1. é c o n o m i e
e n i m ag e s par Gilles Tanguy
AVRIL 2016capital 9392 CAPITALAVRIL 2016
Reportage photo : CHRISTOPHE LEPETIT
PAR ÉRIC WATTEZ
Les dessous
des pâtes
made in FranceLe champion des spaghettis et des penne, Panzani, créé
en France par un immigré italien, ouvre rarement les portes de
ses usines. Il l’a fait, très exceptionnellement, pour Capital.
Ce technicien, dans l’usine
Panzani de Nanterre (Hauts-de-
Seine), contrôle la teneur en
humidité des feuilles de pâtes –
un mélange d’eau et de semoule
– qui ont été homogénéisées
dans un laminoir. En sortiront
des francesine, petites pâtes
poinçonnées en forme de huit.
2. é c o n o m i e
e n i m ag e s
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Une pluie de
coquillettes fraîches
tombe du moule
La pâte est extrudée – mise sous
pression dans un moule – pour
qu’elle puisse prendre son aspect
définitif. On voit ici des coquillettes
qui, à peine expulsées de leur
forme, sont découpées par une
lame circulaire qui tourne à
200 tours/minute, trop vite pour
être visible sur la photo.
3. La suite de notre
reportage
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photos
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e n i m ag e s
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Ces rideaux
de spaghettis
cachent un
gros business
N
os produits sont présents
dans 80% des foyers fran-
çais,selonl’étuderéférence
de Kantar Media, raconte,
plutôtfier,XavierRiescher,
le directeur général de Panzani. Seuls
Coca-ColaetHertafontunpeumieux.»
Mêmes’ilestsérieusementconcurrencé
par Barilla, le numéro 1 mondial, pré-
sentdansl’Hexagonedepuisvingt-cinq
ans(20,3%departdemarché),Panzani
restecheznousl’incontestableleaderde
lapâtealimentaire(37,1%).Crééeparun
Italien(Giovannidesonprénom)immi-
gréenFrancedanslesannées1920,l’en-
treprise,untempspropriétédeDanone,
puis de Paribas, appartient depuis dix
ansaugroupeespagnolEbroetcontrôle
aussi Lustucru, le riz Taureau ailé et la
semouleFerrero.Letoutaréaliséen2015
un chiffre d’affaires proche de 600 mil-
lions d’euros. Pour dynamiser la
consommation, qui stagne à 8 kilos en-
viron par personne et par an – soit trois
foismoinsquecheznosvoisinstransal-
pins – Panzani multiplie les variations :
pâtes en couleur, sans gluten, sous
vide…Aupointdeproposeraujourd’hui
180formatsdifférents.
Plus de la moitié du business se fait
néanmoins avec les incontournables
spaghettis,coquillettesetmacaronis.Ces
trois variétés, les plus populaires, consti-
tuent l’essentiel de la production de
l’usinedeNanterre,quinousaouvertses
portes. Ultra-automatisée, elle tourne
24 heures/24 et 7 jours/7 avec 150 per-
sonnes. Elle alimente le nord du pays, le
Sud relevant de l’usine de Marseille. Les
pâtesfraîches,elles,sontproduitesprèsde
Lyon,tandisquelesplatscuisinés(ravio-
lis, cannellonis…) sont sous-traités chez
WilliamSaurin.L’entreprisetravailleaussi
pourlesmarquesdedistributeurs,mais
pas avec sa recette maison : celle-ci in-
tègreungermedeblédanslespâtesqui,
outre un apport en vitamines, procure
unelégèresaveurdenoisette.Toutesles
pâtesnesontpasdesPanzani ! c
Après avoir été moulés, les
spaghettis encore humides sont
posés sur l’étendeuse. Ils sont alors
amenés vers une scie qui égalise
leurs longueurs. La machine sur le
cliché en traite 2 tonnes par heure.
L’étape suivante est le séchage.
Il faut compter quatre heures pour
produire un paquet de spaghettis.