1. Le dépérissement et le processus de
désertification dans les pinèdes en zones
semi-arides cas des forêts naturelles de
Djelfa.
Nadia BRAGUE BOURAGBA* & Dahmane KARBOUA**
*&** Institut National de le Recherche Forestière B.P. 250 Djelfa 17000.
*nadiabrague@yahoo.fr
INSTITUT NATIONAL DE LA RECHERCHE FORESTIERE
STATION DE DJELFA
Le dépérissement des forêts
de
la région de Djelfa.
Dr. Nadia BRAGUE BOURAGBA
2. Les forets naturelles en zones semi-arides forment les derniers remparts contre
le phénomène d’ensablement, tous les aménagements classiques tendent à
améliorer la santé de la foret, malheureusement le dépérissement causé par la
chenille processionnaire et les Insectes Scolytidés, mettent en péril ce
patrimoine qui présente déjà une régénération difficile.
Les dommages résultants des pullulations d'insectes déprédateurs des arbres
forestiers sont importants et variés:
pertes de production
dépréciation de la valeur marchande des produits de la forêt
affaiblissement ou mort des arbres
nuisances affectant les usagers de la forêt.
3. La chenille processionnaire
Thaumetopoea pityocampa Schiff (Lepidoptera
Thaumetopoeidae)
Insecte défoliateur des pinerais et cédraies du bassin méditerranéen.
Espèce univoltine à comportement grégaire.
Cycle à deux phases:
Phase aérienne; après accouplement la femelle pond ses œufs en manchons
Les larves passent par 5 stades, elles restent groupées dans un nid
recouvert de soie et de poils. Cette phase dure environ 9 mois (août-
septembre à avril-mai)
Phase souterraine; après enfouissement, les chenilles tissent des cocons
individuels et se transforment en chrysalides qui passeront une diapause au
bout de laquelle elles subissent une morphogénèse.
5. Ses attaques engendrent
des défoliations non négligeables dans les forets naturelles.
des défoliations sévères au niveau des reboisements (Barrage
vert).
pertes de croissance pouvant atteindre jusqu’à 30%.
une vulnérabilité des jeunes sujets à l’installation d’autres insectes
ravageurs.
une propagation des micro-organismes pathogènes tels que les
champignons.
une pollution de l’environnement par les poils urticants.
6. Lutte
Interventions manuelles (de l’automne jusqu’au début de l’hiver)
Enlèvement de pontes.
Coupe des pré-nids.
Pulvérisation aérienne utilisation exclusive d’insecticides sélectifs
homologués et de type microbiologique; à base de Bacillus thuringiensis.
Lutte biologique
Piégeage de masse stérilisation des males , confusion sexuelle.
Lâcher inondatif/d’acclimatation d’ennemis naturels ( renforcement et/ou
accélération d’installation) particulièrement les parasitoides des œufs.
8. Nid d’hiver de la
chenille
processionnaire, au
niveau de la foret
naturelle de Sénalba
Chergui
9. LES SCOLYTIDAE
Les Scolytidae vivent aux dépens du liber jeune et du
cambium, ils s'attaquent à des arbres malades ou souffreteux,
et parfois même à des arbres en bonne santé. Ils peuvent
causer des dégâts considérables aux forêts de Conifères.
10. Orthotomicus erosus W.
Se caractérise par son
deuxième denticule des
élytres, beaucoup plus
développé que le troisième
et le quatrième qui sont
piniformes à leur base.
Cette espèce est très
répandue dans la région
méditerranéenne, elle
s'attaque à des arbres déjà
affaiblis par autres
insectes.
12. Trous de pénétration, d’Orthotomicus erosus W. dans un arbre piège
(Pinus halepinsis Mill.), foret de Sénalba Chergui (13-09-2005)
Réseaux de Galeries maternelles
et larvaires d’Orthotomicus
erosus W.
15. Tomicus piniperda L.
Tomicus piniperda ou l’Hylésine du Pin est un insecte
xylophage.
Il est de forme cylindrique, de couleur brun clair à noir, sa
taille varie de 3 à 5 mm.
En Algérie, les dégâts de cette espèce ont été signalés dans les
pinèdes de l’Atlas saharien vers la fin des années 80.
16. Biologie
Scolyte monogame
La femelle fore un trou de pénétration dans
l’écorce d’un arbre affaibli.
Mâle et femelle s’accouplent dans la chambre
d’accouplement à l’entrée de la galerie.
La femelle creuse, dans l’aubier, une galerie
longitudinale le long de laquelle elle dépose ses
œufs (20 à 100) dans des encoches latérales.
Après éclosion, les larves qui sortent creusent à
leur tour des galeries perpendiculaires et se
nourrissent du tissu libérien.
25. Mécanisme d’installation des Scolytes
L’arbre en bonne santé est capable de se défendre contre toute
agression du milieu externe, il émet des résines qui dissuadent
l’insecte ; dans ce cas l’attaque échoue.
Un arbre affaibli ne produit pas assez de résine l’attaque réussie, et
l’insecte s’installe avec succès.
Pourquoi un arbre s’affaiblit-il ?
Plusieurs défoliations successives dues aux chenilles de Lépidoptères.
Insectes suceurs de sève (Cochenilles, Pucerons….) injectent des
substances toxiques aux arbres.
Certains Champignons, dont les spores sont véhiculées par les insectes,
sont pathogènes.
La sécheresse et les vents violents entraînent les chablis.
26. Dégâts
L’installation sous
corticale des adultes et
des larves entraîne la
suppression progressive
du contact entre écorce et
aubier, privant ainsi
l’arbre des apports
nutritifs de la sève.
La nutrition de
maturation des jeunes
adultes dans les pousses
entraîne leur chute et
donc une diminution de
la croissance.
27. Une attaque réussie
des Scolytes provoque
souvent la mort de
l’arbre ( en 2 ou 3
ans), cette attaque
n’apparaît que
tardivement, lorsque
l’arbre est condamné.
L’arbre totalement
détruit se dessèche
sur pied et facilite la
propagation des
incendies.
28. Pâturage
dans la foret
de Sénalba.
Le pacage; un
autre facteur de
réduction des
forets naturelles,
le pâturage non
contrôlé, des
ovins et caprins,
peut mettre en
cause le devenir
de cette foret en
broutant les
pousses de
régénération .
29. Lutte.
Les moyens de lutte contre ce ravageur sont plutôt des
méthodes préventives, afin d’éviter des pullulations de ce
ravageur et donc la propagation du dépérissement, il
convient :
D’évacuer tous les chablis qui constituent des réservoirs de
nourriture en abondance.
D’éviter d’utiliser des insecticides de contact qui ne
serviraient à rien puisque l’insecte vit sous l’écorce et dans
les pousses.
34. Des parcelles de suivi et de surveillance peuvent être
déterminées; en fonction de l’état de la foret;
Arbres marqués (date d’attaque, comptage de trous de
pénétration…)
Transects de ramassage de pousses de nutrition, tombées
au sol.
Régularité des sorties et des prélèvements.
Arbres pièges et écorçage.
Récolte et conservation des insectes présents avec les
Scolytes.
Suivi
35. Recommandations.
Afin de limiter les dégâts causés par ce ravageur on
recommande aux gestionnaires des forêts de mener des
opérations sylvicoles appropriées pour diminuer
l’affaiblissement des arbres qui faciliterai l’attaque des
insectes.
L’emploi des arbres pièges donne de bons résultats à
raison de 2 arbres tous les 4 Ha à renouveler tous les 2mois
pour l’Hylésine et toutes les 2 semaines pour
l’Orthotomicus, les arbres une fois attaqués sont devenus
des réservoirs de larves, doivent être évacués de la forêt
écorcés ou détruits par incinération.
Au cours des reboisements il est primordial de sélectionner
les plants les plus résistants.
36. Conclusion
Les résultats acquis par la recherche forestière en Algérie ont permis
d’asseoir des stratégies d’intervention raisonnées avec des techniques
adaptées aux conditions écologiques notamment celles du barrage vert.
Un réseau national d’avertissement mis en place a pour finalité les
aspects suivants:
1. Arriver à long terme à une autoprotection des reboisements en
assurant l’accroissement normal de la masse foliaire jusqu’à
fermeture des peuplements.
2. Maîtriser les pullulations du ravageur.
3. Rentabiliser les investissements liés aux opérations de lutte.
4. Renforcer et préserver la remontée biologique.
37. Le couvert végétal diminue progressivement les causes sont multiples on peut en retenir:
Les changements climatiques survenus ces dernières années, la sécheresse
persistante.
L’intervention humaine a beaucoup modifié les écosystèmes naturels; par les
labours extensifs, l’abattage des arbres qui autrefois était à titre lucratif, est
devenu aujourd’hui à titre curatif, dans une forêt qui était considérée comme
une pinède altière.
Des signes d’avancée du désert ont été relevés à l’échelle locale et souvent sur
des périodes plutôt courtes.
Les écosystèmes arides et semi-arides ont subit une surexploitation des
pâturages provoquant un déséquilibre entre la demande sociale et
l’offre de la nature. La tendance de l’accroissement des cheptels et des
défrichements pour la céréaliculture est induite.
Malgré les efforts des forestiers dans la gestion, la recherche forestière doit
être plus que jamais valorisée par une coordination étroite entre gestionnaires,
chercheurs, universitaires et surtout par une grande sensibilisation des
riverains habitant ces lieux.
38. Merci pour votre attention.
Sauvons ce patrimoine avant qu’il ne soit
trop tard!!!!!