L'avenir Rn54 - janvier 2017

1. MERCREDI 18 JANVIER 2017 3SMSUD-HAINAUT
● Jean-Luc HENRARD
C
e sont des membres du per­
sonnel et des familles de dé­
tenus qui avaient sonné
l’alerte en octobre 2016. Lors
des journées de travail pour les
matons, ou au moment des visi­
tes pour les proches, ces person­
nes avaient dénoncé les condi­
tions d’hygiène déplorables qui
règnent au sein de la prison de
Jamioulx. La présence de ca­
fards et de rats était évoquée.
Le député fédéral hennuyer
Écolo à la Chambre, Jean­Marc
Nollet, s’est inquiété de cette si­
tuation. Il a posé une question
parlementaire en ce sens au mi­
nistre de la Justice Koen Geens
(CD&V). « Qu’en est­il exacte­
ment de la situation sur place et
quelles mesures avez­vous pris
afin de remédier à cette probléma­
tique ? », interrogeait le député
Écolo.
Dans sa réponse, le ministre
rappelle tout d’abord que la pri­
son de Jamioulx a un contrat
avec une firme spécialisée pré­
voyant un passage de celle­ci
six fois par an et plus si néces­
saire. Mais il précise que cette
société est venue sur place bien
plus souvent : 11 fois en 2015 et
7 fois en 2016.
Abondance de nourriture
et travaux
Koen Geens admet qu’une re­
crudescence de rats a en effet
été constatée depuis plusieurs
semaines à la prison de Ja­
mioulx. Il apporte plusieurs
facteurs explicatifs. En premier
lieu, la présence de poubelles
(en conteneurs) dans les préaux
avec abondance de nourri­
ture. Des travaux en cours ac­
tuellement ont également per­
turbé les habitudes des rats
(travaux dans les préaux et
égouttages). Enfin, la destruc­
tion de 49 vitrages (dégâts occa­
sionnés lors la grève du prin­
temps 2016) a permis le jet de
nourriture par les fenêtres, ce
qui a immanquablement attiré
les rongeurs et favorisé leur
prolifération.
« Outre l’intensification des visi­
tes de la firme de services antinui­
sibles, plusieurs mesures ont été
prises pour remédier à cette situa­
tion, insiste le ministre de la Jus­
tice. Une nouvelle procédure pou­
belle via le circuit sale de la
nouvelle cuisine va être mise en
place. Les poubelles ne devraient
plus rester dans le préau. À cette
fin, un projet d’achats de 12 pou­
belles sur roulettes est introduit
dans le budget 2017 pour l’ache­
minement des poubelles des sec­
tions vers la cuisine, en sorte que
les déchets ne restent au sein des
sections que dans une mesure ex­
trêmement limitée. »
Autre solution : asphalter l’en­
semble du préau. Un projet en
ce sens a été introduit par l’in­
termédiaire de la Régie des Bâti­
ments. Derniers aménage­
ments : de nouveaux châssis de
fenêtres ont été commandés et
seront placés prochainement.
Entre­temps, des fenêtres en
plexiglas ont été placées à titre
provisoire.
Les actions de dératisation et
les diverses mesures préventi­
ves devraient empêcher les rats
de proliférer de nouveau dans
l’enceinte de la prison de Ja­
mioulx. ■
HAM-SUR-HEURE-NALINNES Jamioulx
Des mesures prises pour éradiquer les rats
Les rats et les cafards
proliféraient à la prison
de Jamioulx.Des
mesures ont été
prises, rassure le
ministre de la Justice.
Une firme de dératisation passera plus souvent à la prison de
Jamioulx et des aménagements préventifs seront réalisés.
ÉdA–301175970564
Plusieurs facteurs expliquent
la prolifération des rats
dans l’enceinte de la prison.
AFP
L
a députée de l’arrondisse­
ment de Thuin, Marie­Fran­
çoise Nicaise (MR) a inter­
rogé le ministre Maxime
Prévôt à propos des travaux sur
la N53 qui relie Charleroi à
Chimay. Elle s’inquiète notam­
ment de l’état du rond­point du
Panama à Gozée, achevé en no­
vembre 2015 afin de limiter la
vitesse sur cette route forte­
ment accidentogène.
« Aujourd’hui, à plus d’un an de
la fin des travaux de ce rond­
point, écrivait­elle au ministre
en mai puis en décembre 2016,
des problèmes sont à constater. Les
accotements bordant le rond­point
présentent des trous profonds et
peuvent s’avérer dangereux, sur­
tout par temps hivernal. Ces dé­
fectuosités sont apparues dès le
premier jour et ont été, fort proba­
blement, causées par le passage
intempestif de poids lourds sur
cette route fortement fréquentée. »
En mai dernier, le ministre
avait admis dans sa réponse
que ce type d’accotement était
peu judicieux et qu’il avait été
choisi pour des raisons écono­
miques. Ces accotements de­
vaient être remplacés dans un
avenir très proche par des ma­
tériaux en béton imprimés,
plus solide, précisait­il.
En décembre, sur la même
question, il a annoncé que de
nouveaux travaux de consoli­
dation, en enrobés hydrocarbo­
nés cette fois, seront réalisés
dans le courant du printemps
2017. « En mai 2016, le Ministre
parlait pourtant de travaux de
remplacement (par du béton im­
primé, plus solide mais aussi plus
coûteux)… » s’étonne la députée
thudinienne.
Et celle­ci de regretter « un
gaspillage évident de l’argent pu­
blic dans l’usage récurrent de so­
lutions peu coûteuses mais aussi
peu judicieuses et défectueuses, des
délais à rallonge, et des travaux
de remplacement annoncés en bé­
ton imprimé en mai 2016, qui de­
viennent travaux de consolidation
en enrobés hydrocarbonés promis
pour le printemps 2017. » ■N.B.
THUIN Gozée
Gaspillage des deniers publics
au rond-point du Panama ?
La députée thudinienne
Marie-Françoise Nicaise
dénonce un gaspillage
des deniers publics
dans la construction du
rond-point de Gozée.
La dangerosité de la N53 a
été réduite par le rond-point
du Panama, mais la qualité
des travaux pose question.
ÉdA–21692785130
● Patrick LEMAIRE
M
axime Prévot a fait le
point sur l’évolution du
dossier de la RN54, hier,
en commission des Infrastruc­
tures du Parlement wallon. Sur
une question de Véronique
Salvi, le ministre a confirmé
que c’était bien le tracé central
6 +, celui adopté en février
2013, qui reste envisagé pour
relier Lobbes et Erquelinnes.
« Les effets de la future route sur
les sites considérés comme sensi­
bles par le DNF ont bien été analy­
sés par l’auteur de l’étude d’inci­
dences, qui a conclu qu’ils
pouvaient être évités, réduits ou
compensés par la mise en œuvre
de recommandations et mesures
d’atténuation comme la pose de
clôtures à gibier, la création de
passages sous voie pour la petite
faune et les batraciens ainsi qu’au
renforcement du maillage écologi­
que dans les zones boisées traver­
sées », a­t­il précisé.
Le bureau d’études désigné en
septembre dernier dans le ca­
dre du plan d’infrastructures
devra intégrer ces mesures
dans son dossier.
« Lors de la première réunion de
travail le 18 octobre dernier, ce bu­
reau d’études a estimé qu’il était
nécessaire de procéder à une cam­
pagne géotechnique complémen­
taire à celle déjà réalisée. Les der­
niers essais de forage en terrain
meuble de cette campagne complé­
mentaire sont en voie de se termi­
ner. Ils feront l’objet très prochai­
nement d’une analyse conjointe
par le bureau d’études et mon ad­
ministration. »
Maxime Prévot rappelle que
la construction de cette route
restait une priorité, inscrite
dans le plan d’infrastructures.
D’ici 2019, il envisage plu­
sieurs étapes : les remembre­
ments agricoles, les expropria­
tions, les adjudications et
engagements budgétaires puis
une première phase de travaux
dont divers terrassements, la
construction d’ouvrages d’art,
le traitement de l’écoulement
des eaux, la réalisation de
ronds­points, etc.
« Pour être complet, je précise
que le montant total de l’ensemble
de la liaison entre Lobbes et Erque­
linnes est estimé entre 20 et 25
millions d’euros. La première
phase prévue au Plan infrastruc­
tures 2016­2019 correspond à ce
qui est possible de réaliser durant
cette législature et permettra de
débuter cette liaison effectivement
importante pour l’ensemble de
cette région, a­t­il ajouté. Une fois
toutes ces étapes franchies, il sera
évidemment inenvisageable de ne
pas aller jusqu’au bout du proces­
sus et là, ce sera sous la responsa­
bilité de celui qui me succédera et
il est encore trop tôt pour savoir si
ce sera moi­même ou pas… » ■
THUDINIE
N54 : la première phase
confirmée pour 2019