1. PHOTOFRÉDÉRICVASSEUR
C’est sur un “burcio”, une ancienne barge des années 20
superbement restaurée, que le couple mythique de
créateurs coule, EN FAMILLE, des jours heureux. Invitation
à bord et démonstration d’un art de vivre à l’italienne.
DÉCO
Missoni
escale vénitienne
2. 102
J
’ai la passion des maisons! Le
luxe, c’est d’avoir des maisons
dans les endroits que j’aime. »
Rosita Missoni a l’œil qui brille
d’une gamine qui n’a jamais
cessé de s’amuser, et elle vous
accueille sur le pont de «Timoteo», sa
maison flottante à Venise. Ancré sur
l’île San Giorgio Maggiore, à quelques
encablures de la Salute, le bateau re-
garde la place Saint-Marc. Une vue im-
prenable sur la plus belle lagune du
monde. Mais attention, il ne s’agit
pas d’un yacht quelconque pour jet-
setteur lambda ! « Timoteo » est un
«burcio», autrement dit une ancienne
barge des années 20, achetée il y a une
vingtaine d’années par Rosita et son
mari Ottavio, dit Tai, et entièrement
restaurée. Aujourd’hui elle a fière allu-
re et bat pavillon dalmate et vénitien,
les deux amours de Tai, originaire de
Raguse (aujourd’hui Dubrovnik). Sur-
élevée, elle abrite deux cabines, deux
Très vintage,
le carré avec ses
banquettes-lits
recouvertes
de tissu-éponge
imprimé des
célèbres rayures
Missoni. Tapis
à l’unisson et
poufs Ikea, en
toute simplicité.
Au mur, des cartes
marines anciennes.
Départ de San Giorgio
Maggiore (en haut, à
gauche), où le bateau
est à quai, direction
l’île de Torcello pour
le déjeuner. Le clan
Missoni s’attable sur le
pont. Rosita trinque
avec son fils, Vittorio,
et sa compagne,
Maurizia (en bas).
“Timoteo” bat pavillon
dalmate et vénitien,
comme on le voit
aussi sur les voiles
brodées des écussons
respectifs (voir page
précédente).
salles de bains, un carré aménagé de
banquettes-lits et un vaste salon-salle
à manger. Bref, de quoi loger toute la
tribu, car les Missoni se déplacent en
clan. La vie à bord laisse peu de place
au farniente! Dotée d’une incroyable
énergie, Rosita s’active dès le matin,
entraînant tous les passagers avec elle.
Après des emplettes gourmandes au
marché du Rialto, cap sur la pâtisserie
et ses spécialités locales – «zaetti»
à la farine de polenta de Burano et
«bussolai» de Chioggia – avant de je-
ter l’ancre dans les îles, à Torcello, l’en-
droit rêvé pour cueillir des artichauts
en saison. Une halte chez l’antiquaire
de l’île est aussi l’occasion pour Ro-
sita, passionnée de fleurs, d’admirer le
jardin de roses. Pendant ce temps, leur
fils, Vittorio Missoni, responsable com-
mercial de la marque, pratique le sport
familial : la pêche sous-marine. Dans
la famille, on a le pied marin! Le père
de Tai, descendant d’un pirate fran-
çais, était capitaine de navire en Dal-
matie. Cet été comme tous les autres
au moment de la Biennale, jusqu’au
21 novembre, les Missoni organi-
sent des fêtes à bord. Vous les aper-
cevrez peut-être pendant la Mostra,
du 29 août au 8 septembre...
REPORTAGE ET TEXTE SABINE BOUVET
w
PHOTOSFRÉDÉRICVASSEUR
«
3. PHOTOSFRÉDÉRICVASSEUR
Ci-dessus, les préparatifs battent leur plein. On sort la vaisselle Missoni, version fleurie rouge pour la collection 2007 et écaille pour les précédentes,
une profusion de coussins rayés et de plaids sortis en 2007. Rosita arrive même à bord avec une commande de “grissini” spécialement confectionnés
aux couleurs de la célèbre maison (basilic, safran, piment, etc.). Rien n’est laissé au hasard et tout se passe dans la plus grande décontraction : le secret
de la dolce vita selon les Missoni. Page de droite, il ne reste plus qu’à passer à table (nappée de plaids Harpo et Isacco), au fil du Grand Canal.
104