2. Les sens extraordinaires
du monde animal
Toute maison, en effet, est construite par quelqu’un, mais celui qui a construit toutes choses, c’est Dieu.
(Hébreux 3:4)
3. En quête de nourriture, une souris trottine sans peur dans l’obscurité.
Elle oublie cependant qu’un crotalidé est capable de “ voir ” la chaleur émise
par son corps ; erreur fatale !
Dans un aquarium, un flet se tient dissimulé sous le sable. Un requin affamé
passe justement par là. Il n’a pas vu le flet, mais en un éclair il s’arrête,
plonge le nez dans le sable et dévore sa proie.
4. Les crotalidés
et les requins
font partie
de ces animaux dotés
de sens particuliers
que les humains
n’ont pas.
Par
ailleurs, de
nombreuses créatures
possèdent
des sens
semblables aux
nôtres, mais plus
développés ou
capables de saisir une
autre gamme
de perceptions.
La vue en est un bon exemple.
6. La palette de couleurs
que nos yeux
perçoivent n’est qu’une
fraction du spectre
électromagnétique.
Par
exemple,
nous ne voyons pas les
rayons
infrarouges, dont la
longueur d’onde est
plus grande que celle
de la lumière rouge.
En revanche, les
crotalidés possèdent
deux petits organes
qui les détectent :
Appelés fossettes, ils sont situés entre les yeux et les narines*.
Voilà pourquoi, même dans le noir, ils sont capables de frapper avec précision
une proie à sang chaud.
*Il existe une centaine d’espèces de crotalidés, dont les mocassins à tête cuivrée, les serpents à sonnettes et les mocassins d’eau.
7. Au-delà de l’extrémité
violette du spectre visible
se trouvent les rayons
ultraviolets (U.V.).
Ils sont imperceptibles
à l’œil humain, mais un
grand nombre d’animaux,
comme les oiseaux
et les insectes, les voient.
Les abeilles, par exemple,
s’orientent grâce au soleil
(même s’il est caché
par des nuages)
en repérant un coin
de ciel bleu et en se fiant
au plan de polarisation
de la lumière ultraviolette.
Beaucoup de plantes à fleurs présentent des motifs visibles uniquement
dans le spectre des rayons ultraviolets. Certaines fleurs possèdent même
un “ indicateur de nectar ” (une partie réfléchissante pour les U.V.)
qui attire les insectes vers le nectar. Certains fruits et graines se signalent
à l’attention des oiseaux par le même procédé.
8. Comme ils perçoivent le spectre ultraviolet et que ces rayons donnent encore
plus d’éclat à leur plumage, les oiseaux se voient entre eux plus vivement colorés
que nous ne les voyons. Dans la vision, ils possèdent un “ degré d’intensité
que nous ne pouvons imaginer ”, a déclaré un ornithologue.
Grâce à cette faculté de voir les ultraviolets, des faucons et des crécerelles
peuvent même localiser des campagnols, ou rats des champs.
Comment y arrivent-ils ? Les campagnols mâles, explique la revue
BioScience, “ ont dans leur urine et leurs excréments des substances chimiques
qui absorbent les U.V. ; or ils marquent leur territoire en urinant ”.
De ce fait, les rapaces peuvent “ repérer les zones
où les campagnols foisonnent ” et y chasser.
9. Pourquoi les oiseaux ont-ils une
si bonne vue ?
L’acuité visuelle des oiseaux est stupéfiante.
“ La raison principale, lit-on dans
Tous les oiseaux de la Bible
(angl.), en est que le tissu qui
tapisse l’intérieur de leurs yeux et sur
lequel se forment les images
contient plus de cellules visuelles que celui
des yeux d’autres créatures.
Le nombre de ces cellules visuelles détermine la capacité de l’œil
de percevoir de petits objets à distance. La rétine de l’œil humain comprend
près de 200 000 cellules au millimètre carré, tandis que celle de la plupart
des oiseaux en possède trois fois plus ; celle des faucons, des vautours
et des aigles en possède un million, voire davantage. ”
Certains oiseaux sont dotés d’un atout supplémentaire : deux fovéas
(zones de résolution optique maximale) par œil, qui leur permettent
une meilleure perception des distances et une plus grande rapidité.
C’est notamment le cas des oiseaux qui capturent des insectes en vol.
Aigle royal — vue.
10. Les oiseaux possèdent aussi un cristallin extraordinairement
souple qui leur permet une accommodation rapide. Imaginez le
danger qu’ils courraient, surtout dans les bois et dans les
fourrés, s’ils voyaient trouble ! Vraiment, quelle sagesse dans la
conception de leurs yeux !
12. La scène du flet caché et du
requin, mentionnée dans
l’introduction, s’est déroulée au
cours d’une étude scientifique des
squales. Les
chercheurs voulaient savoir
si les requins et les raies
étaient sensibles
aux faibles champs électriques
émanant des poissons vivants%.
Dans ce
but, ils ont
dissimulé
des électrodes dans le sol sableux
de l’aquarium et leur ont appliqué
la tension voulue.
Quel a été le résultat ?
Dès qu’il s’est approché
des
électrodes,
le requin s’est jeté sur elles.
%Dans l’eau, tous les êtres vivants, y compris les humains, produisent un champ électrique léger, mais détectable.
13. Les requins possèdent ce qu’on appelle
une électro-réception passive ;
ils sentent les champs électriques de la même façon
que l’oreille perçoit passivement les sons.
En revanche, chez les poissons électriques l’électro-réception est active.
Comme la chauve-souris qui émet un signal acoustique et en analyse l’écho,
ces poissons envoient, suivant les espèces, des ondes
ou des impulsions électriques, puis, à l’aide de récepteurs spéciaux,
détectent la moindre perturbation dans les champs ainsi créés^.
De cette façon, ils identifient les obstacles, les proies potentielles,
ou même un partenaire.
•^ Les poissons électriques dont il est question ici ne produisent qu’une petite décharge.
Ils ne doivent pas être confondus avec ceux qui produisent des tensions beaucoup plus élevées, comme les raies
et les gymnotes.
Ces espèces étourdissent leurs adversaires pour se défendre ou leurs proies pour les capturer.
Les gymnotes pourraient même tuer un cheval !
15. Songez à ce que serait la vie
si votre corps était doté
d’une boussole interne.
Plus aucun risque
de vous perdre, n’est-ce pas ?
Des scientifiques ont trouvé
dans l’organisme
de plusieurs
animaux, notamment celui des
abeilles et des truites, des
cristaux microscopiques de
magnétite, une substance
magnétique naturelle.
Les cellules qui contiennent
ces cristaux sont reliées
au système nerveux.
Grâce à elles, les abeilles
et les truites sont capables
de détecter les champs magnétiques.
D’ailleurs, les abeilles se servent du champ magnétique terrestre
pour construire leurs rayons et s’orienter.
16. Les chercheurs ont également découvert
de la magnétite chez une espèce de bactéries
qui vivent dans les sédiments
du plancher marin.
Quand les sédiments sont remués,
le champ magnétique terrestre,
agissant sur la magnétite,
remet les bactéries dans le bon axe
pour qu’elles réintègrent la sécurité
de leur habitat. Sans cela, elles mourraient.
17. Quantité d’animaux migrateurs (oiseaux, tortues, saumons, baleines, etc.)
ont, apparemment, un sens magnétique.
Cependant, ils ne semblent pas se fier uniquement à ce sens
pour trouver leur chemin.
Les saumons, par exemple, utilisent vraisemblablement leur odorat très fin
pour retourner à leur frayère natale.
Les étourneaux d’Europe se dirigent grâce au
soleil, et d’autres oiseaux grâce aux étoiles.
Toutefois, comme l’a fait observer Howard Hughes, professeur de
psychologie, dans son livre L’étrange des sens : un monde qui dépasse
l’expérience humaine, “ nous sommes
évidemment loin de comprendre tous ces mystères de la nature ”.
20. Éléphant —
ouïe
basses
fréquences
Chien —
ouïe
hautes
fréquences.
Comparés aux humains, beaucoup d’animaux ont une ouïe stupéfiante.
Alors que nous entendons les sons compris entre 20 et 20 000 hertz
(cycles par seconde), les chiens perçoivent les sons compris entre
40 et 46 000 hertz, et les chevaux ceux compris entre 31 et 40 000 hertz.
Les éléphants et les bovins discernent même les infrasons
(inférieurs au seuil de l’audition humaine)
d’une fréquence aussi basse que 16 hertz.
Étant donné que les basses fréquences se propagent plus
loin, les éléphants sont capables de communiquer sur une
distance de quatre kilomètres ou plus.
Selon des chercheurs, de tels animaux pourraient nous avertir
de tremblements de terre ou de perturbations
météorologiques, phénomènes qui émettent des infrasons.
21. Les insectes également perçoivent une grande variété de sons, dont
des ultrasons situés deux octaves plus haut que les sons audibles par
l’homme, ainsi que des infrasons.
Quelques insectes entendent grâce à de fines membranes plates
ressemblant à des tympans et dispersées sur tout leur corps, excepté la tête ;
pour d’autres, c’est à l’aide de poils fins qui réagissent non seulement aux
sons, mais aussi au moindre déplacement d’air, comme celui produit par une
main. On comprend pourquoi il est si difficile d’attraper les mouches !
22. Imaginez que vous soyez capable d’entendre les pas d’un insecte.
Cette faculté appartient au seul mammifère volant de la planète : la chauve-souris.
Évidemment, les chauves-souris ont besoin d’une ouïe spéciale
pour voler dans l’obscurité et attraper des insectes grâce à
l’écholocation, ou sonar**.
23. Le professeur Hughes explique : “ Imaginez un sonar plus complexe que ceux
de nos sous-marins les plus perfectionnés. Imaginez maintenant
qu’une petite chauve-souris, qui tient facilement dans le creux de votre main,
utilise ce sonar. Toutes les informations qui lui permettent d’identifier la distance,
la vitesse et même l’espèce de l’insecte qu’elle cible lui sont fournies
par un cerveau plus petit que l’ongle de votre pouce ! ”
24. ** La famille des chauves-souris comprend un millier d’espèces.
Contrairement à ce que l’on pense, toutes les chauves-souris ont une bonne
vue, mais elles n’utilisent pas toutes un sonar.
Certaines espèces, comme les
roussettes, se servent de leur
excellente vue nocturne pour trouver leur pitance.
Comme une écholocation précise dépend aussi de la qualité des sons émis,
les chauves-souris ont “ la capacité de maîtriser le ton de leur voix
avec une facilité dont rêverait n’importe quel chanteur d’opéra ”,
déclare un ouvrage##.
Apparemment au moyen de membranes de peau situées sur leur nez,
certaines chauves-souris sont capables de concentrer les sons en faisceau.
25. ## Les chauves-souris émettent un signal complexe composé de plusieurs
fréquences comprises entre 20 000 et 120 000 hertz ou plus.
Tous ces atouts permettent d’obtenir un sonar si complexe qu’il peut produire une
“ image sonore ” d’objets aussi fins qu’un cheveu.
27. “ Chaque jour, au crépuscule, un phénomène stupéfiant se produit
sur les collines arrondies de San Antonio, au Texas [États-Unis],
lit-on dans L’étrange des sens : un monde qui dépasse l’expérience humaine.
De loin, on dirait un gigantesque nuage noir qui jaillit des entrailles de la terre.
Or, ce n’est pas un nuage de fumée qui obscurcit le ciel en ce début de
soirée, mais l’envolée de 20 millions de tadarides du Mexique, des chauves-
souris,
28. Selon des estimations récentes, ce sont 60 millions de chauves-souris qui
sortent de cette grotte. S’élançant à 3 000 mètres d’altitude dans le ciel
nocturne, elles chassent leurs proies favorites : les insectes. Même si le ciel est
bombardé de pulsions sonores, il n’y a aucune confusion, car chacun de ces
mammifères exceptionnels est équipé d’un système d’écholocation très
29. Outre les chauves-souris, au moins deux sortes d’oiseaux
(les salanganes d’Asie et d’Australie et les guacharos d’Amérique tropicale)
utilisent l’écholocation, mais apparemment seulement pour s’orienter
dans les grottes obscures où ils nichent.
30. Le sonar en mer
Dauphins — sonar.
Les cétacés à dents utilisent aussi un sonar, mais les scientifiques ne savent
pas encore exactement comment il fonctionne. Celui du dauphin, par exemple,
commence par des clics distincts qui proviendraient, non du larynx,
mais du système nasal. Le melon, bulbe de tissu graisseux que le dauphin
a sur le front, concentre les clics en un faisceau qui “ éclaire ” la zone
située devant l’animal. Comment le dauphin entend-il son écho ?
Il semble que ce ne soit pas avec son ouïe, mais avec sa mâchoire inférieure
et d’autres organes attenants, reliés à l’oreille moyenne.
Fait révélateur, cette partie contient le même genre de graisse que le melon.
31. Les clics du dauphin ressemblent étonnamment
à une forme d’onde mathématique appelée
fonction de Gabor. Cette fonction, explique
Howard Hughes, prouve que les clics
du dauphin “ se rapprochent du signal de sonar
mathématiquement parfait ”.
32. Les dauphins ont la faculté de modifier la puissance de leurs clics ;
ils peuvent aller du chuchotis jusqu’au fracas de 220 décibels !
Vous rendez-vous compte ? C’est presque le double de la puissance
que représentent une musique rock ou un tir d’artillerie
(respectivement 120 et 130 décibels). Avec un tel “ sonar ”, les dauphins peuvent
détecter des choses aussi petites qu’une balle de huit centimètres
à 120 mètres de distance, et peut-être même plus loin dans une eau calme.
33. Lorsqu’on réfléchit aux sens prodigieux dont sont dotés les êtres
vivants, n’est-on pas pénétré de respect et d’admiration ?
Les gens humbles et informés le sont ; ce qui nous ramène à la question
de savoir comment nous, les humains, nous sommes faits.
Il est vrai que nos sens font souvent pâle figure
face à ceux de certains animaux et insectes.
Néanmoins, nous seuls sommes impressionnés par ce que nous observons
dans la nature.
Pourquoi éprouvons-nous de tels sentiments ? Et pourquoi cherchons-nous
à comprendre non seulement les êtres vivants, mais également leur raison d’être
et notre place parmi eux ?
34. Que tes œuvres sont nombreuses, ô Jéhovah !
Elles toutes, tu les as faites avec sagesse.
La terre est pleine de tes productions.
(Psaume 104:24)