La maison Desrues, installée dans l’Oise, est le maillon indispensable de l’accessoire Chanel. Visite en coulisses du fournisseur attitré de ses boutons et de ses bijoux fantaisie.

1. Savoir-faire
D
eux indices : les initiales CC et
la fleur de camélia. Vous y êtes ?
Chanel, évidemment ! Derrière
ce répertoire hautement siglé se
cache la maison Desrues, parurier depuis
1929. Et à partir de 1965 elle décline
à l’infini l’esprit de Mademoiselle Chanel
en boutons puis broches, bagues, sautoirs,
bracelets, fermoir de sacs, etc. Toutes les
grandes maisons de couture font appel à
Desrues qui travaille à 90 % pour Chanel.
Parmi ses clients prestigieux, Vuitton –
grand amateur d’émaillage – ou encore
Azzaro. À sa création, Desrues n’était-il
pas déjà le fournisseur exclusif de Vionnet.
Aujourd’hui la maison travaille toujours
artisanalement, à la main, et utilise aussi
la technologie dernier cri.
Des boutons, des boutons, encore des
boutons… aurait pu chanter Gainsbourg !
Spécialiste du bouton, Desrues peut s’en-
orgueillir d’être l’un des rares ateliers en
Europe à posséder un tel savoir-faire.
Chaque bouton est retouché à la main et
ce sont près de 8000 à 10000 pièces qui
passent entre les petites mains de Desrues.
Au total entre 25 et 40 modèles. Ici on
les teint au coloris d’un vêtement en tweed,
là on crée un prototype pour des tongs,
qui sera testé à la plage par les studios de
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silly Jabberwocky untanglesx Phil. Two chry
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LA MAISON DESRUES, INSTALLÉE DANS L’OISE, EST LE MAILLON INDISPENSABLE DE L’ACCESSOIRE CHANEL. VISITE EN
COULISSES DU FOURNISSEUR ATTITRÉ DE SES BOUTONS ET DE SES BIJOUX FANTAISIE. PAR SABINE BOUVET. PHOTOS FRÉDÉRIC VASSEUR.
Chaque service a épinglé sur un mur, la
chronologie des opérations. Une trentaine
d’intérimaires vient renforcer les rangs des
200 salariés. Le compte à rebours est alors
déclenché, ce sont 10000 à 15000 heures
de préparation qui vont défiler. Une qua-
rantaine de modèles de bijoux est repro-
duite à 400 ou 500 exemplaires dans toutes
les couleurs, toutes les tailles.
De part et d’autre d’un long couloir, chaque
atelier a sa spécialité : verre, cuivre, nacre,
jais, bois, résine, galalithe, dorure, strassage,
enfilage de perles etc. Ici on polit. Nuno
remet à des cotes standard une ceinture
“qui a défilé”. Son établi a tout d’un atelier
de bijoutier. Et donc il polit. Car en ce
moment la tendance est au satin, donc pas
de polissage brillant.
Là, on monte et on teste le fermoir plaqué or
d’un sac Chanel. “Il faut que ça fasse un
certain bruit, comme pour les berlines alle-
mandes, nous explique-t-on, on place le luxe
aussi dans ce bruit de fermeture”. Ailleurs
on passe un lien de cuir dans la fameuse
chaîne ceinture Chanel.
Et derrière tout cela il y a l’œil du maître,
bien sûr, Karl Lagerfeld.
Maison Desrues. ZA du Pré de la Dame
Jeanne,60128Plailly.Tél.03 44 54 19 54
et desrues-paris.com
création Chanel. Car la vie d’un bouton
est sous haute surveillance. Il doit répondre
à un cahier des charges très spécifique,
notamment résister aux chocs thermiques
du froid de l’avion aux chaleurs tropicales
du Japon. Avant les défilés, c’est tout
Desrues qui est sur le pied de guerre.
la fantaisie
d’un parurier
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