1. Le Journal Le journal du
Musée Unterlinden
à Colmar
23.1.16
Le nouvel
Unterlinden
Bienvenue
2. LeJournalduMuséeUnterlinden 23.1.16
02 03
Un projet
d’envergure
Le soutien des mécènes du musée
L’engagement des donateurs pour
soutenir le musée.
Un musée unique
L’action de la Société Schongauer
pour enrichir le musée.
Agir, contempler
L’exposition inaugurale d’Herzog &
de Meuron explore l’expérience de l’action
et de la contemplation dans l’art.
Le musée et
son quartier
La boutique et le café Schongauer
Les nouveaux services d’accueil
apportent un plus grand confort
de visite.
Culture
Le musée et ses voisins élaborent
une programmation culturelle riche
et inventive.
Autres délectations
Les adresses gourmandes autour
du musée.
Le nouveau
musée
Le nouvel Unterlinden
Le Musée Unterlinden s’est agrandi au
terme d’un chantier de trois ans.
L’extension du Musée Unterlinden
Les architectes Herzog & de Meuron ont
travaillé simultanément sur l’urbanisme,
l’architecture et la muséographie.
Du cloître
à l’Ackerhof
Les coulisses du chantier
Histoire de formes et de matières pour
modeler le nouveau visage du musée.
Un nouveau regard
Le projet d’agrandissement a permis
de redécouvrir certaines œuvres
des collections.
Des bains au musée
Les bains ont fait peau neuve pour
devenir un espace événementiel :
la Piscine
Sommaire
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3. LeJournalduMuséeUnterlinden 23.1.16
04 05
Le Musée Unterlinden s’est agrandi au
terme d’un chantier de trois ans.
Il aura connu de profondes transfor
mations, de son bâti et de ses salles
d’exposition. Il aura vécu le creusement
de tranchées, l’élévation de murs,
l’évidement d’espaces, la création d’es
caliers… Sa métamorphose a modifié
sa structure et son parcours de visite, en
créant de nouveaux espaces d’expo
sition qui permettent un redéploiement
remarquable de ses collections.
Toute une part d’invisible s’est déroulée
en coulisses pour préparer ce nouveau
musée. En plus des travaux d’agrandis
sement, s’est opéré un travail scientifique
essentiel réalisé par la conservation
du musée : le récolement informatisé
des œuvres, prévu pour préparer leur
déplacement en réserves le temps du
chantier, a été l’occasion de mieux
connaître les collections et d’étudier
plus précisément certains objets.
Les restaurations, financées par la
Société Schongauer, l’État, la Région et
le Cercle des Mécènes Unterlinden,
ont redonné à certaines œuvres tous
leurs apprêts. Le retable des Domini
cains de Martin Schongauer et son en
tourage, les peintures du couvercle
du clavecin de Hans Ruckers ou encore
le Double portrait d’hommes (1931)
de Léon Zack ont été soigneusement
préparés avant de se montrer à nouveau
aux yeux du public.
Le visiteur retrouve un musée embelli,
restructuré, réaménagé, qui lui offre
des possibilités de découvertes passion
nantes. Il profite d’une muséographie
innovante et accessible qui facilite la
compréhension de l’espace et le dé
ploiement des collections, de supports
multimédia qui rendent son parcours
plus vivant, d’une signalétique forte et
claire, de cartels trilingues et de nom
breux services qui favorisent d’excel
lentes conditions de visite.
Il découvre un musée encyclopédique
dont les collections sont montrées sous
un autre jour. L’extension des surfaces
d’exposition permet d’en présenter toute
la richesse et d’en saisir toutes les
qualités. Le parcours de visite couvre
près de 7000 ans d’histoire. Du Néo
lithique à l’art moderne. Le Retable
d’Issenheim, chef-d’œuvre de l’art occi
dental (1512–1516), a repris place dans
la chapelle entièrement rénovée du
couvent des Unterlinden. La Piscine a
retrouvé sa splendeur du début du
20e siècle et est, à présent, destiné aux
expositions, conférences, concerts. Le
nouveau bâtiment réalisé par Herzog
& de Meuron, appelé Ackerhof, est situé
derrière le bâtiment des bains. Pensé
comme un pendant à la chapelle du cou
vent, il abrite sur deux niveaux les col
lections modernes et contemporaines et
au troisième niveau, les expositions
temporaires. La galerie souterraine, qui
relie le couvent à l’édifice moderne,
présente l’histoire du musée ainsi qu’un
panorama de l’art du 19e siècle et du
début du 20e siècle.
Ce projet d’extension du musée, porté
par la Ville de Colmar et réalisé par
le cabinet bâlois Herzog & de Meuron et
les Monuments Historiques, a égale
ment envisagé les aménagements des
places Unterlinden et de la Sinn et
l’harmonisation des abords extérieurs
du musée pour le replacer au cœur
du circuit touristique dans la ville.
Le musée a redonné à sa collection
de renommée internationale un écrin à
sa mesure. Il s’est mu en un espace
chaleureux et ouvert, offrant des possi
bilités d’échange, de rencontre et
de dialogue infinies entre le visiteur et
les œuvres.
Pantxika De Paepe,
directrice du Musée Unterlinden.
Le nouvel
Unterlinden
4. LeJournalduMuséeUnterlinden 23.1.16
06 07
Dans le projet d’extension du Musée
Unterlinden à Colmar, réalisé par
Herzog & de Meuron, les trois dimensions
que sont l’urbanisme, l’architecture
et la muséographie sont étroitement
associées. Le projet interroge les
notions de reconstruction, de simula
tion et d’intégration.
Urbanisme
Le Musée Unterlinden est constitué de
deux ensembles qui se font face de
part et d’autre de la place Unterlinden,
reliés par une galerie souterraine.
D’un côté le couvent médiéval, avec
la chapelle, le cloître ouvert et un
jardin. De l’autre côté, le nouveau bâti
ment d’exposition (l'Ackerhof) fait
écho au volume de la chapelle et forme
avec les anciens bains municipaux –
qui abritent les bureaux, la Piscine, la
bibliothèque, le café et l’office
de tourisme – une deuxième cour.
Située entre ces deux pôles du musée,
la place Unterlinden retrouve sa signi
fication ancrée dans l’histoire, à l’époque
où écuries et ferme formaient vis-à-vis
du couvent, un ensemble appelé Acker
hof. Ce qui était, avant la rénovation du
musée, une gare routière est aujourd’hui
une nouvelle place, publique et urbaine.
Le canal de la Sinn, dont les eaux
s’écoulent sous la vieille ville de Colmar,
est rouvert et devient l’élément central
de ce nouvel espace public. Tout près
de l’eau, une Maison marque la présence
du musée sur la place. Elle reprend
la position, la volumétrie et la forme du
bâtiment d’entrée de la ferme qui
s’y trouvait autrefois. En regardant à
travers ses deux fenêtres, on peut
apercevoir l’intérieur de la galerie sou
terraine en contrebas, qui relie les
deux ensembles.
L’extension
du Musée
Unterlinden
6. LeJournalduMuséeUnterlinden 23.1.16
10 11
Architecture
Nous avons cherché une configuration
urbaine et un langage architectural
qui s’intègrent dans la vieille ville, tout en
manifestant son caractère contempo
rain à ceux qui y regardent de plus près.
Située au centre de la place, face au
canal, l’entrée du nouveau musée donne
sur le couvent, dont la façade a été
délicatement rénovée. Les travaux de
rénovation ont été planifiés et exécutés
en étroite collaboration avec les ar
chitectes des Monuments Historiques.
Débarrassées des structures muséogra
phiques des années 80, les salles ont
retrouvé un état similaire à celui d’autre
fois. Nous avons dégagé d’anciens
plafonds en bois et rouvert des fenêtres
longtemps murées, donnant sur le
cloître et la ville. Le toit de chapelle a été
assaini et le sol doté d’un parquet. Un
escalier en spirale qui ne se donne pas
immédiatement comme un nouvel élé
ment architectural, conduit le visiteur à
la galerie souterraine, qui relie le cou
vent et le nouveau bâtiment.
Pour la galerie et l’Ackerhof, où sont
présentées les collections des 19e
et 20e siècles, nous avons choisi un lan
gage architectural abstrait, contem
porain, blanc. Au second étage du bâti
ment, le volume de la salle dédiée aux
expositions temporaires évoque, avec
son toit à pignon et sa hauteur extra
ordinaire de 11,50 mètres, la chapelle des
Dominicaines. L’espace central des
anciens bains, la Piscine, communique
avec les nouvelles salles d’exposition.
Il peut accueillir des concerts, des
performances, des conférences, des
fêtes diverses ou des installations
d’art contemporain.
Les façades de l’Ackerhof et de la Mai
son, ainsi que les murs délimitant la
nouvelle cour, ont une texture rugueuse,
faite de briques. Un dialogue se crée
avec le couvent aux façades de moellons
et de crépi, où styles et époques se
superposent. Dans l’épaisseur des murs
sont découpées quelques fenêtres en
ogive. Les toits sont en cuivre. Le sol de
la nouvelle cour est recouvert de grès,
comme la place Unterlinden. Au cœur de
cette cour, un verger, le pomarium,
se développe sur un socle de pierre et
de briques.
L’architecture, résolument contemporaine, de l’extension du musée vient s’insérer dans
l’architecture médiévale, avec des courbes travaillées comme dans les escaliers ou
les ogives de l’espace d’accueil. Le traitement des nouvelles surfaces au lait de chaux a
été choisi pour être en harmonie avec les parties anciennes du musée.
8. LeJournalduMuséeUnterlinden 23.1.16
14 15
Collections et muséographie
Développée en étroite collaboration
avec Jean-François Chevrier et Élia
Pijollet, dans un constant dialogue avec
les conservateurs du Musée Unter
linden, la muséographie a été pensée
en relation avec l’architecture : nous
avons eu le souci de valoriser au mieux
chaque espace et chaque œuvre,
tout en rendant lisibles les ensembles
stylistiques et les relations chronolo
giques et historiques.
La structure composite et hétérogène
de la collection se redouble dans
celle du bâtiment, assemblage d’entités
architecturales d’époques et de styles
très divers. Nous avons cherché à clari
fier le parcours en définissant des
relations simples et lisibles : le Cloître
abrite l’art médiéval (et au premier
étage les collections d’art décoratif et
d’art populaire) ; la Galerie la transition
du 19e au 20e siècle, vers l’art mo
derne ; l’Ackerhof l’art depuis les années
1930 et les expositions temporaires. À
chacune de ces trois entités correspond
un traitement particulier des espaces
intérieurs (matériaux, couleurs, propor
tions et partitions).
Le Retable d’Issenheim n’a pas changé
d’emplacement : il se déploie dans
la chapelle attenante au cloître, dont
l’espace intérieur a été clarifié. Il est
présenté dans une nouvelle structure qui
libère les panneaux de bois peint, de
manière à rendre visible le chef d’œuvre
de l’art plutôt que l’image de dévotion.
L’éclairage a été entièrement repensé.
L’important ensemble d’art médiéval des
14e au 16e siècles est présenté dans
les salles qui entourent le cloître au rez-
de-chaussée et dans une partie du
sous-sol, selon une présentation chro
nologique rassemblant les supports
divers – tableaux, retables, sculptures,
reliefs, vitraux, objets d’art – par pé
riode et par foyer géographique. L’accro
chage est dense, il permet un réseau
de relations très vivant et parlant entre
les œuvres. Cette densité est modulée
par deux moments plus amples : la deu
xième salle (1420–1470) et la chapelle.
La galerie se présente comme
une suite de trois salles d’exposition
bien différenciées.
La première salle de la galerie est consa
crée à l’histoire du musée. Elle expose
et éclaire l’hétérogénéité de la collection,
en combinant trois types d’artefacts :
œuvres d’art, objets, documents.
La deuxième salle s’élève jusqu’au-des
sus du sol de la place : elle se prolonge
en surface avec la Maison. C’est un
volume haut et vaste, dans lequel les deux
grandes baies apportent de la lumière
naturelle et des vues sur le ciel. Les trois
dimensions du projet – urbanisme, ar
chitecture, muséographie – s’y rejoignent
de manière très visible. C’est un moment
fort du parcours, qui rapproche trois
œuvres représentatives de trois direc
tions de l’art du 19e siècle et marque
le début de la transition vers l’art mo
derne, reprise et développée dans la
suite de la galerie.
La partie la plus longue, qui constitue à
proprement parler la « galerie » accueille
la collection d’art du 19e siècle et
une première partie de la collection 20e
siècle, jusqu’au début des années
1930. L’espace en longueur est structuré
par trois cabinets d’art graphique,
consacrés respectivement au 19e siècle,
à la photographie et au début du 20e
siècle. Posées à intervalles irréguliers le
long de l’axe central, ces trois petites
boîtes blanches définissent quatre sé
quences spatiales. Les deux longs
murs continus permettent un accrochage
sans interruption en deux « lignes ».
Le rythme de l’accrochage est donné
par les séquences ouverture / res
serrement : espace ouvert entre deux
cabinets, espace plus intime de part
et d’autre de chaque cabinet, propice aux
petites œuvres.
Le rez-de-chaussée et le premier étage
de l’Ackerhof accueillent les collections
de peinture et de sculpture des années
1930 à aujourd’hui. La muséographie a
été conçue de manière à faire apparaître
la signification historique de la col
lection, stimuler sa complexité et être
ouverte à son enrichissement à venir.
La division de l’espace en salles cloison
nées a été écartée, car la recherche
d’une pureté abstraite ne convient pas
à la collection : une succession de
volumes autonomes la figerait en petits
ensembles fermés sur eux-mêmes.
Nous avons cherché au contraire à rendre
visibles des tensions historiques dans
des espaces fluides et découpés. Le
système de cimaises suspendues, déve
loppé spécifiquement pour le Musée
Unterlinden, permet d’associer mobilité
et structure rigoureuse de l’espace.
Chacun des deux niveaux est traité
comme une unité spatiale continue,
où les œuvres dialoguent : dès l’entrée,
le niveau est perçu par le visiteur
comme une entité – un seul volume –,
dont il découvre le contenu et les
articulations au fil de son avancée dans
la salle. Cette mobilité permet de
mettre en valeur les points forts de
la collection, faisant jouer des relations
de parenté évidentes mais aussi
des glissements et des contrastes
moins attendus.
Herzog & de Meuron,
décembre 2015
10. LeJournalduMuséeUnterlinden 23.1.16
18 19
Dans la galerie souterraine, des œuvres de 1830 à 1930
comme le Couple Alsacien (1881) de Claire Hildebrand et
Les Pèlerins de Sainte-Odile (1863) de Gustave Brion.
11. LeJournalduMuséeUnterlinden 23.1.16
20 21
Point focal du musée, la Maison apporte de la lumière naturelle
à la galerie et présente trois œuvres emblématiques des collections,
de Théophile Schuler, Georges Rouault et Claude Monet.
Détail de la Vierge à l'Enfant,
Retable d’Issenheim, 1512–1516
12. LeJournalduMuséeUnterlinden 23.1.16
22 23
Depuis 2007, le Cercle des Mécènes
regroupe des entreprises qui ont choisi
d’exprimer leur valeur d’engagement
et de soutenir des actions solidaires et
patrimoniales. Ces entreprises ont
été associées au grand projet d’extension
et ont apporté une aide financière
substantielle.
Des donateurs privés ont également
rejoint ce grand élan de soutien. Un gé
néreux mécène, Thomas Dietschweiler,
a notamment offert 800 000 euros
pour la rénovation de la chapelle dans
laquelle est conservé le Retable
d’Issenheim. D’origine suisse, ce pas
sionné de Grünewald appartient au
Conseil d’administration de la Fondation
suisse Ria & Arthur Dietschweiler qui
soutient de nombreux projets dans les
domaines de la culture et du social.
« La Fondation Timken soutient des
projets d’investissement à but non
lucratif dans les domaines culturels,
éducatifs, sociaux et sportifs dans
les villes où sont établies des usines
Timken. Pour Colmar, la Fondation
Timken participe financièrement à de
très nombreux projets depuis plus
de quatre décennies. Elle a déjà soute
nu des projets du Musée Unterlinden
dans le passé. La dimension exception
nelle du projet d’extension l’a convaincu
de consacrer un engagement financier
conséquent réparti sur plusieurs années*.
La qualité du projet d’agrandissement
a été l’un des facteurs déterminants
de la forte implication de la Fondation
Timken au côté de la Ville de Colmar,
de la Société Schongauer et d’autres mé
cènes et partenaires financiers. Sa
participation reflète l’idée que si le pa
trimoine culturel du musée est la pro
priété de tous, il est avant tout celui des
habitants de Colmar et de sa région,
même si le rayonnement du musée va
bien au-delà.
La Fondation Timken est très heureuse
d’être associée à un projet de cette
ampleur aussi bien sur le plan culturel
qu’éducatif. Elle espère que l’exten
sion du musée permettra d’attirer de
nouvelles générations de visiteurs
vers l’art et la culture. Les collections
du musée méritent d’être partagées
avec le plus grand nombre. »
Dominique Ohl,
Général Manager, Timken Europe
« Notre premier don d’un montant de
10 000 € remonte à 2007 : nous souhai
tions ajouter une orientation culturelle
à nos différents sponsorings qui étaient
plutôt sportifs.
Nous vivons le lien avec le musée
avec beaucoup de bonheur et nous es
pérons que, malgré une crise éco
nomique persistante dans nos métiers,
nous pourrons continuer à le soutenir.
Notre contribution est modeste, elle est
à la hauteur de ce que nous estimons
pouvoir faire, mais nous ressentons, par
les échanges et par l’accueil qui nous
est réservé, qu’elle est appréciée à sa
juste valeur, non pas tant à cause
de son montant mais simplement parce
qu’elle existe.
Notre engagement montre aussi qu’une
entreprise de second œuvre, comme
nous le sommes, peut également être
présente dans une action culturelle.
Nous ne souhaitons pas seulement faire
un chèque, nous aimons inscrire notre
action dans l’acquisition d’une œuvre ou
dans une restauration complète et
marquer ainsi notre présence dans la
durée. Notre coup de cœur dans
les collections ? Le visage du Christ
d’Otto Dix. Poignant. »
Fernand Stihlé,
groupe Stihlé – Stihlé Frères 68
Le soutien
des mécènes
du musée
* La Fondation Timken a apporté plus d’un million
de dollars au projet d’extension du musée.
En haut, la salle 1470–1500 présentant peintures,
sculptures et objets d’art des années 1480
Dans l’Ackerhof sont exposées des œuvres des années 1960
aux années 2000 comme Longue ocre de Olivier Debré (1972)
ou l’imposant Veilleur de Simone Boisecq (1984–85).
13. LeJournalduMuséeUnterlinden 23.1.16
24 25
Un musée
unique
La Société Schongauer est fière d’avoir rendu possible
le nouveau musée pour lequel elle a œuvré avec dynamisme
en suscitant de nombreuses donations.
« Quand avez-vous projeté
l’extension du musée ?
Nous y réfléchissions depuis
le début des années 2000,
lorsque je suis devenu
président de la Société Schon
gauer. Nous n’avions déjà
plus assez de place pour pré
senter les collections d’art
moderne. Nous avions imagi
né deux solutions : soit une
extension sous la place de la
Sinn en agrandissant les
salles du sous-sol, soit un vé
ritable redéploiement des
collections dans le bâtiment
néobaroque des bains mu
nicipaux. Grâce à son maire,
la Ville de Colmar a finale
ment choisi de mettre ce der
nier à disposition du musée :
elle est devenue maître
d’ouvrage de l’extension et a
assuré une large part du
financement du projet, aux
côtés de ses partenaires
publics (État/Direction régio
nale des Affaires Culturelles,
Région Alsace, Conseil
départemental du Haut-Rhin).
La Société Schongauer a
également contribué au finan
cement de l’opération par
le versement d’un fonds de
concours et de fonds issus
du mécénat. Nous avons, par
exemple, vendu l’immeuble
que nous avait cédé le peintre
Robert Heitz à Strasbourg
et nous avons cherché et trou
vé plus de 3 millions d’euros
de mécénat, ce qui n’était pas
facile à rassembler en ces
temps de crise. Grâce à des
dons généreux de la fonda
tion Timken, de la fondation
Scheide de Princeton,
du Crédit Mutuel et de dona
teurs comme Thomas Diet
schweiler, nous avons réussi
à apporter un total de
4,8 millions d’euros. Mais nous
continuons à chercher pour
parvenir à couvrir le coût réel
de ce projet.
Car la Société Schongauer
supporte également des
dépenses non inclues dans
le projet d’extension : le
réaménagement du 1er
étage
du couvent et des vitrines
de la salle d’archéologie, la
restauration d’œuvres et
leur transfert, les nouveaux
supports de communica
tion, le nouveau site internet,
les actions de médiation,
l’aménagement de la biblio
thèque et des bureaux et le
café Schongauer.
Qu’est-ce que ce projet
de rénovation et d’extension
a apporté à la Société
Schongauer ?
Le projet d’extension, pour
lequel nous avons œuvré avec
dynamisme, a attiré et
rendu possible un nombre ex
ceptionnel de donations.
Plus d’une décennie de dona
tions remarquables s’est
ouverte avec le don de Brigitte
Coudrain de plus de deux
cent œuvres de Johnny Fried
laender, l’un des plus grands
graveurs de la scène ar
tistique parisienne d’après-
guerre. Cette donation
s’est accompagnée du don
de Georges et Lia Coppel
d’œuvres de la célèbre
collagiste Jeanne Coppel.
Jean-Paul Person, grand
collectionneur parisien,
rédacteur en chef de la revue
Vogue, a ensuite été l’un
des trois grands mécènes de
la Société Schongauer. Bien
que rien ne le prédestinait à
s’orienter vers Colmar, il nous
a fait la joie de venir, encou
ragé par un galeriste parisien,
à la rencontre de notre
musée et nous a légué 146
tableaux : toute sa collection
d'œuvres principalement
du 20e siècle. Nous avons su
accueillir cet homme re
marquable qui cherchait une
institution à laquelle léguer
sa collection, et le projet d’ex
tension du musée a achevé
de le convaincre. Une salle
porte son nom dans le nou
veau bâtiment et présente
une partie de ses collections.
Nous conservons, grâce à
lui, quelques-uns des plus
beaux Dubuffet !
Nous avons eu, ensuite,
d’autres donations
marquantes : 124 œuvres
du peintre américain Joe
Downing par Emmanuel
Wardi, la collection du rédac
teur en chef de la revue Es
prit, le grand écrivain Camille
Bourniquel, qui a notamment
donné des œuvres d’Alfred
Manessier. De nombreuses
compositions de Hans Reichel
nous ont été léguées par
le professeur en pharmacie à
Paris, Jean Étienne, égale
ment donateur d’un Braque
fameux. Et enfin, Jacques
Polain, de Bruxelles, nous a
apporté généreusement
2 panneaux peints du 15e
siècle, une Résurrection
et un Christ au calvaire, et
une sculpture de Vierge à
l’Enfant de la même époque.
« La Ville de Colmar a été
maître d’ouvrage des travaux
d’agrandissement et de
réaménagement du musée.
Elle a souhaité redonner
à cette institution, fleuron du
patrimoine rhénan, son
caractère attractif et lui offrir
les moyens de doubler
sa fréquentation. Le dévelop
pement des surfaces d’ex
position lui permet aussi de
s’inscrire dans le monde
contemporain et d’affirmer
sa vocation d’ouverture et
d’accessibilité à tous.
La Municipalité accorde une
large place à la culture et
consacre plus de 18% de son
budget à ce secteur foison
nant. Elle n’a pas hésité
à investir plus de 17 millions
d’euros sur les 44 millions
qu’ont exigé les travaux du
musée. Grâce aux Colmariens,
le Musée Unterlinden est
de nouveau installé dans un
écrin à la hauteur des trésors
que l’Histoire a légués à
Colmar. L’extension du musée
est essentielle pour le rayon
nement de la ville et de
la région : elle est le résultat
d’une stratégie d’ordre pa
trimonial. À Colmar, nous
construisons l’avenir en nous
appuyant sur notre histoire. »
Gilbert Meyer,
Maire de Colmar
Nous avons bénéficié de ces
donations en raison de l’ex
tension, de notre dynamisme
qui est très apprécié, mais
aussi de la forme juridique
que nous avons : nous ne
sommes pas un musée muni
cipal ou national mais un
musée d’association géré par
des membres dirigeants
bénévoles qui s’investissent
pleinement et s’engagent
auprès des futurs donateurs.
Ces collectionneurs ont
trouvé au sein de la Société
Schongauer des interlocu
teurs attentifs et passionnés.
Ils n’avaient, pour beaucoup
d’entre eux, aucun lien avec la
Ville de Colmar ou ses habi
tants. Mais à la découverte de
notre institution, de nos
collections, de notre politique
ambitieuse et en raison de
ces liens d’amitié qui se sont
noués, ils ont réalisé ces dons
exceptionnels. Nous avons
su saisir ces opportunités :
peu de musées de villes
moyennes peuvent s’enor
gueillir d’avoir séduit autant
de donateurs. Nous avons
été grandement récompensés
de nos efforts.
Quelle orientation
souhaitez-vous donner au
nouveau musée ?
Nous espérons que ce bel élan
d’enrichissement des col
lections va se poursuivre. Les
grandes transformations
du musée vont faire parler de
nous. Nous souhaiterions
également retrouver une dy
namique d’acquisition qui
s’est un peu ralentie tandis
que nous cherchions des
fonds pour les travaux d’ex
tension. Car le mécénat,
jusque-là, nous a aidé à ac
quérir des œuvres exception
nelles. Nous étions un des
musées de province à faire le
plus d’acquisitions. Nous
avons su acheter, au bon mo
ment, des Primitifs remar
quables et de nombreux ta
bleaux d’art moderne. Nous
allons essayer de renouer,
dès que possible, avec une
politique d’acquisition ambi
tieuse. Nous espérons, à pré
sent, une moyenne annuelle
de 350 000 visiteurs, à nous
de les attirer grâce à une
programmation d’expositions
de grande qualité.
Le travail effectué par la
Société Schongauer contribue
au rayonnement international
de Colmar. Le nouveau musée
offre à la ville, à la région
mais aussi au pays un remar
quable pôle d’attractivité
culturel. Nous faisons partie
maintenant des plus grands
musées d’Europe. »
Jean Lorentz,
Président de la Société
Schongauer
Jean Lorentz,
Président de la
Société Schongauer
Gilbert Meyer,
Maire de Colmar
16. LeJournalduMuséeUnterlinden 23.1.16
30 31
Les coulisses
du chantier
Des entreprises spécialisées ont travaillé à la
rénovation complète des bains, à la construction
de l’Ackerhof et de la galerie souterraine
ainsi qu’aux aménagements de l’ancien couvent
des Unterlinden.
Harmoniser l’ancien
et le nouveau
« Le souci des architectes était
de préserver le bâti ancien et
de rester dans des enduits natu-
rels, des surfaces minérales.
En général, nos enduits de chaux
sont à grande granulométrie,
comme aux Dominicains de Gueb
willer ou à l’abbaye d’Ottmars
heim. Mais, pour le musée, nous
avons réalisé des enduits beau-
coup plus fins et plans, notamment
pour les salles Moyen Âge, les
salles Schongauer et les espaces
d’accueil. Par contre, dans le
chœur de la chapelle,qui est classé,
nous avons préservé l’enduit
d’origine et nous l’avons recouvert
avec un lait de chaux pour unifier
la surface. Le visiteur observera que
ce n’est pas uniforme,ce qui peut
sembler difficile à comprendre. Ce
traitement invite à suivre le mou
vement des façades et des murs, il
est réalisé à main d’homme qui
a plus ou moins caressé la surface.
C’est ce qui lui donne sa respira-
tion et exprime l’âme du bâtiment.
Cette technique rare et difficile du
lait de chaux, nous l’avons adaptée
pour couvrir l’escalier hélicoïdal
de l’espace d’entrée et lui donner
une texture ancienne.Ce très bel
ouvrage en béton a été traité avec
un enduit à base de chaux et de
ciment, un sable de granit rose qui
vient de Gérardmer et, pour finir,
un lait de chaux que l’on a coloré
avec des ocres. »
Ahmed Naghmouchi,
chef de chantier, entreprise
Scherberich-Monuments
Historiques
17. LeJournalduMuséeUnterlinden 23.1.16
32 33
De nouvelles
formes
« La forme de l’escalier qui fait
la transition entre les bains et le
second étage de l’Ackerhof ne
manquera pas d’attirer l’attention :
nous avons créé un plafonnement
complètement courbe réalisé
à partir de fils métalliques agrafés
sur un treillis soudé que l’on
a enduit de plâtre et lissé jusqu’à
obtenir l’arrondi. La disposition
de la Maison n’a pas non plus été
une réalisation commune :ni
carrée, ni régulière, parfaitement
excentrique ! »
Frédéric Baumgart, chef de chan-
tier, entreprise Werey-Stenger.
Histoire d’une
restauration
« Le Double portrait d’hommes
de Léon Zack (1931) s’est révélé
être une œuvre particulière.
Le peintre a utilisé les deux côtés
de la toile :le revers présente
un double portrait de femmes. La
restauration devait permettre
une présentation du caractère
double face de cette peinture.
L’état de conservation était assez
mauvais : le vernis s’était assombri
et encrassé, la toile présentait
de nombreuses déformations et
était partiellement détachée
du châssis. Nous avons décidé de
garder le châssis ancien, qui
est intimement lié à l’histoire de
l’œuvre, puisqu’il témoigne du
réemploi par l’artiste du revers de
la première composition et nous
l’avons retendu pour reprendre les
déformations. Nous avons aussi
découvert,au cours de cette restau-
ration, qu’une troisième œuvre
est probablement présente sous la
surface principale ! »
Julie Sutter, restauratrice du
patrimoine, spécialité peinture
Le retour des œuvres au musée :
un ballet parfaitement chorégraphié
« La réinstallation du Retable
dans la chapelle a évidemment été
une phase très technique dans
le réaménagement du musée. Les
panneaux de l’œuvre monu
mentale sont à présent montés
dans une structure métallique
qui permet leur évacuation rapide
en cas d’urgence.
Nous avons ensuite orchestré le
retour d’environ cinq cent œuvres
en quelques jours dans un musée
complètement remanié, avec
une nouvelle distribution des es-
paces d’exposition. Les lapidaires
ont d’abord été remis en place,
des pièces de plusieurs tonnes,dont
le déplacement, remarquable-
ment coordonné par Ahmed Nagh-
mouchi, a nécessité une mani
pulation exigeante et des solutions
parfois inédites :les grandes
statues de prophètes ont dû être
penchées dans l’ascenseur pour
les faire descendre dans le sous-
sol de l’ancien couvent.
Nous avons pensé le soclage des
œuvres en amont, avec Aubert
Gérard, Directeur du Centre Régio-
nal de Restauration d’Œuvres
d’Art de Vesoul, pour trouver une
ligne continue parmi ces dispo
sitifs de présentation selon le type
des objets.
Nous avons aussi profité de cette
phase pour refixer les fragments
d’œuvres abîmées avec le temps
et procéder au dépoussiérage
des objets. »
Emma Delgado,
régisseur des œuvres
18. LeJournalduMuséeUnterlinden 23.1.16
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Plafond des salles Martin Schongauer et des années 1470–1500, éléments
en bois peint hétéroclites des 17e et 18e siècle découverts lors de la
rénovation de ces salles provenant d’anciens éléments du couvent des
Unterlinden et remis à leur emplacement après nettoyage et refixage.
19. LeJournalduMuséeUnterlinden 23.1.16
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Un nouveau
regard
Jean Dubuffet (1901–1985)
Texturologie XXXVII (grave), 1958
Huile sur toile
Legs Jean-Paul Person 2008
« Sa composition n’offre aucun
repère et notre regard se perd dans
la profondeur et l’espace de la
toile – pourtant pas très grande –
absorbé par ce qui pourrait être
une parcelle de terre ou un univers
étoilé, un microcosme ou un
macrocosme. Le titre ajouté à la
présence de couleurs terreuses
nous éclaire sur le sujet traité
et contraste avec le caractère raf-
finé des tons et de la matière.
À cette époque, Dubuffet réalise de
véritables célébrations du sol
où la forme disparaît pour céder
l’espace à l’uniforme foisonnant.
La projection aléatoire en gout
telettes de peinture de différentes
nuances sur la toile le rapproche
alors des dripping de Jackson
Pollock. Mais pour Dubuffet, il ne
s’agit en aucun cas d’une com
position abstraite et ses intensions
sont claires, comme le confir-
ment les titres et les sous-titres
donnés à chacune des pièces
de la série des Texturologies.J’aime
la possibilité que nous donne
le peintre, en nous laissant la voie
libre, de participer nous aussi
à ce champ créatif. »
Frédérique Goerig-Hergott,
conservatrice en chef, chargée des
collections d’art moderne
Au détour des restaurations et des réaménagements
des salles d’exposition, le musée a dévoilé de nouveaux
secrets. Les conservateurs présentent quelques-unes
de ces œuvres qui se sont révélées sous un autre jour.
20. LeJournalduMuséeUnterlinden 23.1.16
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« Ce clavecin a véritablement
une position d’outsider au sein des
collections :non seulement il est
en état de jeu mais il a conservé la
sonorité la plus proche de ce
qu’elle a pu être au moment de sa
création.Tous les plus grands
solistes du clavecin comme Blan-
dine Verlet, Christophe Rousset
ou Gustave Leonhardt ont joué sur
cet instrument, ce qui lui donne
aussi une place dans l’histoire de
la musique.
C’est un objet étrange, composite,
qui touche à différents arts :
l’ébénisterie, la facture d’instru-
ments à cordes et la grande
peinture, la peinture d’histoire
qu’on appelait le grand genre.
L’intérieur du couvercle historié a
trait à la peinture française du
17e :la composition a été réalisée
par un peintre parisien des an-
nées 1680–1700 qui a représenté la
joute musicale entre Apollon et
Pan devant le roi Midas, dans un
paysage d’influence flamande
avec des personnages qui font pen-
ser à Poussin. C’est une scène
qui détonne dans les collections
du musée qui n’est pas vraiment
spécialisé dans le 18e ! »
Raphaël Mariani, attaché de
conservation, chargé des collec-
tions 19e siècle et objets d’art
« Ce fragment de bas-relief
fait partie d’un ensemble sculpté
de grande taille appartenant
à un monument commémoratif ou
cultuel. Il représente un person-
nage identifié comme un guerrier
barbare ou un géant, les yeux
implorants, le bras levé dans une
attitude de défense. Par ce thème,
il s’insère dans la tradition des
scènes grecques de gigantomachie ;
l’attitude du personnage est
comparable à celles des barbares
du Grand autel de Pergame, un
des chefs-d’œuvre de la sculpture
hellénistique conservé à Berlin,
commémorant les batailles des
Grecs contre les Galates.
Par ses qualités artistiques et
l’émotion qui s’en dégage, l’œuvre
se démarque très nettement
des bas-reliefs funéraires locaux,
comme les stèles de facture pro
vinciale présentées dans la même
salle. Certainement réalisé
par un artiste de grand talent et
de formation classique, le bas-
relief de Biesheim constitue une
des sculptures antiques majeures
de la région. »
Suzanne Plouin, conservateur
en chef, chargée des collections
archéologiques
Bas-relief représentant un combattant barbare, Biesheim
Grès rose, trouvé en 1770, don de Gabriel Morel, 1842
« Le Retable de saint Éloi est une
œuvre que j’ai redécouverte,
je l’ai toujours connue dans les ré-
serves du musée et je n’avais
jamais pu l’observer précisément
car le retable était très difficile
à voir dans l’espace dans lequel il
était conservé.
Il est composé de 2 volets peints et
il manque la partie centrale qui
était certainement sculptée.Donné
il y a longtemps par le Curé
d’Ammerschwihr, c’est une œuvre
très anecdotique qui raconte
la vie de saint Éloi orfèvre du roi
Dagobert. Les légendes autour
du saint le montrent souvent cou-
pant la jambe d’un cheval pour
ferrer son sabot. Dans cette com-
position, on peut véritablement
observer les petites échoppes
telles qu’elles étaient établies au
début du 16e siècle.
En réexaminant l’œuvre, s’est
présentée à moi une sorte de révé-
lation :il s’agissait en fait du
chainon manquant de la peinture à
Colmar post Martin Schongauer.
L’auteur de cette peinture appar-
tient à un atelier colmarien qui a dû
exister dans les années 1480 jusque
1520, un suiveur de Schongauer,
très inspiré par lui. »
Pantxika De Paepe, Directrice,
conservateur en chef, chargée des
collections d’art ancien
Clavecin, 1624/18e et 19e siècles, bois, laque, or, métal, peinture à l’huile
Ioannes II Ruckers (Anvers, 1578–1642), Classement au titre des Monuments Historiques, 1966
Achat, 1980
Rhin supérieur, Colmar, Retable de saint Éloi, Saint Éloi ferrant le sabot d’un cheval après l’avoir coupé,
Saint Éloi devant le roi Dagobert, Sainte Marguerite et sainte Madeleine, Sainte Barbe et sainte Catherine
Vers 1510, peinture à l’huile sur bois, don de l’abbé Hugar, curé d’Ammerschwihr, 1844
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Des bains
au musée
Le bâtiment des bains a retrouvé sa splendeur du début du 20e siècle
pour devenir un espace événementiel pour les manifestations du musée
(spectacles, concerts, conférences) et pour des réceptions privées.
22. LeJournalduMuséeUnterlinden 23.1.16
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La boutique du
Musée Unterlinden
Une nouvelle boutique, attenante à
la billetterie, offre sur une surface
de près de 80m2
une belle sélection
d’objets en rapport avec les col
lections : papeterie, librairie d’art,
art de la table et espace jeunesse.
Le café
Schongauer
Installé dans le bâtiment des bains,
le café du musée accueille le visi-
teur dans un décor entièrement
créé par les architectes Herzog & de
Meuron. Un service continu lui per-
met de se restaurer, à tout moment,
grâce à une carte de plats simples,
raffinés, et de pâtisseries délicates,
et de profiter, à la belle saison, de la
superbe cour bordée de pommiers.
Le musée
et son quartier
L’extension a permis au musée de proposer des espaces d’accueil
dignes des grands musées internationaux et de redonner une
nouvelle dynamique au quartier qui l’environne.
Réédition d’une série exception-
nelle de 20 gravures de Martin
Schongauer, numérotées, réalisées
par le graveur en taille douce
Rémy Bucciali, à partir de plaques
de cuivre du 19e siècle conservées
au musée.
Création de trois bijoux, oeuvres
singulières et poétiques de Chris-
tophe Burger, longtemps designer
pour la maison finlandaise Lappo-
nia. La Sphère de la Mélancolie,
présentée dans une boîte-écrin,
ouvre un dialogue subtile avec
l’œuvre de Cranach, un des chefs-
d’œuvre du musée.
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Culture
Muséo’Ciné
« Nous avons imaginé une program-
mation dans la durée, en lançant
notamment un cycle de projections
autour de l’exposition inaugurale
à partir de janvier puis autour de
l’exposition Otto Dix à l’automne.
Un troisième programme de cinq
projections se déroulera en pa
rallèle, tout au long de l’année, qui
évoquera le rapport entre le ciné-
ma, l’art pictural et le musée. Nous
y présenterons par exemple le do-
cumentaire sur le musée du Louvre
sous l’occupation d’Alexandre
Sokourov, « Francofonia », en com-
pétition à la dernière Mostra de
Venise.
Nous poursuivons, avec l’équipe du
musée, la même inclinaison pour
favoriser la diversité et la transver-
salité dans les arts. »
Fabien Huchelmann,
Direction Cinéma Colisée
Documentaire « Mon musée en chantier »
Réalisation Seppia en coproduction avec
France 3 Alsace
Suivez l’histoire singulière d’une icône de
l’institution muséale qui présente les différents
visages d’un musée plus que centenaire, le 2e
plus visité en région, et l’aventure extraordinaire
de son agrandissement.
Centre Européen
du livre et
de l’illustration
Comme le musée qui vient d’ache-
ver sa transformation, la Biblio-
thèque des Dominicains va bientôt
entrer dans une phase de rénova-
tion et d’aménagement pour devenir
le Centre Européen du livre et
de l’illustration (CELI) lui offrant les
moyens de valoriser un fonds
exceptionnel rassemblant livres
anciens, cabinet des estampes
et fonds régionaux.
L’ancien couvent des Dominicains
et celui d’Unterlinden constituent
les pendants d’un exceptionnel
ensemble historique et architectu-
ral.Tout les réunit :leur proximité
géographique, leur histoire, leur vo-
cation d’institutions patrimoniales.
Ce sont les mêmes érudits qui, au
19e siècle, ont présidé au début de
la bibliothèque et à la création de
la Société Schongauer.
Office de Tourisme
de Colmar
Préparez votre séjour, vos
vacances, vos visites grâce aux
services et informations touris-
tiques de l’Office de Tourisme de
Colmar en Alsace.
Office de Tourisme de Colmar
Place Unterlinden
68000 Colmar
Tél. 03 89 20 68 92
info@tourisme-colmar.com
www.ot-colmar.fr
24. LeJournalduMuséeUnterlinden 23.1.16
46 47
La Maison Mulhaupt
Pour Thierry Mulhaupt, la gourman-
dise est un art. Plongez dans l’uni-
vers du maître chocolatier pâtissier
alsacien et découvrez ses mille et
une créations délicates et raffinées.
Déjà maintes fois primé et salué
par la presse,Thierry Mulhaupt, qui
a fréquenté les Beaux-Arts, revisite
en virtuose l’art de la pâtisserie et
du chocolat.
Créée dans les années 1930, la
pâtisserie est située en plein cœur
du centre historique de Colmar.
6 Place de l’École
68000 Colmar
Tél. :03 89 41 24 63
Horaires
Lundi :13h30–18 h 30
Mardi au vendredi :9h–18h30
Samedi :9h–18h30
Dimanche :9h–12h
www.mulhaupt.fr
Côté Four –
Côté Cour
Coté four, c’est une boulangerie
avec ses bonnes odeurs de pains
frais, sortis tout chaud du four-
nil de Laurent Sanchez de 7h30 et
11h30. Le maitre boulanger et son
équipe vous proposent chaque
jour, un grand choix de viennoise-
ries et pains au levain naturel et
pains spéciaux au fil des saisons.
Côté Four, c’est aussi un restaurant
qui propose des plats du jour et
une carte selon les saisons.
La Boulangerie Coté-Four est
ouverte tous les jours de 7h30 à
22h30. Les dimanches et jours
fériés de 7h30 à 13h.
Côté Cour, dans l’esprit d’une bras-
serie chic parisienne, la cuisine est
traditionnelle et contemporaine.
Place de la Cathédrale 11–13
rue des serruriers
68000 Colmar
Tél. 03 89 21 19 18
www.cotecour-cotefour.fr
1924,
Un Monde
de Cafés
Véritable mine d’or pour les ama-
teurs de thé et café et de tous leurs
dérivés. Partez à la découverte des
grands crus de café, savourez la
tasse fruitée d’un Moka Sidamo ou
les notes d’épices du Guatemala
Huehuetenango. Sans oublier les
180 variétés de cette boisson millé-
naire qu’est le thé.
Horaires :
7h30–18h30
Fermé :lundi
9 rue des Têtes
68000 Colmar
Tél. 03 89 20 61 10
districafes@districafes.com
Autres
délectations
La pâtisserie
japonaise
Azukiya, pâtisserie
du Japon
Découvrez les douceurs du Japon
dans cette petite pâtisserie au
décor épuré et zen, véritable invita-
tion au pays du soleil levant.Cécile
Sasaki vous fera découvrir des mets
sucrés et salés raffinés, préparés
au rythme du calendrier japonais et
au fil des saisons.Vous apprendrez
à en connaître les recettes, les
ingrédients et la manière de les dé-
guster selon la tradition et les
coutumes japonaises. Goûtez à un
moment de pure poésie…
Ouverture :
les vendredis, 11h30–15h
et les samedis 11h30–7h
Selon la vente de la production du
jour, il arrive que le magasin ferme
plus tôt.
35 rue Kléber
68000 Colmar
Tél. 06 73 78 38 67
contact@azukiya.fr
www.azukiya.fr
Le journal du Musée Unterlinden
Comité de rédaction : Pantxika De Paepe, Marie-Hélène Siberlin Conception et création graphique : New Identity Ltd., Basel Textes :Hélène Braeuner
Photos :Ville de Colmar, George Dupin, Jean-Marc Hédoin, Christian Kempf, Peter Mikolas, Ruedi Walti Impression :Valblor Diffusion : 3000 exemplaires