2. SOMMAIRE
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1. Définition de la notion de deuil
numérique
2. Pourquoi s’interroger sur la mort
numérique ?
3. Paroles d’experts
4. Les Nouvelles pratiques
5. Les Possibles dérives
4. Qu’est-ce que le deuil numérique ?
Nous partageons chaque jour notre vie, nos idées et nos photos
sur les réseaux sociaux et sur Internet.
Mais que deviennent ces données après notre mort ?
C’est autour de cette problématique que la CNIL, en 2014, a
défini le concept de « mort numérique », avec les interrogations
juridiques mais également sociétales que cette question amène.
Cette appellation a remplacé en France celles de « deuil
numérique » ou « éternité virtuelle », utilisées précédemment.
5. Que dit la loi ? LOI n° 2016-1321 du 7 octobre 2016 pour une
République numérique (1) NOR: ECFI1524250L
Art. 40-1.-I.-Les droits ouverts à la présente section
s'éteignent au décès de leur titulaire […] « II.-Toute
personne peut définir des directives relatives à la
conservation, à l'effacement et à la communication de
ses données à caractère personnel après son décès.
Ces directives sont générales ou particulières. Les
directives générales concernent l'ensemble des
données à caractère personnel se rapportant à la
personne concernée et peuvent être enregistrées
auprès d'un tiers de confiance numérique certifié par la
Commission nationale de l'informatique et des libertés. »
N.B : Sur twitter le #deuilnumérique semble remplacé depuis
mi 2016 par #mortnumerique qui est actif à fin novembre
2017. Sur tweetreach #mortnumerique 28,004 fois trouvé,
#deuilnumerique = pas de résultat (sur la dernière semaine).
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7. Pourquoi s’interroger sur le devenir des
données numériques après la mort ?
● De facto de nombreuses
personnes décèdent sans
laisser d'instructions
claires sur la façon de
gérer leurs comptes en
ligne. Certains ayant-
droits ne récupèrent
jamais les identifiants et
les mots de passe.
● A force d’être confrontés aux
cas de proches de personnes
décédées continuant de
recevoir des notifications
automatisées (jour
anniversaire), et face à
l’usage déjà installé de pages
de défunts transformées en
pages d’hommages,
certaines grandes enseignes
du Web ont commencé à
proposer des solutions.
Source : Numérama Olivier Ertzscheid
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● Le décès d'une
personne n'entraîne
pas l'effacement de
son identité numérique,
toutes ses données et
ses comptes restent
disponibles sur
Internet, ce qui de fait
équivaut à une
situation d’immortalité
numérique.
8. Ce que les médias sociaux et la loi
prévoient :
● Désigner quelqu’un pour consulter/gérer votre
compte après disparition (un contact légataire
avec un accès limité)
● Demander la suppression du compte d’une
personne décédée (avec avis de décès)
● Transformer le profil de la personne décédée en
page de commémoration
● Définir avant le décès un temps d’inactivité au
terme duquel le compte peut-être supprimé
● Récupérer les données du compte (réservé au
contact légataire avec consultation limitée)
8Source : http://www.inaglobal.fr/numerique
9. Plus précisément concernant
Facebook:
Depuis 2015 possibilité de
désigner un légataire ou
demander la fermeture du
compte.
3 actions possibles :
-publier 1 message
-changer les photos de profil et
couverture --> transformer le
profil en page commémorative
-demander la fermeture du
compte.
Le légataire peut aussi demander
à faire une copie du profil de la
personne décédée.
Instagram – Twitter –
Pinterest — LinkedIn :
Demande de suppression
du compte du défunt,
accompagnée de
justificatifs. Aucune
possibilité d'effectuer une
copie des données des
comptes du défunt sur ces
réseaux.
Compte Google :
Formulaire de droit à l'oubli
à compléter en ligne, avec
obligatoirement une copie
de sa pièce d'identité + une
signature électronique à
apposer sur le formulaire.
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11. “
Utilisation des profils comme des pages de
commémoration
Psychologue spécialisée dans les usages
numériques, Vanessa Lalo : associe le profil d'un
défunt resté actif à « une pierre tombale virtuelle ».
Elle lie cette manière de commémorer le défunt
online à une substitution à la véritable sépulture,
« sachant que de moins en moins de gens sont
enterrés ». Selon elle, la page Facebook
fonctionne alors comme « une sorte d'autel
numérique où viennent se recueillir temporairement
les amis. »
Source : Vice
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12. “
Limite de la loi République numérique :
Pour Marc-Antoine Ledieu, avocat spécialiste
de la protection des données numériques :
"Jusqu'ici il n'y avait aucune directive
particulière sur ce sujet, quand une personne
mourrait, les choses s'arrêtaient en ce qui
concerne ses données. Là, la loi propose
d'établir un testament numérique mais c'est
une loi française, au profit des personnes
installées sur le territoire français ; pas sûr que
les grands prestataires de services américains
que sont Apple, Google, Facebook, etc.
obéissent à une législation étrangère." « une
sorte d'autel numérique où viennent se
recueillir temporairement les amis. »
Source : Les Numériques
12
13. “
Une véritable difficulté pour le
processus de deuil :
Michael Stora, psychologue et
cofondateur de l'Observatoire des
mondes numériques en sciences
humaines (OMNSH) : « Après un
décès, il est nécessaire dans un
premier temps d'accepter l'absence
de l'autre. Ces notifications, qui nous
renvoient à notre disparu, peuvent,
par conséquent, être perçues comme
tyranniques ou mortifères ».
Source : lavie
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14. “
De nouveaux usages
Martin Julier-Costes, socio-
anthropologue, « l'outil numérique peut
aussi soutenir le processus de deuil.
Lorsque des comptes ou des pages
sont réinvestis par des proches, on peut
voir apparaître des hommages sous
forme de messages, comme "Repose
en paix". Traditionnellement, après un
décès, les proches se retrouvent dans
un lieu. Plus connectées, ces
personnes, elles, se rassemblent sur la
Toile. »
Source : lavie
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16. CIMETIÈRES VIRTUELS
▪ Nouveaux lieux de recueillement et de
commémoration
▪ Évolution des pratiques et rituels du
souvenir, vers une commémoration moins
figée, indépendante des calendriers religieux
▪ En quête d’une forme d’immortalité inédite ?
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17. Le concept
« Le cimetière virtuel est un lieu
télématique où l’on peut enterrer
et commémorer les défunts selon
deux modalités, gratuite ou
payante (généralement à peu de
frais). N’importe qui peut y
inscrire un parent, un ami, une
connaissance, même seulement
virtuelle […] »
Qu’est-ce qu’un cimetière virtuel ?
De nouvelles pratiques
- rituels funèbres purgés des
objets évoquant les sépultures
réelles
- le point de départ, pour
conserver la mémoire, n’est plus
le corps, mais les données du
défunt : photographies,
messages, vidéos…
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Source : Fiorenza Gamba, « Rituels postmodernes d’immortalité : les cimetières virtuels comme technologie de la
mémoire vivante », Sociétés, 2007/3 (n°97), p. 109-123, éd. De Boeck Supérieur, 136 p., ISBN 9782804154813
19. Des réseaux sociaux pour
les défunts
Créé en 2014, le site Elysway est « un
nouveau lieu de repos, un lien virtuel
avec les cieux. Un lieu de mémoire
numérique où des âmes de même
opinion trouvent le réconfort, où les
souvenirs perdurent et où les proches
s'étreignent affectueusement. Elysway se
veut être une maison où le mot perdre n'a
pas de raison d’être. »
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Source: www.elysway.com
Un ange (vous) crée le profil d’une étoile (un défunt) et entretient son profil en
complétant la biographie de l’étoile, en l’alimentant de publications, photos, vidéos,
pensées, etc.
20. Place your screenshot here
SE RECUEILLIR
DEVANT SON
ÉCRAN
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Source: www.dansnoscoeurs.fr
22. Black Mirror
Si vous connaissez cette série d’anticipation, vous
vous souvenez certainement d’un épisode en
particulier qui touche au sujet du deuil numérique :
« Be right back » où une jeune femme endeuillée
se retrouve à converser avec un bot ayant passé
en revue tout l’historique de son défunt mari afin
de recréer sa personnalité version numérique.
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23. Une fiction pas si loin de la
réalité
En 2015, Eugenia Kuyda, une jeune
entrepreneuse spécialisée dans la
création de ChatBot pour les entreprises
entreprend de créer un programme qui lui
permettra de converser avec son meilleur
ami, décédé tragiquement dans un
accident de voiture.
Aujourd’hui, l’application Replika permet
de créer son double numérique… une
trace de nous qui restera après la mort.
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24. Chaque minute, 3
personnes inscrites
sur Facebook meurent.
Leurs pages de profil
sont alors soit laissées à
l’abandon, soit
transformées en page
posthumes, laissant
place aux hommages et
témoignages de proches.
Facebook devient-il un cimetière numérique ?
Certaines personnes
choisissent de continuer
d’alimenter les comptes
de leur défunt. C’est aussi
un moyen de les maintenir
en « vie » dans une réalité
virtuelle. Il peut être parfois
difficile de supprimer le
compte, cela revient à voir
mourir la personne une
deuxième fois.
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Facebook quand à lui,
ne différencie pas un
usager défunt d'un
usager inactif et
continue d’envoyer
des notifications
automatiques de
reprise de contact aux
proches des défunts.
26. L’éternité version numérique
Vanessa Lalo, psychologue spécialisée dans le numérique :
«Le Web représente en quelque sorte une allégorie de l’au-delà, on ne
peut pas le toucher, ni le matérialiser. C’est un espace illimité, qui rend
immortel : nous y survivrons tous après notre mort. Il y aura des traces.»
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