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10ème anniversaire 
de la Caravane du Livre 
et de la Lecture 
La Caravane du Livre et de la Lecture se déroulera en octobre 2014 dans plus d’une dizaine de pays d’Afrique subsaharienne (Bénin, 
Burkina Faso, Burundi, Côte d’Ivoire, Djibouti, Guinée, Mauritanie, Niger, Tchad, République Démocratique du Congo et République du Congo, Rwanda, Sénégal). 
Dans chaque pays, trois projets 
seront proposés au public et illustreront un partenariat spécifique 
avec des auteurs, des bibliothécaires et des éditeurs. 
La Caravane des auteurs offrira des animations gratuites au grand public grâce à l’intervention d’auteurs francophones invités à des tables rondes ou à des ateliers d’écriture, d’illustration, de slam, de théâtre... 
La Caravane des bibliothèques permettra à un libraire dans chaque pays de travailler avec un bibliothécaire sur la constitution d’un fonds de titres de littérature francophone contemporaine et de le lui attribuer 
gratuitement. 
Un catalogue «100 titres pour 10 ans» est en cours de conception. Il sera également à la disposition de tous et proposera à la fois des coups de coeur de libraires et d’éditeurs sur la littérature africaine contemporaine mais également des ouvrages de référence. 
A l’issue de ces manifestations, l’ensemble des libraires participeront à une rencontre interprofessionnelle à Dakar. Ils réfléchiront aux enjeux et à la pratique du métier aujourd’hui et échangeront sur l’impact de manifestations comme la Caravane du Livre et de la Lecture sur le public et sur leurs activités. 
du réseau 
En direct 
Numéro 14 / 2014Lettre d’information de L’AILFE D I T O 
L’année 2013 s’est révélée riche en événements pour l’AILF malgré un budget toujours plus serré. Nous avons pu accomplir diverses actions de professionnalisation et assurer le bon fonctionnement du bureau. 
Mon édito de l’année dernière vous parlait déjà des difficultés de financement que traverse notre association pour mener à bien tous nos projets. Vous, les membres, êtes les premiers concernés et je réitère une fois de plus l’importance de votre engagement et le paiement régulier de vos cotisations qui nous permettront de répondre plus largement aux nombreuses demandes des uns et des autres. D’autant que durant l’année 2013, nous avons fait un important travail de recherche de fonds privés notamment auprès de fondations d’entreprises. Notre élan a cependant été ralenti par le constat que notre secteur d’intervention n’est pas toujours reconnu d’intérêt général. Nous ne baissons pas les bras, c’est localement que nous allons chercher des fonds notamment dans le cadre du dixième anniversaire de la Caravane du Livre et de la Lecture. 
Par ailleurs, nous continuons à oeuvrer auprès de nos partenaires institutionnels pour que la librairie soit considérée comme un espace culturel, acteur de développement local et pas uniquement un espace marchand. Nous sommes en contact avec le cabinet de la Ministre déléguée à la Francophonie pour que les recommandations énoncées dans le dossier frais d’approche réalisé en 2012, à sa demande, soient suivies d’effets notamment en ce qui concerne les taxes douanières élevées. Autre dossier lancé en 2013, la proposition de charte entre les acteurs des réseaux culturels français et établissements scolaires à l’étranger et les libraires pour développer des coopérations locales. Les différentes actions de l’association auprès du Ministère des Affaires étrangères ont donné lieu à un télégramme diplomatique envoyé en décembre 2013. C’est un premier pas, il faut poursuivre cependant nos échanges pour que ces propositions soient intégrées au carnet de route des Conseillers de coopération et d’action culturelle. 
Cela met en évidence aussi la nécessité pour nous de nous ouvrir aux autres acteurs de la chaîne du livre qui partagent les mêmes préoccupations, la même déontologie, comme nous en avons fait le constat avec le partenariat entre libraires et acteurs associatifs culturels locaux lors de la première Caravane du Livre dans la région des Grands Lacs. L’avenir de notre association tiendra dans sa capacité à s’associer aux professionnels du livre, de la création à la diffusion, agissant en faveur d’une politique de développement de la lecture, au Nord, comme au Sud. Le XVème Sommet de la Francophonie de Dakar nous donnera l’occasion de porter les recommandations rédigées par un collectif de professionnels aux responsables politiques présents. 
Enfin, j’ai à coeur d’insuffler cette notion d’ouverture dans le fonctionnement de l’association en élargissant notre cadre d’intervention, en renforçant, par exemple, le Conseil d’Administration en faisant intervenir ponctuellement et 
bénévolement des professionnels et des spécialistes disponibles pour nous épauler lors d’actions bien ciblées. 
Sylviane Friederich 
Présidente de l’AILF 
Association Internationale des Libraires Francophones
En direct du réseauAssociation Internationale des Libraires Francophones 
2 
L’AILF EN 2013 
Asie : état des lieux au Vietnam à Singapour et à Taïwan 
Dans le prolongement du séminaire organisé à Hong Kong en 2011, un état des lieux, courant 2013, a permis de rencontrer à Ho Chi Minh ville, les deux librairies vendant des livres français : la chaîne de librairies Fahasa, la librairie française Nam Phong et 
à Hanoï, trois autres librairies : la libraire française de Hanoï, la librairie Savina puis Livres and Co. Selon Jacques Bernard, responsable sous régional 
et chargé de cet état des lieux, «la vente de manuels de FLE reste, au 
Vietnam, une source de revenus importante pour la viabilité de l’entreprise. 
Le salaire moyen étant très peu élevé, les étudiants ont du mal à acquérir de la lecture en français. De ce fait, l’attribution d’aides (transport, diversification, professionnalisation, etc.) 
est indispensable pour continuer et élargir la diffusion du livre francophone. 
Il est d’ailleurs habituel que les libraires fassent des dons aux bibliothèques d’universités et d’écoles enseignant le français afin de faciliter les relations». 
Deuxième étape, Singapour et Taïpei. A Singapour, la librairie japonaise Kinokuniya qui dispose d’un important rayon français s’estime satisfaite de la démarche du nouveau conseiller culturel qui a réuni librairies (Kinokuniya, French Bookshop) et médiathèques des institutions françaises locales (Lycée, Alliance française). A Taipei, la librairie Le Pigeonnier est en mutation suite au décès de Françoise Zylberberg en 2010 avec des tendances qui demeurent : le marché de la librairie étant principalement composé d’institutions et de FLE. 
De même, la librairie Le Pigeonnier continue, chaque année, de participer activement au TIBE (Taipei International Book Exhibition). 
Rencontre professionnelle en Espagne 
Les deux journées de rencontres des 4 et 5 février 2013 à Saragosse, proposées par Anaïs Massola, libraire française et trésorière de l’AILF, ont réuni des libraires et des représentants d’institutions culturelles et scolaires françaises et espagnoles locales. Tous ont échangé sur les pratiques du métier et développé quelques pistes de collaboration. Les libraires ont en particulier évoqué la lenteur du transport et la récente installation d’Amazon à l’automne 2012. Plusieurs projets ont été amorcés depuis : deux librairies ont décidé de s’associer pour faire une action de sensibilisation auprès de l’association de parents d’élèves locale qui commande auprès d’une librairie en France et l’Institut français de Madrid a réuni les libraires de la capitale pour réfléchir à une répartition équitable de ses commandes institutionnelles. 
Séminaire d’Europe du Nord et d’Europe Centrale et Orientale à Berlin. 
Une quinzaine de libraires francophones venus de 15 villes européennes ont été réunis à l’initiative du BIEF et du CNL en partenariat avec l’AILF 
et l’Institut français de Berlin. 
Sylviane Friederich et Philippe Goffe, libraires européens et représentants de l’AILF, ont co animé cette rencontre aux côtés de Pierre Myszkowski. 
Ils ont découvert plusieurs visages de librairies françaises de l’Europe du Nord et de l’Est. Certaines sont installées depuis des décennies (Vienne, La Haye ou Sofia) et d’autres, plus récentes, à l’image d’une nouvelle génération de libraires (Copenhague, Londres, Bucarest, Oslo ou Chisinau). 
Toutes se sont retrouvées sur des problématiques similaires : pression immobilière, marchés institutionnels culturels et scolaires français incertains voir inexistants, application pour certains d’une TVA comme au Danemark où elle est de 25%, d’un taux de change (pour ceux qui ne sont pas dans la zone euro). Autant de facteurs qui conduisent le libraire -comme partout dans le monde- à majorer le prix du livre sur une fourchette allant de 12% à Budapest à 34% à Copenhague. Seule exception, le libraire moldave ayant développé une politique de prix volontariste pour attirer dans sa librairie des lecteurs au faible pouvoir d’achat et lui permettant de faire face à une concurrence de « certains pays de l’Est qui importent sans vergogne et répondent tous azimuts aux appels d’offres en proposant des prix défiant toute concurrence » comme le rappelle justement Sylviane Friederich. Autant d’éléments illustrant la pertinence des dispositifs du CNL pour rendre les prix 
plus accessibles. 
Autre grande menace, celle d’Amazon, très intégré dans les marchés anglo-saxons et dans les pays scandinaves du fait de pratiques d’achat en ligne plus fréquentes, mais peu concurrentielles dans les pays de l’Est en raison des tarifs de port proposés par le géant de la vente en ligne. 
Plusieurs pistes de travail ont été évoquées comme la création d’un fonds européen disponible en librairie qui pourrait illustrer, selon Philippe Goffe, le fait que “par la présence de ce fonds, ces librairies françaises sont vectrices de l’identité culturelle 
européenne”. 
Les relations entre libraires et institutions culturelles et scolaires françaises locales sont à développer. Une libraire, ancienne chargée du livre en Roumanie, a évoqué une possible Convention de partenariat annuelle. Sylviane Friederich a rappelé le projet de “charte” évoqué dans l’édito. 
Formation à Dakar 
Une vingtaine de libraires originaires du Sénégal, de Guinée et de la République démocratique du Congo ont participé à une formation du 8 au 14 avril 2013 à Dakar. Organisée avec la collaboration de Clairafrique, cette rencontre, animée par Agnès Avognon Adjaho (ancienne Directrice de Notre-Dame à Cotonou) et Brahim Soro (Librairie de France à Abidjan) a mis l’accent sur trois thèmes : 
l’assortiment en librairie, la gestion physique et financière des stocks, les techniques de vente et d’animation. 
L’AILF était mobilisée en cette année par plusieurs rencontres qui se sont tenues aux quatre coins du monde et dont voici un rapide tour d’horizon.
3 
Les formateurs ont salué une très bon- ne participation des libraires qui ont largement échangé sur des questions essentielles à la pratique du métier. 
De Québec à Beyrouth 
Québec. Suite à la rencontre de 
Michel Choueiri et Sylviane Friederich avec des libraires de Montréal et de 
Québec et des différentes associa- tions professionnelles québécoises, l’ANEL et l’AILF proposent aux libraires francophones du Sud intéressés par 
la production québécoise, une ren- contre avec les éditeurs de l’ANEL au Salon du livre de Paris, sur le stand Québec, le lundi 24 mars 2014 à 11h00. 
Beyrouth. Lors du Salon du Livre de Beyrouth du 3 au 5 Novembre 2013, une délégation de libraires a rencontré des représentants locaux de l’AUF (Agence universitaire de la Francophonie) pour établir un premier dialogue sur les formations aux métiers du livre et mettre en relation des universités francophones du monde arabe avec le réseau des libraires. 
La Caravane du Livre et de la Lecture fait école dans la région des Grands Lacs 
La Caravane du Livre et de la lecture est une première au Rwanda et au Burundi selon les nombreuses coupures de presse qui relatent son parcours. La qualité des animations conçues par les librairies Ikirezi, Savoir plus, faire plus et les acteurs culturels et associatifs locaux Sembura et le Centre des Arts Ishyo ont suscité l’intérêt des lecteurs de Bujumbura à Kigali en passant par Gitega, Butare, Muhanga et Huye. 
Le choix des intervenants y est pour beaucoup. En effet, les auteurs (Dominique Mwankumi, Dorcy Rugamba, Alain Amrah Horutanga) s’adressaient à des publics spécifiques (petits ou grands) sous des modes d’expression différents (dessin, théâtre, écriture). Tous ont pu faire naître l’envie d’écrire, de dessiner, de jouer, ou déclamer sur des thèmes sensibles comme celui du génocide du Rwanda. L’engouement des jeunes et des moins jeunes a très agréablement surpris l’ensemble des auteurs et des équipes d’organisation. Ces derniers avaient préparé avec des enseignants et associations locales, ce riche parcours, avec le sentiment de “ développer un nouveau rapport de proximité avec le livre et de participer à la promotion de la diversité culturelle par la mise en valeur du patrimoine littéraire régional, continental et international”, comme souligne si justement Francine Mandi de la librairie Savoir plus, faire plus. 
Coté Bukavu, la librairie Livres pour les grands lacs a du reporter sa première manifestation en raison des conditions climatiques et sécuritaires peu favorables au mois de mai 2014. 
Parmi les habitués, la librairie Mercury au Burkina Faso a organisé en novembre 2013 plusieurs animations à Bobo et Ouagadougou, notamment dans le cadre de la Filo, Foire du Livre de la capitale. De son côté, la librairie La Source au Tchad s’est lancée dans un périple sur des milliers de kilomètres du 01 au 20 décembre 2013. Clairafrique au Sénégal prépare des animations au premier trimestre 2014. 
Dessins d’enfants réalisés à l’occasion d’ateliers de Hilde Baele (caravane des Grands Lacs) 
Salon du livre 2014 
Comme tous les ans, l’AILF aura un espace de rencontre sur le stand de l’espace professionnel international X54 au sein du Salon du livre de Paris. 
Au programme 
cette année 
Vendredi 21 mars 
Salon de 10h à 20h 
17h : réunion avec les libraires d’Océan indien 
Samedi 22 mars 
Salon de 10h à 20h 
14h30-16h : réunion Caravane du Livre et de la Lecture au café 
pro de l’espace professionnel 
international 
18h-19h30 : cocktail de l’AILF au café pro de l’espace international pour les libraires membres et les partenaires de l’AILF 
Dimanche 23 mars au CNL 
53 rue de Verneuil, 75007, Métro Solférino 
9h30-13h : matinée des libraires au CNL 
15h30-17h : assemblée générale ordinaire de l’AILF 
Lundi 24 mars 
Salon de 10h à 19h 
Matinée pro, salon ouvert au public dès 13h 
11h : réunion au stand de l’ANEL entre libraires du Sud et éditeurs québécois 
La caravane du livre et de la lecture dans la région des Grands Lacs
En direct du réseauAssociation Internationale des Libraires Francophones 
4 
Réouverture de la Pléiade en Haïti 
La librairie a rouvert ses portes le 21 décembre 2013 et semble avoir redonné vie au quartier. L’équipe remercie l’ensemble des partenaires qui l’ont accompagnée. La récente venue de Laurent Gaudé a permis à la librairie de redevenir un véritable petit bouillon de culture. 
Adib Choueiri nous a quittés 
Figure emblématique des libraires libanais, Adib Choueiri qui a fondé La Phénicie en 1968 s’est éteint le 22 décembre 2013. Un Monsieur, posé et cordial, qui a développé la 
librairie La Phénicie, petit à petit, avec constance et régularité, surmontant les guerres et le terrorisme qu’a connus le Liban. 
Décoré des palmes académiques, Adib Choueiri a fait de la librairie La Phénicie, un fidèle partenaire des établissements scolaires et des éditeurs français. Il a su intégrer dans son équipe ses deux filles, Maria et Christiane, qui ont fait évoluer cette librairie générale vers une librairie scolaire et pédagogique. Elles peuvent être fières de cette relève qu’elles incarnent. 
Aujourd’hui, toute l’équipe de l’AILF et ses membres ont une pensée émue 
pour son épouse, ses deux filles, et pour son neveu Michel Choueiri. 
Colibri fait peau neuve ! 
Après trois mois d’incertitudes, la librairie francophone bulgare est sereine quant à son avenir. C’est au sein de l’ancienne Alliance française de Sofia 
Association internationale 
des Libraires francophones 
11 rue Caillaux - 75013 Paris 
Tél : 01 40 51 11 45 
Courriel : contact@librairesfrancophones.org 
Site www.librairesfrancophones.org 
Contact : 
Anne Lise Schmitt 
Mariette Robbes 
Conseil d’administration 
Présidente : Sylviane Friederich 
La librairie, Suisse 
Vice présidente : Agnès Debiage 
Librairie Oum El Dounia, Egypte 
Trésorière : Anais Massola 
Librairie Le Rideau Rouge, France 
Secrétaire général : Ngartara Ngaryengue 
Librairie La Source, Tchad 
Administrateurs 
Jacques Bernard 
Librairie Le Forum, Australie 
René Yediéti 
Librairie de France, Côte d’Ivoire 
Yacine Retnani 
Le Carrefour des livres, Maroc 
Fatiha Soal 
Librairie Kalimat, Algérie 
Loubna Joheir Fawaz 
Librairie Vents du Sud, Mauritanie 
Patrick Suel 
Librairie Zadig, Allemagnesituée sur la célèbre place Slavejkov qu’elle a ouvert ses nouveaux locaux. 
Les libraires francophones de 
Belgique en route vers le numérique. 
Avec les auteurs et les éditeurs, soucieux comme eux de contrôler l’incidence du numérique sur leurs métiers, à la maîtrise de cette alliance du papier et du numérique qui sera la réalité de demain. Un site Internet a ainsi été développé pour en témoigner : 
www.futursdulivre.be 
Par ailleurs, avec l’aide du Ministère de la Culture, ils ont analysé le marché de la diffusion et de la distribution de livres numériques. On sait que la vente du numérique est actuellement peu ou pas rentable, et que les sites individuels des libraires équipés d’un corner numérique, s’ils ont l’avantage d’exister, ne présentent pas réellement d’alternative aux grands opérateurs qui à des degrés divers occupent le marché. Les vrais concurrents du libraire indépendant ne sont pas ses voisins mais ceux qui s’imposent directement lorsqu’avec un simple “clic” l’internaute cherche à se procurer un livre numérique. 
Les libraires ont donc opté pour une solution collective, en développant un portail de vente qui agira comme une « marque » : librel.be. Et pour éviter de réinventer ce qui s’est déjà fait par ailleurs, et qui aurait exigé un budget considérable, le choix a été fait de s’adosser à un CMS existant sur le marché, tout en gardant une complète autonomie. Mais il y a plus : ce portail, qui devrait être opérationnel avant l’été, n’aura pas pour seule ambition de vendre des livres numériques. Animé par un coordinateur, ce portail des libraires indépendants de Belgique francophone sera en même temps leur vitrine et leur outil de promotion. En ces temps où nos métiers doivent se redéfinir, la librairie indépendante a bien besoin de réaffirmer sa présence, son dynamisme, et sa modernité. 
Philippe Goffe 
Responsable du projet Librel.be 
Rédaction : Anne-Lise Schmitt 
Mise en page et maquette : nathaliachoueiri@gmail.comles libraires belges se sont d’abord regroupés au sein d’un partenariat interprofessionnel pour réfléchir, se former et mettre sur pied les outils nécessaires 
Librairie La Pléiade à Port au Prince 
Philippe Goffe à Beyrouth présentant la situation du livre numérique en Belgique 
Association Internationale des Libraires Francophones
du réseau 
En direct 
Numéro 13 / 2013 
E D I T O L e t t r e d ’ i n f o r m a t i o n d e L ’ A I L F 
Sylviane Friederich 
Présidente de l’AILF 
L’année 2012 fut riche en évènements puisque l’AILF a fêté ses 10 ans 
d’existence. Cet anniversaire a été largement relayé par les médias et nous 
avons bénéficié d’une bonne visibilité sur les stands de nos partenaires, durant 
le Salon du livre de Paris. Les nombreuses interventions et animations assurées, 
aussi bien par des écrivains que par des libraires des cinq continents, reflétaient 
la diversité culturelle et professionnelle de nos membres. Pour l’occasion, une 
brochure a été éditée, relatant le travail accompli pendant cette décennie et 
fixant ainsi durablement la politique de l’AILF. 
Parmi les actions phares de l’AILF, la Caravane du Livre et de la Lecture 
permet d’agir auprès du grand public en favorisant lecture et promotion du 
livre francophone, dans une ambiance festive. Un film sur la Caravane, tourné 
au Burkina Faso, a largement montré l’impact de cette action, notamment 
lorsque les populations découvrent avec joie qu’une large sélection d’ouvrages 
peut venir jusque dans leurs régions reculées. Sa diffusion sur TV5 Monde a mis 
en valeur le travail de l’AILF et renforcé sa légitimité. Parallèlement, la com-munication 
de l’AILF a été améliorée par la refonte de notre site Internet, le 
développement de notre profil Facebook et le e-mailing régulier de communi-qués 
et de lettres électroniques. L’AILF met tout en oeuvre pour être au plus 
proche des libraires. 
Mais ces actions ouvertes vers le public se font en parallèle d’un travail de 
concertation avec l’interprofession et les politiques dès qu’un sujet le nécessite. 
C’est donc, dans ce cadre, que nous avons mené plusieurs enquêtes auprès de 
nos membres pour mieux connaître la réalité du terrain. Ces rapports ont été 
présentés aux ministères de la Culture et de la Communication et des Affaires 
étrangères mais également à d’autres acteurs professionnels (publics et privés). 
Les problèmes de l’assurance Coface, l’impact des frais d’importation sur le prix 
de vente final du livre et les relations avec les structures scolaires et culturelles 
françaises à l’étranger sont autant de sujets qui ont permis de sensibiliser nos 
interlocuteurs aux difficultés du métier de libraire francophone à l’étranger. Notre 
position de médiateur, relativement neutre, nous permet aujourd’hui de parler au 
nom d’une centaine de librairies réparties aux quatre coins du monde. Devenu un 
acteur politique reconnu et écouté, l’AILF a remis à son administrateur régional, 
lors du séminaire des libraires subsahariens à Abidjan, des « recommandations » 
à destination des Ministres de la Culture des pays membres de la CEDEAO afin 
de les sensibiliser à toute la chaîne professionnelle du livre. En septembre 2012, 
l’AILF a été reçue par Madame Yamina Benguigui, ministre déléguée auprès du mi-nistre 
des Affaires étrangères, chargée de la Francophonie, très concernée par les 
problèmes de prix de vente du livre en Afrique. 
L’année 2013 va être une année difficile. La conjoncture économique entraîne 
une diminution des financements de la part de nos partenaires. Cette baisse 
ne nous permettra pas forcément de réaliser des actions de formation régu-lières 
dans toutes les zones et d’assurer un accompagnement individuel pour 
ceux qui en ont le plus besoin. Le Conseil d’Administration va devoir opérer une 
mutation et réfléchir à de nouvelles sources de financement pour continuer et faire 
perdurer l’existence de nos actions dans la déontologie du métier que nous 
défendons. Une bonne nouvelle tout de même. La Centrale de l’Edition a généreu-sement 
mis à notre disposition un agréable local qui nous servira dorénavant de 
permanence et de bureau. Nous aurons d’autant plus besoin de renforcer cette 
solidarité propre à la grande famille de l’AILF. Par vos actions et votre participa-tion 
à la vie de l’AILF, nous consoliderons durablement la chaîne des métiers du 
livre à travers le monde. 
Sylviane Friederich 
Présidente 
Nouvelle 
permanence 
de l’AILF 
L’AILF dispose désormais d’un bu-reau 
dans les locaux de la Cen-trale 
de l’Édition où les libraires 
francophones de passage à Paris 
peuvent se rendre pour rencon-trer 
l’équipe de coordination. La 
permanence est assurée du lundi 
au vendredi de 10h à 13h et de 
14h à 17h à l’adresse suivante : 
20 rue des Grands Augustins 
75006 Paris 
(Métro Saint-Michel ou Odéon) 
Tel. : 01.40.51.11.45 
Le courrier adressé à l’AILF est 
toujours à envoyer au siège so-cial 
de l’association : 
11 rue Caillaux 75013 Paris
En direct du réseau 
Association Internationale des Libraires Francophones 
L’AILF sur le terrain en 2012 
Un intense travail sur différents axes a 
marqué cette année qui célébrait les 
10 ans de l’AILF. Voici un tour d’horizon 
rapide, sur quelques actions de l’AILF 
en 2012. 
Séminaire des libraires 
francophones d’Afrique 
subsaharienne à Abidjan 
12 libraires d’Afrique de l’Ouest et 6 
d’Afrique centrale ont pu échanger les 
10/11 novembre 2012 à Abidjan sur les 
enjeux de la librairie de demain : nou-veaux 
marchés, nouveaux publics, nou-veaux 
lecteurs, nouveaux outils et sur 
les éléments qui caractérisent la librairie 
telle qu’elle est. 
Quatre axes majeurs se sont dégagés 
de ce séminaire : 
Si plus de 50% des libraires présents 
avaient un site web, tous n’ont pas 
encore de gestion informatisée et seuls 
deux libraires font de la vente en ligne. 
Un marché est à reconquérir, celui des 
appels d’offres et commandes institu-tionnelles 
peu accessibles aux libraires 
et pouvant nécessiter une parcellisation 
en lots et une approche plus qualitative. 
La solidarité interprofessionnelle est, 
sans aucun doute, la plus précieuse 
manière de développer des marchés. 
Les libraires de la Caravane du Livre 
se sont engagés à capitaliser les expé-riences 
prometteuses de rencontres 
avec des auteurs mais ont besoin 
de plus d’informations de la part des 
éditeurs pour monter une animation 
de qualité. 
La Caravane du Livre et de la Lecture 
doit être un laboratoire d’expériences et 
d’analyses sur les pratiques de lecture. 
Un projet de Caravane en Afrique 
centrale est né de cette rencontre. 
Rencontre de libraires 
à Madagascar 
et accompagnements 
individualisés 
Au terme de la formation AILF en 2011, 
les libraires malgaches avaient émis 
le souhait de privilégier pour 2012, des 
accompagnements individualisés en li-brairie. 
Parallèlement, une libraire de l’Ile 
Maurice, Cristèle de Spéville de l’Atelier 
Littéraire, nous a interpelés sur le fait 
que les libraires de l’Océan indien ne se 
connaissaient pas suffisamment. L’AILF 
a donc fait venir cette libraire à l’occa-sion 
d’une journée de séminaire avec 
les libraires malgaches à l’IFM (animée 
par Agnès Debiage) qui a largement 
abordé la question de cette coopé-ration 
sous-régionale impliquant l’AILF, 
l’IFM et les éditeurs des pays concer-nés. 
Du 21 au 29 novembre, outre cette 
journée de travail en commun avec les 
libraires, Agnès Debiage a pu accom-pagner 
dans leur développement 3 li-brairies 
d’Antananarivo (Librairie Maison 
de la Presse, Librairie Il était une fois … et 
Librairie CMPL) et 1 librairie de Tamatave 
(Librairie GM Fakra). 
Au fil des années, les actions de l’AILF 
à Madagascar ont favorisé un vrai dia-logue 
entre les libraires, des échanges 
entre les libraires et l’Institut français, un 
accompagnement régulier des libraires 
à travers les formations et les interven-tions 
en librairie. 
Etat des lieux et 
accompagnement à Djibouti 
Du 18 au 23 mai 2012, l’AILF a mené une 
double mission à Djibouti qui s’inscrivait 
dans la continuité du travail effectué 
depuis des années dans la zone Océan 
indien. Cette mission, effectuée par 
Agnès Debiage, comprenait un état 
des lieux de la librairie et de la distri-bution 
du livre francophone à Djibouti 
et un accompagnement individua-lisé 
de la Librairie Victor Hugo. Deux 
libraires sur place assurent une visibilité 
du livre francophone : Victor Hugo et 
Discorama. Deux librairies diffrentes et 
complémentaires qui semblent se par-tager 
en bonne intelligence le marché 
local. D’autant que le marché du livre à 
Djibouti est restreint. 
Le deuxième objectif de ce déplace-ment 
était une mission d’accompa-gnement 
de la Librairie Victor Hugo. 
L’AILF lui a donc consacré trois journées 
entières de formation personnalisée 
qui ont permis de travailler sur l’agran-dissement 
de sa librairie, son réamé-nagement, 
sa communication avec 
notamment l’utilité des outils Internet et 
d’un réseau comme Facebook pour sa 
promotion à grande échelle. La diver-sification 
de son offre, ses points forts 
et ses points faibles, la présentation de 
son dossier de demande d’agrément 
Librairie Francophone de référence pour 
le CNL ont aussi été étudiés. 
Les 10 ans de l’AILF 
au Salon du livre de Paris 
Une cinquantaine de libraires de l’AILF 
étaient présents pour ce 10ème anniver-saire. 
Diverses animations à destination 
des professionnels et du grand public 
autour du livre francophone dans le 
cadre du Salon du livre de Paris, ont 
traité de thématiques posant le libraire 
comme témoin de la société civile et 
agent culturel. 
Un important travail a été mené en di-rection 
des médias (Lire, Livres Hebdo, 
TV5 Monde, France Inter, …). 
Une plaquette rétrospective de l’histoire 
de l’AILF, en lien avec les événements 
qui ont marqué le monde du livre fran-cophone 
ces dix dernières années, a 
été diffusée dans le numéro spécial Sa-lon 
de Livres Hebdo. 
8ème Caravane du Livre et de la 
Lecture en Afrique de l’Ouest 
Les libraires du Burkina Faso, Sénégal, 
Mauritanie, Tchad, Niger et Côte d’Ivoire 
ont participé à la Caravane 2012 (no-vembre 
2011 à juin 2012). La sélection 
d’ouvrages présentés comptait 3 837 
titres de 150 éditeurs partenairesd du 
Nord et du Sud. 
De nombreux auteurs africains ont parti-cipé. 
Parmi eux, Jocelyne Saucier - Lau-réate 
du Prix des 5 continents de la Fran-cophonie, 
les auteurs sénégalais Felwine 
Sarr, Nafissatou Dia Diouf, Souleymane 
Bachir Diagne et Boubacar Boris Diop. 
Au Burkina Faso, A. Ignace Hien et Issaka 
Ouédraogo ont présenté et dédicacé 
leurs ouvrages. En Mauritanie, le public 
a rencontré à la librairie Vents du Sud 
Sophie Caratini, Boubacar Boris Diop et 
Louis-Philippe D’Alembert. Au Tchad, 
les animations ont été assurées par un 
slameur, un conteur et l’écrivain et musi-cien 
Didier Lalaye. Trois auteurs Tierno 
Monenembo, Regina Yaou et Anzata 
Ouattara ont accompagné la Cara-vane 
ivoirienne, certains sur plusieurs 
centaines de kilomètres. 
Une Caravane encore plus riche en ani-mations 
: conférences, slam, lecture de 
contes, concours de lecture et d’écri-ture, 
présentation de livres et dédicaces 
entre autres. 
Pour accompagner les nouveaux venus 
dans la Caravane, l’AILF a travaillé sur 
un « kit de formation à la Caravane » 
Programme de l’AILF 
au Salon du livre de Paris 
Vendredi 22 mars (10h - 20h) 
15h-16h : rencontre entre libraires du Maghreb sur le stand de l’AILF 
16h30-17h30 : rencontre entre libraires d’Europe sur le stand de l’AILF 
Samedi 23 mars (10h - 20h) 
11h-12h : rencontre entre libraires du Proche et Moyen Orient 
sur le stand de l’AILF 
14h-15h30 : réunion pour les libraires d’Afrique centrale et de l’Ouest 
sur la Caravane du Livre et de la Lecture 
au café pro de l’espace international 
16h-17h : rencontre entre libraires d’Asie et d’Océanie 
sur le stand de l’AILF 
17h30-19h : cocktail de l’AILF au café pro de l’espace international 
Dimanche 24 mars (10h - 19h) 
10h-13h : matinée des libraires au CNL 
(53 rue de Verneuil, 75007, Métro Solférino) 
15h-15h30 : assemblée générale extraordinaire de l’AILF 
15h30-17h : assemblée générale ordinaire de l’AILF 
Lundi 25 : mars (9h à 19h) 
9h-13h : matinée réservée aux professionnels au Salon du livre 
15h00-16h00 : rencontre entre libraires de l’Océan indien 
sur le stand de l’AILF 
16h30-17h30 : rencontre entre libraires d’Amérique du Sud et du Nord 
sur le stand de l’AILF 
très complet. Dans ce kit, les libraires 
disposent de documents précisant les 
démarches à suivre pour mettre en 
place des partenariats locaux, organiser 
des animations, préparer sa sélection de 
titres, calculer un prix de vente bonifié 
« spécial Caravane », faire des simula-tions 
de budget, rechercher un finance-ment, 
etc. 
Participation au Forum mondial 
de la langue française 
à Québec 
Le premier Forum mondial de la langue 
française a eu lieu dans la ville de 
Québec (Canada) du 2 au 6 juillet 2012. 
1 300 participants se sont regroupés 
pour une semaine d’activités, de 
témoignages et de débats sur la langue 
française, sa réalité et son avenir. L’AILF, 
invitée au Forum, était représentée par 
son Vice-président, Michel Choueiri 
(Liban), et un ancien administrateur, 
Normand Provençal (Québec). Michel 
Choueiri a animé une table ronde sur 
le thème « Défense des langues, mani-feste 
pour l’usage du français » et a par-ticipé 
avec Normand Provençal à une 
table ronde sur « L’état du monde du 
livre et de l’édition ». Ce rassemblement 
était très intéressant et les rencontres 
faites sur place encore plus. Il a permis 
de se rendre compte de l’importance 
du renforcement de la langue française 
dans plusieurs pays, surtout ceux qui 
cohabitent avec d’autres langues. 
Parallèlement à ces actions de 
terrain, l’AILF a mené certains 
chantiers essentiels 
Enquête sur les frais d’approche, ré-pondant 
à une requête du CNL et du 
ministère des Affaires étrangères (en 
particulier de la Ministre déléguée à la 
Francophonie). 
La refonte du site Internet de l’AILF, 
avec une nouvelle nomenclature, des 
rubriques en plus, un graphisme amé-lioré, 
un moteur de recherche, … 
La réalisation d’un film sur la Caravane 
du Livre et de la Lecture au Burkina Faso, 
qui a notamment été diffusé sur TV5 
Monde et la RTBF. 
Une rencontre entre libraires et Ha-chette 
Livre International au Salon du 
livre de Paris 2012. 
Le plaidoyer contre le retrait des garan-ties 
Coface en Egypte et le soutien 
de l’action des libraires francophones 
d’Egypte pour sensibiliser professionnels 
et politiques. 
La participation aux réunions du minis-tère 
de la Culture et de la Communication 
L’équipe de la librairie Victor Hugo à Djibouti sur un plan d’aide à la librairie en France. Séminaire d’Abidjan 
Association Internationale 
Des Libraires Francophones 
11 rue Caillaux - Boîte n° 49 
75013 Paris - France 
Tél. : (33) 01 40 51 11 45 
Courriel : 
contact@librairesfrancophones.org 
Site web : 
www.librairesfrancophones.org 
Contact : 
Anne-Lise Schmitt – coordinatrice 
Aude Mayans – coordinatrice adjointe 
Conseil d’administration 
Présidente : Mme Sylviane Friederich 
(La Librairie – Suisse) 
Vice-Président : M. Michel Choueiri 
(Librairie El Bourj – Liban) 
Trésorière : Mme Anaïs Massola 
(Librairie Le Rideau Rouge - France) 
Secrétaire générale : Mme Agnès Debiage 
(Librairie Oum El Dounia – Egypte) 
Administrateurs 
- M. Jacques Bernard 
(Librairie Le Forum – Australie) 
- M. Philippe Goffe 
(Librairie Graffiti – Belgique) 
- M. Chiel Lijdsman 
(Librairie Ikirezi – Rwanda) 
- M. Ngartara Ngaryengue 
(Librairie La Source – Tchad) 
- M. Yacine Retnani 
(Librairie Le Carrefour des Livres – Maroc) 
- Mme Renata Sader 
(Librairie Culture & co – Emirats Arabes Unis) 
- Mme Fatiha Soal 
(Librairie Kalimat – Algérie) 
- M. René Yedieti 
(Librairie de France – Côte d’Ivoire)
En direct du réseau 
Association Internationale des Libraires Francophones 
On le sait. Depuis deux ou trois ans, le 
numérique a fait irruption dans tous les 
discours sur le livre et son avenir. On ne 
compte plus les rencontres, les col-loques, 
les articles, les blogs qui en 
parlent et nous annoncent soit la fin de 
nos librairies, soit l’extrême urgence de 
nous y plonger. Il est vrai que le numé-rique 
est à nos portes, et que la perspec-tive 
pour nous, libraires francophones, 
de voir disparaître ces frontières si diffi-ciles 
à franchir parfois, et de voir un texte 
se transmettre au bout du monde sur un 
seul « clic », pose de sérieuses questions. 
Alors qu’en est-il aujourd’hui ? 
Que faut-il au lecteur/consommateur 
pour se procurer un livre (eBook) sous 
format numérique ? 
Un ordinateur, une tablette, une liseuse ou 
un smartphone, une connexion Internet 
facile, une carte de crédit et un système 
bancaire qui permette ce genre de tran-saction. 
Au Nord, pas de souci. Au Sud, 
c’est moins évident. Que faut-il au lib-raire 
pour pouvoir vendre des livres nu-mériques 
? Un site Internet qui présente 
un catalogue numérique, la signature 
de contrats de mandats avec les princi-paux 
éditeurs, un système de paiement 
en ligne, un SAV (support) pour résoudre 
les fréquents problèmes de télécharge-ment 
rencontrés par les lecteurs. 
Pour les deux ou trois grands majors qui 
agissent au niveau mondial, no worry 
(on y parle américain). On dit qu’actuel-lement 
70% des ventes d’eBooks se font 
via ces écosystèmes fermés, où le client 
est totalement pris en charge. Pour un 
libraire indépendant, c’est un peu plus 
compliqué. Gérer un catalogue en 
ligne c’est, outre le développement 
informatique nécessaire, avoir accès 
aux e-distributeurs, soit en direct, soit via 
le Hub Dilicom (mais Hachette, entre 
autres, n’y figure toujours pas…), soit 
via un intermédiaire, ou un agrégateur, 
qui fait le travail pour lui (et ne lui laisse 
donc que des marges réduites). Il n’y 
en a pas beaucoup, ils sont eux-mêmes 
revendeurs, et surtout ils travaillent peu 
à l’international. Car il y a encore ces 
contrats à signer avec les éditeurs, qui 
fixent les prix de vente et les critères de 
territorialité : on ne peut pas tout vendre 
partout. Sans oublier les TVA locales. Les 
Français ont (provisoirement peut-être, 
car en non-conformité avec la législa-tion 
européenne) résolu le problème en 
Le numérique. 
Un nouveau Où en est-on ? 
site Internet 
pour l’AILF 
En novembre 2012, la nouvelle ver-sion 
du site Internet de l’AILF (www. 
librairesfrancophones.org) a été mise 
en ligne. La nomenclature du site a 
été entièrement revue, de nouvelles 
rubriques ont été créées et d’autres 
ont été modifiées. Parmi les nou-velles 
rubriques, une concernant le 
« Métier de libraire », ouverte à toutes 
les questions et informations sur notre 
profession et sur le livre francophone 
comme, notamment, les enjeux du 
livre numérique. Certains articles et 
enquêtes ont par ailleurs été publiés 
avec un accès restreint, uniquement 
réservé aux adhérents de l’AILF, qui 
peuvent lire ces articles grâce à un 
code d’accès. Cela va dans le sens 
de notre volonté de donner des 
avantages spécifiques aux adhé-rents 
de l’association. 
Pour que ce site s’adresse à des pro-fessionnels 
mais également au grand 
public, nous avons élargi le champ 
visuel en ajoutant la possibilité d’in-sérer 
des fichiers audio, vidéo et 
une base de données de photogra-phies. 
Nous avons créé sur la page 
d’accueil un diaporama illustrant 
les vitrines et les rayons de librairies 
membres. Un module de brèves et 
d’actualités donne des informations 
courtes et fréquemment renouvelées 
sur le livre dans le monde. 
Dans la rubrique « Nos membres », 
une page recense l’ensemble des li-braires 
membres de l’AILF classés par 
ordre alphabétique. Un moteur de re-cherche 
a été ajouté pour faciliter la 
navigation sur le site et une rubrique 
« Archives » a été conçue pour 
consulter tous les anciens articles 
déjà publiés. 
Le graphisme du site a également 
été modernisé. Il est plus interactif et 
donne la possibilité de partager les 
articles sur les réseaux sociaux. 
N’hésitez pas à nous laisser vos 
commentaires sur le site Internet, 
pour qu’il puisse être amélioré si 
besoin est ! 
alignant le numérique sur le papier, avec 
les vicissitudes liées à la politique locale : 
de 5,5% à 7% sous Sarkozy, de 7% à 5,5% 
sous Hollande, et bientôt 5% (en 2014) ! 
Presque partout ailleurs, quand une TVA 
est appliquée, elle considère le fichier 
numérique, non comme un livre, mais 
comme un service, et est donc élevée. 
Difficile d’être plus cher que les autres 
sur le web, où tout est transparent ! 
Alors que faire ? Jusqu’ici, les libraires 
n’ont pas réussi à s’organiser pour offrir 
des solutions crédibles face aux grands 
opérateurs. Les agrégateurs présents 
sur le marché français ont-ils des pro-positions 
à faire aux libraires francopho-nes 
à l’international ? Propositions qui 
tiennent compte de la difficulté pour des 
acteurs isolés de franchir les obstacles 
évoqués ci-avant ? Ou faudra-t-il 
chercher des alternatives chez d’autres 
prestataires possibles, français ou non-français, 
mais qui tiennent compte des 
contingences propres à l’international ? 
Dernière question : faut-il s’affoler ? Ac-tuellement 
c’est encore le papier qui 
fait vivre la grande majorité des acteurs 
du livre. Si le marché numérique dans 
les pays anglo-saxons est estimé à 15 
ou 20% des ventes, voire plus (encore 
faut-il analyser finement ces chiffres en 
fonction de la structure globale du mar-ché), 
ce n’est pas encore le cas dans 
le marché francophone, même si l’on 
prédit une évolution rapide ces pro-chaines 
années. En 2012, il est estimé à 
21 millions d’Euros, soit 0,6% du volume 
total des livres (chiffres cités par Livres 
Hebdo). Il doublera sans doute en 
2013. Mais que cette transition se fasse 
en douceur ou non, elle nous conduira 
inévitablement à une réflexion fonda-mentale 
sur notre métier. Vendre du 
numérique, peut-être, ce n’est pas un 
exercice imposé et on peut légitime-ment 
choisir de ne pas s’y lancer. Mais 
quel que soit le choix de chacun, pour 
exister demain dans cet univers, les 
libraires devront s’interroger sur le sens 
de leur métier. Quel rôle joueront-ils de-main 
? L’enjeu est évidemment capital. 
Alors, le numérique ? Pressons-nous, 
certes, mais ne nous précipitons pas, 
et rêvons peut-être à une solution 
fédérative. L’AILF, sans garantie de réus-site, 
y réfléchit. 
Philippe Goffe

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En direct du réseau / AILF (numéros de 2014 & 2013)

  • 1. 10ème anniversaire de la Caravane du Livre et de la Lecture La Caravane du Livre et de la Lecture se déroulera en octobre 2014 dans plus d’une dizaine de pays d’Afrique subsaharienne (Bénin, Burkina Faso, Burundi, Côte d’Ivoire, Djibouti, Guinée, Mauritanie, Niger, Tchad, République Démocratique du Congo et République du Congo, Rwanda, Sénégal). Dans chaque pays, trois projets seront proposés au public et illustreront un partenariat spécifique avec des auteurs, des bibliothécaires et des éditeurs. La Caravane des auteurs offrira des animations gratuites au grand public grâce à l’intervention d’auteurs francophones invités à des tables rondes ou à des ateliers d’écriture, d’illustration, de slam, de théâtre... La Caravane des bibliothèques permettra à un libraire dans chaque pays de travailler avec un bibliothécaire sur la constitution d’un fonds de titres de littérature francophone contemporaine et de le lui attribuer gratuitement. Un catalogue «100 titres pour 10 ans» est en cours de conception. Il sera également à la disposition de tous et proposera à la fois des coups de coeur de libraires et d’éditeurs sur la littérature africaine contemporaine mais également des ouvrages de référence. A l’issue de ces manifestations, l’ensemble des libraires participeront à une rencontre interprofessionnelle à Dakar. Ils réfléchiront aux enjeux et à la pratique du métier aujourd’hui et échangeront sur l’impact de manifestations comme la Caravane du Livre et de la Lecture sur le public et sur leurs activités. du réseau En direct Numéro 14 / 2014Lettre d’information de L’AILFE D I T O L’année 2013 s’est révélée riche en événements pour l’AILF malgré un budget toujours plus serré. Nous avons pu accomplir diverses actions de professionnalisation et assurer le bon fonctionnement du bureau. Mon édito de l’année dernière vous parlait déjà des difficultés de financement que traverse notre association pour mener à bien tous nos projets. Vous, les membres, êtes les premiers concernés et je réitère une fois de plus l’importance de votre engagement et le paiement régulier de vos cotisations qui nous permettront de répondre plus largement aux nombreuses demandes des uns et des autres. D’autant que durant l’année 2013, nous avons fait un important travail de recherche de fonds privés notamment auprès de fondations d’entreprises. Notre élan a cependant été ralenti par le constat que notre secteur d’intervention n’est pas toujours reconnu d’intérêt général. Nous ne baissons pas les bras, c’est localement que nous allons chercher des fonds notamment dans le cadre du dixième anniversaire de la Caravane du Livre et de la Lecture. Par ailleurs, nous continuons à oeuvrer auprès de nos partenaires institutionnels pour que la librairie soit considérée comme un espace culturel, acteur de développement local et pas uniquement un espace marchand. Nous sommes en contact avec le cabinet de la Ministre déléguée à la Francophonie pour que les recommandations énoncées dans le dossier frais d’approche réalisé en 2012, à sa demande, soient suivies d’effets notamment en ce qui concerne les taxes douanières élevées. Autre dossier lancé en 2013, la proposition de charte entre les acteurs des réseaux culturels français et établissements scolaires à l’étranger et les libraires pour développer des coopérations locales. Les différentes actions de l’association auprès du Ministère des Affaires étrangères ont donné lieu à un télégramme diplomatique envoyé en décembre 2013. C’est un premier pas, il faut poursuivre cependant nos échanges pour que ces propositions soient intégrées au carnet de route des Conseillers de coopération et d’action culturelle. Cela met en évidence aussi la nécessité pour nous de nous ouvrir aux autres acteurs de la chaîne du livre qui partagent les mêmes préoccupations, la même déontologie, comme nous en avons fait le constat avec le partenariat entre libraires et acteurs associatifs culturels locaux lors de la première Caravane du Livre dans la région des Grands Lacs. L’avenir de notre association tiendra dans sa capacité à s’associer aux professionnels du livre, de la création à la diffusion, agissant en faveur d’une politique de développement de la lecture, au Nord, comme au Sud. Le XVème Sommet de la Francophonie de Dakar nous donnera l’occasion de porter les recommandations rédigées par un collectif de professionnels aux responsables politiques présents. Enfin, j’ai à coeur d’insuffler cette notion d’ouverture dans le fonctionnement de l’association en élargissant notre cadre d’intervention, en renforçant, par exemple, le Conseil d’Administration en faisant intervenir ponctuellement et bénévolement des professionnels et des spécialistes disponibles pour nous épauler lors d’actions bien ciblées. Sylviane Friederich Présidente de l’AILF Association Internationale des Libraires Francophones
  • 2. En direct du réseauAssociation Internationale des Libraires Francophones 2 L’AILF EN 2013 Asie : état des lieux au Vietnam à Singapour et à Taïwan Dans le prolongement du séminaire organisé à Hong Kong en 2011, un état des lieux, courant 2013, a permis de rencontrer à Ho Chi Minh ville, les deux librairies vendant des livres français : la chaîne de librairies Fahasa, la librairie française Nam Phong et à Hanoï, trois autres librairies : la libraire française de Hanoï, la librairie Savina puis Livres and Co. Selon Jacques Bernard, responsable sous régional et chargé de cet état des lieux, «la vente de manuels de FLE reste, au Vietnam, une source de revenus importante pour la viabilité de l’entreprise. Le salaire moyen étant très peu élevé, les étudiants ont du mal à acquérir de la lecture en français. De ce fait, l’attribution d’aides (transport, diversification, professionnalisation, etc.) est indispensable pour continuer et élargir la diffusion du livre francophone. Il est d’ailleurs habituel que les libraires fassent des dons aux bibliothèques d’universités et d’écoles enseignant le français afin de faciliter les relations». Deuxième étape, Singapour et Taïpei. A Singapour, la librairie japonaise Kinokuniya qui dispose d’un important rayon français s’estime satisfaite de la démarche du nouveau conseiller culturel qui a réuni librairies (Kinokuniya, French Bookshop) et médiathèques des institutions françaises locales (Lycée, Alliance française). A Taipei, la librairie Le Pigeonnier est en mutation suite au décès de Françoise Zylberberg en 2010 avec des tendances qui demeurent : le marché de la librairie étant principalement composé d’institutions et de FLE. De même, la librairie Le Pigeonnier continue, chaque année, de participer activement au TIBE (Taipei International Book Exhibition). Rencontre professionnelle en Espagne Les deux journées de rencontres des 4 et 5 février 2013 à Saragosse, proposées par Anaïs Massola, libraire française et trésorière de l’AILF, ont réuni des libraires et des représentants d’institutions culturelles et scolaires françaises et espagnoles locales. Tous ont échangé sur les pratiques du métier et développé quelques pistes de collaboration. Les libraires ont en particulier évoqué la lenteur du transport et la récente installation d’Amazon à l’automne 2012. Plusieurs projets ont été amorcés depuis : deux librairies ont décidé de s’associer pour faire une action de sensibilisation auprès de l’association de parents d’élèves locale qui commande auprès d’une librairie en France et l’Institut français de Madrid a réuni les libraires de la capitale pour réfléchir à une répartition équitable de ses commandes institutionnelles. Séminaire d’Europe du Nord et d’Europe Centrale et Orientale à Berlin. Une quinzaine de libraires francophones venus de 15 villes européennes ont été réunis à l’initiative du BIEF et du CNL en partenariat avec l’AILF et l’Institut français de Berlin. Sylviane Friederich et Philippe Goffe, libraires européens et représentants de l’AILF, ont co animé cette rencontre aux côtés de Pierre Myszkowski. Ils ont découvert plusieurs visages de librairies françaises de l’Europe du Nord et de l’Est. Certaines sont installées depuis des décennies (Vienne, La Haye ou Sofia) et d’autres, plus récentes, à l’image d’une nouvelle génération de libraires (Copenhague, Londres, Bucarest, Oslo ou Chisinau). Toutes se sont retrouvées sur des problématiques similaires : pression immobilière, marchés institutionnels culturels et scolaires français incertains voir inexistants, application pour certains d’une TVA comme au Danemark où elle est de 25%, d’un taux de change (pour ceux qui ne sont pas dans la zone euro). Autant de facteurs qui conduisent le libraire -comme partout dans le monde- à majorer le prix du livre sur une fourchette allant de 12% à Budapest à 34% à Copenhague. Seule exception, le libraire moldave ayant développé une politique de prix volontariste pour attirer dans sa librairie des lecteurs au faible pouvoir d’achat et lui permettant de faire face à une concurrence de « certains pays de l’Est qui importent sans vergogne et répondent tous azimuts aux appels d’offres en proposant des prix défiant toute concurrence » comme le rappelle justement Sylviane Friederich. Autant d’éléments illustrant la pertinence des dispositifs du CNL pour rendre les prix plus accessibles. Autre grande menace, celle d’Amazon, très intégré dans les marchés anglo-saxons et dans les pays scandinaves du fait de pratiques d’achat en ligne plus fréquentes, mais peu concurrentielles dans les pays de l’Est en raison des tarifs de port proposés par le géant de la vente en ligne. Plusieurs pistes de travail ont été évoquées comme la création d’un fonds européen disponible en librairie qui pourrait illustrer, selon Philippe Goffe, le fait que “par la présence de ce fonds, ces librairies françaises sont vectrices de l’identité culturelle européenne”. Les relations entre libraires et institutions culturelles et scolaires françaises locales sont à développer. Une libraire, ancienne chargée du livre en Roumanie, a évoqué une possible Convention de partenariat annuelle. Sylviane Friederich a rappelé le projet de “charte” évoqué dans l’édito. Formation à Dakar Une vingtaine de libraires originaires du Sénégal, de Guinée et de la République démocratique du Congo ont participé à une formation du 8 au 14 avril 2013 à Dakar. Organisée avec la collaboration de Clairafrique, cette rencontre, animée par Agnès Avognon Adjaho (ancienne Directrice de Notre-Dame à Cotonou) et Brahim Soro (Librairie de France à Abidjan) a mis l’accent sur trois thèmes : l’assortiment en librairie, la gestion physique et financière des stocks, les techniques de vente et d’animation. L’AILF était mobilisée en cette année par plusieurs rencontres qui se sont tenues aux quatre coins du monde et dont voici un rapide tour d’horizon.
  • 3. 3 Les formateurs ont salué une très bon- ne participation des libraires qui ont largement échangé sur des questions essentielles à la pratique du métier. De Québec à Beyrouth Québec. Suite à la rencontre de Michel Choueiri et Sylviane Friederich avec des libraires de Montréal et de Québec et des différentes associa- tions professionnelles québécoises, l’ANEL et l’AILF proposent aux libraires francophones du Sud intéressés par la production québécoise, une ren- contre avec les éditeurs de l’ANEL au Salon du livre de Paris, sur le stand Québec, le lundi 24 mars 2014 à 11h00. Beyrouth. Lors du Salon du Livre de Beyrouth du 3 au 5 Novembre 2013, une délégation de libraires a rencontré des représentants locaux de l’AUF (Agence universitaire de la Francophonie) pour établir un premier dialogue sur les formations aux métiers du livre et mettre en relation des universités francophones du monde arabe avec le réseau des libraires. La Caravane du Livre et de la Lecture fait école dans la région des Grands Lacs La Caravane du Livre et de la lecture est une première au Rwanda et au Burundi selon les nombreuses coupures de presse qui relatent son parcours. La qualité des animations conçues par les librairies Ikirezi, Savoir plus, faire plus et les acteurs culturels et associatifs locaux Sembura et le Centre des Arts Ishyo ont suscité l’intérêt des lecteurs de Bujumbura à Kigali en passant par Gitega, Butare, Muhanga et Huye. Le choix des intervenants y est pour beaucoup. En effet, les auteurs (Dominique Mwankumi, Dorcy Rugamba, Alain Amrah Horutanga) s’adressaient à des publics spécifiques (petits ou grands) sous des modes d’expression différents (dessin, théâtre, écriture). Tous ont pu faire naître l’envie d’écrire, de dessiner, de jouer, ou déclamer sur des thèmes sensibles comme celui du génocide du Rwanda. L’engouement des jeunes et des moins jeunes a très agréablement surpris l’ensemble des auteurs et des équipes d’organisation. Ces derniers avaient préparé avec des enseignants et associations locales, ce riche parcours, avec le sentiment de “ développer un nouveau rapport de proximité avec le livre et de participer à la promotion de la diversité culturelle par la mise en valeur du patrimoine littéraire régional, continental et international”, comme souligne si justement Francine Mandi de la librairie Savoir plus, faire plus. Coté Bukavu, la librairie Livres pour les grands lacs a du reporter sa première manifestation en raison des conditions climatiques et sécuritaires peu favorables au mois de mai 2014. Parmi les habitués, la librairie Mercury au Burkina Faso a organisé en novembre 2013 plusieurs animations à Bobo et Ouagadougou, notamment dans le cadre de la Filo, Foire du Livre de la capitale. De son côté, la librairie La Source au Tchad s’est lancée dans un périple sur des milliers de kilomètres du 01 au 20 décembre 2013. Clairafrique au Sénégal prépare des animations au premier trimestre 2014. Dessins d’enfants réalisés à l’occasion d’ateliers de Hilde Baele (caravane des Grands Lacs) Salon du livre 2014 Comme tous les ans, l’AILF aura un espace de rencontre sur le stand de l’espace professionnel international X54 au sein du Salon du livre de Paris. Au programme cette année Vendredi 21 mars Salon de 10h à 20h 17h : réunion avec les libraires d’Océan indien Samedi 22 mars Salon de 10h à 20h 14h30-16h : réunion Caravane du Livre et de la Lecture au café pro de l’espace professionnel international 18h-19h30 : cocktail de l’AILF au café pro de l’espace international pour les libraires membres et les partenaires de l’AILF Dimanche 23 mars au CNL 53 rue de Verneuil, 75007, Métro Solférino 9h30-13h : matinée des libraires au CNL 15h30-17h : assemblée générale ordinaire de l’AILF Lundi 24 mars Salon de 10h à 19h Matinée pro, salon ouvert au public dès 13h 11h : réunion au stand de l’ANEL entre libraires du Sud et éditeurs québécois La caravane du livre et de la lecture dans la région des Grands Lacs
  • 4. En direct du réseauAssociation Internationale des Libraires Francophones 4 Réouverture de la Pléiade en Haïti La librairie a rouvert ses portes le 21 décembre 2013 et semble avoir redonné vie au quartier. L’équipe remercie l’ensemble des partenaires qui l’ont accompagnée. La récente venue de Laurent Gaudé a permis à la librairie de redevenir un véritable petit bouillon de culture. Adib Choueiri nous a quittés Figure emblématique des libraires libanais, Adib Choueiri qui a fondé La Phénicie en 1968 s’est éteint le 22 décembre 2013. Un Monsieur, posé et cordial, qui a développé la librairie La Phénicie, petit à petit, avec constance et régularité, surmontant les guerres et le terrorisme qu’a connus le Liban. Décoré des palmes académiques, Adib Choueiri a fait de la librairie La Phénicie, un fidèle partenaire des établissements scolaires et des éditeurs français. Il a su intégrer dans son équipe ses deux filles, Maria et Christiane, qui ont fait évoluer cette librairie générale vers une librairie scolaire et pédagogique. Elles peuvent être fières de cette relève qu’elles incarnent. Aujourd’hui, toute l’équipe de l’AILF et ses membres ont une pensée émue pour son épouse, ses deux filles, et pour son neveu Michel Choueiri. Colibri fait peau neuve ! Après trois mois d’incertitudes, la librairie francophone bulgare est sereine quant à son avenir. C’est au sein de l’ancienne Alliance française de Sofia Association internationale des Libraires francophones 11 rue Caillaux - 75013 Paris Tél : 01 40 51 11 45 Courriel : contact@librairesfrancophones.org Site www.librairesfrancophones.org Contact : Anne Lise Schmitt Mariette Robbes Conseil d’administration Présidente : Sylviane Friederich La librairie, Suisse Vice présidente : Agnès Debiage Librairie Oum El Dounia, Egypte Trésorière : Anais Massola Librairie Le Rideau Rouge, France Secrétaire général : Ngartara Ngaryengue Librairie La Source, Tchad Administrateurs Jacques Bernard Librairie Le Forum, Australie René Yediéti Librairie de France, Côte d’Ivoire Yacine Retnani Le Carrefour des livres, Maroc Fatiha Soal Librairie Kalimat, Algérie Loubna Joheir Fawaz Librairie Vents du Sud, Mauritanie Patrick Suel Librairie Zadig, Allemagnesituée sur la célèbre place Slavejkov qu’elle a ouvert ses nouveaux locaux. Les libraires francophones de Belgique en route vers le numérique. Avec les auteurs et les éditeurs, soucieux comme eux de contrôler l’incidence du numérique sur leurs métiers, à la maîtrise de cette alliance du papier et du numérique qui sera la réalité de demain. Un site Internet a ainsi été développé pour en témoigner : www.futursdulivre.be Par ailleurs, avec l’aide du Ministère de la Culture, ils ont analysé le marché de la diffusion et de la distribution de livres numériques. On sait que la vente du numérique est actuellement peu ou pas rentable, et que les sites individuels des libraires équipés d’un corner numérique, s’ils ont l’avantage d’exister, ne présentent pas réellement d’alternative aux grands opérateurs qui à des degrés divers occupent le marché. Les vrais concurrents du libraire indépendant ne sont pas ses voisins mais ceux qui s’imposent directement lorsqu’avec un simple “clic” l’internaute cherche à se procurer un livre numérique. Les libraires ont donc opté pour une solution collective, en développant un portail de vente qui agira comme une « marque » : librel.be. Et pour éviter de réinventer ce qui s’est déjà fait par ailleurs, et qui aurait exigé un budget considérable, le choix a été fait de s’adosser à un CMS existant sur le marché, tout en gardant une complète autonomie. Mais il y a plus : ce portail, qui devrait être opérationnel avant l’été, n’aura pas pour seule ambition de vendre des livres numériques. Animé par un coordinateur, ce portail des libraires indépendants de Belgique francophone sera en même temps leur vitrine et leur outil de promotion. En ces temps où nos métiers doivent se redéfinir, la librairie indépendante a bien besoin de réaffirmer sa présence, son dynamisme, et sa modernité. Philippe Goffe Responsable du projet Librel.be Rédaction : Anne-Lise Schmitt Mise en page et maquette : nathaliachoueiri@gmail.comles libraires belges se sont d’abord regroupés au sein d’un partenariat interprofessionnel pour réfléchir, se former et mettre sur pied les outils nécessaires Librairie La Pléiade à Port au Prince Philippe Goffe à Beyrouth présentant la situation du livre numérique en Belgique Association Internationale des Libraires Francophones
  • 5. du réseau En direct Numéro 13 / 2013 E D I T O L e t t r e d ’ i n f o r m a t i o n d e L ’ A I L F Sylviane Friederich Présidente de l’AILF L’année 2012 fut riche en évènements puisque l’AILF a fêté ses 10 ans d’existence. Cet anniversaire a été largement relayé par les médias et nous avons bénéficié d’une bonne visibilité sur les stands de nos partenaires, durant le Salon du livre de Paris. Les nombreuses interventions et animations assurées, aussi bien par des écrivains que par des libraires des cinq continents, reflétaient la diversité culturelle et professionnelle de nos membres. Pour l’occasion, une brochure a été éditée, relatant le travail accompli pendant cette décennie et fixant ainsi durablement la politique de l’AILF. Parmi les actions phares de l’AILF, la Caravane du Livre et de la Lecture permet d’agir auprès du grand public en favorisant lecture et promotion du livre francophone, dans une ambiance festive. Un film sur la Caravane, tourné au Burkina Faso, a largement montré l’impact de cette action, notamment lorsque les populations découvrent avec joie qu’une large sélection d’ouvrages peut venir jusque dans leurs régions reculées. Sa diffusion sur TV5 Monde a mis en valeur le travail de l’AILF et renforcé sa légitimité. Parallèlement, la com-munication de l’AILF a été améliorée par la refonte de notre site Internet, le développement de notre profil Facebook et le e-mailing régulier de communi-qués et de lettres électroniques. L’AILF met tout en oeuvre pour être au plus proche des libraires. Mais ces actions ouvertes vers le public se font en parallèle d’un travail de concertation avec l’interprofession et les politiques dès qu’un sujet le nécessite. C’est donc, dans ce cadre, que nous avons mené plusieurs enquêtes auprès de nos membres pour mieux connaître la réalité du terrain. Ces rapports ont été présentés aux ministères de la Culture et de la Communication et des Affaires étrangères mais également à d’autres acteurs professionnels (publics et privés). Les problèmes de l’assurance Coface, l’impact des frais d’importation sur le prix de vente final du livre et les relations avec les structures scolaires et culturelles françaises à l’étranger sont autant de sujets qui ont permis de sensibiliser nos interlocuteurs aux difficultés du métier de libraire francophone à l’étranger. Notre position de médiateur, relativement neutre, nous permet aujourd’hui de parler au nom d’une centaine de librairies réparties aux quatre coins du monde. Devenu un acteur politique reconnu et écouté, l’AILF a remis à son administrateur régional, lors du séminaire des libraires subsahariens à Abidjan, des « recommandations » à destination des Ministres de la Culture des pays membres de la CEDEAO afin de les sensibiliser à toute la chaîne professionnelle du livre. En septembre 2012, l’AILF a été reçue par Madame Yamina Benguigui, ministre déléguée auprès du mi-nistre des Affaires étrangères, chargée de la Francophonie, très concernée par les problèmes de prix de vente du livre en Afrique. L’année 2013 va être une année difficile. La conjoncture économique entraîne une diminution des financements de la part de nos partenaires. Cette baisse ne nous permettra pas forcément de réaliser des actions de formation régu-lières dans toutes les zones et d’assurer un accompagnement individuel pour ceux qui en ont le plus besoin. Le Conseil d’Administration va devoir opérer une mutation et réfléchir à de nouvelles sources de financement pour continuer et faire perdurer l’existence de nos actions dans la déontologie du métier que nous défendons. Une bonne nouvelle tout de même. La Centrale de l’Edition a généreu-sement mis à notre disposition un agréable local qui nous servira dorénavant de permanence et de bureau. Nous aurons d’autant plus besoin de renforcer cette solidarité propre à la grande famille de l’AILF. Par vos actions et votre participa-tion à la vie de l’AILF, nous consoliderons durablement la chaîne des métiers du livre à travers le monde. Sylviane Friederich Présidente Nouvelle permanence de l’AILF L’AILF dispose désormais d’un bu-reau dans les locaux de la Cen-trale de l’Édition où les libraires francophones de passage à Paris peuvent se rendre pour rencon-trer l’équipe de coordination. La permanence est assurée du lundi au vendredi de 10h à 13h et de 14h à 17h à l’adresse suivante : 20 rue des Grands Augustins 75006 Paris (Métro Saint-Michel ou Odéon) Tel. : 01.40.51.11.45 Le courrier adressé à l’AILF est toujours à envoyer au siège so-cial de l’association : 11 rue Caillaux 75013 Paris
  • 6. En direct du réseau Association Internationale des Libraires Francophones L’AILF sur le terrain en 2012 Un intense travail sur différents axes a marqué cette année qui célébrait les 10 ans de l’AILF. Voici un tour d’horizon rapide, sur quelques actions de l’AILF en 2012. Séminaire des libraires francophones d’Afrique subsaharienne à Abidjan 12 libraires d’Afrique de l’Ouest et 6 d’Afrique centrale ont pu échanger les 10/11 novembre 2012 à Abidjan sur les enjeux de la librairie de demain : nou-veaux marchés, nouveaux publics, nou-veaux lecteurs, nouveaux outils et sur les éléments qui caractérisent la librairie telle qu’elle est. Quatre axes majeurs se sont dégagés de ce séminaire : Si plus de 50% des libraires présents avaient un site web, tous n’ont pas encore de gestion informatisée et seuls deux libraires font de la vente en ligne. Un marché est à reconquérir, celui des appels d’offres et commandes institu-tionnelles peu accessibles aux libraires et pouvant nécessiter une parcellisation en lots et une approche plus qualitative. La solidarité interprofessionnelle est, sans aucun doute, la plus précieuse manière de développer des marchés. Les libraires de la Caravane du Livre se sont engagés à capitaliser les expé-riences prometteuses de rencontres avec des auteurs mais ont besoin de plus d’informations de la part des éditeurs pour monter une animation de qualité. La Caravane du Livre et de la Lecture doit être un laboratoire d’expériences et d’analyses sur les pratiques de lecture. Un projet de Caravane en Afrique centrale est né de cette rencontre. Rencontre de libraires à Madagascar et accompagnements individualisés Au terme de la formation AILF en 2011, les libraires malgaches avaient émis le souhait de privilégier pour 2012, des accompagnements individualisés en li-brairie. Parallèlement, une libraire de l’Ile Maurice, Cristèle de Spéville de l’Atelier Littéraire, nous a interpelés sur le fait que les libraires de l’Océan indien ne se connaissaient pas suffisamment. L’AILF a donc fait venir cette libraire à l’occa-sion d’une journée de séminaire avec les libraires malgaches à l’IFM (animée par Agnès Debiage) qui a largement abordé la question de cette coopé-ration sous-régionale impliquant l’AILF, l’IFM et les éditeurs des pays concer-nés. Du 21 au 29 novembre, outre cette journée de travail en commun avec les libraires, Agnès Debiage a pu accom-pagner dans leur développement 3 li-brairies d’Antananarivo (Librairie Maison de la Presse, Librairie Il était une fois … et Librairie CMPL) et 1 librairie de Tamatave (Librairie GM Fakra). Au fil des années, les actions de l’AILF à Madagascar ont favorisé un vrai dia-logue entre les libraires, des échanges entre les libraires et l’Institut français, un accompagnement régulier des libraires à travers les formations et les interven-tions en librairie. Etat des lieux et accompagnement à Djibouti Du 18 au 23 mai 2012, l’AILF a mené une double mission à Djibouti qui s’inscrivait dans la continuité du travail effectué depuis des années dans la zone Océan indien. Cette mission, effectuée par Agnès Debiage, comprenait un état des lieux de la librairie et de la distri-bution du livre francophone à Djibouti et un accompagnement individua-lisé de la Librairie Victor Hugo. Deux libraires sur place assurent une visibilité du livre francophone : Victor Hugo et Discorama. Deux librairies diffrentes et complémentaires qui semblent se par-tager en bonne intelligence le marché local. D’autant que le marché du livre à Djibouti est restreint. Le deuxième objectif de ce déplace-ment était une mission d’accompa-gnement de la Librairie Victor Hugo. L’AILF lui a donc consacré trois journées entières de formation personnalisée qui ont permis de travailler sur l’agran-dissement de sa librairie, son réamé-nagement, sa communication avec notamment l’utilité des outils Internet et d’un réseau comme Facebook pour sa promotion à grande échelle. La diver-sification de son offre, ses points forts et ses points faibles, la présentation de son dossier de demande d’agrément Librairie Francophone de référence pour le CNL ont aussi été étudiés. Les 10 ans de l’AILF au Salon du livre de Paris Une cinquantaine de libraires de l’AILF étaient présents pour ce 10ème anniver-saire. Diverses animations à destination des professionnels et du grand public autour du livre francophone dans le cadre du Salon du livre de Paris, ont traité de thématiques posant le libraire comme témoin de la société civile et agent culturel. Un important travail a été mené en di-rection des médias (Lire, Livres Hebdo, TV5 Monde, France Inter, …). Une plaquette rétrospective de l’histoire de l’AILF, en lien avec les événements qui ont marqué le monde du livre fran-cophone ces dix dernières années, a été diffusée dans le numéro spécial Sa-lon de Livres Hebdo. 8ème Caravane du Livre et de la Lecture en Afrique de l’Ouest Les libraires du Burkina Faso, Sénégal, Mauritanie, Tchad, Niger et Côte d’Ivoire ont participé à la Caravane 2012 (no-vembre 2011 à juin 2012). La sélection d’ouvrages présentés comptait 3 837 titres de 150 éditeurs partenairesd du Nord et du Sud. De nombreux auteurs africains ont parti-cipé. Parmi eux, Jocelyne Saucier - Lau-réate du Prix des 5 continents de la Fran-cophonie, les auteurs sénégalais Felwine Sarr, Nafissatou Dia Diouf, Souleymane Bachir Diagne et Boubacar Boris Diop. Au Burkina Faso, A. Ignace Hien et Issaka Ouédraogo ont présenté et dédicacé leurs ouvrages. En Mauritanie, le public a rencontré à la librairie Vents du Sud Sophie Caratini, Boubacar Boris Diop et Louis-Philippe D’Alembert. Au Tchad, les animations ont été assurées par un slameur, un conteur et l’écrivain et musi-cien Didier Lalaye. Trois auteurs Tierno Monenembo, Regina Yaou et Anzata Ouattara ont accompagné la Cara-vane ivoirienne, certains sur plusieurs centaines de kilomètres. Une Caravane encore plus riche en ani-mations : conférences, slam, lecture de contes, concours de lecture et d’écri-ture, présentation de livres et dédicaces entre autres. Pour accompagner les nouveaux venus dans la Caravane, l’AILF a travaillé sur un « kit de formation à la Caravane » Programme de l’AILF au Salon du livre de Paris Vendredi 22 mars (10h - 20h) 15h-16h : rencontre entre libraires du Maghreb sur le stand de l’AILF 16h30-17h30 : rencontre entre libraires d’Europe sur le stand de l’AILF Samedi 23 mars (10h - 20h) 11h-12h : rencontre entre libraires du Proche et Moyen Orient sur le stand de l’AILF 14h-15h30 : réunion pour les libraires d’Afrique centrale et de l’Ouest sur la Caravane du Livre et de la Lecture au café pro de l’espace international 16h-17h : rencontre entre libraires d’Asie et d’Océanie sur le stand de l’AILF 17h30-19h : cocktail de l’AILF au café pro de l’espace international Dimanche 24 mars (10h - 19h) 10h-13h : matinée des libraires au CNL (53 rue de Verneuil, 75007, Métro Solférino) 15h-15h30 : assemblée générale extraordinaire de l’AILF 15h30-17h : assemblée générale ordinaire de l’AILF Lundi 25 : mars (9h à 19h) 9h-13h : matinée réservée aux professionnels au Salon du livre 15h00-16h00 : rencontre entre libraires de l’Océan indien sur le stand de l’AILF 16h30-17h30 : rencontre entre libraires d’Amérique du Sud et du Nord sur le stand de l’AILF très complet. Dans ce kit, les libraires disposent de documents précisant les démarches à suivre pour mettre en place des partenariats locaux, organiser des animations, préparer sa sélection de titres, calculer un prix de vente bonifié « spécial Caravane », faire des simula-tions de budget, rechercher un finance-ment, etc. Participation au Forum mondial de la langue française à Québec Le premier Forum mondial de la langue française a eu lieu dans la ville de Québec (Canada) du 2 au 6 juillet 2012. 1 300 participants se sont regroupés pour une semaine d’activités, de témoignages et de débats sur la langue française, sa réalité et son avenir. L’AILF, invitée au Forum, était représentée par son Vice-président, Michel Choueiri (Liban), et un ancien administrateur, Normand Provençal (Québec). Michel Choueiri a animé une table ronde sur le thème « Défense des langues, mani-feste pour l’usage du français » et a par-ticipé avec Normand Provençal à une table ronde sur « L’état du monde du livre et de l’édition ». Ce rassemblement était très intéressant et les rencontres faites sur place encore plus. Il a permis de se rendre compte de l’importance du renforcement de la langue française dans plusieurs pays, surtout ceux qui cohabitent avec d’autres langues. Parallèlement à ces actions de terrain, l’AILF a mené certains chantiers essentiels Enquête sur les frais d’approche, ré-pondant à une requête du CNL et du ministère des Affaires étrangères (en particulier de la Ministre déléguée à la Francophonie). La refonte du site Internet de l’AILF, avec une nouvelle nomenclature, des rubriques en plus, un graphisme amé-lioré, un moteur de recherche, … La réalisation d’un film sur la Caravane du Livre et de la Lecture au Burkina Faso, qui a notamment été diffusé sur TV5 Monde et la RTBF. Une rencontre entre libraires et Ha-chette Livre International au Salon du livre de Paris 2012. Le plaidoyer contre le retrait des garan-ties Coface en Egypte et le soutien de l’action des libraires francophones d’Egypte pour sensibiliser professionnels et politiques. La participation aux réunions du minis-tère de la Culture et de la Communication L’équipe de la librairie Victor Hugo à Djibouti sur un plan d’aide à la librairie en France. Séminaire d’Abidjan Association Internationale Des Libraires Francophones 11 rue Caillaux - Boîte n° 49 75013 Paris - France Tél. : (33) 01 40 51 11 45 Courriel : contact@librairesfrancophones.org Site web : www.librairesfrancophones.org Contact : Anne-Lise Schmitt – coordinatrice Aude Mayans – coordinatrice adjointe Conseil d’administration Présidente : Mme Sylviane Friederich (La Librairie – Suisse) Vice-Président : M. Michel Choueiri (Librairie El Bourj – Liban) Trésorière : Mme Anaïs Massola (Librairie Le Rideau Rouge - France) Secrétaire générale : Mme Agnès Debiage (Librairie Oum El Dounia – Egypte) Administrateurs - M. Jacques Bernard (Librairie Le Forum – Australie) - M. Philippe Goffe (Librairie Graffiti – Belgique) - M. Chiel Lijdsman (Librairie Ikirezi – Rwanda) - M. Ngartara Ngaryengue (Librairie La Source – Tchad) - M. Yacine Retnani (Librairie Le Carrefour des Livres – Maroc) - Mme Renata Sader (Librairie Culture & co – Emirats Arabes Unis) - Mme Fatiha Soal (Librairie Kalimat – Algérie) - M. René Yedieti (Librairie de France – Côte d’Ivoire)
  • 7. En direct du réseau Association Internationale des Libraires Francophones On le sait. Depuis deux ou trois ans, le numérique a fait irruption dans tous les discours sur le livre et son avenir. On ne compte plus les rencontres, les col-loques, les articles, les blogs qui en parlent et nous annoncent soit la fin de nos librairies, soit l’extrême urgence de nous y plonger. Il est vrai que le numé-rique est à nos portes, et que la perspec-tive pour nous, libraires francophones, de voir disparaître ces frontières si diffi-ciles à franchir parfois, et de voir un texte se transmettre au bout du monde sur un seul « clic », pose de sérieuses questions. Alors qu’en est-il aujourd’hui ? Que faut-il au lecteur/consommateur pour se procurer un livre (eBook) sous format numérique ? Un ordinateur, une tablette, une liseuse ou un smartphone, une connexion Internet facile, une carte de crédit et un système bancaire qui permette ce genre de tran-saction. Au Nord, pas de souci. Au Sud, c’est moins évident. Que faut-il au lib-raire pour pouvoir vendre des livres nu-mériques ? Un site Internet qui présente un catalogue numérique, la signature de contrats de mandats avec les princi-paux éditeurs, un système de paiement en ligne, un SAV (support) pour résoudre les fréquents problèmes de télécharge-ment rencontrés par les lecteurs. Pour les deux ou trois grands majors qui agissent au niveau mondial, no worry (on y parle américain). On dit qu’actuel-lement 70% des ventes d’eBooks se font via ces écosystèmes fermés, où le client est totalement pris en charge. Pour un libraire indépendant, c’est un peu plus compliqué. Gérer un catalogue en ligne c’est, outre le développement informatique nécessaire, avoir accès aux e-distributeurs, soit en direct, soit via le Hub Dilicom (mais Hachette, entre autres, n’y figure toujours pas…), soit via un intermédiaire, ou un agrégateur, qui fait le travail pour lui (et ne lui laisse donc que des marges réduites). Il n’y en a pas beaucoup, ils sont eux-mêmes revendeurs, et surtout ils travaillent peu à l’international. Car il y a encore ces contrats à signer avec les éditeurs, qui fixent les prix de vente et les critères de territorialité : on ne peut pas tout vendre partout. Sans oublier les TVA locales. Les Français ont (provisoirement peut-être, car en non-conformité avec la législa-tion européenne) résolu le problème en Le numérique. Un nouveau Où en est-on ? site Internet pour l’AILF En novembre 2012, la nouvelle ver-sion du site Internet de l’AILF (www. librairesfrancophones.org) a été mise en ligne. La nomenclature du site a été entièrement revue, de nouvelles rubriques ont été créées et d’autres ont été modifiées. Parmi les nou-velles rubriques, une concernant le « Métier de libraire », ouverte à toutes les questions et informations sur notre profession et sur le livre francophone comme, notamment, les enjeux du livre numérique. Certains articles et enquêtes ont par ailleurs été publiés avec un accès restreint, uniquement réservé aux adhérents de l’AILF, qui peuvent lire ces articles grâce à un code d’accès. Cela va dans le sens de notre volonté de donner des avantages spécifiques aux adhé-rents de l’association. Pour que ce site s’adresse à des pro-fessionnels mais également au grand public, nous avons élargi le champ visuel en ajoutant la possibilité d’in-sérer des fichiers audio, vidéo et une base de données de photogra-phies. Nous avons créé sur la page d’accueil un diaporama illustrant les vitrines et les rayons de librairies membres. Un module de brèves et d’actualités donne des informations courtes et fréquemment renouvelées sur le livre dans le monde. Dans la rubrique « Nos membres », une page recense l’ensemble des li-braires membres de l’AILF classés par ordre alphabétique. Un moteur de re-cherche a été ajouté pour faciliter la navigation sur le site et une rubrique « Archives » a été conçue pour consulter tous les anciens articles déjà publiés. Le graphisme du site a également été modernisé. Il est plus interactif et donne la possibilité de partager les articles sur les réseaux sociaux. N’hésitez pas à nous laisser vos commentaires sur le site Internet, pour qu’il puisse être amélioré si besoin est ! alignant le numérique sur le papier, avec les vicissitudes liées à la politique locale : de 5,5% à 7% sous Sarkozy, de 7% à 5,5% sous Hollande, et bientôt 5% (en 2014) ! Presque partout ailleurs, quand une TVA est appliquée, elle considère le fichier numérique, non comme un livre, mais comme un service, et est donc élevée. Difficile d’être plus cher que les autres sur le web, où tout est transparent ! Alors que faire ? Jusqu’ici, les libraires n’ont pas réussi à s’organiser pour offrir des solutions crédibles face aux grands opérateurs. Les agrégateurs présents sur le marché français ont-ils des pro-positions à faire aux libraires francopho-nes à l’international ? Propositions qui tiennent compte de la difficulté pour des acteurs isolés de franchir les obstacles évoqués ci-avant ? Ou faudra-t-il chercher des alternatives chez d’autres prestataires possibles, français ou non-français, mais qui tiennent compte des contingences propres à l’international ? Dernière question : faut-il s’affoler ? Ac-tuellement c’est encore le papier qui fait vivre la grande majorité des acteurs du livre. Si le marché numérique dans les pays anglo-saxons est estimé à 15 ou 20% des ventes, voire plus (encore faut-il analyser finement ces chiffres en fonction de la structure globale du mar-ché), ce n’est pas encore le cas dans le marché francophone, même si l’on prédit une évolution rapide ces pro-chaines années. En 2012, il est estimé à 21 millions d’Euros, soit 0,6% du volume total des livres (chiffres cités par Livres Hebdo). Il doublera sans doute en 2013. Mais que cette transition se fasse en douceur ou non, elle nous conduira inévitablement à une réflexion fonda-mentale sur notre métier. Vendre du numérique, peut-être, ce n’est pas un exercice imposé et on peut légitime-ment choisir de ne pas s’y lancer. Mais quel que soit le choix de chacun, pour exister demain dans cet univers, les libraires devront s’interroger sur le sens de leur métier. Quel rôle joueront-ils de-main ? L’enjeu est évidemment capital. Alors, le numérique ? Pressons-nous, certes, mais ne nous précipitons pas, et rêvons peut-être à une solution fédérative. L’AILF, sans garantie de réus-site, y réfléchit. Philippe Goffe