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S^&2iMÄÄCelVVVSj- -'S't- _
A MonfieurdeVendieres, ancienCapitaine
au RégimentdeSoiHbnnois,&Chevalie#
de Saint Louis,
A Preignac,
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Education • vVclllllc S . PhUcsiratespaqe ,28q
£CarJ S'cuip.|
E C O L E
CAVALERIE
C O N T E N A N T
LA CONNOISSANCE,
L'INSTRUCTION,
ET LA CONSERVATION
D U C H E V A L
Avec Figures en Taille^douce.
*3?at AÎ. DB LÀ GUE RI NIERE, Ëcujer du Rnjt
A P A R I S * R U E S . J A C Q U E S ,
De Flitiprimcrie de Jacques COLLOMBAT, Premier Imprimeur ordinaire du Rdy>
du Cabinët j Mailbn & Bâtimehs de Sa M ajefté, Académies
des Arts, & Manufaótures Royales»
m,, ocfc. XxjniL
lUVMC AVKOBÀT'ION Mr PRIVILEGË 2)E7 KOT.
A S O N A L T E S S E
m o n s e i g n e u r
L E P R I N C E C H A R L E S
D E L O R R A I N E ,
COMTE D'ARMAGNAC* DE CHARNY* &&
Pair & Grand Ecuyer de France # Chevalier des
U Province de Picardie, Artois, Boulormois, & Pays
gSSÄISEÄSifStlSSSffi
Mer.
% ne, puinjMÛJieriatimêntéMccla^dkj'ô^ffaçntc,-
i fon* Ultbssb , m OutrycApeuprcpirhona^ aJai.
E P I T R E.
iumìerctL, fue, par i'apticatìon et ia protection, dontftoitü.
£onorcx i'iÂrt de iaCavalerie,,a l'exemple de(LpluCL (jrandcL,
{Brinceöi.^Jlest -vrai,cyM.ONSEIGNEUR, JUC cu conno'ujanccä.
proSondcO. devroient redoubler mej craintcä.; maiä. jo JuiùL^
vasfaK,* par la bonté, cjuì <2compagne,toute(L lej oranden
;<JUalitez CJU'enadmìre,dan(L la penonnodo WOTRE *Ä LTESSE,
•et dont I'iJLugujto nom do Xorraino , peut Seulremplir /eä_
ìdeeCL mieux cjuo la pluJ 'Divoèlocjuenco. jo noJuij point-~>
ajjeû. heureuxpour menteruno aprohation, (juiSeraitau dejJUCL
do tow leti SlogetL ,]o mo Siate,du moinj, ON SEIGNEUR ,
yuoW-OTRÊ LTÉssE mo Sera graco , en Saveur du motiS j/ui
m a Sait entreprendro cetto ScoloSo Cavalerie,, pour 1'utilit^J)
dea.(JentiUhommecLepuiSont leurs £xerciceiL je t dont jo mtD
croirai toujour0. tròp récompenjo , par l'avantac/o do VouCL^
Sonnerun tèmoignago public du proSond respect, avec lequel
j "ai l'honneurd'eiro »
SEIGNEUR,
-06 'Vot/e, KÂÙcjjc) ,
fr&x^ humblcj ef fti/r
ol'eijjanf S&fvìtcur >
D e K G E erxnihre*
P R E F A C E
E ne ferai point icià l'exemple de plufieurs
Auteurs, l'éloge d'un exercice, qui de tout
tems a pafTé pour le plus noble & le plus uti­
le ; je dirai Amplement que mon deffein, en
compofant cet Ouvrage, a été derafïembler & de mettre,
dans un ordre métodique les principes qui peuvent fa­
ciliter aux amateurs de la Cavalerie la connoiffance de
tout ce qui y a du rapport.
Cet Art, comme l'on fait, renferme trois chofès ef-
fentielles, qui font, la connoiffance du Cheval, la ma­
niere de le dreßer, & fà confervation : cefont aufli ces
trois objets qui font la matierede cet Ouvrage, que j'ai
divifé en trois Parties.
Dans la premiere je donne le nom & la fituation des
parties extérieures du Cheval, avec leurs beautez &
leurs défauts : & je traite de l'âge, de la diference des
poils, des Chevaux de diferens Pays, de l'embouchure,
& de la felle.
La deuxième Partie renferme les principes pour dre£
fer les Chevaux, foit pour le manège, foit pour la guer­
re , pour la cbaffe ou pour le Caroffe ; en un mot fui-
vant les diferens ufages aufquels on les dettine. J'ai joint
à cette Partie un Traité des Tournois, des Joutes, des
Caroufels, & des Courfes de Têtes 8c de Bague.
La troifiéme Partie contient l'Ofteologie du Cheval,
la définition de fes maladies, les remedes pour les gué­
rir, avec un Traité des Opérations de Chirurgie qui fe
. pratiquent fur cet animal ; mais je me crois obligé d'a­
vertir le Leâeur que je n'y.ai contribué en rien Il faut
$ R E P A C R
être verle dans ìes matieres qui Concernent l'anàtomìè
& la medecine , pour entreprendre de traiter cette mal­
tiere •autre ment on tomberait dans le défaut allez or­
dinaire aux Auteursqui ont écrit des maladies des Che­
vaux : ce défauteft de donner des définitions confiifes
ou faufles, 8c des remedes, qui par leur multiplicité fe
dètruifent fouvent les uns les autres. Ceft pour éviter
de fi dangereux inconvemens que j'ai eu recours à un
Médecin dela Faculté, qui ( à l'exemple d'Erouard Pre­
mier Medecìn d'Henry IV, auquel ce Monârque avoit
ordonné d'aprofondir cette matiere) » à bien voulu em­
ployer fes foins & fes talens pour continuer de perfe­
ctionner une entreprife, qui fut prefqu'auffi-tôt inter­
rompue que commencée , par la mort inopinée de ce
Prince.
j'avouerai naturellement àufïî, que ce n'eft point de
"mon propre fonds que j'ai tiré la plupart des principes
que jedonne dans ce Traité. J'ai nonfeulemént puifé ce
qui!y a de bon dans les meilleurs Auteurs qui ont tra­
vaillé fur cette matiere ;maisj'ai encore confulté les per-
fonnes qui par une longue expérience ont aquis la ré­
putation de vrais connoifleurs. Ceft avec de pareils ga-
rans que j'ofe mettre en avant des règles & des princi­
pes » dont la téorie eft d'autant plus certaine, qu'elle eft
Fondée fur l'autorité & fur la pratique des plus habiles
Maîtres de l'Art. Je me borne donc dans mon travail ,à
developer autant qu'il m'a été poffible, lé vrai, le fim-
ple, & l'utile de cet Art, pour éviter aux amateurs de
la Cavalerie les ennuyeufes diiTertations & les nombreu-
fes redites qu'on a à effuyer dans la plupart des Auteurs
qui m'ont précédé, &qui loin d'embralfer le tout, n'en
ont traité qu'une partie.
Nonfeulement je me fuis âpliqué à donner des défi­
nitions claires, nettes & précifes ; mais pour les rendre
encore plus intelligibles -,j'ai joint à cet Ouvrage des
Planches quiaplaniront & lèveront toutes les dificultez.
Ge'qtiì •s'expófe aux yeux dévient infiniment plus fenfi-
ble dans ces matieres , que tout ce qu'on décrit, quel-
qu'art que l'on y employe. Ceft d'après les Originaux
&fous la conduite de M. Parrocel, Peintre ordinaire du
Roy, & de fon Académie Royale , dont la réputation
P R E F A C E .
en ce genre eft généralement connue, qu'on â gravé les
diférens airs de manège qui fe trouvent dans la deuxiè­
me Partie. J'y ai misaufli des Plans de terre, pour faire
voir ,1a proportion de terrain que l'on doit obferver
dans .lesdiférentes façons d'aflbuplir &de travailler un
Cheval..
Enfin j'ai tout mis en ufage pour réveiller cette an­
cienne émulation qui règnoit dans les beaux jours de la
Cavalerie: Et c'eft dans cette vue que j'ai cherché à dé­
voiler des miftères qui lèmbloient n'être réfervez que
pour un très petit nombre de personnes ; comme fi là
vérité nedevoir pas fe répandre univerfellement, & que
la fubtilité de cet Art n'apartînt abfolument qu'à ceux
qui fe difent Enfans dô la baie.
Il faut l'avouer à notre honte : l'amour du vrai bean
de cet exercice s'eft bien ralentide nos jours ; on fe con­
tente prefentement d'une exécution un peu trop négli­
gée , au lieu qu'autrefois on recherchoit les beaux airs,
qui faifoient l'ornement de nos manèges, & le brillant
des revues, des pompes & des parades.
Il ne faut point imputer cette négligence, ni au man­
que de mérite, ni au peu d'atention de ceux qui font à
la tête des établiflemens inftimez pour Vinftruétion de
la Noblefîe ; lajuftice que le Public leur rend eftun fur
garant de leur capacité. Mais qu'il me foit permis, par
un mouvement de jufte reconnoiffance, de joindre mon
fufrage à celui des perfonnes qui, avec connoiffance de
caufe , ont loué Mr. de Vendeüil mon illuftre Maître,
Cet hommage particulier que je dois à qui jedois tout,
n'altere en rien l'eftime que j'ai pour les perfonnes qui
courent la même cariere. M1, de Vendeüil eft un refte
précieux de ces hommes illuftres qui l'ont précédé, ÔC
dont la mémoire fera toujours chere à quiconque fuivra
leurs traces. M. de Vendeüil a fçu joindre la grace Sc
la juftefle de M. du Pleflis, à la brillante exécution de
M. de la Vallée,Perfonnages dont le nom &laréputation
fubfifteront autant que l'exercice durera.
Comme nous ne nous fonimes propofé , dans cet
Ouvrage , que de donner une connoiffance éxaéfce du
Cheval, la maniere de le drefier felon les ufages aux­
quels on le deftine, &les moyens de le conferver, nous
P R E F A C E .
ne fommes point entrez dans tous les détails dont l'Ait
de la Cavalerie eft fufceptible ; d'autant plus que ce que
nous avons à dire contient des chofes allez curieufes &
affezétenduës pourformer unVolume particulier, que
nous efpérons de joindre à cette Ecole, fi nous fommes
allez heureux pour voir notre zélé fortifié par Tapro-
bation du Public»
v i ì P R O B AT I O N .
J*Ay lu i par ordre de Mo nfeigneut le Garde des -Sceaux, le Livre qui a pour tins : cole às Cœvtàcrie >avec dfi
Figures : jelay trouvé tres-utile pour les Gentilshommes qui font leurs Exercices >& en general pour tous les
Amateurs de la Cavalerie. A Paris ce 2 8 . Avril 1 7 3 5 . S/rné, L A SERRE.
fjiiyiLEGË b t r r o t .
LÒUIS, parla grace de Dieu, "Roy de "France8c de Navarrei A nos amez &: feabx Cotiïeilleb les Gens
tenans nos Cours de Parlement, Maîtres des Requêtes ordinaires de notre Hôtel , Grand Confed, Prévôt
de Paris, Bailltfs» Sénéchaux> leurs LieuténànsCiv ik &"aunes nosjuihciersqui! appartiendra, SA LUT.
Notre cher & bien amé le Sieui 'û E t AGUEMNIERE, l'un de'nos Ecuycrs ordinaires > Nous a fait remontrer
qu'il a depuis peu établi dans fon Acâdemie une Ecole pour la Cavalerie, dans laquelle on donne des Leçons pu­
bliques , accompagnées de démonftrations & d'opérations pour enfeigner la connoifiance des Chevaux $leurs
Maladies > teur Guenfon, l'Embouchure >la Ferrure, la Selle 5la manierede dreflèr les jeunes Chevaux, & géné­
ralement tout ce qui peut former un connoillèur & un homme de cheval Comme cette Ecole eft tres-utile pour
les Gentilshommes qui font leur Exercice, il auroit compofé un Recuëd de Principes qui regardent cette mauere >
qu'il a divtfé en fix Leçons ou Cahiers »qu'il defîreroit faire imprimer pour la racilité d e ceux qui en voudront
jttofiter^ s'il Mous plailoit luy en accorder nos Letttrtò de Privilege lûr ce neceiTatfes, cBrant pour cet eôet de le
taire imprimer en oon papier & beaux caraûeres, fuivant la feuille imprimée & arrachée pour modèle feus le
cóntrefcel des Preftetes. A "CESC AUSES voulant traita favorablement ledit Sieur Expofant, & reconnoitre en
fa Perfonne les fervices qu'il Nous a cy- devant rendus, & ceux qü'il Nous rend encore actuellement, & luy
donner les moyens de Nous les continuer $Nous iuy avons permis & permettons par ces Pte fentcs, de faire im­
primer l'Ecole de Ç<nrjlerte free Figures, e> l'Abregé du même Otonrdfe , dtßr'tbtte pur Leçons, de fit cmpoßiion j en un
ou plufieurs volumes, conjoinreinent ou ßparement »& autant de f ois que bon luy femblera ; fur papier & car
tadberes conformes à ladite feuille imprimée & attachée fous notredit contrefcel ;Se de le vendre > faire vendre
5c debit* par tout notre Royaume, pendant le temps de huit années confecutives, à compter du jour de la date
defdites Prefentes. Faifons défenfesà toutes fortes de perfonnes, de quelque qualité & condition qu'elles foient,
d'en introduire d'impreffion étrangère dans aucun lieu de notre obéiliance. Comme aufli àtous Imprimeurs, Li­
braires Si a utres, d'imprimer »faire imprimer, vendre, faire vendre, débiter ni contrefaire ledit Ouvrage cy-
deiïus fpecifié > en tout m en partie >ni d'en faire aucuns extraits fous quelque prétexte que ce (bit d'augmenta­
tion 9 correâion , changement de titre, même en feiiiiie feparée ou autrement, fans la peimilEon exprefie & par
écrit dudit Sieur Expoiant > ou de ceux qui auront droit de luy, à peine de confifcation >tant des planches que des
Exemplaires con trefaits, defix mil livres d'amende contre chacun des contrevenants, dont un tiers à Nous, un
'tiersà l'tiôtei-Dieu de Pans, l'autretiers audit SieurExpofant, & de tousdépens, dommages & intérêts- Ala char­
ge que ces Prefentes feront enregiftrées to ut au long furie Regiftre de la Communauté des Imprimeurs & Librai­
res de Paris » dans trois mois de la date d'icelles» Que l'impreffion de cet Ouvrage fera faite dansnôtre Royaume 8c
non ailleurs ; & que l'Impétrant le conformera en tout aux Reglemens de la Librairie, & notamment à eduy du
to.Avril 1715. Et qu'avant que de l'expofer en vente, le Manufcrit ou Imprimé qui aurafervi de Copie à l'impref­
fion dudit Ouvrage, fera remis dans le même état où l'Approbation y aura été donnée, es mains d e notre très-
'cher & féal Chevalier Gardedes Sceaux de France le Sieur CHAUVÉLIK; & qu'il en fera enfuite remis deux Exem­
plaires dansnotre Bibliothèque publique, un dans celle de notre Château du Louvre »& un dans celle de notredic
très-cher & féal Chevalier Gardedes Sceaux de France le Sieur Chauvebn 3 le tout à peine de nullité des Prefentes.
Du contenu defquelles vous mandons & enjoignons de faire jouir ledit Sieur Expofant ou (es ayans caufes, plei­
nement & paißblemenr, fans fouôrir qu'il leur foit Bit aucun trouble ou empêchement. Voulons que la Copie
defdites Prefentes, qui fera imprimée tout au long au commencement ou à la fin dudit Ouvrage, foit tenue pour
•dûcment fignifiée »& qu'aux tìopies collationnées parl'un de nos amez & féaux Confeillers &Secretaire's > foy foit
ajoutée comme à l'Original. Commandons au premier notre Huiîlier ou Sergent de faire pour Texecution d'icelles
tous aétes requis•& neceffaires » fans demander autre permiflion, & nonobftant clameur de haro, charte-Norman­
de Lettresàce contraires. Cartel eft notreplaifir. DONNEÒ Parisle11.jourd umois d'Aouß;alande grace 1719.
&de notre Regne le quatorze. Par le Roy en fon ConfeiL ,Sigtté, S A INSON.
%egiß)i furìg ì{egìftseVIL de It ChdmbfeUttyale ór Syndtode de VImprime-,-ie & de U Librairie de Pans, #c. 414. /è/«? 557.
conformément au •Bgglement-de 1715. qui fair defenfes »A rt. JK à toutes ferfonnes de quelque audlitê quelles foient, autres que
les Ïmprirneurs-Cr Libraires, de rendre >debiler , & faire nfficber aucuns Ltvres four les vendre en leurs noms, fon qu'tls sen
difent les Auteurs ou Autrement ,& àU charge de fournir les ExempUtres prejcrirs far l'Artide CFIJL du même J^e^iansnt. Jt
Œâtis le l'ifigt-tms -Aopß mljcpt etnt yinçt-neuf. Signé, P. A. L BMERCIER .
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C H A P I T R E P R E M I E R .
Du nomÙ* de la Jituatim des Parties extérieures du Cheval.
OUR faciliter la connoiffance du Cheval, je le divife eii
trois parties principales ; favoir , l'Avant-main » le
Corps, & rAfriere-maim
Les parties quicompofentrAvant-màin, fontla Tête,
l'Encolure, le Garot, les Epaules, le Poitrail ou laPoi»
trine, & lesJambes de devant.
Les parties du Corps, font les Reins, leä Rognons, les Côtez ou
les Côtes, le Ventre 6cles Flancs»
A ECOLE DE CAVALERIE.
Celles de l'Arrìere-main, font la Croupe,les Hanches,la Queue,
les FelTes, le Graffet, les Cuiffes, le Jarret & les Jambes de demerc.
ARTICLE PREMIER.
De la fituation ò* de la divifion partivuliere des Parties
de l'Avant-Main.
LA premiere partie del'Ayant-main•, eft la tête, qui a une divi-
fion particulière, = étant'compofée des oreilles) du front, des
temples, des falieresV des fourcils /.des paupières, dies yeux, de la
ganache & de la bouche.
De toutes ces parties, je ne donnerai la définition que dela gana­
che & de la bouche, parce' que les autresfont affez connues.
LA .GANACHE eft une partie'eompofée des deuxos de la mâ­
choire inférieure qui touchent le gofier. Cette'partie eft mouvante
& fert à mâcher les alimens,
LA' BOUCHE a fes parties extérieures Scfes parties intérieures.'
Les parties extérieures, font les lèvres, les nazeaux, le bout du
nez, le menton & la barbe, qui eft*l'endroit jbùporte la gourmette.
Les parties intérieures çte la bouche, foçt la langue, le canal, le
palais, lesbarres &les dents.
LE CANAL eft le creux de la mâchoire inférieure où eft fituée la
angue.
LES BARRES;font l'endroit dela bouche oxt iln'y ajamaisde dents,
6c où fc doit faire l'apui.du mors!
LES DENTS ont auffi une diyifion particulière par laquelle on
connoît l'âge du Cheval jmais on ne parlera de cette divifionque dans
le Chapitre troifiéme-
L'ENCOLURE où eft atachée la tête, eft la feconde partie prin*
cipale del'Avant-main. Elle eft bordée dans fapartie fupérieure parlé
crin ou lacriniere, &elle fë termine,au garot.
LE CRIN qui tombe fur le front entre les deux oreilles, & qui fait
partie de lacriniere, s'apelleTOUPET.
LE GOSIER eft la partie inférieuretie l'Encolure. II commence
entre les deux os ^e la ganache, & finitala partie fupérieure & anté­
rieure du poitrail.
«LE G AROT eft placé à l'extrémité delà criniere, ail haut des
épaules.
LES EPAULES commencent axigarot & finiffent au haut du bras.
LE POITRAIL eft la partie lantérieute de la poitrine, contenue
entre les deux épaules > laquelle commenceau bas du gofier, & finit
entre les deux bras.-
LES JAMBES DE DEVANT font atachées aux épâulés, & ont
encore unedivifion particulière; étant compofées du coude, de l'ars,
du genou, du canon-, du nerf,du boulet, du paturon, dela couronne
6c du pied.
ECO LE T) È C AV ALE 8. IE. S
LE COUDE eft l'os du hautde la jambe, quieft fitué contre iescotes.
LE BRAS eft cette partie fupérieure de la jambe, qui eft depuis
l'épaule jufqu'au genou.
L'ARS eft une veine aparente, fituée au devant & au dedans du
bras.
Tous les Chevaux ont au deffus des genoux endedans, une efpè*
ce de corne tendre, fans poil, qu'on apelle Cbâteigncs, plus ou moins
groffes -,mais toujours aparentes • Elles fe trouvent également aux
jambes de derriere, avec cette diférence cependant, qu'à celles-ci»
elles font placées au deffous des jarrets aulïl en dedans.
LE GEN OU eft la jointure du milieu de la jambe , qui affemble le
bras avec le canon.
LE CAN ON eft la partie de la jambe, qui commence au genou
ôc finit a u boulet,
Derriere le canon, il y a un tendon qu'on apelle communément
le Nerf de la jambe, qui règne tout du long,& dont la qualité contri­
bue beaucoup à la bonté de la jambe, comme nous le dirons ci-après»
LE BOULET eft la jointure du canon avec le paturon.
Derriere chaque boulet, tant aux jambes de devant qu'à celles de
derriere, il y a un toupet de poil qu'on apelle FANON, au milieu du­
quel il y a une efpèce de corne tendre qu'on nomme ERGOT.
LE PATURON eft la partie fituée entrele boulet & la couronne.
LA COURONNE eft le poil qui couvre ôc entoure le haut du fabot.
LE PIED, qui eft la derniere partie de la jambe, eft divifé en par­
ties fupérieures &inférieures.
Les parties fupérieuresfont le fabot, les quartiers, la pince 6c le
talon.
LÉ SABOT eft toute la corne qui règne autour du pied.
LES QU ARTIERS, font les deux cotez du fabot, depuis la pince
jufqu'au talon. On dit, quartier de dedans & quartier de dehors.
LA P INCE eft le bout de la cornequi eft au devant du pied.
LE TALON eft la partie de derriere du pied, où fe terminent les
quartiers, à Vopofite de la pince.
Les parties inférieures du pied, font la fourchette, la foie & le
petit-pied.
LA FOURCHETTE eft une corne tendre & molle, placée dans le
creux du pied, qui fe partageen deux branchesvers le talon en forme
de fourche, d'où lui vient le nom de Fourchette.
LA SOLE eft l'efpace de corne que l'on voitdansle creuxdu pied,
entre les quartiers & la fourchette.C'eft une corne plus dure que celle
de la fourchette, & plus tendre que celle du fabot.
LE PETIT-PIED eft un os fpongieux, renfermé dans le milieu du
fabot, entouré d'une chair, qui lui fert de nouriture. Il n'çft point
vifible, même quand le Cheval eft deftolé»
Aij
4 EC OLE DE CAVALE KIE.
ARTICLE IL
De la fituation des Tarties du Corps.
ES REINS font la partie fupérieure du corps du Cheval. Ils
prennent depuis le garot jufqu'à la croupe 5mais ce nom n'apar-
tient proprement qu'àl'extrémité del'épinela plusvoifine dela croupe,
qu'on a apellée jufqu'à préfent Rognons mais comme l'ufagea donné
à cette partie lenom de Reins, nous en conferveronsla dénomination.
LES ROGNONS font proprement les Reins; & c'eftla partie de
l'épine du dos quieft la plus proche de la croupe.
LES COTEZ font le tour des côtes, qui renferment les parties
internes contenues dans le ventre du Cheval.
LE VENTRE eft la partie inférieure du corps, fituée au bas des
côtes.
LES FLANCS font placez depuis la derniere côte jufqu'à l'os des
hanches, & vis-à-vis du graffet, dont la définition eft dans l'Article
fuivant.
TDe la fituation des Tarties de VÂrriere-matn.
LA CROUPE eft la partie fupérieure de l'Arriere-main, qui va
en rond depuis les rognons jufqu'à la queue.
LES FESSES prennent depuis la queue en defeendant jufqu'au
pli, qui eft à l'opofite du graffet.
LES HANCHES font lesdeux cotez de lacroupe. Elles prennent
depuis les deux os qui font au haùt des flancs'jufqu'au graffet. On
apelle auffi vulgairement les Hanches, tout le train de derriere ou
l'Arriere-main.
LE GRASSET eft la jointure placée aubas de lahanche,vis-à-vis
des Flancs, à l'endroit où commence la cuiffe. Ce ft cette partie qui
avance près du ventre du Cheval quand ilmarche.
LES CUISSES prennent depuisle graffet, quien faitpartie,& de­
puis l'endroit où finiffent les feffes, jufqu'au pli du jarret.
LE JARRET eft la jointure qui affemble le bas de la cuiffe avec
le canon de la jambe de derriere.
LES JAMBES DE DERRIERE étant femblablesaux jambes de
devant dans les autres parties, il n'eft pas neceffaire de raporter ici
ce qui en a été dit.
Dans lesdéfinitions que l'on vient de donner, on a négligé de par­
ler delà fituation de quelques parties du Cheval; parce qu'elles font fi
généralement connues, que le détail en eût été inutile.
Quoique ces définitions foient très-claires; cependant pour avoir
une connoiffanceencore plus parfaite& plusintelligible, on peut avoir
recours à la planche quieft au commencement de cet Ouvrage, dans
ARTICLE III.
E COLE DE CAVALERIE. J
laquelle toutesles parties extérieuresdu Chevalfont diftinguées&mar­
quées par des chifres de renvoi.
C H A P I T R E I I
De la beauté ù" des défauts des Parties extérieures
du Cheval.
A b eauté d'un Cheval confifte dans la conformation & dans
la jufte proportion de fes parties extérieures. Comme il eft
dangéreux dans le choixd'un Cheval, de felaiffer féduire par
a figure, ôc par un je-në-fçai-quoi qui plaît, qui Fouvent falcine,les
yeux, & empêche qu'on n'examine d'affezprès, 6c qu'on ne détaille
au jufte toutes fes parties: Il faut fuivre en.cela le confeil de M. de
Soleyfel, Auteur du Parfait Maréchal, qui dit : Qjte lorfiju onveut achet-
ter un Chenal, ilfaut fi prévenir dabord contre, afin dêtre juge fervere de
ton* fis défauts.
A R T I C L E P R E M I E R .
De-la beauté ù* des défauts des Parties de VAvant-main,
APrès avoir donné la définition de toutes les parties extérieures
du Cheval, il faut examiner maintenant, en fuivantle rangque
nous avons donné à chacune de cesparties,feulement cellesqui con­
tribuent à la beauté ou à la diformité du Cheval.
De la Têtt^)
Une belle tête en général eft petite, lèche, courte & bien placée.
Quand ellea cesqualitez,on voit ordinairement lesveines qui régnent
le long dela tête, près des yeux &fur le nez, ce qui embellit beaucoup
cette partie. ,
Il faut qu'elle foit petite, parce queles têtes greffes & quarrées, ou­
tre leur diformité, pèfent ordinairement à la main.
Elle doit être lèche; car celles qui font chargées de chair, qu'on
nomme. Têtesgrajfes, font fujettes au maldes yeux. Il ne faut pour­
tant pas qu'elle foit fi lèche, qu'elle foit privée de nouriture ; car elle
feroit encore plus fujette au mal desyeux qu'une tête graffe.
; II y a des têtes qui font greffes d'offemens, qui pèchent contre la
beauté feulement, ôc non contre la bonté.
Il faut que la tête foit unpeu courte les têtes trop longues, qu'on
apelle Têtes de 'vieille, font diformes, quoique la plupart des Che­
vaux des meilleures races d'Andaloufiepèchent par cet endroit; mais
on leur paffe ce manque de beauté en faveurde leurs raresqualitez.
La tête d'un Cheval, pour être bienplacée, doit tomber perpendi­
culairement, ou à plomb dufront au bout du nez» Lorfqu'elle fort de
6 ECOLE DE CAVALERIE.
la perpendiculaire en avant; on apelle ce défaut, tendre le nez,, pdf*
<ter au <vent, tirer a la main: & lorfqu'ellevient en deçà, & quele Che­
val baiffe le nez & la tête, il pèfe ordinairement à la main; & s'il fe
ramène trop, & que la branche de la bride apuye contre le gofier,
c'eit ce qu'on apelle, un Cheval encapuchonné.
Il y a encore un défaut qu'on apelle, Tète mal atachés ; c'eft lorf-
que la partie fupérieure de la tête, qui eft entre les deux oreilles , fe
trouve plus élevée que l'encolure.
Des Oreilles.
La forme des oreilles , leur fituation & leur mouvement, font les
principales chofes à éxaminer dans cette partie.
Un Cheval doit avoirlesoreilles petites 6c déliées -, quand elles font
trop épaiffes, larges & pendantes, ce défaut fait nommer un Cheval,
Oreillard. Beaucoup de Chevaux d'Efpagnecependant, & desmeilleurs
Haras, ont les oreilles longues; mais pour l'ordinaire elles font bien
placées, ce qui en corige le défaut.
Les oreilles bienplacées doivent être au haut de la tête, peu diftan-
tes l'une de l'autre. Quand un Cheval marche, il doit avoir les poin­
tes des oreilles avancées 5 cette fituation donne un air d'éfronterie,
qui fied parfaitement bien à un brave Cheval.
Par le mouvement des oreilles, on juge du naturel d'un Cheval.
Ceux qui fontcoleres Se malins, portent une oreille en avant. Sel'au­
tre couchée en arriéré, & continuent ce mouvement alternativement.
Comme cette partie eft le fiége de l'ouie, un Cheval porte les oreilles
du côté où il fe faitdu bruit. Si on le frape furla croupe, il tourne les
oreilles vers le dos, 6c s'il eft éfrayé de quelque objetpar devant, illes
porte en avant, 6c baiffe les pointes. Si le bruit fefait à côté de lui, il
tourne l'oreille de ce côté. Mais le plus beau port d'oreilles, 6c la fi­
tuation la plus belle 6c la plus noble, c'eft d'avoir en marchant les
pointes des oreilles hautes 6c e n avant; ce qui forme, comme nous
venons de dire, l'oreille hardie; parce qu'alors le Cheval regarde fie-
rement ce qui fe préfente àlui.
Du Fronts
La beauté du Front d'un Cheval, c'eft d'être un peu étroit & uni;
en forte qu'il ne foit ni trop avancé, ni trop enfoncé. Les têtes qui
ont le bas du front un peu avancé, s'apellent. Têtes bufquées ou mou­
tonnées, comme le font celles de la plupart des Chevaux Anglois, des-
Barbes, 6c de ceux nez dans les Pays orientaux, 6c auffi de ceux de
leur race.
Un défaut effentiel contrela grace, c'eftlorfque le Cheval ale front
bas 6c enfoncé; on apelle ces Chevaux, Camus.
Une marque qui embellit beaucoup la tête du Cheval, & qui lui
donne de la grace; c'eft lorfqu'il a au milieu du front une étoile ou
pelote blanche: cela doit s'entendre des Chevaux noirs, bais, alzans,
ou qui ont un poil tirant furle brun.
ECOLE DE CAVALERIE. 7
Prefque tous les Chevaux ont encore au milieu du front une épie
ou molette; c'eft le nom qu'on donne au retour de poil, qui au lieu
d'être couché , comme il Felt par tout le corps, remonte d'un fens
opofé. Il s'en trouve de femblables aux flancs, au poitrail, 6c en
d'autres endroits.
Des Salieres,
La feule belle qualité que doivent avoir les falieres, c'eft d'être
pleines, 6cmême un peu élevées. Lorsqu'ellesfont enfoncées 6c creu-
fes, c'eft le défaut desvieux Chevaux: il fe trouve pourtant quelques
jeunes Chevaux qui ont cette imperfection> mais par ce ligne oncon-
noît qu'ils font engendrez de vieux Etalons.
Des Teu x.
La plus belle partie de la tête du Cheval, c'eft l'oeil. Cette partie
eft aufiidifficile que néceffaire a connoître.
L'œil doit être clair, vif 6t éfronté, ni trop gros, ni trop petit,
placé à fleur 5c n on hors de tête. Un Cheval qui a de gros yeux for­
çant de la tête, a ordinairement l'air morne ôc ftupide; 6c ceux quiles
ont trop petits & enfoncez, (on les apelle, Teux de cochon,') ont le
regard trifte Sc fouvent la vue mauvaife.
Telles font les remarques générales que l'on doit faire d'abord fur
les yeux; enfuite de quoi il eft néceffaire deles éxaminer plus en dé­
tail: 6c po ur en faire l'examen rigoureux 8c en juger fainement, il
faut, fi le Cheval eft dans un lieu obfcur, le faire conduire dans un
lieu clair, 6c là lui regarder les yeux l'un aprèsl'autre, de côté 6cnon
vis-à-vis. Il ne faut pas non plus les regarder au foleil; au contraire,
il faut mettre la main au deiTus de l'oeil pour rabatre le grand jour
& empêcher la réflexion.
Les deux parties de l'œil les plus effehtielles à connoître, êc qu'il
faut éxaminer avec le plus defoin, font la vitre 6cla prunelle.
La vitre eft la partie extérieure de l'œil, 6c la prunelle la partie in­
terne ou le fond de l'œil.
C'eft de l'éxacte confidération de la vitre que dépend la parfaite
connoiffance de l'œil. Elle doit être claire 5c tr anfparente; en forte
qu'op puiffe voir la prunelle fans aucun empêchement. Lorfque cette
partie eft trouble 6c couverte, c'eft figne quele Cheval eftlunatique,
c'eft-à-dire, qu'il lui furvient des fluxions de tems à autre fur l'œil:
& lorfque la fluxion a endommagé un œil, il devient plus petit que
l'autre: alors il eft perdu fans reffource, puifqu'il fe delTèche. Quel­
quefois un œil paraît plus petit que l'autre, parce que par quelqu'ac-
cident la paupiere a été fendue, 6c qu'en fe rejoignant elle refte plus
ferrée. Mais il eft rare que cela arive, 6c il eft aifé de nes'y pas trom­
per , en examinant fi l'œil n'eft ni trouble ni brun.
Lorfqu'un Cheval jette la gourme, ou change les dents de lait, ou
pouffe les crochets d'enhaut;. il arivefouvent que la vue lui devient
5 Ec OLE DE CAV ALERIE,
aufil trouble, ques'il êtoit borgne ou aveugle; mais lorfqu'ileft guéri,
fa vue s'éclaircit. Quelquefois auffi par ces accidens, un Cheval perd
entièrement la vue.
La prunelle, qui -eft la feconde partie de l'œil, doit être grande
•6c large, & il faut qu'on puiffe l'apercevoir diftinctement.
Il vient quelquefoisau fond del'œil une tache blanche, qu'onapelle
Dragon,qui, quoique très-petite dans lecommencement, couvre avec
le tems la prunelle, ôc re nd le Cheval borgne, fans qu'on y puiffe
aporter aucun temède.
Un autre défaut qu onapelle, ceil cul de •verre; c'elt lorfque la pru­
nelle eft d'un blanc verdâtre & tranfparent. Quoiqu'un Cheval nefoit
pas toujours borgne avec ce défaut, il court grand rifque dele devenir.
Lorfqu'il y a plus de blanc que de verdâtre, on l'apelle ail'veron: il
donne au Cheval un air méchant & traître.
Nous ne ferons point ici un plus grand détail des accidensqui ari-
vent aux yeux ni aux autres parties dont nous alons décrire les dé­
fauts; parce qu'on fe réferve d'en parler plus amplementdans la troi­
sième Partie de cet Ouvrage, qui traite des maladies.
XDel a CanacliLJ
Les deux os qui compofent la Ganache, doivent être peu charnus
à l'extérieur, c'eft-à-dire, à chaque côté de la mâchoire inférieure,
6 l'entre-deux, qui eft la partie qui touche au gofier, que quelques
Ecuyers apellent, laBraje, & quelques Maquignons, XAuget, doit
être bien ouvert & bien évuidé, afin que le Cheval ait la facilité de
bien placer fa tête.
La Ganache quarrée eft une diformité qui provient de ce que les
deux os qui la forment, font trop gros, trop ronds, ou trop chargez de
chair: fi avec cela ils font ferrez Vun près de l'autre; en forte qu'il n'y
ait point allez de vuide Se d'efpace, pour que le Cheval puiffe loger
fa tête, il aura beaucoup de peine àfe ramener,à moinsqu'iln'ait l'en­
colure fortlongue, peu épaiffe, & relevée.
Lorfque l'entre-deux des os de la Ganache n'eft pas bieû évuidé,
& qu'on y trouve quelque groffeur ou glande; c'eft ordinairement un
ligne de gourme, quand le Cheval n'a pas paiïé fix ans > mais s'il a
paffé fept ans, & que la glande foit douloureufe, & atachée à l'un
des os de la Ganache; c'eft prefque toujours un ligne de morve. On
trouve quelquefois dans cette partie plufieurs petites groffeurs, qui
font une fuite de rume ou morfondement, mais elles ne font point
dangereufes, un travailmédiocre les diffipe.
lie la Bouche & de ßs Parties extérieures.
L'ouverture ou plutôt la fente de la bouche doit être proportion­
née à la longueurde la tête: en forte qu'elle ne foit ni trop fendue»
ni
ECOLE DE C AVALE RIE. P
ni trop petite. Quand la bouche eft trop fendue, le mors vâ trop
avant dans la bouche du côté des dents macheliéres, ce qu'on apelle $
boirela bride: 6clorfqu'elle n'eft pas affez fendue, le mors ne peut por­
ter en fon lieu fans faire froncer les lèvres.
Ce qu'on entend par une belle bouche; c'eftlorfque le Cheval étant
bridé, elle devientfraîche ôc pleine d'écume, c'eft une qualité qui dé­
note un bon tempérament. On dit d'un tel Cheval, qu'il goûte bien
fon mors.
Des Lewa.
Il fautque les lèvres foient peu épaiffes & menues à proportion de
la bouche. Quand elles font tropgroßes êc t rop charnues, elles cou*
vrent les barres, ôc empêchent l'effetdu mors. C'eft ce qu'on àpelle,
farmer de la ïèure^
Des Naseaux.
Un Cheval doit avoir les nazeaux ouverts; parce que la refpiratioil
en eft plus facile: Cependant ce n'eft pas toujours de cette ouverture
des nazeaux que dépend la liberté de la refpiration, mais de la bonne
Conftitution des poumons; âinfi il n'eft pas toujours fur de fendre les
nazeaux, dans la vue de faciliter la refpiration à certains Chevaux,
comme les Houfards 6c le s Hongrois le pratiquent. Cette opération
ne produit qu'un feul avantage, qui ne laiffe pas d 'être quelquefois
utile à laguerre; c'eft qu'on dit, que les Chevaux qui ont les nazeaux
fendus ne peuvent plus hannir. Lorfqu'un Cheval s'ébroue en mar­
chant, 6c qu'on voit dansle creux de fes nazeaux un vermeil, c'eft fis
gne qu'il a le cerveau bien conftitué.
De la BarbtJ
La barbe, que quelques-uns apellentle Barbouchet, eft une partie
qui contribue autant à la bonté de la bouche d'un Cheval que les bar­
res, puifque c'eft l'endroit où la gourmette faitfon effet, laquelle doit
porter également partout. Il faut pour cela que la barbe ne foitni trop
plate ni trop relevée. Si la barbe étoit trop plate, c'eft-à-dire, que les
deux os qui la compofent fuffent trop éloignez l'un de l'autre 8c peu
élevez, la gourmette n'apuieroit qu'aux deux cotez 6c point dans le
milieu; Se fi au contraire, les deux osétoient trop élevez, ôctrop près
l'un de l'autre, la gourmette n'apuieroit que dans le milieu, ôt alors
l'effet en feroit trop fenfible au Cheval, 6clui ferait donner des coups
de tête. Il faut encore pour la perfectionde cette partie, qu'il y ait peu
de chair 6cde poil, ôc rien que lapeau, pour ainfi dire, fur les os; ce
qui rend la barbe plus fenfible. JLorfque cette partie eft bleffée, où
qu'il s'y trouve des duretez 6c descalus, c'eft figne, ou qu'un Che­
val apuie trop fur fon mors, ou que la gourmette eft mal faite , ou
qu'elle a été mal placée; mais plus ordinairement que le Cavalier ala
main rude.
fi
io E C O L E D E C A V A L E K I E .
De la Langue (f des autres Tartìes intérieures de la BouchtJ
II faut que la langue d'un Cheval foit logée dansle canal, c'eft
pourquoi elle doit être demêmeque.les lèvres, menue & déliée ;par­
ce que filalangue étoit trop épaiffe, 6c quelle débordât par deffus les
barres, cela ôteroit l'effet du mors fur cette partie, & rendrait l'apui
fourd; 11faut examiner fi elle n'eft point coupée par l'embouchure;
accident qui fupoferoit, ou une mauvaife bouche, ou fouvent la ru-
deffe dela main du Cavalier.
Deux autres chofesdéfagréables qui fe rencontrent quelquefois dans
cette partie ;c'eft lorfqu'elle pend d'un côté oudel'autre ôcfort dela
bouche, ou qu'elle paffe par deffus lemors quand un Cheval marche.
Du Valais.
Ce qu'on doit rechercher au palais d'unCheval, c'eft qu'ilfoitun
peu décharné. Si les filions étoient trop gras& trop épais, cette par­
tie feroit chatouilleufe j & le mors en y touchant, ferait que leCheval
batroit àla main, & donnerait descoups de tête. Il faut remarquer
que lepalais d'un jeune Cheval, eft toujours plus gras, que celui d'un
vieux i& àmefure qu'un Cheval avance en âge, les filions du palais
& les gencives fe décharnent.
Des Barres.
Les barres font la partie de la bouche qu'il faut examiner avec le
plus defoin, puifque c'eft l'endroit oùfe fait l'apui du mors. Les meil­
leures qualitez qu'elles puiffent avoir, font d'être affez élevées, pour
que la langue puifTefeloger dansle canal, fansdéborder fur les barres,
& d'être un peu décharnées, parce quelles en font plus fenfibles;ilne
faut pourtant pasqu'elles foient trop tranchantes j car alors le Cheval
feroit fujet àbatreàla main par leur trop defenfibilité. Lorfque les bar­
res font baffes, rondes & trop charnues ;c'eft un défaut qui rend cet­
te partie moins feniible, & qui fait que lemors n'a pastant d'effet.
'De FEncolurcj
Une belle encolure doit être longue & relevée -, il faut qu'en for-
tant du garot, elle monte en forme de col de Cigne jufqu'auhaut de
la tête j qu'il y ait peu de chair près de la criniere, cela forme ce
qu'on apelle, Encolure tranchante: Elle feroit défeótueufe, fi avec
cela elle n'étoit proportionnée àla taille du Cheval;carlorfqu'elle eft
trop longue & trop menue, trop molle & trop éfilée, les Chevaux
donnent ordinairement descoups de tête :Si au contraire, elle étoit
trop courte, tropépaiffe & trop charnue, le Cheval pèleraitàlamain.
On remarque quela plupart desJumens, desBarbes& autres desPays
orientaux, font fujets à avoir l'encolure éfilée; & que les Chevaux
entiers &ceux qui font nez dansles climats humides, &qui ne fortent
point d'Etalons Barbes ou autres de cette efpèce , ont l'encolure
épaiffe & charnue.
e c o l é d e C AVA l e k i b. i i
il y a trois fortes d'encolures mal faites ;favoir, les encolures
*verßes,les encolures faujfes, ôc celles qu'on apelle, Tanchantes.
Les encolures renverfées, qu'on apelle, Encolures de Cerf, parce
qu'elles font faites comme le col de cet animal, font celles dont la
rondeur, quidoit prendre depuis le garot jufqu'auhaut dela tête, le
long dela criniere, fetrouve en deffous, le long dugofier. Les Che-1
vaux qui ont ce défaut font dificiles à emboucher ; parce qu'il eft
dificile d'empêcher que la branche dela bride ne porte contre le go-»
fier, cequi ôte l'effet du mors.
L'encolure fauffe, eft celle qui tombe àplomb & perpendiculaire
ment, depuis l'entre-deux dela ganache, le long du goßer, jufqu'aü
poitrail, au lieu devenir en talus; & danslapartie fupérieure, auprès
du garot, où commence la criniere, il y aun enfoncement, qu'on
apelle, Coup de hache, qui empêchel'encolure defortir directement'
du garot. Ce défaut n'eft pasfi confidérable que celui des encolures
renverfées.
Les encolures panchantes, font celles qui tombent d'un côté ou
d'un autre ;ce qui arive aux Chevaux qui ont l'encolure trop épaiffe
& trop charnue près de la criniere. Ce défaut ne fe trouve guéres
qu'aux vieux Chevaux, fur toutfi on leur laiffe les crins trop épais,
& plus ordinairement aux Chevaux entiers qu'à ceux qui font hon­
gres: cell pour cela qu'il ne faut paslaijfifer la criniere trop garnie
dans fa racine, & l'on doit avoir foind'aracher les crins par deffous,
afinqu'ils foient déliez ôc longs ;cela contribue àla beauté dela cri­
niere: d'ailleurs les crinieres trop épaiffes font fujettes àla craffe, qui
engendre la gale,fi l'onn'a foin deles laver tous les jours àfond &
non fuperficielement, afin debiennétoyer laracine descrins.
T>u Garot.
Ilfaut que le garot foit élevé, long ôcdécharné ; en forte qu'iln'y
ait, pour ainfi dire, que la peau fur les os. Non-feulement cesquali­
tés dénotent la force d'un Cheval, mais elles lui rendent les épaules
plus libres; & elles font néceffaires pour empêcher la felle de tomber
fur les épaules;car cela cauferoit de grands accidens danscette par­
tie. Lorfque le garot eftrond& trop charnu, ileft très-fujet àfebief"
fer, &la plaie eft longue & dangéreufe dans cet endroit.
Quoique le garot élevé foit une qualité àeftimer dans un Cheval de
felle, ilfaut prendre garde qu'il ne le foit trop pour les Chevaux qui
portent la trouffe defourage äl'armée, 6ca uffi pour les Chevaux de
bât; carles uns ôc les autres font très-fujets àêtre eftropiez danscette
partie.
Des Epaules.
Les épaules, pour être bien faites, doivent être plates, peu char­
nues ,larges, libres ôcmouvantes. Les défauts contraires àces qua-
litez, font lorfqu'un Cheval eft, ou trop chargé d'épaules, ou trop
ferré, ou lorfqu'illes a chevillées.
Bij
I 2 E C O L E D E C A V A L E R I E .
On apelle un Cheval chargé d'épaules, lorfqu'il les a trop greffes »
charnues & rondes -,& quand le joint del'épaule, qui eftl'endroit où
porte le poitrail delafelle,eft trop avancé; & qu'avec cela ily atrop
de diftânee d'un brasàl'autre ;cequiprovient auffi de ce que la poi­
trine«ft trop large & trop ouverte. Un Cheval trop chargéd'épaules
eft fujet àbroncher, àmoins qu'il ne lesait naturellement mouvantes :
ainfi les Chevaux qui ont ce défaut ne font pasbons pour la felle;mais
ils font excellens pour le tirage;parce qu'ils donnent mieux dans le
tôlier, &qu'ilsne fontpasfujets à être écorchez parles harnois.
Il y ades Chevaux qui ne paroiffent paschargez d'épaules par de­
vant ,êcq ui le font dansl'endroit où portentles arçons de devant de
la felle;lorfque cette partie eft épaiffe de chair, le Cheval n'eft pas û
libre desépaules, 6cn'eft paspropre pour la chaffe &pour les cour-
fesde vitelle, quoiqu'il puiffe fervir à d'autres ufages.
On doit remarquer que le défaut d'avoir beaucoup d'épaules, qui
eft très-confidérablepour quelques Chevaux François, eft une quali­
té à e(timer dansles Chevaux d'Efpagne, dansles Barbes, 6t autres
desPaysméridionnaux, oudansles Poulains qui fonent d'Etalons nez
danscesclimats >parce queceux-ci pèchent ordinairement pour avoir
les épaules trop ferrées.
Le Cheval ferré d'épaules,eftcelui qui n'a pasla poitrine affez ou­
verte; enforte que fetrouvant trop peu dediftance d'un bras àl'autre,
les épaules fe trouvent ferrées l'une près del'autre. Cedéfaut efttrès-
confidérable >car les Chevaux qui n'ont point affez d'épaules man­
quent de force ordinairement, ne peuvent pas facilement déployés
les bras pour bien galoper, font fujets àtomber fur le nez, à fe croifer
& àfe couper en marchant. Les Anglois, qui font très-connoiffeurs
& très-curieux en Chevaux de courfe & de chaffe, éxaminent avec
beaucoup defoin les épaules d'un Cheval, & jugent de fa force par la
ftmCture decette partie. Ils veulent que l'os de l'omoplate, quieft, à
proprement parler, l'épaule, non-feulement foit large, plat & libre j
mais ils veulent encore qu'il defeende basau deffous du garot, c'eft-
à-dire, qu'ils prétendent que plus ilfe trouve au deffous du garot, ce
qui rend legarot élevé, plus libre en eftlemouvement de l'épaule, &
c'eft avec raifon.
Un troifiéme défauteffentiel, eftlorfqueles épaules font chevillées,
c'eft-a-dire, engourdies, liées & fansmouvement ;ce qui rend la-
démarche d'unCheval rude &incommode; parce que lemouvement
vient feulement du bras ôcde la jambe. Ces Chevaux font fujets à
broncher, pèfent àla main pour fe foulager, £cfont bien-tôt ruinez
desjambes.
Lorfqu'un Cheval qui aies épaules chevillées, après quelqu'exer-
cice qui l'aura échaufé, vient àfe refroidir, ildemeure roide comme
s'il étoit forbu:On remarque auffi que quoique cefoit une bonne qua­
lité pour un Cheval de felle, d'avoir lesépaules plates & décharnéesj
fi cependant ellesfont trop fèches, en forte que l'on voye lesosavancer
E C O L E P È C A V A L E R I E . 1 3
foUslapeati,ces Chevaux les ont ordinairement chevillées, & ne peu­
vent pas fuporter de grands travaux.
Il faut encore faire atention à certains Chevaux, qui, quoiqu'ils
lèvent lajambe fort haut ôc avecbeaucoup de facilité, ont cependant
les épaules chevillées ;cequ'il eft aifé deremarquer, en prenant gar­
dé que cebeau mouvementen apârence ne vient que du bras, ôc que
l'épaulen'y participe point.
Enfin tout Cheval trop chargé,ou trop ferré d'épaules, ou qui les a
trop fèches, & qui n'apoint cette partie naturellement libre 6c mou­
vante,ne peut jamaispafferpour unCheval deMaître, ôca le devant
bien-tôt miné.
Du Poitrail.
Lorfqu'un Cheval ales épaules bienfaites, ordinairement le poitrail
ou lapoitrine l'eft auffi. Cette partie doit être proportionnée àia taille
duCheval : lesgros Chevaux ôcles Rouffins ont prefque toujours la
poitrine trop large ôctrop ouverte ;cequi lesrend pefans ôc par con-
féquënt excellens pour lé tirage :ceux de légere taille ail contraire,
pèchent fouvent pour avoir cette partie trop étroite; en forteque c'eft
une qualité pour ceux-ci, que del'avoir large ÔC ouverte.
Quand le poitraileft trop avancé, cequife cdnnoît lorfque les jam­
besde devant font retirées fous le derrierë désépaules, cedéfaut eft
confidérable pour lesChevaux de felle; ileft dangereux de galoper fur
de tels Chevaux, parce qu'ils fönt fujets àtomber fur lenez, ôcàs'a-
puyeî fût lemors.
Des Jambes de devante
Avant que d'entrer dans le détail desparties qui cdmpofent les
jambes de devant, ilfaut d'abord examiner leur proportion # leur Si­
tuation, ôcla maniere dont un Cheval place les pieds.
La longueur desjambes doit être proportionnée àla taille dû Che-»
val. Lorfqu'il eft trop élevé fur fes jambes# on l'apelle, Haut monté-,
ôc c'eft Une diformité d'autant plus confidérable, que ces fortes de
Chevaux ne font pasaffurez fur leurs jambes: au contraire lorfqu'elles
font trop courtes, cequ'on apelle, Basdu devant-,non-feulement c'eft
un défaut qui fait aler un Cheval fur lâ main & fur les épaules ;mais
qui fait tomber la felle fur le garot. Les Jumens font plus fujettes que
les Chevaux àêtre baffes dudevant.
Les jambes bien fituées doivent être un peu plus éloignées l'une de
l'autre près de l'épaule que près du boulet :Et elles doivent tomber
par une feule ligne droite depuis lehaut du bras jufqu'auboulet.
Un Cheval en marchant, doit poler les pieds àplat, tant ceux de
devant que ceux de derriere. Quand ilpole le talonle premier, c'eft
ordinairement un figne qu'il a étéforbu;Ôcq uand ilpofe la pince la
premiere, ce qui le fait nommer, Cheval rampini c'eft fouvent une
marque qu'il atiré àla charue ;quelquefois amBune écurie mal pa­
véelui ocafionne cedéfaut, parce qu'il fait entrer la pince du pied
Ï 4 E C O L E D E C A V A L E R I E .
entre deux pavez, fituation qui eft caule que les tendons fe retirent
avec le tems.
Les pieds, foit de devant, foit de derrière, ne doivent point être
tournez ni en dehors ni en dedans,&lapince du pieddoit être par
conféquent directement en avant.
Après ce premier examen, il faut enfuite détailler toutes les par­
ties dela jambe en commençant par le coude.
Du CoudfLJ
Le coude ne doit être, ni trop ferré près descôtes, ni trop ouvert
en dehors. Un Cheval qui ale coude trop ferré, porte la jambe &le
pied en dehors, Secelui qui l'a trop ouvert, porte les jambes & les
pieds en dedans. Cesdeux fituations non-feulement font mal placer
les jambes, mais marquent en même tems de lafoiblelle dans cette
partie.
La plus grande force de lajambe réfide dansle bras; c'eft pour cela
qu'il doit paraître nerveux & large, lorfqu'on le regarde de côté;
& ce qui en augmente la force, c'eft lorfque les mufcles qui font en
dehors font gros6c charnus.
On remarque danslaplupart desChevaux qui ont le braslong, qu'ils
fe laffent moins, 6cqu'ils font plus en état de réfifter au travail;mais
que lemouvement dela jambe n'en eft pas firelevé. Quand au con­
traire le bras eft court, le mouvement 6cle pli de la jambe en font
ordinairement plusbeaux. On tire decette remarque une confequen-
ce j favoir, qu'un Cheval qui ales brascourts eftbon pour le manège
ôcpour laparade j 6cque c elui qui les alongs, eft infiniment meilleur
pour la fatigue.
Du Genou.
Le genou doit être plat, 6clarge ;6c n'avoir que la peau fur les os.
Les genoux ronds 6ce nflez, dénotent une jambe travaillée :5clorf-
qu'ils font couronnez, c'eft-à-dire, que le poil manque au milieu du
genou à forcedetomber deffus en marchant, c'eft une marque certai­
ne dejambe ufée, àmoins que cela ne foit venu d'accident, comme il
arive àceux qui fe donnent descoups au genou contre la mangeoire.
On doit encore faire atention àla fituation du genou. Lorfque le
Cheval étant en place, ale genou plié en avant, 6cque les jambes fe
retirent en deffous, depuis le genou jufqu'au boulet, ce qui lui fait
paraître la jambe comme pliée en deux ; cette défeótuofité s'apelle,
Jambe arquée -, parce qu'elle prend la forme d'un arc: cequi eft une
preuve que les nerfs fe font retirez par un grand travail, 6cordinaire­
ment les jambes leur tremblent après avoir marché.
Ily a desChevaux qui naiffent avec des jambes arquées: On les
apelle Braßicourts-, 6c alors cen'eft qu'un vice de conformation na­
turelle ;qui ne vient point de jambes travaillées :fi on regarde ces
E C O L E DË C A V A L E R I E . 15
Chevaux ducôté dufervice, cette diformité ne doit point empêcher
de les acheter. Beaucoup deBarbes Ôcde Chevaux d'Efpagne, font
fujets àavoir les jambes arquées; parce qu'on leur met desentraves
dansl'écurie; cequi leur fait mal placer lesjambes ôc les rend arquées
avecle tems.
^Du Canori.
Vos du canon doit être uni, grosSe court àproportion de la jam»
be ôcdela taille du Cheval.
Quand l'os ducanon eft trop menu, c'elt Une marque de foibleiïé
dejambe. Cependant les Chevaux Turcs 6cautres desPaysc hauds,
ont prefque tousle canon menu, & avec cela les jambes excellentes ;
parce que la chaleur duclimat confolide cette pattie êcen augmente
laforce ;mais dans les Paysfroids & humides, tout Cheval qui ale
canontrop menu, n'a point de force dansles jambes.
Ilne doit y avoir le long del'os, ni en dedansni en dehors, aucune
groffeur ,comme far-os, ojfekts, fujees accidens qui furviennent au
canon, & dont nousparlerons dansla troifiéme Partie.
üD# Uerf de la jambtj
Nous avons obfervê dansle premier Chapitre, que derriere Sele
long ducanon,il règneun tendon qu'ona apellé jufqu àpréfent, Nerf,
& dont nous conferverons la dénomination. C'eft une partie effen-
tielle pour la bonté dela jambe. Voiciles qualitez qu'il doit avoir; il
faut qu'il foit gros fans dureté ni enflure 5détaché S e éloigné del'os
du canon fansaucune humeur ni groffeur entre-deux, qui faffe paroî-
fre la jambe ronde.
Les Nerfs qui font gros fans dureté ni enflure font les meilleurs j
parce que les Chevaux qui ont le nerf menu feruinent bien-tôt,bron­
chent facilement, & les jambes s'arondiffent par le moindre travail. Il
faut preffer le nerf avecla main, en lacoulant le long decette partie 5
&ïï le Cheval marquequelque douleur, on doitprendre garde qu'il n'y
ait quelque dureté ouenflure :cesdurerez empêchent le mouvement
du nerf. Ilfaut de même couler la main entre le nerf &l'os pour voir
s'il n'y apoint aufli de duretez ou de glaires mouvantes qui arêtent
la main, ou qui échapent fous le doit.
Le nerf doit être détaché ôcélo igné de Tos;ce qui forme une jam»
be plate ôc large, qui eft la meilleure. On apelle jambes deBœuf ou
deVeau, celles qui ont le nerf peu éloigné del'os. Cesfortes dejambes
ont ordinairement le nerf menu, ôcun médiocre travail fait tomber
fur cette partie une humeur qui s'y endurcit ôcarondit la jambe en
peu detems.
Ilfe trouve encore un défaut dansle nerf, mais qui eftrare; c'elt
lorfqu étant affez gros par en bas, il va trop en diminuant feperdre
dansle genou: c'eft un ligne de foibleffe dans cet endroit. On apelle
ce défaut, JSlerf faiUi.
Ï S E C O L E D E C A V A L E R I E .
Lorfqne le nerf dont nous parlons eft bien détaché, on voit entre
ce nerf &le canon, en dehors &t en dedans, un autre petit nerf, qui
eftunligament en forme d'x grec renverfé, qui unit l'osdu canon avec
le boulet, cequi augmente beaucoup labeauté &la bonté dela jambe.
Tìoulet.
Le boulet doit être nerveux ôc gros à proportion dela jambe, fans
aucune enflure ni couronne.
Un Cheval qui ale boulet menu l'a ordinairement trop flexible,
ce qui le rend fujet aux molettes ;& il ne peut pasfuporter un long
travail. C'eft pourtant une belle qualité pour un Cheval de manège,
que d'avoir le boulet un peu fléxible> les reffors en font plus doux
& plus lians >6cdansun manègeles Chevaux ne s'ufent pascomme
ailleurs, leur travail étant réglé. Un Cheval degrandSeigneur, qui
n'eftdeftiné que pour les jours derevue Ôc deparade, eft encore àefti-
mer, lorfqu ilala jointure duboulet un peu pliante par lamême rai-
fon, que les mouvemens en font plus doux. Mais c'eft un grand dé­
faut pour les Chevaux de caraffe 6c de tirage, lorfque le boulet eft
trop fléxible ;cela les empêche de reculer ôcde retenir dansles def-
centes.
Lorfque le boulet eftenflé, c'eft une marque dejambe fatiguée &tra­
vaillée ,àmoins que cene foit par accident :Ôc lorfqu'ileft couronné,
c'eft-à-dire, que fansécorchure ni bleffure, ily aune groffeur fous la
peau qui va en forme decercle autour duboulet) c'eft une preuve cer­
taine dejambe ufée par le travail.
Du Pâturon.
Cette partie, pour être bien proportionnée, ne doit être ni trop
courte, ni trop longue. On apelle les Chevaux qui ont lepremierdé­
faut,Court-joïntezj,; 6c les autres fe n omment, Long-jointe?^,
Lorfqu'unCheval ale paturon tropcourt, ôcque le genou, lecanon
ôc l a couronne tombent à plomb, on le nomme,'Droit fir jambes,
6cles Maquignons l'apellent. Chevalhuche. Lorfqu'il marche danscet­
te fituation, il devient avecle tems bouleté, c'eft-à-dire, quele bou­
let feporte en avant. Généralement tous les Chevaux droits fur jam­
bes, font fujets àbroncher 6cà tomber; ôc les Chevaux court-jointez,
deviennent facilement droits, ôcenfuite bouletez, fi on leur laiffe le
talon trop haut.
Quand unCheval eft long-jointé, c'eft encore une plus grande im­
perfection, quequand ileft droit; carc'eft un figne de foibleffe ôcun
défaut deconftru&ion fansremède. Au lieu qu aceux qui font droits,
onpeut y remédier par laferrure, en s'y prenant debonne heure. Ily
apourtant quelques Chevaux qui ont le paturon long; mais qui ne le
portent point tropbasenmarchant, cequi marque dela force en cette
partie, 6cque la vigueur dunerf empêchele boulet de fe trop plier.
CesChevaux font beaucoup plus commodes au Cavalier qu'un court-
jointé;
EcotB DE C A V A L E RI E . 17
jointe; mais ils fe minent plus facilement que les autresi ils ne font
bons que pour laparade.
Quelquefois un des côtez du paturon eft plus élevé que l'autre»
Quand cedéfaut n'eft pasconfidérable, ilpeut feracommoder par la
ferrure.
Le poil dupaturon doit être couché ôc uni.Ilfaut prendre garde
qu'ilne foit pointhériffé prèsdela couronne; cequi ûgnifieroit, qu'il
y aurait une gratelle farineufé, qu'on apelle Peignes, 6c qui tient la
couronne enflée.
De la CouronntJ
Ilfaut que la couronne foitauffi unie quele paturon,6c quelleacom-
pagne larondeur du fabot tout autour du pied; car fi elle furmontoit,
& quelle fût plus élevée que le pied, ce feroit une marque, ou que
lepied feroit deffèché, ou la couronne enflée.
La couronne eftl'endroit oùles Chevaux fe donnent des ateintes»
L'ateinte eftuncoup qu'unCheval reçoitpar un autre Cheval qui
le fuit detrop près; ou bien quille donne lui-même, en s'atrapant les
pieds de devant avecceux dederrière. Quelquefois auffi lesChevaux
qui font cramponnez ou ferrez à glace,s'atrapent le deffus dela cou-»
tonne avec le crampon ou leclou deglace, ôcy font un trou quicaule
fouvent de grands défordres.
Du Vied en général & de fis parties.
Ilfaut examiner avec grand foin toutes les parties du pied;car c'efl;
l'endroit qui porte tout le corps du Cheval. Lepied doit être propor­
tionné àla ftruóture du corps ôcdes jambes, ni trop grand, ni trop
petit. Les Chevaux qui ont degrandspieds, font pour l'ordinaire pe-
ïans, ôcfu jets à fe déferrer; ôcceux qui ont le pied trop petit,l'ont
fouvent douloureux, 6cles talons feferrent ôçdeviennent encaftelez.
La forme du fabot, qui eftlapartie extérieure qui entoure le pied,
doit être prefque ronde, unpeu plus large en basqu'en haut, ayant la
corne luifante, unie ôcbrune.
La corne blanche eft ordinairement caffante, ôcles rivets desclous
dufer là font facilement éclater.
Lorfquela corne n'eft pasunie, Sequ'elleeftélevée dans quelques
endroits, en forme decercle autour du fabot; c'eft ligne que le pied
eft altéré, fur-tout fi lescercles entourent tout le pied.
Quand une partie dela corne du fabot eft tombée par quelque acci­
dent, il s'en formeune nouvelle, qu'on apelle Avalure ou Quartier
neuf; ce qui eft aifé àconnoître, en ceque cette partie eft d'une cor-
ne molle ôc raboteufe, qui ne revient prefque jamais fifolide quel'au­
tre ,ôc par conféquent rend cettepartie foible.
Lorfque le fabot eft trop large par en bas, ôcque les quartiers s'é-
largiffenttrop en dehors, on apellecesfortes depieds. Pieds plats -,dé­
faut confidérable, qui fait que la fourchette porte à terre Ôcfait fou-
n
I 8 E C O L E D E C A V A L E R I E .
vent boiter le Cheval. Quand au contraire les quartiers font trop fei»
rez, que le fabot s'etrécit trop auprès de la fente de la fourchette,
& qu'il nefuit pasla rondeur du pied; c'eft encore ungrand défaut,
qu'on apelle. Cheval cncxfielc. Dans cet accident, les quartiers pref-
fent &: ferrent le petit-pied, qui, comme nous l'avons déjà dit, eft un
os fpongieux, renfermé dansle centre du pied, entouré dechair qui
communique la nouriture à toutes les parties du pied. Alors le petit-
pied ,qui eftle feul endroit fenfible de cette partie, n'étant point àfon
aife, 6c étant trop preffé, cela y caufe dela douleur, Sefait boiter le
Cheval. Les Chevaux encaftelez font encore fujets àavoir des feymes,
qui font desfentes dansl' un des quartiers dupied, qui régnent quel­
quefois depuis lacouronne jufqu'au fer.
Après avoir éxaminé lepied àl'extérieur, ilfautenfuite le lever ôv en
examiner les parties dededans, qui font la fourchette ôt le fabot.
La corne dela fourchette doit être bien nourie, fans pourtant être
trop grolfe ni trop large, cequ'on apelle, Fourchettegraffe ; défaut qui
arive ordinairement aux Chevaux qui ont letalon bas;& alors lafour­
chette portant contre terre, le Cheval boite néceffairement. De même
fi lafourchette eft trop petite 5c deffèchée, c'eft le défaut desChevaux
encaftelez, & une marque que cette partie eftprivée denouriture.
Lafoie, qui eftla corne fituée dansle creux du pied, entre les quar­
tiers &la fourchette, doit être forte, épaiffe, point deffèchée ni afoi-
blie par aucun inftrument. Lorfque le dedans dupied n'eft pascreux,
6t que la foie eft plus haute que lacorne du fabot, c'eft une défeóhio-
fitéqu'on apelle, Pied comble. Cesfortes depieds, non-feulement font
dificiles à ferrer, mais ne valent rien pour la felle, ni pour le caroffe;
ils ne font tout au plus bons que pour la charue.
11y aencore d'autres accidens qui arivent au pied :Nous en parle-
tons dansla troifiéme Partie.
A R T I C L E I L
De la beauté des défauts des parties extérieures du Corps.
AVant que d'entrer dansle détail delabeauté & desdéfauts des
parties extérieures du corps d'unCheval, ileftbonde fe rapeller
ici, que cecorps eftcompofé, fuivantladivifiongénérale que nous en
avons faite dansle premier Chapitre, desReins, desRognons, des
Côtez, du Ventre & desFlancs.
Des Reins.
Les Reins font,fuivant la dénomination commune, la partie fupé-
rieure du corps, depuis legarot jufqu'à la croupe.
- Laforce des reins eft une chofe effentielle pour labonté d'unChe­
val. 11 faut pour cela qu'ils foient un peu courts, ôcque l'épine du dos
foit ferme# large& unie.
E COLE DE C AV A LE rîê, 19
Plus un Cheval eft court de reins, plus il raffemble ics forces il
galope mieux fur les hanches, parce que fes forces font plus unies;
mais comme fesmouvemens fefont prèsdela felle, ils font incommo­
des au Cavalier. Ilne va jamais fi bienle pasque celui qui ales reins
longs; parceque cedernier étend les jambes avecplus defacilité ; mais
aûlfi celui qui ales reins trop longs ne galope pasfi bien, fesforceâ
étant défunieS, cequi l'empêche de feraffembler»
Lorfqu'un Cheval n'a point l'épine du dosunie, &qu'il aledoSbas
& enfoncé, ônlenomme Chevalenfeûé.Cesfortes deChevaux ont pouf
l'ordinaire un bel avant-mairl, l'encolure fort relevée, la tête placée
haut, couvrent leur Cavalier ;ilsfont affezlegers, & vont commo­
dément pendant quelque tems; mais ils felaffent bien-tôt >parce qu'ils
Ontpeu de force,& ne peuvent pasporter fi pelant qu'un autre ;outre
cela ils font dificiles à feller.
Dans un Cheval gras, quieft en bon état, &quiâl'épine dudoslar­
ge,on doit voir au milieu decette partie, uncanal qui règne le longd#
l'épine;c'eft ce qu'on apelle avoir les reins doubles.
Des Côteg,},
Le tour descôtes doit prendre en ronddepuis l'épine du dosjufques
deffous la poitrine àl'endroit où paffent les fangles ; mais ilfaut pren­
dre garde que les dernieres côtes quijoignent les flancs, nefoient trop
arondies ôt retrouffées • parce qu'un Cheval avec ce défaut, ne peut
jamais prendre beaucoup de corps :Il mange ordinairement moins
qu'un autre» & pour peu qu'il travaille, ilale ventre coupé comme
un Levrier.
Quand unCheval alà côte plate, c'eft-à-dire, quand les côtes font
ferrées, plates & avalées, iln'a pasla respiration filibre, &ileft di-
ficileà feller fansle bleffer. Beaucoup decesfortes deChevaux ne laif-
fent pas avecce défaut, d'avoir les reins bons, mais ils ont toujours
une vilaine croupe.
Du VmtrtJ
Le ventre ne doit pas defcendre plus basque les côtes:ildoit être
large àproportion dela taille du Cheval.
Ily a desChevaux qui ont trop deventre. Sed'autres qui n'en ont
pas affez. Manquer deventre, de corps, ou de boyau, font termes
finonimes.
Un Cheval atrop de ventre, lorfque cette partie defeend trop bas
6C efttrop pleine: ce qu'on apelle. Ventre avalé. Ventre de Vaches
Lorfqu'un Cheval maigre commence às'engraiffer, il paraît avoir
trop de ventre :mais quand il ala côte bien tournée, Sequ'iln'a pas
leflancretrouffé, leventre paffe àla croupe. Les furfaix à1'Angloife
étant très-larges, font exceUenspour cesfortes deChevaux.
Lorfqu'unCheval n'eft pasjeune, & qu'il ale ventre grand & ava*
lé, qu'il mange beaucoup & qu'iltouffe fouvent, c'eft un achemine­
ment àla pouffe: maladie dont nousparlerons danslatroifiéme Partie,
20 E C O LE D E C A VA LE RI E .
Des Flancs.
Les flancs doivent acompagner la rondeur du ventre & des côtes
jufqu'auprès dela croupe.
Un grand défaut dansun Cheval, c'eft lorfqu'il manque deflanc,
c'efl-à-dire, que cette partie n'eft point affez remplie; on l'apelle,
Flanc retroujfé.
Ily adesChevaux, qui aveclacôte bientournée, ont leflanc creux.
» Quoiqu'ils foient grasôcq u'ils ayent beaucoup de chair fur les côtes,
ils manqueront toujours deflanc;& l'on remarque que tout Cheval
qui adel'ardeur, quoiqu'il mange bien, devient toujours éflanqué par
le moindre travail,
Lorfqu'un Cheval aquelque douleur ou quelque accident aux jarrets,
ou àquelque autre partie du train de derriere, ileft toujours éflanqué
-ôcétroit de boyau.
Quand leflanc d'unCheval commence à batreplus qu'à l'ordinai­
re,fansavoir été furmené, on l'apelle, Flanc altéré;Et lorfqu'unChe­
valefttrop échaufédansle corps, foit par trop defatigue, foit qu'il foit
actuellement malade, ou qu'il doivebien-tôt le devenir, leflanc lui
b a t c o m m e à u n p o u f f i f . U f « * * • ^ ^
Ily acertains Chevaux, qui fansêtre altérez deflanc,fouflentbeau/
coup en travaillant -, onles apellepour cela Stmfleurs-, mais fi-tôt qu'on
les arête, le flancleur bat naturellement. Les conduits dela refpira-
tion étant trop étroits caufent cedéfaut.
Il y en a d'autres qui font gros d'haleine : ils ont larefpiration un
peu pluslibre qu'un foufleur, mais ils ne laiffent pas defoufler beau­
coup en travaillant; cequieft très-incommode, fur-tout pour lesChe­
vaux de chaffe & decarolTe.
A R T I C L E I I I .
De la beauté des défauts des parties extérieures
de VArriere-main.
LES parties del'Arriéré-main, font la croupe, les hanches,laqueue,
les feiles,les cuiffes,legraffet,lejarret, 6t les jambesdederriere.
De la Croupcj
Ilfaut que la croupe foit ronde & large àproportiondu corps du
Cheval. Dans un Cheval qui eft gras, ildoit y avoir au milieu dela
croupe, dansl'endroit où fe place la croupiere, une ligne creufe de­
puis les rognons jufqu'à la queue; c'eft la continuation du canal dont
nous avonsparlé au fujet desreins doubles.
Quand la croupe ne s'étend point affez en rond depuis l'extrémité
desreins jufqu'au haut dela queue, 6cque cette partie paraît extrê­
mement courte, on l'apelle, Croupeavalée,coupéeou Culdeprune. C'eft
un défaut affez ordinaire aux Chevaux Barbes, Efpagnols & autres
E C OLE D E C A V A L E R I E . AI
nez dansles Paysorientaux: mais cedéfaut qui n'eit contraire qu'àla
beauté, eft réparé par labonté de leurs hanches.
Lorfque les deux os des hanches, qui font aux deux cotez de la
croupe, font trop élevez, on apelle les Chevaux qui ont cette difor»
mité. Chevaux comm. Ceux qui ont la côte plate & le ventre avalé,
paroiffent prefque toujours cornus.
Des Hanches.
Les hanches, qui font partie dela croupe, doivent être d'une jufte
longueur. C'eft par lafituation du jarret qu'on juge dela ftrudture des
hanches. Lorfque le jarret vient trop en arriéré, les hanches font trop
longues;& quoique les Chevaux qui ont cedéfaut aillent bien le pas,
ils ont beaucoup depeine àgaloper affis & n'ont jamais grand'force.
Lorfque les hanches defeendent àplomb depuis l'os dela hanche
jufqu'au boulet, elles font alors trop courtes, & les Chevaux de cette
ftru£ture ,marchent ordinairement roides de derrière ; parce qu'ils ne
peuvent pas facilement plier le jarret.
De la Queucj
Lafituation, la force & le port dela queue, fontjuger dela beau­
té de cette partie, & en même temsdelà force du Cheval.
Ilne faut pas que la queue (bit placée ni trop haut ni trop bas. La
queue trop haute rend la croupe pointue, ôc la queue trop baffe mar­
que ordinairement foiblelTe dereins.
Le tronçondelà queue doit être gros, ferme & garni depoil. Siun
Cheval ferre la queue & qu'ilréfifte quand on veut la lui lever avecla
main, c'eft un figne de vigueur.
Un défaut contre la beauté dela queue, c'eft lorfqu'il y apeu de
poil: on l'apelle Queue de rat.
Non-feulement la queue doit être longue & garnie depoil; mais
pour la grace de cette partie, il faut qu'elle defeende en ronden for-
tant dela croupe 6c non àplomb;c'eft ce qu'on apelle, porter la queue
en tromper
'Des Tejfes Çf des Cuijfes.
Les feffes 5cles cuiffes d'un Cheval doivent être groffes Se charnues
àproportiondelacroupe, & le mufcle qui paraît au dehors dela cuif-
fe, au delTusdu jarret, doit être fort épais; parce que les cuiffes mai­
gres,& qui ont cemufclepetit, font une marque defoibleffe au train
dederrière. Il faut avec cela que les cuiffes foient ouvertes en dedans.
Un Cheval ferré de derriere,qu'on apelle oZMal-gigoté? eft celui dont
les cuiffes font trop près l'une del'autre.
'Des Jarrets.
Ilfaut que les jarrets foient grands, larges, décharnez & nerveux.
Les petits jarrets font foibles;ôt ceux qui ne font pasdécharnez, qu'on
2 2 E C O L E D E CA V A L E R I E .
apelleJarrets gras,font fujets àavoir descourbes, desveffigoftS, &au»
très accidens, dont nous parlerons dans la troifiéme Partie. Ils font
encore lafource detoutes les humeurs qui caufentles maux desjambes.
Lorfque les jarrets font ferrezl'unprèsde l'autre, onapelle les Che­
vaux qui ont cedéfaut, Crochus ou Jartez,. C'eft le même défaut que
les cuiffes ferrées& unfigne de foibleffe dansle train de derriere. life
trouve pourtant quelquefois des Chevaux crochus qui ont aiïez de
rein. Quand les jarrets font trop tournez en dehors, c'eft un défaut
encore plus confidérable que celui d'être crochu ;jamais un Cheval
ne peut s'affeoir fur les hanches.
A l'égard desautres parties des jambes de derriere, elles doivent
avoir les mêmesqualitez que celles de devant, c'eft-à-dire, être lar­
ges,plates, fèches, nerveufes, peu garnies depoil, excepté celui du
fanon; & enfin elles doivent tomber fur une feule ligne depuis le jar­
ret jufqu'au boulet.
A R T I C L E I V .
Recapitulation des qualité ò" des défauts dont on a parle' dans
les trois Articles pre'ce'dens, avec la maniere d'e'xaminer
m Chevalxavant que de Racketter.
LA premierechofe à examiner lorfque lafigure d'unCheval qu'on
veut achetter nous plaît, c'eft de voir s'il ne boite point, en le
faifant troter en main fur le pavé.
Un Cheval qui boite marque tous les tems du trot avec la tête,
&ilapuie ferme àterre & promtement le pied delajambe dont ilne
boite pointpour foulager l'autre.
Il y ades Chevaux qui en marchant badinent de la tête, comme
s'ils étoient boiteux, quoiqu'ils ne le foientpas, on les apelle Boiteux
de la bridtJ
Avant que dedétailler toutes les parties d'unCheval, ilfaut lui re­
garder àlabouche pour voir fon âge, & s'il n'eft point bégut, contre-
marqué £c fxllé, comme ileft expliqué dans le Chapitre fuivant.
Puis il faut fuivre la divifion que nous avons faite ci-devant, en
commençant par l'Avant-main.
Voir fila tête eftpetite, fèche, courte & bien placée.
Si le front eft uni, s'il n'eft point camus, ou au contraire s'il n'a
point la tête trop bufquée.
S'il aune épie au front, avec une étoile ou pelote.
Si les (alleres ne font point enfoncées ou creufes.
Si l'œileft clair, vif & effronté.
Si les yeux ne font ppint trop grosou trop petits. S'il n'a pointlavi­
tre obfcure,& le fond del'œil noir ou brun. S'iln'y apoint quelque
tache oublancheur. Si la prunelle eft grande & large s'il n'y apoint
de dragon; 6c lil'œil n'eft point cul de verre ou véron.
H C Ô L E r> Ë C À V A L E Î I I Ë . 23
Si la ganache n'eft point trop quarrée; & l'entre-deux desos trop
ferré. Si entre les deux osdela ganache, iln'y apoint quelque grof-
feur ou glande.
Si labouche n'eft point trop fendue, ou trop petite.
Si lalangue 5cles lèvres ne couvrent point les barres. Si lalangue
n eftpoint coupée par l'embouchure.
Si les barres font affez hautes & décharnées, fanspourtant être trop
tranchantes; oufi elles ne font point trop baffes, trop rondes, ou trop
charnues.
Si les nazeaux font affez fendus & affez ouverts.
Si la barbe eft trop plate ou trop élevée3 il elle n'eft point bleffée,
êcfi elle n'a point de durerez oudecalus.
Si l'encolure eft relevée & tranchanteprès de lacriniere=, fi elle n'eft
point éfilée ou trop épaiffe, renverfée, fauffe oupanchante.
Si le garot eft long & peucharnu; s'il n'a pointle coup de hache.
Si les épaules font plates, décharnées, libres & mouvantes ;fi le
Cheval n'eft point trop chargé d'épaules, ou au contraire trop ferré 5
s'il ne les apoint chevillées.
Si le poitrail n'eft point trop large, trop avancé, ou trop étroit.
S'il n'eft point trop élevé fur les jambes; fi elles tombent en ligne
droite depuis le haut du bras jufqu'auboulet.
Si le bras dela jambe eft large, long &tnerveux.
Si le genou eft plat, large Sedécharné; s'il n'eft point plié en avänt
en forme d'arc (cequ'on apellearquée) j s'il n'eftpoint cou*
ronné ou enflé.
Si le canon eft gros & court àproportionde la taille.
S'il n'y a point de fur-os, d'offelets, de fufées & de fur-os che­
villez.
Si le nerf dela jambe eft détachéôcéloigné del'os, fansdureté ni
enflure.
• Si leboulet eft nerveux 5cgrosfansenflu re ni couronne >s 'il n'y a
point demolettes, s'il n'eft point tropflexible.
Si le paturon n'eft point trop court ou troplong, c'eft-à-dire, Court-*
jointe ou long-jointé.
S'il n'eftpoint droit fur jambesoubouleté.
Si uncôté du paturonn'eft pasplus haut que l'autre ;s'il n'apas de
peignes.
Si la couronne acompagnelarondeur du pied, fans être plus haut#
que le fabot.
S'ilne fe donne point desateintes.
Si le pied n'eft ni trop grand ni trop petit.
Si la forme du fabot eft ronde, 6cs'il ala corne unie Se brune.
Si les talons ne font pointferrez, ou un des quartiers plus haut que
l'autre.
Si la fourchette eft bien nourie fansêtre trop groffe Setrop large ;fi
aucontraire elle n'eft point trop petite oudeffèchée,
2 4 £ C O L E D E C A V A L E R I E.
Si le dedans du pied elicreux fans que la foie fcit afoiblie.
Si les pieds ne font point plats, encaftelez, combles, cerclez ;s'il
n'y apoint de feymes, d'avalure ;s'il n'a point étéforbu.
S'ilplace bien les pieds, & que la pince ne foit ni en dedansni en
dehors.
Ilfaut enfuitepaffer aux parties du Corps & del'Arriere-main.
Voir fi les reins font affez courts, &fi l'épine du dos eft large,fer*
me & unie.
Si le Cheval neft point enfellé; fi le tour descôtes prend bien en
tond, 6cs'ilne les a point trop ferrées.
S'il atrop de ventre ou deboyau, ou au contraire, s'il n'eft point
éflanqué ;s'il n'a pasle flancretrouffé, altéré ou poulEf.
S'il n'eft point foufteur ou gros d'haleine.
Si la croupe eft ronde 6clarge, fi ellen'eft point avalée;fi le Che­
val n'eft point cornu.
Si les hanches ne font point trop longues ou trop courtes.
S'il ala queue bien placée; s'il la porte en trompe; fi le tronçoneft
gros 6t ferme & garni depoil -,s 'il n'a point une queue de rat.
Si les cuiffes ôcles feffes font greffes &c charnues ;fi elles ne font
point trop ferréesl'une contre l'autre.
Si les jarrets font grands, larges, nerveux, & décharnez.
Si le Cheval n'eft point crochu, ou au contraire, files jarrets ne
font point trop tournez en dehors;s'il n'a point deveffigons, de cour­
bes, ôtc.
Si les jambes de derriere font larges, plates, leches Sc nerveufes; s'il
n'a point trop depoil aux jambes.
Après avoir ainfi détaillé toutes les parties d'un Cheval, ilfaut lefai­
te monter, pourvoir s'il marche bien, c'eft-à-dire, s'il lèveles jambes
avec facilité, Tansfecroifer ni billarder. Celui qui fe croife, porte les
deuxpieds de devant en dedans, en les paffantl'un par deffus l'autre
en marchant; &ccelui qui billarde fait le contraire, illes jette en de­
hors ,6c lève les pieds fort haut. Le premier défaut fait qu'unCheval
fe coupe en marchant, & celui qui billarde fe fatigue Ôcfe raine bien­
tôt. Pour mieux sapercevoir decesdéfauts,ilfaut fairevenir un Che­
val droit à foi au pas, êcnon en tournant ni au galop, comme font les
Maquignons lorfqu'ils veulent vendre ces fortes deChevaux.
Il faut enfuite voir s'il tienf les reins droits fansfe bercer; s'il mar­
che la tête haute & bien placée ;s'il ne pèfe point àla main; s'il ne
donne point descoups detête ;s'il aun pashardi fansbroncher ;s'il
galope légèrement ôcfurement; s'il prend bien l'éperon; s'il rafîemble
facilement fesforces àl'arêt aprèsqu'onl'a échapédela main.
Un Cheval qui aurait toutes les qualitez que l'on vient dedécrire,
fans en avoir les défauts ,ferait fans contredit un animal parfait; ce
qui eftrare àtrouver :mais comme ileft effentiel àun connoiffeur de
tout (avoir, j'ai jugé à propos demettrecette récapitulation àlafin de
ce Chapitre.
CHAPITRE
EC Ö L E D E CA V A L B U I È,.
C H A P I T R E I I I .
DÛ FAge du Cheval.
MFISS OMME la cornloiffance la plus particulière de 1age du Che»
IrjSH val fetire de la connoilTance de fesdents, ileftnéceffaired'en
jjäljjj expliquer la'difpofition 5c ladiférence.
Les Chevaux ont quarante dents, qui fe divifeht en dents itiachelie-
res, en dents de devant, &en crocs ou crochets.
Les Jumens ont rarement descrochets ;Si quand elles en ont» ils
font fort petits»
Les dents machelieres font placées au fond delabouche, au delà
des barres. Ily en a vingt-quatre: (avoir, douze à la mâchoire fupé-
rieure, rangées fix dechaque côté, &autant à lamâchoire inférieure»
rangées dansle même ordre* Ces dents ne tombent point pour faire
place àd'autres, comme celles de devant, & ne fervent point à ladì-»
ftinCtion del'âge.
Les dents de devant font au nombre de douze; favoir,fix àiamâ­
choire fupérieure & fix àla mâchoire inférieure. Environ quinze jours
aprèsla naîffance d'un Poulain, elles commencent à pouffer,& s'apel*
lent Dra/ï /aà; elles font courtes, &petites, blanches, & non creu-
fes;Elles tombent pour faire place à d'autres, qui fervent àindiquer
l'âge.
A deux ans& demi, ilen tombe quàtre, àla pîâce defqueìles vien­
nent les pinces, qui font placées fur ledevant delà bouche, deux def*
fus & deuxdeffous,
A trois ans& demi,òù environ, ilen tombequatre autres; èccelles
qui viennent àleur place, s'apellent les Mitojemes-,elles font placées
proche des pinces, deux deffus & deux delfous, à chaque côté des
mâchoires,
Les pinces &les mitôyennes font leur croiffance eh peu detems.
A quatre ans 6cdemi, les quatre demieres dents de lait tombent *
& font place à quatre autres qu'on apelle les Coins.
Quandles coins commencent àpouffer, ladent ne fait que borde*
lagencive, 02croît peu àpeu. Il reite un creux dansle milieudela
dent, lequel fert àmarquer l'âge du Cheval.
Le mot demarquer, vient de la marquenoire qui fe trouve dansle
creux descoins.
A fix ans, le creux commence àfe remplir 6C la marque noire com*
mence auffi à diminuer jufqu'à fept ansêcdemi ou huitans, qu'elle eft
effacée:alors on ditque leCheval araie, c'elt-à-dire, que lecreux eit
rempli, &la marque noireeffacée,parce que la denteftpleine &unie?
comme fi elle avoit étérafée.
Ily adesChevauxqui marquent toute leur vie, c'eft-à-dife, äus-
d
26 ECOLE DE CAV AÎ/bîiiï.
quels la marque noire dont nous venons de parler, ne s'efface jamais t
cela provient dela dureté desdents qui nes'ufent point» On les apelle
Béguts.
Les Chevaux Polonais,les Hongrois, les Cravates, font fujets à
être béguts; & les Jumens plus que les Chevaux.
Comme ilne fufit pas pour ladiftinótiende l'âge, qu unCheval ait
cette marqué noire, & qu'il faut encore qu'il y ait un creux dans la
dent, c'eft àcette diférence que l'onconnoît un Chevalbégut> quand
ila paffé huit ans»
Quand un Cheval a raféou qu'il eft bégut, 6cqu'on ne peut plus
-diltinguer l'âge aux dents descoins, c'eft aux crochets qu'on les con*
noît.
Les crochets font placez au delà descoins fur les barres. Ily en a
quatre, deux enliaut, &deux en bas,à chaque côté desmâchoires. Ils
ne font précédez non plus que les dents machelieres, d'aucune dent
de lait.
Les crochets delamâchoire inférieure percent tantôt à trois ans5c
demi, tantôt à quatre, & ceux de la mâchoire fupéridure pouffent
ordinairement à quatre ans, quelquefois à quatre ansÔC demi,quel­
quefois avant les coins, quelquefois après; jufqu'à l'âge de fix ansils
font fort pointus & cannelez, c'eft-à-dire, creufez dansl'intérieur de
la bouche.
Avant qu'un Cheval ait les crochets d'en haut, iln'eft pas capable
de grande fatigue, Ôcbeaucoup font malades lorfqu'ils leur pouffent.
Vers les dix ans, les crochets d'en haut paroiffent fort ufez; &com»
me lagencive commence auffl à feretirer à cet âge-là, &que les dents
deviennent décharnées, elles femblent s'alonger.
Lorfqu'un Cheval ne marque plus parles dents ni par lescrochets *
Ü faut éxaminer fes fourcils, pour voir s'il n'eft point fillé.
Sur les treize àquatorze ans, il vient des poils blancs fur les foüf»
cils en plus ou moins grand nombre, felon que le Cheval eft âgé*
{& c'eft cequ'on apelle ßüer,) de forte qu'un Cheval de dix-huit à
vingt ans, alesfourcils tout àfait blancs.
Un Cheval engendré d'un vieux Etalon, & d'une vieille Cavale,
commence ordinairement à filler dèsl'âge de neuf àdix ans.
Les Chevauxrubicans, qui ont des poils blancs femez par tout le
Corps; paroiffent filiez auffi, quoiqu'ils ne le foient pas. Ainfi à ces
fortes deChevaux, ilfaut avoir recours aux crochets.
Les crochets ufez, les dents jaunes, craffeufes, longues & déchar­
nées,&les poils blancs fur les fourcils, font toutes preuves devieillef»
fe, auxquels lignes on connoît les Chevaux béguts ôccontre-marqUez,
On apelle Contre-mdr^ué, celui àqui on â adroitementavec un bu­
rin creufé les coins; ôca qui on a enfuite mis une fauffe marquenoi«
te dansle creux de ladent; maisquelque adroit qu'onfoit, ils'échape
toujours quelques traits de burin, qu'il eft aifé de voir, quand'on
examine deprès.
E C O L E D b- G A VA L E R I.EÌ'.
tes fubtils Maquignons pour la contre»marque desChevaux, ont
encore la trompeufe adreffe de rogner les crochets & deles rendre
pointus ;mais heureufement ils ne peuvent les alonger j & il ne fufit
pas qu'iin crochet foit pointu & cannelé pour juger de la jeuneffe
du Cheval, il faut encore qu'il foit long.
Quelques Maquignons 6n Allemagne, & fur toutles Juifs, font fort
experts danscesartifices. Ils ont encore une métode aufîi perhicieufe
pour faireparaître un Cheval plus âgéqu'iln'eft, ilslui arrachent les
dents delait vers les trois ans; & comme les pinces, les mitoyennes>
êC les coins viennent àleur place, ils vendent cesChevaux pour qua­
tre àcinq ans, lorfqu'ilsn'en ont que trois, &qu'ilsne font pasen état
de fuporter aucune fatigue.
C H A P I T R E I V ,
De la diférence des toils*
LUSIEURS Auteurs, fur tout,les Italiens, ont fait d'amples
Differtations furlaconftitution du Cheval, par raport à là di­
férence despoils ;mais comme je fuis perfuadé que ce n'eft
qu'unjeu de la nature, &que detous poils ily adebons Chevaux, je
donnerai Amplement lenom & la.définition- dechaque poil.
C 'eft un terme impropre que de dire ;ce Cheval eft detelle cou­
leur ;il faut dire, d'un tel poil ou d'une telle robe.
Le Cheval baieft le plus commun de tous les poils. Ileft deCou­
leur de châtaigne, plus ou moins claire ou obfcure; ce qui forme les
diférens bàis, comme bai clair, bai châtain, bai brun, bai doré,bai
à miroir.
BAI CLAIE. ','eftcelui, dont lacouleur eft plus claire que celle d'une
châtaigne.
BAI CHATAIN, eft celui qui eft dela couleur d'une châtaigne*
BAI BRUN, eft un bai très obfcur, 6cprefque noir, excepté aux
flancs êtau bout du nez; Sealors on dit, qu'un Cheval adu feu, c'èft-
à-dire, despoils roux.
BAI DOR E , eft celui, dont le fond du poil eft decouleur jaune.
BAI A MIROIR, ou BAI MIRQUETTE, eftcelui quiadesmarques
fur la croupe d'un bai plus obfcur.
Ilfaut remarquer que tous les Chevaux bais ont les extrémités, le#
crins & la queue noire.
Noir. Ily adeux fortes de noir ;noir get, &noir mal teint.
Noir get, eftun noir clair Ôtbeau. -
Noir mal teint,eft unnoir brun,qui ales flancs & les extrémité)
lavées, c'eft-à-dire, d'unpoil plus d'éteint.
GRIS, eft celui dont lepoileft mêlé deblanc 6cde noir.
Ily agris pommelé, gris fale, gris argenté.
S 8 E C OL È, D B CA V A L E R I E .
Gris pommelé,eft celui qui a furia croupe & fur le corps des efpè-
cesdepelotes, les unes plus noires, les autres plus-blanches.
Gris (ale, eftun poil où ily aplus denoir que de blanc.
Gris argenté, a très-peu de poils noirs, femez fur un fond blanc
& clair.
TIGRE, eft- un gris tifonné, qui adesmarques larges ÇÇ toutes
noires fur- un poil blanc,-
POIL D'ETQUKNÉAXJ, eft une efpèce de gris encore plus brun que
le gris fale.. .
Ilfaut remarquer que tousles Chevaux gris, quand ilsfont-vieux»
deviennent blàncs,& quìiy atrès-peu dePoulains qui naiffent toit-à-
fait blancs.
PIE, eft un mélangedeblanc& d'une autre couleur par grandspia-
cards.-
Il y atrois fortes deChevaux pies; Pies noirs-, Pies bais, & Pies
alzans.
ALZAN, eftune efpècedebai roux, comme lepoil desVaches. Il Y
a aUan clair & alzan brulé.
Aban clair,eft celui qui amoins de roux.
Alzan brulé, eft un alzan foncé fortbrun.
ROUHAN, eft unpoilmêlé derouge Se de blanc. Il y a rouhanvi-'
neux, Ôc rouhan cap-de-maure.
Rouhan vineux,eft celui qui tire plus fur lerouge.
Rouhan cap-de-maure, ala tête 6cles extrémitez noires,&le refte
du corps rouhan.
RuBtCAN, c'eft lorfqu'un Chevalnoir, bai, ou alzan, a despoils
blancs femez parlecorps, fur tout aux flancs.
POIL DE SOURIS, eft celui quieft de la couleur dé cet animal; il
y en adecepoil, quiont la raie noire fur le dos.
LOUVET, fe dit desChevaux qui ont un poil deloup; ily en a de
clairs & d'obfcurs ;quelques uns ont auffi laraie noire furiedos.
AUBBR, MILLE FLEUR, FLÉ UR DE PECHER , font la même choie.
Ce poil alacouleur defleur depêcher.
TRUITE'; on donne cenom au Cheval qui ale fond du poil blanc,
ôcle corps &latête moucherez depetites marques rouffes ou alzanes.
PORCELAINE, eft un poil bifatre, dont le fondeftblanc, avec des
taches fur tout lecorps, commeon en voit fur les vafesde porcelaine.
ISABELLE, eft une efpècedejaune clair qui tire fui le blanc. Ifabelle
doré,eftun jaune plus vif.
SOUPE DE LAIT, eft une efpècede blanc fale.
Tousles Chevaux, dequelques poils qu'ils foient, qui ont les extré­
mitez,lés crins 6c laqueue noirsfont les plus eftimez, ôcfont effe­
ctivement les plus beaux àk vue.
Ceux qui ont les flancs ôcles extrémitez lavez, font communé­
ment moins eftimez*
,LaNature varie tant en fait decouleurs, qu'il fe trouve beaucoup
E e o L Ê D Ë CA V A L E M E , ap
d'autres poiìs, dontnous ne raportons point le nom, pâîce qu'on leur
donne celui qui aproche le plus de ceux dont on vient de donner la
définition.
On apelîe un Cheval zain, Celui qui n'a aucune marque blanche
naturelle. C'eft pourquoi les Chevaux blancs ou gris ne peuvent pas
s'apeller zains.
Tous les Chevaux nez dans les Paysorientaux SemcridiôrinâUX,
comme Turcs, Perfans, Arabes, Barbes, ontle poil beaucoup plusras
que les autres Chevaux.
Quand le basdelajambe d'un Cheval eftblanc) cette marque s'a*
pelle Balz^ancJ
De ceux qui ont desbalzanes, les uns s'apellent Travat, les au*
très,Traßravat.
Quand Un Cheval â le basdela jambe de derrière 5cde celle de
devant du mêmecôtéblanc, on l'apelle Travat.
TRASTRAVAT, eft celui dont les balzanesfont opofees. Quând, pat
exemple, lajambe de devant hors du montoir,& celle de derriere du
côté dumontoirj ou biencelle dedevant du côté du montoir êecelle
de derriere hors dumontoir, font blanches, cela s'apelle TraftratMt.
Ily a desChevaux balzans desquatre pieds, c'clt-à-dire, qui ont
le basdesquatre jambes blanc.
Ily en a qui ont desbalzanes mouchetées de noir, qu'on apellê
Jambes herminees.
- L'étoile ou pelote, eft une marque blanche au front duCheval. 5!
la marque blanche prend depuis le. front jufqu'au bas delatete, cela
s'apelle Chanfrain blanc, ou BellefdctJ
Quand un Chevaleft zain, on peut lui faire Une pelote artificielle ?
comme nous, l'enfeignerons dansla troifiéme Partie»
On apelîe Epie ou Molette»le retour du poil que les Chevaux ont
au front, aux flancs & autres endroits, & quieft àcontre-fens.
L'EPE'E ROMAINE,eftune épie ouretour de poil qui règne aquel­
quesChevaux lelongde lacriniere; cette marque eftallez rare & fort
eftimée descurieux en poil.
COUP DÉ LANCE, eft une cavité fans cicatrice* qui fe trouve au
col >ou à l'épaule dequelques Chevaux Turcs, Barbes 6c Efpagnols*
- Les Curieux atribuerit aux Chevaux qui portent cesmarques, des
qualitez infinies ;mais les Auteurs, qui ontfi amplement écrit furles
conjectures que l'on doit tirer decesdiférentes marques, 6cde ces di-
férens poils, ont l'expérience contr'eux :car elle prouve que la bonté
d'unCheval dépend defa reffource & defa vigueur, qui font des qua*
litezintérieures, & non defonpoil, ni defes marques extérieures. IÌ
n'y aqu'une feule choie àdire la-defîus$ c'eft que pour le coup d'oeil,
certaines marques £ccertains poils, plaifent plus que les autres»
E C O L E D E C A V A L E RIÈ.
C H A P I T R E V .
Remarques fur les Chevaux de diferens ifays.
Ou s les Auteurs ont donné lapréférence au Cheval d'Efpâ-
gne,& l'ont regardé comme le premier detous les Chevaux
pour le manège,àcaufe de fon agilité, de fesreflbrs, & de
j"a cadence naturelle :Pour lapompe &laparade, à caufe defa fierté,
de fa grace & de fa nobleffe > pour laguerre dansun jour d'afaire, par
fon courage & fa docilité. Quelques uns s'en fervent pour la chaffe
& pour le caroffe j mais c'eft dommage defacrifier à cedernier ufage
unfi noble animal.
M. le Duc deNewcaftle, qui donne de grands éloges au Cheval
d'Efpagne, ne lui trouve qu'un défaut, qui eftd'avoir trop demémoi­
re;parce qu'ils'en fert pour manier defoi-même ôcpour prévenir la
volonté duCavalier j mais cedéfaut, fi c'eneftun, n'eft que l'effet de
fa gentilleffe ôcdefa reflburce, dont ileft aifé deprofiter, en fuivant
les principes dela vraie Ecole.
C'eft desharasd'Andaloufie que fortent les meilleurs Chevaux. Lâ
race en avoit étébien abatardie dans les derniers tems, parl'avarice
de ceux qui les gouvernoient, 6cqui préféraient les Mulets aux Che­
vaux ,parce qu'ils en tiroient plus de profit ;mais depuis quelques
années, on a remedié àcet ahus.
Le Cheval Barbeeftplus froid Seplus négligent dans fon alure; mais
lorfqu'il eft recherché, on lui trouve beaucoup de nerf, de légereté
8cd 'haleine. Il réiiffit parfaitement aux airs relevez, ôc dure long-
tems dansune Ecole. En France, on fe fert plus volontiers deChevaux
Barbes, que deChevaux d'Efpagne pour les haras. Cefont d'éxcellens
Etalons pour tirer des Chevaux de chaffe :lés Chevaux d'Efpagne ne
réiiffiffent pas demême, parce qu'ilsproduifent desChevaux deplus
petite taille que laleur; cequi eft le contraire du Barbe.
Les Napolitains font pour la plupart indociles, & par conféquent
dificiles àdreffer. Leur figure ne prévient pas.d'abord,parce qu'ils ont
ordinairement latête trop groffe, Sel'encolure trop'ëpaiffe-,mais ilsne
laiffent pasaveccesdéfauts, d'être fiers, Sed'avoir de beaux mouve-
mens. Un atelage deChevaux Napolitains bienchoifis Se bien dreffez
à cet ufage eft fort eftimé.
. Les Chevaux Turcs ne font pasfi bien proportionnez que les Bar­
besSelés Chevaux d'Efpagne. Ils ont pour laplupart l'encolure éfilée,
le dostroprelevé >ils font trop longs decorps, Seaveccela ont labou­
che fèche, Tapui mal-aifé, peu demémoire ;font coleres, pareffeux.
Sequand ils font recherchez, ils partent par élans, ôcà l'arêt ilss'aban­
donnent furl'apui Se fur les épaules; ilsont encore les jambes très-me­
nues , mais très-neryeufes, Sequoique les pâturons foient longs,ilsne
Ë c OLÈ DE CAVA^EÊ.:! fe. 31
font pas trop fiéxibles. Ils font grands travailleurs à lacâmpàgne avec
peu de nouriture, de longue haleine, peu fujets aux maladies. Par ces
qualitez ôcpar tes défouis, ilelt aifé de juger que les Chevaux Turcs
font plus propres pour la courfe que pour lemanège.
Les haras d'Allemagne font entretenus d'Etalons Turcs, Barbes, Êf-
pagnols, ÔtNapolitains; c'eftpourquoi ily a dansce Paysdeparfai­
tement beaux Chevaux ;mais peu réiilEffent bien à la chaffe, parce
que ceux qui y font nez, n'ont pasordinairement beaucoup d'haleine.
M. de laBroue ditque les Chevaux Allemans font naturellement ma­
licieux Seramingues» Ce qu'on atribuoit de fontems aleur mauvais
naturel, provenoit peut-être de l'imprudence deceux7quien les exer­
çant ,les recherchoient d'abord avectropdeviolence ôî de fujettion.
Lés Chevaux Danois font bien moulez6c ont debeauxmouvemensv
on en fait debraves fauteurs. Ils font excellens pour la guerre, &l'on
tire decePays de fuperbes atelages.
Il y a deux Provinces en France d'où l'ontire de fort bèâùk & bdns
Chevaux -,leLimoufinôcla Normandie. Les Chevaux Limoufins tien­
nent beaucoup du Barbe, auffi font-ils excellens pour la chaffe. Le
Cheval Normand eâ meilleur pour la guerre que pour la chaffe: Ila
plus de deffous, c'eft-à-dire, plusdejambes, êc eft plutôt en état de
tendre fervice que le Limoufin, quin'eft dans fa force qu'à huit ans.
Depuis qu on amis en Normandie desEtalons de taille & étofez, on
en tire deparfaitement beaux Chevaux de caraffe, qui ont plus delé­
gèreté 7 plus de reffource, Se une auifi belle figure que les Chevaux
d'Hollande»
Les Chevaux Anglois font les plus recherchez pour lacourfe & pour
ta chaffe, par leur haleine, leur force,leur hardieffe &lalégèreté avec
laquelle ils franchiffent les haies êclès foffez. S'ils étoient affouplis par
les règles del'art avant deles faire courre (ce que l'onpratique peu )
les reffors en feraient plusHans,feconserveraient plus long-temS, &le
Cavalier ferait plus commodément; ils auraient la bouche plus affu-»
rée, ôeilsne feraient pasfi fujets, comme ledit M. le DucdeNewcalUe#
à romprele col àleurhomme, quand ils ceffent de galoper fur le tapis,
t^eft-à-dire, furleterrain uni* Les meilleursfont dela Province d'Iorlc=
fire.
On fe fert communément en France desChevaux d'Hollande pouf
le caroffe. Ceux dela Nort-hollande ou deFrife font lesmeilleurs.
Ily abeaucoup deChevaux Flamands qu'on veut faire paffer poüf
Chevaux d'Hollande ;mais prefque tous pèchent pour avoir les pieds
plats, ce qui eft un desplus grands défauts qu'un Cheval de caroffe
puiffe avoir.
32 E C O L E , D E CA V A L E R I E .
C H A P I T R E V L
X)# Ja 'Bride;
Es premieres Brides dont on s'eft fervi, n'étoient qu'unfirn*
pie morceau de bois ou defer arondi, que l'on metîoit dansla
bouche d'un Cheval, fansbranche ni gourmette, &l'on ata-
choit des longes aux deux extrémitez decette embouchure. On ajouta,
dans la fuite desbranches, que l'onatacha àla place deslonges, &l'on
mit desefpècesde renés aubas de chaque,branche ;mais comme on
s'aperçut queret ihftrument ne faifoit pas encore affez d'effet, onin­
vestaenfin lagourmette, & par cemoyen la bride travaillafurles bar­
res & fur la barbe également, par le fecours desrênesqui font agir les
branches, Mquelles branches produisent l'effet du levier ôt font agir le
mors Sela gourmette conjointement.
La plupart-des anciens Ecuyers , croyant que toute Vobéïffancc
qu'on pouvoit tirer d'unCheval étoit renfermée dansla maniere d'or­
donner labride, lacompofèrent d'une multitude depièces tantfixes
que mouvantes, dont les étranges effets caufez par desmors rudes,
joints àune gourmette trop courte, obligeoient le Cheval de forcer lâ
main du Cavalier, jufqu'à s'emporter & à s'en aller fur lemors, fans
qu'on pût l'arêter,en forte que cette grande fujettion lesdéfefperoit au
lieudeles rendre obéïffans.
Pignatel, ce fameux Ecuyer, qui étoit en fi grande réputation àNa­
ples vers lafin du feiziémë fiecle -, ne donna pas long-tems dans cette
erreur, & inventa une forte d'embouchure compofée de trois pièces
mouvantes, laquelle reffembloit affez à la gorge de pigeon, & étoit
infinimentplus douce que celles dont on s'étoit fervi jufqu'alors, per-1
fuadé, parfa propre expérience que labride devoit plutôt fervir àaver­
tirle Cheval delavolonté du Cavalier qu'à lecontraindre. IIdifoit que
fi les brides avoient par elles-mêmes lapropriété miraculeufe defaire
la bouche d'un Cheval, & dele rendre obéïffant, le Cavalier & le
Cheval feroient habiles au fortir de laboutique d'un Epronnier.
Nous ne parlerons donc uniquement que desbrides qui n'offenfent
point la boucheipuifquele fentiment desplus habiles Ecuyers eftcon­
firmé par l'expérience, qui nous prouve que les mors les plus (impies
& les plus doux tn confervant la bouche d'un Cheval, fufifentpour
en tirer toute l'obéïffance qu'une main lavante doit en atendre :que la
bonté de lamain doit l'emporter fur celle dela bride, qui n'eft qu'une
caufe feconde, fieque les barres & la barbe font desparties trop ten­
dres pour foufrir, fans,être alterées oueftropiées, les effets d'une bride
trop rude &mal ordonnée.
.Avant qued'expliquer les effets dela bride, nous commencerons
par détailler toutesles parties dont elle eilcompofée.
Je
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  • 1. * # S^&2iMÄÄCelVVVSj- -'S't- _ A MonfieurdeVendieres, ancienCapitaine au RégimentdeSoiHbnnois,&Chevalie# de Saint Louis, A Preignac, vV ky V / > t 0 f t?Z y. / /y. <?- if-'** # P-T :>-j6-fc fj
  • 2.
  • 3.
  • 4.
  • 5.
  • 6. 1 Education • vVclllllc S . PhUcsiratespaqe ,28q £CarJ S'cuip.|
  • 7.
  • 8. E C O L E CAVALERIE C O N T E N A N T LA CONNOISSANCE, L'INSTRUCTION, ET LA CONSERVATION D U C H E V A L Avec Figures en Taille^douce. *3?at AÎ. DB LÀ GUE RI NIERE, Ëcujer du Rnjt A P A R I S * R U E S . J A C Q U E S , De Flitiprimcrie de Jacques COLLOMBAT, Premier Imprimeur ordinaire du Rdy> du Cabinët j Mailbn & Bâtimehs de Sa M ajefté, Académies des Arts, & Manufaótures Royales» m,, ocfc. XxjniL lUVMC AVKOBÀT'ION Mr PRIVILEGË 2)E7 KOT.
  • 9.
  • 10. A S O N A L T E S S E m o n s e i g n e u r L E P R I N C E C H A R L E S D E L O R R A I N E , COMTE D'ARMAGNAC* DE CHARNY* && Pair & Grand Ecuyer de France # Chevalier des U Province de Picardie, Artois, Boulormois, & Pays gSSÄISEÄSifStlSSSffi Mer. % ne, puinjMÛJieriatimêntéMccla^dkj'ô^ffaçntc,- i fon* Ultbssb , m OutrycApeuprcpirhona^ aJai.
  • 11. E P I T R E. iumìerctL, fue, par i'apticatìon et ia protection, dontftoitü. £onorcx i'iÂrt de iaCavalerie,,a l'exemple de(LpluCL (jrandcL, {Brinceöi.^Jlest -vrai,cyM.ONSEIGNEUR, JUC cu conno'ujanccä. proSondcO. devroient redoubler mej craintcä.; maiä. jo JuiùL^ vasfaK,* par la bonté, cjuì <2compagne,toute(L lej oranden ;<JUalitez CJU'enadmìre,dan(L la penonnodo WOTRE *Ä LTESSE, •et dont I'iJLugujto nom do Xorraino , peut Seulremplir /eä_ ìdeeCL mieux cjuo la pluJ 'Divoèlocjuenco. jo noJuij point-~> ajjeû. heureuxpour menteruno aprohation, (juiSeraitau dejJUCL do tow leti SlogetL ,]o mo Siate,du moinj, ON SEIGNEUR , yuoW-OTRÊ LTÉssE mo Sera graco , en Saveur du motiS j/ui m a Sait entreprendro cetto ScoloSo Cavalerie,, pour 1'utilit^J) dea.(JentiUhommecLepuiSont leurs £xerciceiL je t dont jo mtD croirai toujour0. tròp récompenjo , par l'avantac/o do VouCL^ Sonnerun tèmoignago public du proSond respect, avec lequel j "ai l'honneurd'eiro » SEIGNEUR, -06 'Vot/e, KÂÙcjjc) , fr&x^ humblcj ef fti/r ol'eijjanf S&fvìtcur > D e K G E erxnihre*
  • 12. P R E F A C E E ne ferai point icià l'exemple de plufieurs Auteurs, l'éloge d'un exercice, qui de tout tems a pafTé pour le plus noble & le plus uti­ le ; je dirai Amplement que mon deffein, en compofant cet Ouvrage, a été derafïembler & de mettre, dans un ordre métodique les principes qui peuvent fa­ ciliter aux amateurs de la Cavalerie la connoiffance de tout ce qui y a du rapport. Cet Art, comme l'on fait, renferme trois chofès ef- fentielles, qui font, la connoiffance du Cheval, la ma­ niere de le dreßer, & fà confervation : cefont aufli ces trois objets qui font la matierede cet Ouvrage, que j'ai divifé en trois Parties. Dans la premiere je donne le nom & la fituation des parties extérieures du Cheval, avec leurs beautez & leurs défauts : & je traite de l'âge, de la diference des poils, des Chevaux de diferens Pays, de l'embouchure, & de la felle. La deuxième Partie renferme les principes pour dre£ fer les Chevaux, foit pour le manège, foit pour la guer­ re , pour la cbaffe ou pour le Caroffe ; en un mot fui- vant les diferens ufages aufquels on les dettine. J'ai joint à cette Partie un Traité des Tournois, des Joutes, des Caroufels, & des Courfes de Têtes 8c de Bague. La troifiéme Partie contient l'Ofteologie du Cheval, la définition de fes maladies, les remedes pour les gué­ rir, avec un Traité des Opérations de Chirurgie qui fe . pratiquent fur cet animal ; mais je me crois obligé d'a­ vertir le Leâeur que je n'y.ai contribué en rien Il faut
  • 13. $ R E P A C R être verle dans ìes matieres qui Concernent l'anàtomìè & la medecine , pour entreprendre de traiter cette mal­ tiere •autre ment on tomberait dans le défaut allez or­ dinaire aux Auteursqui ont écrit des maladies des Che­ vaux : ce défauteft de donner des définitions confiifes ou faufles, 8c des remedes, qui par leur multiplicité fe dètruifent fouvent les uns les autres. Ceft pour éviter de fi dangereux inconvemens que j'ai eu recours à un Médecin dela Faculté, qui ( à l'exemple d'Erouard Pre­ mier Medecìn d'Henry IV, auquel ce Monârque avoit ordonné d'aprofondir cette matiere) » à bien voulu em­ ployer fes foins & fes talens pour continuer de perfe­ ctionner une entreprife, qui fut prefqu'auffi-tôt inter­ rompue que commencée , par la mort inopinée de ce Prince. j'avouerai naturellement àufïî, que ce n'eft point de "mon propre fonds que j'ai tiré la plupart des principes que jedonne dans ce Traité. J'ai nonfeulemént puifé ce qui!y a de bon dans les meilleurs Auteurs qui ont tra­ vaillé fur cette matiere ;maisj'ai encore confulté les per- fonnes qui par une longue expérience ont aquis la ré­ putation de vrais connoifleurs. Ceft avec de pareils ga- rans que j'ofe mettre en avant des règles & des princi­ pes » dont la téorie eft d'autant plus certaine, qu'elle eft Fondée fur l'autorité & fur la pratique des plus habiles Maîtres de l'Art. Je me borne donc dans mon travail ,à developer autant qu'il m'a été poffible, lé vrai, le fim- ple, & l'utile de cet Art, pour éviter aux amateurs de la Cavalerie les ennuyeufes diiTertations & les nombreu- fes redites qu'on a à effuyer dans la plupart des Auteurs qui m'ont précédé, &qui loin d'embralfer le tout, n'en ont traité qu'une partie. Nonfeulement je me fuis âpliqué à donner des défi­ nitions claires, nettes & précifes ; mais pour les rendre encore plus intelligibles -,j'ai joint à cet Ouvrage des Planches quiaplaniront & lèveront toutes les dificultez. Ge'qtiì •s'expófe aux yeux dévient infiniment plus fenfi- ble dans ces matieres , que tout ce qu'on décrit, quel- qu'art que l'on y employe. Ceft d'après les Originaux &fous la conduite de M. Parrocel, Peintre ordinaire du Roy, & de fon Académie Royale , dont la réputation
  • 14. P R E F A C E . en ce genre eft généralement connue, qu'on â gravé les diférens airs de manège qui fe trouvent dans la deuxiè­ me Partie. J'y ai misaufli des Plans de terre, pour faire voir ,1a proportion de terrain que l'on doit obferver dans .lesdiférentes façons d'aflbuplir &de travailler un Cheval.. Enfin j'ai tout mis en ufage pour réveiller cette an­ cienne émulation qui règnoit dans les beaux jours de la Cavalerie: Et c'eft dans cette vue que j'ai cherché à dé­ voiler des miftères qui lèmbloient n'être réfervez que pour un très petit nombre de personnes ; comme fi là vérité nedevoir pas fe répandre univerfellement, & que la fubtilité de cet Art n'apartînt abfolument qu'à ceux qui fe difent Enfans dô la baie. Il faut l'avouer à notre honte : l'amour du vrai bean de cet exercice s'eft bien ralentide nos jours ; on fe con­ tente prefentement d'une exécution un peu trop négli­ gée , au lieu qu'autrefois on recherchoit les beaux airs, qui faifoient l'ornement de nos manèges, & le brillant des revues, des pompes & des parades. Il ne faut point imputer cette négligence, ni au man­ que de mérite, ni au peu d'atention de ceux qui font à la tête des établiflemens inftimez pour Vinftruétion de la Noblefîe ; lajuftice que le Public leur rend eftun fur garant de leur capacité. Mais qu'il me foit permis, par un mouvement de jufte reconnoiffance, de joindre mon fufrage à celui des perfonnes qui, avec connoiffance de caufe , ont loué Mr. de Vendeüil mon illuftre Maître, Cet hommage particulier que je dois à qui jedois tout, n'altere en rien l'eftime que j'ai pour les perfonnes qui courent la même cariere. M1, de Vendeüil eft un refte précieux de ces hommes illuftres qui l'ont précédé, ÔC dont la mémoire fera toujours chere à quiconque fuivra leurs traces. M. de Vendeüil a fçu joindre la grace Sc la juftefle de M. du Pleflis, à la brillante exécution de M. de la Vallée,Perfonnages dont le nom &laréputation fubfifteront autant que l'exercice durera. Comme nous ne nous fonimes propofé , dans cet Ouvrage , que de donner une connoiffance éxaéfce du Cheval, la maniere de le drefier felon les ufages aux­ quels on le deftine, &les moyens de le conferver, nous
  • 15. P R E F A C E . ne fommes point entrez dans tous les détails dont l'Ait de la Cavalerie eft fufceptible ; d'autant plus que ce que nous avons à dire contient des chofes allez curieufes & affezétenduës pourformer unVolume particulier, que nous efpérons de joindre à cette Ecole, fi nous fommes allez heureux pour voir notre zélé fortifié par Tapro- bation du Public» v i ì P R O B AT I O N . J*Ay lu i par ordre de Mo nfeigneut le Garde des -Sceaux, le Livre qui a pour tins : cole às Cœvtàcrie >avec dfi Figures : jelay trouvé tres-utile pour les Gentilshommes qui font leurs Exercices >& en general pour tous les Amateurs de la Cavalerie. A Paris ce 2 8 . Avril 1 7 3 5 . S/rné, L A SERRE. fjiiyiLEGË b t r r o t . LÒUIS, parla grace de Dieu, "Roy de "France8c de Navarrei A nos amez &: feabx Cotiïeilleb les Gens tenans nos Cours de Parlement, Maîtres des Requêtes ordinaires de notre Hôtel , Grand Confed, Prévôt de Paris, Bailltfs» Sénéchaux> leurs LieuténànsCiv ik &"aunes nosjuihciersqui! appartiendra, SA LUT. Notre cher & bien amé le Sieui 'û E t AGUEMNIERE, l'un de'nos Ecuycrs ordinaires > Nous a fait remontrer qu'il a depuis peu établi dans fon Acâdemie une Ecole pour la Cavalerie, dans laquelle on donne des Leçons pu­ bliques , accompagnées de démonftrations & d'opérations pour enfeigner la connoifiance des Chevaux $leurs Maladies > teur Guenfon, l'Embouchure >la Ferrure, la Selle 5la manierede dreflèr les jeunes Chevaux, & géné­ ralement tout ce qui peut former un connoillèur & un homme de cheval Comme cette Ecole eft tres-utile pour les Gentilshommes qui font leur Exercice, il auroit compofé un Recuëd de Principes qui regardent cette mauere > qu'il a divtfé en fix Leçons ou Cahiers »qu'il defîreroit faire imprimer pour la racilité d e ceux qui en voudront jttofiter^ s'il Mous plailoit luy en accorder nos Letttrtò de Privilege lûr ce neceiTatfes, cBrant pour cet eôet de le taire imprimer en oon papier & beaux caraûeres, fuivant la feuille imprimée & arrachée pour modèle feus le cóntrefcel des Preftetes. A "CESC AUSES voulant traita favorablement ledit Sieur Expofant, & reconnoitre en fa Perfonne les fervices qu'il Nous a cy- devant rendus, & ceux qü'il Nous rend encore actuellement, & luy donner les moyens de Nous les continuer $Nous iuy avons permis & permettons par ces Pte fentcs, de faire im­ primer l'Ecole de Ç<nrjlerte free Figures, e> l'Abregé du même Otonrdfe , dtßr'tbtte pur Leçons, de fit cmpoßiion j en un ou plufieurs volumes, conjoinreinent ou ßparement »& autant de f ois que bon luy femblera ; fur papier & car tadberes conformes à ladite feuille imprimée & attachée fous notredit contrefcel ;Se de le vendre > faire vendre 5c debit* par tout notre Royaume, pendant le temps de huit années confecutives, à compter du jour de la date defdites Prefentes. Faifons défenfesà toutes fortes de perfonnes, de quelque qualité & condition qu'elles foient, d'en introduire d'impreffion étrangère dans aucun lieu de notre obéiliance. Comme aufli àtous Imprimeurs, Li­ braires Si a utres, d'imprimer »faire imprimer, vendre, faire vendre, débiter ni contrefaire ledit Ouvrage cy- deiïus fpecifié > en tout m en partie >ni d'en faire aucuns extraits fous quelque prétexte que ce (bit d'augmenta­ tion 9 correâion , changement de titre, même en feiiiiie feparée ou autrement, fans la peimilEon exprefie & par écrit dudit Sieur Expoiant > ou de ceux qui auront droit de luy, à peine de confifcation >tant des planches que des Exemplaires con trefaits, defix mil livres d'amende contre chacun des contrevenants, dont un tiers à Nous, un 'tiersà l'tiôtei-Dieu de Pans, l'autretiers audit SieurExpofant, & de tousdépens, dommages & intérêts- Ala char­ ge que ces Prefentes feront enregiftrées to ut au long furie Regiftre de la Communauté des Imprimeurs & Librai­ res de Paris » dans trois mois de la date d'icelles» Que l'impreffion de cet Ouvrage fera faite dansnôtre Royaume 8c non ailleurs ; & que l'Impétrant le conformera en tout aux Reglemens de la Librairie, & notamment à eduy du to.Avril 1715. Et qu'avant que de l'expofer en vente, le Manufcrit ou Imprimé qui aurafervi de Copie à l'impref­ fion dudit Ouvrage, fera remis dans le même état où l'Approbation y aura été donnée, es mains d e notre très- 'cher & féal Chevalier Gardedes Sceaux de France le Sieur CHAUVÉLIK; & qu'il en fera enfuite remis deux Exem­ plaires dansnotre Bibliothèque publique, un dans celle de notre Château du Louvre »& un dans celle de notredic très-cher & féal Chevalier Gardedes Sceaux de France le Sieur Chauvebn 3 le tout à peine de nullité des Prefentes. Du contenu defquelles vous mandons & enjoignons de faire jouir ledit Sieur Expofant ou (es ayans caufes, plei­ nement & paißblemenr, fans fouôrir qu'il leur foit Bit aucun trouble ou empêchement. Voulons que la Copie defdites Prefentes, qui fera imprimée tout au long au commencement ou à la fin dudit Ouvrage, foit tenue pour •dûcment fignifiée »& qu'aux tìopies collationnées parl'un de nos amez & féaux Confeillers &Secretaire's > foy foit ajoutée comme à l'Original. Commandons au premier notre Huiîlier ou Sergent de faire pour Texecution d'icelles tous aétes requis•& neceffaires » fans demander autre permiflion, & nonobftant clameur de haro, charte-Norman­ de Lettresàce contraires. Cartel eft notreplaifir. DONNEÒ Parisle11.jourd umois d'Aouß;alande grace 1719. &de notre Regne le quatorze. Par le Roy en fon ConfeiL ,Sigtté, S A INSON. %egiß)i furìg ì{egìftseVIL de It ChdmbfeUttyale ór Syndtode de VImprime-,-ie & de U Librairie de Pans, #c. 414. /è/«? 557. conformément au •Bgglement-de 1715. qui fair defenfes »A rt. JK à toutes ferfonnes de quelque audlitê quelles foient, autres que les Ïmprirneurs-Cr Libraires, de rendre >debiler , & faire nfficber aucuns Ltvres four les vendre en leurs noms, fon qu'tls sen difent les Auteurs ou Autrement ,& àU charge de fournir les ExempUtres prejcrirs far l'Artide CFIJL du même J^e^iansnt. Jt Œâtis le l'ifigt-tms -Aopß mljcpt etnt yinçt-neuf. Signé, P. A. L BMERCIER . ECOLE
  • 16.
  • 17. pSV fr V % 1 • . . • - • • * ^emp^eà... .••- 3 . ^ ^ I . ^Sevres ^ I ^N&zeacca; ^ / ^ ^j9ay.6, ..^ ^-E-nco/are •... .SO -Le-Cr~cfioie ta.Criniere ....-• ss ^ i ^c-Zoupet ; - •'•1 ^ ^'A Goôier sS ^'e Garoô ^ . ^ ^^-Poià-ait. .: ;..... ..sè Couc/e -/ /7 Ze-jBs-aj s8 & ^ . . . 1(} ~^'ctChate^cjne....: "^0 ^^^*4 •^6 Genou, : Gz/zon ^2, iS iffvx^1- -Bou/eâ V ion.^e-Fcu, -LePaàcron ^6 I Couronne ^7 f -^<3 Jaôat... 28 4Qttartieró.....v ^ S JPuiCe ; . . . . 3 0 l^'.VV jTctlo/L... DES r M , vv. & Zf V li. # â iS •» •WV^, ( • ' 38
  • 19.
  • 20. C H A P I T R E P R E M I E R . Du nomÙ* de la Jituatim des Parties extérieures du Cheval. OUR faciliter la connoiffance du Cheval, je le divife eii trois parties principales ; favoir , l'Avant-main » le Corps, & rAfriere-maim Les parties quicompofentrAvant-màin, fontla Tête, l'Encolure, le Garot, les Epaules, le Poitrail ou laPoi» trine, & lesJambes de devant. Les parties du Corps, font les Reins, leä Rognons, les Côtez ou les Côtes, le Ventre 6cles Flancs»
  • 21. A ECOLE DE CAVALERIE. Celles de l'Arrìere-main, font la Croupe,les Hanches,la Queue, les FelTes, le Graffet, les Cuiffes, le Jarret & les Jambes de demerc. ARTICLE PREMIER. De la fituation ò* de la divifion partivuliere des Parties de l'Avant-Main. LA premiere partie del'Ayant-main•, eft la tête, qui a une divi- fion particulière, = étant'compofée des oreilles) du front, des temples, des falieresV des fourcils /.des paupières, dies yeux, de la ganache & de la bouche. De toutes ces parties, je ne donnerai la définition que dela gana­ che & de la bouche, parce' que les autresfont affez connues. LA .GANACHE eft une partie'eompofée des deuxos de la mâ­ choire inférieure qui touchent le gofier. Cette'partie eft mouvante & fert à mâcher les alimens, LA' BOUCHE a fes parties extérieures Scfes parties intérieures.' Les parties extérieures, font les lèvres, les nazeaux, le bout du nez, le menton & la barbe, qui eft*l'endroit jbùporte la gourmette. Les parties intérieures çte la bouche, foçt la langue, le canal, le palais, lesbarres &les dents. LE CANAL eft le creux de la mâchoire inférieure où eft fituée la angue. LES BARRES;font l'endroit dela bouche oxt iln'y ajamaisde dents, 6c où fc doit faire l'apui.du mors! LES DENTS ont auffi une diyifion particulière par laquelle on connoît l'âge du Cheval jmais on ne parlera de cette divifionque dans le Chapitre troifiéme- L'ENCOLURE où eft atachée la tête, eft la feconde partie prin* cipale del'Avant-main. Elle eft bordée dans fapartie fupérieure parlé crin ou lacriniere, &elle fë termine,au garot. LE CRIN qui tombe fur le front entre les deux oreilles, & qui fait partie de lacriniere, s'apelleTOUPET. LE GOSIER eft la partie inférieuretie l'Encolure. II commence entre les deux os ^e la ganache, & finitala partie fupérieure & anté­ rieure du poitrail. «LE G AROT eft placé à l'extrémité delà criniere, ail haut des épaules. LES EPAULES commencent axigarot & finiffent au haut du bras. LE POITRAIL eft la partie lantérieute de la poitrine, contenue entre les deux épaules > laquelle commenceau bas du gofier, & finit entre les deux bras.- LES JAMBES DE DEVANT font atachées aux épâulés, & ont encore unedivifion particulière; étant compofées du coude, de l'ars, du genou, du canon-, du nerf,du boulet, du paturon, dela couronne 6c du pied.
  • 22. ECO LE T) È C AV ALE 8. IE. S LE COUDE eft l'os du hautde la jambe, quieft fitué contre iescotes. LE BRAS eft cette partie fupérieure de la jambe, qui eft depuis l'épaule jufqu'au genou. L'ARS eft une veine aparente, fituée au devant & au dedans du bras. Tous les Chevaux ont au deffus des genoux endedans, une efpè* ce de corne tendre, fans poil, qu'on apelle Cbâteigncs, plus ou moins groffes -,mais toujours aparentes • Elles fe trouvent également aux jambes de derriere, avec cette diférence cependant, qu'à celles-ci» elles font placées au deffous des jarrets aulïl en dedans. LE GEN OU eft la jointure du milieu de la jambe , qui affemble le bras avec le canon. LE CAN ON eft la partie de la jambe, qui commence au genou ôc finit a u boulet, Derriere le canon, il y a un tendon qu'on apelle communément le Nerf de la jambe, qui règne tout du long,& dont la qualité contri­ bue beaucoup à la bonté de la jambe, comme nous le dirons ci-après» LE BOULET eft la jointure du canon avec le paturon. Derriere chaque boulet, tant aux jambes de devant qu'à celles de derriere, il y a un toupet de poil qu'on apelle FANON, au milieu du­ quel il y a une efpèce de corne tendre qu'on nomme ERGOT. LE PATURON eft la partie fituée entrele boulet & la couronne. LA COURONNE eft le poil qui couvre ôc entoure le haut du fabot. LE PIED, qui eft la derniere partie de la jambe, eft divifé en par­ ties fupérieures &inférieures. Les parties fupérieuresfont le fabot, les quartiers, la pince 6c le talon. LÉ SABOT eft toute la corne qui règne autour du pied. LES QU ARTIERS, font les deux cotez du fabot, depuis la pince jufqu'au talon. On dit, quartier de dedans & quartier de dehors. LA P INCE eft le bout de la cornequi eft au devant du pied. LE TALON eft la partie de derriere du pied, où fe terminent les quartiers, à Vopofite de la pince. Les parties inférieures du pied, font la fourchette, la foie & le petit-pied. LA FOURCHETTE eft une corne tendre & molle, placée dans le creux du pied, qui fe partageen deux branchesvers le talon en forme de fourche, d'où lui vient le nom de Fourchette. LA SOLE eft l'efpace de corne que l'on voitdansle creuxdu pied, entre les quartiers & la fourchette.C'eft une corne plus dure que celle de la fourchette, & plus tendre que celle du fabot. LE PETIT-PIED eft un os fpongieux, renfermé dans le milieu du fabot, entouré d'une chair, qui lui fert de nouriture. Il n'çft point vifible, même quand le Cheval eft deftolé» Aij
  • 23. 4 EC OLE DE CAVALE KIE. ARTICLE IL De la fituation des Tarties du Corps. ES REINS font la partie fupérieure du corps du Cheval. Ils prennent depuis le garot jufqu'à la croupe 5mais ce nom n'apar- tient proprement qu'àl'extrémité del'épinela plusvoifine dela croupe, qu'on a apellée jufqu'à préfent Rognons mais comme l'ufagea donné à cette partie lenom de Reins, nous en conferveronsla dénomination. LES ROGNONS font proprement les Reins; & c'eftla partie de l'épine du dos quieft la plus proche de la croupe. LES COTEZ font le tour des côtes, qui renferment les parties internes contenues dans le ventre du Cheval. LE VENTRE eft la partie inférieure du corps, fituée au bas des côtes. LES FLANCS font placez depuis la derniere côte jufqu'à l'os des hanches, & vis-à-vis du graffet, dont la définition eft dans l'Article fuivant. TDe la fituation des Tarties de VÂrriere-matn. LA CROUPE eft la partie fupérieure de l'Arriere-main, qui va en rond depuis les rognons jufqu'à la queue. LES FESSES prennent depuis la queue en defeendant jufqu'au pli, qui eft à l'opofite du graffet. LES HANCHES font lesdeux cotez de lacroupe. Elles prennent depuis les deux os qui font au haùt des flancs'jufqu'au graffet. On apelle auffi vulgairement les Hanches, tout le train de derriere ou l'Arriere-main. LE GRASSET eft la jointure placée aubas de lahanche,vis-à-vis des Flancs, à l'endroit où commence la cuiffe. Ce ft cette partie qui avance près du ventre du Cheval quand ilmarche. LES CUISSES prennent depuisle graffet, quien faitpartie,& de­ puis l'endroit où finiffent les feffes, jufqu'au pli du jarret. LE JARRET eft la jointure qui affemble le bas de la cuiffe avec le canon de la jambe de derriere. LES JAMBES DE DERRIERE étant femblablesaux jambes de devant dans les autres parties, il n'eft pas neceffaire de raporter ici ce qui en a été dit. Dans lesdéfinitions que l'on vient de donner, on a négligé de par­ ler delà fituation de quelques parties du Cheval; parce qu'elles font fi généralement connues, que le détail en eût été inutile. Quoique ces définitions foient très-claires; cependant pour avoir une connoiffanceencore plus parfaite& plusintelligible, on peut avoir recours à la planche quieft au commencement de cet Ouvrage, dans ARTICLE III.
  • 24. E COLE DE CAVALERIE. J laquelle toutesles parties extérieuresdu Chevalfont diftinguées&mar­ quées par des chifres de renvoi. C H A P I T R E I I De la beauté ù" des défauts des Parties extérieures du Cheval. A b eauté d'un Cheval confifte dans la conformation & dans la jufte proportion de fes parties extérieures. Comme il eft dangéreux dans le choixd'un Cheval, de felaiffer féduire par a figure, ôc par un je-në-fçai-quoi qui plaît, qui Fouvent falcine,les yeux, & empêche qu'on n'examine d'affezprès, 6c qu'on ne détaille au jufte toutes fes parties: Il faut fuivre en.cela le confeil de M. de Soleyfel, Auteur du Parfait Maréchal, qui dit : Qjte lorfiju onveut achet- ter un Chenal, ilfaut fi prévenir dabord contre, afin dêtre juge fervere de ton* fis défauts. A R T I C L E P R E M I E R . De-la beauté ù* des défauts des Parties de VAvant-main, APrès avoir donné la définition de toutes les parties extérieures du Cheval, il faut examiner maintenant, en fuivantle rangque nous avons donné à chacune de cesparties,feulement cellesqui con­ tribuent à la beauté ou à la diformité du Cheval. De la Têtt^) Une belle tête en général eft petite, lèche, courte & bien placée. Quand ellea cesqualitez,on voit ordinairement lesveines qui régnent le long dela tête, près des yeux &fur le nez, ce qui embellit beaucoup cette partie. , Il faut qu'elle foit petite, parce queles têtes greffes & quarrées, ou­ tre leur diformité, pèfent ordinairement à la main. Elle doit être lèche; car celles qui font chargées de chair, qu'on nomme. Têtesgrajfes, font fujettes au maldes yeux. Il ne faut pour­ tant pas qu'elle foit fi lèche, qu'elle foit privée de nouriture ; car elle feroit encore plus fujette au mal desyeux qu'une tête graffe. ; II y a des têtes qui font greffes d'offemens, qui pèchent contre la beauté feulement, ôc non contre la bonté. Il faut que la tête foit unpeu courte les têtes trop longues, qu'on apelle Têtes de 'vieille, font diformes, quoique la plupart des Che­ vaux des meilleures races d'Andaloufiepèchent par cet endroit; mais on leur paffe ce manque de beauté en faveurde leurs raresqualitez. La tête d'un Cheval, pour être bienplacée, doit tomber perpendi­ culairement, ou à plomb dufront au bout du nez» Lorfqu'elle fort de
  • 25. 6 ECOLE DE CAVALERIE. la perpendiculaire en avant; on apelle ce défaut, tendre le nez,, pdf* <ter au <vent, tirer a la main: & lorfqu'ellevient en deçà, & quele Che­ val baiffe le nez & la tête, il pèfe ordinairement à la main; & s'il fe ramène trop, & que la branche de la bride apuye contre le gofier, c'eit ce qu'on apelle, un Cheval encapuchonné. Il y a encore un défaut qu'on apelle, Tète mal atachés ; c'eft lorf- que la partie fupérieure de la tête, qui eft entre les deux oreilles , fe trouve plus élevée que l'encolure. Des Oreilles. La forme des oreilles , leur fituation & leur mouvement, font les principales chofes à éxaminer dans cette partie. Un Cheval doit avoirlesoreilles petites 6c déliées -, quand elles font trop épaiffes, larges & pendantes, ce défaut fait nommer un Cheval, Oreillard. Beaucoup de Chevaux d'Efpagnecependant, & desmeilleurs Haras, ont les oreilles longues; mais pour l'ordinaire elles font bien placées, ce qui en corige le défaut. Les oreilles bienplacées doivent être au haut de la tête, peu diftan- tes l'une de l'autre. Quand un Cheval marche, il doit avoir les poin­ tes des oreilles avancées 5 cette fituation donne un air d'éfronterie, qui fied parfaitement bien à un brave Cheval. Par le mouvement des oreilles, on juge du naturel d'un Cheval. Ceux qui fontcoleres Se malins, portent une oreille en avant. Sel'au­ tre couchée en arriéré, & continuent ce mouvement alternativement. Comme cette partie eft le fiége de l'ouie, un Cheval porte les oreilles du côté où il fe faitdu bruit. Si on le frape furla croupe, il tourne les oreilles vers le dos, 6c s'il eft éfrayé de quelque objetpar devant, illes porte en avant, 6c baiffe les pointes. Si le bruit fefait à côté de lui, il tourne l'oreille de ce côté. Mais le plus beau port d'oreilles, 6c la fi­ tuation la plus belle 6c la plus noble, c'eft d'avoir en marchant les pointes des oreilles hautes 6c e n avant; ce qui forme, comme nous venons de dire, l'oreille hardie; parce qu'alors le Cheval regarde fie- rement ce qui fe préfente àlui. Du Fronts La beauté du Front d'un Cheval, c'eft d'être un peu étroit & uni; en forte qu'il ne foit ni trop avancé, ni trop enfoncé. Les têtes qui ont le bas du front un peu avancé, s'apellent. Têtes bufquées ou mou­ tonnées, comme le font celles de la plupart des Chevaux Anglois, des- Barbes, 6c de ceux nez dans les Pays orientaux, 6c auffi de ceux de leur race. Un défaut effentiel contrela grace, c'eftlorfque le Cheval ale front bas 6c enfoncé; on apelle ces Chevaux, Camus. Une marque qui embellit beaucoup la tête du Cheval, & qui lui donne de la grace; c'eft lorfqu'il a au milieu du front une étoile ou pelote blanche: cela doit s'entendre des Chevaux noirs, bais, alzans, ou qui ont un poil tirant furle brun.
  • 26. ECOLE DE CAVALERIE. 7 Prefque tous les Chevaux ont encore au milieu du front une épie ou molette; c'eft le nom qu'on donne au retour de poil, qui au lieu d'être couché , comme il Felt par tout le corps, remonte d'un fens opofé. Il s'en trouve de femblables aux flancs, au poitrail, 6c en d'autres endroits. Des Salieres, La feule belle qualité que doivent avoir les falieres, c'eft d'être pleines, 6cmême un peu élevées. Lorsqu'ellesfont enfoncées 6c creu- fes, c'eft le défaut desvieux Chevaux: il fe trouve pourtant quelques jeunes Chevaux qui ont cette imperfection> mais par ce ligne oncon- noît qu'ils font engendrez de vieux Etalons. Des Teu x. La plus belle partie de la tête du Cheval, c'eft l'oeil. Cette partie eft aufiidifficile que néceffaire a connoître. L'œil doit être clair, vif 6t éfronté, ni trop gros, ni trop petit, placé à fleur 5c n on hors de tête. Un Cheval qui a de gros yeux for­ çant de la tête, a ordinairement l'air morne ôc ftupide; 6c ceux quiles ont trop petits & enfoncez, (on les apelle, Teux de cochon,') ont le regard trifte Sc fouvent la vue mauvaife. Telles font les remarques générales que l'on doit faire d'abord fur les yeux; enfuite de quoi il eft néceffaire deles éxaminer plus en dé­ tail: 6c po ur en faire l'examen rigoureux 8c en juger fainement, il faut, fi le Cheval eft dans un lieu obfcur, le faire conduire dans un lieu clair, 6c là lui regarder les yeux l'un aprèsl'autre, de côté 6cnon vis-à-vis. Il ne faut pas non plus les regarder au foleil; au contraire, il faut mettre la main au deiTus de l'oeil pour rabatre le grand jour & empêcher la réflexion. Les deux parties de l'œil les plus effehtielles à connoître, êc qu'il faut éxaminer avec le plus defoin, font la vitre 6cla prunelle. La vitre eft la partie extérieure de l'œil, 6c la prunelle la partie in­ terne ou le fond de l'œil. C'eft de l'éxacte confidération de la vitre que dépend la parfaite connoiffance de l'œil. Elle doit être claire 5c tr anfparente; en forte qu'op puiffe voir la prunelle fans aucun empêchement. Lorfque cette partie eft trouble 6c couverte, c'eft figne quele Cheval eftlunatique, c'eft-à-dire, qu'il lui furvient des fluxions de tems à autre fur l'œil: & lorfque la fluxion a endommagé un œil, il devient plus petit que l'autre: alors il eft perdu fans reffource, puifqu'il fe delTèche. Quel­ quefois un œil paraît plus petit que l'autre, parce que par quelqu'ac- cident la paupiere a été fendue, 6c qu'en fe rejoignant elle refte plus ferrée. Mais il eft rare que cela arive, 6c il eft aifé de nes'y pas trom­ per , en examinant fi l'œil n'eft ni trouble ni brun. Lorfqu'un Cheval jette la gourme, ou change les dents de lait, ou pouffe les crochets d'enhaut;. il arivefouvent que la vue lui devient
  • 27. 5 Ec OLE DE CAV ALERIE, aufil trouble, ques'il êtoit borgne ou aveugle; mais lorfqu'ileft guéri, fa vue s'éclaircit. Quelquefois auffi par ces accidens, un Cheval perd entièrement la vue. La prunelle, qui -eft la feconde partie de l'œil, doit être grande •6c large, & il faut qu'on puiffe l'apercevoir diftinctement. Il vient quelquefoisau fond del'œil une tache blanche, qu'onapelle Dragon,qui, quoique très-petite dans lecommencement, couvre avec le tems la prunelle, ôc re nd le Cheval borgne, fans qu'on y puiffe aporter aucun temède. Un autre défaut qu onapelle, ceil cul de •verre; c'elt lorfque la pru­ nelle eft d'un blanc verdâtre & tranfparent. Quoiqu'un Cheval nefoit pas toujours borgne avec ce défaut, il court grand rifque dele devenir. Lorfqu'il y a plus de blanc que de verdâtre, on l'apelle ail'veron: il donne au Cheval un air méchant & traître. Nous ne ferons point ici un plus grand détail des accidensqui ari- vent aux yeux ni aux autres parties dont nous alons décrire les dé­ fauts; parce qu'on fe réferve d'en parler plus amplementdans la troi­ sième Partie de cet Ouvrage, qui traite des maladies. XDel a CanacliLJ Les deux os qui compofent la Ganache, doivent être peu charnus à l'extérieur, c'eft-à-dire, à chaque côté de la mâchoire inférieure, 6 l'entre-deux, qui eft la partie qui touche au gofier, que quelques Ecuyers apellent, laBraje, & quelques Maquignons, XAuget, doit être bien ouvert & bien évuidé, afin que le Cheval ait la facilité de bien placer fa tête. La Ganache quarrée eft une diformité qui provient de ce que les deux os qui la forment, font trop gros, trop ronds, ou trop chargez de chair: fi avec cela ils font ferrez Vun près de l'autre; en forte qu'il n'y ait point allez de vuide Se d'efpace, pour que le Cheval puiffe loger fa tête, il aura beaucoup de peine àfe ramener,à moinsqu'iln'ait l'en­ colure fortlongue, peu épaiffe, & relevée. Lorfque l'entre-deux des os de la Ganache n'eft pas bieû évuidé, & qu'on y trouve quelque groffeur ou glande; c'eft ordinairement un ligne de gourme, quand le Cheval n'a pas paiïé fix ans > mais s'il a paffé fept ans, & que la glande foit douloureufe, & atachée à l'un des os de la Ganache; c'eft prefque toujours un ligne de morve. On trouve quelquefois dans cette partie plufieurs petites groffeurs, qui font une fuite de rume ou morfondement, mais elles ne font point dangereufes, un travailmédiocre les diffipe. lie la Bouche & de ßs Parties extérieures. L'ouverture ou plutôt la fente de la bouche doit être proportion­ née à la longueurde la tête: en forte qu'elle ne foit ni trop fendue» ni
  • 28. ECOLE DE C AVALE RIE. P ni trop petite. Quand la bouche eft trop fendue, le mors vâ trop avant dans la bouche du côté des dents macheliéres, ce qu'on apelle $ boirela bride: 6clorfqu'elle n'eft pas affez fendue, le mors ne peut por­ ter en fon lieu fans faire froncer les lèvres. Ce qu'on entend par une belle bouche; c'eftlorfque le Cheval étant bridé, elle devientfraîche ôc pleine d'écume, c'eft une qualité qui dé­ note un bon tempérament. On dit d'un tel Cheval, qu'il goûte bien fon mors. Des Lewa. Il fautque les lèvres foient peu épaiffes & menues à proportion de la bouche. Quand elles font tropgroßes êc t rop charnues, elles cou* vrent les barres, ôc empêchent l'effetdu mors. C'eft ce qu'on àpelle, farmer de la ïèure^ Des Naseaux. Un Cheval doit avoir les nazeaux ouverts; parce que la refpiratioil en eft plus facile: Cependant ce n'eft pas toujours de cette ouverture des nazeaux que dépend la liberté de la refpiration, mais de la bonne Conftitution des poumons; âinfi il n'eft pas toujours fur de fendre les nazeaux, dans la vue de faciliter la refpiration à certains Chevaux, comme les Houfards 6c le s Hongrois le pratiquent. Cette opération ne produit qu'un feul avantage, qui ne laiffe pas d 'être quelquefois utile à laguerre; c'eft qu'on dit, que les Chevaux qui ont les nazeaux fendus ne peuvent plus hannir. Lorfqu'un Cheval s'ébroue en mar­ chant, 6c qu'on voit dansle creux de fes nazeaux un vermeil, c'eft fis gne qu'il a le cerveau bien conftitué. De la BarbtJ La barbe, que quelques-uns apellentle Barbouchet, eft une partie qui contribue autant à la bonté de la bouche d'un Cheval que les bar­ res, puifque c'eft l'endroit où la gourmette faitfon effet, laquelle doit porter également partout. Il faut pour cela que la barbe ne foitni trop plate ni trop relevée. Si la barbe étoit trop plate, c'eft-à-dire, que les deux os qui la compofent fuffent trop éloignez l'un de l'autre 8c peu élevez, la gourmette n'apuieroit qu'aux deux cotez 6c point dans le milieu; Se fi au contraire, les deux osétoient trop élevez, ôctrop près l'un de l'autre, la gourmette n'apuieroit que dans le milieu, ôt alors l'effet en feroit trop fenfible au Cheval, 6clui ferait donner des coups de tête. Il faut encore pour la perfectionde cette partie, qu'il y ait peu de chair 6cde poil, ôc rien que lapeau, pour ainfi dire, fur les os; ce qui rend la barbe plus fenfible. JLorfque cette partie eft bleffée, où qu'il s'y trouve des duretez 6c descalus, c'eft figne, ou qu'un Che­ val apuie trop fur fon mors, ou que la gourmette eft mal faite , ou qu'elle a été mal placée; mais plus ordinairement que le Cavalier ala main rude. fi
  • 29. io E C O L E D E C A V A L E K I E . De la Langue (f des autres Tartìes intérieures de la BouchtJ II faut que la langue d'un Cheval foit logée dansle canal, c'eft pourquoi elle doit être demêmeque.les lèvres, menue & déliée ;par­ ce que filalangue étoit trop épaiffe, 6c quelle débordât par deffus les barres, cela ôteroit l'effet du mors fur cette partie, & rendrait l'apui fourd; 11faut examiner fi elle n'eft point coupée par l'embouchure; accident qui fupoferoit, ou une mauvaife bouche, ou fouvent la ru- deffe dela main du Cavalier. Deux autres chofesdéfagréables qui fe rencontrent quelquefois dans cette partie ;c'eft lorfqu'elle pend d'un côté oudel'autre ôcfort dela bouche, ou qu'elle paffe par deffus lemors quand un Cheval marche. Du Valais. Ce qu'on doit rechercher au palais d'unCheval, c'eft qu'ilfoitun peu décharné. Si les filions étoient trop gras& trop épais, cette par­ tie feroit chatouilleufe j & le mors en y touchant, ferait que leCheval batroit àla main, & donnerait descoups de tête. Il faut remarquer que lepalais d'un jeune Cheval, eft toujours plus gras, que celui d'un vieux i& àmefure qu'un Cheval avance en âge, les filions du palais & les gencives fe décharnent. Des Barres. Les barres font la partie de la bouche qu'il faut examiner avec le plus defoin, puifque c'eft l'endroit oùfe fait l'apui du mors. Les meil­ leures qualitez qu'elles puiffent avoir, font d'être affez élevées, pour que la langue puifTefeloger dansle canal, fansdéborder fur les barres, & d'être un peu décharnées, parce quelles en font plus fenfibles;ilne faut pourtant pasqu'elles foient trop tranchantes j car alors le Cheval feroit fujet àbatreàla main par leur trop defenfibilité. Lorfque les bar­ res font baffes, rondes & trop charnues ;c'eft un défaut qui rend cet­ te partie moins feniible, & qui fait que lemors n'a pastant d'effet. 'De FEncolurcj Une belle encolure doit être longue & relevée -, il faut qu'en for- tant du garot, elle monte en forme de col de Cigne jufqu'auhaut de la tête j qu'il y ait peu de chair près de la criniere, cela forme ce qu'on apelle, Encolure tranchante: Elle feroit défeótueufe, fi avec cela elle n'étoit proportionnée àla taille du Cheval;carlorfqu'elle eft trop longue & trop menue, trop molle & trop éfilée, les Chevaux donnent ordinairement descoups de tête :Si au contraire, elle étoit trop courte, tropépaiffe & trop charnue, le Cheval pèleraitàlamain. On remarque quela plupart desJumens, desBarbes& autres desPays orientaux, font fujets à avoir l'encolure éfilée; & que les Chevaux entiers &ceux qui font nez dansles climats humides, &qui ne fortent point d'Etalons Barbes ou autres de cette efpèce , ont l'encolure épaiffe & charnue.
  • 30. e c o l é d e C AVA l e k i b. i i il y a trois fortes d'encolures mal faites ;favoir, les encolures *verßes,les encolures faujfes, ôc celles qu'on apelle, Tanchantes. Les encolures renverfées, qu'on apelle, Encolures de Cerf, parce qu'elles font faites comme le col de cet animal, font celles dont la rondeur, quidoit prendre depuis le garot jufqu'auhaut dela tête, le long dela criniere, fetrouve en deffous, le long dugofier. Les Che-1 vaux qui ont ce défaut font dificiles à emboucher ; parce qu'il eft dificile d'empêcher que la branche dela bride ne porte contre le go-» fier, cequi ôte l'effet du mors. L'encolure fauffe, eft celle qui tombe àplomb & perpendiculaire ment, depuis l'entre-deux dela ganache, le long du goßer, jufqu'aü poitrail, au lieu devenir en talus; & danslapartie fupérieure, auprès du garot, où commence la criniere, il y aun enfoncement, qu'on apelle, Coup de hache, qui empêchel'encolure defortir directement' du garot. Ce défaut n'eft pasfi confidérable que celui des encolures renverfées. Les encolures panchantes, font celles qui tombent d'un côté ou d'un autre ;ce qui arive aux Chevaux qui ont l'encolure trop épaiffe & trop charnue près de la criniere. Ce défaut ne fe trouve guéres qu'aux vieux Chevaux, fur toutfi on leur laiffe les crins trop épais, & plus ordinairement aux Chevaux entiers qu'à ceux qui font hon­ gres: cell pour cela qu'il ne faut paslaijfifer la criniere trop garnie dans fa racine, & l'on doit avoir foind'aracher les crins par deffous, afinqu'ils foient déliez ôc longs ;cela contribue àla beauté dela cri­ niere: d'ailleurs les crinieres trop épaiffes font fujettes àla craffe, qui engendre la gale,fi l'onn'a foin deles laver tous les jours àfond & non fuperficielement, afin debiennétoyer laracine descrins. T>u Garot. Ilfaut que le garot foit élevé, long ôcdécharné ; en forte qu'iln'y ait, pour ainfi dire, que la peau fur les os. Non-feulement cesquali­ tés dénotent la force d'un Cheval, mais elles lui rendent les épaules plus libres; & elles font néceffaires pour empêcher la felle de tomber fur les épaules;car cela cauferoit de grands accidens danscette par­ tie. Lorfque le garot eftrond& trop charnu, ileft très-fujet àfebief" fer, &la plaie eft longue & dangéreufe dans cet endroit. Quoique le garot élevé foit une qualité àeftimer dans un Cheval de felle, ilfaut prendre garde qu'il ne le foit trop pour les Chevaux qui portent la trouffe defourage äl'armée, 6ca uffi pour les Chevaux de bât; carles uns ôc les autres font très-fujets àêtre eftropiez danscette partie. Des Epaules. Les épaules, pour être bien faites, doivent être plates, peu char­ nues ,larges, libres ôcmouvantes. Les défauts contraires àces qua- litez, font lorfqu'un Cheval eft, ou trop chargé d'épaules, ou trop ferré, ou lorfqu'illes a chevillées. Bij
  • 31. I 2 E C O L E D E C A V A L E R I E . On apelle un Cheval chargé d'épaules, lorfqu'il les a trop greffes » charnues & rondes -,& quand le joint del'épaule, qui eftl'endroit où porte le poitrail delafelle,eft trop avancé; & qu'avec cela ily atrop de diftânee d'un brasàl'autre ;cequiprovient auffi de ce que la poi­ trine«ft trop large & trop ouverte. Un Cheval trop chargéd'épaules eft fujet àbroncher, àmoins qu'il ne lesait naturellement mouvantes : ainfi les Chevaux qui ont ce défaut ne font pasbons pour la felle;mais ils font excellens pour le tirage;parce qu'ils donnent mieux dans le tôlier, &qu'ilsne fontpasfujets à être écorchez parles harnois. Il y ades Chevaux qui ne paroiffent paschargez d'épaules par de­ vant ,êcq ui le font dansl'endroit où portentles arçons de devant de la felle;lorfque cette partie eft épaiffe de chair, le Cheval n'eft pas û libre desépaules, 6cn'eft paspropre pour la chaffe &pour les cour- fesde vitelle, quoiqu'il puiffe fervir à d'autres ufages. On doit remarquer que le défaut d'avoir beaucoup d'épaules, qui eft très-confidérablepour quelques Chevaux François, eft une quali­ té à e(timer dansles Chevaux d'Efpagne, dansles Barbes, 6t autres desPaysméridionnaux, oudansles Poulains qui fonent d'Etalons nez danscesclimats >parce queceux-ci pèchent ordinairement pour avoir les épaules trop ferrées. Le Cheval ferré d'épaules,eftcelui qui n'a pasla poitrine affez ou­ verte; enforte que fetrouvant trop peu dediftance d'un bras àl'autre, les épaules fe trouvent ferrées l'une près del'autre. Cedéfaut efttrès- confidérable >car les Chevaux qui n'ont point affez d'épaules man­ quent de force ordinairement, ne peuvent pas facilement déployés les bras pour bien galoper, font fujets àtomber fur le nez, à fe croifer & àfe couper en marchant. Les Anglois, qui font très-connoiffeurs & très-curieux en Chevaux de courfe & de chaffe, éxaminent avec beaucoup defoin les épaules d'un Cheval, & jugent de fa force par la ftmCture decette partie. Ils veulent que l'os de l'omoplate, quieft, à proprement parler, l'épaule, non-feulement foit large, plat & libre j mais ils veulent encore qu'il defeende basau deffous du garot, c'eft- à-dire, qu'ils prétendent que plus ilfe trouve au deffous du garot, ce qui rend legarot élevé, plus libre en eftlemouvement de l'épaule, & c'eft avec raifon. Un troifiéme défauteffentiel, eftlorfqueles épaules font chevillées, c'eft-a-dire, engourdies, liées & fansmouvement ;ce qui rend la- démarche d'unCheval rude &incommode; parce que lemouvement vient feulement du bras ôcde la jambe. Ces Chevaux font fujets à broncher, pèfent àla main pour fe foulager, £cfont bien-tôt ruinez desjambes. Lorfqu'un Cheval qui aies épaules chevillées, après quelqu'exer- cice qui l'aura échaufé, vient àfe refroidir, ildemeure roide comme s'il étoit forbu:On remarque auffi que quoique cefoit une bonne qua­ lité pour un Cheval de felle, d'avoir lesépaules plates & décharnéesj fi cependant ellesfont trop fèches, en forte que l'on voye lesosavancer
  • 32. E C O L E P È C A V A L E R I E . 1 3 foUslapeati,ces Chevaux les ont ordinairement chevillées, & ne peu­ vent pas fuporter de grands travaux. Il faut encore faire atention à certains Chevaux, qui, quoiqu'ils lèvent lajambe fort haut ôc avecbeaucoup de facilité, ont cependant les épaules chevillées ;cequ'il eft aifé deremarquer, en prenant gar­ dé que cebeau mouvementen apârence ne vient que du bras, ôc que l'épaulen'y participe point. Enfin tout Cheval trop chargé,ou trop ferré d'épaules, ou qui les a trop fèches, & qui n'apoint cette partie naturellement libre 6c mou­ vante,ne peut jamaispafferpour unCheval deMaître, ôca le devant bien-tôt miné. Du Poitrail. Lorfqu'un Cheval ales épaules bienfaites, ordinairement le poitrail ou lapoitrine l'eft auffi. Cette partie doit être proportionnée àia taille duCheval : lesgros Chevaux ôcles Rouffins ont prefque toujours la poitrine trop large ôctrop ouverte ;cequi lesrend pefans ôc par con- féquënt excellens pour lé tirage :ceux de légere taille ail contraire, pèchent fouvent pour avoir cette partie trop étroite; en forteque c'eft une qualité pour ceux-ci, que del'avoir large ÔC ouverte. Quand le poitraileft trop avancé, cequife cdnnoît lorfque les jam­ besde devant font retirées fous le derrierë désépaules, cedéfaut eft confidérable pour lesChevaux de felle; ileft dangereux de galoper fur de tels Chevaux, parce qu'ils fönt fujets àtomber fur lenez, ôcàs'a- puyeî fût lemors. Des Jambes de devante Avant que d'entrer dans le détail desparties qui cdmpofent les jambes de devant, ilfaut d'abord examiner leur proportion # leur Si­ tuation, ôcla maniere dont un Cheval place les pieds. La longueur desjambes doit être proportionnée àla taille dû Che-» val. Lorfqu'il eft trop élevé fur fes jambes# on l'apelle, Haut monté-, ôc c'eft Une diformité d'autant plus confidérable, que ces fortes de Chevaux ne font pasaffurez fur leurs jambes: au contraire lorfqu'elles font trop courtes, cequ'on apelle, Basdu devant-,non-feulement c'eft un défaut qui fait aler un Cheval fur lâ main & fur les épaules ;mais qui fait tomber la felle fur le garot. Les Jumens font plus fujettes que les Chevaux àêtre baffes dudevant. Les jambes bien fituées doivent être un peu plus éloignées l'une de l'autre près de l'épaule que près du boulet :Et elles doivent tomber par une feule ligne droite depuis lehaut du bras jufqu'auboulet. Un Cheval en marchant, doit poler les pieds àplat, tant ceux de devant que ceux de derriere. Quand ilpole le talonle premier, c'eft ordinairement un figne qu'il a étéforbu;Ôcq uand ilpofe la pince la premiere, ce qui le fait nommer, Cheval rampini c'eft fouvent une marque qu'il atiré àla charue ;quelquefois amBune écurie mal pa­ véelui ocafionne cedéfaut, parce qu'il fait entrer la pince du pied
  • 33. Ï 4 E C O L E D E C A V A L E R I E . entre deux pavez, fituation qui eft caule que les tendons fe retirent avec le tems. Les pieds, foit de devant, foit de derrière, ne doivent point être tournez ni en dehors ni en dedans,&lapince du pieddoit être par conféquent directement en avant. Après ce premier examen, il faut enfuite détailler toutes les par­ ties dela jambe en commençant par le coude. Du CoudfLJ Le coude ne doit être, ni trop ferré près descôtes, ni trop ouvert en dehors. Un Cheval qui ale coude trop ferré, porte la jambe &le pied en dehors, Secelui qui l'a trop ouvert, porte les jambes & les pieds en dedans. Cesdeux fituations non-feulement font mal placer les jambes, mais marquent en même tems de lafoiblelle dans cette partie. La plus grande force de lajambe réfide dansle bras; c'eft pour cela qu'il doit paraître nerveux & large, lorfqu'on le regarde de côté; & ce qui en augmente la force, c'eft lorfque les mufcles qui font en dehors font gros6c charnus. On remarque danslaplupart desChevaux qui ont le braslong, qu'ils fe laffent moins, 6cqu'ils font plus en état de réfifter au travail;mais que lemouvement dela jambe n'en eft pas firelevé. Quand au con­ traire le bras eft court, le mouvement 6cle pli de la jambe en font ordinairement plusbeaux. On tire decette remarque une confequen- ce j favoir, qu'un Cheval qui ales brascourts eftbon pour le manège ôcpour laparade j 6cque c elui qui les alongs, eft infiniment meilleur pour la fatigue. Du Genou. Le genou doit être plat, 6clarge ;6c n'avoir que la peau fur les os. Les genoux ronds 6ce nflez, dénotent une jambe travaillée :5clorf- qu'ils font couronnez, c'eft-à-dire, que le poil manque au milieu du genou à forcedetomber deffus en marchant, c'eft une marque certai­ ne dejambe ufée, àmoins que cela ne foit venu d'accident, comme il arive àceux qui fe donnent descoups au genou contre la mangeoire. On doit encore faire atention àla fituation du genou. Lorfque le Cheval étant en place, ale genou plié en avant, 6cque les jambes fe retirent en deffous, depuis le genou jufqu'au boulet, ce qui lui fait paraître la jambe comme pliée en deux ; cette défeótuofité s'apelle, Jambe arquée -, parce qu'elle prend la forme d'un arc: cequi eft une preuve que les nerfs fe font retirez par un grand travail, 6cordinaire­ ment les jambes leur tremblent après avoir marché. Ily a desChevaux qui naiffent avec des jambes arquées: On les apelle Braßicourts-, 6c alors cen'eft qu'un vice de conformation na­ turelle ;qui ne vient point de jambes travaillées :fi on regarde ces
  • 34. E C O L E DË C A V A L E R I E . 15 Chevaux ducôté dufervice, cette diformité ne doit point empêcher de les acheter. Beaucoup deBarbes Ôcde Chevaux d'Efpagne, font fujets àavoir les jambes arquées; parce qu'on leur met desentraves dansl'écurie; cequi leur fait mal placer lesjambes ôc les rend arquées avecle tems. ^Du Canori. Vos du canon doit être uni, grosSe court àproportion de la jam» be ôcdela taille du Cheval. Quand l'os ducanon eft trop menu, c'elt Une marque de foibleiïé dejambe. Cependant les Chevaux Turcs 6cautres desPaysc hauds, ont prefque tousle canon menu, & avec cela les jambes excellentes ; parce que la chaleur duclimat confolide cette pattie êcen augmente laforce ;mais dans les Paysfroids & humides, tout Cheval qui ale canontrop menu, n'a point de force dansles jambes. Ilne doit y avoir le long del'os, ni en dedansni en dehors, aucune groffeur ,comme far-os, ojfekts, fujees accidens qui furviennent au canon, & dont nousparlerons dansla troifiéme Partie. üD# Uerf de la jambtj Nous avons obfervê dansle premier Chapitre, que derriere Sele long ducanon,il règneun tendon qu'ona apellé jufqu àpréfent, Nerf, & dont nous conferverons la dénomination. C'eft une partie effen- tielle pour la bonté dela jambe. Voiciles qualitez qu'il doit avoir; il faut qu'il foit gros fans dureté ni enflure 5détaché S e éloigné del'os du canon fansaucune humeur ni groffeur entre-deux, qui faffe paroî- fre la jambe ronde. Les Nerfs qui font gros fans dureté ni enflure font les meilleurs j parce que les Chevaux qui ont le nerf menu feruinent bien-tôt,bron­ chent facilement, & les jambes s'arondiffent par le moindre travail. Il faut preffer le nerf avecla main, en lacoulant le long decette partie 5 &ïï le Cheval marquequelque douleur, on doitprendre garde qu'il n'y ait quelque dureté ouenflure :cesdurerez empêchent le mouvement du nerf. Ilfaut de même couler la main entre le nerf &l'os pour voir s'il n'y apoint aufli de duretez ou de glaires mouvantes qui arêtent la main, ou qui échapent fous le doit. Le nerf doit être détaché ôcélo igné de Tos;ce qui forme une jam» be plate ôc large, qui eft la meilleure. On apelle jambes deBœuf ou deVeau, celles qui ont le nerf peu éloigné del'os. Cesfortes dejambes ont ordinairement le nerf menu, ôcun médiocre travail fait tomber fur cette partie une humeur qui s'y endurcit ôcarondit la jambe en peu detems. Ilfe trouve encore un défaut dansle nerf, mais qui eftrare; c'elt lorfqu étant affez gros par en bas, il va trop en diminuant feperdre dansle genou: c'eft un ligne de foibleffe dans cet endroit. On apelle ce défaut, JSlerf faiUi.
  • 35. Ï S E C O L E D E C A V A L E R I E . Lorfqne le nerf dont nous parlons eft bien détaché, on voit entre ce nerf &le canon, en dehors &t en dedans, un autre petit nerf, qui eftunligament en forme d'x grec renverfé, qui unit l'osdu canon avec le boulet, cequi augmente beaucoup labeauté &la bonté dela jambe. Tìoulet. Le boulet doit être nerveux ôc gros à proportion dela jambe, fans aucune enflure ni couronne. Un Cheval qui ale boulet menu l'a ordinairement trop flexible, ce qui le rend fujet aux molettes ;& il ne peut pasfuporter un long travail. C'eft pourtant une belle qualité pour un Cheval de manège, que d'avoir le boulet un peu fléxible> les reffors en font plus doux & plus lians >6cdansun manègeles Chevaux ne s'ufent pascomme ailleurs, leur travail étant réglé. Un Cheval degrandSeigneur, qui n'eftdeftiné que pour les jours derevue Ôc deparade, eft encore àefti- mer, lorfqu ilala jointure duboulet un peu pliante par lamême rai- fon, que les mouvemens en font plus doux. Mais c'eft un grand dé­ faut pour les Chevaux de caraffe 6c de tirage, lorfque le boulet eft trop fléxible ;cela les empêche de reculer ôcde retenir dansles def- centes. Lorfque le boulet eftenflé, c'eft une marque dejambe fatiguée &tra­ vaillée ,àmoins que cene foit par accident :Ôc lorfqu'ileft couronné, c'eft-à-dire, que fansécorchure ni bleffure, ily aune groffeur fous la peau qui va en forme decercle autour duboulet) c'eft une preuve cer­ taine dejambe ufée par le travail. Du Pâturon. Cette partie, pour être bien proportionnée, ne doit être ni trop courte, ni trop longue. On apelle les Chevaux qui ont lepremierdé­ faut,Court-joïntezj,; 6c les autres fe n omment, Long-jointe?^, Lorfqu'unCheval ale paturon tropcourt, ôcque le genou, lecanon ôc l a couronne tombent à plomb, on le nomme,'Droit fir jambes, 6cles Maquignons l'apellent. Chevalhuche. Lorfqu'il marche danscet­ te fituation, il devient avecle tems bouleté, c'eft-à-dire, quele bou­ let feporte en avant. Généralement tous les Chevaux droits fur jam­ bes, font fujets àbroncher 6cà tomber; ôc les Chevaux court-jointez, deviennent facilement droits, ôcenfuite bouletez, fi on leur laiffe le talon trop haut. Quand unCheval eft long-jointé, c'eft encore une plus grande im­ perfection, quequand ileft droit; carc'eft un figne de foibleffe ôcun défaut deconftru&ion fansremède. Au lieu qu aceux qui font droits, onpeut y remédier par laferrure, en s'y prenant debonne heure. Ily apourtant quelques Chevaux qui ont le paturon long; mais qui ne le portent point tropbasenmarchant, cequi marque dela force en cette partie, 6cque la vigueur dunerf empêchele boulet de fe trop plier. CesChevaux font beaucoup plus commodes au Cavalier qu'un court- jointé;
  • 36. EcotB DE C A V A L E RI E . 17 jointe; mais ils fe minent plus facilement que les autresi ils ne font bons que pour laparade. Quelquefois un des côtez du paturon eft plus élevé que l'autre» Quand cedéfaut n'eft pasconfidérable, ilpeut feracommoder par la ferrure. Le poil dupaturon doit être couché ôc uni.Ilfaut prendre garde qu'ilne foit pointhériffé prèsdela couronne; cequi ûgnifieroit, qu'il y aurait une gratelle farineufé, qu'on apelle Peignes, 6c qui tient la couronne enflée. De la CouronntJ Ilfaut que la couronne foitauffi unie quele paturon,6c quelleacom- pagne larondeur du fabot tout autour du pied; car fi elle furmontoit, & quelle fût plus élevée que le pied, ce feroit une marque, ou que lepied feroit deffèché, ou la couronne enflée. La couronne eftl'endroit oùles Chevaux fe donnent des ateintes» L'ateinte eftuncoup qu'unCheval reçoitpar un autre Cheval qui le fuit detrop près; ou bien quille donne lui-même, en s'atrapant les pieds de devant avecceux dederrière. Quelquefois auffi lesChevaux qui font cramponnez ou ferrez à glace,s'atrapent le deffus dela cou-» tonne avec le crampon ou leclou deglace, ôcy font un trou quicaule fouvent de grands défordres. Du Vied en général & de fis parties. Ilfaut examiner avec grand foin toutes les parties du pied;car c'efl; l'endroit qui porte tout le corps du Cheval. Lepied doit être propor­ tionné àla ftruóture du corps ôcdes jambes, ni trop grand, ni trop petit. Les Chevaux qui ont degrandspieds, font pour l'ordinaire pe- ïans, ôcfu jets à fe déferrer; ôcceux qui ont le pied trop petit,l'ont fouvent douloureux, 6cles talons feferrent ôçdeviennent encaftelez. La forme du fabot, qui eftlapartie extérieure qui entoure le pied, doit être prefque ronde, unpeu plus large en basqu'en haut, ayant la corne luifante, unie ôcbrune. La corne blanche eft ordinairement caffante, ôcles rivets desclous dufer là font facilement éclater. Lorfquela corne n'eft pasunie, Sequ'elleeftélevée dans quelques endroits, en forme decercle autour du fabot; c'eft ligne que le pied eft altéré, fur-tout fi lescercles entourent tout le pied. Quand une partie dela corne du fabot eft tombée par quelque acci­ dent, il s'en formeune nouvelle, qu'on apelle Avalure ou Quartier neuf; ce qui eft aifé àconnoître, en ceque cette partie eft d'une cor- ne molle ôc raboteufe, qui ne revient prefque jamais fifolide quel'au­ tre ,ôc par conféquent rend cettepartie foible. Lorfque le fabot eft trop large par en bas, ôcque les quartiers s'é- largiffenttrop en dehors, on apellecesfortes depieds. Pieds plats -,dé­ faut confidérable, qui fait que la fourchette porte à terre Ôcfait fou- n
  • 37. I 8 E C O L E D E C A V A L E R I E . vent boiter le Cheval. Quand au contraire les quartiers font trop fei» rez, que le fabot s'etrécit trop auprès de la fente de la fourchette, & qu'il nefuit pasla rondeur du pied; c'eft encore ungrand défaut, qu'on apelle. Cheval cncxfielc. Dans cet accident, les quartiers pref- fent &: ferrent le petit-pied, qui, comme nous l'avons déjà dit, eft un os fpongieux, renfermé dansle centre du pied, entouré dechair qui communique la nouriture à toutes les parties du pied. Alors le petit- pied ,qui eftle feul endroit fenfible de cette partie, n'étant point àfon aife, 6c étant trop preffé, cela y caufe dela douleur, Sefait boiter le Cheval. Les Chevaux encaftelez font encore fujets àavoir des feymes, qui font desfentes dansl' un des quartiers dupied, qui régnent quel­ quefois depuis lacouronne jufqu'au fer. Après avoir éxaminé lepied àl'extérieur, ilfautenfuite le lever ôv en examiner les parties dededans, qui font la fourchette ôt le fabot. La corne dela fourchette doit être bien nourie, fans pourtant être trop grolfe ni trop large, cequ'on apelle, Fourchettegraffe ; défaut qui arive ordinairement aux Chevaux qui ont letalon bas;& alors lafour­ chette portant contre terre, le Cheval boite néceffairement. De même fi lafourchette eft trop petite 5c deffèchée, c'eft le défaut desChevaux encaftelez, & une marque que cette partie eftprivée denouriture. Lafoie, qui eftla corne fituée dansle creux du pied, entre les quar­ tiers &la fourchette, doit être forte, épaiffe, point deffèchée ni afoi- blie par aucun inftrument. Lorfque le dedans dupied n'eft pascreux, 6t que la foie eft plus haute que lacorne du fabot, c'eft une défeóhio- fitéqu'on apelle, Pied comble. Cesfortes depieds, non-feulement font dificiles à ferrer, mais ne valent rien pour la felle, ni pour le caroffe; ils ne font tout au plus bons que pour la charue. 11y aencore d'autres accidens qui arivent au pied :Nous en parle- tons dansla troifiéme Partie. A R T I C L E I L De la beauté des défauts des parties extérieures du Corps. AVant que d'entrer dansle détail delabeauté & desdéfauts des parties extérieures du corps d'unCheval, ileftbonde fe rapeller ici, que cecorps eftcompofé, fuivantladivifiongénérale que nous en avons faite dansle premier Chapitre, desReins, desRognons, des Côtez, du Ventre & desFlancs. Des Reins. Les Reins font,fuivant la dénomination commune, la partie fupé- rieure du corps, depuis legarot jufqu'à la croupe. - Laforce des reins eft une chofe effentielle pour labonté d'unChe­ val. 11 faut pour cela qu'ils foient un peu courts, ôcque l'épine du dos foit ferme# large& unie.
  • 38. E COLE DE C AV A LE rîê, 19 Plus un Cheval eft court de reins, plus il raffemble ics forces il galope mieux fur les hanches, parce que fes forces font plus unies; mais comme fesmouvemens fefont prèsdela felle, ils font incommo­ des au Cavalier. Ilne va jamais fi bienle pasque celui qui ales reins longs; parceque cedernier étend les jambes avecplus defacilité ; mais aûlfi celui qui ales reins trop longs ne galope pasfi bien, fesforceâ étant défunieS, cequi l'empêche de feraffembler» Lorfqu'un Cheval n'a point l'épine du dosunie, &qu'il aledoSbas & enfoncé, ônlenomme Chevalenfeûé.Cesfortes deChevaux ont pouf l'ordinaire un bel avant-mairl, l'encolure fort relevée, la tête placée haut, couvrent leur Cavalier ;ilsfont affezlegers, & vont commo­ dément pendant quelque tems; mais ils felaffent bien-tôt >parce qu'ils Ontpeu de force,& ne peuvent pasporter fi pelant qu'un autre ;outre cela ils font dificiles à feller. Dans un Cheval gras, quieft en bon état, &quiâl'épine dudoslar­ ge,on doit voir au milieu decette partie, uncanal qui règne le longd# l'épine;c'eft ce qu'on apelle avoir les reins doubles. Des Côteg,}, Le tour descôtes doit prendre en ronddepuis l'épine du dosjufques deffous la poitrine àl'endroit où paffent les fangles ; mais ilfaut pren­ dre garde que les dernieres côtes quijoignent les flancs, nefoient trop arondies ôt retrouffées • parce qu'un Cheval avec ce défaut, ne peut jamais prendre beaucoup de corps :Il mange ordinairement moins qu'un autre» & pour peu qu'il travaille, ilale ventre coupé comme un Levrier. Quand unCheval alà côte plate, c'eft-à-dire, quand les côtes font ferrées, plates & avalées, iln'a pasla respiration filibre, &ileft di- ficileà feller fansle bleffer. Beaucoup decesfortes deChevaux ne laif- fent pas avecce défaut, d'avoir les reins bons, mais ils ont toujours une vilaine croupe. Du VmtrtJ Le ventre ne doit pas defcendre plus basque les côtes:ildoit être large àproportion dela taille du Cheval. Ily a desChevaux qui ont trop deventre. Sed'autres qui n'en ont pas affez. Manquer deventre, de corps, ou de boyau, font termes finonimes. Un Cheval atrop de ventre, lorfque cette partie defeend trop bas 6C efttrop pleine: ce qu'on apelle. Ventre avalé. Ventre de Vaches Lorfqu'un Cheval maigre commence às'engraiffer, il paraît avoir trop de ventre :mais quand il ala côte bien tournée, Sequ'iln'a pas leflancretrouffé, leventre paffe àla croupe. Les furfaix à1'Angloife étant très-larges, font exceUenspour cesfortes deChevaux. Lorfqu'unCheval n'eft pasjeune, & qu'il ale ventre grand & ava* lé, qu'il mange beaucoup & qu'iltouffe fouvent, c'eft un achemine­ ment àla pouffe: maladie dont nousparlerons danslatroifiéme Partie,
  • 39. 20 E C O LE D E C A VA LE RI E . Des Flancs. Les flancs doivent acompagner la rondeur du ventre & des côtes jufqu'auprès dela croupe. Un grand défaut dansun Cheval, c'eft lorfqu'il manque deflanc, c'efl-à-dire, que cette partie n'eft point affez remplie; on l'apelle, Flanc retroujfé. Ily adesChevaux, qui aveclacôte bientournée, ont leflanc creux. » Quoiqu'ils foient grasôcq u'ils ayent beaucoup de chair fur les côtes, ils manqueront toujours deflanc;& l'on remarque que tout Cheval qui adel'ardeur, quoiqu'il mange bien, devient toujours éflanqué par le moindre travail, Lorfqu'un Cheval aquelque douleur ou quelque accident aux jarrets, ou àquelque autre partie du train de derriere, ileft toujours éflanqué -ôcétroit de boyau. Quand leflanc d'unCheval commence à batreplus qu'à l'ordinai­ re,fansavoir été furmené, on l'apelle, Flanc altéré;Et lorfqu'unChe­ valefttrop échaufédansle corps, foit par trop defatigue, foit qu'il foit actuellement malade, ou qu'il doivebien-tôt le devenir, leflanc lui b a t c o m m e à u n p o u f f i f . U f « * * • ^ ^ Ily acertains Chevaux, qui fansêtre altérez deflanc,fouflentbeau/ coup en travaillant -, onles apellepour cela Stmfleurs-, mais fi-tôt qu'on les arête, le flancleur bat naturellement. Les conduits dela refpira- tion étant trop étroits caufent cedéfaut. Il y en a d'autres qui font gros d'haleine : ils ont larefpiration un peu pluslibre qu'un foufleur, mais ils ne laiffent pas defoufler beau­ coup en travaillant; cequieft très-incommode, fur-tout pour lesChe­ vaux de chaffe & decarolTe. A R T I C L E I I I . De la beauté des défauts des parties extérieures de VArriere-main. LES parties del'Arriéré-main, font la croupe, les hanches,laqueue, les feiles,les cuiffes,legraffet,lejarret, 6t les jambesdederriere. De la Croupcj Ilfaut que la croupe foit ronde & large àproportiondu corps du Cheval. Dans un Cheval qui eft gras, ildoit y avoir au milieu dela croupe, dansl'endroit où fe place la croupiere, une ligne creufe de­ puis les rognons jufqu'à la queue; c'eft la continuation du canal dont nous avonsparlé au fujet desreins doubles. Quand la croupe ne s'étend point affez en rond depuis l'extrémité desreins jufqu'au haut dela queue, 6cque cette partie paraît extrê­ mement courte, on l'apelle, Croupeavalée,coupéeou Culdeprune. C'eft un défaut affez ordinaire aux Chevaux Barbes, Efpagnols & autres
  • 40. E C OLE D E C A V A L E R I E . AI nez dansles Paysorientaux: mais cedéfaut qui n'eit contraire qu'àla beauté, eft réparé par labonté de leurs hanches. Lorfque les deux os des hanches, qui font aux deux cotez de la croupe, font trop élevez, on apelle les Chevaux qui ont cette difor» mité. Chevaux comm. Ceux qui ont la côte plate & le ventre avalé, paroiffent prefque toujours cornus. Des Hanches. Les hanches, qui font partie dela croupe, doivent être d'une jufte longueur. C'eft par lafituation du jarret qu'on juge dela ftrudture des hanches. Lorfque le jarret vient trop en arriéré, les hanches font trop longues;& quoique les Chevaux qui ont cedéfaut aillent bien le pas, ils ont beaucoup depeine àgaloper affis & n'ont jamais grand'force. Lorfque les hanches defeendent àplomb depuis l'os dela hanche jufqu'au boulet, elles font alors trop courtes, & les Chevaux de cette ftru£ture ,marchent ordinairement roides de derrière ; parce qu'ils ne peuvent pas facilement plier le jarret. De la Queucj Lafituation, la force & le port dela queue, fontjuger dela beau­ té de cette partie, & en même temsdelà force du Cheval. Ilne faut pas que la queue (bit placée ni trop haut ni trop bas. La queue trop haute rend la croupe pointue, ôc la queue trop baffe mar­ que ordinairement foiblelTe dereins. Le tronçondelà queue doit être gros, ferme & garni depoil. Siun Cheval ferre la queue & qu'ilréfifte quand on veut la lui lever avecla main, c'eft un figne de vigueur. Un défaut contre la beauté dela queue, c'eft lorfqu'il y apeu de poil: on l'apelle Queue de rat. Non-feulement la queue doit être longue & garnie depoil; mais pour la grace de cette partie, il faut qu'elle defeende en ronden for- tant dela croupe 6c non àplomb;c'eft ce qu'on apelle, porter la queue en tromper 'Des Tejfes Çf des Cuijfes. Les feffes 5cles cuiffes d'un Cheval doivent être groffes Se charnues àproportiondelacroupe, & le mufcle qui paraît au dehors dela cuif- fe, au delTusdu jarret, doit être fort épais; parce que les cuiffes mai­ gres,& qui ont cemufclepetit, font une marque defoibleffe au train dederrière. Il faut avec cela que les cuiffes foient ouvertes en dedans. Un Cheval ferré de derriere,qu'on apelle oZMal-gigoté? eft celui dont les cuiffes font trop près l'une del'autre. 'Des Jarrets. Ilfaut que les jarrets foient grands, larges, décharnez & nerveux. Les petits jarrets font foibles;ôt ceux qui ne font pasdécharnez, qu'on
  • 41. 2 2 E C O L E D E CA V A L E R I E . apelleJarrets gras,font fujets àavoir descourbes, desveffigoftS, &au» très accidens, dont nous parlerons dans la troifiéme Partie. Ils font encore lafource detoutes les humeurs qui caufentles maux desjambes. Lorfque les jarrets font ferrezl'unprèsde l'autre, onapelle les Che­ vaux qui ont cedéfaut, Crochus ou Jartez,. C'eft le même défaut que les cuiffes ferrées& unfigne de foibleffe dansle train de derriere. life trouve pourtant quelquefois des Chevaux crochus qui ont aiïez de rein. Quand les jarrets font trop tournez en dehors, c'eft un défaut encore plus confidérable que celui d'être crochu ;jamais un Cheval ne peut s'affeoir fur les hanches. A l'égard desautres parties des jambes de derriere, elles doivent avoir les mêmesqualitez que celles de devant, c'eft-à-dire, être lar­ ges,plates, fèches, nerveufes, peu garnies depoil, excepté celui du fanon; & enfin elles doivent tomber fur une feule ligne depuis le jar­ ret jufqu'au boulet. A R T I C L E I V . Recapitulation des qualité ò" des défauts dont on a parle' dans les trois Articles pre'ce'dens, avec la maniere d'e'xaminer m Chevalxavant que de Racketter. LA premierechofe à examiner lorfque lafigure d'unCheval qu'on veut achetter nous plaît, c'eft de voir s'il ne boite point, en le faifant troter en main fur le pavé. Un Cheval qui boite marque tous les tems du trot avec la tête, &ilapuie ferme àterre & promtement le pied delajambe dont ilne boite pointpour foulager l'autre. Il y ades Chevaux qui en marchant badinent de la tête, comme s'ils étoient boiteux, quoiqu'ils ne le foientpas, on les apelle Boiteux de la bridtJ Avant que dedétailler toutes les parties d'unCheval, ilfaut lui re­ garder àlabouche pour voir fon âge, & s'il n'eft point bégut, contre- marqué £c fxllé, comme ileft expliqué dans le Chapitre fuivant. Puis il faut fuivre la divifion que nous avons faite ci-devant, en commençant par l'Avant-main. Voir fila tête eftpetite, fèche, courte & bien placée. Si le front eft uni, s'il n'eft point camus, ou au contraire s'il n'a point la tête trop bufquée. S'il aune épie au front, avec une étoile ou pelote. Si les (alleres ne font point enfoncées ou creufes. Si l'œileft clair, vif & effronté. Si les yeux ne font ppint trop grosou trop petits. S'il n'a pointlavi­ tre obfcure,& le fond del'œil noir ou brun. S'iln'y apoint quelque tache oublancheur. Si la prunelle eft grande & large s'il n'y apoint de dragon; 6c lil'œil n'eft point cul de verre ou véron.
  • 42. H C Ô L E r> Ë C À V A L E Î I I Ë . 23 Si la ganache n'eft point trop quarrée; & l'entre-deux desos trop ferré. Si entre les deux osdela ganache, iln'y apoint quelque grof- feur ou glande. Si labouche n'eft point trop fendue, ou trop petite. Si lalangue 5cles lèvres ne couvrent point les barres. Si lalangue n eftpoint coupée par l'embouchure. Si les barres font affez hautes & décharnées, fanspourtant être trop tranchantes; oufi elles ne font point trop baffes, trop rondes, ou trop charnues. Si les nazeaux font affez fendus & affez ouverts. Si la barbe eft trop plate ou trop élevée3 il elle n'eft point bleffée, êcfi elle n'a point de durerez oudecalus. Si l'encolure eft relevée & tranchanteprès de lacriniere=, fi elle n'eft point éfilée ou trop épaiffe, renverfée, fauffe oupanchante. Si le garot eft long & peucharnu; s'il n'a pointle coup de hache. Si les épaules font plates, décharnées, libres & mouvantes ;fi le Cheval n'eft point trop chargé d'épaules, ou au contraire trop ferré 5 s'il ne les apoint chevillées. Si le poitrail n'eft point trop large, trop avancé, ou trop étroit. S'il n'eft point trop élevé fur les jambes; fi elles tombent en ligne droite depuis le haut du bras jufqu'auboulet. Si le bras dela jambe eft large, long &tnerveux. Si le genou eft plat, large Sedécharné; s'il n'eft point plié en avänt en forme d'arc (cequ'on apellearquée) j s'il n'eftpoint cou* ronné ou enflé. Si le canon eft gros & court àproportionde la taille. S'il n'y a point de fur-os, d'offelets, de fufées & de fur-os che­ villez. Si le nerf dela jambe eft détachéôcéloigné del'os, fansdureté ni enflure. • Si leboulet eft nerveux 5cgrosfansenflu re ni couronne >s 'il n'y a point demolettes, s'il n'eft point tropflexible. Si le paturon n'eft point trop court ou troplong, c'eft-à-dire, Court-* jointe ou long-jointé. S'il n'eftpoint droit fur jambesoubouleté. Si uncôté du paturonn'eft pasplus haut que l'autre ;s'il n'apas de peignes. Si la couronne acompagnelarondeur du pied, fans être plus haut# que le fabot. S'ilne fe donne point desateintes. Si le pied n'eft ni trop grand ni trop petit. Si la forme du fabot eft ronde, 6cs'il ala corne unie Se brune. Si les talons ne font pointferrez, ou un des quartiers plus haut que l'autre. Si la fourchette eft bien nourie fansêtre trop groffe Setrop large ;fi aucontraire elle n'eft point trop petite oudeffèchée,
  • 43. 2 4 £ C O L E D E C A V A L E R I E. Si le dedans du pied elicreux fans que la foie fcit afoiblie. Si les pieds ne font point plats, encaftelez, combles, cerclez ;s'il n'y apoint de feymes, d'avalure ;s'il n'a point étéforbu. S'ilplace bien les pieds, & que la pince ne foit ni en dedansni en dehors. Ilfaut enfuitepaffer aux parties du Corps & del'Arriere-main. Voir fi les reins font affez courts, &fi l'épine du dos eft large,fer* me & unie. Si le Cheval neft point enfellé; fi le tour descôtes prend bien en tond, 6cs'ilne les a point trop ferrées. S'il atrop de ventre ou deboyau, ou au contraire, s'il n'eft point éflanqué ;s'il n'a pasle flancretrouffé, altéré ou poulEf. S'il n'eft point foufteur ou gros d'haleine. Si la croupe eft ronde 6clarge, fi ellen'eft point avalée;fi le Che­ val n'eft point cornu. Si les hanches ne font point trop longues ou trop courtes. S'il ala queue bien placée; s'il la porte en trompe; fi le tronçoneft gros 6t ferme & garni depoil -,s 'il n'a point une queue de rat. Si les cuiffes ôcles feffes font greffes &c charnues ;fi elles ne font point trop ferréesl'une contre l'autre. Si les jarrets font grands, larges, nerveux, & décharnez. Si le Cheval n'eft point crochu, ou au contraire, files jarrets ne font point trop tournez en dehors;s'il n'a point deveffigons, de cour­ bes, ôtc. Si les jambes de derriere font larges, plates, leches Sc nerveufes; s'il n'a point trop depoil aux jambes. Après avoir ainfi détaillé toutes les parties d'un Cheval, ilfaut lefai­ te monter, pourvoir s'il marche bien, c'eft-à-dire, s'il lèveles jambes avec facilité, Tansfecroifer ni billarder. Celui qui fe croife, porte les deuxpieds de devant en dedans, en les paffantl'un par deffus l'autre en marchant; &ccelui qui billarde fait le contraire, illes jette en de­ hors ,6c lève les pieds fort haut. Le premier défaut fait qu'unCheval fe coupe en marchant, & celui qui billarde fe fatigue Ôcfe raine bien­ tôt. Pour mieux sapercevoir decesdéfauts,ilfaut fairevenir un Che­ val droit à foi au pas, êcnon en tournant ni au galop, comme font les Maquignons lorfqu'ils veulent vendre ces fortes deChevaux. Il faut enfuite voir s'il tienf les reins droits fansfe bercer; s'il mar­ che la tête haute & bien placée ;s'il ne pèfe point àla main; s'il ne donne point descoups detête ;s'il aun pashardi fansbroncher ;s'il galope légèrement ôcfurement; s'il prend bien l'éperon; s'il rafîemble facilement fesforces àl'arêt aprèsqu'onl'a échapédela main. Un Cheval qui aurait toutes les qualitez que l'on vient dedécrire, fans en avoir les défauts ,ferait fans contredit un animal parfait; ce qui eftrare àtrouver :mais comme ileft effentiel àun connoiffeur de tout (avoir, j'ai jugé à propos demettrecette récapitulation àlafin de ce Chapitre. CHAPITRE
  • 44. EC Ö L E D E CA V A L B U I È,. C H A P I T R E I I I . DÛ FAge du Cheval. MFISS OMME la cornloiffance la plus particulière de 1age du Che» IrjSH val fetire de la connoilTance de fesdents, ileftnéceffaired'en jjäljjj expliquer la'difpofition 5c ladiférence. Les Chevaux ont quarante dents, qui fe divifeht en dents itiachelie- res, en dents de devant, &en crocs ou crochets. Les Jumens ont rarement descrochets ;Si quand elles en ont» ils font fort petits» Les dents machelieres font placées au fond delabouche, au delà des barres. Ily en a vingt-quatre: (avoir, douze à la mâchoire fupé- rieure, rangées fix dechaque côté, &autant à lamâchoire inférieure» rangées dansle même ordre* Ces dents ne tombent point pour faire place àd'autres, comme celles de devant, & ne fervent point à ladì-» ftinCtion del'âge. Les dents de devant font au nombre de douze; favoir,fix àiamâ­ choire fupérieure & fix àla mâchoire inférieure. Environ quinze jours aprèsla naîffance d'un Poulain, elles commencent à pouffer,& s'apel* lent Dra/ï /aà; elles font courtes, &petites, blanches, & non creu- fes;Elles tombent pour faire place à d'autres, qui fervent àindiquer l'âge. A deux ans& demi, ilen tombe quàtre, àla pîâce defqueìles vien­ nent les pinces, qui font placées fur ledevant delà bouche, deux def* fus & deuxdeffous, A trois ans& demi,òù environ, ilen tombequatre autres; èccelles qui viennent àleur place, s'apellent les Mitojemes-,elles font placées proche des pinces, deux deffus & deux delfous, à chaque côté des mâchoires, Les pinces &les mitôyennes font leur croiffance eh peu detems. A quatre ans 6cdemi, les quatre demieres dents de lait tombent * & font place à quatre autres qu'on apelle les Coins. Quandles coins commencent àpouffer, ladent ne fait que borde* lagencive, 02croît peu àpeu. Il reite un creux dansle milieudela dent, lequel fert àmarquer l'âge du Cheval. Le mot demarquer, vient de la marquenoire qui fe trouve dansle creux descoins. A fix ans, le creux commence àfe remplir 6C la marque noire com* mence auffi à diminuer jufqu'à fept ansêcdemi ou huitans, qu'elle eft effacée:alors on ditque leCheval araie, c'elt-à-dire, que lecreux eit rempli, &la marque noireeffacée,parce que la denteftpleine &unie? comme fi elle avoit étérafée. Ily adesChevauxqui marquent toute leur vie, c'eft-à-dife, äus- d
  • 45. 26 ECOLE DE CAV AÎ/bîiiï. quels la marque noire dont nous venons de parler, ne s'efface jamais t cela provient dela dureté desdents qui nes'ufent point» On les apelle Béguts. Les Chevaux Polonais,les Hongrois, les Cravates, font fujets à être béguts; & les Jumens plus que les Chevaux. Comme ilne fufit pas pour ladiftinótiende l'âge, qu unCheval ait cette marqué noire, & qu'il faut encore qu'il y ait un creux dans la dent, c'eft àcette diférence que l'onconnoît un Chevalbégut> quand ila paffé huit ans» Quand un Cheval a raféou qu'il eft bégut, 6cqu'on ne peut plus -diltinguer l'âge aux dents descoins, c'eft aux crochets qu'on les con* noît. Les crochets font placez au delà descoins fur les barres. Ily en a quatre, deux enliaut, &deux en bas,à chaque côté desmâchoires. Ils ne font précédez non plus que les dents machelieres, d'aucune dent de lait. Les crochets delamâchoire inférieure percent tantôt à trois ans5c demi, tantôt à quatre, & ceux de la mâchoire fupéridure pouffent ordinairement à quatre ans, quelquefois à quatre ansÔC demi,quel­ quefois avant les coins, quelquefois après; jufqu'à l'âge de fix ansils font fort pointus & cannelez, c'eft-à-dire, creufez dansl'intérieur de la bouche. Avant qu'un Cheval ait les crochets d'en haut, iln'eft pas capable de grande fatigue, Ôcbeaucoup font malades lorfqu'ils leur pouffent. Vers les dix ans, les crochets d'en haut paroiffent fort ufez; &com» me lagencive commence auffl à feretirer à cet âge-là, &que les dents deviennent décharnées, elles femblent s'alonger. Lorfqu'un Cheval ne marque plus parles dents ni par lescrochets * Ü faut éxaminer fes fourcils, pour voir s'il n'eft point fillé. Sur les treize àquatorze ans, il vient des poils blancs fur les foüf» cils en plus ou moins grand nombre, felon que le Cheval eft âgé* {& c'eft cequ'on apelle ßüer,) de forte qu'un Cheval de dix-huit à vingt ans, alesfourcils tout àfait blancs. Un Cheval engendré d'un vieux Etalon, & d'une vieille Cavale, commence ordinairement à filler dèsl'âge de neuf àdix ans. Les Chevauxrubicans, qui ont des poils blancs femez par tout le Corps; paroiffent filiez auffi, quoiqu'ils ne le foient pas. Ainfi à ces fortes deChevaux, ilfaut avoir recours aux crochets. Les crochets ufez, les dents jaunes, craffeufes, longues & déchar­ nées,&les poils blancs fur les fourcils, font toutes preuves devieillef» fe, auxquels lignes on connoît les Chevaux béguts ôccontre-marqUez, On apelle Contre-mdr^ué, celui àqui on â adroitementavec un bu­ rin creufé les coins; ôca qui on a enfuite mis une fauffe marquenoi« te dansle creux de ladent; maisquelque adroit qu'onfoit, ils'échape toujours quelques traits de burin, qu'il eft aifé de voir, quand'on examine deprès.
  • 46. E C O L E D b- G A VA L E R I.EÌ'. tes fubtils Maquignons pour la contre»marque desChevaux, ont encore la trompeufe adreffe de rogner les crochets & deles rendre pointus ;mais heureufement ils ne peuvent les alonger j & il ne fufit pas qu'iin crochet foit pointu & cannelé pour juger de la jeuneffe du Cheval, il faut encore qu'il foit long. Quelques Maquignons 6n Allemagne, & fur toutles Juifs, font fort experts danscesartifices. Ils ont encore une métode aufîi perhicieufe pour faireparaître un Cheval plus âgéqu'iln'eft, ilslui arrachent les dents delait vers les trois ans; & comme les pinces, les mitoyennes> êC les coins viennent àleur place, ils vendent cesChevaux pour qua­ tre àcinq ans, lorfqu'ilsn'en ont que trois, &qu'ilsne font pasen état de fuporter aucune fatigue. C H A P I T R E I V , De la diférence des toils* LUSIEURS Auteurs, fur tout,les Italiens, ont fait d'amples Differtations furlaconftitution du Cheval, par raport à là di­ férence despoils ;mais comme je fuis perfuadé que ce n'eft qu'unjeu de la nature, &que detous poils ily adebons Chevaux, je donnerai Amplement lenom & la.définition- dechaque poil. C 'eft un terme impropre que de dire ;ce Cheval eft detelle cou­ leur ;il faut dire, d'un tel poil ou d'une telle robe. Le Cheval baieft le plus commun de tous les poils. Ileft deCou­ leur de châtaigne, plus ou moins claire ou obfcure; ce qui forme les diférens bàis, comme bai clair, bai châtain, bai brun, bai doré,bai à miroir. BAI CLAIE. ','eftcelui, dont lacouleur eft plus claire que celle d'une châtaigne. BAI CHATAIN, eft celui qui eft dela couleur d'une châtaigne* BAI BRUN, eft un bai très obfcur, 6cprefque noir, excepté aux flancs êtau bout du nez; Sealors on dit, qu'un Cheval adu feu, c'èft- à-dire, despoils roux. BAI DOR E , eft celui, dont le fond du poil eft decouleur jaune. BAI A MIROIR, ou BAI MIRQUETTE, eftcelui quiadesmarques fur la croupe d'un bai plus obfcur. Ilfaut remarquer que tous les Chevaux bais ont les extrémités, le# crins & la queue noire. Noir. Ily adeux fortes de noir ;noir get, &noir mal teint. Noir get, eftun noir clair Ôtbeau. - Noir mal teint,eft unnoir brun,qui ales flancs & les extrémité) lavées, c'eft-à-dire, d'unpoil plus d'éteint. GRIS, eft celui dont lepoileft mêlé deblanc 6cde noir. Ily agris pommelé, gris fale, gris argenté.
  • 47. S 8 E C OL È, D B CA V A L E R I E . Gris pommelé,eft celui qui a furia croupe & fur le corps des efpè- cesdepelotes, les unes plus noires, les autres plus-blanches. Gris (ale, eftun poil où ily aplus denoir que de blanc. Gris argenté, a très-peu de poils noirs, femez fur un fond blanc & clair. TIGRE, eft- un gris tifonné, qui adesmarques larges ÇÇ toutes noires fur- un poil blanc,- POIL D'ETQUKNÉAXJ, eft une efpèce de gris encore plus brun que le gris fale.. . Ilfaut remarquer que tousles Chevaux gris, quand ilsfont-vieux» deviennent blàncs,& quìiy atrès-peu dePoulains qui naiffent toit-à- fait blancs. PIE, eft un mélangedeblanc& d'une autre couleur par grandspia- cards.- Il y atrois fortes deChevaux pies; Pies noirs-, Pies bais, & Pies alzans. ALZAN, eftune efpècedebai roux, comme lepoil desVaches. Il Y a aUan clair & alzan brulé. Aban clair,eft celui qui amoins de roux. Alzan brulé, eft un alzan foncé fortbrun. ROUHAN, eft unpoilmêlé derouge Se de blanc. Il y a rouhanvi-' neux, Ôc rouhan cap-de-maure. Rouhan vineux,eft celui qui tire plus fur lerouge. Rouhan cap-de-maure, ala tête 6cles extrémitez noires,&le refte du corps rouhan. RuBtCAN, c'eft lorfqu'un Chevalnoir, bai, ou alzan, a despoils blancs femez parlecorps, fur tout aux flancs. POIL DE SOURIS, eft celui quieft de la couleur dé cet animal; il y en adecepoil, quiont la raie noire fur le dos. LOUVET, fe dit desChevaux qui ont un poil deloup; ily en a de clairs & d'obfcurs ;quelques uns ont auffi laraie noire furiedos. AUBBR, MILLE FLEUR, FLÉ UR DE PECHER , font la même choie. Ce poil alacouleur defleur depêcher. TRUITE'; on donne cenom au Cheval qui ale fond du poil blanc, ôcle corps &latête moucherez depetites marques rouffes ou alzanes. PORCELAINE, eft un poil bifatre, dont le fondeftblanc, avec des taches fur tout lecorps, commeon en voit fur les vafesde porcelaine. ISABELLE, eft une efpècedejaune clair qui tire fui le blanc. Ifabelle doré,eftun jaune plus vif. SOUPE DE LAIT, eft une efpècede blanc fale. Tousles Chevaux, dequelques poils qu'ils foient, qui ont les extré­ mitez,lés crins 6c laqueue noirsfont les plus eftimez, ôcfont effe­ ctivement les plus beaux àk vue. Ceux qui ont les flancs ôcles extrémitez lavez, font communé­ ment moins eftimez* ,LaNature varie tant en fait decouleurs, qu'il fe trouve beaucoup
  • 48. E e o L Ê D Ë CA V A L E M E , ap d'autres poiìs, dontnous ne raportons point le nom, pâîce qu'on leur donne celui qui aproche le plus de ceux dont on vient de donner la définition. On apelîe un Cheval zain, Celui qui n'a aucune marque blanche naturelle. C'eft pourquoi les Chevaux blancs ou gris ne peuvent pas s'apeller zains. Tous les Chevaux nez dans les Paysorientaux SemcridiôrinâUX, comme Turcs, Perfans, Arabes, Barbes, ontle poil beaucoup plusras que les autres Chevaux. Quand le basdelajambe d'un Cheval eftblanc) cette marque s'a* pelle Balz^ancJ De ceux qui ont desbalzanes, les uns s'apellent Travat, les au* très,Traßravat. Quand Un Cheval â le basdela jambe de derrière 5cde celle de devant du mêmecôtéblanc, on l'apelle Travat. TRASTRAVAT, eft celui dont les balzanesfont opofees. Quând, pat exemple, lajambe de devant hors du montoir,& celle de derriere du côté dumontoirj ou biencelle dedevant du côté du montoir êecelle de derriere hors dumontoir, font blanches, cela s'apelle TraftratMt. Ily a desChevaux balzans desquatre pieds, c'clt-à-dire, qui ont le basdesquatre jambes blanc. Ily en a qui ont desbalzanes mouchetées de noir, qu'on apellê Jambes herminees. - L'étoile ou pelote, eft une marque blanche au front duCheval. 5! la marque blanche prend depuis le. front jufqu'au bas delatete, cela s'apelle Chanfrain blanc, ou BellefdctJ Quand un Chevaleft zain, on peut lui faire Une pelote artificielle ? comme nous, l'enfeignerons dansla troifiéme Partie» On apelîe Epie ou Molette»le retour du poil que les Chevaux ont au front, aux flancs & autres endroits, & quieft àcontre-fens. L'EPE'E ROMAINE,eftune épie ouretour de poil qui règne aquel­ quesChevaux lelongde lacriniere; cette marque eftallez rare & fort eftimée descurieux en poil. COUP DÉ LANCE, eft une cavité fans cicatrice* qui fe trouve au col >ou à l'épaule dequelques Chevaux Turcs, Barbes 6c Efpagnols* - Les Curieux atribuerit aux Chevaux qui portent cesmarques, des qualitez infinies ;mais les Auteurs, qui ontfi amplement écrit furles conjectures que l'on doit tirer decesdiférentes marques, 6cde ces di- férens poils, ont l'expérience contr'eux :car elle prouve que la bonté d'unCheval dépend defa reffource & defa vigueur, qui font des qua* litezintérieures, & non defonpoil, ni defes marques extérieures. IÌ n'y aqu'une feule choie àdire la-defîus$ c'eft que pour le coup d'oeil, certaines marques £ccertains poils, plaifent plus que les autres»
  • 49. E C O L E D E C A V A L E RIÈ. C H A P I T R E V . Remarques fur les Chevaux de diferens ifays. Ou s les Auteurs ont donné lapréférence au Cheval d'Efpâ- gne,& l'ont regardé comme le premier detous les Chevaux pour le manège,àcaufe de fon agilité, de fesreflbrs, & de j"a cadence naturelle :Pour lapompe &laparade, à caufe defa fierté, de fa grace & de fa nobleffe > pour laguerre dansun jour d'afaire, par fon courage & fa docilité. Quelques uns s'en fervent pour la chaffe & pour le caroffe j mais c'eft dommage defacrifier à cedernier ufage unfi noble animal. M. le Duc deNewcaftle, qui donne de grands éloges au Cheval d'Efpagne, ne lui trouve qu'un défaut, qui eftd'avoir trop demémoi­ re;parce qu'ils'en fert pour manier defoi-même ôcpour prévenir la volonté duCavalier j mais cedéfaut, fi c'eneftun, n'eft que l'effet de fa gentilleffe ôcdefa reflburce, dont ileft aifé deprofiter, en fuivant les principes dela vraie Ecole. C'eft desharasd'Andaloufie que fortent les meilleurs Chevaux. Lâ race en avoit étébien abatardie dans les derniers tems, parl'avarice de ceux qui les gouvernoient, 6cqui préféraient les Mulets aux Che­ vaux ,parce qu'ils en tiroient plus de profit ;mais depuis quelques années, on a remedié àcet ahus. Le Cheval Barbeeftplus froid Seplus négligent dans fon alure; mais lorfqu'il eft recherché, on lui trouve beaucoup de nerf, de légereté 8cd 'haleine. Il réiiffit parfaitement aux airs relevez, ôc dure long- tems dansune Ecole. En France, on fe fert plus volontiers deChevaux Barbes, que deChevaux d'Efpagne pour les haras. Cefont d'éxcellens Etalons pour tirer des Chevaux de chaffe :lés Chevaux d'Efpagne ne réiiffiffent pas demême, parce qu'ilsproduifent desChevaux deplus petite taille que laleur; cequi eft le contraire du Barbe. Les Napolitains font pour la plupart indociles, & par conféquent dificiles àdreffer. Leur figure ne prévient pas.d'abord,parce qu'ils ont ordinairement latête trop groffe, Sel'encolure trop'ëpaiffe-,mais ilsne laiffent pasaveccesdéfauts, d'être fiers, Sed'avoir de beaux mouve- mens. Un atelage deChevaux Napolitains bienchoifis Se bien dreffez à cet ufage eft fort eftimé. . Les Chevaux Turcs ne font pasfi bien proportionnez que les Bar­ besSelés Chevaux d'Efpagne. Ils ont pour laplupart l'encolure éfilée, le dostroprelevé >ils font trop longs decorps, Seaveccela ont labou­ che fèche, Tapui mal-aifé, peu demémoire ;font coleres, pareffeux. Sequand ils font recherchez, ils partent par élans, ôcà l'arêt ilss'aban­ donnent furl'apui Se fur les épaules; ilsont encore les jambes très-me­ nues , mais très-neryeufes, Sequoique les pâturons foient longs,ilsne
  • 50. Ë c OLÈ DE CAVA^EÊ.:! fe. 31 font pas trop fiéxibles. Ils font grands travailleurs à lacâmpàgne avec peu de nouriture, de longue haleine, peu fujets aux maladies. Par ces qualitez ôcpar tes défouis, ilelt aifé de juger que les Chevaux Turcs font plus propres pour la courfe que pour lemanège. Les haras d'Allemagne font entretenus d'Etalons Turcs, Barbes, Êf- pagnols, ÔtNapolitains; c'eftpourquoi ily a dansce Paysdeparfai­ tement beaux Chevaux ;mais peu réiilEffent bien à la chaffe, parce que ceux qui y font nez, n'ont pasordinairement beaucoup d'haleine. M. de laBroue ditque les Chevaux Allemans font naturellement ma­ licieux Seramingues» Ce qu'on atribuoit de fontems aleur mauvais naturel, provenoit peut-être de l'imprudence deceux7quien les exer­ çant ,les recherchoient d'abord avectropdeviolence ôî de fujettion. Lés Chevaux Danois font bien moulez6c ont debeauxmouvemensv on en fait debraves fauteurs. Ils font excellens pour la guerre, &l'on tire decePays de fuperbes atelages. Il y a deux Provinces en France d'où l'ontire de fort bèâùk & bdns Chevaux -,leLimoufinôcla Normandie. Les Chevaux Limoufins tien­ nent beaucoup du Barbe, auffi font-ils excellens pour la chaffe. Le Cheval Normand eâ meilleur pour la guerre que pour la chaffe: Ila plus de deffous, c'eft-à-dire, plusdejambes, êc eft plutôt en état de tendre fervice que le Limoufin, quin'eft dans fa force qu'à huit ans. Depuis qu on amis en Normandie desEtalons de taille & étofez, on en tire deparfaitement beaux Chevaux de caraffe, qui ont plus delé­ gèreté 7 plus de reffource, Se une auifi belle figure que les Chevaux d'Hollande» Les Chevaux Anglois font les plus recherchez pour lacourfe & pour ta chaffe, par leur haleine, leur force,leur hardieffe &lalégèreté avec laquelle ils franchiffent les haies êclès foffez. S'ils étoient affouplis par les règles del'art avant deles faire courre (ce que l'onpratique peu ) les reffors en feraient plusHans,feconserveraient plus long-temS, &le Cavalier ferait plus commodément; ils auraient la bouche plus affu-» rée, ôeilsne feraient pasfi fujets, comme ledit M. le DucdeNewcalUe# à romprele col àleurhomme, quand ils ceffent de galoper fur le tapis, t^eft-à-dire, furleterrain uni* Les meilleursfont dela Province d'Iorlc= fire. On fe fert communément en France desChevaux d'Hollande pouf le caroffe. Ceux dela Nort-hollande ou deFrife font lesmeilleurs. Ily abeaucoup deChevaux Flamands qu'on veut faire paffer poüf Chevaux d'Hollande ;mais prefque tous pèchent pour avoir les pieds plats, ce qui eft un desplus grands défauts qu'un Cheval de caroffe puiffe avoir.
  • 51. 32 E C O L E , D E CA V A L E R I E . C H A P I T R E V L X)# Ja 'Bride; Es premieres Brides dont on s'eft fervi, n'étoient qu'unfirn* pie morceau de bois ou defer arondi, que l'on metîoit dansla bouche d'un Cheval, fansbranche ni gourmette, &l'on ata- choit des longes aux deux extrémitez decette embouchure. On ajouta, dans la fuite desbranches, que l'onatacha àla place deslonges, &l'on mit desefpècesde renés aubas de chaque,branche ;mais comme on s'aperçut queret ihftrument ne faifoit pas encore affez d'effet, onin­ vestaenfin lagourmette, & par cemoyen la bride travaillafurles bar­ res & fur la barbe également, par le fecours desrênesqui font agir les branches, Mquelles branches produisent l'effet du levier ôt font agir le mors Sela gourmette conjointement. La plupart-des anciens Ecuyers , croyant que toute Vobéïffancc qu'on pouvoit tirer d'unCheval étoit renfermée dansla maniere d'or­ donner labride, lacompofèrent d'une multitude depièces tantfixes que mouvantes, dont les étranges effets caufez par desmors rudes, joints àune gourmette trop courte, obligeoient le Cheval de forcer lâ main du Cavalier, jufqu'à s'emporter & à s'en aller fur lemors, fans qu'on pût l'arêter,en forte que cette grande fujettion lesdéfefperoit au lieudeles rendre obéïffans. Pignatel, ce fameux Ecuyer, qui étoit en fi grande réputation àNa­ ples vers lafin du feiziémë fiecle -, ne donna pas long-tems dans cette erreur, & inventa une forte d'embouchure compofée de trois pièces mouvantes, laquelle reffembloit affez à la gorge de pigeon, & étoit infinimentplus douce que celles dont on s'étoit fervi jufqu'alors, per-1 fuadé, parfa propre expérience que labride devoit plutôt fervir àaver­ tirle Cheval delavolonté du Cavalier qu'à lecontraindre. IIdifoit que fi les brides avoient par elles-mêmes lapropriété miraculeufe defaire la bouche d'un Cheval, & dele rendre obéïffant, le Cavalier & le Cheval feroient habiles au fortir de laboutique d'un Epronnier. Nous ne parlerons donc uniquement que desbrides qui n'offenfent point la boucheipuifquele fentiment desplus habiles Ecuyers eftcon­ firmé par l'expérience, qui nous prouve que les mors les plus (impies & les plus doux tn confervant la bouche d'un Cheval, fufifentpour en tirer toute l'obéïffance qu'une main lavante doit en atendre :que la bonté de lamain doit l'emporter fur celle dela bride, qui n'eft qu'une caufe feconde, fieque les barres & la barbe font desparties trop ten­ dres pour foufrir, fans,être alterées oueftropiées, les effets d'une bride trop rude &mal ordonnée. .Avant qued'expliquer les effets dela bride, nous commencerons par détailler toutesles parties dont elle eilcompofée. Je