1. LETTRE OUVERTE AU MAIRE D'ANGLET
Cher Claude,
Oui... Tu permets que je t'appelle par ton prénom et que l'on se tutoie ? Point de manque de
respect, c'est seulement pour réduire un peu la distance entre toi et nous, parents d'élèves. C'est
pas tous les jours que je m'adresse au maire, alors autant faire simple. Voilà, moi c'est Christophe,
papa de Saubade, élève à Tivoli, dans notre belle ville d'Anglet.
Tout le monde est au courant ou presque, tu veux fermer l'école maternelle Tivoli. Je ne vais
pas reprendre point par point tes arguments pour cette fermeture, il n'y a qu'à relire les
différentes publications à ce sujet, ton plan de com' ayant été suffisamment présent et efficace
partout pour que je m'y agace égare encore. Non, je n'ai pas envie de perdre mon énergie pour
râler, revendiquer, opposer ou politiser ta décision. Il me serait facile de dire que tu vas rajouter
des élèves à d'autres élèves, de pester contre l'entassement de nos enfants, de me poser la
question sur le bien-fondé d'une maison des cultures perdues au bout d'une impasse. Et même si
tu dis que depuis 2006, les effectifs baissent et que les frais de fonctionnement augmentent, je ne
vais pas nier cette évidence, même si j'ai du mal à comprendre comment tu peux parler de
rentabilité pour une école, quand j'y opposerais bien-être, conditions d'éducation et
d'enseignement de rêve.
Car tu vois, nous, notre école, on l'aime. Notre école, elle est belle et lumineuse, au calme au
bout d'une impasse, et c'est tellement tranquille qu'il y a toujours de la place pour se garer et
venir chercher nos gamins. C'est tellement calme qu'il n'y a même pas besoin de la police
municipale pour faire la circulation ou faire traverser les familles. Notre école, elle est à taille
d'enfants, elle n'a pas plus ou moins de place qu'une autre, elle a tout ce qu'il faut, de l'herbe, des
arbres, un jardin potager, et des jeux extérieurs tout neuf. Notre école, elle a des Atsem et une
directrice formidables, toutes adorées de nos enfants. Notre école, elle est tellement bien qu'il
faut batailler tous les matins pour dire à nos gamins qu'ils ne peuvent pas rester indéfiniment à la
garderie. J'en connais certains qui dès 7h le matin veulent déjà y aller...
2. Notre école est une thérapie en elle-même, les enfants sont épanouis, certains vont même
beaucoup mieux depuis qu'ils ont intégré ce petit lieu de vie formidable. T'imagines que ma fille,
ennemie auto-proclamée des haricots verts et des betteraves en redemande même à la maison ?
Mais attention ! Ne va pas croire que je pense que les autres écoles d'Anglet ne sont pas à la
hauteur, loin de moi cette idée (idée soulevée maladroitement par une de tes collègues il y a
quelques temps). J'ai juste la certitude de penser que nos enfants sont dans l'école de leurs rêves.
Les enfants de Tivoli ont 3, 4 et 5 ans et cette école est leur deuxième maison. Stéphanie,
Christelle et Aurélie sont le relais de leurs parents dans l'éducation, l'apprentissage de la vie en
société ou leurs deuxièmes paires de bras en cas de coup de calgon, de petits bobos ou de doudou
tombé dans les toilettes.
Claude... Le truc que je voudrais que tu comprennes... On va se battre pour garder notre école,
non pas par opposition à ton action politique, ou par caprice. Non, on va se battre pour la garder
car nos gamins s'y éclatent. Ils sont HEU-REUX d'aller à Tivoli, école familiale où ils jouent
ensemble, de 3 à 5 ans, et s'appellent tous par leur prénom. Et aussi se battre car tu touches à nos
enfants et à leur équilibre. "C'est mon fils, ma bataille", comme disait un illustre voisin.
Alors non, je ne vais pas m'épuiser à te prouver que tu as tort car j'ai besoin de toute mon
énergie, ma force et ma persuasion pour faire en sorte que notre école ne ferme pas. Mes copains
parents d'élèves et moi-même, on ne va pas te donner le choix. Dans quelques semaines, on te
remettra un tel paquet de d’intentions d'inscription à Tivoli que tu vas te demander comment tu
vas faire pour trouver un instit et des atsems pour septembre.
Claude... Dans cette lettre, il y a beaucoup de choses. Des craintes, des pleurs, des
incompréhensions, mais aussi de l'ADN, des tripes et des convictions. Et si je te l'écris de cette
manière, au nom de parents, de grands-parents et d'enfants, c'est parce qu'elle est aussi pleine
d'espoirs et d'avenir (tu as le droit de changer d'avis, promis, on ne dira rien...).
Merci d'avoir pris le temps de me lire, et à très vite !
3. Christophe et Dominica DUCOURNAU, parents de Saubade
Edith VALLEJO, et Christian MONREAL, parents d'Haize,
Nicolas LACOSTE et Sophie MORIN, parents de Léo,
Marina AUGER et Miguel SAINT-MARTIN (Parents de Rafael )
Marie-Amélie GREGOIRE, maman de Txema,
Sophie LEBARBANCHON et Eric MOURA, parents de Candice
Virginie TROMELIN et Bruno MERE, parents de Charlize
Isabelle MAILHARRO, maman d'Ethan,
Vincent ANDOCHE et Lisa BALDO, parents de Suzanne
Christopher CAPLANE, papa de Madi
Teddy et Anne LAHOUZE, parents de Nora
Marie Louise et Jean Jacques AUGER, Amatxi et aitatxi de Rafael
Brigitte et Thierry MORIN, grands-parents de Léo
M. et Mme. STRIL, grands-parents de Suzanne.
et plein d'autres parents, grands-parents, amis, cousins, voisins, chiens, chats, hamsters...
PS : cette lettre aurait dû se finir sur les hamsters. Bon. Le problème, c'est qu'entre temps, avec
mes copains, on est passé faire un tour au conseil municipal. Bon. Comment te dire... Je crois bien
que tu nous as tous bien énervés étonnés lundi soir ! Quand tu dis qu'il n'y avait pas assez d'élèves
pour une deuxième classes l'an dernier (ce qui est faux, car on nous en a demandés 35 et on en
avait 36 ou 37), quand tu dis qu'il y aura je ne sais plus combien de places en maternelle à Anglet,
de classes et j’en passe. Mais tu ne comprends pas qu'on défend un art d'enseignement ? Une
manière d’éduquer et de favoriser les échanges entre les enfants ? Qu'on milite pour une école à
part ? Tu vas te rendre compte que tous les parents qui te remettront des intentions d’inscription
voudront que leurs enfants aillent à Tivoli, et non pas seulement à l’école…