Une boucle de 1000 km et de 8900 m de dénivelé positif à effectuer à vélo en moins de 65 heures, oui, une telle chose est possible. Et pas n’importe où, mais bien au Québec, peut-être même dans votre cour arrière. Vélo Mag a pris part à la deuxième édition de l’Ultra Défi, une course d’ultracylisme qui s’est tenue du 21 au 23 août 2015. En voici le récit.
Guillac. Pour tout savoir sur le challenge de l'Oust et du Lié
L'Ultra Défi : Échappée au pays de l'extrême fatigue
1. AVRIL2016
EN VEDETTE JEAN-PHILIPPE WAUTHIER PÉDALER À MEXICO
NUTRITION
Une petite pilule
ou un vrai bleuet ?
HISTOIRE
Major Taylor,
l’homme le plus rapide
du monde à Montréal
L’ULTRACYCLISME,
POUR LES FOUS
Montréal-Boston
par le chemin
des écoliers
Testostérone,
cyclisme et
vieillissement
NUTRITION
Une petite pilule
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HISTOIRE
Major Taylor,
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2. 30 VÉLO MAG GUIDE D’ACHAT MONTAGNE • URBAIN 2016
REPORTAGE /
Une boucle de 1000 km et de 8900 m
de dénivelé positif à effectuer à vélo
en moins de 65 heures, oui, une telle
chose est possible. Et pas n’importe où,
mais bien au Québec, peut-être même
dans votre cour arrière.Vélo Mag
a pris part à la deuxième édition de
l’Ultra Défi, une course d’ultracylisme
qui s’est tenue du 21 au 23 août 2015.
En voici le récit.
MAXIME BILODEAU
ULTRADÉFI
L’ULTRA DÉFI
ÉCHAPPÉEAUPAYS
FATIGUE
DEL’EXTRÊME
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3. VÉLO MAG 31
Sylvain Grenier,
organisateur de
la seule course
d’ultracyclisme
au Canada
30-39_VM2_REPORTAGE ULTRA DEFI MB.indd 31 14/03/16 12:14
4. 32 VÉLO MAG GUIDE D’ACHAT MONTAGNE • URBAIN 2016
REPORTAGE / L’ULTRA DÉFI
C’est ainsi que, par un vendredi
après-midi du mois de juin, j’ac-
cepte de m’aligner sur une course
de 1000 km : l’Ultra Défi Vee Kom-
bucha. Le vendredi 21 août à 6 h,
je prendrai le départ des monts
Valin, au Saguenay, pour ensuite
y revenir le dimanche suivant
avant 23 h, soit moins de 65 heures
plus tard.
Entre-temps, j’aurai littérale-
ment fait un mini-tour du Québec.
Du Saguenay, j’aurai gagné le lac
Saint-Jean, roulé jusqu’à La Tuque
puis Shawinigan, vaincu les côtes
du parc de la Mauricie, péri d’ennui
sur le plat séparant Trois-Rivières
et Québec, grimpé de peine et de
misère les pentes jusqu’à Baie-
Saint-Paul et, la cerise sur le sun-
dae, affronté le parc des Grands-
Jardins. Une boucle en neuf étapes
distinctes allant de 82 km à 151 km,
avec un dénivelé positif de 8900 m.
Le tout chronométré en continu,
pauses et dodos inclus. L’assistance
extérieure est permise, quoiqu’il
faille se familiariser avec le par-
cours, prévoir ses ravitaillements,
planifier ses couchers…
Bref,c’estunefolleaventuredans
laquelle je m’embarque. D’autant
plus que je n’ai aucun kilométrage
danslespattes.Aucuncommedans
zérokilomètre.Nada.Vousavezdit
plan foireux ? J’en conviens.
Vous prendrez des photos
2500 km dans les jambes plus
tard, me voici à la station de ski du
Valinouët. Alors que le soleil se
couche, j’assiste à une rencontre
précourse animée par Sylvain
Grenier, l’organisateur et concep-
teur de l’Ultra Défi. Autour de moi,
22 cyclistes et leur escorte boivent
ses paroles.
« Au kilomètre 610, faites atten-
tion au pont de métal. Aussi, on a
mesurélepourcentagedelacôtede
l’église, au kilomètre 718 : 23 % au
pluspentu.Etladescentedelacôte
de la baie des Ha! Ha! de nuit, c’est
du suicide. » Borne par borne, côte
par côte, Sylvain décortique le
monstre qui se dresse devant nous.
À l’entendre, toutefois, on jurerait
que le parcours est « bucolique »,
qu’onvaavoirletempsde« prendre
des photos ».
J’aborde quelques participants.
Parmi la masse, on trouve certes
quelques femmes – quatre –, mais
surtout des hommes (18 sur 22 par-
ticipants). La moyenne d’âge frôle
lacinquantaine.Laplupartviennent
du Québec, quoique deux cyclistes
aient fait tout le chemin à partir du
Nouveau-Brunswick.Ahoui,j’allais
oublier :toutlemondesembleavoir
lecouteauentrelesdents.Saufmoi.
Sans le savoir, Michel Gariépy
trouve néanmoins les mots justes
pour me rassurer. « Pour faire
1000 km en trois jours, il faut être
fou », dit-il. « Ou déterminé », ra-
joute son partenaire de route, Paul
Morin. Les deux avouent craindre
la gestion du sommeil, l’alimenta-
tion et « les douleurs au popotin ».
« Une chance qu’on a de bons cuis-
sards et beaucoup de crème ! »
Tout le monde regarde tout le
monde, mais l’une des partici-
pantes retient davantage l’atten-
tion. Elle se nomme Jessica Bélisle
et, depuis le début de la saison, elle
cumule plus de 12 000 km. À la
suite de sa traversée du Canada en
moins d’un mois, la cyclovore –
c’est son surnom – a entre autres
Votre humble serviteur...
disons-le, un peu au bout
de son rouleau !
« — Veux-tu y participer ? me demande
le rédac’chef de votre revue bien aimée.
— Euh…, m’entends-je répondre de
la voix de celui qui n’est vraiment pas sûr.
— Ça ferait vraiment un bon reportage,
insiste-t-il.
— Hmmm… OK, je me lance. »
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6. 34 VÉLO MAG GUIDE D’ACHAT MONTAGNE • URBAIN 2016
REPORTAGE / L’ULTRA DÉFI
gagné le Défi des 21, une course
de 330 km comportant plus de
4200 m de dénivelé positif à effec-
tuer en moins de 16 heures dans
Charlevoix. Elle avoue « aimer la
longue distance parce qu’à force
de participer à des courses de
160 km, il me restait toujours du
jus ». C’est tout dire.
À 26 ans, c’est la première fois
que Jessica fait un tel exercice. Elle
ne sait pas vraiment à quoi s’at-
tendre.Ellesaitparcontrequ’ellea
la pancarte, comme on dit en cy-
clisme. Et qu’aucun cadeau ne lui
sera fait.
C’est un départ !
Mon départ est fixé à 6 h du matin
avec le groupe dit des « randos ».
Par opposition aux « cyclos », qui
partent trois heures plus tard, les
« randos » ne convoitent pas la vic-
toire. Leur but – mon but – est de
rallierlaligned’arrivée,pointbarre.
À5 h 55,quelquesgouttesdepluie
perlent sur nos casques. Parfait, ça
vient ajouter à la tension drama-
tique du moment. À 5 h 57, la pluie
s’intensifie soudainement. « Bon,
medis-je,ilfautbiencroirequ’iln’y
en aura pas de facile ! » À 5 h 59, il
tombe des cordes et ça fait scouish
quandjemarcheavecmessouliers
de vélo. Misère.
6 h, enfin. La course débute. Ra-
pidement, je m’arrange pour
prendre la tête de course. C’est un
choix stratégique : les dix premiers
kilomètres sont en descente. Et
commepluieetdénivelénégatifne
fontpasbonménage,jeveuxéviter
une chute.
Une fois rendus sur le plat, les
autres coureurs, regroupés en pe-
loton,medoublentlesunsaprèsles
autres.Jefinisparm’accrocheràun
petit groupe qui me semble rouler
égal. S’ensuit un jeu de chat et de
souris de 70 km dans l’arrière-pays
saguenéen, où chemins de terre et
virages trop nombreux à mon goût
sont au programme. Heureuse-
ment, la pluie cesse entre-temps.
Nousnelareverronspasdurantles
troisprochainsjours.Bondébarras.
J’arrive au premier point de
contrôle, au kilomètre 78, un peu
avant 9 h, heure de son ouverture.
Je suis en avance sur l’horaire que
je me suis fixé. J’en
profite pour respecter
àlalettrelaroutinequej’aiélabo-
rée pour chacune de mes pauses :
vêtements, mécanique, bouffe, éti-
rements, plan de match en vue de
la suite des opérations, alouette.
Rien n’est laissé au hasard, pas
mêmelenombredecalories(15 320)
que je dois absorber dans le but de
combler tant bien que mal ma dé-
penseénergétiqueprévueaucours
del’UltraDéfi
(28 386 cal).
Dès 9 h, plusieurs des
participants reprennent la route.
Je fais de même peu après. Direc-
tion : l’aire de repos du lac
Bouchette, à 130 km de là.
Les heures qui suivent me font
voirlavilledeSaguenay,les« terres
des concessions » près du lac
Kénogami et, finalement, le vaste
lacSaint-Jean.Toutlelong,jeroule
seul, question de maintenir un
rythmequimeconvientplutôtque
de me plier à celui d’un autre. J’af-
fronte donc en solitaire le vent,
assez fort par moments, la chaleur
et les inévitables pépins méca-
niques. Seule mon accompagna-
trice, en voiture, me tient compa-
gnie,m’offrantlesupportlogistique
dontj’aibesoin,maiségalementdes
encouragements.
Car, entre vous et moi, 1000 km,
c’est long. Très long. Trop long.
Après 200 km, les jambes sont
« Au lieu d’hypothéquer ma santé et ma
carrière de vélo, je préfère arrêter, lance-t-il.
Quand ton corps te parle, écoute-le. »
Jacques Desmeules,
gagnant de l'édition 2014,
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7. VÉLO MAG 35
lourdes, je ne sais plus comment me
placer sur mon vélo et je n’ai plus le
goût d’avaler une seule barre énergé-
tique. Surtout, j’entrevois la suite des
choses avec, disons, pessimisme.
C’est que la première partie de la
course, celle que je viens de complé-
ter, a la réputation d’être la plus facile.
Le vrai fun, c’est-à-dire les côtes,
commence bientôt. Aussi, je ne peux
m’empêcher de penser à l’état d’épui-
sement extrême dans lequel je ne fais
que commencer à plonger.
L’espritinfecté,jedécidedemettre
le flasher. C’est fini, pour moi ça
s’arrête ici, très exactement au kilo-
mètre 203. Une fois assis dans la voi-
ture, je regrette instantanément ma
décision. Ce soir-là, en me couchant
au troisième point de contrôle situé à
La Tuque, j’ai la mort dans l’âme.
Écouter son corps
Le lendemain matin, au chic Hôtel
Marineau de La Tuque, je croise les
responsablesdelavoiture-balai.J’ap-
prends que Jessica « la cyclovore »
Bélisle mène la course. Celle qui est
pourtantpartieauseindugroupedes
« randos »aatteintl’entréeduparcde
la Mauricie (km 450 environ) au mi-
lieu de la nuit.
C’est alors qu’un des participants
fait irruption dans la conversation.
C’est Jacques Desmeules, le gagnant
de l’édition 2014. L’homme de 53 ans
a les traits tirés et l’air piteux de celui
quisouffre.« J’abandonne »,annonce-
t-il aux officiels d’une voix brisée. Il
raconte avoir pris le départ de la
course « avec des bobos » aux mains,
aux bras et à la nuque qu’il traîne
depuis sa victoire de l’année passée.
« Au lieu d’hypothéquer ma santé et
macarrièredevélo,jepréfèrearrêter,
lance-t-il. Quand ton corps te parle,
écoute-le. »
Endirectionduquatrièmepointde
contrôle, à Shawinigan (km 447), je
croise deux autres participants. L’un
d’eux, Martin l’Hérault, s’apprête lui
aussi à jeter l’éponge. Ses genoux lui
fontsouffrirlemartyre.« Jesuisdéçu,
mais c’est la bonne décision à
prendre », concède-t-il. Son compa-
gnonderoute,PascalBilodeau,esten
pleine forme. Il a hâte de s’attaquer
au parc.
Vélo Mag : Comment
vous est venue l’idée
de l’Ultra Défi ?
Il n’y a pas de courses
au Québec pour les
rouleurs de longue
distance. C’est afin de
répondre à la demande
de quelques mordus,
mais aussi de faire
connaître l’ultracyclisme
aux cyclistes québécois,
que l’Ultra Défi a
été créé.
VM : Jessica Bélisle a
dominé la compétition.
Était-ce une surprise ?
Pas vraiment. Avec
Jacques [Desmeules] et
Mireille [Montmigny],
elle figurait dans mon
top 3. Jessica a merveil-
leusement bien géré sa
course, ne laissant rien
au hasard. Elle a compris
l’importance de bien
s’entourer. Surtout, elle
a pris les bonnes
décisions au bon
moment, choisissant par
exemple de laisser aller
le groupe avec lequel
elle roulait en début de
course au lieu de se
brûler. Chose certaine,
une étoile est née.
VM : Que nous réserve
la troisième édition
de l’Ultra Défi ?
Je vous l’annonce en
primeur : l’Ultra Défi
sera, en 2016, un
événement de qualifica-
tion, le seul au Canada,
pour la Race Across
America (RAAM). Cela
signifie que tous les
Canadiens et les
Est-Américains devront
passer par chez nous en
vue de s’y qualifier.
Pour info :
ultradefi.com
L’Ultra Défi, c’est son idée.
Entrevue avec Sylvain
Grenier, organisateur
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8. 36 VÉLO MAG GUIDE D’ACHAT MONTAGNE • URBAIN 2016
REPORTAGE / L’ULTRA DÉFI
Justement, me voilà rendu de
l’autrecôtéduparcdelaMauricie,
au cinquième point de contrôle
(km 540). On me confirme que
Jessica y est passée tôt ce matin. À
l’heure où on se parle, elle vogue
déjà vers Québec avec, à ses
trousses, un seul poursuivant…
trois heures après elle.
Les participants commencent à
arriver. Et là, c’est le massacre : les
uns après les autres, ils abdiquent,
tantôt aux prises avec des bles-
sures, tantôt minés par l’épuise-
ment, la chaleur et le manque de
sommeil. Michel Bujold, de
Rimouski, ne reprendra pas le
départ à cause « d’une blessure de
selle trop douloureuse ». Mireille
Montmigny, deuxième au classe-
ment général l’année passée, n’en
peut plus de souffrir d’un genou.
Personne ne pleure ni ne pousse
de hauts cris. Et il ne reste que
douze cyclistes sur le parcours de
l’Ultra Défi.
En mission
Pendant ce temps, Jessica Bélisle
est en mission. Après avoir gagné
la ville de Québec (km 688) en
milieud’après-midilesamedi,elle
arrête à Saint-Ferréol-les-Neiges
vers18h,letempsderechargerses
piles. À 22 h, elle rembarque sur le
vélo.Direction :Baie-Saint-Paul.À
ce moment, elle bénéficie d’un
avantage tactique indéniable : du
repos. À moins d’une défaillance
majeureoud’unaccident,c’estdans
la poche.
À 1 h du matin, le dimanche, la
voilàauseptièmepointdecontrôle
(km 805). Elle signe son nom et
repart aussitôt. À 4 h, c’est à près
de 800 m d’altitude, sur la route du
parc national des Grands-Jardins,
qu’on la retrouve. Il y fait 4 petits
degrés Celsius. Pour ne pas geler
surplace,ellen’ad’autrechoixque
derevêtircequ’elleasouslamain :
unevesteenpolar,degrosjoggings,
des gants, un foulard.
À 8 h 30, c’est à l’ultime point de
contrôle, à Chicoutimi (km 951),
qu’on l’aperçoit. Il ne lui reste que
56 malheureuses bornes à franchir
pour revenir à son lieu de départ,
le Valinouët. À 11 h 27, elle donne
lesdernierstoursdemanivellequi
laséparentdesontriomphe.Après
50 h 27 min de folle cavale dans
quatrerégionsduQuébec,c’estfait :
la voilà championne de l’édition
2015 de l’Ultra Défi. Sa victoire est
impériale : son plus proche pour-
suivant, Sylvain Grenier – oui, l’or-
ganisateur –, finira près de
2 h 30 min après elle.
La grande gagnante
de cette épreuve,
Jessica Bélisle, avec un
temps de 50 h 27 min
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9. VÉLO MAG 37
Il entraîne des
sportifs d’endu-
rance depuis 1984,
dirige l’équipe de
coachs du club
Orange Triathlon
et s’occupe per-
sonnellement de la
préparation phy-
sique de l’illustre
Pierre Lavoie : en matière d’efforts
solitaires au long cours, Pierre
Svartmanestincollable.Voicisestrucs.
pour réussir
l’Ultra Défi
5 TRUCS
1 • Prendre le départ avec
du kilométrage…
3000 km en trois mois pour
espérer rallier la ligne d’arrivée.
Pour être confortable : 5000 km.
« Pour gagner ? Il faut quasiment
que tu vendes ta voiture et que
tu roules 8 heures par jour. »
2 • … Et du dénivelé positif !
Une course d’ultracyclisme est
davantage « musculaire » que
« cardiovasculaire ». C’est
pourquoi il est important
d’intégrer beaucoup de
répétitions de côtes et de sorties
longues. « Il faut une technique
de grimpe impeccable. »
3 • Manger : oui, mais encore ?
Certains peuvent manger
beaucoup, d’autres moins. Les
uns tolèrent uniquement les
sucres tandis que les autres
peuvent s’enfiler des aliments
gras et lourds. « Essayer quelque
chose de nouveau en compéti-
tion peut avoir de fâcheuses
conséquences. »
4 • 25 heures pour se reposer
À une moyenne de 25 km/h sur
route, compléter l’Ultra Défi
nécessite 40 heures. Cela laisse
donc 25 heures pour s’arrêter, se
ravitailler et dormir. « La période
entre minuit et 4 h du matin est
à privilégier. C’est durant ce
creux que le sommeil est
le plus réparateur. »
5 • De l’importance
de bien s’entourer
Il est impératif d’avoir dans son
équipe une personne-ressource
à qui il est possible de confier sa
gestion émotionnelle et
stratégique. « Cette personne est
difficile à trouver. Il ne faut
surtout pas qu’elle soit un
proche ou un membre de la
famille, car elle n’aura pas le
détachement nécessaire pour
bien accomplir ce rôle. »
Qu’advient-ildesautresparticipants ?
Après l’ultra-hécatombe, qui a duré
jusqu’à Québec, seuls sept valeureux
étaientencoreenpiste.Heureusement,
ils allaient rallier la ligne d’arrivée.
Certains avec une difficulté évidente,
comme en témoigne le temps officiel
de 64 h 34 min du dernier arrivé – à
26 minutes près de la disqualification.
Tousontnéanmoinsencommunune
chose : la fierté d’être allé au bout de
leurs forces, de leurs souffrances et de
leur courage. Cela ne les rend pas sur
humains ni particulièrement maso-
chistes.Mais,l’airderien,leurescapade
dans des territoires d’extrême fatigue
physique et mentale a peut-être contri-
bué à la mise au monde d’une nouvelle
discipline au Québec : l’ultracyclisme.
En passant, la troisième édition de
l’Ultra Défi a lieu du 19 au 21 août 2016.
Paul Morin, un des survivants de la se-
conde édition, n’y sera peut-être pas : il
est inscrit à la Race Across America,
une course de vélo de 4800 km qui
traverse les États-Unis à la mi-juin.
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10. 38 VÉLO MAG GUIDE D’ACHAT MONTAGNE • URBAIN 2016
REPORTAGE / L’ULTRA DÉFI
Chaque année, Pierre Lavoie
prend le départ de son Grand
Défi de 1000 km au guidon
de ce vélo conçu par l’entreprise
québécoise Devinci.
On le comprend : le vélo
comme le gars sont
des bêtes taillées pour
un tel exercice.
En l’absence de vélos réputés
spécifiques à l’ultra, Vélo Mag
s’est tourné vers des territoires
connus. Chaque année, Pierre
Lavoie parcourt 1000 km en
trois jours entre le Saguenay–
Lac-Saint-Jean et Montréal au
guidon d’un Leo SL de Devinci.
Même boiteux, le parallèle avec
l’Ultra Défi est manifeste. C’est
le vélo qu’il nous faut.
Verdict : nous ne regrettons
pas notre choix. La version 2015
équipée en Shimano Dura-Ace
tient ses promesses. Les
changements de vitesse sont
rapides et précis. L’équipement
périphérique, principalement de
marque Easton, est impeccable,
tout comme la très confortable
selle Italia. À 1400 g la paire, les
roues en aluminium Easton
EA90 SLX font une grande
différence et contribuent
largement aux performances
du Leo SL.
Sur la route, le bolide respire
l’équilibre. À la fois rigide et
confortable, il excelle aussi bien
dans le court que le long.
Relances, montées en danseuse,
pointes de vitesse : il ne souffre
d’aucune lacune, malgré son
poids moyen pour un vélo de
cette catégorie et sa position de
guidon neutre. Et puis, il a de la
gueule : ses haubans attirent
immédiatement l’attention,
d’autant plus qu’ils sont dénués
de freins, ces derniers étant
dissimulés sur les bases, à la
hauteur du pédalier.
À un peu plus de 6000 $, ce
monocoque carbone tient ses
promesses. Surtout, il relève
avec brio les défis propres à
l’ultracyclisme. Normal,
a-t-on envie de dire : n’est-il pas,
lui aussi, un fier représentant
du Saguenay ?
LE LEO SL DE DEVINCI
Une machine taillée pour l’ultra
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