux produits pour Epsor, pour mieux adresser ce marché de l’épargne retraite. Aujourd’hui, notre priorité est l’acquisition de nouveaux clients et l’augmentation de la notoriété de l’entreprise. Nous commençons à avoir des entreprises connues, qui vont servir de références pour accélérer notre développement commercial. Notre objectif est d’atteindre la centaine d’entreprises clientes dès que possible. En parallèle, nous communiquons sur les réseaux sociaux, nous créons du contenu et nous nouons des relations avec les journalistes pour construire notre marque et notre notoriété. Comment avez-vous lancé le projet ? Notre promesse pour l’entreprise, c’est de proposer un dispositif RH puissant à leurs salariés, tout en réalisant des économies. Nous sommes 100% transparents sur les frais, contrairement aux offres plus classiques, chacun sait parfaitement ce qu’il paye ! Notre promesse pour les salariés, c’est de ne plus avoir besoin de demander à son collègue de bureau quel support d’épargne choisir. Nous les guidons, pour qu’ils comprennent à la fois l’intérêt de ces dispositifs et qu’ils puissent faire les meilleurs choix d’épargne pour réaliser leurs projets. Les trois premiers mois qui ont suivi mon départ de la Société Générale ont été une phase assez vertigineuse Julien Niquet 26Nouveaux services pour l’entreprise Julien Niquet, co-fondateur d’Epsor | Propos recueillis par Ange Miezan, Avril 2019 Nous sommes 3 associés : Benjamin (Pedrini) et moi nous sommes rencontrés à l’inspection, à la Société Générale. Après 9 ans là-bas, j’ai eu envie d’autre chose, je suis donc parti fin 2016, sans trop savoir ce que j’allais faire. Avec Benjamin, nous avions envie d’entreprendre et le sujet de l’épargne salariale est vite arrivé. Il a le mérite d’être à la croisée du monde financier, que nous connaissions très bien, et du monde RH, qui nous passionne. Nous pensons qu’il est bon de rappeler que l’entreprise est d’abord une aventure collective, faite d’hommes et de femmes. Quand l’idée a émergé, le timing et le sujet étaient les bons et nous nous sommes lancés dans l’aventure entrepreneuriale ! Nous avons rencontré Julien (Murgey), notre associé et CTO, grâce au réseau. Fin mars 2020, Epsor compte désormais 55 collaborateurs, équipe des entreprises en épargne salariale de toutes tailles de la TPE à l’ETI (plusieurs dizaines de milliers de salariés). La levée de fonds de juillet 2019 nous a permis de mettre un coup d’accélérateur important sur notre développement commercial et produit. Des entreprises de taille plus importante ont transféré leur dispositif vers Epsor, nous avons élargi notre base de services disponibles aux entreprises et fait grossir les équipes d'experts en charge d’assurer la relation avec les entreprises et nos épargnants. Malgré le contexte de la crise sanitaire de mars 2020, nous conservons des perspectives de développement importantes, le choc financier induit par cette crise met d’autant plus en exergue nos forces, comme le conseil aux salariés.
  • 27. Sans être très original, la première chose est d’oser ! Beaucoup ont envie de ce type d’aventure mais se disent que les risques sont trop importants. Il faut oser, avoir confiance en ses forces. Personne n’est parfait, il y aura des erreurs en cours de route, le tout est de commencer. Il faut aussi avoir une vision pour soi-même, être capable de se projeter. Par le passé, j’ai eu un coach qui m’a fait réfléchir à mes fiertés sur les dix dernières années. En faisant l’exercice, je me suis rendu compte qu’il y en avait assez peu. Ce qui me rendait le plus fier remontait à mes années d’étude : construire une équipe, l’emmener vers une vision commune. C’est ce qui me porte et me motive fondamentalement. Je me suis dit que si à 40 ans, je me retournais et que j’avais encore le même ressenti sur les cinq dernières années, j’aurais loupé quelque chose. C’est pour cela que j’ai radicalement changé de vie ! Il faut se projeter, se demander ce qu’on pourrait regretter si on continue dans la direction qu’on a prise. Suis-je là par choix ou non ? Le but n’est pas de se culpabiliser si ce n’est pas le cas, mais plutôt de s’en rendre compte et de faire évoluer son chemin. Je crois vraiment qu’on ne regrette jamais de s’être trompé. En revanche, on regrette toujours de ne pas avoir essayé ! Julien Niquet 27Nouveaux services pour l’entreprise Après plus d’un an d’entrepreneuriat, quelles sont les leçons que tu retiens ? Pour moi, les risques étaient mesurés, il n’y a pas eu de crainte véritable de se lancer. Ce n’est cependant pas un long fleuve tranquille, c’est une aventure exigeante, qui réclame une attention de tous les instants, mais c’est important d’avoir confiance en soi et un bon stock d’énergie pour avancer ! Il y a toujours un fil à tirer pour aller plus loin. Malgré les moments plus difficiles, comme dans toutes les entreprises, je trouve qu’entreprendre est génial. Un peu comme les enfants : c’est épuisant mais génial ! Ce n’est pas évident de quitter une position confortable pour se lancer dans l’inconnu. Les trois premiers mois qui ont suivi mon départ de la Société Générale ont été une phase assez vertigineuse. C’était le moment où je n’avais pas encore d’idée précise d’entreprise, cette situation “d’attente” était la plus compliquée. Depuis que nous avons eu l’idée d’Epsor, la machine est lancée et elle ne s’arrête plus ! Je suis ravi d’avoir sauté le pas de l’entrepreneuriat, c’est une aventure géniale ! Julien Niquet, co-fondateur d’Epsor | Propos recueillis par Ange Miezan, Avril 2019 Quelques conseils pour ceux qui voudraient se lancer ? Epsor : l’épargne salariale nouvelle génération
  • 28. Benjamin Brial • D’un point de vue managérial, il s’agit d’une démarche visant à casser les silos entre les équipes de développement et les équipes d’exploitation, fluidifier la communication et les processus au fur et à mesure du projet de déploiement d’un SI • D’un point de vue RH, le terme désigne ce nouveau type de poste aux compétences transverses de développement et d’ingénierie système, en interface entre les équipes de développement et d’exploitation • D’un point de vue projet SI, il s’agit d’une nouvelle méthode, poussant encore plus loin l’agilité afin de paralléliser et fusionner les étapes de développement, d’intégration puis de mise en production et exploitation des SI Enfin cette nouvelle approche s’appuie sur un framework DevOps intégrant toutes les fonctionnalités nécessaires à la gestion des déploiements et d’infrastructures Cloud et on-premise pour tout type d’applications et d’outils autour de la gestion de configurations, de monitoring, de suivi des coûts d’hébergement… Aujourd’hui je vous propose l’éclairage pointu de Benjamin Brial, fondateur de Cycloid pour comprendre un peu mieux les enjeux sous-jacents au concept de DevOps. DevOps, le terme est de plus en plus présent dans les organisations, mais que signifie-t-il ? Il peut faire référence à plusieurs concepts selon le contexte : A quels enjeux répond Cycloid ? L’enjeu est de taille : les silos au sein des départements IT sont profondément ancrés, les objectifs distincts voire opposés entre les équipes de développement et les exploitants dans une DSI. Les premiers doivent produire vite, faire évoluer des applicatifs en fonction des besoins métiers (leurs clients internes), les seconds doivent maintenir des infrastructures mouvantes et assurer la disponibilité des applicatifs (pour les métiers aussi) ! Il existe donc des frictions naturelles entre recherche de flexibilité et besoin de stabilité. Cycloid apporte à la fois une offre de produit et service en direct ou via un réseau de partenaires. Nous mettons à disposition de nos clients un framework DevOps en SaaS public, dédié ou on-premise visant à simplifier et optimiser la démarche DevOps et l’adoption du Cloud privé avec Vmware / Openstack, public avec Amazon Web Services, Flexible Engine d’Orange Business Services, Google Cloud Platform et Microsoft Azure notamment. La solution est interopérable avec tout ce qui s’appelle en API. Cycloid articule son offre autour d’un framework DevOps qui couvre l’intégralité du cycle de développement, du dépôt de code à la production. Vous y trouverez : • TerraCognita : un reverse Terraform vous permettant de générer votre infra as code à la volée depuis votre compte cloud • StackCraft : un designer d’infrastructure en glisser- déposer générant votre infra as code sur Terraform • InfraView : une fonctionnalité permettant de visualiser votre schéma d’architecture à jour • Service Catalog : un catalogue de services proposant des modèles pré-configurés (stacks) • Une pipeline CI/CD embarquée avec Concourse, Ansible, Pacer, K8S, Terraform pour une orchestration complète Sont également inclus le monitoring, les logs, les évènements et la gestion sécurisée des identifiants et mots de passe, une présentation globale des infrastructures et des applications et une vue détaillée des coûts d’hébergement. La solution est par ailleurs totalement interopérable avec des outils déjà intégrés chez le client. Comptant parmi les rares acteurs français certifiés Advanced Technology partner par AWS, la société cible aussi bien les grands comptes souhaitant industrialiser leur approche DevOps en comblant les briques manquantes que les petites équipes cherchant à s’outiller de bout en bout. Quelle solution apporte Cycloid ? Cycloid offre un framework DevOps de bout en bout pour simplifier l’adoption du DevOps et du Cloud Par ailleurs, il est difficile de recruter ou de former des DevOps et ces profils sont souvent surchargés. De plus, les outils sont de plus en plus nombreux à intégrer et maintenir et les hébergements sont tout aussi divers : on- premise, Cloud privé, public, etc. Le PaaS (Platform as a Service) n’est pas la réponse à tous les besoins. Il y a besoin d’automatisation, de neutralité et de consolidation. 28Nouveaux services pour l’entreprise Comment Cycloid offre aux entreprises un framework « DevOps » ? Cycloid recouvre tout le cycle du DevOps : du dépôt de code à la production Benjamin Brial, fondateur de Cycloid | Propos recueillis par Flavie Joos, Avril 2019
  • 29. Le DevOps se caractérise par trois aspects selon nous : • Culturel : l’organisation se doit d’évoluer, casser les silos, remettre en question les processus traditionnels et habituels • Humain : les compétences des équipes DevOps sont au cœur de la démarche et permettent la transversalité des activités (développement, opérations, automatisation) • Outillage : un framework est le support essentiel à l’accompagnement de la démarche DevOps pour simplifier les processus et piloter l’activité de bout en bout. En centralisant tous les outils, types d’applications et d’hébergements et en rassemblant les équipes au sein d’une console collaborative, il offre le bon outil à chaque étape (dépôt de code, gestion de configuration, infrastructure as code, monitoring…) Derrière cette démarche il y a surtout des gains considérables à évaluer comme la diminution du time to market, la réduction des problèmes en production, l’amélioration de la communication et de la collaboration dans les équipes, la fluidité des processus, davantage de flexibilité sur les infrastructures, l’économie de ressources… Bref, le DevOps selon Cycloid c’est optimiser les ressources, donner de la visibilité à toutes les parties prenantes, automatiser le plus d’actions possible et utiliser de manière efficiente le Cloud. Notre bilan après presque 5 ans d’activité, nous avons signés de manière organique des start-ups comme des clients grands comptes, implantés dans plusieurs pays européens (gros consommateurs de Cloud), nous réalisons un chiffre d’affaires de plusieurs millions d’euros, et nous pouvons compter sur un solide réseau de partenaires tant sur l’intégration que l’accompagnement et la conduite du changement auprès de nos clients. En termes d’objectifs, la levée de fond de 4.5 millions d’euros réalisée auprès d’Orange Digital Venture et de la BPI en avril 2019 nous a permis d’accélérer le développement commercial et marketing en France et nous ambitionnons d’ouvrir plusieurs pays en Europe en direct. Nous prévoyons également de former de nouveaux partenariats technologiques. Quels sont les enjeux et nouveaux défis pour Cycloid en 2020 ? Comment Cycloid offre aux entreprises un framework « DevOps » ? Benjamin Brial, fondateur de Cycloid | Propos recueillis par Flavie Joos, Avril 2019 DevOps selon Cycloid, c’est quoi ? Cycloid : bilan et avenir d’une société en plein essor 29Nouveaux services pour l’entreprise Benjamin Brial Il n’y pas vraiment d’équivalent à notre framework DevOps sur le marché. Nous sommes en concurrence avec une poignée de sociétés dans le monde sur des modules spécifiques à chaque fois et nous sommes leader sur le marché français, les autres sont sur le marché américain. Seulement un quart des entreprises ont adopté des démarches Cloud et DevOps, auprès desquelles nous pouvons apporter notre framework et notre accompagnement. Mais cela veut aussi dire qu’il reste 75% des entreprises à « évangéliser » et accompagner dans la transition vers les pratiques et technologies du Cloud. Ce qu’il faut comprendre et ce sur quoi nous apportons notre expertise et notre aide aux enjeux majeurs avec Cycloid, c’est la triple révolution que les Ops vivent actuellement : • La révolution du Cloud qui bouleverse les traditionnels déploiements sur serveurs physiques • Le développement de l’automatisation : ce qu’on peut appeler « infrastructure as code » • L’agilité et le déploiement continu apporté par le DevOps Comment se positionne Cycloid sur son marché ?
  • 30. Après cette expérience, j’ai voulu pousser le modèle plus loin et le seul moyen était de créer ma propre entreprise. Mon ambition au quotidien est de repenser l’organisation pour qu’elle s’adapte aux gens et non l’inverse, aligner les intérêts de chacun avec ceux de la société, impliquer les équipes dans l’organisation et les décisions… C’est très stimulant d’avoir un projet d’entreprise, un projet collectif. Mon objectif est de concilier la croissance de l’entreprise avec le bien-être au travail. Entreprendre c’est prendre des risques : partir de zéro sans salaire, ce n’est pas donné à tout le monde. Pour donner quelques chiffres : 9 start-up sur 10 ne passent pas le cap des 3 ans. En France, en 2018, il y a eu 500 levées de fonds pour 4,5 milliards d’euros ; mais après investissement, seul un tiers des start-up arrive à poursuivre leur activité. Sur ce dernier tiers, à peine 1% deviennent des success stories, les autres arrivent seulement à rembourser l’investissement initial. Il faut donc être pragmatique, écouter le marché et les besoins des clients, prendre le temps de développer quelque chose qui a du sens et s’entourer des personnes souhaitant travailler en équipe. L’équipe et les personnes, c’est ce qu’il y a de plus important ! Pour plus d’information, c’est par ICI ! Quel retour pourrais-tu faire sur ton expérience d’entrepreneur ? Benjamin Brial, fondateur de Cycloid | Propos recueillis par Flavie Joos, Avril 2019 Peux-tu nous expliquer le modèle d’entreprise que tu as créé ? Cycloid c’est aussi un modèle d’entreprise libérée 30Nouveaux services pour l’entreprise Benjamin Brial Comment Cycloid offre aux entreprises un framework « DevOps » ? Pour donner quelques exemples concrets, nous avons un ADN remote first ce qui implique que la quasi totalité des collaborateurs travaillent à distance et sont répartis dans plusieurs pays en Europe ; nous attachons beaucoup d’importance à la responsabilisation de tous. Nous avons aussi une transparence totale sur les salaires, les recrutements sont collectifs. Nous impliquons toute l’équipe dans la prise de décisions structurantes pour l’entreprise en nous réunissant tous les 4 mois pour définir ensemble la stratégie du trimestre suivant. Aussi, chacun est libre de se positionner sur les projets internes qui lui tiennent à cœur. Tout cela ne se fait pas en un jour, nous progressons par itérations, par tâtonnement, il n’y a pas une seule bonne réponse mais autant de modèles que d’entreprises. Qu’est ce qui t’a amené à créer Cycloid ? Initialement, je n’avais pas spécialement envie de monter ma boite ; d’ailleurs je n’aime pas trop le terme « start-up » que je trouve assez galvaudé, qui fait briller des étoiles dans les yeux avec malheureusement des résultats en- dessous des promesses qu’il véhicule à ceux qui souhaitent se lancer dans l’aventure. Je travaillais à la direction commerciale d’une entreprise rachetée par un gros concurrent américain. J’avais à l’époque développé une nouvelle façon de travailler au sein de l’équipe commerciale, cassant les silos et les codes (prime collective et égale pour tous, un seul objectif commun à l’équipe).
  • 31. Pendant les vacances, faites du tourisme solidaire avec Solikend ! Yoann Magnin, fondateur de Solikend | Propos recueillis par Antoine Bernardi, Décembre 2019 Ingénieur de formation et salarié du ministère de l’écologie, depuis plusieurs années, Yoann Magnin a eu envie de quitter ce qu’il connaissait pour évoluer dans le monde de l’entrepreneuriat. Motivé par l’envie de porter un projet qui a du sens, l’idée de développer un concept qui présente de nombreux intérêts sur le plan social et d’avoir un impact significatif dans cet environnement fait pour lui totalement sens. Rejoindre l’incubateur ESTIA a été l’élément déterminant qui a permis de pleinement s’intégrer dans l’univers start- up, d’être entouré de personnes avec les mêmes problématiques, et de bénéficier de l’accompagnement de professionnels tel que le CSO. Le but de Solikend est de transformer les chambres d’hôtels inoccupées en chambres associatives. C’est un concept surprenant puisque 100% du paiement de la nuité est reversé aux associations. L’idée est venue du croisement de 2 constats : • La difficulté pour les associations de trouver des fonds pour mettre en place des actions associatives • La disponibilité des chambres des hôteliers de la région Le concept imaginé autour de ces deux constats a été challengé en partenariat avec des professionnels du secteur hôteliers et associatifs pour bâtir avec eux les fondations de ce que serait Solikend. Initié à Biarritz il y a 3 ans, le projet a été pour la première fois expérimenté en 2018 avec 7 hôtels et 3 associations partenaires. L’objectif de cette expérimentation était de prouver que chaque acteur du système bâti – associations, hôteliers et client – jouerait son rôle dans la chaîne dans un modèle économique novateur. Le modèle de Solikend se veut être positif pour le client en terme d’expérience et d’engagement, positif pour les associations en terme de capacité de financement, et aux hôteliers en terme de valorisation et de démarche citoyenne. Selon les offres, 5 à 25% du prix de la chambre est reversé à une association. Association elle-même choisie par le client. C’est également le client qui assure aujourd’hui la rémunération de Solikend. Rémunération proposée sous la forme d’une contribution lui étant suggérée à la réservation de la chambre. Les client jouent naturellement le jeux et laissent généralement entre 15 et 20% de prix de la chambre en rémunération car ils sont sensibles aux problématiques de Solikend et souhaitent d’eux-même soutenir une association. En quelques mots, Solikend c’est quoi ? Mais d’où vous est venue l’idée de Solikend ? Le concept de Solikend a été imaginé dans un hôtel et construit en concertation avec les professionnels de l’hôtellerie et de la vie associative. Sur cette base, le projet a naturellement évolué en start- up et remporté plusieurs appels à projet en Nouvelle Aquitaine, et est depuis septembre officiellement lancé. Les client jouent naturellement le jeu et laissent généralement entre 15 et 20% de prix de la chambre Une précédente expérience en tant qu’entrepreneur ? 31Voyager, bouger Yoann Magnin