Que mangeaient et buvaient les anciens Égyptiens ? Comment préparaient-ils la nourriture ? Se mettaient-ils à table ? Une riche iconographie répond à ces questions. Peintures et reliefs décorant les tombes ainsi que les modèles qui y étaient déposés évoquent cet aspect de la civilisation pharaonique.
2. Quels aliments ?
Les céréales, blé et orge, forment la base de l’alimentation.
Les légumes se répartissent entre :
- légumineuses : haricots, fèves, pois chiches, lentilles
- cucurbitacées : melons d’eau, concombres, courgettes
- poireaux nécessitant une cuisson
- laitues romaines mangées crues
Les fruits les plus répandus sont les dattes, les figues, les figues de sycomore et le raisin.
S’y ajoutent les noix du palmier doum, les fruits du perséa et les jujubes.
Au Nouvel Empire (1540-1070 av. J;-C.), la grenade, importée du Proche-Orient, pénètre en Égypte,
mais seuls les privilégiés en connaissent le goût. On tente l’acclimatation de la pomme à Pi-Ramsès
(nord-est du Delta) sous la XIXe dynastie. Ce fruit très exclusif est, par exemple, présenté en offrande
aux dieux par Ramsès III.
Viande : bovidés, moutons, chèvres et cochon et gibier, gazelles, oryx, mouflons, lièvres
Volaille : oies et canards; poule, coq et poulet pas adoptés avant l’époque gréco-romaine
Des poissons pêchés dans le Nil
Du lait et du fromage caillé
Pas de sucre, mais du miel comme édulcorant, des figues et des dattes
Du sel pour conserver
Des huiles et de la graisse animale pour cuisiner
Palmier doum et ses noix
Pains ronds
Canard, tombe de Nebamon,
British Museum, Londres
3. Modèle de boucher, Chicago,
Oriental Institute Préparation de conserves : plumées, vidées, les oies sont mises en
jarre dans leur graisse, tombe de Menna à Thèbes-ouest
Modèle de cuisinier rôtissant une oie à la broche,
musée égyptien,Turin
Cuisson d’une pâte dans une marmite sur un foyer, musée du Louvre
Cuisson
à la broche
et dans
une marmite
Préparation
de la viande
4. Préparation du poisson fraîchement pêché, El Kab,
tombe de Pahéri
Poissons mis à cuire dans une marmite avec de l’eau,
stèle du musée du Caire
Blocs de sel conservant la nourriture, tombe de Kha
à Deir el-Médineh, musée égyptien, Turin
La seule recette connue est la préparation du gâteau chayt. Elle figure
dans la tombe de Rekhmirê à Thèbes-ouest. La pâte, à base
de farine d’amandes de terre et d’eau, est frite dans de la graisse.
5. Table en jonc et papyrus portant un canard
cuit et des pains, Londres
Princesse mangeant un canard, Oxford
Les Égyptiens font trois repas par jour. Après
s’être levés, ils prennent le petit déjeuner ou
« lavage de bouche.
Les hommes prennent le déjeuner, hors de
chez eux, sur leur lieu de travail. Les paysans
font leur pause déjeuner dans le champ, à
l’ombre d’un arbre de préférence. Le soir, le
dîner rassemble la famille.
Pour manger, les Égyptiens ne se réunissent
pas autour d’une grande table.
Les humbles puisent la nourriture dans des
récipients posés à même le sol.
Chez les plus fortunés, les domestiques
disposent les plats et les coupes en terre cuite
contenant les mets sur des guéridons ou des
sellettes. Assis sur des tabourets, des chaises
ou des fauteuils, les convives prélèvent les
aliments placés devant eux avec leurs doigts,
en s’aidant avec du pain.
6. Jarres à vin thinites, musée du Louvre
Pressoir, tombe d’Ouserhat
à Thèbes-ouest
Vendanges, tombe de Pahéri à El Kab
Vigne, tombe de Sennéfer à
Thèbes-ouest
Amphore à vin,
tombe de
Toutankhamon,
musée du Caire
Le jus
de la vigne
Jarres d’époque thinite (3100-2700 av. J.-C., musée du Louvre
7. Servante filtrant la bière, musée du Caire Modèle de boulangerie et de brasserie, Meketrê, MMA , New York
La bière à base de céréales est la boisson la plus courante. Récemment, les analyses de contenus de jarres ont démontré
que la bière n’était pas fabriquée à partir de pains, mis à fermenter dans l’eau, comme on le pensait, mais avec du malt
obtenu à partir de blé amidonnier (Triticum dicoccum) ou d’orge à six rangs (Hordeum vulgare) ou en associant les deux
espèces de grains.
Les brasseurs faisaient germer une moitié des céréales avant de les écraser et de les faire tremper dans de l’eau froide. Ils
faisaient cuire dans de l’eau chaude le reste des grains, germés ou non germés, préalablement broyés. Les brasseurs
mélangeaient les deux préparation. Ils s ajoutaient de la levure pour accélérer la fermentation qui commence dès que le
liquide a été filtré. Une fois celle-ci achevée, il ne reste plus qu’à remplir les jarres ou les amphores et à les fermer avec des
bouchons en terre crue.
De la
bière
pour
étancher
la soif