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é c o n o m i e
e n i m ag e s par Gilles Tanguy
AVRIL 2016capital 9392 CAPITALAVRIL 2016
Reportage photo : CHRISTOPHE LEPETIT
PAR ÉRIC WATTEZ
Les dessous
des pâtes
made in FranceLe champion des spaghettis et des penne, Panzani, créé
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Seine), contrôle la teneur en
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AVRIL 2016capital 9594 CAPITALAVRIL 2016
Une pluie de
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tombe du moule
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qui, à peine expulsées de leur
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La suite de notre
reportage
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de spaghettis
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gros business
N
os produits sont présents
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çais,selonl’étuderéférence
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le directeur général de Panzani. Seuls
Coca-ColaetHertafontunpeumieux.»
Mêmes’ilestsérieusementconcurrencé
par Barilla, le numéro 1 mondial, pré-
sentdansl’Hexagonedepuisvingt-cinq
ans(20,3%departdemarché),Panzani
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Italien(Giovannidesonprénom)immi-
gréenFrancedanslesannées1920,l’en-
treprise,untempspropriétédeDanone,
puis de Paribas, appartient depuis dix
ansaugroupeespagnolEbroetcontrôle
aussi Lustucru, le riz Taureau ailé et la
semouleFerrero.Letoutaréaliséen2015
un chiffre d’affaires proche de 600 mil-
lions d’euros. Pour dynamiser la
consommation, qui stagne à 8 kilos en-
viron par personne et par an – soit trois
foismoinsquecheznosvoisinstransal-
pins – Panzani multiplie les variations :
pâtes en couleur, sans gluten, sous
vide…Aupointdeproposeraujourd’hui
180formatsdifférents.
Plus de la moitié du business se fait
néanmoins­ avec les incontournables
spaghettis­,coquillettesetmacaronis.Ces
trois variétés­, les plus populaires, consti-
tuent l’essentiel de la production de
l’usinedeNanterre,quinousaouvertses
portes. Ultra-automatisée, elle tourne
24 heures/24 et 7 jours/7 avec 150 per-
sonnes. Elle alimente le nord du pays, le
Sud relevant de l’usine de Marseille. Les
pâtesfraîches,elles,sontproduitesprèsde
Lyon,tandisquelesplatscuisinés(ravio-
lis, cannellonis…) sont sous-traités chez
WilliamSaurin.L’entreprisetravailleaussi
pourlesmarquesdedistributeurs,mais
pas avec sa recette maison : celle-ci in-
tègreungermedeblédanslespâtesqui,
outre un apport en vitamines, procure
une­légèresaveurdenoisette.Toutesles
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  • 1. é c o n o m i e e n i m ag e s par Gilles Tanguy AVRIL 2016capital 9392 CAPITALAVRIL 2016 Reportage photo : CHRISTOPHE LEPETIT PAR ÉRIC WATTEZ Les dessous des pâtes made in FranceLe champion des spaghettis et des penne, Panzani, créé en France par un immigré italien, ouvre rarement les portes de ses usines. Il l’a fait, très exceptionnellement, pour Capital. Ce technicien, dans l’usine Panzani de Nanterre (Hauts-de- Seine), contrôle la teneur en humidité des feuilles de pâtes – un mélange d’eau et de semoule – qui ont été homogénéisées dans un laminoir. En sortiront des francesine, petites pâtes poinçonnées en forme de huit.
  • 2. é c o n o m i e e n i m ag e s AVRIL 2016capital 9594 CAPITALAVRIL 2016 Une pluie de coquillettes fraîches tombe du moule La pâte est extrudée – mise sous pression dans un moule – pour qu’elle puisse prendre son aspect définitif. On voit ici des coquillettes qui, à peine expulsées de leur forme, sont découpées par une lame circulaire qui tourne à 200 tours/minute, trop vite pour être visible sur la photo.
  • 3. La suite de notre reportage Scannez ce code avec l’appli mobile Capital.fr, onglet Magazine enrichi. PLUS de photos AVRIL 2016capital 9796 CAPITALAVRIL 2016 é c o n o m i e e n i m ag e s AVRIL 2016 2015capital 97 Ces rideaux de spaghettis cachent un gros business N os produits sont présents dans 80% des foyers fran- çais,selonl’étuderéférence de Kantar Media, raconte, plutôtfier,XavierRiescher, le directeur général de Panzani. Seuls Coca-ColaetHertafontunpeumieux.» Mêmes’ilestsérieusementconcurrencé par Barilla, le numéro 1 mondial, pré- sentdansl’Hexagonedepuisvingt-cinq ans(20,3%departdemarché),Panzani restecheznousl’incontestableleaderde lapâtealimentaire(37,1%).Crééeparun Italien(Giovannidesonprénom)immi- gréenFrancedanslesannées1920,l’en- treprise,untempspropriétédeDanone, puis de Paribas, appartient depuis dix ansaugroupeespagnolEbroetcontrôle aussi Lustucru, le riz Taureau ailé et la semouleFerrero.Letoutaréaliséen2015 un chiffre d’affaires proche de 600 mil- lions d’euros. Pour dynamiser la consommation, qui stagne à 8 kilos en- viron par personne et par an – soit trois foismoinsquecheznosvoisinstransal- pins – Panzani multiplie les variations : pâtes en couleur, sans gluten, sous vide…Aupointdeproposeraujourd’hui 180formatsdifférents. Plus de la moitié du business se fait néanmoins­ avec les incontournables spaghettis­,coquillettesetmacaronis.Ces trois variétés­, les plus populaires, consti- tuent l’essentiel de la production de l’usinedeNanterre,quinousaouvertses portes. Ultra-automatisée, elle tourne 24 heures/24 et 7 jours/7 avec 150 per- sonnes. Elle alimente le nord du pays, le Sud relevant de l’usine de Marseille. Les pâtesfraîches,elles,sontproduitesprèsde Lyon,tandisquelesplatscuisinés(ravio- lis, cannellonis…) sont sous-traités chez WilliamSaurin.L’entreprisetravailleaussi pourlesmarquesdedistributeurs,mais pas avec sa recette maison : celle-ci in- tègreungermedeblédanslespâtesqui, outre un apport en vitamines, procure une­légèresaveurdenoisette.Toutesles pâtesnesontpasdesPanzani ! c Après avoir été moulés, les spaghettis encore humides sont posés sur l’étendeuse. Ils sont alors amenés vers une scie qui égalise leurs longueurs. La machine sur le cliché en traite 2 tonnes par heure. L’étape suivante est le séchage. Il faut compter quatre heures pour produire un paquet de spaghettis.