Présentation du référentiel métier et d'une enquête de 2011 en Languedoc-Roussillon lors du séminaire métier Chargé de diffusion du projet DAV. 19 et 20 avril 2016

1. Le métier de Chargé de diffusion
Pour commencer ce séminaire, nous avons souhaité parler du métier de chargé de diffusion, vous allez
voir, qu’il existe peu de ressources sur le sujet et peu d’étude.
La présentation que je vais vous faire regroupe plusieurs documents :
- Un référentiel métier
- Une enquête qui a eu lieu en Languedoc-Roussillon en 2011
- Et les 1ères données d’une enquête menée sur les réseaux C 1 métier et C1 Autre métier qui ont
été rendu public en janvier aux bis de Nantes.
Le portrait n’est forcément réjouissant, voire même déprimant, mais comme pour tout, il vaut mieux
connaitre le contexte dans lequel on joue pour assurer au mieux sa position et son avenir.

2. Référentiel métier de la CPNEF –SV*
http://www.cpnefsv.org/node/183
La CPNEF-SV [Commission paritaire nationale emploi formation du SV] agit en faveur de l’emploi et de la
formation professionnelle dans le spectacle vivant.
Elle regroupe la quasi-totalité des syndicats d’employeurs et de salariés.
Elle pilote l’Observatoire prospectif des métiers, des qualifications et des compétences en lien avec l’Afdas.

3. Missions : définition du cadre, de qui définie le cadre (le chargé de diff aide à définir ce cadre)
Activités
 6 activités principales
 3 activités annexes selon le contexte et l’organisation de l’équipe ou du poste.
Attention au titre : l’attaché de diffusion n’a pas la même autonomie et la même responsabilité.

4. Compétences et capacités
Les compétences :
• Savoir – ce qu’on a appris, la théorie
• Savoir-faire, ce que l’on a appris de notre expérience pratique
• Savoir être, la façon dont on fait les choses

6. Rémunération
Grilles des salaires des 2 conventions collectives
Dans la réalité, selon une enquête sur la boucle « C 1 métier »*
L’ancienneté « paye » un peu plus :
Les + de 10 ans d’expérience ont moins nécessité de rémunération de complément
Début de parcours faible (800€ net), après 5/10 ans ça augmente (1 000€ net)
Le salaire principal moyen est de [1 425€ Brut]
Il passe à [2 010€ brut] avec les compléments (assurance chômage, autres emplois,…)
Le salaire médian [1 350€ brut]
(50% au dessus et au dessous du chiffre)
La réalité montre que l’on est en dessous des minimums des conventions collectives (pas de temps plein
déclaré)
Les chargés de diffusion cumule souvent le métier de chargé de production, et déclare ainsi leurs heures de
travail sous cette unique appellation.
La réalité montre une rémunération très basse par rapport au niveau de qualification (diplômes)
* Enquête en cours d’analyse à publier dans le courant 2016
Le métier de chargé de diffusion
* Chiffres au 1er janvier 2016
• Sous l’autorité du/de la directeur-trice de production, de l’administrateur-trice de production, de
l’administrateur-trice ou du/de la directeur-trice.
• Peut encadrer des attachés-ées de diffusion.
• Travaille en relation avec l’administrateur-trice ou le service comptable et très souvent avec le/la chargé-e
de production, l’équipe technique, les artistes, le service de communication.
Place dans l’organigramme de l’entreprise
Positionnement catégoriel
Les conventions collectives
Chargéde diffusion Attachéde diffusion
Conventioncollective nationale des entreprises
artistiqueset culturelles (ex. SYNDEAC)
filièreAdministration-production
Salarié/enon-cadre du groupe 5
filièreAdministration-production
Salarié/enon cadre du groupe 6
De 1 738€ à 2 311€ brut/mois* De 1 581€ à 2 103€ brut/mois*
Conventioncollective nationale des entreprises
du secteur privé du spectaclevivant
filièreCréation-production
Agent de maîtrise
filièreCréation-production
Employé/equalifiégroupe 1
De 1 796€ à 2 046€ brut/mois* De 1 616€ à 1 814€ brut/mois*

7. L’exercice du métier
Rappel :
Annexe 8 = Technicien + administratifs
Annexe 10 = Artistes
Le métier de chargé de diffusion
• Les métiers de chargé-e de production et de chargé-e de diffusion peuvent être inclus dans un même
poste.
• Un-e chargé-e de production et de diffusion peut aussi exercer les missions d’administrateur-trice de
tournées.
• Le chargé-e de diffusion peut être appuyé-e par un-e administrateur-trice de tournées ou un-e régisseur-
sseuse de tournées.
• Le métier peut être exercé dans des entreprises de création, de production, de diffusion, et (de plus en
plus) de façon indépendante.
Exercice du métier
Attention :
le métier de chargé-e de diffusion n’est pas référencé par l’assurance chômage dans les annexes 8 et 10

8. Etude de 2011 – Réseau en scène et Légi Spectacle - Montpellier
Portrait du chargé de diffusion en 2011
42 personnes interrogées
Surtout des femmes qui exercent depuis peu
- 71% de femmes = Les inégalités en termes de sexe doivent donc faire l’objet d’une attention
particulière dans ces professions.
Enquête C1 métier 2016
- 65% de femmes
- 35% hommes
Des situations familiales complexes
45% des chargés de production ou de diffusion sont célibataires et 52% n’ont pas d’enfants.
Sans extrapoler, ces résultats laissent à penser que ces femmes de 39 ans rencontrent des difficultés à
fonder une famille, difficultés qui ne sont pas étrangères à leur activité professionnelle.
83% d’entre eux ont exercé un autre métier auparavant, et sont chargés de production ou de diffusion
depuis 6 ans en moyenne (33% depuis moins de 2 ans).
Cet indicateur soulève trois types de questions :
 la valorisation des expériences ultérieures,
 l’importance et la qualité des formations
 les modes de recrutement.
Le métier de chargé de diffusion
• Recensement des professionnels en activités (Pôle emploi)
• Sélection d’un échantillon
• Enquête de terrain (entretiens individuels)
• Dépouillement et analyse
Etude de 2011 – Réseau en scène et Légi Spectacle - Montpellier
• Identité : une femme (71%), mariée, en concubinage ou pacsée (55%), sans enfant à charge (52%),
de 39 ans (moyenne).
• Etude : au moins bac + 3 (52%), avec une prédominance "culture" (48%) en fin d'étude. Début des
études dans les branches "commerce & communication" (20%).
• Formation professionnelle : suis régulièrement des formations (69%), (graphisme, gestion-compta
et web). A l'impression "d'avoir appris sur le tas" (62% se déclarent autodidactes).
• Qualification : le libellé sur son contrat de travail : chargée ou attachée de production (64%).
• Contrat : CDDU (80%). Droits ouverts au titre de l'annexe 8 et perçoit une indemnité pôle emploi
(73%) de 45 € par jour, pour les périodes "non travaillées". Trouve son emploi par réseau (50%).
Portrait du chargé-e de diffusion

9. Des formations inadaptées
 niveau de formation élevé puisque 74% ont un diplôme universitaire. caractéristique commune aux
professions artistiques et culturelles dans leur ensemble.
 31% ont un bac+4, mais 33% ont bac+2 (BTS et DUT) et 21% un bac+3. en commerce,
communication, gestion ou médiation, en lien avec le métier exercé antérieurement.
 62% se déclarent également autodidactes
 Formations initiales sont éloignées des métiers de chargé de production et de diffusion = une
formation professionnelle complémentaire (69%) essentiellement en administration (17%),
informatique (12%) ou production (10%).
Ces deux résultats pointent le fait qu’il existe très peu de formation en lien avec ce métier.
Cette précarité est confirmée par la nécessité d’avoir plusieurs employeurs
33% ont au moins deux employeurs pour leur activité de chargé de production ou de diffusion.
Ce chiffre traduit une logique de fonctionnement propre aux métiers artistiques comme les données
nationales le rappellent.
Toutefois, c’est bien le cumul de ces indicateurs qui indique la précarité que connaissent ces
professionnels et qui témoignent des difficultés qu’ils rencontrent pour faire reconnaître leurs
compétences et leur travail.
Un marché fermé, et des salariés à l’avenir incertain
Comment trouver son emploi :
- 50% par cooptation, réseaux, connaissances
- 19 % La création d’entreprise
- 12% des candidatures spontanées
- 5% réponse à des annonces (5%).
= un marché de l’emploi relativement fermé et peu transparent.
La question des relations y occupe une place prépondérante, et les modes de recrutement traditionnels
sont marginaux.
Ce secteur bénéficie à plein du régime de l’intermittence alors que les fonctions exercées relèvent
majoritairement soit de la prestation de service, soit de services internes habituellement salariés.
Régime général = 19% (taux horaire : 9,22 € pour 80%).
- 7% des chargés de production ou de diffusion sont en CDI,
- 12% en CDD,
Intermittence
- 81% immense majorité = CDDU (contrat à durée déterminée d’usage) mais seulement 73% font
suffisamment d’heures pour bénéficier des indemnités pôle emploi associées (45 €/jour - annexe
8).
Enquête C1 métier 2016
50% majorité = CDDU
30% CDI
5% non salariés

10. Portrait du chargé-e de diffusion (suite)
Une activité insuffisante, Les difficultés de ces métiers se confirment
48% de chargés de production ou de diffusion qui exercent un autre métier en parallèle. une autre carrière
artistique ou activité plutôt alimentaire.
Il y a donc bien ici un indice de précarité de ce milieu professionnel.
Avenir : Seulement 57% des chargés de production et de diffusion déclarent vouloir rester dans ce métier.
Une large part de ces professionnels envisage donc de changer de métier. Ce résultat est assez évocateur
de l’insécurité professionnelle et des difficultés du secteur qui ne sont pas compensées par une éventuelle
reconnaissance sociale telle que peuvent la vivre les comédiens par exemple.
Secteur d’activité :
Cas particulier : en musique, 77% n’ont qu’un employeur
- Sentiment d’isolement très fort, « Tout ce fait en équipe dans le SV sauf la diffusion »
- Sentiment d’être tenu à l’écart du processus créatif ≠ avec la nécessité de développer des réseaux
- Parfois Travail à domicile sur son propre matériel…
= Manque de reconnaissance
> Des programmateurs qui ne voient souvent que la sur-sollicitation et l’abondance de propositions
> Des artistes et techniciens qui ne partagent pas la barrière entre « artistique/créatif/imaginaire » et
« réalité/logistique/commerce »

11. Portrait du chargé-e de diffusion (fin)
Les constats
Besoins de formations adaptées :
Pour débuter, pour apprendre et prendre confiance en soi souvent grâce au bénévolat et aux contrats aidés
(CAE).
Entre sentiment de liberté et acceptation des contraintes
Rapport entre travail et salaire = injuste
Beaucoup pointe le sentiment de liberté et passion du métier et des rencontres que procure ce métier.
Une certaine aliénation par le travail : on donne beaucoup, sans compter pour peux de retour dont une
grande précarité
UN métier ou DES métiers ?
Beaucoup de tâches et donc beaucoup de compétences nécessaires
 La maitrise de son outil de travail fait toute la différence : celles qui sont devenues autonomes
(créer leurs structures ou ancienneté importante) sont plus optimiste et en lien étroit avec la création