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Les Maisons en Roseau   Un conte à propos de la vision de PACA, inspiré d’une mission de consultance au Salvador en février 2003.   La petite ville était située au bord d’une grande rivière.  Les habitants vivaient dans des maisons solides et vaquaient à leurs activités quotidiennes.
La vie se poursuivait jusqu’au jour du grand tremblement de terre. Pendant trois jours et trois nuits, la terre trembla et se secoua de telle sorte que même les grands bâtiments s’écroulèrent comme des châteaux de carte. Ceux qui ne purent s’échapper à temps furent ensevelis sous les ruines.
Tandis que le tremblement de terre continuait, chacun faisait de son mieux pour sauver les victimes.
Les hommes et les femmes de la petite ville improvisèrent alors immédiatement un hôpital de fortune et partagèrent le reste de la nourriture.
Après quelques jours, des sauveteurs sont venus d’autres villes environnantes et même de pays éloignés. Le soutien était plus que bienvenu. Les habitants, qui avaient perdu leurs maisons, vivaient maintenant dans des tentes provisoires.
Après un certain temps, quand les besoins urgents furent apaisés, les sauveteurs repartirent.  Les habitants ne savaient pas quoi faire et se demandèrent : “ Que va-t-il se passer sans aide supplémentaire?”
Ceux qui vivaient dans les tentes se plaignaient :  “Nous manquons encore de vraies maisons! Sans aide extérieure, nous sommes perdus! En hiver, avec le froid et la neige, nous allons mourir de froid!”
Alors que le désespoir et la rage atteignaient leur paroxysme, une petite fille demanda:  “Pourquoi ne pas essayer de construire nos propres maisons?”   Après un court silence, tout le monde se mit à rire.
” Quelle idée stupide", grommela un gros marchand, “pour construire des maisons, nous avons besoin de briques coûteuses que nous ne pouvons pas acheter sans l’aide d’autres villes et de pays riches.”
A ce moment, un jeune artisan intervint:  “Si nous n’avons pas de briques, pourquoi ne pas construire nos maisons avec des roseaux qui poussent ici en abondance?"
Personne n’avait entendu cela avant, et le directeur de la planification urbaine grommela: “N’importe quoi! Nous avons toujours construit nos maisons en briques.”
Le vieux maître de la corporation d’artisanat répondit:  “Ce n’est pas parce que quelque chose n’a jamais été fait auparavant que cela n’est pas possible“.
“ Il suffit de les tresser correctement afin de créer une structure solide”, dit la vannière.
Le focus de la discussion alors changea et toute l’assemblée se fit à l’idée. Certaines parlaient déjà de la réalisation pratique et un groupe accepta finalement de construire une maison témoin en roseau.  Le lendemain, les artisans et les   vannières se rencontrèrent pour  discuter comment construire la maison en roseau pour qu’elle soit solide et belle.
Après des débats houleux, le groupe s’accorda et les agriculteurs manifestèrent leur enthousiasme en fournissant les roseaux dont ils avaient besoin.   Tous ensemble, les artisans, les vannières, et les agriculteurs se mirent au travail et trois mois après, ils présentèrent fièrement leur nouvelle maison en roseau.  Elle fut accueillie avec curiosité mais aussi avec un certain scepticisme par les habitants.
La famille du jeune artisan s’installa dans  la nouvelle maison.
Nous devons confesser : elle n’était pas encore parfaite,  le vent passait à travers les murs et le toit fuyait.  Toutefois, ces défauts stimulèrent l’esprit des artisans  qui trouvèrent de nouvelles solutions.
Tandis que la maison en roseau devenait toujours plus confortable, d’autres habitants voulaient aussi posséder une telle maison.  De plus en plus de maisons en roseau furent construites  et bientôt toutes les familles avaient à nouveau un toit.
Après que les maisons en roseau aient survécu à un autre tremblement de terre sans être endommagées, ceux qui doutaient encore finirent d’être convaincus.  Personne ne regrettait plus les vieilles maisons de brique.
Toute la ville était fière et les gens venaient de partout pour voir les maisons en roseau. L’artisan, plus très jeune désormais, pensait déjà à bien vendre les maisons en roseau au-delà des frontières de la petite ville...   Fin.
Le conte “Les Maisons de Roseau” ©  a été inspiré d’une mission de consultance au Salvador en février 2003. Idée et text e  par Ulrich Harmes-Liedtke   Illustré  par Arnoldo Baltodano Cuadra Traduction  par Valérie Hindson avec le soutien de la Coopération Technique Allemande (GTZ) San Juan del Sur, Nicaragua 1/2004

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  • 2. La vie se poursuivait jusqu’au jour du grand tremblement de terre. Pendant trois jours et trois nuits, la terre trembla et se secoua de telle sorte que même les grands bâtiments s’écroulèrent comme des châteaux de carte. Ceux qui ne purent s’échapper à temps furent ensevelis sous les ruines.
  • 3. Tandis que le tremblement de terre continuait, chacun faisait de son mieux pour sauver les victimes.
  • 4. Les hommes et les femmes de la petite ville improvisèrent alors immédiatement un hôpital de fortune et partagèrent le reste de la nourriture.
  • 5. Après quelques jours, des sauveteurs sont venus d’autres villes environnantes et même de pays éloignés. Le soutien était plus que bienvenu. Les habitants, qui avaient perdu leurs maisons, vivaient maintenant dans des tentes provisoires.
  • 6. Après un certain temps, quand les besoins urgents furent apaisés, les sauveteurs repartirent. Les habitants ne savaient pas quoi faire et se demandèrent : “ Que va-t-il se passer sans aide supplémentaire?”
  • 7. Ceux qui vivaient dans les tentes se plaignaient : “Nous manquons encore de vraies maisons! Sans aide extérieure, nous sommes perdus! En hiver, avec le froid et la neige, nous allons mourir de froid!”
  • 8. Alors que le désespoir et la rage atteignaient leur paroxysme, une petite fille demanda: “Pourquoi ne pas essayer de construire nos propres maisons?” Après un court silence, tout le monde se mit à rire.
  • 9. ” Quelle idée stupide", grommela un gros marchand, “pour construire des maisons, nous avons besoin de briques coûteuses que nous ne pouvons pas acheter sans l’aide d’autres villes et de pays riches.”
  • 10. A ce moment, un jeune artisan intervint: “Si nous n’avons pas de briques, pourquoi ne pas construire nos maisons avec des roseaux qui poussent ici en abondance?"
  • 11. Personne n’avait entendu cela avant, et le directeur de la planification urbaine grommela: “N’importe quoi! Nous avons toujours construit nos maisons en briques.”
  • 12. Le vieux maître de la corporation d’artisanat répondit: “Ce n’est pas parce que quelque chose n’a jamais été fait auparavant que cela n’est pas possible“.
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  • 14. Le focus de la discussion alors changea et toute l’assemblée se fit à l’idée. Certaines parlaient déjà de la réalisation pratique et un groupe accepta finalement de construire une maison témoin en roseau. Le lendemain, les artisans et les vannières se rencontrèrent pour discuter comment construire la maison en roseau pour qu’elle soit solide et belle.
  • 15. Après des débats houleux, le groupe s’accorda et les agriculteurs manifestèrent leur enthousiasme en fournissant les roseaux dont ils avaient besoin. Tous ensemble, les artisans, les vannières, et les agriculteurs se mirent au travail et trois mois après, ils présentèrent fièrement leur nouvelle maison en roseau. Elle fut accueillie avec curiosité mais aussi avec un certain scepticisme par les habitants.
  • 16. La famille du jeune artisan s’installa dans la nouvelle maison.
  • 17. Nous devons confesser : elle n’était pas encore parfaite, le vent passait à travers les murs et le toit fuyait. Toutefois, ces défauts stimulèrent l’esprit des artisans qui trouvèrent de nouvelles solutions.
  • 18. Tandis que la maison en roseau devenait toujours plus confortable, d’autres habitants voulaient aussi posséder une telle maison. De plus en plus de maisons en roseau furent construites et bientôt toutes les familles avaient à nouveau un toit.
  • 19. Après que les maisons en roseau aient survécu à un autre tremblement de terre sans être endommagées, ceux qui doutaient encore finirent d’être convaincus. Personne ne regrettait plus les vieilles maisons de brique.
  • 20. Toute la ville était fière et les gens venaient de partout pour voir les maisons en roseau. L’artisan, plus très jeune désormais, pensait déjà à bien vendre les maisons en roseau au-delà des frontières de la petite ville... Fin.
  • 21. Le conte “Les Maisons de Roseau” © a été inspiré d’une mission de consultance au Salvador en février 2003. Idée et text e par Ulrich Harmes-Liedtke Illustré par Arnoldo Baltodano Cuadra Traduction par Valérie Hindson avec le soutien de la Coopération Technique Allemande (GTZ) San Juan del Sur, Nicaragua 1/2004

Notes de l'éditeur

  1. After a short silence, everybody laughed at the child.