Numéros 2014 et 2013 de la brochure « En direct du réseau » de l'Association internationale des libraires francophones. Descriptif annuel des activités de l'association
Stratégie Commercialisation Web en 10 étapes - Jean-Francois Belisle
En direct du réseau / AILF (numéros de 2014 & 2013)
1. 10ème anniversaire
de la Caravane du Livre
et de la Lecture
La Caravane du Livre et de la Lecture se déroulera en octobre 2014 dans plus d’une dizaine de pays d’Afrique subsaharienne (Bénin,
Burkina Faso, Burundi, Côte d’Ivoire, Djibouti, Guinée, Mauritanie, Niger, Tchad, République Démocratique du Congo et République du Congo, Rwanda, Sénégal).
Dans chaque pays, trois projets
seront proposés au public et illustreront un partenariat spécifique
avec des auteurs, des bibliothécaires et des éditeurs.
La Caravane des auteurs offrira des animations gratuites au grand public grâce à l’intervention d’auteurs francophones invités à des tables rondes ou à des ateliers d’écriture, d’illustration, de slam, de théâtre...
La Caravane des bibliothèques permettra à un libraire dans chaque pays de travailler avec un bibliothécaire sur la constitution d’un fonds de titres de littérature francophone contemporaine et de le lui attribuer
gratuitement.
Un catalogue «100 titres pour 10 ans» est en cours de conception. Il sera également à la disposition de tous et proposera à la fois des coups de coeur de libraires et d’éditeurs sur la littérature africaine contemporaine mais également des ouvrages de référence.
A l’issue de ces manifestations, l’ensemble des libraires participeront à une rencontre interprofessionnelle à Dakar. Ils réfléchiront aux enjeux et à la pratique du métier aujourd’hui et échangeront sur l’impact de manifestations comme la Caravane du Livre et de la Lecture sur le public et sur leurs activités.
du réseau
En direct
Numéro 14 / 2014Lettre d’information de L’AILFE D I T O
L’année 2013 s’est révélée riche en événements pour l’AILF malgré un budget toujours plus serré. Nous avons pu accomplir diverses actions de professionnalisation et assurer le bon fonctionnement du bureau.
Mon édito de l’année dernière vous parlait déjà des difficultés de financement que traverse notre association pour mener à bien tous nos projets. Vous, les membres, êtes les premiers concernés et je réitère une fois de plus l’importance de votre engagement et le paiement régulier de vos cotisations qui nous permettront de répondre plus largement aux nombreuses demandes des uns et des autres. D’autant que durant l’année 2013, nous avons fait un important travail de recherche de fonds privés notamment auprès de fondations d’entreprises. Notre élan a cependant été ralenti par le constat que notre secteur d’intervention n’est pas toujours reconnu d’intérêt général. Nous ne baissons pas les bras, c’est localement que nous allons chercher des fonds notamment dans le cadre du dixième anniversaire de la Caravane du Livre et de la Lecture.
Par ailleurs, nous continuons à oeuvrer auprès de nos partenaires institutionnels pour que la librairie soit considérée comme un espace culturel, acteur de développement local et pas uniquement un espace marchand. Nous sommes en contact avec le cabinet de la Ministre déléguée à la Francophonie pour que les recommandations énoncées dans le dossier frais d’approche réalisé en 2012, à sa demande, soient suivies d’effets notamment en ce qui concerne les taxes douanières élevées. Autre dossier lancé en 2013, la proposition de charte entre les acteurs des réseaux culturels français et établissements scolaires à l’étranger et les libraires pour développer des coopérations locales. Les différentes actions de l’association auprès du Ministère des Affaires étrangères ont donné lieu à un télégramme diplomatique envoyé en décembre 2013. C’est un premier pas, il faut poursuivre cependant nos échanges pour que ces propositions soient intégrées au carnet de route des Conseillers de coopération et d’action culturelle.
Cela met en évidence aussi la nécessité pour nous de nous ouvrir aux autres acteurs de la chaîne du livre qui partagent les mêmes préoccupations, la même déontologie, comme nous en avons fait le constat avec le partenariat entre libraires et acteurs associatifs culturels locaux lors de la première Caravane du Livre dans la région des Grands Lacs. L’avenir de notre association tiendra dans sa capacité à s’associer aux professionnels du livre, de la création à la diffusion, agissant en faveur d’une politique de développement de la lecture, au Nord, comme au Sud. Le XVème Sommet de la Francophonie de Dakar nous donnera l’occasion de porter les recommandations rédigées par un collectif de professionnels aux responsables politiques présents.
Enfin, j’ai à coeur d’insuffler cette notion d’ouverture dans le fonctionnement de l’association en élargissant notre cadre d’intervention, en renforçant, par exemple, le Conseil d’Administration en faisant intervenir ponctuellement et
bénévolement des professionnels et des spécialistes disponibles pour nous épauler lors d’actions bien ciblées.
Sylviane Friederich
Présidente de l’AILF
Association Internationale des Libraires Francophones
2. En direct du réseauAssociation Internationale des Libraires Francophones
2
L’AILF EN 2013
Asie : état des lieux au Vietnam à Singapour et à Taïwan
Dans le prolongement du séminaire organisé à Hong Kong en 2011, un état des lieux, courant 2013, a permis de rencontrer à Ho Chi Minh ville, les deux librairies vendant des livres français : la chaîne de librairies Fahasa, la librairie française Nam Phong et
à Hanoï, trois autres librairies : la libraire française de Hanoï, la librairie Savina puis Livres and Co. Selon Jacques Bernard, responsable sous régional
et chargé de cet état des lieux, «la vente de manuels de FLE reste, au
Vietnam, une source de revenus importante pour la viabilité de l’entreprise.
Le salaire moyen étant très peu élevé, les étudiants ont du mal à acquérir de la lecture en français. De ce fait, l’attribution d’aides (transport, diversification, professionnalisation, etc.)
est indispensable pour continuer et élargir la diffusion du livre francophone.
Il est d’ailleurs habituel que les libraires fassent des dons aux bibliothèques d’universités et d’écoles enseignant le français afin de faciliter les relations».
Deuxième étape, Singapour et Taïpei. A Singapour, la librairie japonaise Kinokuniya qui dispose d’un important rayon français s’estime satisfaite de la démarche du nouveau conseiller culturel qui a réuni librairies (Kinokuniya, French Bookshop) et médiathèques des institutions françaises locales (Lycée, Alliance française). A Taipei, la librairie Le Pigeonnier est en mutation suite au décès de Françoise Zylberberg en 2010 avec des tendances qui demeurent : le marché de la librairie étant principalement composé d’institutions et de FLE.
De même, la librairie Le Pigeonnier continue, chaque année, de participer activement au TIBE (Taipei International Book Exhibition).
Rencontre professionnelle en Espagne
Les deux journées de rencontres des 4 et 5 février 2013 à Saragosse, proposées par Anaïs Massola, libraire française et trésorière de l’AILF, ont réuni des libraires et des représentants d’institutions culturelles et scolaires françaises et espagnoles locales. Tous ont échangé sur les pratiques du métier et développé quelques pistes de collaboration. Les libraires ont en particulier évoqué la lenteur du transport et la récente installation d’Amazon à l’automne 2012. Plusieurs projets ont été amorcés depuis : deux librairies ont décidé de s’associer pour faire une action de sensibilisation auprès de l’association de parents d’élèves locale qui commande auprès d’une librairie en France et l’Institut français de Madrid a réuni les libraires de la capitale pour réfléchir à une répartition équitable de ses commandes institutionnelles.
Séminaire d’Europe du Nord et d’Europe Centrale et Orientale à Berlin.
Une quinzaine de libraires francophones venus de 15 villes européennes ont été réunis à l’initiative du BIEF et du CNL en partenariat avec l’AILF
et l’Institut français de Berlin.
Sylviane Friederich et Philippe Goffe, libraires européens et représentants de l’AILF, ont co animé cette rencontre aux côtés de Pierre Myszkowski.
Ils ont découvert plusieurs visages de librairies françaises de l’Europe du Nord et de l’Est. Certaines sont installées depuis des décennies (Vienne, La Haye ou Sofia) et d’autres, plus récentes, à l’image d’une nouvelle génération de libraires (Copenhague, Londres, Bucarest, Oslo ou Chisinau).
Toutes se sont retrouvées sur des problématiques similaires : pression immobilière, marchés institutionnels culturels et scolaires français incertains voir inexistants, application pour certains d’une TVA comme au Danemark où elle est de 25%, d’un taux de change (pour ceux qui ne sont pas dans la zone euro). Autant de facteurs qui conduisent le libraire -comme partout dans le monde- à majorer le prix du livre sur une fourchette allant de 12% à Budapest à 34% à Copenhague. Seule exception, le libraire moldave ayant développé une politique de prix volontariste pour attirer dans sa librairie des lecteurs au faible pouvoir d’achat et lui permettant de faire face à une concurrence de « certains pays de l’Est qui importent sans vergogne et répondent tous azimuts aux appels d’offres en proposant des prix défiant toute concurrence » comme le rappelle justement Sylviane Friederich. Autant d’éléments illustrant la pertinence des dispositifs du CNL pour rendre les prix
plus accessibles.
Autre grande menace, celle d’Amazon, très intégré dans les marchés anglo-saxons et dans les pays scandinaves du fait de pratiques d’achat en ligne plus fréquentes, mais peu concurrentielles dans les pays de l’Est en raison des tarifs de port proposés par le géant de la vente en ligne.
Plusieurs pistes de travail ont été évoquées comme la création d’un fonds européen disponible en librairie qui pourrait illustrer, selon Philippe Goffe, le fait que “par la présence de ce fonds, ces librairies françaises sont vectrices de l’identité culturelle
européenne”.
Les relations entre libraires et institutions culturelles et scolaires françaises locales sont à développer. Une libraire, ancienne chargée du livre en Roumanie, a évoqué une possible Convention de partenariat annuelle. Sylviane Friederich a rappelé le projet de “charte” évoqué dans l’édito.
Formation à Dakar
Une vingtaine de libraires originaires du Sénégal, de Guinée et de la République démocratique du Congo ont participé à une formation du 8 au 14 avril 2013 à Dakar. Organisée avec la collaboration de Clairafrique, cette rencontre, animée par Agnès Avognon Adjaho (ancienne Directrice de Notre-Dame à Cotonou) et Brahim Soro (Librairie de France à Abidjan) a mis l’accent sur trois thèmes :
l’assortiment en librairie, la gestion physique et financière des stocks, les techniques de vente et d’animation.
L’AILF était mobilisée en cette année par plusieurs rencontres qui se sont tenues aux quatre coins du monde et dont voici un rapide tour d’horizon.
3. 3
Les formateurs ont salué une très bon- ne participation des libraires qui ont largement échangé sur des questions essentielles à la pratique du métier.
De Québec à Beyrouth
Québec. Suite à la rencontre de
Michel Choueiri et Sylviane Friederich avec des libraires de Montréal et de
Québec et des différentes associa- tions professionnelles québécoises, l’ANEL et l’AILF proposent aux libraires francophones du Sud intéressés par
la production québécoise, une ren- contre avec les éditeurs de l’ANEL au Salon du livre de Paris, sur le stand Québec, le lundi 24 mars 2014 à 11h00.
Beyrouth. Lors du Salon du Livre de Beyrouth du 3 au 5 Novembre 2013, une délégation de libraires a rencontré des représentants locaux de l’AUF (Agence universitaire de la Francophonie) pour établir un premier dialogue sur les formations aux métiers du livre et mettre en relation des universités francophones du monde arabe avec le réseau des libraires.
La Caravane du Livre et de la Lecture fait école dans la région des Grands Lacs
La Caravane du Livre et de la lecture est une première au Rwanda et au Burundi selon les nombreuses coupures de presse qui relatent son parcours. La qualité des animations conçues par les librairies Ikirezi, Savoir plus, faire plus et les acteurs culturels et associatifs locaux Sembura et le Centre des Arts Ishyo ont suscité l’intérêt des lecteurs de Bujumbura à Kigali en passant par Gitega, Butare, Muhanga et Huye.
Le choix des intervenants y est pour beaucoup. En effet, les auteurs (Dominique Mwankumi, Dorcy Rugamba, Alain Amrah Horutanga) s’adressaient à des publics spécifiques (petits ou grands) sous des modes d’expression différents (dessin, théâtre, écriture). Tous ont pu faire naître l’envie d’écrire, de dessiner, de jouer, ou déclamer sur des thèmes sensibles comme celui du génocide du Rwanda. L’engouement des jeunes et des moins jeunes a très agréablement surpris l’ensemble des auteurs et des équipes d’organisation. Ces derniers avaient préparé avec des enseignants et associations locales, ce riche parcours, avec le sentiment de “ développer un nouveau rapport de proximité avec le livre et de participer à la promotion de la diversité culturelle par la mise en valeur du patrimoine littéraire régional, continental et international”, comme souligne si justement Francine Mandi de la librairie Savoir plus, faire plus.
Coté Bukavu, la librairie Livres pour les grands lacs a du reporter sa première manifestation en raison des conditions climatiques et sécuritaires peu favorables au mois de mai 2014.
Parmi les habitués, la librairie Mercury au Burkina Faso a organisé en novembre 2013 plusieurs animations à Bobo et Ouagadougou, notamment dans le cadre de la Filo, Foire du Livre de la capitale. De son côté, la librairie La Source au Tchad s’est lancée dans un périple sur des milliers de kilomètres du 01 au 20 décembre 2013. Clairafrique au Sénégal prépare des animations au premier trimestre 2014.
Dessins d’enfants réalisés à l’occasion d’ateliers de Hilde Baele (caravane des Grands Lacs)
Salon du livre 2014
Comme tous les ans, l’AILF aura un espace de rencontre sur le stand de l’espace professionnel international X54 au sein du Salon du livre de Paris.
Au programme
cette année
Vendredi 21 mars
Salon de 10h à 20h
17h : réunion avec les libraires d’Océan indien
Samedi 22 mars
Salon de 10h à 20h
14h30-16h : réunion Caravane du Livre et de la Lecture au café
pro de l’espace professionnel
international
18h-19h30 : cocktail de l’AILF au café pro de l’espace international pour les libraires membres et les partenaires de l’AILF
Dimanche 23 mars au CNL
53 rue de Verneuil, 75007, Métro Solférino
9h30-13h : matinée des libraires au CNL
15h30-17h : assemblée générale ordinaire de l’AILF
Lundi 24 mars
Salon de 10h à 19h
Matinée pro, salon ouvert au public dès 13h
11h : réunion au stand de l’ANEL entre libraires du Sud et éditeurs québécois
La caravane du livre et de la lecture dans la région des Grands Lacs
4. En direct du réseauAssociation Internationale des Libraires Francophones
4
Réouverture de la Pléiade en Haïti
La librairie a rouvert ses portes le 21 décembre 2013 et semble avoir redonné vie au quartier. L’équipe remercie l’ensemble des partenaires qui l’ont accompagnée. La récente venue de Laurent Gaudé a permis à la librairie de redevenir un véritable petit bouillon de culture.
Adib Choueiri nous a quittés
Figure emblématique des libraires libanais, Adib Choueiri qui a fondé La Phénicie en 1968 s’est éteint le 22 décembre 2013. Un Monsieur, posé et cordial, qui a développé la
librairie La Phénicie, petit à petit, avec constance et régularité, surmontant les guerres et le terrorisme qu’a connus le Liban.
Décoré des palmes académiques, Adib Choueiri a fait de la librairie La Phénicie, un fidèle partenaire des établissements scolaires et des éditeurs français. Il a su intégrer dans son équipe ses deux filles, Maria et Christiane, qui ont fait évoluer cette librairie générale vers une librairie scolaire et pédagogique. Elles peuvent être fières de cette relève qu’elles incarnent.
Aujourd’hui, toute l’équipe de l’AILF et ses membres ont une pensée émue
pour son épouse, ses deux filles, et pour son neveu Michel Choueiri.
Colibri fait peau neuve !
Après trois mois d’incertitudes, la librairie francophone bulgare est sereine quant à son avenir. C’est au sein de l’ancienne Alliance française de Sofia
Association internationale
des Libraires francophones
11 rue Caillaux - 75013 Paris
Tél : 01 40 51 11 45
Courriel : contact@librairesfrancophones.org
Site www.librairesfrancophones.org
Contact :
Anne Lise Schmitt
Mariette Robbes
Conseil d’administration
Présidente : Sylviane Friederich
La librairie, Suisse
Vice présidente : Agnès Debiage
Librairie Oum El Dounia, Egypte
Trésorière : Anais Massola
Librairie Le Rideau Rouge, France
Secrétaire général : Ngartara Ngaryengue
Librairie La Source, Tchad
Administrateurs
Jacques Bernard
Librairie Le Forum, Australie
René Yediéti
Librairie de France, Côte d’Ivoire
Yacine Retnani
Le Carrefour des livres, Maroc
Fatiha Soal
Librairie Kalimat, Algérie
Loubna Joheir Fawaz
Librairie Vents du Sud, Mauritanie
Patrick Suel
Librairie Zadig, Allemagnesituée sur la célèbre place Slavejkov qu’elle a ouvert ses nouveaux locaux.
Les libraires francophones de
Belgique en route vers le numérique.
Avec les auteurs et les éditeurs, soucieux comme eux de contrôler l’incidence du numérique sur leurs métiers, à la maîtrise de cette alliance du papier et du numérique qui sera la réalité de demain. Un site Internet a ainsi été développé pour en témoigner :
www.futursdulivre.be
Par ailleurs, avec l’aide du Ministère de la Culture, ils ont analysé le marché de la diffusion et de la distribution de livres numériques. On sait que la vente du numérique est actuellement peu ou pas rentable, et que les sites individuels des libraires équipés d’un corner numérique, s’ils ont l’avantage d’exister, ne présentent pas réellement d’alternative aux grands opérateurs qui à des degrés divers occupent le marché. Les vrais concurrents du libraire indépendant ne sont pas ses voisins mais ceux qui s’imposent directement lorsqu’avec un simple “clic” l’internaute cherche à se procurer un livre numérique.
Les libraires ont donc opté pour une solution collective, en développant un portail de vente qui agira comme une « marque » : librel.be. Et pour éviter de réinventer ce qui s’est déjà fait par ailleurs, et qui aurait exigé un budget considérable, le choix a été fait de s’adosser à un CMS existant sur le marché, tout en gardant une complète autonomie. Mais il y a plus : ce portail, qui devrait être opérationnel avant l’été, n’aura pas pour seule ambition de vendre des livres numériques. Animé par un coordinateur, ce portail des libraires indépendants de Belgique francophone sera en même temps leur vitrine et leur outil de promotion. En ces temps où nos métiers doivent se redéfinir, la librairie indépendante a bien besoin de réaffirmer sa présence, son dynamisme, et sa modernité.
Philippe Goffe
Responsable du projet Librel.be
Rédaction : Anne-Lise Schmitt
Mise en page et maquette : nathaliachoueiri@gmail.comles libraires belges se sont d’abord regroupés au sein d’un partenariat interprofessionnel pour réfléchir, se former et mettre sur pied les outils nécessaires
Librairie La Pléiade à Port au Prince
Philippe Goffe à Beyrouth présentant la situation du livre numérique en Belgique
Association Internationale des Libraires Francophones
5. du réseau
En direct
Numéro 13 / 2013
E D I T O L e t t r e d ’ i n f o r m a t i o n d e L ’ A I L F
Sylviane Friederich
Présidente de l’AILF
L’année 2012 fut riche en évènements puisque l’AILF a fêté ses 10 ans
d’existence. Cet anniversaire a été largement relayé par les médias et nous
avons bénéficié d’une bonne visibilité sur les stands de nos partenaires, durant
le Salon du livre de Paris. Les nombreuses interventions et animations assurées,
aussi bien par des écrivains que par des libraires des cinq continents, reflétaient
la diversité culturelle et professionnelle de nos membres. Pour l’occasion, une
brochure a été éditée, relatant le travail accompli pendant cette décennie et
fixant ainsi durablement la politique de l’AILF.
Parmi les actions phares de l’AILF, la Caravane du Livre et de la Lecture
permet d’agir auprès du grand public en favorisant lecture et promotion du
livre francophone, dans une ambiance festive. Un film sur la Caravane, tourné
au Burkina Faso, a largement montré l’impact de cette action, notamment
lorsque les populations découvrent avec joie qu’une large sélection d’ouvrages
peut venir jusque dans leurs régions reculées. Sa diffusion sur TV5 Monde a mis
en valeur le travail de l’AILF et renforcé sa légitimité. Parallèlement, la com-munication
de l’AILF a été améliorée par la refonte de notre site Internet, le
développement de notre profil Facebook et le e-mailing régulier de communi-qués
et de lettres électroniques. L’AILF met tout en oeuvre pour être au plus
proche des libraires.
Mais ces actions ouvertes vers le public se font en parallèle d’un travail de
concertation avec l’interprofession et les politiques dès qu’un sujet le nécessite.
C’est donc, dans ce cadre, que nous avons mené plusieurs enquêtes auprès de
nos membres pour mieux connaître la réalité du terrain. Ces rapports ont été
présentés aux ministères de la Culture et de la Communication et des Affaires
étrangères mais également à d’autres acteurs professionnels (publics et privés).
Les problèmes de l’assurance Coface, l’impact des frais d’importation sur le prix
de vente final du livre et les relations avec les structures scolaires et culturelles
françaises à l’étranger sont autant de sujets qui ont permis de sensibiliser nos
interlocuteurs aux difficultés du métier de libraire francophone à l’étranger. Notre
position de médiateur, relativement neutre, nous permet aujourd’hui de parler au
nom d’une centaine de librairies réparties aux quatre coins du monde. Devenu un
acteur politique reconnu et écouté, l’AILF a remis à son administrateur régional,
lors du séminaire des libraires subsahariens à Abidjan, des « recommandations »
à destination des Ministres de la Culture des pays membres de la CEDEAO afin
de les sensibiliser à toute la chaîne professionnelle du livre. En septembre 2012,
l’AILF a été reçue par Madame Yamina Benguigui, ministre déléguée auprès du mi-nistre
des Affaires étrangères, chargée de la Francophonie, très concernée par les
problèmes de prix de vente du livre en Afrique.
L’année 2013 va être une année difficile. La conjoncture économique entraîne
une diminution des financements de la part de nos partenaires. Cette baisse
ne nous permettra pas forcément de réaliser des actions de formation régu-lières
dans toutes les zones et d’assurer un accompagnement individuel pour
ceux qui en ont le plus besoin. Le Conseil d’Administration va devoir opérer une
mutation et réfléchir à de nouvelles sources de financement pour continuer et faire
perdurer l’existence de nos actions dans la déontologie du métier que nous
défendons. Une bonne nouvelle tout de même. La Centrale de l’Edition a généreu-sement
mis à notre disposition un agréable local qui nous servira dorénavant de
permanence et de bureau. Nous aurons d’autant plus besoin de renforcer cette
solidarité propre à la grande famille de l’AILF. Par vos actions et votre participa-tion
à la vie de l’AILF, nous consoliderons durablement la chaîne des métiers du
livre à travers le monde.
Sylviane Friederich
Présidente
Nouvelle
permanence
de l’AILF
L’AILF dispose désormais d’un bu-reau
dans les locaux de la Cen-trale
de l’Édition où les libraires
francophones de passage à Paris
peuvent se rendre pour rencon-trer
l’équipe de coordination. La
permanence est assurée du lundi
au vendredi de 10h à 13h et de
14h à 17h à l’adresse suivante :
20 rue des Grands Augustins
75006 Paris
(Métro Saint-Michel ou Odéon)
Tel. : 01.40.51.11.45
Le courrier adressé à l’AILF est
toujours à envoyer au siège so-cial
de l’association :
11 rue Caillaux 75013 Paris
6. En direct du réseau
Association Internationale des Libraires Francophones
L’AILF sur le terrain en 2012
Un intense travail sur différents axes a
marqué cette année qui célébrait les
10 ans de l’AILF. Voici un tour d’horizon
rapide, sur quelques actions de l’AILF
en 2012.
Séminaire des libraires
francophones d’Afrique
subsaharienne à Abidjan
12 libraires d’Afrique de l’Ouest et 6
d’Afrique centrale ont pu échanger les
10/11 novembre 2012 à Abidjan sur les
enjeux de la librairie de demain : nou-veaux
marchés, nouveaux publics, nou-veaux
lecteurs, nouveaux outils et sur
les éléments qui caractérisent la librairie
telle qu’elle est.
Quatre axes majeurs se sont dégagés
de ce séminaire :
Si plus de 50% des libraires présents
avaient un site web, tous n’ont pas
encore de gestion informatisée et seuls
deux libraires font de la vente en ligne.
Un marché est à reconquérir, celui des
appels d’offres et commandes institu-tionnelles
peu accessibles aux libraires
et pouvant nécessiter une parcellisation
en lots et une approche plus qualitative.
La solidarité interprofessionnelle est,
sans aucun doute, la plus précieuse
manière de développer des marchés.
Les libraires de la Caravane du Livre
se sont engagés à capitaliser les expé-riences
prometteuses de rencontres
avec des auteurs mais ont besoin
de plus d’informations de la part des
éditeurs pour monter une animation
de qualité.
La Caravane du Livre et de la Lecture
doit être un laboratoire d’expériences et
d’analyses sur les pratiques de lecture.
Un projet de Caravane en Afrique
centrale est né de cette rencontre.
Rencontre de libraires
à Madagascar
et accompagnements
individualisés
Au terme de la formation AILF en 2011,
les libraires malgaches avaient émis
le souhait de privilégier pour 2012, des
accompagnements individualisés en li-brairie.
Parallèlement, une libraire de l’Ile
Maurice, Cristèle de Spéville de l’Atelier
Littéraire, nous a interpelés sur le fait
que les libraires de l’Océan indien ne se
connaissaient pas suffisamment. L’AILF
a donc fait venir cette libraire à l’occa-sion
d’une journée de séminaire avec
les libraires malgaches à l’IFM (animée
par Agnès Debiage) qui a largement
abordé la question de cette coopé-ration
sous-régionale impliquant l’AILF,
l’IFM et les éditeurs des pays concer-nés.
Du 21 au 29 novembre, outre cette
journée de travail en commun avec les
libraires, Agnès Debiage a pu accom-pagner
dans leur développement 3 li-brairies
d’Antananarivo (Librairie Maison
de la Presse, Librairie Il était une fois … et
Librairie CMPL) et 1 librairie de Tamatave
(Librairie GM Fakra).
Au fil des années, les actions de l’AILF
à Madagascar ont favorisé un vrai dia-logue
entre les libraires, des échanges
entre les libraires et l’Institut français, un
accompagnement régulier des libraires
à travers les formations et les interven-tions
en librairie.
Etat des lieux et
accompagnement à Djibouti
Du 18 au 23 mai 2012, l’AILF a mené une
double mission à Djibouti qui s’inscrivait
dans la continuité du travail effectué
depuis des années dans la zone Océan
indien. Cette mission, effectuée par
Agnès Debiage, comprenait un état
des lieux de la librairie et de la distri-bution
du livre francophone à Djibouti
et un accompagnement individua-lisé
de la Librairie Victor Hugo. Deux
libraires sur place assurent une visibilité
du livre francophone : Victor Hugo et
Discorama. Deux librairies diffrentes et
complémentaires qui semblent se par-tager
en bonne intelligence le marché
local. D’autant que le marché du livre à
Djibouti est restreint.
Le deuxième objectif de ce déplace-ment
était une mission d’accompa-gnement
de la Librairie Victor Hugo.
L’AILF lui a donc consacré trois journées
entières de formation personnalisée
qui ont permis de travailler sur l’agran-dissement
de sa librairie, son réamé-nagement,
sa communication avec
notamment l’utilité des outils Internet et
d’un réseau comme Facebook pour sa
promotion à grande échelle. La diver-sification
de son offre, ses points forts
et ses points faibles, la présentation de
son dossier de demande d’agrément
Librairie Francophone de référence pour
le CNL ont aussi été étudiés.
Les 10 ans de l’AILF
au Salon du livre de Paris
Une cinquantaine de libraires de l’AILF
étaient présents pour ce 10ème anniver-saire.
Diverses animations à destination
des professionnels et du grand public
autour du livre francophone dans le
cadre du Salon du livre de Paris, ont
traité de thématiques posant le libraire
comme témoin de la société civile et
agent culturel.
Un important travail a été mené en di-rection
des médias (Lire, Livres Hebdo,
TV5 Monde, France Inter, …).
Une plaquette rétrospective de l’histoire
de l’AILF, en lien avec les événements
qui ont marqué le monde du livre fran-cophone
ces dix dernières années, a
été diffusée dans le numéro spécial Sa-lon
de Livres Hebdo.
8ème Caravane du Livre et de la
Lecture en Afrique de l’Ouest
Les libraires du Burkina Faso, Sénégal,
Mauritanie, Tchad, Niger et Côte d’Ivoire
ont participé à la Caravane 2012 (no-vembre
2011 à juin 2012). La sélection
d’ouvrages présentés comptait 3 837
titres de 150 éditeurs partenairesd du
Nord et du Sud.
De nombreux auteurs africains ont parti-cipé.
Parmi eux, Jocelyne Saucier - Lau-réate
du Prix des 5 continents de la Fran-cophonie,
les auteurs sénégalais Felwine
Sarr, Nafissatou Dia Diouf, Souleymane
Bachir Diagne et Boubacar Boris Diop.
Au Burkina Faso, A. Ignace Hien et Issaka
Ouédraogo ont présenté et dédicacé
leurs ouvrages. En Mauritanie, le public
a rencontré à la librairie Vents du Sud
Sophie Caratini, Boubacar Boris Diop et
Louis-Philippe D’Alembert. Au Tchad,
les animations ont été assurées par un
slameur, un conteur et l’écrivain et musi-cien
Didier Lalaye. Trois auteurs Tierno
Monenembo, Regina Yaou et Anzata
Ouattara ont accompagné la Cara-vane
ivoirienne, certains sur plusieurs
centaines de kilomètres.
Une Caravane encore plus riche en ani-mations
: conférences, slam, lecture de
contes, concours de lecture et d’écri-ture,
présentation de livres et dédicaces
entre autres.
Pour accompagner les nouveaux venus
dans la Caravane, l’AILF a travaillé sur
un « kit de formation à la Caravane »
Programme de l’AILF
au Salon du livre de Paris
Vendredi 22 mars (10h - 20h)
15h-16h : rencontre entre libraires du Maghreb sur le stand de l’AILF
16h30-17h30 : rencontre entre libraires d’Europe sur le stand de l’AILF
Samedi 23 mars (10h - 20h)
11h-12h : rencontre entre libraires du Proche et Moyen Orient
sur le stand de l’AILF
14h-15h30 : réunion pour les libraires d’Afrique centrale et de l’Ouest
sur la Caravane du Livre et de la Lecture
au café pro de l’espace international
16h-17h : rencontre entre libraires d’Asie et d’Océanie
sur le stand de l’AILF
17h30-19h : cocktail de l’AILF au café pro de l’espace international
Dimanche 24 mars (10h - 19h)
10h-13h : matinée des libraires au CNL
(53 rue de Verneuil, 75007, Métro Solférino)
15h-15h30 : assemblée générale extraordinaire de l’AILF
15h30-17h : assemblée générale ordinaire de l’AILF
Lundi 25 : mars (9h à 19h)
9h-13h : matinée réservée aux professionnels au Salon du livre
15h00-16h00 : rencontre entre libraires de l’Océan indien
sur le stand de l’AILF
16h30-17h30 : rencontre entre libraires d’Amérique du Sud et du Nord
sur le stand de l’AILF
très complet. Dans ce kit, les libraires
disposent de documents précisant les
démarches à suivre pour mettre en
place des partenariats locaux, organiser
des animations, préparer sa sélection de
titres, calculer un prix de vente bonifié
« spécial Caravane », faire des simula-tions
de budget, rechercher un finance-ment,
etc.
Participation au Forum mondial
de la langue française
à Québec
Le premier Forum mondial de la langue
française a eu lieu dans la ville de
Québec (Canada) du 2 au 6 juillet 2012.
1 300 participants se sont regroupés
pour une semaine d’activités, de
témoignages et de débats sur la langue
française, sa réalité et son avenir. L’AILF,
invitée au Forum, était représentée par
son Vice-président, Michel Choueiri
(Liban), et un ancien administrateur,
Normand Provençal (Québec). Michel
Choueiri a animé une table ronde sur
le thème « Défense des langues, mani-feste
pour l’usage du français » et a par-ticipé
avec Normand Provençal à une
table ronde sur « L’état du monde du
livre et de l’édition ». Ce rassemblement
était très intéressant et les rencontres
faites sur place encore plus. Il a permis
de se rendre compte de l’importance
du renforcement de la langue française
dans plusieurs pays, surtout ceux qui
cohabitent avec d’autres langues.
Parallèlement à ces actions de
terrain, l’AILF a mené certains
chantiers essentiels
Enquête sur les frais d’approche, ré-pondant
à une requête du CNL et du
ministère des Affaires étrangères (en
particulier de la Ministre déléguée à la
Francophonie).
La refonte du site Internet de l’AILF,
avec une nouvelle nomenclature, des
rubriques en plus, un graphisme amé-lioré,
un moteur de recherche, …
La réalisation d’un film sur la Caravane
du Livre et de la Lecture au Burkina Faso,
qui a notamment été diffusé sur TV5
Monde et la RTBF.
Une rencontre entre libraires et Ha-chette
Livre International au Salon du
livre de Paris 2012.
Le plaidoyer contre le retrait des garan-ties
Coface en Egypte et le soutien
de l’action des libraires francophones
d’Egypte pour sensibiliser professionnels
et politiques.
La participation aux réunions du minis-tère
de la Culture et de la Communication
L’équipe de la librairie Victor Hugo à Djibouti sur un plan d’aide à la librairie en France. Séminaire d’Abidjan
Association Internationale
Des Libraires Francophones
11 rue Caillaux - Boîte n° 49
75013 Paris - France
Tél. : (33) 01 40 51 11 45
Courriel :
contact@librairesfrancophones.org
Site web :
www.librairesfrancophones.org
Contact :
Anne-Lise Schmitt – coordinatrice
Aude Mayans – coordinatrice adjointe
Conseil d’administration
Présidente : Mme Sylviane Friederich
(La Librairie – Suisse)
Vice-Président : M. Michel Choueiri
(Librairie El Bourj – Liban)
Trésorière : Mme Anaïs Massola
(Librairie Le Rideau Rouge - France)
Secrétaire générale : Mme Agnès Debiage
(Librairie Oum El Dounia – Egypte)
Administrateurs
- M. Jacques Bernard
(Librairie Le Forum – Australie)
- M. Philippe Goffe
(Librairie Graffiti – Belgique)
- M. Chiel Lijdsman
(Librairie Ikirezi – Rwanda)
- M. Ngartara Ngaryengue
(Librairie La Source – Tchad)
- M. Yacine Retnani
(Librairie Le Carrefour des Livres – Maroc)
- Mme Renata Sader
(Librairie Culture & co – Emirats Arabes Unis)
- Mme Fatiha Soal
(Librairie Kalimat – Algérie)
- M. René Yedieti
(Librairie de France – Côte d’Ivoire)
7. En direct du réseau
Association Internationale des Libraires Francophones
On le sait. Depuis deux ou trois ans, le
numérique a fait irruption dans tous les
discours sur le livre et son avenir. On ne
compte plus les rencontres, les col-loques,
les articles, les blogs qui en
parlent et nous annoncent soit la fin de
nos librairies, soit l’extrême urgence de
nous y plonger. Il est vrai que le numé-rique
est à nos portes, et que la perspec-tive
pour nous, libraires francophones,
de voir disparaître ces frontières si diffi-ciles
à franchir parfois, et de voir un texte
se transmettre au bout du monde sur un
seul « clic », pose de sérieuses questions.
Alors qu’en est-il aujourd’hui ?
Que faut-il au lecteur/consommateur
pour se procurer un livre (eBook) sous
format numérique ?
Un ordinateur, une tablette, une liseuse ou
un smartphone, une connexion Internet
facile, une carte de crédit et un système
bancaire qui permette ce genre de tran-saction.
Au Nord, pas de souci. Au Sud,
c’est moins évident. Que faut-il au lib-raire
pour pouvoir vendre des livres nu-mériques
? Un site Internet qui présente
un catalogue numérique, la signature
de contrats de mandats avec les princi-paux
éditeurs, un système de paiement
en ligne, un SAV (support) pour résoudre
les fréquents problèmes de télécharge-ment
rencontrés par les lecteurs.
Pour les deux ou trois grands majors qui
agissent au niveau mondial, no worry
(on y parle américain). On dit qu’actuel-lement
70% des ventes d’eBooks se font
via ces écosystèmes fermés, où le client
est totalement pris en charge. Pour un
libraire indépendant, c’est un peu plus
compliqué. Gérer un catalogue en
ligne c’est, outre le développement
informatique nécessaire, avoir accès
aux e-distributeurs, soit en direct, soit via
le Hub Dilicom (mais Hachette, entre
autres, n’y figure toujours pas…), soit
via un intermédiaire, ou un agrégateur,
qui fait le travail pour lui (et ne lui laisse
donc que des marges réduites). Il n’y
en a pas beaucoup, ils sont eux-mêmes
revendeurs, et surtout ils travaillent peu
à l’international. Car il y a encore ces
contrats à signer avec les éditeurs, qui
fixent les prix de vente et les critères de
territorialité : on ne peut pas tout vendre
partout. Sans oublier les TVA locales. Les
Français ont (provisoirement peut-être,
car en non-conformité avec la législa-tion
européenne) résolu le problème en
Le numérique.
Un nouveau Où en est-on ?
site Internet
pour l’AILF
En novembre 2012, la nouvelle ver-sion
du site Internet de l’AILF (www.
librairesfrancophones.org) a été mise
en ligne. La nomenclature du site a
été entièrement revue, de nouvelles
rubriques ont été créées et d’autres
ont été modifiées. Parmi les nou-velles
rubriques, une concernant le
« Métier de libraire », ouverte à toutes
les questions et informations sur notre
profession et sur le livre francophone
comme, notamment, les enjeux du
livre numérique. Certains articles et
enquêtes ont par ailleurs été publiés
avec un accès restreint, uniquement
réservé aux adhérents de l’AILF, qui
peuvent lire ces articles grâce à un
code d’accès. Cela va dans le sens
de notre volonté de donner des
avantages spécifiques aux adhé-rents
de l’association.
Pour que ce site s’adresse à des pro-fessionnels
mais également au grand
public, nous avons élargi le champ
visuel en ajoutant la possibilité d’in-sérer
des fichiers audio, vidéo et
une base de données de photogra-phies.
Nous avons créé sur la page
d’accueil un diaporama illustrant
les vitrines et les rayons de librairies
membres. Un module de brèves et
d’actualités donne des informations
courtes et fréquemment renouvelées
sur le livre dans le monde.
Dans la rubrique « Nos membres »,
une page recense l’ensemble des li-braires
membres de l’AILF classés par
ordre alphabétique. Un moteur de re-cherche
a été ajouté pour faciliter la
navigation sur le site et une rubrique
« Archives » a été conçue pour
consulter tous les anciens articles
déjà publiés.
Le graphisme du site a également
été modernisé. Il est plus interactif et
donne la possibilité de partager les
articles sur les réseaux sociaux.
N’hésitez pas à nous laisser vos
commentaires sur le site Internet,
pour qu’il puisse être amélioré si
besoin est !
alignant le numérique sur le papier, avec
les vicissitudes liées à la politique locale :
de 5,5% à 7% sous Sarkozy, de 7% à 5,5%
sous Hollande, et bientôt 5% (en 2014) !
Presque partout ailleurs, quand une TVA
est appliquée, elle considère le fichier
numérique, non comme un livre, mais
comme un service, et est donc élevée.
Difficile d’être plus cher que les autres
sur le web, où tout est transparent !
Alors que faire ? Jusqu’ici, les libraires
n’ont pas réussi à s’organiser pour offrir
des solutions crédibles face aux grands
opérateurs. Les agrégateurs présents
sur le marché français ont-ils des pro-positions
à faire aux libraires francopho-nes
à l’international ? Propositions qui
tiennent compte de la difficulté pour des
acteurs isolés de franchir les obstacles
évoqués ci-avant ? Ou faudra-t-il
chercher des alternatives chez d’autres
prestataires possibles, français ou non-français,
mais qui tiennent compte des
contingences propres à l’international ?
Dernière question : faut-il s’affoler ? Ac-tuellement
c’est encore le papier qui
fait vivre la grande majorité des acteurs
du livre. Si le marché numérique dans
les pays anglo-saxons est estimé à 15
ou 20% des ventes, voire plus (encore
faut-il analyser finement ces chiffres en
fonction de la structure globale du mar-ché),
ce n’est pas encore le cas dans
le marché francophone, même si l’on
prédit une évolution rapide ces pro-chaines
années. En 2012, il est estimé à
21 millions d’Euros, soit 0,6% du volume
total des livres (chiffres cités par Livres
Hebdo). Il doublera sans doute en
2013. Mais que cette transition se fasse
en douceur ou non, elle nous conduira
inévitablement à une réflexion fonda-mentale
sur notre métier. Vendre du
numérique, peut-être, ce n’est pas un
exercice imposé et on peut légitime-ment
choisir de ne pas s’y lancer. Mais
quel que soit le choix de chacun, pour
exister demain dans cet univers, les
libraires devront s’interroger sur le sens
de leur métier. Quel rôle joueront-ils de-main
? L’enjeu est évidemment capital.
Alors, le numérique ? Pressons-nous,
certes, mais ne nous précipitons pas,
et rêvons peut-être à une solution
fédérative. L’AILF, sans garantie de réus-site,
y réfléchit.
Philippe Goffe