Abbé Guillaume OEGGER, Préface, et traduction de l'Allocution pastorale adres...
Em Swedenborg Lapocalypse Expliquee Tome Septieme Chapitres Xvii Iet Xix Numeros 1090 1229 Le Boys Des Guays 1859 1861
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LE!> ARCANE!> QUI Y SONT PREOrrS, 1::1' (JUl JUS(}{j'A l'M,SENT
ONT ÉTI~ PROFONDÉMENT CACHf.:S.
OUVHAGE POSTHUME
li D'EMMANUEL SWEDENBORG
TRADUIT DU LATIN
PAI J.-F.-E. LE BOYS DI~S GUAYS
TOME S.:PTIÈ~IE.
CHAPITIlES XVIII. XIX.
N°. 1090, 1229.
j' SAiNT-AMAND (CHEH),
'1 , A. la lihraÏl'ie tic LA NOClVRl.l.E JÉRUSM,EM, chez PORTE, Librail'f.'.
PARIS,
M. MINOT, rue Monsieur-le-Prince, 58.
l'HEUTTEL et WUltTZ, Libraires, rue de Lille, i 7.
~~. LONDRES,
SWEOENIlOIIG SOCIETY, 36 Bloomsbury Street., Oxford Street.
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OUVBAGE POSTRUME
D'EMMANUEL SWEnENnORG
TRA DU(T DU LA TIN
PA1 J.-F.-E. LE BOYS DES GUAYS
TOME SI~PTIÈ~IE.
<.:FIAPITRES XVIII. XIX.
Nol '090 .j 1229.
SAJNT-AMAND (CH EH),
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6. L'.APOCAL YP8E.
CHAPITRE DIX-HUITIÈME.
1. Et après ces choses, je vis un Ange qui descendait du Ciel,
ayant un pouvoir grand, et la Terre fut éclairée de sa gloire.
2. Et il cria avec force d'une voix grande, disant: Elle est lOl'n-
bée! elle est tombée! Babylone la grande, et elle est devenue de-
meure de démons, et pt'ison de tout esprit immonde t el prison de
lout oiseau immonde el exécrable.
3. Parce que du vin de la fUl'eur de sa scol'talion ont bu toutes
les nations, et que les rois de la lene avec elle onl commis scorta-
tion, et que les marcbands de la tene des J'iéhesses de ses délices
se sont enrichis.
6. m j'entendis tlne autre voix du Ciel, disant: Sortez du mi-
lieu d'elle, mon peuple, afin que VOLIS ne participiez pas à ses pé-
chés, et que vous ne receviez pas de ses plaies.
5. Parce qu'ont aUeillt ses péchés jusqu'au Ciel, et que s'est
souvenu Dieu de ses injustices.
6. Rendez-lui comme elle vous a rendu, doublez-lui au double
selon ses œunes; dans la coupe où elle a mélangé, mélangez-lui
double.
7. Autant elle s'est glorifiée elle-même, el s'est IiVl'ée à des
délices, autant donnez-lui de toul'ment el de deuil; pal'ce qu'en
son cœur elle a dit: Je suis assise Reine, et Veuve je ne suis
point, et de deuil point je ne vermi.
8, C'est pourquoi en un même joUI' viendront ses piaies, mort
et deuil et famine; et au feu elle sem brillée, péil'ce que fOt't (est)
le Seigneut' Dieu qui la juge,
• VII. 1.
7. 2 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE,
9, Et ils la pleureront, et ils gémit'out sur elle, les rois de la
tene, qui avec elle ont commis scortation et se sont plongés dans
les délices, quand ils verront la fumée de sa comhustion.
:1 0, Et au loin se tenant à cause de la crainte de son tourment,
ils diront: Malheur! malheur! cette ville grande, Babylone, cette
ville forte! parce qu'en une heure est venu ton jugement.
11. Et les marchands de la terre pleureront et seront dans le
deuil à cause d'elle, de ce que leurs marchandises personne n'a
chète plus,
12. Marchandises d'or et d'argent, et de piel'I'es précieuses, et
de perles, et de fin lin, et de pourpre, et de soie, et d'écal'late, et
tout bois odorifél'ant, et tout vase d'ivoire, et tout vase de bois
tl'èS-pl'écieux, et d'airain, et de fer, et de marbre,
13. Et cinnamome, et parfums, et onguent, et encens, et vin.
et huile, et fine farine, et froment, et hétes de charge, et brebis,
et de chevaux, et de chariots, et de corps, et âmes d'hommes.
1lJ. Et les fruits du désir de ton llme s'en sont allés loin de toi,
et toules les choses grasses et splendides s'en sonl allées loin de
toi, et plus ne les trouveras.
15. Les marchands de ces choses, qui sont devenus riches par
elle, au loin se tiendront, à cause de la cl'ainte de son toul'ment,
pleurant et étant dans le deuil.
16. Et disant: Malheur! malheUl'! cette ville grande, qui était
revêtue de fin lin et de pourpl'e et d'écal'iate, .et parée d'ol' et de
pienes pl'écieuses et de perles! parce qu'en une heure ont été dé
vastées tant de richesses.
1.7, El tont pilote, et quiconque SUl' les navil'es réside, et les
matelots et tous ceux qui SUl' mer trafiquent, au loin se tinrent,
18. Et ils criaient, voyant la fumée de sa combustion, disant:
Quelle (ville fut) semblable à celle ville grande!
19. Et ils jetèrent de la poussièl'e SUI' leurs têtes, et ils criaient,
pleurant et gémissant, disant : Malheur! malheur! cette ville
grande, dans laquelle s'étaient enrichis de ses choses précieuses
tous ceux qui avaient les navires sur la mer! parce qu'eu une
heure ils on t été dévastés.
20, Réjouis-toi à cause d'elle, Ciel; ct (VOll.~) saints ApOtres
et Prophètes, parce que Dieu a jugé votl'e jugement ~;Ul' elle.
8. Vel's. 1.. CHAPITRE DIX-HUITIÈME, 3
21. Et un Ange fort enleva une pierre comme une grande
meule, et il la jeta dans la mer, en disant: Ainsi avec impé
tuosité sel'aprécipitée Babylone, celle grande ville, et elle ne sera
plus trouvée•
. 22~ .Et voix de joueurs de hupe, et de musiciens, et de joueUl's
de fhUes et de trompettes, ne sera plus entendue en toi; et nul al'
tisan, d'aucun art que ce soit, ne sera plus trouvé en toi; et voix
de meule ne sera plus entendue en toi.
23. Et lumière de lampe ne luira plus en toi; et voix d~ fiancé
et de fiancée ne sera plus entendue en toi; pal'ce que tes mal'chands
étaient les grands de la terre, parce que par tes empoisonnements
out été séduites toutes les nations.
26. Et en elle sang de Prophètes et de Saints a été u'ouvé, et
de tous les tués SUI' la terre.
EXPLICATION.
1090. Vers. 1. Et après ces choses, je vis un Ange qui
descendait du Ciel, ayant un POUVOÙ" grand, et la Terre {ut
éclairée de sa gloire. - Et après ces choses, signifie après que
le Jugement dernier sur ceux qui sont entendus par la pl'ostituée
eut été fait: je vis un Ange qui descelldait du Ciel, signifie le
Divin procédant du Seigneur dans le Ciel et dans le Monde: ayant
un pouvoir grand. signifie qui a maintenant la Toute-Puissance
comme dans les Cieux aussi dans les terres: ct la Terre {ut
éclairée de sa gloire, signifie l'f;glise maintenant dans la lumière
d'après l'influx et la l'éception du Divin Vr.ai.
1091. Et np,"ès ce,ç choses, signifie après que le Jugement
dernier sur ceux qui sorit entendus par la prostituée eut été
fait: on le voit d'après ce qui suit dans ce Chapitre, à savoir, par
le cl'i de l'Ange qui était descendu du Ciel: (e Elle est tombée,
Babylone la grande, et elle est det'cnue demeure de démons,
et prison de tout esprit immonde, et p,"ison de tout oiseau
immonde et exécrable, )) pal'oles par lesquelles il est entendu sa
9. a L' APOCAL y PSE EXPLiQUÉE. N° 1091..
destruction, ainsi le Jugement derniel'; puis, d'après ces pal'oles qui
suivent: Il Au loin ils se tenaient, à cause de la crainte de son
tow'?nent, disant: Malheur! malheur! eeU e ville grande,
Babylone, cette t'ille forte! parce qu'en une heure est venu
ton Jugement. Il - Vers. 1.0, 1.5, 1.6, 1.9; - et d'après toutes
les autres: quant il ce qui arrivera apl'ès ces choses, à savoir,
après le Jugement der'nier sur eux, cela est l'apporté dans ce Cha
pitl'e, c'est-a-dire que leur religiosité sera entièrement condam
née, et qu'elle ne se relèvera jamàis dUl'ant l'étel'llité. Mais ces
choses doivent être entendues de cette manière, à savoil', qU'à la
vérité elle doit dUt'er dans le Monde, par celle raison que l'amour
de commandel' est tellement insité en chacun qu'il ne peut être
dél'aciné, et que tant qu'existe cet amour, il est impossible que
cette l'cligiosité prenne lin dans le Monde; mais que néanmoins
dans le Monde spirituel, dans lequel tout homme vient apl'ès la
mOI't, elle doit prendl'e fin; car alol's tous ceux qui sont de celle
religiosité et ont exercé une domination d'après le plaisir de l'a
moul' de commander ne se font pas, comme précédemment, une
sorte de Cieux dans le Monde des esprits qui tient le Milieu entre
le Ciel et l'Enfer, et n'y demeurent pas un certain temps, mais dès
qu'ils y arrivent ils sont chassés et précipités dans leUl's enfers:
cela est entendu par la destl'uction de Babel, non-seulement ici
dans l'Apocalypse, mais cela aussi a été prédit dans les Pl'ophètes
en beaucoup d'endroits. Comme le pouvoir du Seigneul' sur le Ciel
et sur l'enfer a été transféré par les Babyloniens à leur grand Pon
tife, qu'ils appellent successeur de Pierre, et par suite VicaÏJ'e du
Seigneur, en disant que le pouvoil' sur le Ciel et l'enfer a été tl'ans
féré à Pierre par le Seigneur, et que ce pouvoil' n'était pas le pou
voil' Divin du Seigneul', mais que c'était SOIl pouvoir Humain que
Dieu le Pèl'e lui avait donné, je vais, à la fin des Articles de ce
Chapitl'e, montrel' que le Seigneur a aussi été Dieu quant à son
Humain, c'e!'t-à-dil'e que son Humain a été Divin, d'où il suit que
les Babyloniens ont lJ'ansfét'é le Divin pouvoÏJ' du Seigneur à celui
qu'ils appellent Vicaire du Seigneur, ct qu'ainsi ils l'ont fait Dieu SUI'
la trrre, et que Lui a fait de ses ministres des déités, ce qui ne peut
~Ire flu'llne abomination, Maintenant donc, à la lin des A!'licles,
va éLl'e ~uumis il l'examen le docll'inal sur la Trinité, l'('p;u dans
10. Vel's. L CHAPITRE DIX-HUl'flÈMK 5
toute la Chrétienté, el nommé, d'après un décret dl! Concile de Ni-
cée, Symbole d'Athanase, et aussi. Foi Athanasienne; ici donG je
rapportet'ai cette Foi symbolique tout entière, telle qu'elle a été ti-
rée, en Angleterre, du décret du Concile. FOI SYMBOLIQUE ATHA-
NA..SIENNE : Celui qui l)eut etre sauvé doit de toute nécessité
gm'der la Foi Catholique: si quelqu'un ne conserve pa,ç san.~
le moindl'e doute cette Foi dans son tout et dans son inté-
grité, il périra pour l'éternité. Celte Foi Catholique, c'e.çt
que nous adon'ons un seul Dieu dans la Trinité, et la Tri-
nité dans l'Unité, en ne me/ant point les Personnes, et en
ne séparant point la substance (l'Essence), puisque une est la
Personne du Père, autre celle du Fils et autre celle de l'Es-
prit Saint; mais la Divinité dttPère, du Fils et de l'Esprit
Saint, est une et la m~me, la gloire égale, et la majesté coé-
ternelle. Tel est le Père, tel est le Fils et tel est l'Esprit
Saint. Le Père est incréé, le Fils est incréé et l'Espl'it Saint
est incréé. Le Père est infini, le Fils est infini et l'Esprit
Saint est infini. Le Père est éternel, le Fils est éternel et
l'Esprit Saint est éternel: et cependant ils sont, non trois
éternels, mais un seul éternel; et ils sont, non trois infim:~
ni trois incréés, mais un seul incréé et un seul infini. De
m2me qu,e le Père est Tout-Puissant, de même le Fils est
Tout-Pu'lssant, et ('Esprit Saint est Tout-Puissant; et ce-
pendant ils sont, non trois Tout-Puissants, mais un seul
Tout-Puissant. Comme le Père est Dieu, de même le Fils est
Dieu et l'Esprit Saint est Dieu; et cependant ils sont, non
trois Dieux, mais .un seul Dieu. Bien que le Père soit Sei-
gneur, que le Fils soil Seigneur et que l'Esprit Saint soit
Seigne""r, toujours est-il cependant qu'ils sont, nQn trois
Seigneurs, mais un seul Seignf!..u,! : puisque, comme nous
avons été obligés, d'après la Vérité Chrétienne, de recon-
naitre que, chaque Personne par elle-même est Dieu et Sei-
gneur, toujours est-il cependant qu'il nous a été interdit par
la Religion Catholique de dire qu'il y a trois Dieux ou trois
Seigneurs (selon d'autres, nous ne pouvons pas, d'après la foi
Chrétienne, nommer trois Dieux ou trois Seigneurs). Le Pfre n'a
été. fait par personne, il n'a pas été non plu.ç créé, et il n'('st
11. 6 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. l'!" 1091,
pas né : le Fils est par le P~re seul, il n'il été ni lait ni créé,
mais il est né : l'Esprit Saint '1Jient du Père et du Fils, il
"/l'a été rd fait ni ('réé, et n'est pas né, maùi il est le procé
dant, Ainsi, il y a un seul Père, non lI'ois Pères; un seul
Fils, nOn trois Fils; un seul Esprit Saint, non trois Esprits
Saints, Et dans reUe Trinité nul n'est ilntérieur ou posté
rieur lll' autre, ni plus grand ou plus petit que l'autre; mazs
les trois Personnes sont toutes ensemble éternelles, et sont
absolument égales. Ainsi il/lmt absolument, comme il a été
dit ci-dessus, que l'on (ulore l'Unité dans la Trinité, et la
l'rinité dans l'Unité (selon d'aull'es, que l'on adore tl'ois per
sonnes en une seule Divinilé, et un seul Dieu en Il'ois personnes),
C'est pourquoi, il {aut que celui qui t'eut Ure sauvé pense
ainsi SUI' la Trinité, De plus, il est nécessail'e aussi pour
salut, qu'il Cl'oie bien l'z'ntarrtation de notre Seigneur Jlsua
Christ (selon d'autres, qu'il croie fermement que notre Seigneùr
Jésus-Christ est vrai Homme), puisque la vraie {oi est que nous
cl'oyions et confessions que notre Seigneur Jésu,ç- Christ
Fils de Dieu est Dieu et /Jomme, Dieu d'après la substance
(ou l'essence; selon d'aull'es, la natul'e) du Père, né avant le
Monde, et Homme d'après la substance (selon <.l'aull'es, la
natul'e) de la mère, Ilé dans le Monde; Dieu ppr{ait et
Homme par{ait, consistant en une âme rationnelle et en un
corps humain; 19(il au Père qlUlnt lltl Divin, et in{érieur au
Père (selon d'autres, plus pelit que le Père) quant à l' Humain;
quoique Dieu et H 0112112e, cependant ce ne sont pas deux,
mais un seul ChrÏiit; un, non par conversion de l'Essence
Divine en Essence Humaine (de la Divinité en un corps), muis
par assomption de l'Essence Humaine en Essence Divine
(en Dieu) : Un absolument, non par commixtion d'Essence
(subslance), mais pm' unité de Personne (seloo d'autres, parce
qu'ils sont une seule Personne), puisque de meme que t'l1me
rationnelle et le COl'PS sont un seul homme, tle m~me Dl:eu et
Homme est un seul Christ, Lequel a' souffdrt poU" notre aal
vation, est descendu m'x Enfe1's, et est remonté d'entre les
morts le troisième jour: et il est monté au Ciel, el est assis
li. la droite du Pere, Dieu TO!lt-Pui~sant, d'où il viendra
12. Vel'S. 1. CHAPITRE DiX-HUITIÈME. 7
pour juger les m:vtUtts et les morts. A son avénernent, tous les
hommes ressusciteront avec leu'rs corps; et ceux qui ont fait
de bonnes œuvres entt'eront dans la vie éternelle, et ceux qui
ont {ait de mauvaises œuvres entreront dans le {eu éternel.
"Telle est la Foi Catholique. Si quelqu'un ne croit pas- cela
sincèrement, il ne peut Ure sauvé. Gloit'e à Dieu Père et
Fils et Esprit Saint. Comme il a été dans le commencement,
il est maintenant, et éternellement il sera: Monde sans fin.
Amen.
f092. Je t,is un Ange qui descendat~t du Ciel, signifie le
Divin procédant du Seigneur dans le Cl'el et dans le Monde:
on le voit par la signification de l'Ange qui descendait du Ciel,
en ce qu'il est le Seigneul' quanl au Divin procédant; car pal'l'Ange,
dans le sens interne, il est entendu, non un Ange, mais le Sei
gneur, ou quelque chose du Seigneur; voi/' N°' 130, 302, 593,
909; ici le Seigneur, parce qu'il est dit qu'il ava'iL un pouvoir
gl'and, et que la tert'e fut éclairée de sa gloil'e, par quoi il est en
tentlu la puissance et la présence du Divin Vl'ai maintenant d'ans
le Ciel et dans le Monde; cal' maintenant il est manifèsté l'lue Ba
bylone a été détruite, et comme elle a été détruite, la puissance et
la lumièl'e se joignent au Divin qui procède du Seigneur; la l'aison
en sera donnée dans tes At'ticles suivants, - Continuation sut'
la Foi Athanasienne : Telle est SUl' Dieu la doctl'lne l'eçue dans
toute la 'Chrétienté, parce qu'elle vient du Concile; 'mais, avant de
soumettre cette Doctrine à l'examen, il sera dévoilé un MeaDe SUl'
l'état tie la foi et de l'amour de t'homme dans ce Monde, et ensuite
dans le Monde où il va après la mort; car, si cet al'cane n'est pas
dévoi'lé, l'homme ne sait autre chose, sinon que chacun, q"uelle
qu'ait été s"a foi, peut, d'apl'ès la Divine Miséricorde, être introduit
clans le Ciel et être sauvé, d'où est venue cette foi erronée de la
gent Babylonienne que le Ciel est à l'homme pal' le bon plaisir du
Pape et par la grâce de ses vicaires. Voici cet Arcane: .C'est que
toutes les pensées de l'homme se l'épandent dans le Monde'spil'iluel
de tous côtés, à peu près comme les rayons de lumiière qui sOl1ent
d"une flamme. Comme le Monde spil'ituel se compose du Ciél' et
de l'Enfer, et que le ICiel consiste en 'd'innomb1'ables sociélés, él
l'Enfer pareillement, il en résulte flue les pensées de l'homme ne
13. 8 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° :1092,
peuvent que se répandre dans ùes sociétés; dans des sociétés cé
lestes, les pensées spil'iluelles qui concernent le Seignem', l'amom'
et la foi en Lui, et aussi les vrais et les biens du Ciel et de l'Église;
et dans ùes sociétés infernales, les pensées purement naturelles qui
concel'nent l'homme et le Monde, et aussi l'amour de soi et du
Monde, et non en même temps Dieu, Que toutes les pensées de
J'homme aient une telle extension et une telle détermination, c'est
ce qu'on a ignoré jusqu'à ce jouI" parce qu'on a ignoré quel est le
Ciel et quel est l'Enfel', qu'ainsi ils consistent en sociétés, que par
conséquent l'extension des pensées de l'homme a lieu dans un
Monde autl'e que le naturel dans lequel a lieu aussi l'extension de
la vue de ses yeux; mais le Monde spil'ituel est celui dans lequel
s'élend la pensée, et le Monde naturel celui dans lequel s'étend la
vue, puisque la pensée du mental est spirituelle et que la vue de
l'œil est naim'elle. Que l'extension de toutes les pensées d~ l'homme
ait lieu dans les sociétés du Monde spirituel, et qu'il ne puisse pas
y avoil' de pensée sans cette extension, c'est ce qui m'a été pl'ouvé
par une expérience de plusieurs années, de sorte que je puis l'affir·
mer eu toute assurance. En un mot, l'homme est dans le Monde
spil'ituel avec sa tête, comme il est dans le Monde naturel avec son
corps; par la tête, ici, il est entendu son mental, c'est-à-dil'e, l'en
tendement, la pensée, la volonté et l'amour; et par le corps il est
entendu, ici, ses sens, qui sont la vue, l'ouie, l'odol'at, le gotit et le
touche.'; et comme l'homme, quant à sa tête, c'est-à-dire, quant
à son mental, est dans le Monde spirituel, c'est pour cela qu'il est
ou dans le Ciel ou dans l'Enfer; et où est le mental, là est l'homme
tout entier avec la tête et le corps, quand il devient esprit; et telle
est la conjonction de l'homme avec les sociétés du Monde spiJ'ituel,
tel est absolument l'homme; telle est sa conjonction avec les so
ciétés du Ciel, tel il est Ange; et telle est sa conjonction avec les
sociétés de l'Enfer, tel il est diable,
1.093. Ayant un pouvoir grand, signifie qui a maintenant
la Toute-Puissance comme dans les Cieux aussi dans les ter·
res : on le voit par la signification d'un poullOir grand, quand il
s'agit du Seigneur, en ce que c'est la toute-puissance; si un pou
voir grand signifie ici la toute-puissance, c'est parce qu'au sujet
d'un Ange, selon l'idée flue l'homme a des Anges, il ne peut pas
14. Vers. 1. CHAPITRE DIX-HUiTIÈME. 9
être dit la taule-puissance, mais un pouvoir grand; toutefois, 101's
que par l'Ange il est enlendu le Seigneur quant à son Divin pl'océ
dant, alors par un pouvoir grand il est enlendu la Toute-Puissance;
le Seigneur a aussi la Toute-Puissance, parce qu'il est le Dieu du
Ciel et de la tel'1'e, et que par le Divin qui procède de Lui comme
Soleil a élé créé le Ciel efa été créée la teITe, et qu'aussi pal' ce
Divin est contenu et subsiste le Ciel avec la len'e : le Divin procé
dant est ce qui, dans Jean, est appelé la Parole qui était chez Dieu,
et qui était Dieu, par laquelle ont été faites toutes les choses qui
onL été faites, et par laquelle le Monde aussi a été fait, - I. 1, 3,
10. - Que par le pouvoir grand de l'Ange il soit entendu la Toule
Puissance du SeigneUl' comme dans les Cieux aussi dans les terres,
c'est parce qu'il est dit ensuile que la terre fut éclairée de sa gloire;
car 100'sque le Jugement derniel' sur ceux qui sont entendus par la
prostituée ou par Babylone a été fait, les ténèbres qui avaient été
interposées entl'e le Ciel et la terre ont alors été éloignées: mais,
sur ce sujet, voir ci-après de plus grands détails. - Continua
tion sur la Foi Athanasienne : D'après ce qui vient d'être dit,
il est évident que les pensées de l'homme s'étendent dans des so
ciétés ou célestes ou infel'llales, el que, si elles n'avaient pas d'ex
tension, elles seraient nulles: la pensée de l'homme est comme la
vue de ses yeux, laquelle serait ou nlllle, ou un instrument aveu
gle, si elle n'avait pas d'extension hors de soi. Toutefois, c'est l'a
mour de l'homme qui détermine ses pensées dans les sociétés, son
amoul' bon les détermine dans les sociétés célestes, et son amoUl'·
mauvais dans les sociétés infernales; car tout le Ciel a été disposé
en ordre en des sociétés selon toutes les variétés des affections qui
appartiennent à l'amour, en général, en spécial et en particulier;
et d'un autl'e cOté l'enfer, en des sociétés selon les cupidités de l'a
mour du mal opposées aux affections de l'amour du bien. L'amoul'
de l'homme, pOUl' employer une comparaison, est comme le feu,
et ses pensées sont comme les rayons de la lumière qui procède du
feu; si l'amour est bon, alol's les pensées qui sont com,me des rayons
sont des vérités; si l'amour est mauvais, les pensées qui sont comme
des l'ayons sont des faussetés: les pensées qui procèdent d'un amour
bon, lesquelles sont des vérités, tendent vers le Ciel, tandis que les
pensées qui procèdent tl'un amOllI' mauvais, lesquelles sont des
15. 10 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° 1093.
faussetés, tendent vers l'enfer; et elles se conjoignent, s'adaptent,
et, pour ainsi dire, s'inoculent aux sociétés homogènes, à savoil',
qui sont d'un semblabie amour, et cela, si pl'ôfondément, que
l'homme fait absolument un avec elles, L'homme, par l'mnour ·en
vers le Seig'nem',est l'ilnage du Seigneur; le Seigneur est le DI
vin Amom', et dans le Ciel il appal'aIt Lui-Même devant les Anges
comme Soleil; de ce Soleil pl'ocèdent une Lumière et une Chaleut',
la Lumièl'e est le Divin Vrai et la Chalem' est le Divin Bien; ce
sont ces deux choses qUi constituent tout le Ciel et toutes les so
ciétés du Ciel: l'Amour du seigueur chez l'homme, qui est l'image
du SeigtleUl', est comme le feu de ce Soleil, feu d'où procèdent·pa
reillement lumièl'e et chaleur; la lumière est le vrai de la foi et la
chaleur est le bien de l'amoul'; l'un et l'autre viennent du Seigneur,
et J'un et l'aUtre ont été mis dans les sociétés avec lesquelles 1"3
rnom' de l'homme fait un : que l'homme soit de création J'image
et la ressemblance de Dieu, on le voit d'après la Genèse,- l. 26·;
- et si par l'amour il est l'image et la ressemhlanee de Dieu, c'est
parce que par l'amour l'homme est dans Je Seigneur, et que te
'Seigneur est en lui, - Jean, XIV. 20, 21. - En ,un mot, il ne
peut exiStel' la moindl'e chose d'une pensée, sans que sa réception
ait lieu dans 'quelque société, non avec les individus ou les An~es
de la société, ma'is avec l'affection de J'amour, d'après laquelle
existe cette société et dans laquelle elle est; de là vient que les
Anges ne s'apel'çolvent nullement de l'influx, et (lue cet Inflox ne
. tl'ouble en aucune manière la société. Ce qui précède met en évi
dence celle 'érilé, que l'homme est en conjonclion avec le 'Ciel
lorsqu'il vit dans le Monde, et qu'il est aussi en consooiation avec
les Anges, bien que l'homme ne le sache pas, ni l'Ange non plus,.
S'ils ne le savent pas, c'est parce que la pensée de l'homme est
natm'elle et la pensée de l'Ange spil'ituelle, lesquelles fon't senie"
ment un par les correspondances. Puisque l'homme parles pensées
de son amour a été inauguré dans des sociétés ou du Ciel où de
l'enfer, c'est pour cela que lorsqu'il vient tians le Monde spil'ituel~
ce qui al'rive aussitôt apl'ès la mOI't, il est connu tel qu'il est d'a
près la seule extension de ses pensées dans les sociétés; aillsi se
fait l'examen de chacun; chacun aussi est l'éfOl'mé par les admis
sions de ses pensées dans les soeiéLés du Ciel, ct esl condamnfi
16. Vers. 1. CHAPITRE DIX-HUITIÈME. 11
par les immet'Sions de ses pensées dans les sociétés de l'enfer.
10911. Et la Terre {ut éclairée de sa gloire, signifie t'É-
glise maintenant dans la lumière d'après l'influx et la ré-
ception du Divin Vrai: on le voit par la signification de la terre,
en ce qu'elle est l'Église, ainsi qu'il a été montré tl'ès-souvent; pal'
la signification d'~tre éclairé, en ce que c'est étl'e dans la lumièl'e;
et pal' la signification de la gloire, quand il s'agit du Seigneul',
qui là est entendu par l'Ange, en Ge que c'est le Divin VI'ai,
No' 33, 288, 3lI5, 87ft; la gloÏl'e est le Divin Vrai, parce que le
Divin Vl'ai est la lumière du Ciel par laquelle les Anges ont toute
sagesse et toule félicité, ct aussi toute magnificence, N° 678. S'il
est dit de l'Ange, qui descendait du Ciel, qu'il avait un pottvoir
grand, et que la terre ful éclairée de sa gloire, c'est parce que le
Jugement ùerl1iel' avait été fait SUI' ceux qui sont entendus par la
prostituée ou Babylone; car c'est là ce qui est enlendu par ces pa-
roles de l'Ange: « Elle est tombée! elle est tombée! Babylone,
et elle est devenue demeure de démons, et prison de tout esprit
immonde, et prison de tout oiseau immonde et exécrable. Il
-Vers. 2;-el quand le jugemenl a été fait sur eux, le Divin VI'ai
pl'océdant du SeigneUl' vlenl alors dans sa puissance et d'ans sa lu-
mière; car lant que les Babyloniens furent tolérés sous le Ciel, il y
eut entre le Ciel et la lerl'e comme des nuées épaisses et noires, par
lesquelles les rayons de lumière du soleil sont intel'ceplés, et le jour
esl ohscurci; et cela, parce qu'ils avaient, non·seulement falsifié,
mais même rejeté le Divin Vrai, qui est la Parole, et qu'en outre
ils avaient annihilé le Divin pouvoir ùu SeigneUl' en le tran'sférant
en eux; de telles choses et plusieurs autl'es chez eux, tant qu'i1leUl'
fOt accordé de se faire des habitations sO'Us les Cieux, fUl'ent en11'e
le Ciel et la lerre comme des nuées nOÏl'es pal' lesquelles le Divin
Vrai ne put ni êtl'e tl'ansmis ni éclairer aucun homme de l'Église;
mais des qu'ils eurent été chassés et précipités dans l'enfer, alol's
au Divin Vrai qui procêda du Seigneur comme Soleil se joignil'ent
la puissance et la lumièl'e, au point que le Seigneur pouvait con-
duil'e plus fm'tement et illustrer plus clairement non-seulem'~rlt les'
esprits qui sont sous les Cieux, mais aussi les hommes dans l'É-
glise. Telle a été la raison pOUl' laquelle le sens spirituel de la Pa-
l'ole n'a pas été révélé aupar'avillll, el pOUl' laquelle l'état du Ciel
17. 12 L'APOCALYPSE EXPLJQUÉL':, N'10911,
et de l'Enfer n'a été manifesté qu'après que le Jugement demiel'
eut été achevé; car si c'ctU été aupal'avant, le Divin Vl'ai n~aurait
eu ni puissance ni lumière. - Continuation sur la Foi Atha
nasienne: Comme l'homme, 10l'squ'il naH, ne se trouve dans au
cune société, soit céleste soit infernale, cal' il est sans pensée, et
que cependant il naU pour la vie élemelle, il s'ensuit que, par la
succession du temps, ou il s'OIlV1'e le Ciel ou il s'oune l'enfer 1 et
qu'il entl'e dans les sociétés, et devient habitant ou du Ciel ou de
l'Enfer, pendant même qu'il est du Monde. Si l'homme en devient
J'habitant, c'est parce que son habitalion même, ou, comme on dit,
sa patrie, esl dans le Monde spirituel; car il y doit vivre élernelle
ment, après avoil' vécu quelques années dans le Monde nalurel. De
Jà on peut conclure combien il est nécessaire à l'homme de savoir
ce qQi, chez lui, ouvre le Ciel et l'introduit dans les sociétés du
Ciel, et ce qui, chez lui, ouvre l'enfel' et l'inlroduit dans les so
ciétés de" l'enfer; il en sel'a parlé dans les Appendices aux Articles
suivants; ici il sera seulement dit que l'homme s'introduil dans
des sociétés du Ciel, dont le nombre augmente successivement se
lon les accroissements de la sagesse, et qui sont successivement de
plus en plus intérieul'es selon les accroissements de l'amour du bien;
et que l'enfer esl fermé pour lui à propol'lion que le Ciel lui est ou
vert: mais l'homme lui-même s'ouvre l'eofel', tandis que c'esl le
Seigneur qui ouvre le Ciel.à l'homme.
1095. Vers. 2. Et il cria avec fOl'ce d'une voix grande.
disant: Elle est tombée! elle est tombée! Babylone la grande.
et elle est devenue demeure de démons. et prison de tout es
prit immonde, et prison de tout oiseau immonde et exécra
ble. -- Et il cria avec force d,'une poix grande, signifie une ma
nifestation devant le Ciel el dans l'Église, d'après la joie du cœur:
disant " Elle est tombée! elle est tombée! Babylone la gran
de. signifie que le Jugement dernier a élé fait sur ceux qui ODt
profané les choses saintes du Ciel el de l'Église, en prenant domi
nation sur elles: et elle est devenue demeure de démons, signi
fie où il y a des faux affreux d'après les vrais et les biens de l'É
glise profanés: et prison de tout esprit immonde, signifie où il
n'y a que des maux d'après les biens de la Parole adultérés: et
prison de tou.t oiseau immonde et e.7:écrable, signifie où il n'y a
que des faux d'après les vl'ais de la Parole falsifiés,
18. Yt'fS, ~, CHAPITHE DIX-HUITIÈME, 13
1096. Et il cria avec l'oree d'une voix grande. sz'gnifie
une manz'festation devant le Cz'e{ et dans l' Église. d'après la
joz'e du cœw' : on le voit pal' la signilication de crier, en ce que
c'est manifester, à savoir, que le Jugement dernier a été fait SUI'
Babylone, cal' il est dit aussitOt : CI Elle est tombée 1 elle est tom
bée 1 Babylone la g,'ande; Il pal' la signification de avec force. en
ce que c'est avec puissance devant le Ciel et dans l'Église, ainsi
qu'il va être montré; et pal' la signification de la voix grande. en
ce que c'est la joie du creUI', car par cette joie, la voix devient
grande; la joie du cœur venait de ce qu'apl'ès le Jugement dernier
sur ceux qui sont entendus par la prostituée ou Babylone, il y eut
puissance el lumière pOUl' le Divin Vl'ai qui procède du SeigneUl',
selon ce qui a élé dit dans un Article précédent; si la voix grande
signifie la joie du cœul', c'est parce que toute voix grande, avec
laquelle on crie, a lieu d'apl'ès une affection, et est plus intense se
lon l'affecLion ou le degré de l'amour; si avec force signifie dans le
Ciel el dans la lel're, c'est parce que la fOl'ce signiOe la puissance,
et que c'élait alors la puissance de manifesler ces choses devant le
Ciel el devant le Monde; qu'alors il y ait eu puissance, on le ,'oit,
N° 1093. - Continuation sur la Foz' Atltanasz'enne : La pre
mièl'e et la pl'incipale pensée qui OUVl'e le Ciel à l'homme, c'est la
pensée SUI' Dieu j et cela, parce que Dieu est le tout du Ciel, au
point que, soit qu'on dise le Ciel, soit qu'on dise Dieu, c'est la
même chose; les Divins, qui font que les Anges dont se compose
le Ciel sont Anges, élant pris ensemble, sont Dieu; de là vient que
la pensée SUI' Dieu est de touLes les pensées la premièl'e et la pl'in
cipale qui ouvl'e le Ciel à l'homme, car elle est la têle et le SOO1
mail'e de Loutes les vérités et de tous les amours célestes et spiri
tuels. Mais il y a la pensée de la lumière, et il y a la pensée de l'a
moUl'; la pensée de la lumièl'e seule est la connaissance que Dieu
existe, connaissance qui semble êLI'e une reconnaissance, mais qui
cependant n'en est pas une. Par la pensée de la lumièl'e, il y a pOUl'
l'homme pl'ésence dans le Ciel, mais non conjonction avec le Ciel;
cal' la lumièl'e seule de la pensée ne conjoint pas, mais place
l'homme en présence du Seigneur et des Anges; en effet, celle lu
mièl'e est comme la lumière de l'hivel', dans laquelle l'homme voit
aussi clairement que dans la lumièl'c de l'éLé, et cependant celle
19. 1lJ L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N" 1096.
lumière ne se conjoint pas à la terre, ni à aucun arbre, ni à aucun
arbrisseau, ni aux fleurs, ni au gazon; dans chaque homme a été
mise la faculté de pensel' sur Dieu et de comprendre aussi les
choses qui sont de Dieu, d'après la lumièl'e du Ciel; mais la seule
pensée de cette lumière, qui est une pensée intellectuelle, constitue
seulement sa présence devant le Seigneul' et devant les Anges,
comme il a été dit. Quand l'homme est seulement dans la pensée
intellectuelle SUi' Dieu et sur les choses qui sont de Dieu, il appa
J'aU de loin aux Anges comme une statue d'ivoire ou de marbre,
qui peut mal'cher el rendre des sons, mais dans la face et le son de
laquelle il n'y a pas encore de vie; il apparaît aussi aux Anges,
pal' compal'aison, comme au temps de l'hiver apparail un arbre
avec ses hrllnches nues sans feuilles, duquel cependant on conserve
l'espoit' qu'il se couvl'Îra de feuilles et ensuite de fruits, 10l'sque la
chaleur se joindl'a à la lumière, comme il arrive dans la saison du
printemps. De même que la pensée SUI' Dieu ouvre principalement
le Ciel, de même la pensée contre Dieu ferme principalement le
Ciel.
1.097. Disant, Elle est tombée! elle est tombée! Babylone
la grande. signifie que le Jugement dernier a été fait su/'
ceux qui ont profané les choses sainte,~ du Ciel et de l'Église.
en prenant domination sur elles: on le voit pal' la signilica
tion de elle est tombée, elle est tombée. en ce que c'est la ruine
et la destruction, ainsi le Jugement dernier, cal' par le Jugement
dm'nier il y a ruine et destruclion, puisqu'alors ils sont pl'écipités
dans l'enfer'; et pal' la signification de Babylone. en ce qlle ce sont
ceux qui ont profané les choses saintes du Ciel el de l'Église, en
prenant domination SlII' elles; car pal' Babylone il est entendu la
même chose que par la proslituée assise sur la bête écal'late, et la
même chose que par la mère des scol'LaLions et des abominaLions
de la terre dans le Chapill'c pl'éeédent, pal' laquelle sont entendus
ceux qui ont pl'ofané les choses saintes de l'Église; dans ce Cha
pilre, il a été question d'eux et de leUl' profanatiQn.- Continua
tion sur la Foi Atlzanasienne: La pensée sur un seul Dieu ou
vre à l'homme le Ciel, parce qu'il n'y a qu'un seul Dieu; au con
ll'aire, la pensée SUI' plusieurs dieux fel'me le Ciel, parce que l'idée
de plusieurs dieux détruit l'idée d'un seul Dieu. La pensée sur le
20. Vers. 2. CHAPITHE DiX-HUITIÈME. 15
Vrai Dieu ouvre le Ciel, Cal' c'est par le Vrai Dieu qu'existe le Ciel
et tout ce qu'il renferme, au contraire, la pensée SUI' un faux Dieu
ferme le Ciel, cal' dans le Ciel il n'est pas reconnu d'autre Dieu.
que le Vrai Dieu. La pensée SUI' Dieu CI'éateul', Rédempteur ~
lIIustra~eur ouvre le Ciel, car ce Tl'ine appartient au Seul Vl'ai
Dieu; puis aussi, la pensée sur Dieu Infini, Éternel, Incr~é" Tout
Puissant, Tout-Présent et T01;1t-Sachant, ouvre le Ciel, car ces
alll'ibuts sont ceux de l'Essence du Seul et Vrai Dieu; au eontraÎl'e,
la pensée sur un homme vivant comme étant Dieu, sur un homme
mOl't comme étant Dieu, el SUI' une idole comme étant Dieu, ferme
le Ciel; cal' eux ne sont ni Tout-Sachants, ni Tout-Présents, ni
Tout-Puissants, ni Incréés, ni Éternels, ni Infinis; pal' eux il n'y
a eu ni Création, ni Rédemption, et il n'y a pas lIlustration. La
seule pensée sur Dieu comme Homme, en Qui est le Trine Divin,
c'est-à-dire, ce qu'on appelle Père, Fils et Esprit Saint, ouvre le
Ciel; au contrait'e, la pensée sur Dieu, comme n'étilnt pas Homme,
pensée qui, quant à l'appat'ence, le présente comme u.ne nuée lé
gère, ou comme la nature dans ses choses les plus petites, ferme le
Ciel; ~ar Dieu est Homme, comme tout le Ciel Angélique dans
son complexe est Homme, et comme par suite tout Ange et tout
Esprit est hOIU.me. C'~st donc la pensée que le SeigneUl' est le pieu
de l'univel's qui ouvl'e seute le Ciel j car le Seigneur a dit: (1 Le
Père a donné toutes choses en la main du Fils. II - Jean, III.
35. - Le Père a donné au Fils poul)oir sur toute cha,.,'. JI
(1
- Jean, XVlI. 2. - (1 Toutes chose.~ m'ont été livrées par le
Père. II - Matth. XI. 27. - li Il M'a été donné tout pouvoir
dans le Cifl et SUl' Terre. 1) - Mattn. XXVIII. 18.,-D'a,pl'ès
cela, il est évident que l'homme, sans l'idée de Dieu, telle qu'elle
est dans le Ciel, ne peut être sauvé; l'idée de Dieu dans le Ciel est
le Seigneur; car les Anges du Ciel sont dans le Seigneur, et le Sei
gneur est en eux; c'est pourquoi, il lem' esI impossible de penser
sur un Dieu autl'e que le Seigneur; - voir Jean, XIV. 20, 21.
- Qu'il me soit permis d'ajouler ceci: L'idée sur Dieu comme
Homme est insitée du Ciel dans chaque nalion sur tout le Glohe ler
J'estl'ei mais, ce que je déplol'e. c'est qu'elle ait été entièrement
perdue dans la Chrélieuté; les causes en seront données plus loin.
1098, Et clk est del:enu/3 demell1'c de démons, lignifie où U
21. 16 L'APOCALYPSE EXPLlQUÉE. ~. 10!)8.
y a des faux affreux d'après les vrais et les biens de l'Église
profanés. : on le voit par la signification de la demeure, en ce que
c'est où sont après le Jugement dernier ceux qui sont entendus pal'
Babylone comme prostituée; par la signification des démons, en
ce qu~ ce sont ceux qui sont dans des faux affreux d'après les vrais
et les biens de l'Église profanés, comme il a été dit ci-dessus,
N°' 586, 1001. Ici est décrit leul' enfer, à savoir', en ce que c'est
une ùemeure de démons, une prison de tout esprit immonde, et de
tout oiseau immonde et exécl'able : que tel soitleul' enfer, cela est
évident par les exhalaisons qui en pl'oviennent, lesquelles sont des
vrais et des biens pl'ofanés du Ciel et de l'Église; car ils sont dans
les choses saintes externes par le langage, la face et le geste, qu'ils
élèvent au Ciel, et cependant d'âme et de cœul' ils ne tournent leurs
regards vel's aucun Dieu, mais ils les portent sur eux-mêmes
comme sur des déités de la terre; ainsi ils font un avec ceux qui
sont dans l'enfer; ils profanent les choses saintes, parce que les in
térieurs, qui appartiennent à l'âme et au cœUI', inlluent dans les ex
térieurs disposés à la sainteté: d&-tels hommes sont entendus ici
par les démons. - Continuation sur la Foi Atftanasienne :
La seule pensée qu'il y a un Dieu, et que le Seigneur est le Dieu
du Ciel, ouvre le Ciel, il est vl'ai, et fait que l'homme y est pl'é
sent, mais si peu, qu'il est presque invisible; il apparatl de loin
comme dans l'ombre: mais à mesure que sa pensée sur Dieu de
vient plus pleine, plus vraie et plus juste, il appal'aH en même pro
portion dans la lumièl'e; la pensée devient plus pleine pal' les con
naissances du vrai qui appaltiennent à la foi et par celles du bien
qui appal'tiennent à l'amoUl' d'après la Parole, cal' toutes les cho&es
qui viennent de la Parole sont des Divins, et les Divins pris en
semble sont Dieu. L'homme qui pense seulement qu'il y a un Dieu,
el qui ne pense en aucune manière à la qualité de Dieu, l'essemble
à celui qui pense qu'il existe une Pal'ole et qu'elle est Sainte, et qui
ne connatl rien de ce qu'elle contient; ou, à celui qui pense qu'il
exisle une Loi, et qui ne sait rien de ce qu'il ya dans la Loi; et
cependant la pensée de ce que c'est que Dieu est si vaste, qu'elle
remplit le Ciel et constitue toute la sagesse dans laquelle sont les
Anges, sagesse qui est ineffable, cal' en elle-même elle est inlinie,
purce que Dieu est Infini. La pensée qu'il y a un Dieu, d'après la
22. Vers. 2. CHAPITRE DIX-HUITIÈME. 17
qualité de Dieu, est ce qui, dans la Parole, est entendu pal' le Nom
de Dieu; voir ci-dessus, N°' 102, 135, 1.48, 695, 959.
1099. Et prison de tout esprit immonde, signifie où il n'y
a que des maux d'après les biens de la Parole adultlré,~ : on
le voit pal' la significalion de la prison, en ce que c'est où sont
ceux qui sont entendus par Babylone iici par prison il est entendu
la même chose que ci-dessus pal' demeure; et pal' la significa-
tion des esprits immondes, en ce que ce sont ceux qui sont dans'
les maux d'après l'adulté.'alion du bien, ainsi abstractivement les
maux ...memes qui sont les biQns adulLérés. Sont dits adultérés les
hiens qui ont été appliqués aux maux, comme les biens de l'amour
enV61'S le Seigneur appliqués aux amours de soi, et les !.Jiens de J'a-
mour à l'égard du prochain appliqués aux amours du monde; l'a-
mour envers le Seig"neur et l'amoUl' à Pégal'd du prochain sont des
amours purs et saints, mais les amours de soi et dl1 monde, tels
qu'ils sont chez ceux qui se sont attrib~ la domination du Seigneur
sur le Ciel et SUI' l'Église, sont des amours impurs et profanes;
c'est pourquoi, changer des amoul's saints en amours profanes,
c'est adultérer les biens de la Parole, principalement quand ils ap-
pellent saintes leurs choses pl'o,fanes, et quand ils appellent biens
leurs maux: ceux qui ont été tels dans le Monde deviennent des
esprits immondes apl'ès la mort, et leul' enfer est entendu par pl'i-
son d'esprit immonde. - Continuation sur la Foi Atlùma-
sienne: J.l a été dit que l'homme a -la pensée d'apl'ès [a lnmïère,
ct qu'i! a III pensée d'après l'amOlli', et que [a pensée d'après 'la lu-
mière faÏ't!a présence de l'homme dans le Ciel, mais que la pensée
d'apt'ès ['amour fail la conjonction de ['homrhe avec le Ciel, par
celle raison que l'amOlli' est la conjonction spirituelle; de là résulte
que, lorsque la pensée de lumièl'e' de l'homme devient la pensée de
son amour, ["homme est intl'oduit dans le Ciel" comme à des noces;
et autant l'amOlli' occupe la pl'emière place d:ms la pensée de lu-
mière, ou conduit cette pensée, autant l'homme enll'e dan"S le Ciel,
comme une fiancée entre dans le lit nuptial et devient épouse; cal'
dans la Parole le Seigneur est nommé fiancé et mari, et le Giel et
l'Église sont nommés fiancée et épouse; pal' devenir épouse il est
entendu être conjoint au Ciel dans quelqu'une de ses sociétés, et
l'homme y est-conjoint en proportion de ce que dans le Monde il
Vil, 2,
23. 18 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N' 1099.
s'était acquis l'intelligence et la sagesse d'après le SeigneUl' par la
Parole t ainsi en proportion de ce que pal' les Divins Vl'ais il a appl'is
à penser qu'il y a un Dieu t et que le SeigneUl' est ce Dieu; toute
fois t celui qui l'a appris par un petit nombre de vl'ais t et pal' con
séquent avec peu d'intelligence t est conjoint au Ciel t il est vrai t
pourvu qu'il pense d'après l'amoUl't mais il est dans les dernièl'es
limites du Ciel. Par l'amour il est entendu l'amour envers le Sei
gneurt et par aimel' le Seigneur il n'est pas entendu aimer le Sei
gneur comme Personne; par ce seul amour l'homme n'est point
conjoint au Ciel t mais il ('est par l'amour du Divin Bien et du
Divin VI'ai t qui sont le Seigneur dans le Ciel et dans l'Église; et
savoir ce Bien et ce Vrai, les pensel't les comprendre et en parler t
ce n'est pas les aimel'; mais les aimer t c'est les vouloir et'les faire
parce que le SeigneUl' ,'a commandé t et qu'en conséquence ce sont
des usages; il n'y a rien de plein avant d'avoil' été traduit en fait t
et le faiL est ln On, et la On propter quem (pour laquelle on agit)
est l'amour; c'est pourquoi, par l'amour de vouloir et de fail'e
quelque chose existe l'amour de le savoir, de le pensel't de le com
prendre. Dis-moi pOUl'quoi tu veux savoir et comprendre quelque
chose, si ce n'est pour une fin que tu aimes; la fin qui est' aimée
est le fait; si tu dis: Il C'est à cause de la foi; Il la foi est seule ou
pUl'ement cogitative sans la foi actuelle, qui est un fait et non un
être de raison; tll t'abuses étrangement si tu t'imagines croire en
Dieu t tandis que tu ne fais pas les choses qui sont de Dieu; car le
SeigneUl' enseigne dans Jean : l( Qui a mes commandements et
les {ait. c'est celui-là qui ]If' aime; et demeure chez lui je {e
rai; mais celui qui ne M'aime pas, mes paroles ne garde
pas, Il - XI V. 21, 2!J. - En un mot, aimer et faire sont un;
c'est pourquoi, dans la Parole, quand il est dit aimer il est entendu
fail'e, et quand il est dit faire, il est allssi entendn aimer; en effet,
ce que j'aime, je le fais.
1100. Et prison de tout oiseau immonde et exümble, si
gnifie où il n'y a que des {aux d'après les t'rais de la Parole
{alsifiés : on le voit pa,' la signification de la prison, en ce que
c'est où ils sont t ainsi l'enfer t comme ci-dessus; pal'la signification
de tout oiseau immonde et exécrable, en ce que ce sont les faux
. d'apl'ès les vrais de la Parole falsifiés; cal' par les oisnanx sont si
24. Vets. 2. CHAPITRB DIX-HUITIÈME. 10
gnifiés les rationnels, les intellectuels, les pensées, les ,idées, les
raisonnements, ainsi les vrais ou les faux, et pal' immonde est en
tendu ce qui découle .d'on amour cOI'l'ompu, ct SUl'tOut de l'amour
de dominel', car cela constitue l'immonde dans l'cnfel'; et parexé
crable est signifié ce qui jaillit d'un principe faux, ainsi d'une re
ligiosité confirmée pal' le sens de la leth'e de la Pal'ole falsiné. Si
les oiseaux signifient de telles choses, qui appartiennent à la pen
sée de l'homme, tant des choses spirituelles que des choses infer
nales, ainsi tant des vrais que d~s faux, car ce sont là des choses
qui appal'tiennent àla pens.ée, c'est d'après la correspondance;
que ce soit d'après la col'I'espondance, cela devient évident d'a
près les oiseaux vus dans le Monde spirituel, où toules les choses
qui apparaissent devant les yeux et devant Lous les autres sens sont
ùes cOlTespondances; là apparaissent en lout gelll'e des an,maux
de la tel're el aussi des volatiles du ciel, tant beaux que vilains, et
ils apparaissent d'après les affeclions et les pensées des Anges ou
des esprits, les animaux d'après les affections el les volatiles d'a
près les pensées: que cc soient des cOl'I'espondances, tous, là, le
savent, et savent même à quelles affections et à quelles pensées ils
cOlTespondent : que ce soient. des conespondances des affections et
des pensées, cela est bien évident, puisque quand ('esprit ou l'Ange
s'en va, ou cesse de penser aux choses auxquelles ils correspondent,
ils sont à l'instant même dis,sipés. Comme les oiseaux sont des corres
pondances des pensées t~nt rationnellf',s que non rationnelles, ainsi
tant des vérilés que des faussetés, c'est pour cela que pal' eux
dans la Parole il est signifié de semblables choses, car toutes les
choses de la Parole sont des correspondances. Que les oiseaux si
gnifient des pensées qui proviennent des vl'ais, tant des pensées ra
tionnelles que des pensées spirituelles, on peut le voir pal' les pas
sages suivants; dans David: li Qu'ils louent le Nom de Jého
vah, l'animal et toute bête, le re/~lile ct l'oiseau d'aile. 1)
Ps. CXLVIlI. 10; - que par l'animal et la bête soient signifiées
les affections de l'homme naturel, tlmt celles du vrai que celles du
bien, et ùans le sens opposé les cupidités du faux et du mal, on le
voit ci-dessus, N°' 552,650,781; de ià, pal' ·l'oiseau d'aile sont
signifiées les pensêe~; cela vient de ce qu'il est dit qu'ils dOÏ'ent
louer Jéhovah, car c'est l'homme qui Le louera d'après les affec
25. 20 L' APOCAL YPSE EXPLIQUÉE. [1"
.
HOO.
tions et les pensées, ainsi d'après les hiens et les ,'rais. Dans Bo
sée : II Je traiterai pour eux alliance en ce jOil1'-là avec ta
bete riu champ, et avec l'oz'seau des della: et le reptile de la
terre; et arc, et épée, et guerre je brz'serai de dessus la
terre. 1) - n. 18; - ces choses ont été dites de l'avénement du
SeigneUl' et de l'état du Ciel et de l'Église par Lili; pàr en ce jour
là est entendu l'avénement du Seigneur; pal' l'alliance qu'alors il
traitel'a est signifiée la conjonction avec ceux qui croient en Lui;
de là, par la bête du champ et j'oiseau des cieux il ne peul pas être
signifié àes bêtes ni des oiseaux, mais il est signifié des choses aux
quelles ils correspondent, et qui sont les affections du bien et du
vrai et les pensées qui en proviennent; par l'arc, et l'épée et la
guerre qui seront brisés sur terre, il est signifié qu'alors il t'l'y aura
point de la part de l'enfer infestation par les fàlX 'et par les maux.
Dans David: li Dominer tu L'as fait SUl' les œuvre,~ de tes
mains, toutes choses tu as mi's sous ses pieds, te menu bétail
et le g'ros bétail, et aussi les b~tes des champs, l'oiseau du
ciel et les poissons de là mer, Il - Ps. VIII. 7, 8, 9; - ces
paroles concernent le SeigneUl', de qui il est dit ici qu'il dominera
sur toutes les œuvres d'es mains de Jéhovah, par lesquelles Be sont
point entendues des choses terI'estres, telles 'que sont tes tl'oupeaux
de menu et de gros bétail, les bêtes, les oiseaux et les poissons;
que serait-ce cela l'elativement à sa domination qui est dans les
Cieux, et par les Cieux dans les terres SUl' les hommes, qu'il con
daim à la 'ie éternelle? ce sont donc des spirituels de l'Église qui
sont entendUs; pal' te menu bélai'! sont signifiés en général tous les
spirituels chez l'homme, par le gl'os bétail tous les natUl'els chez lui
qui correspondent aux spirituels; par les bêlés des champs, les af
fections du bien dans l'homme naturel qui appal'tiennent à l'ltglise,
cal' le champ signifie l'Église; tes oiseaux du ciel signifient les
pensées de l'homme rationnel, et les poissons de la mer les seren
tiflques. Dans Éz~chiel : Je prendrai d'un rejeton du cèdre
(l
'élené; dans la montagne de hauteur d'Israël je le plante1'ai,
pour 'qu'il élève sa branche et fasse du fruit, et qu'U devienne
lin cèdre 'I1z'(J.gnzjique, afin que S'DUS lui Itabite tout oiseau de
toute aile, que sous ('ombre de ses branches ils habitent. l ) _
XVII. 23; - par ce~ pal'oles estentenùue l'instauration de 'la
26. Vers. 2. CHAPITRE DIX-HUlTlBME. 21
nouvel.le Église pal' le Sej.gneUI'; l'instalratiQD à parlir d'une nou
velle ou premièl'e origine est entendue p~r un l'ejelon du cèdre é1e
vé; par le cèdl'e ici, comme ailleurs dans la Parole, est signifiée
uqe Église spit'ituelle-ratiQnnelle, telle qu'avait été l'Église chez les
Anci~ns apl'ès le déluge; par planter le rejeton dans la montagQe
de hauteur d'Israêl il est signifié dans le bien spirituel ql!i est le ~ien
d~ la charité; ce bien est signifié pal' la mOQt~gne de hauteur d'Js
raêl; par devenir un cèdre magnifique est signifiée la pleine instau
ralion de celle Église; Il afin que sous lui habile tout oiseau d~ toute
aile, Il signifie qu1i1 y aura là des vrais l'ationnels de tout genre; sous
l'o~bre de s~s Qranches habiter signifie terminés dans les vl'ais na
turels, car ces vrais cOlvr~nt et gardent les vrais ralionnels, qui 1I0nt
d'origine spirituelle! D~ns le Même: Il Aschur (était) un cèdre
dans le Lib011, qui hau( était devenu; dans ses bronches
avaient fait leUl' nid (OU8 les oiseaux d,es cie~x, et sous ses
branches avaient mis I;as toutes betes du c!zamp, et dans SaIl
ombre avaient habité toutes natiollS grandes. 'l -XXXI. 5,6;
- ici par le cèdre es~ pareillement signifiée l'Église spirituelte-ra
tiofUlelle, car 4schur signifie le ralionnel; comme l'Église est signi
fiée pal' le cèdre, il ~'~psuit que par les oiseaux des cieux qui avaient
fait lew' ni4 ~Q~ ~ branc~es, et pllr les bêtes du ch~mp qui ~oQ.s
ses branches avai,e.n~ mis bas, il est enlendu les pensées l'ationnelles
sur les vl'ais de l'Église, pal' les bêtes leurs affections; comme ce
sont là les choses signifié~, c'est aussi pOUl' cela qu'il est dit,
Il dans son ombre avaient habité tOQtes nations grandes. Dans Da
niel : u· Nébuchadnessflr vi( e1'4 songe un arbre dont la hau
teur étai~ graru~ll, ~t qui s' al'Cru~ et devint robuste; et sa
hauteur a~tei911{1,it jusqu,'alf, ciel, tt son aspect jusqu'au bout
de la ~errei ~a feuil/e. be//e; t# sa fleur. abondante; de la
1l0Hrriture pour tous en lui; fOJ,lS l~i' de l'ombre avait la b~te
du champ, .ct (l,ans ses branches habitaient les oiseaux du
cie(, e, de lui se nourrissai, toute chair. Mais Veillant et
Sain€ (,/,U Ciel descend(, criant; Coupez l'arbre, et retran
chez ses branches, di$persez sa feuille, rép1mdez çà et 4; sa
fleur; que s'enfuie la bBte de dessous lui, et les oiseaZ{x d'en
tre ses branch~s. Il - IV, 7, &, 9, 10, U, 1.2,16,15; - ici
al!ssi pal' l'arhre est signifiée l'Église, appelée Bahylone, dans son
27. 22 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° HOO,
commencement et dans sa pl'ogression, et alors dans les connais
sances du vrai el du bien; son commencemenl el sa progression
sQnl déCl'ilS en ce que l'arbre devinl grand et l'obusle, sa feuille
belle et sa fleUl' abondante, et qu'alors il y avail en lui de la nOUI'·
ritUl'e pOUl' tous; ses affeclions du bien et ses pensées du vl'ai sont
signiflées pal' la bête du champ qui sous lui avait de l'ombre, el
pal' les oiseaux qui habitaienl dans ses branches; par Il Veillanl et
Saint du Ciel descendit, crianl : Coupez l'al'lIre, et rell'anchez ses
branches, Il il est entendu qu'elle a étendu sa domination sur les
choses saintes de l'Église el sur le Ciel; que la bête el l'oiseau y
signifient les affections et les pensées, cela esl évident en ce que,
quand l'al'bre eul été coupé, il est dil aussi cc que s'enfuie la bête
de dessous lui, el les oiseaux d'entre ses branches. Il De semblables
choses sont signifiées par les oiseaux du ciel dans les Évangélistes :
Il Jésus dit: Semblable est le Royaume des Cieux à un grain'
de sénevé, qu'un homme ayant pris sema dans son champ,
et il devint un arbre, de sorte que les oiseaua: du 'cie/viennent
et s'abritent dans ses branches. Il - MaUh. XIII. 31, '32.
Marc, IV. 32. Luc, XIII. 19; - par l'arbre provenant d'un grain
de sénevé il esl signifié l'homme de l'Église ct aussi l'Église, com
mençanl d'après un ll'ès-petit hien spirituel par le vrai ; car si la
plus petite chose du bien spirituel prend seulemenl racine chez
l'homme, elle croll de même que la semence dans un bon humus;
el comme par }'arbl'e il esl par suite signifié l'homme de l'Église,
il· s'ensuil que pal' les oiseaux du ciel, qui g'abl'Îtaienl dans ses
branches, il esl signifié les connaissances du vrai elles pensées qui
en proviennent: que ce ne soit pas une compal'aison nue, chacun
le voil, cal' quel be$oin Y' aUl'ail-i1 de telles compal'aisons dans là
Parole, el de comparaisons semblables dans les Prophèles? Puis
aussi, dans David: c( Jéhovah, qui envoie les (ontaines en tor
,'ents, entte les montagnes ils vont; ils abreuvent tout ani
mal des champs, les onagres étanchent leur soif; auprès
d'eux l'oiseau des cieux habite; d'entre les branches ils (ont
retentir leur voix. Rassasiés sont les arbres de Jéhovah, les
cèdres du Liban qu'il a plantés, où les oiSeaux (ont leurs
nids; la cigofJllede qUI' dans les sapins (esl) la 'maison. l'
Ils, ClV. 10, 'li '12, t6, -t 7; - de telles choses n'am'aient pas
l
28. Vers. 2. CHAPITRI!: DIX-HUITIÈME. 23
non plus été dites dans la Divine Parole, si elles n'étaient pas toules
des correspondances de spil'ituels et de célestes, et par suite saintes;
car autrement, qu'entendrait-on pal' des 10l'rents qui proviennent
de fontaines, vont cntl'e les montagnes, abreuvent tout animal des
champs, par les onagl'es en étanchent leur soif, par auprès d'eux
habite J'oiseau des cieux, et d'entre les branches fait retenti" sa
voix, et pal' la cigogne a sa maison dans les sapins? Mais quand
par les fontaines sont entendus les vrais de la Parole, par les tor
rents l'intelligence qui en provient, par les montagnes les biens de
l'amour, par l'animal des champs les affections du vrai, par les
onagl'es le rationnel, et par les oiseaux des cieux les pensées d'a
près les Divins Vrais, alors la Parole est le Saint Divin, autl'ement
elle serait simplement humaine, Dans Job: Il Interroge, je te
prie, les bêtes, elles t'enseigneront; ou les oiseaux du dei, et
ils te l'annonceront, et les poissons de la mer te le raconte
"ont; qui est-ce qui ne connaît pas d'après toutes ces choses
que la main de Jéhovah {ait cela? Il - XII. 7,8,9; - que
par les bêtes, les oiseaux du ciel et les poissons de la mer, il ne
soit pas entendu des bêtes, des oiseaux, ni des poissons, cela est
évident, car eux ne peuvent être intel'l'ogés, ni enseigner, annon
cer el l'aconier que la main de JéboV'ah fait cela; mais par eux est
signifié l'homme quant aux cboses qui sont de son intelligence; par
les bêtes sont entendues ses affections, pal' les oiseaux du ciel ses
pensées, par' les poissons de la mer les connaissances et les scien
tifiques; l'homme d'apl'ès ces choses peut enseignel' que la main de
Jéhovah (aiL cela; si par les bêtes, les oiseaux, les poissons, il n'était
pas signifié l'homme quant aux cboses qui sont de son inlelligence,
il ne pourrait pas être dit Cl qui est-ce qui ne connait pas d'après
toutes ces choses. Il Dans Ézéchiel: Il Fils de l'homme, dis à l'oi
seau de toute aile, et à tout animal du champ: Assemblez-l'ous
et 7)eneZ, assemblez-t'ous d'alentour vers mon sacr,ifice grand
sur les montagnes d'Israël: ainsije donnerai ma gloire par
mi les nations. Il - XXXIX. 1.7, 21.; - là est décrite l'inslau
ration de l'Église chez les nations, et là aussi l'invitation et la con
vocation à celle Église, car il esl dit Il ainsi je donnerai ma gloire
parmi les nations; Il c'est pourquoi par l'oiseau de toute aile, et par
tout animal du champ, sont signifiés tous ceux qui sont dans 'a[
29. 26 L' APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° HOo.
fection du bien ct dans l'entendement du vrai. Pareillement dans
l'Apocalypse: II Un Ange, se tenant dans le soleil, cria d'une
voix grande, disant cl tous les oiseaux qui volaient dans le
milieu du ciel: Verlez, .et assemblez-vous pour le souper du
grand Dieu. » - XIX. :17; - où, par les oiseaux qui 'Jolent
dans le milieu du ciel, il ne peut pas non plus être e.ntendu des oi
seaux, mais il est entendu des hommes qui sont rationnels et spi~
rituels, car ils sont invités au souper du grand Dieu. Dans Jéré
mie: (tJ'm' vu les montagnes, et void, elles se sont ébranlées,
et tmaes les collines sont renversées; j'ai vu, et voici, point
d'homme, et tous les oiseaux du ciel se sont envolés; j'ai vu,
et voici, le Carmel est un désert, et toutes ses villes ont été
désolées. l) -IV. 2h, 25, 26;- ces choses ont été dites de la dé
vastalion de l'Église quant à tout son bien et à tout son vrai; pal'
les montagnes et pal' lesvaUées sont signifiés les amoul's célestes et
spil'ituels; cal', dans le Monde spirituel, quand il n'y a plus chez les
esprits aucun amolli' céleste ou spil'Huel, les montagnes sur lesquel
les ils habitaient sont en aclualilé ébl'anlées, et les collines renver
sées; pal' Il tous les oiseaux se sont envolés, 1) il est signifié qu'il n'y a
plus aucune science, ni pal' suite aucune pensée du vrai; par (( point
d'homme, Il il est signifié point d'entendement du vrai; par u le Car
mel est un désel'I,l) il est signifié l'Église sans bien et sans vrai; et par
les villes désolées il est signifié qu'il n'y a plus de doctrinaux du vl'ai.
Dans le Même: II Les habitacles ont l.té dévastés, au point que
pas. '!ln /tomme n'y passe, et qu'on n'y entend point de voix
de bétail; depuis t'oiseau des cieux jusqu'à la bête, ils se sont
envolés, ils se sont enfuis, paJ'ce que je réduirai Jérusalem 61J
monceaux, en habitacle de dragons. Il - IX. 9,10. XII. 9;
- ici aussi, il s'agit de la dévastation de l'Église; par les habita
cles qui ont été dévastés, au point que pas un homme n'y passe, il
est signifié les doclt'inaux de l'Église, qui ont été tirés de la Parole,
dans lesquels maintenant il n'y a aucun bien ni aucun vrai; par la
voix du bétail qu'on n'y entend poiDt il est signifié qu'il n'y avai~
aucun bien de la charité ni aucun vrai de la foi; par les oiseaux du
ciel jusqu'à la bête se sont envolés, ils se sont enfuis, il est signifié
qu'il n'y a aucune pensé.e du vl'ai Ilrovenant de la connaissance du
l'l'ni, ni aucune alfcr.lion du bien; fIu'il soil entendu, non pas le vol
30. Vers, 2. CHAPITRE DIX-HUITIÈME. 25
des oiseaux du ciel ni la fuite des bêtes de la terre, mais la vasta-
lion de l'Églfse quant à la doctl'ine, ,cela est évident, car il est
ajouté « je réduirai Jérusalem en monceaux, en habitacle de dra-
gons; JI pal' Jérusalem est signifiée l'Église quant à la doctrine;
par l'éduirc en monceaux, en habitacle de dl'agons, est signifiée sa
dévastation, Dans Bosée : (i Point de vérité, et point de misé-
ricorde, et point de connaissance de Dieu en la terre; c'est
pourquoi dam; le deuil sera la terre, quant à ['animal dll
champ, et quant 'à l'oiseau des deux, et même les poissons
de la mer seront "amassés. Il - IV. 1, 3; - que par l'animal
du champ, l'oiseau des cieux et les poissons de la mer', il soit si-
gnifié les mêmes choses que ci-dessus, cela est évident, car il s'agit
aussi ici de la dévastation de l'Église; en effet, il est dit (1 point de
Vél'ité, point de miséricorde et point de connaissance de DieN en la
tene; JI pal' la terre est signifiée l'Église. Dans Séphal!ie: « Je con·
sumerai l'homme et la bête, je consumerai l'oiseau des cieux
et les pois,yons de lfl mer; je retrancherai rhomme des {aces
de la terre. ~ ~ I. 3; ~ consumer l'homme et la bête signifie.
détruire l'affection spirituelle et l'affection naturelle; consumer les
oiseaux des cieux et les poissons de la mm' signifie détruiJ'e les
perceptions et les connaissances du vrai; comme par là il est si-
gnifié des eh oses qui appal'tiennent à l'Église, c'est pour cela qu'il
est dit (1 je retrancherai l'homme des faces de la terre; Il par
l'homme est signifié le tout de l'Église. Dans David: Il Dieu a
dit: Je connais tout oiseau des montagnes, -et l'animal de
mes champ,ç (est) avec Moi. JI - Ps. L. H. - Dans Ézéchiel:
«11Y aura un tremblement de terre grand sur la terre d'Is-
raël, ct trembleront de'Mnt Moi les poissons de la mer, et
l'ol~eau des cieux, et l'animal du champ, et tout le reptile
rampant sur la terre, et tout homme qui (est) sur les {aces de
la terre. Il - XXXVIII. 20; - ici par l'oiseau de$ cieux et par
l'animal du champ il est signifié les mêmes choses qne ci-dessus;
par le tl'emblement de terre est signifié le changement d'état de
l'Église. Dans Ésaïe: « Malheur à la terre Otnhragée quant auœ
ailes, laquelle (est) ait-delà des f7.euves du Kusch; ils seront
abandonnés cl l'oiseau des montagnes, et li la bête de la terre;
mais en abomination il sera li l'oiseau, ct (oute bête de la terre
31. 20 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N' 1100.
le méprisera. Il - XVIII. 1, 6; - là, il s'agit de l'instauration
de l'Église chez les nations, et de la dévastation de l'Église Juive;
de là, par l'oiseau et par la bête de la terre sont signifiées les con·
naissances du vrai et les affections du bien. Dans le Méme: li Moi,
Dieu, et point d'autre Dieu, et point comme Moi, qui ap
pelle d'orient l'oiseau, d'une terre d'éloignement l'homme
de mon conseil, JI - XLVI. 9, 1.1; - par l'oiseau qui sel'a ap
pelé d'OI'ient est signifié le vrai de la Pal'ole, lequel, parce qu'il vient
du bien de l'amour, est dit d'orient; l'orient est le bien de l'amour;
autrement, pou l'quoi Dieu appellerait-il d'ol'ient l'oiseau, et de la
tèrre d'éloignement l'homme de son conseil? l'homme de son con
seil est l'homme intelligent, à savoir, d'après les vrais qui viennent
du bien de l'amour. Dans Hosée : Il Éphraïm, comme l'oiseau
s'envolera sa gloire, dès l'enfantement, et dès le ventre, et
dès la conception.)l - IX. 1.1. - Dans le Même: li Je ne re
viendrai point pour détruire Éphraïm; apres Jéh.ovah ils
iront; avec honneur ils viendront, comme l'oiseau, de l' É
gypte, et comme la coLombe, de la terre d'Assyrie. Il - XI.
9, 10, ft; - par Éphraïm est signifié l'entendement des Vél'ités
de l'Église; par suite il en est fait une comparaison avec l'oiseau,
et il est dit li comme l'oiseau s'envolera sa gloire; Il il est comparé
aussi avec l'oiseau, - Hosée, VII. 12; - car tout ce qui appar
tient à l'entendement, tant le scientifique que le cogitatif et le ra
tionnel, est signifié par l'oiseau, et tout ce qui est plaisir ou agré
ment, ainsi le volontaire et tout ce qui appartient à l'affection, est
signifié par la bêle et par l'animal; pal' l'oiseau venant d'Égypte
est signifié le scientifique qui appartient à l'homme naturel, et par
la colombe venant d'AssYl'ie le rationnel, car par l'Égypte est si
gnifié le scientifique et par l'AssYl'ie le rationnel; là, il s'agit de
l'Église qui devait êtl'e instaurée par le Seigneur. Comme dans la
Parole la plupart des choses ont même un sens opposé, par consé
quent aussi les oiseaux; et, dans ce sens, ils signifient les illusions
d'après l'homme natOl'el, puis les raisonnements d'après les faux
contre les vrais, et aussi les faux eux-mémes, plus dangereux et
plus nuisibles selon les genres et les espèces d'oiseaux immondes;
par les oiseaux de proie sont principalement signifiés les faux qui
détl'uisent les yrais. Dans la Parole, il esl dit en plusieurs endroits
32. Vers, 2. CHAPlTHE lHX-HUITll~ME, 2ï
qu'ils seront donnés pOUl' nounitUl'e aux oiseaux et aux bêtes sau
vages, et par là il est signifié qu'ils seront entièrement détl'tlÎls par
les illusions, [es faux, les t'aisonnemen ls qui en proviennent, par
les cupidités du mal, en général, par les maux et les faux prove
nant de ('enfer: cela est signifié par être donné pour nounilure
aux oiseaux du ciel et aux hèles de la lert'e dans les passages sui
vants; dans Jérémie: II Le cadavre de ce peuple sera pour
nourriture à l'oiseau des cieux, et personne pour le chasser
en l'effrayant, Il - VII. 33. - Dans le Méme : c( Je ferai la
'dsite sur eux de quatre manières, par l'épée pour tuel', par
les chiens pour trainer, par les oiseaux des cieux et par les
Mtes de la terre pour dévorer et pour détruire, Il - XV. 3.
- Dans le Méme : l( Par l'épée et par la famine ils seront
consumés, de sorte que dem'enne leur cadavre pour nourriture
aux oiseaux des cieux et il la bête de la terre. XVI. b.
1) -
XIX. 7. XXXIV. 20. - Dans Ézéchiel: Il SUl' les {aces du.
champ tu tomberas, tu ne seras point recueilli, ni ramassé;
à la bUe de la terre et à l'oiseau du ciel je t'ai donné pour
nourriture. Il - XXIX. 5. - Dans le Même: Il Sur les mon·
tagnes d'Israël tu tomberas; à l'oiseau des cieux de toute
aile et il la bête sauvage du champ je t'ai donné pow' nour
riture. Il - XXXIX. lt; - ceci a été dit de Gog. Dans David:
IC Les nations sont venues dans ton héritage, elles ont souillé
le temple de ta sainteté; elles ont rUuit Jérusalem en 112on
cealix; elles ont donné le cadavre de tes servi'teurs pour nom'·
rz'ture à l'oiseau des cieux, la chair de tes saints à la bête
sauvage de la terre. Il - PSt LXXIX. 1,2. - Comme les oi
seaux des cieux et les bêtes sauvages de la tene signifiaient de
telles choses, et que les nations de la terre de Canaan sigJliliaient
les maux et (es faux de l'Église, c'est pour cela que la nation Juive
avait coutume d'exposel' les cadavres de ses ennemis après leur dé
faite aux bêles sauvages et aux oiseaux 1 par lesquels ils seraient
dévorés. De là vient qu'autrefois on regardait et qu'aujourd'hui
aussi on l'egarde comme; hOl'l'ible et profane de laisser sur la face de
la tene les hommes morts sans les ensevelir, même après de.s com
bats: cela aussi est signifié dans la Parole par ne point être ense
veli, cl pill' relirer les os des sépulcres elles jeter ç.à ct là. Les faux
33. 28 L' APOCALYPSb: b:XPLIQUÉE. N" HOO.
infernaux sont encore signifiés par c( les oiseaux qu~' descendirent
sur les cadavres, et qu'Abram chassa, II - Genèse, XV. 11;
- puis, par cc les oiseaux, Il - Apoc. XIX. 21.; - et aussi par
cc les oiseaux qui mangent ce qui a été semé sur le ch,emin
battu, Il - Matlh. XIII. 3, 4. MéfC, IV. h. Luc, VIII. 5. -
Dans Daniel: CI Au mil(eu de la semaine il fera cesser le sa
crifice et t'oblation; enfin sur l'oiseau des abominations la
désolation, et jusqu'à la consommation et à la décision elle
découlera sur la dét'astlltion. Il - IX. 27; - ces choses con
cernent la totale dévastation de l'Église Juive, qui al'I'iva quand le
Seigneur naquit; sa dévastation par des faux horribles est signifi~
pal' l'oiseau des abominations; que le faux soit signifié là par l'oi
seau, on le voit bien claÎl'emenL. Il faut qu'on sache qu'il y a plu
sieurs genres de faux, et que chaque geme est signifié par un genre
d'oiseau; ces gefll'(ls sont énumél'és dans MoIse, .,...,.. Lévit. XI. 1.3
et suiv., et Deutér. XIV, U·à 20 j - et ils sont nommés çà et là
dans la Parole; par ~xemple, aigles, milans, piverts, corbeaux,
chouettes, pélicans, hérons, chalS-huants, hiboux, dragons, et
autres. - Continuation Hur la Foi Athanasienne : Il y a la
pensée de lumièl'e sur Dieu et sur les Divins, qui sont appelés, dans
Je Ciel, célestes et spil'ituels, et, dans le Monde, Ecclésiastiques et
Théologiques; et il y a sur eux la pensée de non-lumière. La pen
sée de non-Iumièl'e est chez ceux qui les savent et ne les compl'~n
nent pas, tels que sont aujourd'hui tous ceux qui veulent que l'en
tendement soit sous l'obéissance de la foi, et qui pl'étendent même
qu'on doit croire et ne pas comprendre, disant que la foi intell~
tuelle n'est pas la vl'aie foi; mais ceux-ci sont ceux qui d'après l'in
tél'ieur nc. sont pas dans une affection réelle du vrai, ni pal' suite dans
quelqu~ iIlustl'ation; et plusiel,lrs d'entl'e eux sont dans le faste de
la propre intelligence, et dans l'amour de dominer SUI' les âmes des
hommes par les choses saintes de l'Église, ne sachant pas que l(l
vl'ai veut être dans la lumièl'e, puisque la Lumière du Ciel est le
Divin Vrai, et que l'entendement véritablement humain est affecté
par cette lumière et voit d'après elle; et que, s'il ne voyait pas, ce
serait la mémoire qui aurait la foi et non l'homme, et cette foi est
aveugle, pal'CC qu'elle est sans l'idée procédant de la lumière du
vrai, car l'entendement est l'homme, ct la mémoire intl'oduil. Si
34. Vers. 2. CHAPITRE DIX-HUiTIÈME. 29
l'on devait cl'oire ce que l'on ne comprend pas, l'homme pourrait,
comme un pCl'l'oquet, êtl'e instl'uit à parler et â l'epasser dans sa
mémoire, qu'il y avait même la sainteté dans des 'Ossements de
morts et dans des sépulcres; que des cadavl'es opéraient des mira
cles; que l'homme serait tourmenté dans un purgatoire, s'il ne
consacrait pas ses richesses à des idoles ou à des monastères; que
des hommes sont des dieux, parce 'flu'i1s ont en leur pouvoir le Ciel
et l'enfer; et plusieurs ault'es choses semblables, que l'homme
cl'oira d'après une foi aveugle et un entendement bouché, et ainsi
d'après l'extinction de la lùIi1ière de l'une et de l'autre. Mais q'ù'on
sache que tous les vrais de la Parole, qui S0l1t les VI'ais du Ciel et
de l'Église, peuvent être vus par l'entendement, dans le Ciel spi
l'ituellement, dans le Monde rationnellement, car l'entendement
vl'aiment humain est la vue m~me des vl'ais; en effet, il est séparé
du matériel, et parce qu'il a été sépal'é, il voit les vrais aussi c1ai
retnent que l'œil voit les objets; il voit les vrais selon qu'HIes aime,
car selon qu'il les aime il est illustré. Les Anges ont la sagesse,
pal' cela qu'ils voient les vrais; c'est pourquoi, lorsqu'on dit à un
Ange qu'il doit croil'e telle ou telle chose, bien qu'il ne la com
pI'cnne pas, l'Ange l'épond : Ct Me prends-tu pour un insensé, ou
t'imagines-tu être un Dieu en qui je croÎl'ai? Si je ne vois pas celte
chose, elle peut être un faux de l'enfer. Il
HOI. Vers. 3. Parce que du vin de la (ureur de sa s('or
tation ont bu toutes les nations, et que les 1'ois de la terre
avec elle ont commis scol'tation, et que les mm'challds de la
terre des rl'chesses de ses délices se sont enrichis. - Parce
qu~ du vin de la (ureur de sa scortation ont bu toutes les na
tions, signifie l'adultéralion de toutes les choses du hien du Ciel et
de l'Église pal' les faux aifJ'eux du mal: et que les rois de la
terre avec elle ont commis scortation, signi'fie la falsification de
toutes les choses du vrai du Ciel et de l'Église: et que les mar
chands de la terre des richesse-s de ses délices se sont enri
chis, signifie l'instruction dans les choses qui sont du Ciel et de
l'Église, lesquelles, d'apl'ès l'amoUl' de dominer par les choses
saintes de l'Église comme moyens, et aussi d'apl'ès l'amour de
posséder le monde par ces mêmes choses, tien-nent d'êll'e des plai
sirs ct d'être désirées.
35. 30 L APOCALYPSE EXPLIQuBE. N" 1102.
1102. Parce que du vin de la fureur de sa scortation ont
bu toutes les nations, signifie l'a.dulté1:ation de toutes les
c1wses du bien du Ciel et de l'Église par les faux affreux du
mal: on le voit par les choses qui ont élé expliquées ci-dessus,
N° 881, où sont des:paroles semblables; là, II eUe a abreuvé toutes
les nations, II ici, II ont bu toules les nations. II - Continuation
sur la Foi Athanasienne : J'al'I'ive mainlenanl à la doclrine de
la Trillilé, qui a été rédigée par Alhanase, et confirmée par le Con
cile de Nicée. Telle est celle doctrine, que, lorsqu'on ('a enlière
men' lue, elle laisse une idée claire qu'il y a trois Personnes, et
que par suile il y a lrois Dieux unanimes, el une idée obscUl'e que
Dieu est un : el cependant, comme il a été dit ci-dessus, l'idée de
la pensée d'un Dieu unique ouvre principalement le Ciel à l'homme,
et au contrair'e, l'idée de trois Dieux fel'me le Ciel. Que celte doc
trine Athanasienne, lorsqu'oo l'a entièl'ement lue, laisse une idée
tlaÎl'e qu'il y a ll'ois Personnes, et que par suite il y a tl'ois Dieux
unanimes, et que le Tl'ine unanime constitue la pensée qu'il y a un
seul Dieu, cela esl évidenl; que chacun se consulle et voie s'il
pense autre chose; en effet, il est dil en termes exprès tians la Foi
Alhanasienne : II Une est la Personne du Père, autre celle du
Fils, ct autre celle de l'Esprit Saint. Le Père e:>t Incréé, In
fini, Éternel, Tout-Puissant, Dieu, Seigneur; pareillement
est le Fils, et pareillement l' E.~prit Saint. II Puis: li Le Père
n'a été fait et n'a été créé par personne; le Fils est né du
Père, et l'Esprit Saint est le procédant de l'un et de l'autre.
Ainsi, ily (t un seul Père, un seul Fils et un lieul Esprit Saint.
Et dans cette Trinité les trois Personnes sont toutes ensem
ble éternelles, et sont absolument égales. Il Personne, d'après
cela, ne peut s'empêcher de penser qu'il y a trois Dieux ;el Atha
nase lui-même, et le Concile de Nicée, n'ont pas pu penser autre
ment; c'est ce qui résulte clairement de ces paroles insérées dans
la doctl'ine :11 Comme, d'après la Vérité Chrétienne! nous
avons été obligés de reconnaître que chaque Personne par
elle-m€me est Dieu et Seignew', toujours est-il que nous ne
pouvons, d'après la Foi Chrétienne, nommer trois Dieux ni
trois Seigneurs; )) ce qui ne peut être entendu qu'en ce sens, qu'il
est permis (le reconnatlre trois Dieux et trois Seigneurs, mais non
36. Vers, 3. CHAPITRE DIX-HUITIÈME. 31.
de les nommel'; ou, qu'il est permis de penser qu'il y a trois Dieux
et tl'ois SeigneUl's, mais non de le dil'e,
1.103. Et que les rois de la terre avec elle ont commis
scortation, signifie la falsification de toutes les choses du vrai
du Ciel et de l'Église: on le voit par les choses qui ont été ex
pliquées ci-dessus, N° 1034, où sont des paroles semblables.
Continuation sur la Foi At!zanasienne : Que la doctl',ine de la
Trinité, qui est appelée Foi Atbanasienne, quand on ra entière
ment lue, laisse une idée Obscul'e que Dieu est un, et si obscure
qu'elle ne chasse pas l'idée de trois Dieux, on peut le voit' en ce
que des trois Dieux la Doctrine fait un Seul Dieu par unité d'Es
sence, en disant: (1 Celte Foi Chrétienne, c'est que nous ado·
rions un seul Dieu dans la Trinité, et la Trinité dans l'U
nité, en ne mêlant point les Personnes, et en ne sépar.ant
point l'Essence. Il Et ensuite: (1 Ainsi il faut absolument que
l'Unité soit adorée dans la Trinité, et la Trinité dans l' U
nité. ) Ces cboses ont été dites pOUl' écarter l'idée de trois Dieux...;
toutefois, elles ne tombent dans l'entenùement qu'en ce sens, qu'il
y a trois Personnes, mais pour elles toutes uné seule Divine Es
sence; ainsi là, pal' Divine Essence, il est entendu Dieu, lorsque
cependant l'Essence, de même que la Divinité, la Majesté et la
Gloire, dont il est aussi parlé, est un attl'ibut, tandis que Dieu,
comme Personne, est le sujet; c'est pourquoi, dil'e que l'Essence
est Dieu, ce serait comme si l'on disait que !'attl'ibllt est le sujet,
quand cependant l'Essence n'est pas Dieu, mais appartient à Dieu;
comme aussi, la Majesté et la Gloire ne sont pas Dieu, mais ap
partiennent à Dieu, de même que l'altl'Îbut n'est pas le sujet, mais
appartient au sujet; de là il est évident que l'idée ùe trois Dieux
comme étant lrois Personnes n'est pas écartée. Ceci peut être illus
tré par une compal'aison : Supposons que dans un même Royaume
il y ait Trois Personnes d'un pouvoil' égal, et que chacune soit
nommée Roi; alors si par Roi on entend le Pouvoit' et la Majesté,
elles peuvent pal' un décret êtl'e nommées et être dites Roi, mais
non pas facilement un seul Roi; toutefois, comme c'est la Pel'sonne
qui est entendue par Roi, il est impossible qu'un décret fasse pen
sel' que Trois Rois sont un seul Roi: si donc ils te disaient: (( Parle
nous aussi librement que lu penses; 1) certainement tu dirais: (1 Vous,
37. 32 L'APOCALYPSE EXPLlQUÉE, NuU03,
Rois; Il et même: Il Vous, Majestés, JI Si tu l'éponds : l( Je pense
d'apl'ès le décret, de même que je pal'Ie; Il tu es dans l'eloreul',
pal'ce que, ou tu dissimules, ou tu te contrains; si tu te contrains,
ta pensée n'a pas été abandonnée à elle-même, mais elle s'aLlacbe
au langage, Qu'il en soit ainsi, Athanase le vit bien, aussi èxpli
que-t-i1les paroles précédentes par celles·ci : Il Comme, d'apres
la Véf'itéCllrétienne, nous avons été obligés de recon'nait'1'e
que chaque Personne par elle-mime est Dieu et Seigneur,
toujours est-il que nous ne pouvons, d'après la Foi Chré
tienne, nommer trois Dieux ni trois ,Seigneurs~ Il Cela ne peut
être entendu qu'en ce sens, qu'il est permis de reconnaltre trois
Dieux et trois SeigneuI's, mais non de les nommer; ou, qu'il est
pel'mis de penser qu'il y a trois Dieu" et trois Seigneurs, mais non
de le dire, ,parce que c'est contre la Foi Chrétienne; que pareille
ment, il est permis de reconnalLl'e 'et de penser qu'il y a ltGis hlfi·
nis, trois Éternels, Lrois Incréés, trois Tout-Puissants, pal'ce qu'il
ya trois Personnes, et non de nommel' trois Infinis, trois Étcmcls,
trois Incl'éés, ni trois Tout-Puissants, mais d'en nommer Un Seul,
Si Athanase a ajouté les paroles ci.dessus aux autl'es, è'est parce
que qui que ce soit, sans l'excepter lui-même, ne peut pensel' au
trement; mais chacun peut pal'Iel' autrement, et l'on doit absolu
ment pal'Iel' ainsi, pal'ce qu'il l'ésulte de la ReligionCbrétieune,
'c'est-à-dire, (Je la Parole, qu'il y a, non pas trois Dieux, mais un
seill Dieu. Outre cela, la PI'opriélé, qui est ajoutée à Chaque Per
sonne, comme son Alll'ibut spécial, telle que la Création au Pèl'C,
la Rédemption au Fils et l'IIlusll'aLion à l'Esprit Saint, n'est pas
par conséquent chez les troiS Personnes une seule et même pro
priété; et cependant chaque Pl'opriété enlre dans la Divine Essence,
car la Création est Divine, la Rédemption est Divine et j'lIlusll'a
tion est Divine, De plus, pal'mi les hommes-qui pensent que la l'ri
nitédoit ltre adorée dans l'Unité et l'Unité dans la 'Trinité,
en ne melant pas les Personnes et ne séparant ,pas f' Essence,
en est-il un qui veuille convel'tir l'idée de trois Dieux eu l'idée d'un
seul Dieu 7 en est-il un qui le puisse par une métaphysique au-des
sus de la ,porlée de l'espl'it humaÏll7 les simples en sont absolument
incapables, mais les savants passent par-dessus, en disa,nt en eux
mêmes: Il C'est là ma docll'ine el ma foi sur Dieu; 1) el par con
38. Vers. 3. CHAPITRE DIX-HUITIÈME. 33
séquent, dans la mémoire d'apl'ès une idée obscUl'e, el pal' suite
dans l'idée d'après la mémoire, ils ne retiennent autl'e chose, sinon
qu'il y a trois Personnes et un seul Dieu j ct de Tl'ois chacun fait
Un à sa manière, mais seulement lorsqu'il parle et écrit; mais
quand il pense, il ne peut fail'e ault'ement que de penser à Trois,
et à Un d'apl'ès l'unanimité des Trois, et même il en est plusieurs
qui ne pensent pas d'après cette unanimité. Mais écoute, mon cher
lecteul'! ne dis pas en toi-même: (( C'est parler avec ll'op de ri-
gueur et trop de hardiesse contl'e la Foi généralement reçue sur
Dieu TI'iun;» tu veITas dans la suite que toutes et chacune des
choses qui ont été écrites dans la Foi Alhanasienne s'accordent avec
la vérité, pourvu qu'au lieu de lI'ois Pel'sonnes on C1'oie une seule
Personne dans laquelle est la TI'inilé.
110fa. Et que tes marchands de ta terre des 1'ichesses de ses
délices se sont enl'ichis, signifie l'instruction dans les choses
qui sont du Ciel el de l'Église, lesquelles, d'après l'amour
de dominer par tes choses saintes de l'Église comme moyens,
et aussi d'après l'amour de posséder te monde par ces m~mes
choses, tiennent d'être des p'iaiszh et d'~tre désirées: on le
voit par la signification des marchands, en ce que ce sont ceux
qui s'acquièrent les connaissances du bien et du vrai d'après la Pa-
role, ainsi qui les enseignent ou les apprennent; car dans le sens
propre ou naturel est appelé marchand celui qui achète et vend des
marchandises, et pal' achetel' et vendl'e il est signifié acquéril' et
communiquer, ainsi dans le sen~ spirituel apprendre et enseignel',
et par les marchandises sont signifiées les connaissances du bien et
duvrai d'après la Pal'ole; que de telles choses soient signifiées par
faire le commerce, on le voit ci-dessus, N° 8faO; si par les marchands
de la terl'e est signifiée l'instruction dans les choses qui sont de l'É-
glise, c'est parce que enseigner c'est instruit'e, et que être enseigné
ou aPPl'endl'e c'est être instruit, el que l'instl'Uction appartient à l'un
et à l'aull'e; eL comme le sells spil'illlei de la Parole est ahslrait des
personnes, c'est pour cela que le marchand signifie l'instruction, et
que le sens naturel d'après le spirituel signifie ceux qui inslrui...
sent et ceux qui sont inslruils; cal' le sens spil'ituel concerne les
biens et les vrais abstraclivemcnt des pm'sonnes, tandis que le sens
naturel d'après le spit'iluel concerlle les personnes chez Jesqli.elles
vu. 3,
39. 31l L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. N° HOU.
sont ces biens et ces vrais; que la terre signifie l'Église, cela a été
déjà confirmé très-souvent d'après la Parole: par la signification
des richesses de ses délices, en ce que ce sont les choses de l'É
glise, qui sont appelées connaissances et sont dites être saintes, les
quelles cependant tiennent de l'amour de dominer, tant sur le Ciel
que sur le Monde, tout ce qui leur appartient; ces connaissances,
qu'ils appellent choses saintes de l'Église, sont les choses qui sont
entendues par les richesses de ses délices, qui aussi sont énumérées
plus loin, Vers. H, 12, 13, H, 15, par lesquelles de telles choses
sont signifiées: ces richesses sont appelées richesses de délices,
parce qu'eHes sonl des plaisirs; en effet, toutes les choses qui jail
lissent de l'amour de soi et de l'amour du monde sont des plaisirs,
car chacun, d'après son homme natm'el et d'apl'ès le corps, ne sent
pas ault'e chose comme plaisil'; c'est même pour cela que, quand
ces amours sont les fins, on pense sérieusement à des moyens
qui soient favol'ables, et ces moyens sont des plaisirs, parce qu'ils
appartiennent aux fins. Maintenant, comme ces amours sont les
fins chez ceux qui sont les Chefs et les Primats dans celte Religio
sité, qui est enlendue par Babylone, c'est aussi pour cela que les
choses auxquelles ils ont sérieusement, pensé sont des moyens qui
favorisent, et qui sont tous des plaisÎI's, comme on le verra plus
bas. D'après ces explications, on peut voÏl' que par Il les marchands
de la terre des richesses de ses délices se sont enrichis, )l il est si
gnifié l'instruction dans les choses qui sont de l'Église, lesquelles,
d'après l'amour de dominer pal' les choses saintes ùe l'Église
comme moyens, et d'aprés l'amoul' de posséder le monde pal' ces
mêmes choses, tiennent d'être des plaisirs et d'êlre désÎl'ées. -Con
tinuation sur la Foi Athanasienne: Un autre point que la doc
trine Athanasienne enseigne, c'est qu'il y a dans le Seigneur deux
Essences, l'Essence Divine et l'Essence Humaine; et dans cette
doctrine l'idée claire est que le Seigneur a le Divin et l'Humain,
ou que le Seigneur est Dieu et Homme, et l'idée obscure est que le
Divin du Seigneur est dans son Humain comme l'âme dans le
corps. L'idée claire, que le Seignem' a le Divin et l'Humain, se
tire de ces paroles: l( La vmie (oi est 'lue nous croyions et
('on(essiolls que noire Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu,
est Dieu et Hommc; Dieu d,'uprrs III substance dll Pè:rc, né
40. Vers. 3, CHAPITRE mX-HUiTIÈME; 35
avant le Monde, et Homme d'après la substance de la mère,
né dans le Monde; Dieu parfait et homme parfait, rOllsistant
en une âme rationnelle et en un corps humain. Égal au Père
quant au Divin, et inférieur au Pè/'e quant à l'Humain. Il L'i
dée claire s'arrête là, et ne va pas plus loin; car, d'après les choses
qui suivent, l'idée devient obscure; comme ces choses, qui appar
tiennent à l'idée obscure, n'entrent pas dans la mémoh'e d'apl'ès une
pensée de lumière, elles n'y obtiennent place que parmi des choses
qui n'appartiennent pas à la lumièl'e, lesquelles, ne se montrant pas
là devant l'entendement, se cachent et ne peuvent être tirées de la
mémoh'e en même temps que celles qui appartiennent à la lumièl'e.
Dans cette Doctrine, le point qui est dans une idée obscure, c'est que
le Divin du Seigneur est dans son Humain c'bmme l'âme dans le
COI'PS; cal' voici ce qui est dit sur cc point: ( Quoique le Seigneur
soit Dieu et Homme, cependant ce sont, non pas deux, mais
un seul Christ; il est un absolument par l'unité de Personne;
puisque, de même que L'âme f'ationnel/e et le corps sont un
seul homme, de même Dieu et /Jomme est un seul Christ. Il
L'idée contenue dans ces pal'oles est en elle-même claire, il est
vrai, mais toujours est-il qu'elle y devient obscure par les paroles
suivantes: « Il est un, non par conversion de l'Essence Di
vine en Essence Ilumaine, mais par assomption de l'Essence
Humaine dans l'Essence Divine; un absolument, non par
commixtion d'Essence, mais par.unité de Personne. Il Comme
l'idée claire pl'évaut sur l'idée obscure, c'cst pour cela que beau
coup d'hommes, tant simples qùe savants, pensent à l'égard du
Seigneur comme à l'égard d'un homme ol'dinaire semblable à eux,
et ne penseot pas alol's en même temps à son Divin; s'ils pensent
à son Divin, alors dans leUl' idée ils le séparent de l'Humain, ct
par cela même ils rompent l'unité de Personne. Si on leul' demande
où est son Divin, ils disent, d'après leul' idée: (1 Dans le Ciel chez
le Père; li s'ils parlent et perçoivent de celle manièl'e, c'est parce
qu'il leur' répugne de pensel' que SOli Humain est Divin, et par con
séquent dans le Ciel conjointement avec SOli Divin, ne sachant pas
que, tandis qu'ils séparent aiusi pal' la pensée le Divin du Seignel1l'
d'avec son Humain 1 nOIl-seulement ils pensent en opposition avec
leur Doctrine, qui enseigne que le Divin du SeigneUl' est dans son
41. 36 L'APOCALYPSE EXPUQUÉE. N° HOa.
Humain comme l'âme est dans le COI'pS, et qu'il y a unité de Per
soone, c'est-à-dire que le Divin et ['Humain sont une seule Per
sonne, mais encol'e ils accusent à tort celte doctrine d'une contl'a
diction ou d'une erl'eur, qui consisterait en ce que l'Humain du
Seigneur conjointement avec son âme rationnelle viendrait de la
Mèl'e seule, 10l'sque cependant tout homme est rationnel d'après
l'âme qui vient du Père. Mais s'il existe une telle pensée et une
telle séparalion, cela résulte aussi de l'idée de trois Dieux, d'après
laquelle on pense que le Divin du Seigneur dans son Humain vient
du Divin du Père, "qui est la Pl'emière Personne; et cependant c'est
le propre Divin du Seigneur qui est descendu du Ciel et a pris l'Hu
main: si ['homme ne pel'çoit pas bien cela, il pouna peut-êtl'e sup
posel' que le Père dont est issu le Seigneur était U1l Divin non uni
que, mais Trine, ce qui cependant ne peut êtl'e reçu par aucune
foi. En un mot, ceux qui sépal'ent le Divin du Seigneur d'avec
son Humain, et ne pensenl pas que son Divin est dans son Humain
comme l'âme dans le COI'pS et qu'ils sont une seule Personne, peu
vent tomber au sujet du Seigneur dans des idées extl'avagantes,
même s'en formel' une idée comme de l'homme séparé de l'âme.
Garde-toi donc de pensel' du Seigneur comme d'un homme sem
blable à toi; mais pense du Seigneur comme d'un Homme qui est
Dieu. Écoute, mon chel' lectem! en lisant ces lignes, tu peux
croire que jamais tu n'as séparé pal' la pensée le Divin du Seigneur
d'avec son Humain, ni par conséquent l'Humain d'avec le Divin;
mais, je te prie, consulte ta pensée; quand tu l'avais fixée sUI'le
Seigneur, as-tu quelquefois pensé que le Divin du Seigneur est
dans son Humain comme l'âme est dans le corps? est-ce que tu l'as
jamais pensé? bien plus, si maintenant lu veux t'examiner, est-ce
que tu ne penses pas séparément de son Humain et de son Divin?
et quand tu penses au sujet de son Humain, ne crois-tu pas qu'il
est comme l'humain d'un autl'e homme? et quand lu penses au su
jet de son Divin, ne crois-tu pas dans ton idée qu'il est chez le
Pèl'e? J'en ai interrogé un très-gl'and nombl'e, même des Pl'imats
de l'Église, et tous m'ont répondu que c'est ainsi qu'ils pensent;
et quand je leul' ai dit que cependant, d'après la doctrine de laPoi
Athanasienne, qui est la Doctrine même de leur Église SUI' Dieu
et SUl' le Seigneur, il est de principe que le Divin du Seigneur' est
42. Vers. 3. CHAPITRE DIX-HUITIÈME. 37
dans son Humain comme l'âme est dans le COI'pS, ils m'ont ré
pondu qu'ils ne le savaient pas; et quand je leur ai rapporté ces
pal'oles de la Doctrine: Quoique notre Seigneur J ésus- Christ,
(1
Fils de Dieu, soit Dieu et Homme, cependant ce sont, non
pas deux, mais un seul Christ; il est un absolument par unité
de Personne; puisque, de m~me que l'âme rationnelle et le
corps sont un seul homme, de même Dieu et Homme est un
seul Christ, II alOJ's ils ont gardé le silence; et ils ont avoué en
suite qu'ils n'avaient pas l'emarqué ces paroles, étant indignés d'a
voit' parcoUl'u leur doctrine avec des yeux si peu attentifs: quel
ques-uns alors abandonnèl'ent leur union mystique du Divin du
Père avec l'Humain du Seigneur. Que le Divin soit dans l'Humain
du Seigneur comme l'â.me dans le corps, la Parole l'enseigne et
l'atteste dans Matthieu et dans Luc; dans Matthieu: <1 Marie,
ayant été fiancée à Joseph, se trouva enceinte pal' Esprit
Saint, avant qu'ils eussent été ensemble. Et l'A nge dit à J 0
8eph en 80nge : Ne crains point de recevoir Marie ta fiancée,
car ce qui est engendré en elle est d'Esprit Saint. Et Joseph
ne '" connut point jusqu'Il ce qu'elle eût enfanté son Fils le
premie,' né, et ill'appela du Nom de Jésus. ))-1. 1.8,20,25:
- et dans Luc: « L'Ange dit Il Marie: Voici, tu concevras
dans ton ventre, et tu enfanteras un Fils, et tu l'appelleras
du Nom de Jésus. Marie dit à l'A nge : Comment sera ceci,
puisque d' homme point je ne connais? Et, répondant, l' Ange
lui dit: Esprit Saint viendra sur toi, et puissance du Très
Haut t'ombragera; c'est pourquoi aussi ce qui naUra de
toi, Saint, sera appeLé Fils de Dieu. Il - 1. 31.,32, M, 36.
D'après ces passages, il est évident que le Divin a été de concep
tIon dans le Seigneur, et qu'II a été Sa, vie d'après le Père, vie
qui est l'âme. Que ceci suffise pour le moment; il en sera dit da
vantage dans la suite, où il sera confirmé que, dans la Doctrine
Athanasienne, les pal'oles qui donnent une idée obscure du Seigneur
s'accordent même avec la vérité, lorsque l'on pense et que l'on
croit que la '!'rinité, à savoir, le Père, le Fils et l'Esprit Saint, est
dans le Seigne~r comme dans une seule Pel'sonne : sans cette pen
sée et sans celte foi, l'on peut dit'e que, différant en cela de tous
les peuple.<; et de Ioules les nalions de l'univers qui ,jouissent de la
43. 38 L'APOCALYPSE EXPLIQUÉE. ND H04,
rationalité, les Chrétiens adorent Irois Dieux, d'après même leur
pl'opre aven, lorsque cependant la Chrétienté peut et doit éclail'er
les autres peuples pal' la doctl'ine et la foi que Dieu est un et en
Essence et en Pel'sonne.
1105. Vers. 4. Etlentendis une autre voix du Ciel. di
sant: Sortez du milieu d'elle. mon peupl(J, afin que vous ne
participiez pas à ses péchés, et que vous ne receviez pas de
ses plaies. - Et l entendis ulle autre voix du Ciel. disant.
signifie l'exhortation à ceux qui sont dans les vrais et dans le
bien de la vie, afin qu'ils se gal'dcnt d'eux : sortez du milz'eu
d'elle, mon peuple, signifie afin qu'ils les abandonnent et ne
communiquent point avec eux: afin que vous ne participz'cz pas
â ses péchés, signifie afin qu'ils ne tombent pas dans leurs maux,
qui pl'oviennent de l'amour de soi et de l'amour du monde: et que
vous ne recevz'ez pas de ses plaies, signifie et pal' suite dans les
faux du mal, et ainsi dans Ja ruine,
1t06. E tlentendz's une autre voix du Cz'el, disant, sz'gni
fic l'exhortatz'on à ceux quz' sont dans les vrais et dans le
hien de la vie, afin qu'ils se gardent d'eux: on le voit par la
signification d'une voix du Ciel, eu ce que c'est l'exhortation à
ceux qui sont dans les vrais tic la foi et dans les biens de la vie,
afin qu'ils se gardent d'eux; que ce soit là ce qui est entendu par
une voix du Ciel, on le voit C!ail'ement par ce qui suit, car il est
dit aussitôt: Il Sortez du milieu d'elle, mon peuple, afin que vous
ne participiez pas à ses pécltés, et que vous ne receviez pas de ses
plaies, Il et en ontre plusieurs autl'es choses; plus loin aussi il est
décrit quelles sont les marchandises de Babylone, et quel est l'état
des Babyloniens; de là il est évident qu'une "oix du Ciel est J'exhor
tation. Si une voix du Ciel a été entendue, c'est pal'ce que c'est du
Seigneur pal' la Parole, car toutes les choses que l'homme puise
dans la Parole sont une voix du Ciel, et la Parole enseigne à cha
cun quelle est Babel, comme il est évident par ce qui a été ,'apPol'té
sur Babel d'après la Parole, N° 1029. S'il est dit une autre voix,
c'est parce que ia précédente voix était celle de l'Ange qui Cl'ia
(1 elle est lombée, Babylone, et elle est devenue demeure de dé
mons; » ici donc il y a exhortation à tous, non-seulement à ceux
qui, au dedans ùe la Bab~'lonie, sonlllans quel/lue affection du vrai