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(( Grolp~ d~ parol~ Shan,ha; ))
à l#"~Olt~ d~.r fran~ophon~.r
Respectivement coach et assistante sociale, Nathalie Désire et Christelle Bois ont uni leurs compétences pour
mettre en place un ((Groupe de parole Il à Shanghai, Une initiative inédite qui offre, tous les mois, un espace
d'écoute aux francophones en difficulté, L'idée? Libérer la parole pour soulager, du moins partager, la
souffrance, sans crainte dejugement. Interview à deux voix,
Propos re-cueitlis par Barbara Guichefe au
Trait d'Union. Qu"Lr ront vos par-
court r"rp"ctifr ?
Na.th.a.Li" Dprir" . lngénieur de forma-
tion, je suis arrivée à Shanghai en 2010,
Après une période d'installation, j'ai dé-
cidé de mettre à profit ma certification de
coaching : un métier que j'avais déjà
exercé à titre bénévole en France. J'avais
entre autres accompagné des femmes en
recherche d'emploi après une longue in-
terruption. Sensibilisée à la gestion du
mal-être, j'ai rejoint en juin l'association
{(Solidarité Shanghai », qui vient en aide
aux ressortissants français en situation
matérielle, psychologique ou sociale diffi-
cile. C'est là que j'ai rencontré Christelle.
Christelle Bois : Assistante sociale indé-
pendante, j'ai exercé à {(Solidarité Shan-
ghai » de 2009 à 2011, en assurant le suivi
de personnes en souffrance: une popula-
tion difficile à quantifier, mais plus impor-
tante que ce que l'on imagine. Symbole
de réussite, Shanghai laisse également
beaucoup de gens sur la touche, dans des
conditions parfois catastrophiques, no-
tamment en termes de prise en charge
médicale. Au-delà de ces cas extrêmes, de
nombreux Français vivent mal en Chine.
Et ce, pour de multiples raisons.
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N'"rt-iL par dif{idL" d" r'"xpri-
m"r da.nr un ca.dr" coU"ctif ?
CB. Nous limitons les séances à dix parti-
cipants. Et les échanges se font sous cou-
vert d'anonymat. Nous sommes toutes les
deux tenues au secret professionnel. Bien
sûr, il demeure toujours la crainte de ren-
contrer des connaissances. Mais générale-
ment, passé le cap de l'inscription, les
gens sont prêts à se livrer. Et le partage
d'expériences est enrichissant.
ND. A chaque séance, nous touchons en
plus des publics différents, suivant les thé-
matiques abordées. Par exemple, la pre-
mière, en novembre, était consacrée à «
l'isolement lié à l'expatriation ». En février,
nous avons évoqué {( la crise au sein du
couple dans un contexte d'expatriation ».
Et en mars, nous allons traiter la problé-
matique des {(conjoints d'expatriées ». A
Qu"Lr typ"r d" dif{icuLtpr a.v"z-
vour dpjà. pu obr"rv"r ?
ND. Mes deux précédentes expatriations
m'ont montré à quel point vivre à l'étran-
ger peut être déstabilisant. En particulier
pour une femme, qui quitte son emploi
pour suivre son mari. La vie de {(Taï-Taï»
est confortable mais pas forcément struc-
turante sur le long terme. Et le retour en
France peut s'avérer difficile, quand on ne
l'anticipe pas.
CB. Au-delà de cette situation, on ren-
contre des souffrances de tout ordre: cela
va des difficultés financières aux violences
conjugales. A Shanghai, la douleur qui en
résulte est d'autant plus grande que l'in-
dividu est souvent seul face à sa détresse,
sans espace pour s'exprimer. 11n'existe en
effet aucune structure d'accompagnement
et les rares professionnels francophones
sont débordés.
D'où La.crpa.tion d" Groupe d" pa-
roL" ?
CB. Depuis septembre 2011, parallèle-
ment à mon activité d'assistante sociale li-
bérale, je me consacre à développer des
projets liés à l'action sociale, au bénéfice
de la communauté francophone. En dis-
cutant avec Nathalie, l'idée a rapidement
germé de créer un espace d'écoute pour
les personnes en souffrance. Groupe de
parole était né.
l'issue de chaque rencontre, nous en-
voyons aux participants un compte-rendu
qui leur permet de prendre du recul par
rapport aux thèmes évoqués. Avec Chris-
telle, nous sommes des professionnelles de
l'accompagnement, pas des thérapeutes :
nous sommes là pour écouter, recadrer si
besoin et orienter vers des spécialistes les
personnes qui en font la demande.
D"r proj"tr "n p"rrp"ctiv" ?
CB. Nous aimerions rapidement multiplier
les séances de Groupe de parole, avec le
soutien de nos partenaires*. Un autre pro-
jet nous tient à cœur: la création d'une
{(maison ouverte », c'est-à-dire un lieu de
rencontre et de socialisation pour parents
et jeunes enfants, encadré par des profes-
sionnels de la petite enfance.
• l'UPE Shanghai, Hôtel Grand Mercure
Hongqiao et le Petit Journal.
Contacts,
Christelle Bois, a.ssistante sociale
diplôm •••• d'Hat ,
ch.rissocialworker@gmail.com
Nathali •• Dé-s'ir••, coach p ••rsonn ••ll••
c••rtifi •••• d••puis 2008 ,
nat .d ••sir ••@gmail.com
Prochain •• r ••ncontr •• du Group •• d•• parol ••,
le 6 ma.rs, sur le th.ème : « Les h.ommes,
conjoints dsxpatr iée s ».
Participation, 40 RMB.
Inscription, group ••d ••paroi ••sh@yahoo.fr
[poss ihili+é d•• r ••cevoir l'actualit •• d••
Group •• d•• parol •• Shanghai sur d••mande
par ••rnail).