1. C’est quoi ?
L'éducation du chien par
modelage progressif de son
comportement, modelage
bienveillant, réfléchi et distillé sur
la durée, modelage fondé sur le
conditionnement répondant
comme sur le conditionnement
opérant du chien, modelage
exercé dans la vie quotidienne, en
apprenant simplement à observer
correctement et à interagir
efficacement avec son chien,
modelage exercé plus directement
à l'occasion de courtes séances de
dressage spécifiques, souvent
mais pas systématiquement à
l'aide d'un clicker, de tonnes de
friandises, et d'une bonne envie
de s'amuser un peu avec
l'animal. :) L'accent est mis sur le
renforcement positif des
comportements souhaités du
chien, sans punitions
autoritaires ou déplaisantes.
Clicker Training ?
Voici le clicker. C’est un
reward marker : on «clic» les
comportements du chien
qu’on veut encourager, puis
on donne une récompense. Il
existe depuis longtemps,
mais il est récemment
devenu très (trop ?) célèbre.
Le clicker n’est qu’un outil.
Très efficace, impressionnant
à regarder en action, le
clicker reste un simple outil.
On l’emploie de façon
ponctuelle, et limitée dans le
temps. Une leçon bien apprise
n’a plus besoin du clicker. Il
faut l’utiliser avec mesure,
bon sens, et de façon
informée. Aussi le "clicker
training" est-il un nom
incorrect pour désigner la
bonne méthode. Un nom plus
correct, largement employé,
est : éducation du chien par
renforcement positif. On
parlera aussi de méthode
douce, naturelle, amicale,
positive... Et moi je l’appelle :
la bonne méthode.
Peu importe le nom qu’on lui
donne ou les nuances qu’on y
met, le coeur de la méthode
tient toujours en trois mots
(c’est la méthode des trois
cons :p) :
Comportementalisme
Conditionnement
Confiance
Le chien est un animal naturellement
soumis à l’homme. Il est toujours
inutile d’en rajouter. Il ne demande
qu’à vous obéir, et il aime ça !
Ne soyez pas plus con que votre
chien. Ne vous défoulez pas sur lui.
Apprenez-lui ce qu’il doit faire,
plutôt que le punir pour ce qu’il fait.
Les histoires d’instinct du loup ou
de dominance... ont une influence
dérisoire par rapport à la vôtre, sur
son comportement.
LA BONNE
METHODE
POUR DRESSER... PARDON, POUR ÉDUQUER SON CHIEN
1
SI CE LIVRET VOUS A ÉTÉ UTILE, VOS DONS SONT BIENVENUS ;) -> PAYPAL : O.TIRMARCHE@GMAIL.COM
2. SOMMAIRE
Page 1 : La bonne méthode
Page 2 : Présentation du livret
Page 3 : Pour qui ? Pourquoi ?
Page 4 : L’esprit de la méthode
Pages 5-6 : Erreurs fréquentes à ne pas
commettre avec un chiot
Page 7 : Fiche conseil - L’arrivée du chiot
Pages 8-15 : Un peu de théorie
Page 16 : Encart pub pour le régime cru
Page 17 : Fiche conseil - Le matériel
Page 18 : Fiche conseil - Principes généraux
Page 19 : Fiche conseil - Le clicker
Page 20 : Fiche conseil - Préjugés sur le
renforcement positif
Pages 21 : Le dressage concret ! Chaîne
Youtube de tab289
Page 22-XX : Vidéos -
- Nom, contact visuel et attention (p. 22)
- Apprendre à tirer, apprendre à lâcher (p. XX)
- Conditionner un chien au calme (p. XX)
- blabla
- blabla
- blabla
Page 23 : Récapitulatif commandes verbales
Page 32 : Vidéo -
2
CE LIVRET CONTIENT :
1) Une présentation de la bonne méthode
2) Un peu de théorie sur le comportementalisme canin,
l’importance des mécanismes de conditionnement, et la
psychologie du chien
3) Des fiches conseil sur les aspects pratiques
4) Une partie dressage concret, avec tab289 sur Youtube.
POUR TIRER LE MEILLEUR PARTI DE CE LIVRET :
Ne zappez pas le blabla théorique
Huit pages, c’est pas le bout du monde ! En comprenant
POURQUOI ça marche, vous vous donnez toutes les chances de
comprendre COMMENT ça marche. Au prix d’une lecture
courte, vous aurez une meilleure idée à vie de la logique de
votre chien et de ce que vous pouvez attendre de lui. Le
dressage concret, quotidien, sera facilité.
Regardez attentivement les vidéos
C’est indispensable ! Pour les non-anglophones : aidez-vous du
livret, qui vous aidera à comprendre la vidéo. Il est impératif
de voir l’éducateur à l’oeuvre, concrètement, dans de vraies
conditions. Soyez attentif aux gestes, aux intonations, aux
réactions du dresseur, prenez des notes sur ses «trucs».
tab289 est un excellent tacticien, il utilise un milliard de
petites ruses, plus ou moins connues, qu’il faut copier et
utiliser :p (c’est fou, ce qu’on peut faire avec du scotch !!)
A PROPOS DE L’AUTEUR DU LIVRET :
Bonjour, je suis madame tout le monde :)
Je ne suis pas une professionnelle, je ne me revendique
d’aucune école spécifique de renforcement positif. Le contenu
de fond du document n’est pas le mien, je n’ai rien inventé, j’ai
lu, testé, trié, écarté ou retenu les sources, compilé les
informations selon mon estimation personnelle et 100%
subjective. Je n’ai pas d’autres conseils à donner que ceux du
livret, je ne connais que le cas de ma propre expérience...
J’espère que ce livret pourra aider les non-anglophones, car
les sources en français sont plus rares et disparates,
notamment pour les vidéos de dressage.
PRÉSENTATION DU LIVRET
A propos des images du livret
J’ai renoncé à contacter les sources et tout, c’était franchement
pas humainement réalisable. J’ai fini par tout piquer à google
images sans me poser de question ni vérifiez d’où ça venait.
Aucune image du livret n’est à moi. Si votre image est là, bravo !
Vous participez à une démarche libre et utile d’information
publique. Mais si vraiment ça vous pose problème, contactez-
moi nanabee@free.fr avant de m’envoyer la police, je ferai le
ménage où il faudra (et je serai bien punie car il faudra tout
rebidouiller puis remettre en ligne et c’est méga relou à faire).
Merci d’avance :)
3. A dog is the only
thing on earth that
loves you more
than he loves
himself.
Josh Bilings
• • •
Mon modèle-calque propose des
citations, alors je suis allée chercher une
citation. Ceci est un conditionnement
social humain.
POUR QUI, LA MÉTHODE ?
A CHACUN SA CHAPELLE
Des noms célèbres reviennent souvent. On
parle de Pavlov, de Watson, de Skinner, de
Freud, de dissonance cognitive, et vla qu'il
faut d'un coup se taper du Festinger dans le
texte, en VO. Violent. On s'écharpe, on se
contredit, on dit que l'autre raconte vraiment
n'importe quoi, et que le renforcement positif,
c'est pas ça du tout. Mais bon, au final, tout ce
beau monde est tout de même d'accord sur
deux trois bases, toute la difficulté consistant
à opérer un tri efficace au milieu de l'océan
de... toutes sortes de choses.
N’importe qui, vraiment ! Et
n’importe quel chien peut
apprendre, à n’importe quel âge, et
quel que soit son parcours. Ce sera
moins facile qu’avec un chiot,
évidemment. Mais plus efficace que
toutes les brimades du monde.
Passons aux
choses sérieuses
Voici ce que nous savons
aujourd’hui : nous (humains)
avons accordé beaucoup trop
d'importance aux histoires de
dominance, de hiérarchie,
d'instinct du loup, de place du
chien «dans sa meute familiale»...
Elles ne sont pas infondées, ces
histoires, mais elles ne méritent
pas qu'on leur accorde un tel
intérêt dans le cadre du dressage
concret. Bien des experts ont
négligé une réalité simple, que la
science vétérinaire considère
comme allant de soi.
Cette réalité grosse comme
un éléphant dans une
boutique Zara, c’est que
l’influence de loin la plus
puissante et la plus
persistante dans le
comportement du chien
domestique est l’interaction
avec les humains. Nous
conditionnons leurs actions,
leurs mécanismes de pensée,
tous les jours, de façon
volontaire ou involontaire.
Prenons un exemple bien
connu et souvent cité : en
poussant des cris surexcités
à la vue du chiot, en se ruant
sur lui pour l’inviter à jouer,
en le laissant nous sauter
dessus, ou nous «mordiller
gentiment»... Nous sommes en
train de le récompenser, et de
l’encourager à reproduire ce
comportement. C’est du
conditionnement pur.
OBJECTIF
Un chien vraiment obéissantn’est pas un chien qui a étésoumis. C’est un chien qui aappris tous les jours que lameilleure idée qu’il pouvaitavoir au monde était de vousaccorder toute son attention,et de répondre dans laseconde à n’importe laquellede vos demandes. C’est uncomportement qu’on peutinduire chez TOUS les chiens,à peu de frais : un peu delecture et de la patience.
Ceci est un
chien attentif.
3
4. L’esprit de la
méthode
Toutes les personnes qui
vivent avec des chiens les
conditionnent tous les jours.
On ouvre le placard pour
sortir le paquet de
croquettes, le chien nous
fixe, salive, remue la
queue, et attend sa
gamelle. On sort la laisse
et le chien devient fou
d’excitation, fait des
allers-retours, aboie,
youpi, on va sortir !
Le conditionnement n’est ni une
bonne, ni une mauvaise chose.
C’est un phénomène inévitable
qui se produit en permanence,
dans la moindre de vos
interactions avec le chien. Plus
vous êtes renseigné, plus vous
êtes conscient des mécanismes,
mieux vous les maîtrisez, et
mieux vous pouvez intervenir
pour modeler le conditionnement
à votre guise, dans votre intérêt
et dans celui du chien.
Punitions ?
Hurler sur un chien est
*toujours* une mauvaise idée.
Taper sur le chien, même «pas
méchamment», est *toujours*
une mauvaise idée.
Taper sur le sol avec un journal
roulé pour faire un gros bruit en
disant «NON !» au chien d’une
voix très ferme est *toujours*
une mauvaise idée.
Choper un chien par la peau du
cou et le secouer est *toujours*
une mauvaise idée.
Le chien n’en mourra pas, «c’est
pas la fin du monde de se faire
engueuler», bien sûr... Mais c’est
au mieux inutile, au pire néfaste.
Un «non» simple, et une
correction par privation (de jeu,
d’attention...), c’est en gros le
système punitif de la bonne
méthode. Votre chien doit bien
sûr apprendre le «non», mais
une attitude autoritaire et
agressive n’est ni efficace, ni
plaisante (sauf pour vous ??).
J’ai des
doutes...
C’est votre droit le plus
strict, mais la science est
de notre côté. Renseignez-
vous donc. Il paraîtrait
même qu’elle dit la même
chose au sujet des gosses,
ou encore des salariés ;)
Et puis... nous vivons dans
un monde où la bienveillance
et la compassion ne devraient
pas être des mots risibles. Mais
on s’écarte de la science.
On sait depuis longtemps que les
conditionnements les plus
efficaces sont ceux qui s’exercent
de manière :
- neutre
- persistante
- cohérente
Ajoutez à cela l’incroyable
relation de confiance qui peut
exister entre l’homme et le chien,
et vous obtenez une bombe de
bon sens et d’efficacité.
AUCUNE PUNITION AU MONDE
NE SERA PLUS EFFICACE
QU’UNE EDUCATION DOUCE,
PAR RENFORCEMENT POSITIF,
INTELLIGEMMENT MENEE.
Poser un collier étrangleur à un
chien qui tire en laisse semble
plus facile que de se taper de la
lecture et des vidéos avant de
changer son propre
comportement en promenade et
de faire quelques sessions
d’éducation active... mais votre
choix aura des conséquences. Le
stress ne fonctionne pas mieux
sur le chien que sur l’homme :
est-ce vraiment étonnant ?
OUI MAIS MON CHIEN EST
VRAIMENT DIFFICILE !
Evidemment, parfois, c’est très dur
d’aider le chien à perdre ses
mauvaises habitudes. Certains
conditionnements sont lourds,
puissants, et persistants. Dans ce
cas, n’hésitez pas à vous faire aider
par un éducateur qui maîtrise la
bonne méthode. Mais n’en concluez
jamais que l’autoritarisme a parfois
du bon. C’est une illusion. Infligez du
stress supplémentaire à votre chien
et vous renforcerez les problèmes ou
en créerez de nouveaux.
4
5. 10 ERREURS FRÉQUENTES AVEC UN CHIOT
5
- Erreur n°1 : Récompenser des comportements non souhaitables, encourager l’excitation.
On ne joue pas avec un chiot comme si on était soi-même un chiot. Si vous récompensez son
excitation par la vôtre, que vous le caressez et l’encouragez quand il saute ou joue à vous
arracher la main, c’est un conditionnement. Jouer avec votre chiot ? Bien sûr que oui ! Mais
attention au contrôle émotionnel de tout le monde :)
On peut jouer sans surexcitation permanente.
-Erreur n°2 : Interdire ou punir la morsure. La
morsure du chiot est naturelle. Il fait ses dents, il
répond à son instinct carnivore, et c’est comme ça
qu’il découvre et explore le monde. La morsure doit
être contrôlée et pas inhibée ! Le contrôle consiste
1) à lui apprendre à ne pas mordre l’homme mais
aussi 2) à contrôler les jeux de morsures.
-Erreur n°3 : Se laisser aller au débordement
colérique pour les grosses bêtises. «AAAAAH MES CHAUSSURES A 400€, BORDEL !»
Et voilà notre gentil maître qui se met à hurler sur le chien, furieux, lui allonge deux ou trois
claques sur le museau, le tire par la peau du cou jusqu’à ses chaussures, lui met le nez dessus,
s’époumonne, gesticule. Le chiot ne comprend
qu’une chose : son maître peut être menaçant.
- Erreur n°4 : Lui laisser immédiatement champ
libre total dans votre maison. A son arrivée chez
vous, le chiot doit être confiné, par différents
moyens. Vous pouvez le garder fréquemment en
laisse à l’intérieur, lui aménager un espace limité
par des barrières quand vous partez faire les
courses... Il gagnera sa liberté progressivement, en
apprenant à respecter les règles (de propreté, etc.).
- Erreur n°5 : Lui apprendre l’autorité. Le chiot n’a
aucune leçon d’autorité à recevoir, il vous respecte naturellement. Vous lui apprendrez le «non»,
vous le «punirez» (en ne lui donnant pas ce qu’il désire), c’est indispensable, mais aller plus loin
est inutile et néfaste. A chaque fois que aurez en tête une idée comme : «je vais lui montrer qui
est le maître», c’est un excellent signe que vous vous
apprêtez à faire des bêtises.
-Erreur n°6 : lui mettre le nez dans son pipi en
l’engueulant. Oh, il comprendra vite que son urine
et ses excréments vous posent de gros problèmes.
En conséquence de quoi il aura tendance à se cacher
pour faire ses besoins, se retenir en votre
présence... ou même faire disparaître l’objet du délit
en l’avalant tout rond. Êtes-vous bien sûr que c’est
le comportement que vous recherchez ?
6. 10 ERREURS FRÉQUENTES AVEC UN CHIOT
6
- Erreur n°7 : Attendre que le chiot soit «assez âgé» pour l’éduquer. Votre chiot EST assez âgé
pour être éduqué : il est sevré, c’est bon, vous pouvez y
aller. (Et encore, beaucoup d’éducation peut et doit avoir
lieu avant le sevrage, mais ça, c’est l’affaire des
éleveurs...). A deux mois, votre chiot est prêt à
apprendre. Il ne demande que ça.
- Erreur n°8 : Trop lui en demander. Emballé par la
facilité d’apprentissage du chiot au clicker, voilà que vous
voulez tout lui enseigner en même temps : assis-couché-
fais-le-beau-va-me-chercher-une-bière. Du calme. Prenez
votre temps, ne lancez pas 15 nouvelles leçons en même
temps, assurez-vous que ce qui a déjà été appris est
assimilé, ne devenez pas «obsédé du clicker».
- Erreur n°9 : Lui laisser l’initiative. Pour des
raisons qui m’échappent, certains professionnels
recommandent de laisser l’initiative du jeu au chiot.
C’est une aberration. C’est VOUS qui devez initier le
jeu, les sorties, les repas. Vous n’êtes pas obligé de lui
refuser une invitation au jeu, mais commencez
toujours par lui demander de s’asseoir et de se
calmer, et lancez le jeu ensuite, selon vos règles.
- Erreur n°10 : Prendre les choses trop au sérieux.
Votre chiot a besoin d’un maître détendu et rassurant. L’avenir du monde ne repose pas sur vos
épaules ni celles de votre chien. En mettant trop d’emphase, en dramatisant les situations, en
exagérant les jeux, en lui manifestant un amour bruyant et éperdu, ou en prenant trop au
sérieux ses échecs, vous n’allez pas faire de bien à votre chien. Sortez, méditez, respirez, faites
ce que vous voulez, mais l’éducation au calme, primordiale pour le chien, est impossible à
réaliser correctement avec un maître lui-même incapable de calme.
QUE FAIRE AVEC UN CHIOT TRÈS PEUREUX ?
Un chiot est rarement peureux s’il a connu un début de vie tranquille, une maman disponible, une
bonne sociabilisation humaine. Néanmoins le chiot peut avoir connu des traumatismes, ou en
rencontrer chez vous. Supposons par exemple un orage : voilà le loulou terrifié, tremblant,
manifestant de gros signes de stress. Première chose à garder en tête : ne récompensez pas la peur, ne
vous précipitez pas sur lui pour le caresser, le chouchouter, le bourrer de friandises. Rejoignez-le,
agissez normalement, intéressez-vous à lui mais sans excès de démonstrations affectives. Tenez-vous
prêt à récompenser LE CALME. Donnez une friandise à votre chiot dès qu’il s’apaise, prévoyez de
mettre la leçon vidéo «apprendre le calme à son chien» en tête de liste de vos prochains apprentissages
(pas tout de suite ! pas pendant l’orage...). Si malgré vos efforts et l’application de tous les conseils
classiques du renforcement positif, le chien reste extraordinairement stressé dans une situation X ou
Y, vous pouvez tenter le gilet de contention, qui a un effet très rassurant sur les chiens stressés :
http://www.retriever-village.com/mag/en/product-4745620.htm
7. FICHE CONSEIL - L’ARRIVÉE DU CHIOT
7
A son arrivée
- Ne commencez pas
immédiatement les sessions
actives. Ne touchez pas au
clicker avant 1-2 semaines.
- Gardez le chien aussi souvent
que possible en laisse, à
l’intérieur, eh oui ! D’une part
pour l’habituer et ne pas
conditionner la laisse à une trop
grande excitation. D’autre part
pour le contrôler et l’aider à
comprendre vos règles.
- Vous pouvez lui donner accès à
vos chambres (mais pas aux
lits) et y mettre son propre lit
pour la nuit. Vous l’habituerez
en quelques semaines à dormir
ailleurs si vous préférez, ça
n’est pas un souci, il l’acceptera
facilement dès qu’il sera
rassuré et confiant. Voyez ça
comme pour un enfant, en
accéléré !
- Trimballez son lit un peu
partout dans la maison, utilisez
le mot «ta place» pour le
désigner. «C’est ta place, ici» «Tu
es a ta place, c’est bien !» «Tu
vas dormir à ta place ?».
Habituez-le progressivement à
être à sa place pendant que
vous êtes ailleurs. Donnez-lui
des récompenses lorsqu’il est
dans son lit, au calme.
La propreté
Vaste sujet ! D’un chien à l’autre
ça pourra être très facile, ou très
compliqué. Pas de recette miracle
ici, le clicker n’aidera pas ;)
- Sortez régulièrement le chiot,
toutes les 3 heures dans l’idéal,
toujours après les repas.
- Ne lui laissez pas d’eau à
disposition la nuit, il boira après
la dernière sortie, et au réveil.
- Si vous ne pouvez pas le sortir
après son dernier repas de la
journée, donnez un repas léger.
- Utilisez une barrière de
protection pour laisser le chiot
dans un espace facile à nettoyer
(typiquement : la cuisine) en
votre absence. Laissez-lui bien
sûr son lit et ses jouets.
- Ne l’engueulez pas en
découvrant ses méfaits, c’est
parfaitement inutile.
- Nettoyez en dehors de sa
présence, n’utilisez pas de
produits ammoniaqués ou d’eau
de javel, dont l’odeur incite les
chiens à recommencer.
- Félicitez chaleureusement le
chiot à chaque fois qu’il fait ses
besoins au bon endroit, mais
sans friandises et clicker : vous
ne voulez pas conditionner le
chiot à faire ses besoins juste
pour vous faire plaisir, mais juste
l’aider à repérer les bons lieux.
- Si le chiot n’est pas propre à
cinq mois, prenez conseil.
La gamelle
On vous aura sûrement dit qu’il
faut habituer le chien à ne pas
s’offusquer de ce qu’on touche sa
gamelle, c’est vrai, mais ça doit
se faire de façon agréable et
rassurante pour le chien. Cela
signifie qu’une fois la gamelle
donnée, elle est à lui, au moins
dans les premiers temps : lui
retirer, lui rendre, lui retirer, lui
rendre, va le stresser et l’inciter
à manger au plus vite et à
espérer que personne ne
s’approchera de lui quand il
mange. La bonne méthode
consiste à tripoter le chiot et la
gamelle pendant qu’il mange. Ne
lui mettez pas toute sa portion
tout de suite, et rajoutez-lui à la
main, pendant qu’il est en train
de manger. Papouillez-le, fouillez
dans sa gamelle, caressez-le,
manipulez-le, sans exagération
et sans l’empêcher de manger.
Apprenez-lui à apprécier votre
présence et celle des autres
humains pendant qu’il mange.
Dès qu’il est habitué et confiant,
montrez-vous un peu plus
imprévisible : préparez la
gamelle, mais ne la donnez pas
tout de suite. Prenez-lui sa
gamelle en cours de repas, pour
y ajouter un peu de croquettes et
lui rendre immédiatement. Etc.
8. UN PEU DE THÉORIE... 1/8
Comportementalisme
C'est l'étude du comportement, en l’occurrence du chien. Par définition, toute méthode de dressage,
classique, par renforcement positif, ou la méthode de Dédé, est comportementaliste : on observe les
comportements du chien afin de comprendre ce que pourra être un dressage efficace, puis on encourage
ou décourage certains comportements, par des méthodes X ou Y.
Stimulus -> Comportement
C'est une équation mathématique de base, une association
logique. Si stimulus A, alors le chien réagit par un comportement B.
On peut aussi écrire : A->B.
Exemple 1 : le chien voit de la nourriture (stimulus A) -> il salive
(comportement B)
Mais le stimulus peut aussi venir du chien lui-même, et le
comportement ne pas être le sien : ce sera une situation tout aussi
intéressante pour le dressage !
Exemple 2 : le chien me pousse le bras du museau (stimulus A) ->
je le caresse (comportement B).
En réalité, les interactions entre le chien et son maître sont le plus souvent faites d’une succession de
stimulus et de comportements, de la part de l’homme comme de l’animal.
Exemple 3 : Le chien prend une posture de jeu, je l’appelle, il vient, je lui dis «assis», il s’assied, je lui dis
«c’est bien», je le caresse, je sors la balle... Il y a des tonnes de stimuli et de réponses comportementales,
en permanence, dans l’interaction. Plus ils se répètent de manière cohérente, plus ils conditionnent
l’animal (et vous aussi, mais chut ! nous n’aimons pas trop l’idée que nous sommes également des
animaux parfaitement conditionnables :p).
Comportement naturel <-> Comportement induit
Comportement naturel = inconditionnel = primaire = Réflexes innés.
Comportement induit = conditionnel = secondaire = Réflexes acquis.
Ces équivalences ne sont pas franchement exactes, mais ça suffira pour ce que nous avons à en faire.
Les comportements et renforcements primaires sont en général plus puissants que les secondaires,
autrement dit : manger, boire, forniquer et se sentir en sécurité sont des préoccupations plus
impérieuses chez l’animal que les interactions sociales du type caresses, jeux, encouragements. Sachez
juste qu’au final, dans le seul cadre du dressage canin, les
friandises et le plaisir au travail sont les deux motivations
les plus puissantes du chien, la première à court terme, la
seconde à long terme. Et ça, y’avait pas forcément besoin
de livres pour s’en apercevoir. Ce qui compte vraiment,
dans la bonne méthode, c'est qu'à un instant donné, un
chien donné présente un ensemble de comportements
donnés. Savoir s’ils sont sont innés ou acquis n’est pas
d’une importance vitale, et votre chien se chargera mieux
que n’importe quel livre de vous faire savoir ce qui marche
bien ou pas avec lui.
8
9. UN PEU DE THÉORIE... 2/8
Si Pavlov
m’était conté...
... ce serait vite fait ! Le pauvre, on
n’a retenu de lui qu’une seule chose,
avant que la relève psycho-socio-
comportementaliste ne vienne lancer
tout le monde sur de nouvelles pistes.
Soyons reconnaissants à Pavlov
d’avoir aussi bien inscrit dans tous
les esprits le principe de
conditionnement par équivalence !
Soit A1 : de la nourriture (stimulus).
Soit A2 : une clochette (stimulus).
Soit B : la salivation (comportement)
Si A1, alors B.
On conditionne A1 = A2.
Et paf ! Si A2, alors B.
Ah, d’accord ! C’est le principe
du clicker !
... Pas du tout ! Le raccourci est tentant, parce qu’il y a association dans
les deux cas (nourriture = clochette / click = récompense) mais le
principe du clicker, c’est de marquer l’instant exact du conditionnement
qui nous intéresse, ce n’est pas lui qui crée le conditionnement.
Ah, d’accord ! Le conditionnement
vient de la récompense elle-même !
Tout à fait ! Mais ça n’est plus «du Pavlov».
Il y aura des effets Pavlov ici et là, bien sûr. Par exemple, le rituel de la
promenade est constitué d’un ensemble de stimuli (sortir la laisse et la
lui mettre ; enfiler vos chaussures à l’heure programmée ; appeler
«viens ! on va se promener !» ; se diriger vers la porte...) qui ont tous été
associés les uns aux autres. Le conditionnement par équivalence a
opéré : un seul de ces stimulus peut désormais suffire à votre chien pour
exprimer son comportement d’excitation de promenade.
Mais en règle générale, les principes de conditionnement du chien
excèdent largement le seul «réflexe de Pavlov», tout célèbre fût-il ;)
Le fameux Pavlov
et ses chiens
9
10. UN PEU DE THÉORIE... 3/8
Conditionnement (sensibilisation) (renforcement)
vs. Déconditionnement (habituation) (inhibition)
Exemple. Un chien arrive dans votre maison. Considérons deux bruits courants dans votre maison : 1) la
sonnette de la porte 2) la sonnerie de votre téléphone. Au fil des jours, puis des semaines, via la répétition
du même événement, le chien va apprendre que la sonnette de la porte est un stimulus du plus haut
intérêt, puisqu’il annonce l'arrivée d'un visiteur dans la maison. La sonnerie de votre téléphone en
revanche le laissera de plus en plus indifférent, rien d’intéressant n’y étant associé pour lui.
Petit à petit, le chien va être conditionné à la sonnette de la porte (il y
réagit de plus en plus : c'est une sensibilisation), et déconditionné à
la sonnerie du téléphone (il y réagit de moins en moins : c'est une
habituation ou désensibilisation). A l'origine il réagissait de la même
manière aux deux bruits : il manifestait un intérêt et allait voir la
source du bruit. Il a réagi de plus en plus au premier, son
comportement s'est renforcé. Il a réagi de moins en moins au second,
son comportement s'est inhibé.
Renforcement vs. Inhibition
Récompense+- vs. Correction+- (positive/négative)
Exemple. Votre chien se précipite sur vos chaussons, dans l’intention
évidente d’en faire son jeu du goûter.
1)Vous poussez un cri joyeux, tirez sur le chausson et le défiez au jeu.
-> C’est du renforcement (vous encouragez le comportement)
-> C’est du renforcement positif (vous avez ajouté quelque chose, une
récompense : le jeu).
2)Au moment où le chien a voulu se précipiter, il était encore en laisse. Vous
le détachez pour lui donner toute liberté de mettre les chaussons en pièces.
-> C’est du renforcement (vous encouragez le comportement)
-> C’est du renforcement négatif (vous avez enlevé quelque chose, une
correction sous forme d’emprise physique : la laisse)
3)Vous lui retirez les chaussons sans mot dire et vous vous mettez à l’ignorer.
-> C’est de l’inhibition (vous découragez le comportement)
-> C’est de l’inhibition négative (vous avez enlevé deux récompenses : le jeu et votre attention)
4) Vous dites non, ou bien vous lui collez une beigne.
-> C’est de l’inhibition (vous découragez le comportement)
-> C’est de l’inhibition positive (vous avez ajouté une correction active)
- Notez que positif signifie «ajouter» (et pas «bien») et négatif signifie «retirer» (et pas «mal»).
- Notez que le «non» est une inhibition positive, une correction active. C’est la seule que nous utiliserons !
- Notez aussi que le renforcement positif n’est pas une bonne chose en soi : tout dépend ce que vous décidez,
plus ou moins volontairement, d’en faire (après les chaussons... adieu vos chaussures !).
- Notez enfin qu’on peut renforcer le conditionnement de manière négative, tout comme on peut
affaiblir = inhiber le conditionnement de manière positive.
10
L’éducation du chien parrenforcement positif concentremajoritairement ses efforts sur lescas n°1 (renforcement positif) etn°3 (inhibition négative), car cesont les situations les plusmotivantes pour l’animal : cellesqui impliquent pour lui dechercher à recevoir, et nonà éviter !
Cette vidéo vous expliquerapourquoi en une minute :http://www.youtube.com/watch?v=NLMzn9HQVKk
11. UN PEU DE THÉORIE... 4/8
Conditionnement opérant
vs. Conditionnement répondant
Le conditionnement opérant est celui que le chien opère lui-même : il est à l’origine du comportement,
il prend l'initiative. Le conditionnement répondant est celui que le chien reçoit, subit (ça ne veut pas
dire que c’est mauvais pour lui, c’est neutre, normal) : il répond à un
stimulus en provenance de l'environnement ou de son maître.
Dans la logique du dressage classique, on s’intéresse surtout au
conditionnement répondant. On pourra tirer parti des
conditionnements opérants lorsqu’ils se présentent, en félicitant
l’animal lorsqu’il propose de lui-même un comportement qui nous
plaît, ou en le corrigeant dans le cas contraire, mais on n’essaiera pas
de provoquer sciemment, ou pas souvent, le conditionnement opérant.
Le dressage par renforcement positif, sans négliger bien sûr le conditionnement répondant, va
s’intéresser de près au conditionnement opérant, notamment dans le cas de la séance clicker-training
typique : on va laisser l'initiative au chien, l'encourager à deviner quel comportement on attend de lui.
Deux avantages à cela : 1) l'animal retient mieux et plus vite l'exercice, et 2) le chien sait qu’en trouvant
la solution, il pourra déclencher la récompense, ce qui est extraordinairement motivant pour lui. C’est
aussi bête que le rat héroïnomane qui appuie sur la pédale. Ce que vous lui proposez est irrésistible pour
son esprit de chien, il va chercher, répéter, essayer se casser les méninges pour trouver. Et adorer ça.
Classique vs. Clicker : prenons la leçon «assis».
1) Dressage classique : j’exerce une contrainte physique sur le chien pour l’amener à s’asseoir. Je dis :
«assis !» plusieurs fois. J’y ajoute un geste en levant l’index. Je le fais se relever, je recommence. Au
bout d’un certain temps, je dis juste «assis !» sans l’obliger à s’asseoir. S’il ne le fait pas, je répète :
assis ! assis ! assis ! en levant le doigt. S’il ne le fait toujours pas, je le force à nouveau à s’asseoir, et
ainsi de suite, jusqu’à ce qu’il ait compris. Dès qu’il a compris et qu’il s’assied à mon ordre, je le félicite
chaudement et je le récompense.
2) Dressage par renforcement positif : je m’arrange pour que l’animal
adopte de lui-même la position assise (c’est très facile, tab289 vous
montrera des trucs). Je clique dès que les fesses touchent le sol et je
récompense à chaque fois. Je ne donne aucun ordre. Je pousse l’animal
dans la situation, c’est tout (c’est toujours le même principe, il y a 1001
façons, avec la position du corps, avec les objets du décor, grâce à un
leurre...). Petit à petit je diminue les indices, j’enlève le leurre, je
raccourcis le geste de la main, j’ajoute une commande verbale, je la
prononce une et une seule fois à chaque essai... Si le chien hésite, je
rabaisse immédiatement la difficulté. Je le laisse chercher un peu, mais
à condition d’être sûr à 95% qu’il va trouver. Une commande, un essai,
une réussite, un click, une récompense. J’augmente doucement la difficulté : le chien n’obtient plus le
click si facilement ! Il faut faire mieux, se creuser un peu, y mettre du chien, pardon, du sien, pour
aller chercher sa récompense... mais il sait que ça va finir par marcher, que ça marche toujours,
qu’il va le décrocher, ce click ! -> vous obtenez chien TRES motivé.
11
12. UN PEU DE THÉORIE... 5/8
Les mythes de la dominance
Un paquet de mythes ont été démontés sur le thème de la fameuse «dominance». La question est
complexe, intéressante et mériterait un livret à part, mais une chose reste sûre, c’est que l’emballement
qui s’est produit autour de l’idée de hiérarchie du chien ou d’instinct du loup, a mené même des gens
d’apparence saine et logique à propager des idées, des méthodes, des pratiques d’éducation canine...
sorties d’absolument nulle part, aberrantes, et souvent assez drôles. Florilège des trucs hallucinants :
- il serait bon de manger avant lui (classique) parce que chez les loups, dans la pampa, le mâle alpha
mange le premier, mais aussi DANS SA GAMELLE pour bien lui montrer qui est le vrai boss. Je
n’invente rien. De vrais gens avec une étiquette «expert» vous disent
que vous devez vous mettre à quatre pattes et mimer l’acte de
manger sa gamelle, en interdisant à Médor d’approcher.
- il serait bon de copuler joyeusement en présence du chien (avant
ou après la gamelle ??), pour lui montrer que nous, on a le droit
d’avoir du sexe, parce qu’on est les patrons, alors que lui, carotte.
Les bras m’en tombent tant, qu’ils touchent le plancher. C’est plus
gênant au final pour l’humain que le chien, mais bon... :p
- il serait bon de frustrer régulièrement le chien, et refrain, pour lui montrer qui est le patron : lui retirer
sa gamelle régulièrement (il va apprendre à manger vite !), lui retirer les jouets qu’il a en gueule de
façon arbitraire, lui donner des ordres délibérément désagréables, l’ignorer pendant des heures, etc.
Ma foi, si vous voulez vraiment avoir un chien frustré, vous pouvez bien sûr obtenir un chien frustré.
Poussez le concept un peu plus loin et avec un peu de chance, on finira par parler de vous dans les
journaux régionaux. IL EST INUTILE DE MONTRER AU CHIEN QUI EST LE BOSS.
Puisqu’on vous dit qu’il le sait déjà... :) Sauf si vous lui avez
enseigné le contraire, et encore, ça se corrige souvent.
- tout comportement agressif est interprété via l’ascendance
lupine. Le chien mord, hurle, aboie, agresse : c’est l’instinct du
loup ! Aaaahlala. N’importe quelle personne un peu renseignée
vous expliquera que c’est souvent pour les mêmes raisons (cf ci-
dessous) que le chien mord, hurle, aboie ou agresse. L’instinct du
loup ne fait jamais partie des réponses dans la vraie réalité, mais
uniquement dans le fantasme de l’emballement collectif ;)
Attention ! Ceci ne revient pas à dire que «l’instinct du
loup» (autrement dit, la question de la proximité génétique ou
comportementale entre les deux espèces) n’ait aucune incidence dans
la vie des chiens. Le problème de l’instinct du loup, c’est surtout qu’on
a raconté un bon paquet de conneries dessus :p
Dans VOTRE cas, avec Médor, il y a fort à parier que «l’instinct du loup»
soit pour environ 0% de vos éventuels problèmes relationnels avec lui.
L’instinct tout court, c’est autre chose.
12
Il y a vint ans, par pure bonne foi et
après m’être renseignée du mieux que
je pouvais, internet n’étant pas alors
ce qu’il est aujourd’hui... J’interdisais
les friandises au chien à table (uneexcellente idée) pour ne pas luidonner de mauvaises habitudes (une
excellente raison) mais surtout, pour
lui rappeler qui était le patron, façon
«on dérange pas le boss pendant son
repas». Et je lui donnais à mangertoujours après nous, évidemment.
Je croyais que ce petit rituel pesaitdans l’obéissance du chien. Je ne lui ai
probablement pas fait grand tort, étant
donné que tout ce qui l’intéressait,c’était d’adopter le comportement qui
lui attirerait notre approbation :p
Entre chien et loup : http://francoisemartin.over-blog.com/article-22704332.html
13. UN PEU DE THÉORIE... 6/8
La réalité
La hiérarchie de dominance entre l’homme et le chien, qui justifie les méthodes de dressage autoritaire,
n’existe pas. S’il y a une chose notable dans les relations du chien à l’homme, c’est plutôt son incroyable
plasticité comportementale face aux demandes humaines et sa bonne volonté à se laisser conditionner
par l’homme. Le chien est le champion mondial, incontestable, toutes catégories animales incluses, de
l’obéissance. Il a été taillé, forgé, élevé, façonné pour ça, il manifeste un bien-être à l’obéissance et une
bonne volonté au travail qui est, au regard de l’histoire biologique globale de la terre, complètement
unique, à la limite du surréalisme. Ce qu’on leur demande ! Ce qu’ils nous donnent !
Votre chien se contrefiche de manger avant ou après vous, tant que l’atmosphère est paisible, la gamelle
pleine, ses humains favoris doux et cohérents, son environnement pas trop
stressant. Les comportements gênants qu’il peut manifester s’expliquent
par plusieurs facteurs, ses instincts animaux, son intellect et sa palette de
réponses, ses relations sociales et avant tout celles qu’il tisse avec ses
maîtres, mais aussi son histoire unique faite d’une somme d’expériences
uniques, etc. Un tas et un tas de facteurs. Zéro instinct du loup à l’horizon.
Il ne faut pas pour
autant commettre
l’erreur de le traiter comme un homme. Il vit dans le
monde des hommes, un monde beaucoup trop
complexe pour lui. Comme un enfant, il a besoin de
vous (... à vie !) pour lui simplifier les choses et lui
offrir un petit bout de monde confiné, organisé,
sécurisé. Le monde de vos règles, à vous, le maître de
la relation, son dieu ou pas loin. Donnez-lui des
libertés étonnantes, qui le font l’égal d’un homme,
comme le laisser manger dans votre assiette, à votre
table, le laisser décider quand on mange, quand on
sort, quand on joue, où il dort, cédez à tous ses
caprices de chiot, négligez de lui enseigner le
fondamental «ta place», etc. Il comprendra très vite que vous obéir est beaucoup moins fun, confortable
et pratique, que de vous faire obéir, vous. Il a beau être génétiquement, psychologiquement et
circonstanciellement programmé pour vous obéir, il n’est pas complètement con non plus :p
Si vous êtes responsable de lui, c’est parce que vous êtes incroyablement plus puissant et plus intelligent
que lui. Il vous fait 100% confiance. Il n’a pas le choix, d’ailleurs ! Dites-lui une chose un jour, il vous
croit. Dites-lui le contraire le lendemain, il vous croit. Con comme la
lune, par rapport à vous. Mais bien assez intelligent pour avoir des
émotions, souffrir, être en colère, désirer, aimer. Il souffre plus
simplement, il aime plus simplement, c’est tout.
Si vous savez ce que vous faites, vous pouvez en faire absolument tout
ce que vous voulez, de ce chien. Tout ce que vous voulez. S’il peut le
faire, il le fera, rien que pour vos beaux yeux, par amour pour
vous. Vous réalisez l’énormité du truc ? Assumez-le, ce chien :)
13
14. UN PEU DE THÉORIE... 7/8
La psychologie du chien
On a amplement parlé de sa capacité à être conditionné
par l’homme, mais ça ne fait pas toute la personnalité
d’un chien non plus. On a évoqué une somme complexe
d’héritages génétiques ou de conditions
environnementales, mais ça ne suffit toujours pas à
expliquer la personnalité d’un chien.
Il reste à voir ce qui constitue au juste la façon de penser
du chien domestique, comment il voit le monde, comment
il gère ses émotions, bref, sa psychologie.
Quoique simple par rapport à celle d’un humain, la
psychologie du chien reste un sujet assez complexe pour qu’on soit loin d’y avoir tout compris. Ici, nous
n’aurons que 2 pages à lui accorder. Que choisir ? A mon sens, le plus important est de savoir à quel
point le chien a besoin de vous et en quoi les comportements qui nous paraissent dominants, agressifs,
déplacés, ou nuisibles, sont presque toujours liés au stress, ou au conditionnement au stress.
Le stress
Ceci est très important. Le chien n’a aucune protection contre
les sources de stress complexes du monde humain. C’est notre
monde, nos lois. Si nous sommes frappés par une source de stress,
nous disposons d’une chose tout à fait unique dans l’univers
connu : un cerveau humain, qui nous décortique en quelques
secondes le pourquoi et le comment de l’affaire, nous propose
toute une palette d’explications, et de comportements possibles.
Le chien confronté au stress, lui, ne pourra pas se rassurer avec
une explication intellectuelle, ne disposera pas de votre palette possible de réactions, et sera
probablement coincé par une laisse ou un ordre qui lui interdit de réagir comme il le voudrait, par la
fuite ou l’agression. Si vous voulez qu’il change, il peut changer, mais c’est à vous de l’aider à gérer !
Beaucoup de personnes, surtout parmi les amoureux des animaux, manifestent de la gêne, voire de la
colère à l’idée du conditionnement animal. «Mon chien n’est pas un robot !» C’est parfaitement vrai, votre
chien n’est pas un robot, et aucun conditionnement intelligent, amical et mesuré ne pourra en faire un
robot. C’est au contraire ce mécanisme qui permettra à votre animal de s’adapter au monde des
hommes ! La violence et le stress répété en revanche, le transformeront en bête inhibée et instable.
Le chien est comme nous, il gère son stress comme il peut. Nous avons
quasi les plein-pouvoirs sur son environnement, nous pouvons l’aider
facilement, en l’observant avec bon sens et bienveillance, en prenant le
temps de lui enseigner les leçons d’obéissance primordiales pour sa
sécurité et la nôtre, en lui enseignant le calme, le rappel, en le
sociabilisant en douceur, en l’éduquant de manière à la fois intelligente,
bienveillante et calculatrice. Nous n’imaginons pas combien son
comportement est plastique et malléable !
14
15. UN PEU DE THÉORIE... 8/8
15
SOURCE http://www.lisaleicht.ch/fr/textes/
Les signaux d’apaisement
Le chien est un animal exceptionnellement communicant. Il ne parle pas, mais il vous envoie des tonnes
de signaux, parfois discrets (baîller, détourner la tête, battre de la queue, gratter...) ou franchement
lisibles (reculer, gronder, aplatir les oreilles) qui sont autant d’avertissements, de tentatives
d’apaisement de la situation, et de démonstrations de contrôle émotionnel canin : on appelle ça «auto-
contrôle». Champion du monde d’obéissance, oui. Nerfs d’acier, non. C’est un grand sensible. Le plus
gentil chien du monde peut mordre en situation de stress intense. Dans une vidéo qui circule beaucoup
sur les sites de renforcement positif, on voit un chien de travail (donc éduqué et entraîné à l’obéissance),
assigné à sa place et tenu en laisse, manifester des signaux de stress
de plus en plus pressants devant la présence trop proche d’un
journaliste, se gratter, se lècher furieusement le nez... Le journaliste
commet alors l’erreur de renforcer son stress en se rapprochant du
chien, qui recule, baisse les oreilles, cherche l’issue, ne la trouve
pas... Le journaliste se penche alors sur lui ! Le chien ne peut pas
fuir, maintenu par la laisse et les ordres. Acculé, il mord. Il est
invraisemblable que son maître, un professionnel, n’ait rien vu venir.
Sans doute était-il lui aussi stressé par la caméra, car les signaux du
chien sont limpides, même pour le non-expert !
Vous faut-il un manuel pour voir que
ce chien est mal à l’aise ?
16. Votre chien est un carnivore.
Ca veut dire que son régime
naturel, c’est la viande crue.
• • •
Des experts aux noms
imprononçables se sont penchés
sur la question et ont mené des
tas de recherches compliquées
publiées dans des revues qui ne
l’étaient pas moins, pour nous
offrir une conclusion incroyable :
le meilleur régime possible pour
votre chien carnivore, c’est un
régime carnivore ! Truc de fou.
OUI MAIS...
On n’aime pas bien l’idée. Elle
nous met vaguement mal à l’aise.
Encore un fantasme de l’instinct
du loup... On s’accroche à l’idée
que les chiens peuvent manger
d’autres trucs, genre légumes,
céréales, qu’ils aiment le sucre,
ne crachent pas sur les fruits, on
se dit qu’ils sont un peu
omnivores... Sauf que non. Ils
sont carnivore à tendance
omnivore, si besoin ; ils
*peuvent* manger un peu
d’autres trucs, c’est tout. Et ils
n’ont aucun moyen de savoir ce
qui est mauvais pour eux dans le
frigo de leur humain favori.
QUEL EST LE PLUS ADAPTÉ ?
Un régime de viande crue, à peu
près comme pour une proie
naturelle, c’est-à-dire incluant les
os et les abats. Un petit peu de
poisson ou d’oeuf par ci, un petit
coup d’huile et de fromage par-là,
de temps en temps les restes du
repas de famille, pourquoi pas...
Mais le régime de base, c’est car-
ni-vore, ça veut dire viande. Crue.
JE NEVEUX PAS, PARCE QUE...
Vous ne consommez pas de
viande et refusez, pour raison
éthique, d’en acheter. Ou alors
c’est trop compliqué à organiser.
Ou alors vous appréciez
moyennement l’idée du
chien qui mâchouille des
trucs sanguinolents
pendant des heures. Ou
alors ceci ou cela. Pas de
problème, votre chien ne
mourra probablement pas
(en tout cas pas tout de
suite) d’être nourri aux
croquettes, mais sachez tout de
même que, tout comme pour
l’homme, l’alimentation est un
facteur-clef de la santé animale,
pour ses dents, pour son poil, sa
digestion, sa santé globale. Pas la
peine de chercher : aucun autre
régime au monde ne sera aussi
bénéfique pour lui.
AU MINIMUM, RENSEIGNEZ-VOUS
Sur l’alimentation du chien, les
aliments dangereux pour lui, etc.
Dans votre cuisine, il y a de quoi
le rendre très malade, à plus ou
moins long terme. Voire le tuer, si
vous y mettez vraiment du vôtre.
Tout le monde connaît le coup des
oignons crus ou du chocolat, mais
il y en a bien d’autres :
renseignez-vous !
Encart publicitaire pour le
REGIME CRU
Une proie entière, à la louche c’est :
- 80-85% de viande (muscle)
- 10-15% d’os comestibles = CRUS
- 5-10% d’abats
Source : http://www.barf.ch/barf/
index.php/alimentation-naturelle/12
QUELQUES TRUCS...
Allez voir votre boucher et faites
connaissance avec lui. Il en jette, des
choses intéressantes ! Guettez les
promos de supermarché. La viande
que vous ne regarderiez même pas
pour votre famille, même non bio,
est meilleure que les croquettes
pour la santé du chien. La date de
péremption approche ? Pas grave !
QUELQUES TRUCS...
Vous pouvez aussi miser sur un gros
congélateur, et là, les plans se
multiplient, morgue, hôpitaux... Non
je déconne. Mais les abats, les os, la
viande sont jetés par milliers, tous
les jours, partout. Le meilleur plan
dépend uniquement de l’endroit où
vous habitez ! Soyez un peu malin...
16
A lire : http://nourrirsonchien.wifeo.com/elements-de-biologie-canine.php et http://www.coeurcanin.com/nutrition.htm
Un chiot doit manger environ
10-15% de son poids par jour,
contre 2-3% pour un chien adulte.
17. FICHE CONSEIL - LE MATÉRIEL
17
Des friandises
(Drops, en anglais)
Le drop doit être assez petit pour
être avalé en une seule bouchée.
Le drop doit être extrêmement
appétent pour votre chien.
Chaque chien a ses préférences.
Le drop doit être varié. N’utilisez
pas toujours la même friandise,
et mélangez plusieurs friandises
afin de maintenir le suspense.
Le drop doit être pratique à
utiliser. Des miettes de thon à
l’huile dans le sac à drops, c’est
moyennement pratique...
Quelques exemples :
- petits bouts de fromage
- petits bouts de viande
- croquettes pour chats
- croquettes pour chien
- friandises commerciales
- mini-saucisses...
Il faut bien évidemment retirer
les drops utilisés de la ration de
nourriture quotidienne de
l’animal, et ne pas abuser des
aliments un peu nocifs !
Un «drops bag»
Un sac pour les friandises...
Pratique en intérieur,
indispensable en extérieur. Il
faut pouvoir accéder rapidement
et facilement aux friandises.
Un clicker
Ca coûte 5-10€ et ça se trouve un
peu partout, dans les magasins
spécialisés, sur internet...
Collier-Laisse
Un collier classique, plat, fera
parfaitement l’affaire, prévoyez
aussi deux laisses, une normale
et une longue, ou alors une laisse
multi-positions. Certains adeptes
de la méthode douce aiment
travailler à la longe (une corde
d’une dizaine mètres ou plus),
mais nous ne parlerons pas de
cette méthode ici, notamment
parce que je n’y connais rien.
Un harnais éducatif (attache
devant) peut être utile mais n’est
pas indispensable.
Quant aux colliers étrangleurs, à
pointes, électriques, à spray ou
autres -> poubelle.
Des jouets
- 3-4 jouets que vous laissez en
permanence au chien, des
jouets qu’il aime bien mais qui
ne le rendent pas dingue non
plus (pas de «pouick» parmi ces
jouets-là !).
- 1 doudou à donner à votre chien
quand il est calme, qu’il va
dormir... et à protéger du jeu.
- 1-2 jouets pour les exercices de
«tug» (tirer
la corde)
réservés,
hors de
portée du
chien.
- 1 jouet pouick, ou autre jouet
très apprécié par votre chien, à
réserver comme récompense
suprême de travail.
- De bons jouets à mâcher sont
indispensables pour le chiot.
Jetez un oeil aux fameux
Kongs, qui ont fait preuve de
leur efficacité depuis longtemps.
- 1-2 jouets à rapporter, surtout
si vous avez un chien au fort
instinct rapporteur (chien de
chasse, retriever...). Ces jouets
sont réservés, le chien n’y a pas
accès en permanence. L’objet à
rapporter typique s’appelle
«apportable» ou «boudin».
18. FICHE CONSEIL - PRINCIPES GÉNÉRAUX
18
Interaction
naturelle, au
quotidien
Vous êtes en interaction avec
votre chien en permanence, et
toutes ces interactions modèlent
son comportement.
L’éducation par renforcement
positif ne consiste pas seulement
à donner des leçons au clicker. Il
est encore plus important
d’utiliser les situations
quotidiennes qui se présentent
naturellement à vous.
Par exemple, on va récompenser
de façon aléatoire un chien dans
ses attitudes de calme.
Par exemple, on va demander au
chien de s’asseoir et de se calmer
avant de lui accorder les choses
qu’il préfère : la gamelle, la
sortie, le jeu, renifler un
congénère...
Par exemple, on va encourager
et récompenser toutes les
occasions où le chien nous
manifeste toute son attention,
nous regarde dans les yeux,
répond à notre appel. Si vous
voulez un chien attentif, soyez
attentif à lui.
Par exemple, on va décourager
les interactions proposées par
le chien et qui nous déplaisent
(nous sauter dessus ou nous
mordre) en l’ignorant, voire en
lui retirant une minute son
humain favori : vous voir
quitter la pièce en plein jeu est
une frustration plus efficace
que la punition pour le chien !
Séances de
dressage
spécifiques
2-3 fois par semaine, ou tous les
jours si on le souhaite, on va
proposer au chien des séances
d’éducation par renforcement
positif, de 10-15mn, pour lui
enseigner de nouveaux
comportements (assis-couché-
va-chercher), travailler à un
problème X ou Y (le chien refuse
de se laisser couper les ongles,
aboie sur les visiteurs, ou est
terrifié par vos chats), ou encore
profiter d’une séance de jeu pour
renforcer l’apprentissage du
calme. La frontière entre
l’interaction naturelle et la
séance de dressage spécifique est
parfois très poreuse ! ;)
Les sorties
... sont un moment crucial ! Elles
ont lieu tous les jours, sauf si
vous êtes un maître indigne, et
c’est un excellent moment pour
travailler les leçons et les
renforcer. D’une part parce que
l’extérieur permet de faire des
exercices impossibles en
intérieur (travailler le rappel à
distance par exemple) mais
surtout parce qu’elles sont
l’occasion de renforcer une leçon
apprise dans des conditions de
distraction ! C’est un point
énorme, vital, crucial.
Les trois D
Distance / Durée / Distraction !
C’est en travaillant les 3D que
vous allez obtenir des
comportements parfaits de
l’animal. Vous allez augmenter
progressivement la distance à
laquelle vous donnez des ordres,
la durée pendant laquelle vous
demandez au chien d’être
attentif et de vous obéir, et le
nombre de sources de
distractions susceptibles de
détourner de vous l’attention du
chien. L’une des clefs du
renforcement positif consiste à
augmenter progressivement la
demande, à toujours mettre la
barre un peu plus haut, de façon
progressive et calculée.
19. FICHE CONSEIL - LE CLICKER 1/2
19
Nous y voilà !
Allez, avouez que vous attendiez
ça. Le moment est venu, parlons
du fameux clicker !
Comme on l’a dit, c’est un
reward marker, un «marqueur
de récompense». Il sert à
capturer l’instant exact, précis,
du comportement souhaité. C’est
difficile de marquer exactement
le moment où le chien produit le
comportement souhaité. Le
clicker sert à ça. On va clicker à
l’instant exact où le chien réussit
à produire le comportement
demandé, ce qui l’aide à cerner
votre demande et y répondre.
On pourrait juste
dire «oui !»
C’est parfaitement exact. Un bon
gros «OUI !!!» peut servir de
reward marker. D’ailleurs,
beaucoup d’adeptes de
l’éducation par renforcement
positif s’en contentent. Mais le
clicker a plusieurs avantages :
- il produit toujours le même
son
- c’est un son bref et très
caractéristique.
- il est réservé aux leçons, le
chien ne l’entend pas en
dehors.
- il est universel, ce qui est
très utile si plusieurs personnes
éduquent le même chien.
Charger le chien
au clicker
Cela signifie tout simplement
faire comprendre au chien que
click = récompense. C’est très
simple à faire. On prend un
clicker. On prend des friandises.
On click puis on donne une
friandise, 10 ou 15 fois de suite,
plusieurs jours de suite. C’est une
leçon que les animaux retiennent
très facilement :D
Conditionnement
opérant
Rappelons que : conditionnement
répondant = stimulus extérieur.
Conditionnement opérant = initié
par l’animal. Le clicker se prête
particulièrement bien au travail
sur le conditionnement opérant,
comme on le verra grâce aux
vidéos. En attendant, partez du
principe suivant : vous n’aurez
jamais à toucher votre chien
pour le forcer à faire quelque
chose, vous allez utiliser des
leurres, des attitudes
corporelles, ou des objets du
décor, pour l’amener par la ruse
à exercer de lui-même tel ou tel
comportement (s’asseoir,
reculer, porter un objet...).
Imposer le
succès
L’un des grands principes de
l’éducation par renforcement
positif consiste à créer des
conditions dans lesquelles l’échec
n’est pas une option. Le chien va
forcément réussir, et forcément
avoir sa récompense. La
frustration sera utilisée (le chien
doit réussir à obtenir le click et
pourra mettre du temps à le
faire) mais chaque essai se
termine obligatoirement par une
petite victoire du chien. Cela
paraît compliqué à réaliser, on
verra grâce aux vidéos que c’est
en réalité très simple !
Attention aux
excès
Le clicker est redoutablement
efficace, mais gardez en tête que
le but est de s’en passer.
Diminuez progressivement son
usage, utilisez d’autres
récompenses, réservez-le pour
l’apprentissage des nouvelles
leçons, ne le trimballez pas tout
le temps avec vous. Un recours
abusif au clicker incitera votre
chien à s’intéresser davantage à
la récompense qu’à vous-même,
ou à refuser de travailler sans.
20. FICHE CONSEIL - LE CLICKER 2/2
20
Par petites
étapes, en
augmentant la
demande
Quelle que soit la leçon enseignée
au chien, il faut toujours
procéder petit pas par petit pas.
Au début, vous allez cliquer pour
une simple esquisse du geste,
puis vous allez augmenter
progressivement la demande, il
faut que le chien aille un peu
plus loin, propose un geste de
plus en plus abouti, avant
d’obtenir le clic, mais sans que
ça soit trop difficile non plus, en
respectant son rythme propre.
S’il ne réussit pas, c’est que vous
êtes allé trop vite et qu’il faut
revenir une étape ou deux en
arrière.
Les 3D
Vous vous souvenez des 3D ?
Durée, Distance, Distraction ?
C’est presque toujours sur les 3D
que l’augmentation de la
demande va porter. Vous allez
demander au chien de faire telle
chose tout à côté de vous, puis un
peu plus loin, puis depuis l’autre
bout du jardin. Vous allez
demander au chien de ne «pas
bouger » pendant une seconde,
puis deux, trois, dix, puis une
minute, puis cinq minutes. Vous
allez lui demander de faire
l’exercice au calme chez vous,
puis en présence d’autres
personnes, puis en extérieur
calme, puis en extérieur avec un
peu de distractions, puis
beaucoup de distractions
(passants, odeurs, chiens,
enfants qui jouent...).
Limiter les drops
Avec certains animaux moins
malins, comme les oiseaux, ou
plus indépendants, comme les
félins, l’éducation positive sans
nourriture est quasi-impossible,
ce qui peut être problématique,
ou limiter l’intérêt. Votre chien,
lui, est un champion
incontestable de l’intelligence
animale et de l’obéissance,
notamment les races à gros QI
type border collie, bergers ou
retrievers. Tous les chiens
travailleront pour le plaisir, sans
friandises. Encore faut-il s’y
prendre de la bonne façon, de
façon mesurée, sans excès. Les
friandises sont particulièrement
intéressantes pour les nouvelles
leçons, et encore, on peut
souvent s’en passer. Puis dès que
votre chien maîtrise l’exercice,
cessez les drops et remplacez par
d’autres récompenses.
Inventif au
quotidien
Les 3/4 du travail seront faits en
dehors des moments de dressage
spécifique, dans les situations
quotidiennes. Si vous savez ce
que votre chien aime, vous savez
comment monnayer avec lui !
Tout ou presque peut être
récompense : la gamelle, le jeu,
l’autorisation d’aller dire bonjour
à un invité, d’aller renifler un
autre chien, la promenade, le
câlin, la voix... Et certaines
leçons s’associent mieux à
certains types de récompenses.
Ne vous inquiétez pas, nous
allons voir tout ça concrètement,
avec les vidéos. Une fois le
trousseau de clefs en main, Sky
is the limit, comme dirait
l’autre :) Soyez inventif,
n’hésitez pas, avec cette méthode
on peut donner la même leçon de
300 façons différentes, imaginer
300 autres leçons ou situations.
Si vous le sentez moyen comme
ci et avez envie de le tenter
plutôt comme ça, faites-le !
PREFEREZ TOUJOURS LE
FUN A L’EFFICACITE.
TOUTES LES LECONS
DOIVENT TOUJOURS ÊTRE
AMUSANTES, POUR VOUS
DEUX. Les scientifiques se tuent
à nous le dire, on apprend mieux
et plus vite de cette façon !
21. FICHE CONSEIL - PRÉJUGÉS SUR LE
RENFORCEMENT POSITIF
21
Les friandises
sont nocives
«Friandise» ne signifie pas qu’on
utilise des aliments nocifs. Vous
n’allez pas donner des bonbons
au chien, mais des aliments qui
trouveraient tout aussi bien sa
place dans sa gamelle. C’est pour
ça que je préfère utiliser le
terme «drop» : friandise ne
signifie pas gourmandise !
Il faut manger à
heures fixes
Pas du tout. Un chien peut
s’adapter à tout, lui donner 3, 4,
7 ou 18 repas par jour n’a aucune
conséquence. Seules comptent la
quantité globale de nourriture, et
la façon de l’équilibrer sur la
durée. Les repas fragmentés
permettent aussi de prévenir le
risque de torsion d’estomac, qui
est courante et dangereuse.
Le clicker va en
faire un robot
Il faut vraiment que vous lisiez
de toute urgence la partie
théorique de ce livret...
Les friandises
vont le rendre
capricieux
Il faut vraiment que vous lisiez
de toute urgence l’intégralité de
ce livret...
Il ne travaillera
plus que pour la
récompense !
Si vous vous y prenez n’importe
comment, c’est vrai. On voit des
maîtres obsédés du clicker,
l’ayant toujours en poche, ou
bien qui récompensent le chien
pour n’importe quoi, à longueur
de journée, avec ou sans clicker.
D’autres n’ont tout simplement
pas compris, ou pas voulu
comprendre, la bonne façon
d’utiliser le clicker : ils
n’augmentent jamais la
demande, ils n’incitent pas le
chien à chercher, ils n’utilisent
que la nourriture en récompense
au lieu de diminuer le recours
aux drops et varier les
récompenses. Tout comme le
clicker, la récompense n’est
qu’un outil, elle ne doit pas
devenir le coeur de la méthode.
Le renforcement positif bien
appliqué forgera chez le chien un
amour du travail qui excède
largement la gourmandise.
Il existe d’autres
méthodes tout
aussi efficaces
C’est très probable. Je ne les ai
pas testées, mais il existe de
nombreuses méthodes, plus ou
moins spécifiques. On n’éduque
pas un chien policier comme un
chien d’avalanche, on n’éduque
pas un chien-guide d’aveugle
comme un chien-guide de maître
en fauteuil, et même en dehors
des institutions canines, chaque
personne peut avoir sa propre
vision de l’éducation. Vous
pouvez parfaitement en choisir
une autre, vous pouvez
parfaitement ne pas apprécier le
clicker, tant que vous comprenez
et respectez les mécanismes
fondamentaux du comportement
du chien.
22. Et maintenant...
Au travail !
C’est passionnant, les histoires
de conditionnement, mais vient
aussi un moment où on a besoin
de savoir comment on s’y prend,
concrètement, avec notre chien,
là, maintenant, tout de suite, si
possible avec des indications
claires, des exemples précis et
illustrés, ce genre de trucs.
Des vidéos de séances de
dressage paraissent donc tout
indiquées. Encore faut-il trouver
un vrai guide, une personne
sérieuse, compétente, organisée,
à la pointe des dernières
avancées de la science
vétérinaire. Un vrai maître
dresseur, quoi.
J’ai donc pris mon bâton de
pélerine internet et j’ai
longtemps marché dans le
désert, subissant sans me
plaindre des tonnes de vidéos de
dresseurs du dimanche ou de
chiens trop mignons.
En France, je n’ai rien
trouvé de très
convaincant. Il y a
d’excellentes vidéos, mais
rien de suffisamment
consistant. Il fallait du
solide. Il fallait un
programme. Il fallait de la
continuité, et de la matière.
Dès qu’on cherche en anglais,
les dresseurs avec chaîne
régulière et vidéos organisées
pullulent. Je suis loin de les avoir
tous testés, il y en a trop. Et puis
pourquoi chercher plus loin,
alors que j’avais trouvé
tab289, qui est parfait,
très bon tacticien, et qui
parle un anglais plus
facile à comprendre que
la plupart des autres ?
Mais si vous êtes
anglophone, n’hésitez
pas à fouiller les canaux,
Youtube, Dailymotion,
Vimeo, etc. Chaque
dresseur a son style, ses
particularités, et ses poke... ses
chiens. Voyez laquelle, voyez
lequel vous parle le plus.
Ici, nous nous concentrerons sur
la méthode telle que je vous l’ai
écrite et telle que tab289 va vous
la montrer dans une longue suite
de vidéos, dont ce livret exposera
un résumé des points-clefs.
Meet tab289 &
Solea
Pour chaque grande leçon
enseignée au chien, nous allons
nous appuyer sur une vidéo de
tab289 et sa chienne berger
allemand, Solea. Tout le domaine
qui nous intéresse est couvert...
et bien au-delà.
Aussi est-il essentiel à partir de
maintenant que vous puissiez
regarder ces vidéos au fur et à
mesure qu’elles se présenteront
dans ce livret : la lecture seule
n’est pas suffisante.
ATTENTION A UNE CHOSE.
Soyez tout de suite attentif aux
détails : voyez comment tab289
utilise le clicker, comment il
alterne les mains qui donnent
les récompenses, ou les façons
de les donner, notez les gestes
qui accompagnent les
commandes verbales... Vous
devez toujours comprendre
ce qu’il fait, la raison de
chaque geste. Cela vous
aidera à assimiler très
rapidement.
Tout le monde a besoin
d'amour, d'interactions
positives, de plaisir au travail,
votre chien comme vous ! Avec
la méthode tab289, votre chien
sera incroyablement bien
élevé, fou d’amour et
d’attention pour vous, parce
que vous aurez mérité sa
confiance, et votre linge sera
lavé plus blanc que blanc.
Qu'attendez-vous ?
http://www.youtube.com/user/
tab289
22
ENFIN PLACE AU DRESSAGE CONCRET :
CHAÎNE VIDÉO YOUTUBE DE TAB289
23. NOM, CONTACT VISUEL ET ATTENTION
Leçon urgente !
Objectifs
Lorsqu’on appelle le chien par son nom,
il doit cesser immédiatement ce qu’il est
en train de faire et vous accorder son
entière attention. Cet exercice fera
travailler l’attention du chien et établira
le conditionnement à l’appel du nom.
Commandes
verbales
Le nom du chien... ou un surnom.
A retenir !
- N’utilisez le nom du chien que dans un
contexte positif. Ne l’appelez jamais
par son nom d’attention pour
l’engueuler ou lui demander de faire
des choses désagréables.
- En grandissant, le chien fera
parfaitement la différence entre un
appel et l’utilisation neutre de son nom
(par exemple dans une conversation).
Mais au début, avec le chiot ou le
nouveau chien, essayez d’utiliser le
moins possible son nom, même en
situation neutre. Ou utilisez un
surnom (ou l’inverse ! utilisez un
surnom comme «nom d’attention»).
Lorsque vous appelez le chien par son
nom d’attention, il doit tout lâcher
pour y répondre en vous regardant.
- Soyez patient, persistant, régulier avec
cet exercice. C’est une commande
fondamentale qui facilitera les choses
pour *toutes* les autres leçons : si un
chien est attentif à l’appel, il répondra
infiniment mieux à tous les ordres
suivants.
Lien : http://www.youtube.com/watch?v=9oo6tcSxWWg
1:10 - Avec un chiot,
utilisez un vocabulaire :
- simple
- cohérent
- structuré
1:25 - Utilisez un leurre
(un drop dans la main) et
récompensez le chien pour
suivre la main, avec le
leurre ou avec un autre
drop (faites varier)
1:35 - Bougez rapidement
la main vers votre nez
pour inviter le chiot à vous
regarder. Clickez dès qu’il
vous regarde.
1:53 - Retirez le leurre,
montrez au chien qu’il
n’est plus là. Poursuivez
l’exercice.
2:18 - Ajoutez la
commande verbale
= le nom du chien
2:44 - Diminuez
progressivement le geste
de la main. Continuez à
utiliser le nom du chien.
Ne cliquez QUE pour le
contact visuel. Augmentez
le temps de contact visuel
avant de cliquer.
3:28 - Une fois l’exercice
assimilé, pratiquez-le
régulièrement en situation
réelle avec distractions (au
parc, en société, en
présence de chiens...)
ABONNEZ-VOUS ! -> YOUTUBE.COM/TAB289
24. JOUER À TIRER... ET APPRENDRE À LÂCHER
Objectifs
- Lâcher un objet et le rendre au maître
- Jouer de manière calme et contrôlée
- Pas de clicker ni de drop : le jouet
utilisé (la corde) EST la récompense ;)
Commandes
verbales
- Lâche ! (Let go)
A retenir !
- Les récompenses de l’entraînement
doivent être aussi variées que possible.
Dès qu’on a l’occasion de ne PAS
utiliser de drops, il faut la saisir ! Ici, la
motivation du chien est de pouvoir
tirer à nouveau sur la corde.
- C’est toujours le maître qui initie le jeu.
- Le jouet utilisé (typiquement, une
corde à mordre) doit être réservé à
cette activité (le jeu du «tug» = tirer) et
ne doit pas être laissée à disposition du
chien, afin de maintenir tout son
intérêt pour le jeu.
- Manifestez toujours une attitude
positive et enthousiaste (ce qui ne
signifie pas surexcitée !).
- Soyez patient, surtout avec un chiot.
Lancez l’exercice sans aucune
distraction autour, n’abandonnez pas
une fois que vous avez commencé.
- Notez que la seule commande de
l’exercice est «Donne» (ou ce que vous
voudrez). Inutile de lui apprendre
«Tire», vous pourrez le faire plus tard,
et surtout, vous ne voulez pas lui
embrouiller le crâne avec du
vocabulaire inutile pour la leçon.
Lien : http://www.youtube.com/watch?v=SdsuEZ4lcD0
O:50 - C’est la partie facile,
agitez le jouet (corde à
tirer) devant le chien et
attendez qu’il le saisisse.
Jouez avec lui, incitez-le à
tirer la corde.
1:13 - Arrêtez de jouer.
Gardez la corde en main,
mais ne bougez plus,
arrêtez toute stimulation
du chien, et attendez qu’il
lâche le jouet, ce qui peut
prendre un certain temps !
1:25 - Félicitez-le quand il
lâche, et donnez-lui sa
récompense en relançant
le jeu !
1:55 - Ajoutez la
commande verbale
«Lâche !», une seule fois, ne
bougez plus la corde, et
attendez que le chien
lâche. Il finira par
comprendre que s’il veut
continuer à jouer, il n’a pas
le choix !
2:18 - Utilisez une
commande de fin
d’exercice, par exemple
«Okay !» pour signaler
qu’on peut recommencer à
jouer.
2:22 - Dès que l’exercice
est fini, rangez le jouet, il
doit être réservé à ce jeu
pour maintenir à haut
niveau l’intérêt du chien
pour le jeu du tug.
ABONNEZ-VOUS ! -> YOUTUBE.COM/TAB289
25. CONDITIONNER UN CHIEN AU CALME
Leçon urgente !
Objectifs
- Aider votre chien à être globalement
détendu et résistant au stress
- Pouvoir lui imposer le calme, en lui
enseignant la posture associée : position
couchée (voir vidéo «Assis Couché
Debout») et tête posée sur le sol.
Commandes
verbales
- La tête ! («Head» en anglais)
A retenir !
- L’essentiel est de conditionner l’animal
au calme, un peu tous les jours. C’est le
sujet de la 1ere vidéo. 1-3 fois par jour,
pas plus, donnez un drop, une caresse,
un câlin tendre, à votre chien, lorsque
vous le trouvez dans la posture de
calme (= couché + tête posée).
- Multipliez les câlins et papouilles
lorsque le chien est calme. Ne le
récompensez pas lorsqu’il est excité,
qu’il manifeste de la peur, ou du stress.
Rassurez-le, bien sûr, mais sans
débordement affectif. Votre chien n’est
PAS un humain, il n’en a PAS besoin.
- L’exercice actif (la posture)servira à
contrer un état d’excitation.
- Un chien régulièrement sorti et
éduqué de manière douce a de grandes
chances de devenir calme assez vite.
Cette leçon est avant tout importante
pour les chiots, qui ont plus de
difficulté à rester calmes et concentrés
que leurs aînés.
- Un chien apprend par associations,
entre un objet, une personne... et son
état émotionnel. Le conditionnement
au calme permet de contrer la
surexcitation mais surtout le stress !
1) http://www.youtube.com/watch?v=UxMHwrSqD8Y
2) http://www.youtube.com/watch?v=OCk5VxHZ398
PREMIERE VIDEO
Très théorique ; pour
anglophones seulement. Le
contenu essentiel est
résumé sur cette page.
DEUXIEME VIDEO
La posture de calme.
0:40 - L’exercice se fait en
position «couché». A l’aide
d’un leurre (drop dans la
main), encouragez-le à
suivre la main. Clickez (ou
dites oui), récompensez.
1:15 - Dirigez la tête du
chien vers le sol,
récompensez. Puis
attendez que la tête reste
plus longtemps au sol
avant de récompenser.
1:55 - Commencez à
retirer la main qui tient le
leurre, récompensez le
maintien de la tête au sol.
Donnez un jackpot de
drops dès que le chien a
bien compris et attend.
1:50 - Ajoutez la
commande verbale : «la
tête !» (ou ce que vous
voulez). Enlevez le leurre,
diminuez progressivement
les indices gestuels,
jusqu’à ce qu’il ne reste
que la commande verbale.
Puis éloignez-vous et
donnez la commande à
distance.
2:40 - Ca marche dans
n’importe quelle position...
(Le reste de la vidéo sera vue
dans un autre exercice.)
ABONNEZ-VOUS ! -> YOUTUBE.COM/TAB289
26. CONTRÔLER LA MORSURE DU CHIOT
Leçon urgente !
Objectifs
- Apprendre au chiot à ne pas mordre
les gens, en lui montrant ce qu’il DOIT
faire, et non ce qu’il ne doit PAS faire.
Contrôler et encadrer les jeux de
morsure, sans frustrer le chien.
Commandes
verbales
- Stop ! («Off» en anglais)
- Lâche ! («Let go» en anglais)
A retenir !
- La morsure de jeu du chiot est
naturelle, bien intentionnée et
nécessaire à son développement. Il ne
s’agit donc certainement pas de le
punir ou lui interdire de mordre.
- Les méthodes classiques sont
correctives et montrent ce que le chiot
ne doit PAS faire. Elles ont tendance à
ne pas calmer le chiot, voire à l’exciter
davantage ; et ça ne marche que pour
les gens qui ont corrigé le chiot... qui
pourra parfaitement se défouler sur
d’autres personnes ensuite !
- Ici, nous nous concentrons donc sur
l’objectif : montrer au chiot ce qu’il
DOIT faire.
- Procurez-lui déjà de bons jouets à
mâcher : des Kongs, des os à mordre de
bonne qualité, vérifiez la solidité et la
non-dangerosité des jouets.
- On va utiliser ici une méthode très
connue et très employée, le «Pas
touche !» (cf vidéo «Pas touche !» pour
un focus sur cette technique).
- Apprenez-lui le plus de choses
possibles : un chiot qui travaille bien
s’intéresse moins à vous mordre.
Lien : http://www.youtube.com/watch?v=ZKjk84OkzcI
Le début de la vidéo
est théorique, pour
anglophones seulement.
Vers la 3e minute on passe
à la pratique du «Stop !» (=
Lâche ! = Arrête !)
3:00 - Présentez au chiot
votre main refermée sur
un leurre. Patientez tout le
temps qu’il faudra pour
qu’il se lasse de lécher,
pousser, pour essayer de
choper la friandise. Dites
«Stop !» une seule fois et
attendez qu’il arrête.
Récompensez-le, vous
pouvez vous passer du
clicker facilement : il suffit
d’attendre que le chien se
lasse.
3:35 - Apprenez-lui à tirer
puis lâcher un jouet : cf.
vidéo «jouer à tirer et
apprendre à lâcher».
4:00 - Sur la base de ces
deux exercices, le chiot est
déjà bien parti. Mais nous
allons ajouter une
correction par privation, si
le chiot n’écoute pas bien.
Evitez de l’envoyer dans sa
cage ou au panier, pour ne
pas associer «sa place» à
une punition.
4:59 - Si le chiot a un parc
de jeux, vous pouvez l’y
laisser. Sinon, partez une
minute de la pièce, le
temps de le laisser réaliser
que s’il vous mord, il vous
perd de vue.
ABONNEZ-VOUS ! -> YOUTUBE.COM/TAB289